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truongdieu
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Le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit des millions de tonnes de vivres chaque
année, mais, de plus en plus, les personnes qui
souffrent de la faim reçoivent cette assistance sous la forme de transferts de type monétaire
qui leur permettent de s’acheter de la
nourriture et de prendre eux-mêmes certaines
décisions vitales les concernant.
Pour le PAM, les transferts de type monétaire sont un moyen efficace de réaliser l’objectif de
développement Faim zéro d’ici à 2030, en réduisant
le coût de la fourniture de l’assistance alimentaire et en maximisant le nombre de personnes aidées. Si
ces transferts sont mis en place correctement là où
les conditions s’y prêtent, ils peuvent améliorer l’accès à la nourriture, contribuer à l’instauration de
modes de consommation plus cohérents et réduire le
recours à des stratégies de survie préjudiciables, comme la vente de précieux biens de production
pour acheter des vivres. Le PAM estime que ce sont
les personnes auxquelles il vient en aide qui sont à même de décider ce qui est le mieux pour elles. Les
transferts de type monétaire contribuent à leur
donner du pouvoir d’achat.
Les transferts de type monétaire se présentent sous
diverses formes, des billets de banque classiques aux dispositifs électroniques plus innovants tels que
les cartes à puce ou les transferts d’argent par
téléphone portable, en passant par les virements bancaires et les bons-valeur. Leur utilisation dépend
des conditions: situation au lendemain d’une
catastrophe naturelle ou crise prolongée liée à la présence de réfugiés, ou encore période de soudure
nécessitant une assistance récurrente. Le PAM est
une grande organisation humanitaire qui a fourni des transferts de type monétaire à 9,6 millions de
personnes en 2015, soit trois fois plus qu’en 2010.
Pour mettre en œuvre ses programmes de transferts
de type monétaire, le PAM collabore étroitement
avec d’autres partenaires humanitaires, des gouvernements et des organisations non
gouvernementales (ONG), mais aussi avec de
nouveaux partenaires du secteur privé. Parmi ces derniers figurent des opérateurs de
télécommunications et des prestataires de services
financiers, comme des banques, des établissements de microcrédit et des sociétés de transfert de fonds,
ainsi que des magasins d’alimentation vendant des
produits locaux, le but étant d’optimiser la chaîne d’approvisionnement alimentaire et de permettre
aux consommateurs de bénéficier des meilleurs prix
possible.
Avantages procurés au-delà de l’assistance alimentaire
Les transferts monétaires ont notoirement un effet
multiplicateur sur l’économie locale. En permettant aux gens d’acheter des produits alimentaires
localement, ils peuvent contribuer à développer les
marchés locaux, inciter les petits exploitants à produire plus et renforcer les capacités nationales,
même en période de crise.
Ces programmes peuvent aussi être intégrés dans
des systèmes plus larges de protection sociale et de
filets de sécurité. En particulier, l’exécution par le PAM de programmes de transferts de type
monétaire peut aider à instaurer des filets de
protection sociale dans les pays où il n’en existe pas ou dans lesquels ces filets sont insuffisants. Le PAM
reconnaît qu’il est important de renforcer et d’utiliser
les systèmes et les infrastructures publics en place pour faciliter le déploiement rapide et efficace de
l’assistance.
Après le cyclone de février 2016 aux Fidji, le PAM a
été en mesure de fournir rapidement une assistance
monétaire en transférant des fonds au système gouvernemental de filets de sécurité
existant. Les fonds ont été
Programme alimentaire mondial
Les transferts de type monétaire au service
de l’assistance alimentaire
Programme alimentaire mondial
redistribués aux victimes sous la forme de bons d’achat de nourriture. Une opération similaire a été
entreprise en Équateur suite au tremblement de terre
d’avril 2016.
