Programme du colloque international Lundi 18 et mardi 19 avril 2011

PROGRAMME

Colloque international

Intégration scolaire : Regards croisés sur les nouveaux défis dans la formation des enseignants

Lundi 18 avril 2011

09:00 – 09:30 Aula Ouverture du colloque

09:30 – 10:30 Aula Conférence plénière : Clarifier les mots pour mieux définir les pratiques Professeur Eric Plaisance

10:30 – 11:00 Pause café

Ateliers 11:00 – 12:30

N°1 B325

Marco AllenbachDiversité des pratiques et évolution des rôles des intervenants à l’école Isabelle Noël Première année d’enseignement et prise en charge d’enfants à besoins éducatifs particuliers à l’école ordinaire : quel regard le jeune enseignant porte-t-il sur sa formation initiale ?

N°2 B606

Peter Walther MüllerEvolution d’un système scolaire vers l’intégration par le moyen d’un changement structurel : observations quantitatives et qualitatives Sonja Pillet L’intégration scolaire : regards croisés sur les nouveaux défis dans la formation des enseignants

N°3 B540

Muriel Opinel ; Jean-Claude KalubiLa communauté apprenante IB comme pratique exemplaire de développement professionnel chez les enseignants : concepts et repères historiques Marie-Paule Matthey ; Giuseppe Melfi ; Marcelo Giglio ; Christine Riat Intégration scolaire : perceptions des formateurs et des enseignants par rapport aux réformes actuelles

N°4 B323

Céline Chatenoud ; Carmen DionneEntrée à l’école et inclusion sociale : enjeux et défis

N°5 B639

Line Numa Bocage ; Catherine BoyerMédiation pédagogique et formation professionnelle des enseignants : quelles compétences et quels modèles pour la réussite des élèves ?

12:30 – 14:00 Cafétéria Pause de midi

Ateliers 14:00 – 15:00

N°6 B325

Aziz Badraoui ; Jean-Claude Kalubi ; Serge J. Larivée ; Bernard Terrisse Du décrochage au raccrochage des élèves d’écoles secondaires : un apport des approches inclusives

N°7 B606

Lydia Moret ; Anna Léonardi ; Jean-Michel Favre Une expérience d’intégration d’une apprentie sourde dans un centre de formation professionnelle et sociale

N°8 B540

Morgan Paratte ; Lise Gremion ; Intégration scolaire : de quoi parle-t-on au juste ? Une étude de cas dans un collège secondaire

N°9 B323

Alain GoussotDésinstitutionnalisation et inclusion : éliminer les situations de handicap et promouvoir la citoyenneté active des personnes présentant des déficits

N°10 B639

Viviane GuerdanLe processus de collaboration : quelles pistes pour la formation ?

15:00– 15:30 Pause café

16:00 – 17:00 Aula

Conférence plénière : Les petits deviendront grands : comment l’accompagnement professionnel au niveau préscolaire peut inspirer la transformation des pratiques à l’école ? Professeure Gisela Chatelanat

18:00 – 21:00 Soirée festive : la Cinquième promenade

Mardi 19 avril 2011

09:00 – 10:00 Aula Conférence plénière : L’intégration scolaire : facteurs de risque et de protection pour l’enseignant Professeur Pierre-André Doudin

10:00 – 10:30 Pause café

Ateliers 10:30 – 12:00

Ateliers

10:30 – 12:00

N°11 B325

Mélanie Paré ; Mylène Leroux ; Nathalie Trépanier L’analyse de l’hétérogénéité du groupe et la différenciation pédagogique : des habiletés à développer en formation initiale et continue pour favoriser l’individualisation de l’enseignement en contexte d’intégration Myriam Gremion Entre intégration et inclusion : quelle gestion de la différence ?

N°12 B606

Luc Prud’homme ; Serge Ramel ; Nadia Rousseau ; Raymond Vienneau (Symposium) Formation initiale et continue des enseignants pour une école inclusive : quel bilan pour quelles perspectives ?

