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Paul est marié avec Adriana depuis 10ans. Ils ont une fille, une voiture, un appartement, et semblent encore s’aimer. Il entretient une rela- tion avec Raluca, une dentiste de 27 ans qu’il a rencontrée six mois plus tôt. Paul aime les deux femmes, mais lorsqu’elles se rencontrent par hasard, il doit prendre une décision. Doit-on parler de « nouvelle vague roumaine » au risque de tomber dans la facilité des classifi- cations ? Force est néanmoins de constater que le cinéma roumain depuis une dizaine d’années produit à compte goutte d’excellents films qui tous semblent sur la voie d’une forme certaine de réalisme. Ainsi ce quatrième film de Radu Muntean - seul son précédent Boogie a connu une sortie en France - est basé sur l’histoire clas- sique de l’adultère et n’existe de fait que par sa mise en scène et une remarquable direction d’acteurs. Finesse psychologique, sens du détail et du tempo de chaque séquence, Mardi, après noël semble mettre en scène des personnages pris entre une certaine impuissance et une vo- lonté, contradictoire, de décider de leur vie. Un film d’une rare intensité. (Positif) ROUMANIE - 2010 - COULEURS - 99MN RÉALISATION : RADU MUNTEAN SCÉNARIO : RADU MUNTEAN ALEXANDRE BACLU ET RAZVAN RADULESCU IMAGES : TUDOR LUCACIU AVEC : MIMI BRANESCU MIRLEA OPRISOR MARIA POPISTASU Mardi, après Noël Durant la guerre sino-japonaise en 1940, le lieutenant Kurokawa est renvoyé chez lui en héros de guerre, mais privé de ses bras et jambes. Tous les espoirs de la famille et du village se portent alors sur Shigeko, l’épouse. Elle se doit désormais de faire honneur à l’em- pereur, au pays, en prenant à cœur le soin de s’occuper du soldat dieu. Koji Wakamatsu est un ancien yakusa devenu cinéaste qui, contemporain d’Oshima, de Yoshida et d’Imamura, a depuis toujours travaillé dans les marges du système, utilisant le cinéma érotique pour tenir un discours poli- tiquement radical. Il aura plus que personne imbriqué étroitement érotisme et politique. C’est un cinéma virulent qui, durant les années 70, se fit le porte-parole de la révolte de la jeunesse dans sa forme la plus anarchisante et dont le film somme United red army a été programmé ici même. Le soldat dieu est l’un des films les plus forts consacrés aux horreurs de la guerre, tout en remettant en cause deux piliers de la société japonaise : la domination masculine et le nationalisme. Iconoclaste et tranchant. (Les Inrockuptibles) JAPON - 2010 - COULEURS - 85MN RÉALISATION : KOJI WAKAMATSU SCÉNARIO : KOJI WAKAMATSU ET HISAKO KUROSAWA IMAGES : TOMOHIKO TSUJI MUSIQUE : AA NAKAMOTO AVEC : SHINOBU TERAJIMA, SHIMA OHNISHI, KEN YOSHISAWA, KEIGO KASUYA OURS D’ARGENT FESTIVAL DE BERLIN 2009 Le soldat dieu du 5 au 11 janvier du 29 décembre au 4 janvier cinéma orson welles MAISON DE LA CULTURE D’AMIENS W U V Nowhere boy du 29 décembre au 1 er février 2011 Liverpool 1955. John, un garçon de 15 ans aussi intelligent que tourmenté, rêve d’aventure. Dans une famille minée par les secrets, il est écartelé entre sa tante qui l’a élevé et sa mère prodigue. John s’évade à travers l’univers nais- sant du rock’n roll où son génie va s’épanouir aux côtés de son complice, un certain Paul McCartney. Le John en question est bien sur John Lennon. Mais plutôt qu’un biopic centré sur la glorieuse et légendaire période des Beatles, Nowhere boy relate l’adolescence de Lennon à Liverpool et plus précisément sa relation avec sa tante et sa mère, deux femmes de caractère qui l’influen- cèrent et contribuèrent a faire de lui la star qu’il deviendra. Le scénario, écrit par l’auteur de Control film sur Ian Curtis, une autre légende du rock, met en scène les années de formation de John Lennon, son adolescence agitée, l’avant Beatles et la formation de son premier groupe Les Quarrymen où débutèrent également Paul McCartney et George Harrison. Nowhere boy est concentré sur la maturation émotionnelle du futur Beatles. (Première) GRANDE BRETAGNE - 2010 - COULEURS - 98MN RÉALISATION : SAM TAYLOR-WOOD SCÉNARIO : MATT GREENHALGH IMAGES : SEAMUS MCGARVEY MUSIQUE : WILL GREGORY ET ALISON GOLDFRAP AVEC : AARON JOHNSON KRISTIN SCOTT THOMAS DAVID THRELFAL DAVID MORISSEY Nowhere boy Une ville des Abruzzes, L’Aquila, fut dévastée par un tremblement de terre en 2009. Elle le fut à nouveau par la dérive autoritaire d’une Italie berlusconienne et son cortège de corrup- tion, de chantage en tout genre, d’imbroglios et d’inertie de la classe politique. Berlusconi en profitera pour se présenter comme le sauveur du peuple italien et ainsi redorer momentané- ment son blason bien flétri. Derrière le show médiatique orchestré par Berlusconi, la réalisatrice Sabina Guzzanti, déjà auteur du pamphlet Viva Zapatero, soupçonne que la réalité est tout autre. Elle dévoile une gigantesque opération de communication poli- tique sous couvert de compassion, d’humani- taire. En journaliste d’investigation, elle met à nu le fonctionnement d’un gouvernement auto- cratique, ubuesque, utilisant la misère et le désespoir des sinistrés à des fins politiciennes. On y découvre également que la Protection civile en charge des situations d’urgence a détourné une partie de l’argent public et instauré sur place une mini dictature. Terrifiant. Devant ce film brûlot, le spectateur est glacé d’effroi. (Télérama) ITALIE - 2010 - COULEURS - 93MN RÉALISATION ET SCÉNARIO : SABINA GUZZANTI IMAGES : MARIO AMURA MUSIQUE : RICCARDO GIAGNI Draquila, l’Italie qui tremble du 12 au 18 janvier du 5 au 11 janvier

programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

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programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

