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Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 265–275 269 E.W. Pefura-Yone, A.D. Balkissou Hôpital Jamot de Yaoundé, FMSB, université de Yaoundé 1, Yaoundé, Cameroun Introduction.– La sensibilisation aux moisissures chez les patients asthmatiques en Afrique subsaharienne est encore mal connue. Le but de cette étude est de déterminer la prévalence et investiguer les facteurs associés à la sensibilisation à l’Alternaria alternata (A. alternata) chez les patients adolescents et adultes asthmatiques à Yaoundé. Méthodes.– Dans cette étude transversale réalisée de janvier 2012 à juin 2013 (18 mois), tous les adolescents et adultes asthmatiques suivis à l’hôpital Jamot et au cabinet CEDIMER de Yaoundé et chez qui un test cutané aux pneumallergènes avait été effectué ont été inclus dans l’étude. La régression logistique a été utilisée pour rechercher les facteurs indépendants associés à la sensibilisation à A. alternata. Résultats.– Deux-cent un patients asthmatiques (dont 132 patients de sexe fémi- nin, 65,7 %) d’âge médian (intervalle interquartile) de 36 (20,5–54) ans ont été définitivement inclus. Trente-quatre (16,9%) patients avaient une sensi- bilisation à A. alternata. La sensibilisation à A. alternata était associée à la sensibilisation à un autre pneumallergène dans 97,1 % des cas. La sensibili- sation à A. alternata était retrouvée chez 20,5 % patients de sexe féminin et chez 10,1 % patients de sexe masculin (p = 0,067). Les facteurs indépendants associés à une sensibilisation à A. alternata étaient le sexe féminin [odds ratio (intervalle de confiance à 95 %) 2,09 (1,13–3,87), p = 0,024], la sensibilisation aux acariens [17,20 (2,23–132,50), p = 0,006] et la sensibilisation à la blatte germanique [3,77 (1,64–8,66), p = 0,002]. Discussion.– La fréquence de la sensibilisation à A. alternata retrouvée dans cette étude est supérieure à celle rapportée en Europe (11,9 %) [1], mais la rareté de la monosensibilisation à A. alternata décrite dans cette étude est également rapportée en Europe [1]. Conclusion.– La sensibilisation à A. alternata touche un peu moins d’un patient asthmatique sur cinq à Yaoundé et s’intègre le plus souvent dans un contexte de polysensibilisation aux pneumallergènes. Référence [1] Zureik M, Neukirch C, Leynaert B, et al. Sensitisation to airborne moulds and severity of asthma: cross sectional study from European Community respiratory health survey. BMJ 2002;325:411–4. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.140 Pneu-14 Suivi des asthmes liés au travail répertoriés au niveau de la caisse de sécurité sociale du Sénégal M. Ndiaye , S.A. Dia , M.M. Soumah , M.C. Gaye Fall , M.L. Sow Service de médecine légale et du travail, FMPO, UCAD, Dakar, Sénégal Introduction.– Évaluer le niveau de contrôle et le devenir professionnel des asthmes liés au travail reconnus maladies professionnelles par la caisse de sécurité sociale. Méthodes.– Étude prospective menée de juillet à août 2013 sur 36 cas d’asthme lié au travail sur la base des critères d’évaluation du niveau de contrôle du GINA 2006et des entretiens réalisés avec les travailleurs sur leur devenir professionnel. Résultats.– On dénombrait 30 cas (83,3 %) d’asthme induit par les irritants et 6 cas (16,7 %) d’asthme professionnel. Ces asthmes étaient classés stade 2 (per- sistant léger) dans 2 cas (5,5 %), stade 3 (persistant modéré) dans 22 cas (61,2 %) et stade 4 (persistant sévère) dans 12 cas (33,3 %). Sur le plan thérapeutique ils étaient contrôlés dans 15 cas (41,7 %), partiellement contrôlés dans 9 cas (25 %) et non contrôlés dans 12 cas (33,3 %). Les facteurs de mauvais contrôle étaient par ordre d’importance le stress, la mauvaise observance, la sensibili- sation allergénique et le tabagisme. Sur le plan du devenir professionnel, on notait un changement de poste dans 17 cas (47,2 %), un aménagement de poste dans 8 cas (22,2 %), un licenciement pour inaptitude dans 7 cas (19,5 %) et une retraite dans 4 cas (11,1 %). Conclusion.