N°13 B540

Paul Boudreault ; Bernard MichalletPartage d’expertises autour d’un instrument d’évaluation des besoins des enfants dysphasiques Paul Boudreault ; Jean-Claude Kalubi Démarche réflexive d’analyse en groupe (DRAG) : à la recherche de nouvelles stratégies de formation en enseignement spécialisé

N°14 B323

Camila P. Da Silva ; Abdeljalil AkkariL’intégration des cultures minoritaires dans les réformes curriculaires au Brésil : analyse des textes officiels et du rôle des enseignants Ana Sheila F. Costa ; Abdeljalil Akkari Les enseignants face à la diversité socioculturelle amenée par les familles défavorisées

N°15 B639

Eric TardifNeurosciences et sciences de l’éducation : l’importance de la formation des enseignants José Rodriguez-Diaz Autisme, quelle scolarisation ?

12:00 – 13:30 Cafétéria Pause de midi

13:30 – 14:30 Aula Conférence plénière : Intégration scolaire – une revue de la recherche Prof. Gérard Bless

Ateliers 14:30 – 15:30

N°16 B325

Julie Myre Bisaillon ; Emilie FontaineAccompagner des enseignants dans l’expérimentation d’adaptations didactiques auprès d’élèves en difficulté ou en contexte difficile : l’utilisation de la littérature jeunesse pour le développement des compétences en français

N°17 B606

Luc Prud’homme ; Serge Ramel ; Nadia Rousseau ; Raymond Vienneau (Symposium) Formation initiale et continue des enseignants pour une école inclusive : quel bilan pour quelles perspectives ?

N°18 B540

Lise GremionSur l’envers de l’intégration scolaire, des processus d’exclusion d’élèves ordinaires

N°19 B323

France BeauregardPratiques d’enseignement auprès d’élèves présentant des troubles de communication en contexte d’intégration scolaire.

N°20 B639

Nancy Granger ; Jean-Claude KalubiCercle d’apprentissage et d’inclusion comme dispositif d’aide aux élèves du secondaire : de l’effet-enseignant à l’effet de groupe

15:30 – 16:00 Pause café

16:00 – 17:00 Aula

Conférence plénière : Le retour de Vygotski : comment former les enseignants à lutter contre la logique du bouc émissaire ? Professeur Alain Goussot Conférence conclusive : Accompagner dans la perspective de la réussite pour tous : les défis soulevés par les démarches participatives de formation des enseignants Professeur Jean-Claude Kalubi

CONFÉRENCES

Lundi 18 avril, de 9h30 à 10h30

Éric Plaisance, Professeur Université Paris Descartes (France) Centre de recherche sur les liens sociaux, Courriel : ericplaisance@noos.fr

Clarifier les mots pour mieux définir les pratiques

Résumé Les transformations de l’accueil et de l’éducation des enfants en situation de handicap sont en cours aujourd’hui dans de nombreux pays et sont soutenues par des organisations internationales telles que l’ONU, l’UNESCO, l’OCDE, des agences diverses, ... Mais en même temps de nombreuses questions sont soulevées, à la fois sur le plan conceptuel et sur le plan des orientations pratiques. Notre hypothèse de travail est celle d’une articulation entre les transformations en cours et l’utilisation de nouveaux mots ou expressions. C’est alors la nécessité de clarifier les mots, souvent empreints d’ambigüités, pour mieux orienter les institutions, les services, les pratiques professionnelles. Nous proposons d’examiner ainsi le basculement de l’intégration à l’inclusion (cela a-t-il un sens ?), l’estompement de la notion de handicap en faveur de « situation de handicap » (cela est-il soutenu par des modèles compréhensifs ?), la promotion de l’expression « besoin éducatif particulier » (est-ce une simple coquetterie de vocabulaire ?).

Lundi 18 avril, de 16h00 à 17h00 Gisela Chatelanat Professeure, Université de Genève (Suisse) Courriel : Gisela.Chatelanat@unige.ch

Les petits deviendront grands : comment l'accompagnement professionnel au niveau préscolaire peut inspirer la transformation des pratiques à l'école ?

Résumé Les questions en lien avec ce qui est l’évidence même - les petits deviendront grands - suscitent un intérêt qui ne cesse de croître dans les milieux tant professionnels que profanes et qui a conduit à une véritable explosion de nos connaissances sur les trajectoires développementales, typiques et atypiques, de la naissance jusqu’à l’âge scolaire. Ces connaissances ont fait évoluer l’accompagnement professionnel de la petite enfance qui, à son tour, peut ouvrir des pistes de réflexion sur les pratiques scolaires visant l’inclusion de tous les élèves. Plus spécifiquement, différentes facettes de la fonction intégrative - au cœur du mandat de l’éducation précoce spécialisée - seront décrites, à commencer par un soutien à l’intégration de l’enfant dans sa famille et la création d’un réseau composé de professionnels associé aux parents dans la poursuite de buts communs.