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Page 1: programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

Paul est marié avec Adriana depuis 10ans. Ilsont une fille, une voiture, un appartement, etsemblent encore s’aimer. Il entretient une rela-tion avec Raluca, une dentiste de 27 ans qu’il arencontrée six mois plus tôt. Paul aime les deuxfemmes, mais lorsqu’elles se rencontrent parhasard, il doit prendre une décision.Doit-on parler de « nouvelle vague roumaine »au risque de tomber dans la facilité des classifi-cations ? Force est néanmoins de constater quele cinéma roumain depuis une dizaine d’annéesproduit à compte goutte d’excellents films quitous semblent sur la voie d’une forme certaine

de réalisme. Ainsi ce quatrième film de RaduMuntean - seul son précédent Boogie a connuune sortie en France - est basé sur l’histoire clas-sique de l’adultère et n’existe de fait que par samise en scène et une remarquable directiond’acteurs. Finesse psychologique, sens du détailet du tempo de chaque séquence, Mardi, aprèsnoël semble mettre en scène des personnagespris entre une certaine impuissance et une vo-lonté, contradictoire, de décider de leur vie.

Un film d’une rare intensité. (Positif)

ROUMANIE - 2010 - COULEURS - 99MNRÉALISATION : RADU MUNTEANSCÉNARIO : RADU MUNTEANALEXANDRE BACLU ET RAZVAN RADULESCUIMAGES : TUDOR LUCACIUAVEC :MIMI BRANESCUMIRLEA OPRISORMARIA POPISTASU

Mardi, après Noël

Durant la guerre sino-japonaise en 1940, lelieutenant Kurokawa est renvoyé chez lui enhéros de guerre, mais privé de ses bras etjambes. Tous les espoirs de la famille et duvillage se portent alors sur Shigeko, l’épouse.Elle se doit désormais de faire honneur à l’em-pereur, au pays, en prenant à cœur le soin des’occuper du soldat dieu.Koji Wakamatsu est un ancien yakusa devenucinéaste qui, contemporain d’Oshima, deYoshida et d’Imamura, a depuis toujourstravaillé dans les marges du système, utilisantle cinéma érotique pour tenir un discours poli-

tiquement radical. Il aura plus que personneimbriqué étroitement érotisme et politique.C’est un cinéma virulent qui, durant les années70, se fit le porte-parole de la révolte de lajeunesse dans sa forme la plus anarchisante etdont le film somme United red army a étéprogrammé ici même. Le soldat dieu est l’undes films les plus forts consacrés aux horreursde la guerre, tout en remettant en cause deuxpiliers de la société japonaise : la dominationmasculine et le nationalisme.

Iconoclaste et tranchant. (Les Inrockuptibles)

JAPON - 2010 - COULEURS - 85MNRÉALISATION : KOJI WAKAMATSUSCÉNARIO : KOJI WAKAMATSU ETHISAKO KUROSAWAIMAGES : TOMOHIKOTSUJIMUSIQUE : AA NAKAMOTOAVEC :SHINOBU TERAJIMA, SHIMA OHNISHI, KEN YOSHISAWA, KEIGO KASUYA

OURS D’ARGENT FESTIVAL DE BERLIN 2009

Le soldat dieu du 5 au 11 janvierdu 29 décembre au 4 janvier

cinéma orson welles

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du 29 décembre au 1er février 2011

Liverpool 1955. John, un garçon de 15 ans aussiintelligent que tourmenté, rêve d’aventure.Dans une famille minée par les secrets, il estécartelé entre sa tante qui l’a élevé et sa mèreprodigue. John s’évade à travers l’univers nais-sant du rock’n roll où son génie va s’épanouiraux côtés de son complice, un certain PaulMcCartney.Le John en question est bien sur John Lennon.Mais plutôt qu’un biopic centré sur la glorieuseet légendaire période des Beatles, Nowhere boyrelate l’adolescence de Lennon à Liverpool etplus précisément sa relation avec sa tante et sa

mère, deux femmes de caractère qui l’influen-cèrent et contribuèrent a faire de lui la star qu’ildeviendra. Le scénario, écrit par l’auteur deControl film sur Ian Curtis, une autre légendedu rock, met en scène les années de formationde John Lennon, son adolescence agitée, l’avantBeatles et la formation de son premier groupeLes Quarrymen où débutèrent également PaulMcCartney et George Harrison.