– Cette étude montre le suivi défectueux des asthmes liés au tra- vail et la nécessité d’une implication de tous les partenaires sociaux pour une amélioration efficiente de leur prise en charge. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.141 Pneu-15 Intérêt de la sophrologie dans la prise en charge des patients avec une toux réfractaire : à propos de 28 cas S. Lepage , D. Brouquières , A. Didier , R. Escamilla Pôle respiratoire, hôpital Larrey, Toulouse, France Introduction.– La toux chronique (plus de 8 semaines) est un motif de consul- tation fréquent en allergologie et en pneumologie. Certains patients posent un problème difficile car leur toux est réfractaire aux traitements dont nous dispo- sons actuellement y compris aux antitussifs. Aussi, la toux réfractaire, souvent considérée alors comme d’origine psychogène, altère considérablement la qua- lité de vie du patient. C’est dans ce cadre que nous avons voulu évaluer les effets de l’hypnose et de la sophrologie. Méthodes.– En 2013, 28 patients avec une toux chronique, ont bénéficié de tech- nique psycho-cognitive et corporelle : sophrologie et hypnose. Il s’agissait de 22 femmes et 6 hommes, âgés de 23 à 77 ans avec une toux évoluant en moyenne depuis plus de 2 ans. Quatre-vingt pour cent des patients ont bénéficié de 4 séances de sophrologie travaillant sur la composante comportementale. Seulement 20 % ont bénéficié de 4 séances d’hypnose travaillant sur la composante psycho-émotionnelle. Les patients ont été évalués avant et au terme des 4 séances : cette évaluation a été réalisée à l’aide de l’auto-questionnaire d’anxiété de Spielberger et par une Échelle Visuelle Analogique de l’anxiété. Résultats.– L’évaluation initiale de l’anxiété a mis en avant une anxiété de per- sonnalité pour 70 % des patients et une anxiété réactionnelle à la toux pour 90 % d’entre eux. La sophrologie a obtenu des résultats bénéfiques sur le carac- tère invalidant de la toux chez 25 patients : 20 d’entre eux dorment mieux, 23 se sentent moins fatigués, 25 se sentent moins stressés, 15 sont moins douloureux, 22 ont acquis un outil de contrôle : au total, la qualité de vie est améliorée chez ces 25 patients. Discussion.– Chez des patients avec une toux réfractaire, la sophrologie a permis de diminuer les manifestations anxieuses et douloureuses optimisant la notion de contrôle de la toux. L’apprentissage de techniques simples permet de mobi- liser confiance et estime de soi à travers un mieux-être physique et mental et d’améliorer la qualité de vie des patients. En l’absence de réponse aux traite- ments conventionnels, la sophrologie doit être rapidement envisagée pour ces patients ayant une qualité de vie très altérée. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.142 Pneu-16 Profils évolutifs des patients asthmatiques sévères allergiques sous traitement par omalizumab. Étude rétrospective sur une série de 24 patients A. Bentaleb , M.A. Bendjelloul Centre de pneumologie, Amiens, France Introduction.– Chez des patients souffrant d’asthme allergique persistant sévère où la combinaison de fortes doses de glucocorticoïdes inhalés et des bêta- 2 mimétiques de longue durée d’action demeure insuffisante, le recours à une nouvelle forme thérapeutique comme l’omalizumab doit être considérée comme une avancée prometteuse dans la prise en charge optimale. Méthodes.– C’est une étude rétrospective sur série de 24 patients traités par omalizumab pour un asthme allergique sévère mal contrôlé et évalué sur 18 mois de suivi. Nous avons étudié l’âge, le sexe, le poids, le taux initial des IgE, le VEMS, les posologies de la corticothérapie, une éventuelle corticothérapie per os de longue durée, le nombre des exacerbations 12 mois avant et après omalizumab.