Nous cherchons ensuite à montrer que cette fonction intégrative subit des transformations au moment de la transition à l’école. Même si des ruptures entre pratiques sociales et éducatives qui interviennent à différents moment de la vie d’un enfant et d’une famille sont souvent bénéfiques et dans l’ordre des choses lorsque l’enfant grandit, il s’agit d’éviter des incompréhensions et des tensions entre les différents acteurs (enfants, parents, enseignants, thérapeutes) qui troublent ce processus. Dans ce but, quelques propositions seront avancées sur comment les ruptures peuvent être réfléchies et accompagnées par les acteurs de l’éducation préscolaire et ceux de l’enseignement scolaire.

Mardi 19 avril, de 9h00 à 10h00 Pierre-André Doudin Professeur Haute École Pédagogique – Vaud et Université de Lausanne (Suisse) Courriel : pierre-andre.doudin@hepl.ch

L’intégration scolaire : facteurs de risque et de protection pour l’enseignant

Résumé Si des recherches montrent que l'intégration en classe ordinaire d'élèves ayant des besoins particuliers a des effets positifs sur ces élèves, une partie importante des enseignants reste opposée à cette intégration. Dès lors comment expliquer cet antagonisme entre résultats de recherche et point de vue d'enseignants ? La psychologie de la santé nous donne quelques pistes de réponse que nous présenterons lors de notre exposé.

Mardi 19 avril, de 13h30 à 14h30 Prof. Dr. Gérard Bless Institut de pédagogie curative de l’université de Fribourg (Suisse) Courriel : gerard.bless@unifr.ch

Intégration scolaire – une revue de la recherche

Résumé La thématique de l’intégration scolaire d’enfants ayant des besoins pédagogiques particuliers est encore en 2011 un sujet de discussion très controversé. Des positions sont prises et des arguments pour ou contre sont lancés dans ce débat émotionnel. Parfois, certains résultats de recherche sont choisis et utilisés pour soutenir sa propre position. Parfois, des affirmations erronées sont placées dans le débat ou des expériences au quotidien avec un cas unique sont généralisées. Ces derniers exemples ne résisteraient probablement pas à une vérification empirique systématique. Cette conférence a pour but de donner une base plus rationnelle à ce débat en présentant le savoir scientifique à ce sujet de façon succinct. Après quelques remarques préliminaires une synthèse de l’état de la recherche concernant trois thématiques sur les effets de l’intégration scolaire ou de la scolarisation en classes ou écoles spéciales suivra : troubles d’apprentissage, déficience intellectuelle, attitudes des enseignants face à l’intégration.

Mardi 19 avril, de 16h00 à 17h00 Alain Goussot, Professeur de pédagogie spécialisée, Université de Bologne (Italie) Courriel : goussotalain@yahoo.it

Le retour de Vygotski : comment former les enseignants à lutter contre la logique du bouc émissaire ?

Résumé La logique du bouc émissaire dénature la relation entre enseignant et élèves en difficulté. Elle nuit régulièrement au développement intégral de beaucoup d’élèves sous l’angle de la construction de leur identité, de leur langage intrapsychique et de leur langage interpsychique. En prenant appui sur les fondements dégagés à partir des travaux de Vygotski, plusieurs chercheurs soulignent l’intérêt de mettre l’accent, dans la formation des enseignants, sur les interrelations entre les préoccupations dialectiques, culturelles, affectives, sociales, biologiques et environnementales. Dans le cadre de la présente communication, nous tenterons d’établir des ponts entre l’observation pédagogique du potentiel d’apprentissage en situation et les mécanismes de compensation auxquels peut recourir l’enseignant, entre l’histoire de vie de l’élève et la nécessité de comprendre la dimension historico-culturelle du développement, entre la communication intersubjective nécessaire au processus d’inclusion et les pédagogies de médiation favorisant l’apprentissage ainsi que le développement des potentialités de chaque élève.