Nowhere boy est concentré sur la maturationémotionnelle du futur Beatles. (Première)

GRANDE BRETAGNE - 2010 - COULEURS -98MNRÉALISATION : SAM TAYLOR-WOODSCÉNARIO : MATT GREENHALGHIMAGES : SEAMUS MCGARVEYMUSIQUE : WILL GREGORYET ALISON GOLDFRAPAVEC :AARON JOHNSONKRISTIN SCOTT THOMASDAVID THRELFALDAVID MORISSEY

Nowhere boy

Une ville des Abruzzes, L’Aquila, fut dévastéepar un tremblement de terre en 2009. Elle lefut à nouveau par la dérive autoritaire d’uneItalie berlusconienne et son cortège de corrup-tion, de chantage en tout genre, d’imbroglioset d’inertie de la classe politique. Berlusconi enprofitera pour se présenter comme le sauveurdu peuple italien et ainsi redorer momentané-ment son blason bien flétri.Derrière le show médiatique orchestré parBerlusconi, la réalisatrice Sabina Guzzanti, déjàauteur du pamphlet Viva Zapatero, soupçonneque la réalité est tout autre. Elle dévoile une

gigantesque opération de communication poli-tique sous couvert de compassion, d’humani-taire. En journaliste d’investigation, elle met ànu le fonctionnement d’un gouvernement auto-cratique, ubuesque, utilisant la misère et ledésespoir des sinistrés à des fins politiciennes.On y découvre également que la Protectioncivile en charge des situations d’urgence adétourné une partie de l’argent public etinstauré sur place une mini dictature. Terrifiant.

Devant ce film brûlot, le spectateur est glacéd’effroi. (Télérama)

ITALIE - 2010 - COULEURS - 93MNRÉALISATION ET SCÉNARIO : SABINA GUZZANTIIMAGES : MARIO AMURAMUSIQUE : RICCARDO GIAGNI

Draquila, l’Italiequi tremble

du 12 au 18 janvierdu 5 au 11 janvier

Page 2: programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

Un jeune camionneur se perd dans la campagnerusse. Il croise un vétéran malheureux, une pros-tituée mineure, une étrange bohémienne, despoliciers corrompus. Plus il tente de retrouver lechemin vers la «civilisation», plus il découvreque la force et l’instinct de survie ont remplacétoute forme d’humanité. Connu pour ses remarquables documentairesconsacrés à la réalité post soviétique, SergueïLoznitsa aborde la fiction comme «une expé-rience de la complexité» associée au regard del’observateur, à celui du documentariste. Le ré-sultat est d’une évidente force : My joy est un

road movie qui semble ne mener nulle part, ausens où plus le récit avance, plus le personnages’enfonce dans la neige, moins l’espace du ro-manesque prend corps. Il y a du Takovski et duSokourov dans ce film qui décrit de façonabrupte la violence et la décomposition post so-viétique tout en mettant en scène une formefascinante «d’égarement existentiel*» auquelle paysage neigeux donne un écrin troublant.*Les cahiers du cinéma

Éprouvant voyage certes, mais avènement d’uncinéaste. (Les Cahiers du cinéma)

UKRAINE - 2010 - COULEURS - 127MNRÉALISATION ET SCÉNARIO : SERGUEÏ LOZNITSAIMAGES : OLGE MUTUAVEC :VIKTOR NEMETSVLAD IVANOVMARIA VARSAMI

My joy

Pina Bausch fut l’une des artistes majeures dusiècle dernier, une de celles qui bouleversa sadiscipline, la danse, et qui inspira d’autreschamps artistiques tels que le théâtre ou lecinéma. Elle a su renouveler l’art chorégra-phique au même titre que Béjart ouCunningham. Ce très beau documentaire n’estpas consacré à sa vie ni à son travail. Il est plusoriginal que cela. En 2008, Pina Bausch,quelques mois avant sa mort, décide de remon-ter l’un de ses plus célèbres spectacles,Kontakthof, non plus avec sa troupe habi-tuelle, mais avec des adolescents de 14 à 18 ans

qui ne sont jamais montés sur scène et n’ontjamais dansé. Ce documentaire est leurhistoire. C’est à un voyage émotionnel qu’ilssont conviés, poussés qu’ils sont par la choré-graphe à être eux-mêmes. Dernières images dela grande dame de la danse contemporaine,Les rêves dansants est aussi l’histoire d’unaccouchement, celui d’individus au monde desémotions.

ALLEMAGNE - 2010 - COULEURS - 90MNRÉALISATION : ANNE LINSELET RAINER HOFFMANNSCÉNARIO : ANNE LINSELIMAGES : RAINER HOFFMANN

Les rêves dansantssur les pas de Pina Bausch

du 19 au 25 janvierdu 12 au 18 janvier

Animé par des envies de grandeur, Omar estdéterminé à devenir un soldat du djihad en An-gleterre. Avec ses amis, il décide de monter lecoup décisif qui fera parler d’eux et de leur cause.Problème : il leur manque le mode d’emploi.Peut-on rire de tout ? Satiriste à la télévisionbritannique, Chris Morris aidé du scénariste deIn the loop, portrait au vitriol de la classe poli-tique anglaise, semble répondre par l’affirma-tive à travers l’itinéraire de ces quatre daltonsislamistes, et en parallèle, via une vision caus-tique de l’anglais « de souche» coincé dans sonnarcissisme et son ignorance. Les auteurs, navi-

guant dans le non sens à la Monty Python,pousse le bouchon très loin. Trop loin ? Au spec-tateur de juger. L’idéologie, dans sa forme laplus extrême, confine souvent à la bêtise. Etl’extrémisme, semble dire le film, est un puitssans fond qui contient un côté farce. Ce qui lesrend encore plus dangereux. Production indé-pendante, le film a connu un gros succès en An-gleterre.