Une approche globale pour accroître l’efficience et mieux répondre aux besoins
Les transferts de type monétaire font partie d’une solution globale permettant au PAM de répondre plus
vite aux besoins des personnes auxquelles il vient en
aide. Grâce à l’exploitation des toutes dernières technologies disponibles, ils ajoutent de la souplesse
et de la maniabilité à l’assistance traditionnelle, et
donnent au PAM la possibilité de passer rapidement de l’assistance sous forme monétaire à l’assistance en
nature, et inversement. Le choix de l’une ou l’autre de
ces modalités, ou d’une combinaison des deux, tient en très grande partie au contexte local et à l’examen
de la situation sur le terrain. Ainsi, les transferts de
type monétaire sont efficaces là où l’on trouve des
produits alimentaires sur les marchés mais à des prix
inabordables pour la population, alors que les
distributions directes de vivres sont plus adaptées aux situations d’urgence, lorsque les infrastructures de
base ne fonctionnent plus.
En conséquence, le PAM conduit des analyses
approfondies pour déterminer le meilleur moyen
d’atteindre les objectifs de ses programmes compte tenu des spécificités de la situation. Il enquête
notamment sur les conditions des marchés locaux, les
prestataires de services financiers ou les besoins nutritionnels. Il surveille de près et en permanence la
situation sur place pour être en mesure de changer de
modalité si nécessaire.
Une modalité d’intervention adaptée à de nombreuses situations
La plus grande intervention du PAM utilisant des transferts de type monétaire est l’opération d’urgence
régionale relative aux réfugiés syriens, dans le cadre
de laquelle la majeure partie de l’assistance est assurée au moyen de bons d’achat et de bons-valeur
distribués dans cinq pays voisins. Dans ce cas, les
transferts de type monétaire permettent aux bénéficiaires d’acheter les produits alimentaires qu’ils
connaissent et préfèrent dans des magasins
ordinaires, ce qui leur donne un sentiment de
normalité dans les périodes difficiles.
Les réfugiés reçoivent une carte électronique personnelle qu’ils peuvent utiliser dans les magasins
de vente au détail participants. Ces cartes numériques
permettent au PAM de mieux répondre aux besoins des bénéficiaires en suivant les opérations et en
adaptant l’assistance à la situation sur place, qui
évolue rapidement. Selon le contexte local, cette
même carte peut être utilisée pour obtenir de l’argent
liquide ou payer au moyen de bons-valeur
électroniques.
Dans les pays situés autour du bassin du Lac Tchad, le
PAM mène des opérations utilisant des transferts de type monétaire pour aider les personnes déplacées et
les réfugiés qui fuient les conflits. Au nord du Nigéria,
en particulier, le PAM a réussi à mettre en place rapidement des transferts d’argent par téléphone
portable en collaborant avec un opérateur mobile
local, pour venir en aide aux personnes fuyant les violences perpétrées par Boko Haram. Les
bénéficiaires peuvent acheter des produits
alimentaires sur le marché local, comme ils le faisaient avant d’être contraints à se déplacer. De l’autre côté
de la frontière, dans la région de Diffa au Niger, le
PAM assure une assistance monétaire en se servant de
billets de banque classiques.
En outre, les transferts de type monétaire se prêtent à tout type d’assistance, et non uniquement à la
distribution de vivres. Le PAM, grâce à son rayon
d’action planétaire, met actuellement en place des dispositifs d’exécution de programmes fondés sur ce
type de transferts pour en faire profiter d’autres
partenaires. Au Liban, par exemple, le système OneCard du PAM est utilisé par le Haut-Commissariat
des Nations Unies pour les réfugiés et le Fonds des
Nations Unies pour l’enfance en collaboration avec un
collectif de six ONG.
Pour plus d’informations
www.wfp.org/cash-based-transfers Septembre 2016
Le PAM utilise actuellement des transferts de type
monétaire pour fournir une assistance alimentaire
dans le cadre de 84 opérations dans 54 pays,
contre à peine 26 projets dans 19 pays en 2010.
En 2015, près de 9,6 millions de personnes ont
bénéficié de transferts de type monétaire, contre
3 millions en 2010.
En 2015, le plus grand programme utilisant des
transferts de type monétaire a été l’opération
d’urgence régionale relative aux réfugiés syriens.
Environ 2 millions de bénéficiaires ont reçu
354 millions de dollars É.-U. au cours de l’année.