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Patients et méthode.Nous proposons une étude rétrospective menée de janvier 2009 au mois d’août 2011, incluant 21 patients suivis à la consultation d’allergologie pour asthme avec intolérance à l’aspirine. Résultats.L’âge moyen de nos patients est de 38 ans [155 ans], avec une prédominance féminine (17 cas, soit 80 %). La rhinite allergique est retrouvée dans 17 cas (80 %), persistante sévère dans dix cas (47 %), une polypose nasosinusienne complétant la triade de Fernand Widal chez 13 cas, une conjonctivite allergique dans 11 cas, et une atopie familiale dans 12 cas. Un antécédent d’hospitalisation pour AAG chez deux patients. La spirométrie est faite chez tous les patients ; objectivant un TVO dans dix cas, modéré ou sévère dans neuf cas. Le nombre d’exacerbation est de l’ordre de trois exacerbations par an pour les patients avec la triade de Fernand Widal versus 0 ou 1 exacerbation par pour les intolérants à l’aspirine seule. Le traitement repose sur l’éducation dans tous les cas, des corticoïdes inhalés seuls dans trois cas, l’association corticothérapie inhalée et BLDA dans 18 cas et en association à une corticothérapie systémique au long cours chez un patient et aux antileucotrèines chez deux patients. Trois patients ont bénéficié d’une ethmoïdectomie. L’asthme est non contrôlé dans 11 cas, parmi lesquels dix cas ayant un Fernand Widal malgré une prise en charge optimale. Discussion.L’objectif est de définir les caractéristiques épidémiologiques, fonctionnelles et évolutives, de l’asthme intolérant à l’aspirine. Conclusion.L’évolution de l’asthme induit par AAS est classiquement considérée comme sévère. La triade semble un facteur de non-contrôle plus important que la seule intolérance à l’aspirine. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.133 135 Profil clinique et fonctionnel des patients pre ´sentant un asthme difficile S. Boumezaoued, B. Amara, M. Serraj Service de pneumologie, CHU Hassan II, Fe `s, Maroc Introduction.L’asthme difficile est un enjeu majeur en pneumologie du fait de son coût pour les patients et la société. Patients et méthode.Nous proposons une étude rétrospective menée de janvier 2009 au mois d’octobre 2010, intéressant 23 patients suivis pour asthme qui est considérée comme difficile vu l’impossibilité d’obtenir le contrôle malgré un traitement palier 4 durant plus de six mois, 17 patients ont nécessité une hospitalisation. Résultats.L’âge moyen de nos patients est de 52 ans, avec une prédominance féminine : 20 femmes pour trois hommes. Les facteurs supposés à l’origine du non-contrôle de l’asthme chez nos malades sont : le surpoids est retrouvé dans 15 cas, l’obésité dans sept cas dont trois ayant une obésité morbide ; la notion de reflux gastro-œsophagien est retrouvée chez huit patients, confirmé par pH-métrie chez sept patients ; une décompensation d’une cardiopathie hypertensive et ou ischémique est retrouvé dans sept cas, un diabète dans deux cas ; une polypose naso sinusienne s’inscrivant dans le cadre d’un syndrome de Fernand Widal, dans trois cas ; une dépression dans deux cas ; l’environnement mal adapté est retrouvé dans cinq cas ; la rhinite allergique persistante sévère dans sept cas ; l’exploration du sommeil chez les patientes obèses (sept cas), objective un SAOS associé à l’asthme dans deux cas ; une connectivite mixte chez une patiente et une lymphangite carcinomateuse dans un cas. Le suivi à court terme note une amélioration notable chez ses malades, le contrôle de la maladie n’a pu être jugé (recul moins de trois mois). Discussion.Cette démarche permettra d’éclairer d’un jour nouveau l’asthme difficile en prenant en compte tous les facteurs potentiels, dans le but d’améliorer la qualité de vie de ces patients souvent extrêmement handicapés. Conclusion.Les patients qui présentent un asthme difficile nécessitent une meilleure connaissance et compréhension de la physiopathologie de leur asthme. Il faut s’interroger sur la réalité de leur asthme, les diagnostics associés ou différentiels potentiellement en cause dans l’absence de contrôle, et il convient toujours d’apprécier l’adhérence à la stratégie thérapeutique proposée. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.134 136 E ´ tude comparative entre l’asthme du sujet âge ´ et l’asthme du sujet jeune S. Boumezaoued, B. Amara, M. Serraj Service de pneumologie, CHU Hassan II, Fe `s, Maroc Introduction.Les sujets âgés perçoivent moins l’obstruction bronchique et se plaignent moins que les plus jeunes. Patients et méthode.Nous avons comparé le profil de 169 asthmatiques suivis à la consultation d’allergologie du CHU Hassan II de Fès, répartis en deux groupes : le groupe 1 comprend 57 sujets âgés de plus de 60 ans, le groupe 2 comprend 112 patients âgés de moins de 60 ans. Résultats.La moyenne d’âge est de 68 ans dans le premier groupe et de 37 ans dans le deuxième groupe, il existe une prédominance féminine dans les deux groupes. Le tabagisme retrouvé dans six cas dans le groupe 1 versus 20 cas dans le groupe 2 (p = 0,2). L’atopie familiale est présente dans 17 cas dans le groupe 1 et 44 cas dans le groupe 2 (p = 0,4). La rhinite est présente dans 24 cas dans le groupe 1 et 82 cas dans le groupe 2 (p = 0,04). La conjonctivite dans 21 cas et 64 cas respectivement dans les groupes 1 et 2 (p = 0,14). L’obésité est retrouvée dans six cas dans le groupe 1 versus 11 cas dans le groupe 2 (p = 0,8). La spirométrie est réalisée chez 43 cas dans le groupe 1 contre 117 cas dans le groupe 2. Le TVO est retrouvé chez 20 cas dans le groupe 1 versus 46 cas dans le groupe 2 (p = 0,6), réversible dans 16 cas chez le premier groupe contre 37 cas dans le deuxième groupe(p = 0,6), le TVO léger est plus fréquent dans le groupe 2 (p = 0,01). Tous les asthmatiques du groupe 1 sont sous corticothérapie inhalée (CI) et bronchodilatateur de longue durée d’action(BLDA). Dans le groupe 2, 74 % sont sous CI et BLDA, et 25 % sous CI seule ou salbutamol à la demande. Le contrôle de la maladie asthmatique est total dans 24 % dans le groupe 1 versus 76 % dans le groupe 2 (p = 0,0003), mauvais ou partiel dans 75 % dans le groupe 1 contre 23 % dans le groupe 2(p = 0,0005). Discussion.L’objectif est de déterminer les particularités épidémiologiques fonctionnelles et thérapeutiques de l’asthme chez les sujets âgés en comparaison avec les sujets jeunes. Conclusion.Pas de différence sur le plan clinique ; sur le plan fonctionnel, l’asthme est plus sévère chez le sujet âgé. Le contrôle de la maladie asthmatique est plus facilement obtenu chez le sujet jeune. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.135 Pneumologie / Revue française d’allergologie 52 (2012) 293297 297