Mardi 19 avril, de 16h00 à 17h00 Jean-Claude Kalubi Professeur titulaire, Faculté d’éducation Université de Sherbrooke (Canada) Titulaire de la Chaire de recherche sur les identités et innovations professionnelles Courriel : jc.kalubi@usherbrooke.ca

Accompagner dans la perspective de la réussite pour tous : les défis soulevés par les démarches participatives de formation des enseignants

Résumé La question de formation continue des enseignants peut être traitée à partir des angles de vue complémentaires. Elle s’oriente tantôt vers l’ajustement des charges professionnelles des enseignants, tantôt vers le développement d’expériences centrées sur les impératifs du quotidien. Dans tous les cas, cette question suscite de nombreux débats touchant entre autres les fondements du curriculum offert dans les écoles. Elle attire aussi l’attention sur les finalités de la réussite pour tous les élèves, ainsi que sur de multiples facteurs qui influencent le travail des enseignants. Nos travaux d’analyse portant sur les pratiques de développement professionnel et d’accompagnement des enseignants intervenant dans le domaine de l’adaptation scolaire ont permis récemment de faire une mise à jour intéressante de la pertinence des approches participatives de formation et d’intervention. La présente communication sera consacrée à l’exposé des défis spécifiques relevés au cours de nos analyses.

LES ATELIERS

N° 1

Marco Allenbach, Professeur formateur à la HEP-Vaud (Suisse) Candidat au doctorat dirigé par Bernadette Charlier, Professeure ordinaire Université de Fribourg (Suisse) Courriel : marco.allenbach@hepl.ch

Diversité des pratiques et évolution des rôles des intervenants à l'école

Résumé Nos travaux de recherche portent sur le travail des professionnels intervenant sur demande lors de situations considérées comme particulières ou problématiques : enseignants itinérants, médiateurs et infirmiers scolaires, psychologues, logopédistes et psychomotriciens en milieu scolaire. Malgré l'hétérogénéité de leurs fonctions, statuts et professions, tous ces intervenants à l'école sont confrontés à une problématique semblable. Alors qu'une conception médicale individuelle était longtemps prédominante, les recherches sur l'intégration et les politiques éducatives actuelles promeuvent des modèles prenant en considération les facteurs socio-environnementaux. Elles incitent à développer d'autres pratiques que l'aide individuelle aux élèves : aide indirecte, interventions en classe, co-enseignement, travail en réseau, etc.

Nous nous sommes intéressés dans un premier temps à la façon dont les intervenants à l'école présentent leurs activités, à partir de l'analyse des comptes-rendus de 240 entretiens semi-directifs. À l'intérieur de chaque fonction professionnelle évoquée, certains individus décrivent une pratique essentiellement centrée sur l'aide individuelle à l'élève, tandis que d'autres présentent une palette de modes d'intervention variés.

Se pose dès lors la question du choix des modes d'intervention en fonction de chaque situation : il est attendu des intervenants qu'ils s'autodéterminent, tout en développant des relations de partenariat. Ce changement s'inscrit dans une évolution plus générale, où la notion de rôle n'est plus un modèle prescrit et rigide, mais une sorte de structure dynamique négociée à partir des attentes des divers acteurs. Le travail est en partie défini par les professionnels eux-mêmes, dont l'initiative est sollicitée (prescription de subjectivité).

Dans cette perspective, nous étudions actuellement les processus de négociation des pratiques et de (re)définition des rôles des intervenants à l'école. Dans notre contribution, nous illustrerons des habiletés et des supports nécessaires à ces processus par l'analyse d'entretiens compréhensifs menés auprès d'intervenants présentant un éventail de pratiques particulièrement large.

En conclusion, nous montrons comment ces éléments sont à prendre en considération dans la formation des professionnels, et dans leur contexte de travail, si l'on souhaite développer des relations de collaboration et de partenariat indispensables à un projet d'école intégrative, voire inclusive.

Isabelle Noël, Professeure Haute Ecole pédagogique de Fribourg (Suisse) Courriel : noelI@edufr.ch

Première année d’enseignement et prise en charge d’enfants à besoins éducatifs particuliers à l’école ordinaire : quel regard le jeune enseignant porte-t-il sur sa formation initiale ?