We are four lions repousse les limites de l’artde la comédie. C’est ce qu’on appelle une réus-site. (Première)

GRANDE-BRETAGNE - 2010 - COULEURS -101MNRÉALISATION : CHRIS MORRISSCÉNARIO : CHRIS MORRISJESSE ARMONSTRONG ETSAM BAIN IMAGES : LOL CRAWLEYAVEC :RIZ AHMEDARSHER ALINIGEL LINDSAY

We are four lions

Lulu est un ouvrier modèle dont le rendementest cité en exemple par son patron. Il est détestéde ses collègues dont il méprise les revendica-tions. Lui ne rêve que de consommation. Unjour, il se coupe accidentellement un doigt. Lesouvriers par solidarité se mettent en grève. Cetévénement provoque une profonde remise encause. Fer de lance d’un cinéma politique italien quieut son heure de gloire durant les années 70,Elio Petri a réalisé, entre autres, Enquête sur uncitoyen au-dessus de tout soupçon, portrait d’unpolicier ivre de pouvoir, et ce film, Palme d’or à

Cannes en 1972, qui demeure l’une des descrip-tions les plus réalistes de l’aliénation au travail.Plutôt que mettre en scène un militant, ElioPetri fait le choix de centrer son film sur un ou-vrier moyen, sur sa condition, sa mentalité, sesconditionnements. Il filme ainsi une prise deconscience individuelle. Force est de constaterque le film n’a rien perdu de son impact et de-meure férocement d’actualité.

Petri a de l’esprit, de la férocité et de la joiedans le corps et aussi l’habilité de faire du spec-tacle. (Dino Risi)

ITALIE - 1971 - COULEURS - 125MNRÉALISATION : ELIO PETRISCÉNARIO : ELIO PETRIET OGO PIRROIMAGES : LUIGI KUVEILLERMUSIQUE : ENNIO MORRICONEAVEC :GIAN MARIA VOLONTEMARIANGELA MELATOSALVO PERNICE

La classe ouvrièreva au paradis

du 21 au 24 janvierdu 19 au 25 janvier

«Le Living Cinema, c'est une certaine façon defaire vivre le cinéma dans la période du numé-rique, avec un clin d'œil au Living Theater.»Pierre Hébert

Né en 1944 à Montréal, Pierre Hébert entre, en1965, à l'Office National du Film du Canadacomme réalisateur jusqu'en 1996 et comme di-recteur et producteur du Studio d'Animationdu Programme Français jusqu'en 1999. Depuis,il est réalisateur et artiste indépendant et, enaoût 2010, il est nommé professeur honorairepar l'Emily Carr University of Art and Design, àVancouver. Pierre Hébert a remporté de nom-breux prix dont le prix Albert-Tessier du Québecpour l'ensemble de son œuvre. Depuis ses dé-buts dans les années 60, il a produit une œuvrecinématographique en trois temps avec

une période abstraite, une période narrativequand il était à l’Office National du Film du Ca-nada, puis celle du Living cinema. La gravure surpellicule est resté longtemps le fil conducteurde son travail et, à partir de 1986, il propose desperformances en direct. Depuis 2001, en colla-boration avec le musicien américain Bob Oster-tag, il poursuit le même genre d’expériencessous une forme renouvelée, grâce à l’usage dunumérique, et présente la performance Livingcinema partout dans le monde.

Pierre Hébert

Avec Living cinema, Pierre Hébert propose ducinéma d’animation hors-normes, une perfor-mance cinématographique où il explore lenumérique, transformant les images en tempsréel sur écran... du cinéma vivant, en somme !

Depuis 2001, Living Cinema a été présenté unesoixantaine de fois dans divers pays (Etats-Unis,Canada, Mexique, Argentine, Liban, Japon etplusieurs pays d’Europe). Il s’agit d’un travailtotalement improvisé qui permet d’adapterconstamment la performance aux événementsles plus récents de l’actualité internationale.

Living cinema est une performance ouverte àtous les publics.

En partenariat avec l’UFR des Arts / Université dePicardie Jules Verne

À l’invitation de Hervé Joubert-Laurencin, PierreHébert dirigera également un workshop ouvertaux étudiants d’Art d’Amiens, à l’UFR des Arts /Université de Picardie Jules Verne, qui constituerala première préfiguration de la future formationamiénoise autour des «Arts de l’animation numé-rique» (ESAD-UFR Arts).

RÉALISATION : PIERRE HÉBERT

PERFORMANCE CINÉMA PRÉSENTÉE DANSLE CADRE DE TENDANCE

Living cinema 20 janvier

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Gitti et Chris forment un couple incapable deprendre forme et qui cherche à s’inscrire dansle monde. En vacances en Sardaigne, ils vonttester leur amour et mettre en confrontationleurs pulsions, leurs attentes.Second film d’une jeune réalisatrice allemande,Everyone else impose dès sa séquence d’ouver-ture une véritable tonalité. Ce que le déroule-ment du film viendra confirmer de façon forte.Il y a dans la mise en scène de Maren Ade uneprofonde sensibilité à capter les errements, les«blancs», les incompréhensions, les fourvoie-ments, de toute relation amoureuse. On ne

peut s’empêcher de penser souvent à Rohmer,et surtout à son «disciple» allemand RudolphThome, de la même génération que Fassbinderet Wenders. La qualité du film tient par ailleursau fait que l’homme est le sujet du désir de lafemme, et qu’il ne cesse de se dérober à cedésir, la magnifique actrice donnant chair etsensualité à ce portrait de couple en équilibreinstable.