Profil clinique et fonctionnel des patients présentant un asthme difficile

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Pneumologie / Revue française d’allergologie 52 (2012) 293–297 297

Patients et méthode.– Nous proposons une étude rétrospective menée de janvier2009 au mois d’août 2011, incluant 21 patients suivis à la consultationd’allergologie pour asthme avec intolérance à l’aspirine.Résultats.– L’âge moyen de nos patients est de 38 ans [1–55 ans], avec uneprédominance féminine (17 cas, soit 80 %). La rhinite allergique est retrouvéedans 17 cas (80 %), persistante sévère dans dix cas (47 %), une polyposenasosinusienne complétant la triade de Fernand Widal chez 13 cas, uneconjonctivite allergique dans 11 cas, et une atopie familiale dans 12 cas. Unantécédent d’hospitalisation pour AAG chez deux patients. La spirométrie estfaite chez tous les patients ; objectivant un TVO dans dix cas, modéré ou sévèredans neuf cas. Le nombre d’exacerbation est de l’ordre de trois exacerbationspar an pour les patients avec la triade de Fernand Widal versus 0 ou1 exacerbation par pour les intolérants à l’aspirine seule. Le traitement reposesur l’éducation dans tous les cas, des corticoïdes inhalés seuls dans trois cas,l’association corticothérapie inhalée et BLDA dans 18 cas et en association àune corticothérapie systémique au long cours chez un patient et auxantileucotrèines chez deux patients. Trois patients ont bénéficié d’uneethmoïdectomie. L’asthme est non contrôlé dans 11 cas, parmi lesquels dixcas ayant un Fernand Widal malgré une prise en charge optimale.Discussion.– L’objectif est de définir les caractéristiques épidémiologiques,fonctionnelles et évolutives, de l’asthme intolérant à l’aspirine.Conclusion.– L’évolution de l’asthme induit par AAS est classiquementconsidérée comme sévère. La triade semble un facteur de non-contrôle plusimportant que la seule intolérance à l’aspirine.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.133

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Profil clinique et fonctionnel des patients presentant unasthme difficileS. Boumezaoued, B. Amara, M. Serraj