Profils évolutifs des patients asthmatiques sévères allergiques sous traitement par omalizumab. Étude rétrospective sur une série de 24 patients

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Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 265–275 269

E.W. Pefura-Yone , A.D. BalkissouHôpital Jamot de Yaoundé, FMSB, université de Yaoundé 1, Yaoundé,Cameroun

Introduction.– La sensibilisation aux moisissures chez les patients asthmatiquesen Afrique subsaharienne est encore mal connue. Le but de cette étude est dedéterminer la prévalence et investiguer les facteurs associés à la sensibilisationà l’Alternaria alternata (A. alternata) chez les patients adolescents et adultesasthmatiques à Yaoundé.Méthodes.– Dans cette étude transversale réalisée de janvier 2012 à juin 2013(18 mois), tous les adolescents et adultes asthmatiques suivis à l’hôpital Jamot etau cabinet CEDIMER de Yaoundé et chez qui un test cutané aux pneumallergènesavait été effectué ont été inclus dans l’étude. La régression logistique a étéutilisée pour rechercher les facteurs indépendants associés à la sensibilisation àA. alternata.Résultats.– Deux-cent un patients asthmatiques (dont 132 patients de sexe fémi-nin, 65,7 %) d’âge médian (intervalle interquartile) de 36 (20,5–54) ans ontété définitivement inclus. Trente-quatre (16,9 %) patients avaient une sensi-bilisation à A. alternata. La sensibilisation à A. alternata était associée à lasensibilisation à un autre pneumallergène dans 97,1 % des cas. La sensibili-sation à A. alternata était retrouvée chez 20,5 % patients de sexe féminin et chez10,1 % patients de sexe masculin (p = 0,067). Les facteurs indépendants associésà une sensibilisation à A. alternata étaient le sexe féminin [odds ratio (intervallede confiance à 95 %) 2,09 (1,13–3,87), p = 0,024], la sensibilisation aux acariens[17,20 (2,23–132,50), p = 0,006] et la sensibilisation à la blatte germanique [3,77(1,64–8,66), p = 0,002].Discussion.– La fréquence de la sensibilisation à A. alternata retrouvée danscette étude est supérieure à celle rapportée en Europe (11,9 %) [1], mais la raretéde la monosensibilisation à A. alternata décrite dans cette étude est égalementrapportée en Europe [1].Conclusion.– La sensibilisation à A. alternata touche un peu moins d’un patientasthmatique sur cinq à Yaoundé et s’intègre le plus souvent dans un contexte depolysensibilisation aux pneumallergènes.Référence[1] Zureik M, Neukirch C, Leynaert B, et al. Sensitisation to airborne moulds

and severity of asthma: cross sectional study from European Communityrespiratory health survey. BMJ 2002;325:411–4.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.140

Pneu-14

Suivi des asthmes liés au travail répertoriésau niveau de la caisse de sécurité sociale duSénégalM. Ndiaye , S.A. Dia , M.M. Soumah , M.C. Gaye Fall ,M.L. SowService de médecine légale et du travail, FMPO, UCAD, Dakar, Sénégal

Introduction.– Évaluer le niveau de contrôle et le devenir professionnel desasthmes liés au travail reconnus maladies professionnelles par la caisse desécurité sociale.Méthodes.– Étude prospective menée de juillet à août 2013 sur 36 cas d’asthmelié au travail sur la base des critères d’évaluation du niveau de contrôle duGINA 2006 et des entretiens réalisés avec les travailleurs sur leur devenirprofessionnel.Résultats.– On dénombrait 30 cas (83,3 %) d’asthme induit par les irritants et6 cas (16,7 %) d’asthme professionnel. Ces asthmes étaient classés stade 2 (per-sistant léger) dans 2 cas (5,5 %), stade 3 (persistant modéré) dans 22 cas (61,2 %)et stade 4 (persistant sévère) dans 12 cas (33,3 %). Sur le plan thérapeutiqueils étaient contrôlés dans 15 cas (41,7 %), partiellement contrôlés dans 9 cas(25 %) et non contrôlés dans 12 cas (33,3 %). Les facteurs de mauvais contrôleétaient par ordre d’importance le stress, la mauvaise observance, la sensibili-sation allergénique et le tabagisme. Sur le plan du devenir professionnel, onnotait un changement de poste dans 17 cas (47,2 %), un aménagement de postedans 8 cas (22,2 %), un licenciement pour inaptitude dans 7 cas (19,5 %) et uneretraite dans 4 cas (11,1 %).