Un réel talent pour injecter le bruit du mondejusque dans les recoins les plus secrets de l’inti-mité amoureuse. (Le Monde)

ALLEMAGNE - 2010 - COULEURS - 119MNRÉALISATION ET SCÉNARIO : MAREN ADEIMAGES : BERNARD KELLERAVEC :BIRGIT MINICHMAYRLARS EIDENGER

Everyone else

En 1985, Giancarlo Siani est tué. Il avait 26 ans,était journaliste et avait le défaut d’enquêter,de vouloir informer le public. Nous le suivonsdurant les derniers mois de sa vie quand il des-cendait chaque jour au cœur de l’enfer de TorreAnnunziata, le fief du boss mafieux ValentinoGionta. On était au moment de la reconstruc-tion suite à un tremblement de terre et Sianivoyait l’empire de la corruption s’étendre desCamorristes aux policiers, des magistrats auxhommes politiques. Marco Risi, fils de Dino Risi, dresse le portraitd’un homme simplement convaincu de la né-

cessité de dire la vérité face à l’impuissance etle manque de volonté de la police et de la ma-gistrature. C’est un volet supplémentaire, aprèscelui ouvert par Gomorra, au terrible constatde la toute puissance de la maffia, de ses rami-fications tentaculaires avec la majeure partiedes niveaux de la société italienne. Rien ne sem-ble avoir changé depuis le constat que faisaitFrancesco Rosi dans Main basse sur la ville au-quel Marco Risi rend hommage.

Un cinéma social et politique. (Première)

ITALIE - 2010 - COULEURS - 108MNRÉALISATION : MARCO RISISCÉNARIO : MARCO RISIJIM CARRINGTON ET ANDREA PURGHA-TOTIIMAGES : MARCO ONORATOMUSIQUE : FRANCO PIERSANTIAVEC :LIBERO DE RIENZOVALENTINA LODOVINIMICHELE RIONDINO

Fortapasc du 26 au 31 janvierdu 26 janvier au 1er février

Un jeune musicien, Marin Marais, sollicite d’êtrel’élève de Mr de Sainte-Colombe, compositeurvirtuose de la viole de gambe et aristocratesolitaire, rongé de douleur depuis la mort de safemme. Si le maître est hostile aux vanités de lacour de Louis XIV, l’élève s’y plie volontiers. Lesdeux hommes vont s’affronter.Spécialiste du polar (et grand amateur de jazz),Série noire, Police Python 357, Le choix desarmes, Alain Corneau surprit avec ce film centrésur la musique baroque et la relationmaître/élève. Adaptant un roman de PascalQuignard, le cinéaste en a retrouvé la rigueur

austère et la simplicité narrative. Superbementéclairé et photographié, le film retrouve l’art duclair obscur. La relation Marin Marais/ SainteColombe n’est pas sans rappeler celle entreMozart et Salieri dans Amadeus. Mais le film deCorneau est d’abord un récit d’initiation, larévélation d’une imposture et l’exaltation de larigueur en art, du refus de toute compromission.

Le film rend hommage à la création artistiqueen général qui suppose une ascèse totale.(Dictionnaire des films)

FRANCE - 1990 - COULEURS - 114MNRÉALISATION : ALAIN CORNEAUSCÉNARIO : ALAIN CORNEAU ET PASCALQUIGNARD D’APRÈS SON ROMANIMAGES : YVES ANGELOMUSIQUE : MARIN MARAIS, SAINTE CO-LOMBE, LULLY, COUPERIN, SAVALLAVEC :JEAN-PIERRE MARIELLE, GÉRARD DEPAR-DIEU, GUILLAUME DEPARDIEU,ANNE BROCHET

Tous les matinsdu monde

du 28 au 31 janvier

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S’il fallait en un mot résumer la vie et l’œuvrede Pierre Étaix, celui de «clown» vient vite àl’esprit. Son travail au cirque, au music-hall, aucinéma, ses écrits et son œuvre dessinéetémoignent qu’il est le digne héritier d’unetradition clownesque qu’il a su et vouluprolonger dans ses films. En cela, il est undescendants de ses immenses prédécesseursqui, de Charlie Chaplin à Buster Keaton,l’avaient également fait de leur temps. Celuiqui est dessinateur, gagman, musicien,décorateur, mime, poète, homme de télévision,metteur en scène et cinéaste a débuté sur les

planches, des planches qu’il ne quittera, d’unecertaine façon, jamais. Mais, il fut très tôtfasciné par le grand écran qu’il découvre entravaillant d’abord avec Jacques Tati commegagman et graphiste sur Mon Oncle. Il se lied’amitié avec Jean-Claude Carrière avec lequelil signera quelques publications avant deréaliser trois courts et cinq longs métrages issusde leur fructueuse collaboration. Son premierlong métrage, Le soupirant (1963) étonne parun rythme très personnel et une rechercheinhabituelle du gag dont Les vacances de MrHulot serait le prédécesseur. Yoyo, qui suit en

1965, est une belle évocation de cet univers ducirque qu’aime tant Étaix. La poésie y côtoie lesgags, l’humour, l’émotion. Avec Tant qu’on a lasanté (1966), Pierre Étaix renoue avec le purburlesque tout en développant une forme desatire sociale.L’approche satirique sera amplifiée, sansrenoncer pour cela à l’invention «gagesque»,dans les deux films suivants. Le grand amourqu’il réalise en 1969 est la chronique d’uncouple confronté aux affres du quotidientandis que Pays de cocagne porte sur lesFrançais en vacances un regard acerbe,

constatant l’arrivée des spectacles de masse audétriment de la magie foraine d’antan. À cescinq longs métrages, s’ajoute la découverte destrois courts où s’affirmait déjà le goût ducinéaste pour la précision des effets et safascination pour l’illusion. Devenue invisiblepour de sordides histoires de droit depuis prèsde vingt ans, l’œuvre de celui que Jerry Lewisconsidérait comme un génie nous est ànouveau accessible. C’est l’occasion deredécouvrir ces chefs-d’œuvre poétiques etburlesques en version totalement restaurée.