Service de pneumologie, CHU Hassan II, Fes, Maroc

Introduction.– L’asthme difficile est un enjeu majeur en pneumologie du fait deson coût pour les patients et la société.Patients et méthode.– Nous proposons une étude rétrospective menée de janvier2009 au mois d’octobre 2010, intéressant 23 patients suivis pour asthme qui estconsidérée comme difficile vu l’impossibilité d’obtenir le contrôle malgré untraitement palier 4 durant plus de six mois, 17 patients ont nécessité unehospitalisation.Résultats.– L’âge moyen de nos patients est de 52 ans, avec une prédominanceféminine : 20 femmes pour trois hommes. Les facteurs supposés à l’origine dunon-contrôle de l’asthme chez nos malades sont :– le surpoids est retrouvé dans 15 cas, l’obésité dans sept cas dont trois ayant uneobésité morbide ;– la notion de reflux gastro-œsophagien est retrouvée chez huit patients,confirmé par pH-métrie chez sept patients ;– une décompensation d’une cardiopathie hypertensive et ou ischémique estretrouvé dans sept cas, un diabète dans deux cas ;– une polypose naso sinusienne s’inscrivant dans le cadre d’un syndrome deFernand Widal, dans trois cas ;– une dépression dans deux cas ;– l’environnement mal adapté est retrouvé dans cinq cas ;– la rhinite allergique persistante sévère dans sept cas ;– l’exploration du sommeil chez les patientes obèses (sept cas), objective unSAOS associé à l’asthme dans deux cas ;

– une connectivite mixte chez une patiente et une lymphangite carcinomateusedans un cas.Le suivi à court terme note une amélioration notable chez ses malades, lecontrôle de la maladie n’a pu être jugé (recul moins de trois mois).Discussion.– Cette démarche permettra d’éclairer d’un jour nouveaul’asthme difficile en prenant en compte tous les facteurs potentiels, dansle but d’améliorer la qualité de vie de ces patients souvent extrêmementhandicapés.Conclusion.– Les patients qui présentent un asthme difficile nécessitent unemeilleure connaissance et compréhension de la physiopathologie de leurasthme. Il faut s’interroger sur la réalité de leur asthme, les diagnosticsassociés ou différentiels potentiellement en cause dans l’absence de contrôle,et il convient toujours d’apprécier l’adhérence à la stratégie thérapeutiqueproposée.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.134

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Etude comparative entre l’asthme du sujet âge et l’asthmedu sujet jeuneS. Boumezaoued, B. Amara, M. Serraj

Service de pneumologie, CHU Hassan II, Fes, Maroc

Introduction.– Les sujets âgés perçoivent moins l’obstruction bronchique et seplaignent moins que les plus jeunes.Patients et méthode.– Nous avons comparé le profil de 169 asthmatiques suivis àla consultation d’allergologie du CHU Hassan II de Fès, répartis en deuxgroupes : le groupe 1 comprend 57 sujets âgés de plus de 60 ans, le groupe2 comprend 112 patients âgés de moins de 60 ans.Résultats.– La moyenne d’âge est de 68 ans dans le premier groupe et de 37 ansdans le deuxième groupe, il existe une prédominance féminine dans les deuxgroupes. Le tabagisme retrouvé dans six cas dans le groupe 1 versus 20 cas dansle groupe 2 (p = 0,2). L’atopie familiale est présente dans 17 cas dans le groupe1 et 44 cas dans le groupe 2 (p = 0,4). La rhinite est présente dans 24 cas dans legroupe 1 et 82 cas dans le groupe 2 (p = 0,04). La conjonctivite dans 21 cas et64 cas respectivement dans les groupes 1 et 2 (p = 0,14). L’obésité estretrouvée dans six cas dans le groupe 1 versus 11 cas dans le groupe 2 (p = 0,8).La spirométrie est réalisée chez 43 cas dans le groupe 1 contre 117 cas dans legroupe 2. Le TVO est retrouvé chez 20 cas dans le groupe 1 versus 46 cas dansle groupe 2 (p = 0,6), réversible dans 16 cas chez le premier groupe contre37 cas dans le deuxième groupe(p = 0,6), le TVO léger est plus fréquent dans legroupe 2 (p = 0,01). Tous les asthmatiques du groupe 1 sont souscorticothérapie inhalée (CI) et bronchodilatateur de longue duréed’action(BLDA). Dans le groupe 2, 74 % sont sous CI et BLDA, et 25 %sous CI seule ou salbutamol à la demande. Le contrôle de la maladieasthmatique est total dans 24 % dans le groupe 1 versus 76 % dans le groupe 2(p = 0,0003), mauvais ou partiel dans 75 % dans le groupe 1 contre 23 % dans legroupe 2(p = 0,0005).Discussion.– L’objectif est de déterminer les particularités épidémiologiquesfonctionnelles et thérapeutiques de l’asthme chez les sujets âgés encomparaison avec les sujets jeunes.Conclusion.– Pas de différence sur le plan clinique ; sur le plan fonctionnel,l’asthme est plus sévère chez le sujet âgé. Le contrôle de la maladie asthmatiqueest plus facilement obtenu chez le sujet jeune.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.135