Conclusion.– Cette étude montre le suivi défectueux des asthmes liés au tra-vail et la nécessité d’une implication de tous les partenaires sociaux pour uneamélioration efficiente de leur prise en charge.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.141

Pneu-15

Intérêt de la sophrologie dans la prise encharge des patients avec une touxréfractaire : à propos de 28 casS. Lepage , D. Brouquières , A. Didier , R. EscamillaPôle respiratoire, hôpital Larrey, Toulouse, France

Introduction.– La toux chronique (plus de 8 semaines) est un motif de consul-tation fréquent en allergologie et en pneumologie. Certains patients posent unproblème difficile car leur toux est réfractaire aux traitements dont nous dispo-sons actuellement y compris aux antitussifs. Aussi, la toux réfractaire, souventconsidérée alors comme d’origine psychogène, altère considérablement la qua-lité de vie du patient. C’est dans ce cadre que nous avons voulu évaluer les effetsde l’hypnose et de la sophrologie.Méthodes.– En 2013, 28 patients avec une toux chronique, ont bénéficié de tech-nique psycho-cognitive et corporelle : sophrologie et hypnose. Il s’agissait de22 femmes et 6 hommes, âgés de 23 à 77 ans avec une toux évoluant en moyennedepuis plus de 2 ans.Quatre-vingt pour cent des patients ont bénéficié de 4 séances de sophrologietravaillant sur la composante comportementale. Seulement 20 % ont bénéficiéde 4 séances d’hypnose travaillant sur la composante psycho-émotionnelle.Les patients ont été évalués avant et au terme des 4 séances : cette évaluation aété réalisée à l’aide de l’auto-questionnaire d’anxiété de Spielberger et par uneÉchelle Visuelle Analogique de l’anxiété.Résultats.– L’évaluation initiale de l’anxiété a mis en avant une anxiété de per-sonnalité pour 70 % des patients et une anxiété réactionnelle à la toux pour90 % d’entre eux. La sophrologie a obtenu des résultats bénéfiques sur le carac-tère invalidant de la toux chez 25 patients : 20 d’entre eux dorment mieux, 23 sesentent moins fatigués, 25 se sentent moins stressés, 15 sont moins douloureux,22 ont acquis un outil de contrôle : au total, la qualité de vie est améliorée chezces 25 patients.Discussion.– Chez des patients avec une toux réfractaire, la sophrologie a permisde diminuer les manifestations anxieuses et douloureuses optimisant la notionde contrôle de la toux. L’apprentissage de techniques simples permet de mobi-liser confiance et estime de soi à travers un mieux-être physique et mental etd’améliorer la qualité de vie des patients. En l’absence de réponse aux traite-ments conventionnels, la sophrologie doit être rapidement envisagée pour cespatients ayant une qualité de vie très altérée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.142

Pneu-16

Profils évolutifs des patients asthmatiquessévères allergiques sous traitement paromalizumab. Étude rétrospective sur unesérie de 24 patientsA. Bentaleb , M.A. BendjelloulCentre de pneumologie, Amiens, France

Introduction.– Chez des patients souffrant d’asthme allergique persistant sévèreoù la combinaison de fortes doses de glucocorticoïdes inhalés et des bêta-2 mimétiques de longue durée d’action demeure insuffisante, le recours à unenouvelle forme thérapeutique comme l’omalizumab doit être considérée commeune avancée prometteuse dans la prise en charge optimale.Méthodes.– C’est une étude rétrospective sur série de 24 patients traités paromalizumab pour un asthme allergique sévère mal contrôlé et évalué sur 18 moisde suivi.Nous avons étudié l’âge, le sexe, le poids, le taux initial des IgE, le VEMS, lesposologies de la corticothérapie, une éventuelle corticothérapie per os de longuedurée, le nombre des exacerbations 12 mois avant et après omalizumab.