Intégrale version restaurée

Pierre Étaix

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intégale Pierre Étaix

du 30 décembre au 2 janvier

Un milliardaire qui s’ennuie rêve d’un amourperdu avec une écuyère de cirque. Une criseéconomique va bouleverser l’ordre du monde.Un enfant de la balle qui, revenant de la guerre,devient un clown célèbre et désire restaurer lechâteau de son père. Ce qu’il fait etl repart surla route avec les gens du voyage.La crise économique en question est celle de1929, au moment même de l’avènement du ci-néma parlant. La première partie du film estcomme un hommage de Pierre Étaix au bur-lesque américain de l’époque du muet, à Cha-plin auquel l’appel de la route fait

irrésistiblement penser. L’image finale ne peutque rappeler celle du Cirque. Étaix a la nostalgiedes débuts du cinéma où s’inventait l’art dugag, et celle du cirque et de son univers aux-quels il se consacrera durant les années 70. Cesont les lieux mêmes de l’enfance perdue dontest imprégné Yoyo, un film que grands et petitspeuvent voir, avec des yeux différents et desémotions diverses.

La poésie et la nostalgie qui imprègnent l’œu-vre de Pierre Étaix conviennent parfaitement ausujet de Yoyo. (Dictionnaire des films)

FRANCE - 1965 - NOIR ET BLANC - 96MNRÉALISATION : PIERRE ÉTAIXSCÉNARIO : PIERRE ÉTAIX ETJEAN-CLAUDE CARRIÈREIMAGES : JEAN BOFFETYMUSIQUE : JEAN PAILLAUDAVEC :PIERRE ÉTAIX, CLAUDINE AUGER, LUCE KLEIN, PIPO, DARIO, MIMILE

Yoyo

Un jeune homme de bonne famille vit dans sesrêveries astronomiques et spatiales. Obéissantà une suggestion de son père, il décide soudainde se marier. Mais avec qui ? Il se lance, tel uncandide, dans une aventure aux pièges multipleset jette son dévolu sur une idole inatteignable.Sans regarder et voir ce qui l’entoure.Après avoir tourné ses deux premiers courts mé-trages, déjà écrits avec Jean-Claude Carrière,Pierre Étaix réalise son premier long métrage àpartir d’un point de départ qui n’est pas sansrappeler le merveilleux Fiancées en folie de Bus-ter Keaton. D’ailleurs, la précision des gags, le

rythme du film, ne détonneraient pas dans unfilm de Keaton lui-même car l’humour de cepremier essai d’Étaix rappelle celui des grandsdevanciers du burlesque. Il est fondé sur uneconstruction efficace de gags qui se développentselon des règles précises pour éclater à pointnommé. Ce premier film pose les jalons d’uneœuvre en devenir. Un coup d’essai qui est déjàun coup de maître.

Nostalgie rétro. Non : retour aux sources. (Gil-bert Salachas)

FRANCE - 1963 - NOIR ET BLANC - 80MNRÉALISATION : PIERRE ÉTAIXSCÉNARIO : PIERRE ÉTAIXET JEAN-CLAUDE CARRIÈREIMAGES : JEAN BOFFETYMUSIQUE : JEAN PAILLAUDAVEC :PIERRE ÉTAIX, KARIN VESELY, CLAUDE MASSOT

EN COMPLÉMENT, LE COURT MÉTRAGERUPTURE (1961-12MN)

Le soupirantdu 29 décembre au 3 janvier

intégale Pierre Étaix

Un jeune candide tente de vivre dans un mondeorganisé, dans le bruit et la précipitation, l’arti-fice et la cohue. Comment faire ? Où trouverun coin tranquille où il ferait bon vivre ? Où secache le bonheur ?C’est le film qui marque l’évolution du cinémade Pierre Étaix vers la satire sociale sans pourautant renoncer au plaisir et à l’invention pu-rement burlesque. Tant qu’on a la santé est lachronique des contraintes de la vie quotidiennedans une société dévorée par le modernisme.C’est également le portrait d’un homme, rêveuret sentimental, égaré dans un monde trop bru-

tal. Il y a là comme un écho de Mon Oncle et dePlaytime de Jacques Tati. Les gags s’accumulentavec une évidente poésie. Cinq ans après la sor-tie du film, Étaix montera une nouvelle versionconforme à ce qu’il voulait initialement : unfilm découpé en quatre parties distinctes. C’estcette version restaurée qui est proposée.

Un idéaliste du burlesque avec un sens de l’ob-servation très aigu. (Gérad Camy - Une histoiredu cinéma français-Larousse)

FRANCE - 1966 - NOIR ET BLANC - 65MNRÉALISATION : PIERRE ÉTAIXSCÉNARIO : PIERRE ÉTAIX ETJEAN-CLAUDE CARRIÈREIMAGES : JEAN BOFFETYMUSIQUE : LUCE KLEIN ET JEAN PAILLAUDAVEC :PIERRE ÉTAIX, DENISE PERONNE, SIMONEFONDER, SABINE SUNEN COMPLÉMENT LE COURT-MÉTRAGEHEUREUX ANNIVERSAIRE (1962-12MN)

Tant qu’on a lasanté

La province tranquille, les ragots tout puissants,le confort domestique, le couple équilibré, ins-tallé, le travail productif. Et le grand amourdans tout cela ? Est-il simplement concevable ?Est-il même possible simplement de le rêver ?Avec Le grand amour, Pierre Étaix poursuit sonapproche satirique du monde contemporain.Mais là où le sujet pouvait se prêter à la «chro-nique douloureuse et amère d’un couple» selonles propos du cinéaste, le film est d’abord for-mellement une réussite comique, avec sonrythme, la précision de ses effets, la présencecorporelle des comédiens. Seules les finesses du

cinéma burlesque laissent soupçonner les tour-ments, les trahisons, les regrets. Sous couvertd’une chronique réaliste, Le grand amour estune mise en scène poétique et drôle d’une viequotidienne passée au filtre des conventions,des illusions et des rêves qui la charpentent.C’est aussi le film où Pierre Étaix semble le plustraquer l’extraordinaire possible sous l’ordinaire.