Résumé Cette recherche doctorale menée à la HEP Fribourg se centre sur le jeune enseignant confronté à l’accueil d’un ou plusieurs enfants avec des besoins éducatifs particuliers durant sa première année d’enseignement. Cet espace de transition entre la formation initiale et l’emploi apparaît comme très intéressant pour examiner le positionnement des jeunes enseignants face à l’intégration et saisir la façon dont ils problématisent la prise en charge d’un ou plusieurs enfants avec des besoins éducatifs particuliers sur le terrain, en lien avec la formation qu’ils viennent d’achever (Andersson, Barber & Turner, Butcher Carter & Scruggs, Mastropieri, Vinatier). De manière plus générale, cette recherche s’inscrit dans la suite du courant actuel des recherches sur l’intégration et l’inclusion scolaire (Bless, Doudin & Lafortune, Rousseau & Bélanger, Dionne, Avramidis & Norwich, Farell, Martinez).

La question de recherche est la suivante : quels aspects de leur formation initiale les jeunes enseignants évoquent-ils lorsqu’ils sont confrontés à la prise en charge d’un enfant à besoins éducatifs particuliers durant leur première année de pratique professionnelle ?

A partir de 45 entretiens compréhensifs (Kaufmann) menés auprès de 15 jeunes enseignants durant l’année scolaire 2009-2010, les premiers résultats obtenus au moyen d’une analyse de contenu classique mettent en évidence l’importance des apprentissages réalisés en situation, durant la première année d’enseignement, les stages et cours en formation initiale n’étant pas perçus comme des éléments qui permettent d’envisager réellement le travail au quotidien avec les élèves aux besoins éducatifs particuliers.

No 2

Peter Walther-Müller, Ph.D., Responsable Écoles et Sport Ville de Bienne (Suisse) Courriel : peter.walther@biel-bienne.ch

Évolution d'un système scolaire vers l'intégration par le moyen d'un changement structurel : observations quantitatives et qualitatives

Résumé La loi sur l'école obligatoire du Canton de Berne demandait l'intégration scolaire depuis plus de dix ans avant la mise en œuvre de l'ordonnance la concernant en été 2009. Pendant cette période, certaines communes se sont mises en route vers ce profond changement d'école, d'autres sont restées dans l'attente. Les écoles francophones du canton de Berne – celles de Bienne incluses – font en majorité partie de ce deuxième groupe.

Pour août 2009, le canton demandait de manière contraignante la mise en œuvre du nouveau système. Il accordait un temps de transition de trois ans. Comme les principes d'allocation de ressources changeaient et les ressources disponibles étaient diminuées considérablement dès le début, des adaptations importantes étaient nécessaires en très peu de temps.

C'est pourquoi la Ville de Bienne a changé ses structures d'enseignement spécialisé dans le cadre de l'école publique, ainsi que les procédures d'attribution dans ce domaine. La direction de l'enseignement spécialisé, qui dirigeait les classes particulières ainsi que toute l'offre ambulatoire, a été supprimée. Les directions d'école ont repris cette fonction pour leur entité scolaire. Au niveau de la ville, la coordination et le soutien sont assurés par un centre de compétence. Les directeurs et le centre de compétence ont défini l'évolution des offres en enseignement spécialisé de commun accord avec les autorités de la ville. Aussi, une transformation des classes d'introduction, des classes d'accueil ainsi qu'une réduction des classes de soutien (les anciennes classes particulières) ont été mises en œuvre ou sont prévues.

Il est bien trop tôt pour tirer des conclusions fiables de ces changements. Il est généralement admis que cette transition nécessitera approximativement dix ans. Par contre, les premières conséquences sont visibles, tant au niveau quantitatif que qualitatif. Pour faire face à ces nouveaux défis, des besoins de formation apparaissent, aussi bien pour les enseignants spécialisés que réguliers.

Sonja Pillet Conseillère pédagogique de l’enseignement spécialisé Office de l’enseignement spécialisé à Sion (Suisse) sonja.pillet@bluewin.ch

L’intégration scolaire : regards croisés sur les nouveaux défis dans la formation des enseignants

Résumé Dans les écoles valaisannes, cela fait une quinzaine d’années que tous les élèves, quelle que soit leur situation, sont scolarisés dans les classes ordinaires. Lorsque les besoins particuliers des enfants ont été évalués en équipe pluridisciplinaire, les parents décident des mesures à mettre en place pour leur enfant. L’école ordinaire peut être suppléée par une institution lorsque cette voie semble mieux répondre aux attentes et est choisie par les parents.