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Résultats.– Seize femmes et 8 hommes, âge moyen est de 54 ans, un poids moyende 85 kg, un taux moyen des IGE sériques de base à 301 UI/mL, la dose moyennede l’omalizumab injectée tous les 30 jours est de 548 mg, la majorité des patientssont allergiques aux acariens (14/24), absence d’effets secondaires significatifs.À 18 mois de traitement, le VEMS moyen s’améliore de 1,87 L à 2,07 L(p = 0,014), une baisse du nombre des exacerbations passant de 4 à 0,64 (p < 0,05)et des hospitalisations de 0,75 à 0,12 par an, avec réduction en moyenne de lamoitie de la dose de corticothérapie par voie inhalatoire et sevrage de la cortico-thérapie par voie orale chez 3 patients (3/3). La reprise de la désensibilisation,auparavant mal tolérée, chez 3 patients.Discussion.– L’omalizumab qui a été évalué dans plusieurs essais cliniques ran-domisés comme l’étude INNOVATE et des études rétrospectives à la fois chezles adultes et chez les enfants diagnostiqués comme asthme allergique persistantsévère, avec des résultats en faveur de la supériorité du bras omalizumab parrapport aux traitements standards.Conclusion.– Dans notre expérience limitée avec une sélection fine de patients,l’anti-IgE améliore de facon constante, sur une durée de 18 mois, les valeursspirométriques et permet une initiation sans complication de la désensibilisationchez certains patients allergiques sévères. L’amélioration fonctionnelle a étérécemment mentionnée dans l’étude ETOPA et dans l’étude Solèr.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.143

Pneu-17

Risque de récurrence à 1 an d’unepopulation de nourrissons ayant présentéune bronchiolite aiguë : le poids de l’allergiefamiliale ?F. Amat a, I. Petit b, M. Verdan b, A. Mulliez c,E. Rochette c, C. Henquell c

a Hôpital Trousseau, Paris, Franceb CHU Estaing, Clermont-Ferrand, Francec Hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France

Introduction.– Le risque de récurrence de sifflements ou d’asthme est fréquentlors d’un épisode aigu de bronchiolite. Des études précédentes ont montré quecertains virus (VRS et surtout rhinovirus) étaient responsables de ces rechutessurtout chez les enfants nés de parents atopiques. Nous avons mené une enquêteprospective sur une populations de nourrissons examinés lors de l’épidémie2010–2011 [1] et avons recherché les facteurs susceptibles d’expliquer les réci-dives de sifflements à 1 an.Méthodes.– Cent soixante-cinq nourrissons ont participé à ce suivi à 1 an surla base d’entretiens téléphoniques tous les 3 mois après l’épisode inaugural.Ils avaient tous bénéficié d’une enquête virologique portant des agents pneu-motropes (virus respiratoire syncitial, rhinovirus A-B, C, métapneumovirus,influenzae et parainfluenzae, picornaviridae, bocavirus, adenovirus, coronavi-rus) d’une analyse objective de la gravité clinique initiale (score de Wang),d’une détermination de la protéine KL-6 comme marqueurs d’agression épithé-liale. Nous avons considéré comme siffleurs récurrents tous les nourrissons ayanteu plus de 2 récidives dans l’année qui a suivi leur inclusion.Résultats.– Quarante-neuf nourrissons (29,69 %) ont eu plus de deux épisodes desifflements dans la première année. En analyse univariée l’hospitalisation initialepar rapport à un suivi ambulatoire, l’existence d’un terrain allergique familialfavorisent les rechutes (p = 0,05). En analyse multivariée, l’hospitalisation ini-tiale, l’isolement d’un métapneumovirus, l’allergie familiale sont les facteurs derisques retrouvés sans atteindre la significativité (p = 0,06).Discussion.– Contrairement à d’autres études, nous n’avons pas retrouvé de rela-tions entre l’isolement d’un VRS, d’un rhinovirus et le risque de rechutes, maispar contre avons confirmé le lien éventuel avec un terrain allergique familial.Conclusion.– Les bronchiolites aiguës du nourrisson exposent celui ci à desrechutes particulièrement la première année. Le terrain allergique familial resteune piste à explorer pour la prévention éventuelle des récidives.Référence[1] Amat H, Henquell C, Verdan M, et al. Predicting the severity of acute bron-

chiolitis in infants: should we use a clinical score or a biomarker? J MedVirol J 2013;9999:1–9.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.144

