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doi:10.1016/j.soctra.2005.03.021 Sociologie du travail 47 (2005) 151–152 http://france.elsevier.com/direct/SOCTRA/ Prix du jeune auteur 2004 Le comité de rédaction La quatrième édition du prix du jeune auteur nous encourage plus que jamais à poursui- vre cette initiative lancée par notre revue en 2001. Ce sont en effet vingt-trois articles qui nous ont été envoyés cette année et qui ont été examinés, après avoir été rendus anonymes, par un jury composé de trois membres du comité de rédaction et de quatre collègues fran- cophones. À l’issue d’une première sélection, nous avons remis sept textes en lecture auprès des sept membres du jury qui ont chacun produit leur classement. Le faible écart de point qui sépare l’article classé premier et celui arrivé en septième position révèle la très haute qualité des textes que nous avons eu le plaisir de découvrir. La plupart s’appro- chaient en effet de la condition nécessaire et très exigeante, mais pas suffisante, pour être primés : être publiables sans profondes modifications. Parmi les contributions qui n’ont pas été retenues pour le second tour, beaucoup possédaient aussi un intéressant potentiel, encore insuffisamment exploité, mais réel. La lecture de tous ces articles nous a par con- séquent donné un aperçu encourageant et stimulant sur l’avenir de notre discipline et nous sommes certains que plusieurs des auteurs qui n’ont pas été primés apparaîtront au som- maire de cette revue dans les années à venir. Le premier prix revient à Cécile Vignal pour un article qui traite des effets sociaux des fermetures ou délocalisations d’entreprises sur l’équilibre professionnel et familial des ménages concernés. S’appuyant sur un matériau empirique d’une grande richesse, l’auteur décrit comment se construisent les priorités entre famille ou l’emploi, et l’acceptation ou le refus du déménagement. Ce travail est tiré d’une thèse intitulée « Ancrages et mobilités de salariés de l’industrie à l’épreuve de la délocalisation de l’emploi. Configurations résidentielles, logiques familiales et logiques professionnelles » et soutenue en décembre 2003 sous la direction de Férial Drosso, à l’Institut d’urbanisme de Paris, uni- versité Paris XII, où Cécile Vignal est actuellement chercheur associée. Le second prix est attribué à Sophie Bernard. Son article, basé sur des entretiens et une observation participante d’une grande finesse, porte sur le travail des caissières de super- marchés et sur la manière dont elles gèrent le double flux des produits et du client, dans un contexte de taylorisation et de rationalisation de leur activité. Cet article s’appuie sur une thèse en voie d’achèvement à l’université Paris X–Nanterre, qui porte sur la mesure du temps de travail chez les caissières et chefs de rayon en France et au Vietnam et est dirigée par François Vatin.

Prix du jeune auteur 2004

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Page 1: Prix du jeune auteur 2004

doi:10.1016/j.soctra.2005.03.021

Sociologie du travail 47 (2005) 151–152http://france.elsevier.com/direct/SOCTRA/

Prix du jeune auteur 2004

Le comité de rédaction

La quatrième édition du prix du jeune auteur nous encourage plus que jamais à poursui-vre cette initiative lancée par notre revue en 2001. Ce sont en effet vingt-trois articles quinous ont été envoyés cette année et qui ont été examinés, après avoir été rendus anonymes,par un jury composé de trois membres du comité de rédaction et de quatre collègues fran-cophones. À l’issue d’une première sélection, nous avons remis sept textes en lectureauprès des sept membres du jury qui ont chacun produit leur classement. Le faible écart depoint qui sépare l’article classé premier et celui arrivé en septième position révèle la trèshaute qualité des textes que nous avons eu le plaisir de découvrir. La plupart s’appro-chaient en effet de la condition nécessaire et très exigeante, mais pas suffisante, pour êtreprimés : être publiables sans profondes modifications. Parmi les contributions qui n’ontpas été retenues pour le second tour, beaucoup possédaient aussi un intéressant potentiel,encore insuffisamment exploité, mais réel. La lecture de tous ces articles nous a par con-séquent donné un aperçu encourageant et stimulant sur l’avenir de notre discipline et noussommes certains que plusieurs des auteurs qui n’ont pas été primés apparaîtront au som-maire de cette revue dans les années à venir.

Le premier prix revient à Cécile Vignal pour un article qui traite des effets sociaux desfermetures ou délocalisations d’entreprises sur l’équilibre professionnel et familial desménages concernés. S’appuyant sur un matériau empirique d’une grande richesse, l’auteurdécrit comment se construisent les priorités entre famille ou l’emploi, et l’acceptation oule refus du déménagement. Ce travail est tiré d’une thèse intitulée « Ancrages et mobilitésde salariés de l’industrie à l’épreuve de la délocalisation de l’emploi. Configurationsrésidentielles, logiques familiales et logiques professionnelles » et soutenue endécembre 2003 sous la direction de Férial Drosso, à l’Institut d’urbanisme de Paris, uni-versité Paris XII, où Cécile Vignal est actuellement chercheur associée.

Le second prix est attribué à Sophie Bernard. Son article, basé sur des entretiens et uneobservation participante d’une grande finesse, porte sur le travail des caissières de super-marchés et sur la manière dont elles gèrent le double flux des produits et du client, dans uncontexte de taylorisation et de rationalisation de leur activité. Cet article s’appuie sur unethèse en voie d’achèvement à l’université Paris X–Nanterre, qui porte sur la mesure dutemps de travail chez les caissières et chefs de rayon en France et au Vietnam et est dirigéepar François Vatin.

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Enfin, le troisième prix a été décerné à Tommaso Pardi pour un article qui s’intéresse àl’échec de l’implantation d’une usine de construction automobile japonaise en Grande-Bretagne. Il montre notamment l’incapacité de la lean production à s’adapter aux varia-tions. Cet article est issu d’une thèse menée à l’EHESS et au Centre de sociologie urbainesous la direction de Michel Freyssenet, en cotutelle avec Giuseppe Volpato de l’universitéCa’ Foscari de Venise, qui porte sur une analyse sociohistorique comparative de l’implan-tation d’usines de fabrication automobile japonaises en Grande-Bretagne et en France surla période 1984-2004.

L’appel à contributions pour le cinquième prix du jeune auteur (moins de 31 ans) estd’ores et déjà lancé et les articles doivent être adressés avant le 1er septembre 2005 à la ré-daction de Sociologie du travail. Nous espérons recevoir des propositions aussi nombreu-ses et stimulantes que cette année.