Avec Pierre Étaix, le burlesque se défait de soninnocence primitive. (Yannick Lemarié - Positif)

FRANCE - 1969- COULEURS - 85MNRÉALISATION : PIERRE ÉTAIXSCÉNARIO : PIERRE ÉTAIX ETJEAN-CLAUDE CARRIÈREIMAGES : JEAN BOFFETYMUSIQUE : CLAUDE STIERMANAVEC :PIERRE ÉTAIXANNIE FRATELLININICOLE CALFAN

Le grand amour du 7 au 10 janvier

intégale Pierre Étaix

du 5 au 9 janvier

intégale Pierre Étaix

Des gens en vacances, une tournée publicitaireet l’œil de Pierre Étaix qui regarde, observe etmontre. C’est le comique involontaire, celui, or-dinaire, de tous les jours, le trésor de la vie, quinous est ainsi offert, inattendu, irrésistible.Aboutissement presque logique de l’évolutiondu cinéma de Pierre Étaix vers un regard de plusen plus acerbe sur la société française, Pays decocagne n’est pas une fiction burlesque mais unmontage d’images réelles consacrées aux Fran-çais en vacances. Ce moment particulier des va-cances, Étaix le voit, et le montre, à la foiscomme une «vacance» au sens littéral du terme

et comme une période banale et singulière à lafois. Si Pays de cocagne n’est pas un simple filmcomique, il n’est pas non plus un film sociolo-gique, même si cette vision de la France des an-nées 70 possède une dimension historique. Étaixregarde le monde changer avec nostalgie et co-lère.

Nous pourrions presque parler d’un burlesqueanalytique qui passe par un travail sur le lan-gage et sur les corps. (Yannick Lemarié - Postif)

FRANCE - 1971 - COULEURS - 74MNRÉALISATION : PIERRE ÉTAIXSCÉNARIO : PIERRE ÉTAIX ETJEAN-CLAUDE CARRIÈREIMAGES : GEORGES LENDI

EN COMPLÉMENT, LE COURT-MÉTRAGE EN PLEINE FORME (12MN)

Pays de cocagne

MCA - place Léon Gontier - CS 60631 - 80006 AmiensCedex1 - tél : 03 22 97 79 77 - répondeur cinéma : 03 22 97 79 73 www.maisondelaculture-amiens.com

le Cinéma Orson Welles, salle «Art et Essai, Recherche», est adhérent à l’association ACAP, à l’AFCAE, et au Groupement National des Salles de Recherche.

Les abonnements pris à partirdu 1er septembre 2009 sont valables jusqu’au 31 décembre2010.L’abonnement MCA est valable au Ciné St Leu et inversement.

prix de places :avec la Carte MCA : 4€jeune –19 ans, chômeur sans droit, Rmiste : 4€plein tarif : 7€abonnement* : 10 séances 47,50€ / 5 séances 25€*tarifs valables du 1er janvier au 31 décembre 2011

horaire des séances :lundi, mardi, jeudi : 18h15 - 20h30mercredi : 15h - 18h15 - 20h30vendredi : 18h - 20h - 22hsamedi : 15h - 17h30 - 20h - 22hdimanche : 14h30 - 17h - 19h30

la billetterie du Cinéma OrsonWelles est ouverte tous les jours, du lundi au dimanche, un quart d'heure avant le début des séances.

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intégale Pierre Étaix

Page 5: programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

PROCHAINEMENT :Encore un baiser de Gabriele MuccinoAmarillo de Janus MetzDeux de la vague de Emmanuel LaurentL'enfance d'Icare d’Alexandre IordachescuJe suis un no man's land de Thierry JousseI wish, I knew, histoires de Shanghai de Jia Zhang-keLe manteau d'Alberto LattuadaLe Narcisse noir de Michael PowellLe canardeur de Michael CiminoLa dame de Shanghai d'Orson WellesLa loi du silence d'Alfred Hitchcock

Comédie italienne ou comédie «à l’italienne» ? Optons pour la seconde appellation qui paraîtavoir été calquée sur l’un des films qui, vers le début des années 60, donnèrent une renomméeinternationale au genre : Divorce à l’italienne de Pietro Germi, couronné à l’époque d’un oscardu meilleur film étranger.Que sous-entend ce «à l’italienne» ? Une manière de comédie qui se caractérise autant par cequ’elle refuse que par ce qu’elle tolère. Point de luxe, point de romantisme, point de déboiresconjugaux, point de portes qui claquent. La comédie à l’italienne naît de l’explosion néo-réalistevers 1945 et l’on retrouvera en elle, plus que dans tout autre genre du cinéma transalpin (saufpeut-être le mélodrame), les choix esthétiques et thématiques d’alors. Elle mettra en scèneprincipalement le sous-prolétariat ou la classe moyenne, pour dénoncer les hypocrisies de classes,les tabous sociétaux, les injustices sociales ou les crises politiques. Elle aura recours aux outils del’arte povera cinématographique : acteurs non-professionnels choisis pour leurs «trognes», décorsnaturels ou hyperréalistes qui ne cachent rien des lézardes des murs, des peintures qui passent,des rues borgnes, voire du manque d’hygiène (la désopilante scène d’amour sur une pile dedétritus, entre Marcello Mastroianni et Monica Vitti dans Drame de la jalousie d’Ettore Scola). Àtout instant, la bouffonnerie peut déraper dans le drame et nouer la gorge du spectateur. Laréussite d’une comédie à l’italienne tient de la gageure : jusqu’où est-il possible d’aller en restantune comédie ?Au cœur de cet univers, une ou plusieurs personnalités hors du commun qui, par leur cabotinage