Pneu-18

Particularité des urgences respiratoires àAlger : expérience du service des urgencesmédico-chirurgicales du CHU MustaphaM. Terniche , R. Sakhraoui , H. Maouche , M. GuerinikService des urgences médico-chirurgicales, CHU Mustapha, Alger, Algérie

Introduction.– Les patients toujours plus nombreux aux urgences, le nombrede passages aux urgences ne cesse de progresser – plus de 18 millions par anaujourd’hui, l’organisation de la médecine de ville et la gestion des lits sontmises en cause. Une bonne part des personnes qui affluent aux urgences nedevraient, dans l’idéal, pas s’y rendre. Une partie des patients ayant recoursaux urgences auraient pu consulter en cabinet libéral en ville, s’ils avaient puobtenir un rendez-vous rapidement, dans la journée ou le lendemain. La priseen charge des personnes âgées, dont l’arrivée aux urgences est souvent attribuéeà un « manque d’anticipation ».Méthodes.– L’étude a été réalisée au niveau du service des urgencesmédico-chirurgicales du CHU Mustapha Alger d’avril 2013 à décembre 2013.Déterminer le profil des malades recus ; âge, provenance, pathologie, sévéritédes crises ; évaluer les résultats de la prise en charge au niveau de ces urgences ;identifier les problèmes posés par la non compliance des patients.Résultats.– Durant ces périodes, 66 953 passages ont été recensés aux urgencesdont 5770 pour problème respiratoire avec 3200 crises d’asthme dont 1297 sujetsde sexe féminin. L’âge des patients varie de 16 à 81 ans. Les cas se répartissentde la facon suivante : 18 % de crise d’asthme sévère, 33 % de crise d’asthmemodérée, 49 % de crise d’asthme bénigne.Discussion.– Les problèmes rencontrés concernent notamment la surcharge desurgences, le dysfonctionnement des structures de soin périphériques, ainsi quel’absence d’observance thérapeutique et la défaillance de la couverture sociale.En conséquence, seule une prise en charge correcte des malades en dehors descrises permet de contrôler la maladie et de réduire le coût et le nombre de visitesaux urgences.Conclusion.– La disponibilité et la gratuité des médicaments essentiels peuventégalement concourir à l’amélioration de la qualité de la prise en charge.Pour en savoir plusTorres E, Rudelin MP. Urgences respiratoires, chez urgence pratique.Ellrodt A. Chez Estem. Urgences médicales.Peneff J. Les malades des urgences : une forme de consommation médicale. Ed.Métailié : Paris ; 2000, 190p.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.145

Pneu-19

Asthme et rhinite dans le Grand Tunis :données épidémiologiquesS. Toujani , M. Mjid , A. Akkad , N. Ben Salah ,N. Mehiri , Y. Ouhachi , B. Louzir , J. Cherif , M. BejiService de pneumologie-allergologie, université Tunis El Manar, CHU laRabta FMT, Tunis, Tunisie

Introduction.– L’asthme et rhinite, qui sont souvent associés, représentent unvéritable problème de santé publique du fait de leur fréquence, de leur impactsur la qualité de vie ainsi que du poids économique généré.L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence de l’asthme et de la rhinitedans le Grand Tunis et de confirmer l’association entre ces deux affections dansnotre population.Méthodes.– Il s’agit d’une enquête transversale, à passage unique, sur un échan-tillon représentatif de ménages de la population générale menée entre mars etdécembre 2009. Les enquêtés ont répondu à un questionnaire respiratoire inspiréde celui de l’enquête ISAAC et ECRHS. Nous n’avons étudié la prévalence quechez les personnes âgées de 2 à 50 ans.Résultats.– L’étude a concerné 4470 sujets. La prévalence globale de l’asthmeétait de 6,5 %. Il n’y avait pas de différence significative dans la répartitionselon l’âge et le sexe. La prévalence de la rhinite dans la population généraleétait de 13,4 % chez les adultes et de 11,7 % chez les enfants. Chez les adultesasthmatiques la prévalence de la rhinite était de 60,4 % chez les femmes etde 38,5 % chez les hommes. Chez les enfants asthmatiques cette prévalence