Cet atelier propose de partir des cas d’évaluation pluridisciplinaire dans les écoles valaisannes pour présenter la philosophie qui sous-tend une école inclusive; montrer l’organisation de l’évaluation pluridisciplinaire mise en place aux niveaux : cantonal, régional, communal et dans la classe; démontrer le partenariat possible : école ordinaire/institut spécialisé.

N°3

Muriel Opinel, Doctorante Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : Muriel.Opinel@mels.gouv.qc.ca Jean-Claude Kalubi, Professeur Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : jc.kalubi@usherbrooke.ca

La communauté apprenante IB comme pratique exemplaire de développement professionnel chez les enseignants : concepts et repères historiques

Résumé Pour faire face au défi incontournable de l’hétérogénéité de ses élèves, l’organisation du Baccalauréat international (IB) a choisi de promouvoir plusieurs approches relatives à l’inclusion sociale. Elle a également choisi de soutenir de manière continue le développement de l’expertise professionnelle de ses enseignants. La qualité du travail professionnel de ces derniers dépend certes des trajectoires de développement personnel, mais elle présente des conséquences incalculables

pour les apprentissages des élèves; elle influence sans aucun doute la prise en compte des besoins éducatifs particuliers émergents chez nombre d’élèves d’aujourd’hui.

La présente communication repose sur une recherche documentaire axée sur une méthodologie qualitative de recension intégrative. Elle cible les expériences de communauté apprenante IB décrites dans les dossiers professionnels des enseignants autant que dans les projets éducatifs des écoles affiliées à l’IB, tout en tenant compte des attentes de développement professionnel définies en fonction du contexte curriculaire de l’école québécoise. Il s’agit de répondre en priorité aux questions posées lors de la recension documentaire pour savoir en quoi la communauté apprenante IB permet d’illustrer des pratiques exemplaires favorisant non seulement le développement professionnel des enseignants, mais aussi leurs succès en cours d’action au quotidien, dans leur travail face à l’hétérogénéité des classes et des élèves.

Marie-Paule Matthey Professeure et collaboratrice de recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) marie-paule.matthey@hep-bejune.ch Giuseppe Melfi Professeur et responsable de recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) giuseppe.melfi@hep-bejune.ch Marcelo Giglio Professeur et responsable de recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) marcelo.giglio@hep-bejune.ch Christine Riat, Professeure et collaboratrice de recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) Christine.riat@hep-bejune.ch

Intégration scolaire : perceptions des formateurs et des enseignants par rapport aux réformes actuelles

Résumé Dans cette communication, nous nous référons à deux recherches en cours menées à la HEP-BEJUNE concernant l’impact des réformes sur la formation des enseignants (Giglio, Melfi, Matthey, 2010) et une étude sociodémographique de la profession enseignante (Wentzel, Melfi, Riat 2010).

Dans la première recherche, nous nous intéressons à l’adhésion des formateurs et des enseignants aux aspects de l’actuelle réforme éducative en Suisse à propos de l’introduction du nouveau plan d’études romand (PER) et les contenus de la réforme induite par le concordat concernant l’harmonisation de la scolarité obligatoire « Concordat HarmoS », (2007).

Dans le contexte des réformes actuelles, 64 formateurs ont répondu à un questionnaire que nous avons conçu et qui portait sur les interprétations que se font les enseignants et les formateurs sur le nouveau curriculum en lien avec leur activité de formation.

Notre questionnement porte sur le degré d'adhésion et d'impacts des pratiques des formateurs et des enseignants et notamment, s'ils prennent en compte l'intégration des enfants en situation de handicap. Il s’agit de savoir s’il y a des différences de représentation entre le point de vue des enseignants et celui des formateurs et s’il existe un décalage entre leur adhésion ou non à la réforme et l’estimation qu’ils font des modifications qu’ils ont déjà réalisées dans leur cours ou celles qu’ils prévoient de réaliser. Dans le but d’anticiper puis d’éviter un impact négatif des réformes, notre étude nous amène à penser que les formateurs devraient former les enseignants en intégrant de nouvelles connaissances et en visant de nouveaux savoirs sur la pratique notamment.

L’étude sociodémographique contribue à jeter un nouveau regard sur la profession et sur ses changements. Nous avons réalisé un questionnaire adressé aux enseignants et qui a obtenu 1971 réponses. En ce qui concerne le thème de l’intégration, les analyses montrent que les enseignants se divisent en parts égales entre favorables et sceptiques au principe de l'intégration des enfants en situation de handicap. Par contre, ces mêmes enseignants tendent à craindre un impact assez important de l'intégration des enfants handicapés. Cela ressort aussi à travers des entretiens que nous avons effectués avec une douzaine d’entre eux qui montrent aussi une grande pluralité des points de vue.