encouragé, par leur histrionisme grandiose, insuffle vie et énergie à ce qui pourrait paraîtredéprimant : après le génial Toto, père fondateur et figure tutélaire, ce sera Anna Magnani,Vittorio De Sica, Sophia Loren, Monica Vitti, et, surtout, le quintette qui paraît, à lui seul, porterle genre à bout de bras. Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi etNino Manfredi atteignent leur apogée dans et avec le genre. Il est probable que si le genrepériclite au cours des années 70-80, c’est autant à cause d’une situation économiquecatastrophique du cinéma italien (due à l’explosion anarchique d’une télévision d’espritberlusconien) que parce que ces comédiens incomparables disparaissent sans jamais êtreremplacés.Comme toute grande aventure artistique, la comédie à l’italienne est liée à une époque, à unsystème économique, à la convergence de personnalités : c’est un phénomène d’ «atelier», ausens que les peintres italiens donnaient à ce terme dans la Renaissance, plus que d’auteur. Biensûr, cela ne peut revivre, mais le miracle du cinéma c’est que des générations nouvelless’émerveillent en découvrant la charge corrosive et libératoire des films de Monicelli, Risi, Scola,Comencini, Germi, les grands maîtres d’ateliers. On s’aperçoit alors que la rage et la saineméchanceté de ces œuvres reste, plus que jamais, sans âge, comme Pulcinella ou Arlecchino.

Christian Viviani

16 janvier

Un DimancHe aU ciné

OÙ SONT LES RÊVES DE JEUNESSE ?

PROGRAMME :

10h Présentation suivie de la projection de PIGEON De Mario Monicelli (1958 - 105mn)débat

12h30 pause repas* 14h SIGNORE E SIGNORI de Petro Germi (1965 - 115mn)

débat16h45 AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS de Ettore Scola (1976 - 115mn)

débat

*possibilité d’un repas sur place

TARIFSavec la CARTE MCA pass 3 films = 10 €sans la CARTE MCA pass 3 films = 20 €renseignements : 03 22 97 79 77

LA COMÉDIE ITALIENNE all’italiana !journée animée par Christian Viviani (enseignant, membre du comité de rédaction de Positif)

CINÉ-CLUBEn partenariat avec des étudiants la Faculté des Arts de l’UPJV et les lycéensdes options cinéma, des séances «ciné-club» se déroulent certains lundis à 18h30. Les étudiants et lycéens assurent la présentation du film et le débatqui suit la projection. Une occasion de découvrir ou redécouvrir des films réfé-rents dans l’histoire du cinéma et de se construire un regard critique. Ce ciné-club est ouvert à tous.

Page 6: programme cinéma du 29 décembre 2010 au 1er février 2011

FORTAPASC 20h30 18h 15h - 20h 19h30 20h3018h15

15h

CALENDRIER

du 29 décembre au 4 janvier

MARDI, APRÈS NOËL

YOYO

LE SOUPIRANT

du 5 au 11 janvier

LE SOLDAT DIEU

NOWHERE BOY

TANT QU’ON A LA SANTÉ

LE GRAND AMOUR

PAYS DE COCAGNE

du 12 au 18 janvier

DRAQUILA, L’ITALIE QUI TREMBLE

MY JOY

UN DIMANCHE AU CINÉ

PIGEON

SIGNORE E SIGNORI

AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS

mercredi 29

18h15 - 20h30

15h

mercredi 5

mercredi 12

15h

jeudi 30

15h - 20h30

18h15

jeudi 6

18h15

jeudi 13

20h30

18h15

jeudi 18

jeudi 16

vendredi 31

18h

15h

vendredi 7

22h

vendredi 14

20h

18h - 22h

vendredi 19

vendredi 17

samedi 1er

samedi 8

20h

17h30

samedi 15

17h30 - 22h

15h - 20hh

sa

samedi 18

dimanche 2

19h30

14h30

17h

dimanche 9

19h30

17h

14h30

dimanche 16

19h30

10h

14h

16h45

lundi 3

20h30

18h15

lundi 10

20h30

18h15

lundi 17

18h15

20h30

lundi 15

lundi 20

mardi 4

18h15 - 20h30

mardi 11

20h30

18h15

mardi 18

20h30

18h15

mardi 16

mardi 21

* horaire exceptionnel

mercredi 17

mercredi 15

du 19 au 25 janvier jeudi 20 vendredi 21 samedi 22 dimanche 23 lundi 24 mardi 25mercredi 19

LES RÊVES DANSANTS... 18h 20h 19h30 18h1515h

LA CLASSE OUVRIÈRE 22h 17h30 14h30 20h30

LIVING CINEMA - PERFORMANCE 21h30

WE ARE FOUR LIONS a2décembre 20h 15h - 22h 17h 18h15 20h3018h15 - 20h30

du 26 janvier au 1er février jeudi 27 vendredi 28 samedi 29 dimanche 30 lundi 31 mardi 1ermercredi 26

EVERYONE ELSE 18h15 20h 22h 17h 21h* 18h1515h - 20h30

TOUS LES MATINS DU MONDE 22h 17h30 14h30 18h30* ciné club

18h15 - 20h30

18h15 20h30 18h

20h 15h - 22h20h30