N°4

Céline Chatenoud, Ph.D., Agent de recherche Université du Québec à Trois-Rivières (Canada), Institut Universitaire sur la déficience intellectuelle Courriel : celine.chatenoud@uqtr.ca Carmen Dionne, Ph.D., Professeure Université du Québec à Trois-Rivières (Canada), Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en intervention précoce Courriel : carmen.dionne@uqtr.ca

Entrée à l’école et inclusion sociale : enjeux et défis

Résumé Basée sur le travail actuel de HELPSinc, d’une équipe partenariale regroupant des chercheurs, des professionnels et des parents de trois provinces du Canada, cette présentation propose de se pencher sur la période particulière de transition du jeune enfant ayant des besoins spéciaux de son milieu éducatif préscolaire à celui scolaire dans une perspective d’inclusion sociale.

S’il est possible de répertorier dans la littérature scientifique en éducation un nombre relativement élevé d’études mettant en avant l’importance du processus de transition ainsi que les barrières et facilitateurs relatifs à sa bonne réalisation, force est de constater que les études qui relient directement ce processus et l’inclusion sociale sont plus limitées.

Dans la présente recherche et au cours de la présentation proposée, l’entrée à l’école du jeune enfant ayant des besoins spéciaux est envisagée comme un moment privilégié d’étude de l’inclusion sociale et comme une période déterminante pour le reste de son parcours scolaire. Par le biais de quatre études de cas, développées dans la région québécoise, il sera proposé de documenter : les pratiques inclusives dans les différents contextes éducatifs préscolaires et scolaires, en mettant en avant leurs relatives différences et similitudes (sur la base d’une échelle d’observation basée sur des outils standardisés); les rôles multiples et différenciés des professionnels de l’éducation, de la réadaptation, de la santé ou encore des services sociaux et l’apport de leurs expertises respectives pour faciliter l’inclusion sociale durant le processus de transition (analyse différentielle des discours et des personnes impliquées).

Les résultats obtenus seront exploités pour réfléchir ensemble aux enjeux et défis d’une inclusion sociale réussie durant cette période particulière de l’entrée à l’école des enfants ayant des besoins particuliers. Les dimensions scolaires et extrascolaires de l’inclusion seront mises en avant et discutées dans une perspective de coordination des ressources.

N°5

Line Numa-Bocage, Maître de conférences - HDR Laboratoire « Habiter-PIPS (EA4287) », Université de Picardie/IUFM d’Amiens (France) Courriel : line.numa.bocage@gmail.com Catherine Boyer Université de Picardie/IUFM d’Amiens (France)

Médiation pédagogique et formation professionnelle des enseignants : quelles compétences et quels modèles pour la réussite des élèves ?

Résumé La formation professionnelle des enseignants dans le système universitaire français a été marquée au cours des trois dernières années par la mise en place de la dernière étape du programme de réforme du Master. Plusieurs travaux soulignent la complexité de la situation de formation des enseignants et montre en particulier les défis propres à cette dernière étapes de la réforme. Toutefois, les finalités attendues sont encadrées par des directives précises dont le référentiel de compétence qui permet d’articuler les modèles d’intervention et les approches particulières en contexte. Il s’agit de favoriser la réussite de la majorité des élèves et surtout de ceux en difficulté présents dans les différentes classes des milieux défavorisés. La réalisation des mémoires du master de l’IUFM d’Amiens prend dans ce contexte beaucoup d’importance. Une recherche a été menée pour analyser les mémoires de la promotion 2009. Le cadre théorique de référence est celui de la didactique professionnelle de l’enseignant (Pastré), de la théorie de la représentation dans l’action (Vergnaud) et des processus d’interaction et de médiation.

La présente communication prend appui sur les résultats d’une analyse qualitative pour mettre en évidence les points forts et limites de ce module de formation de 2e cycle, ainsi que les fonctions de construction d’invariants opératoires nécessaires à la professionnalisation.

N°6

Aziz Badraoui, Étudiant au doctorat Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : aziz.badraoui@usherbrooke.ca Jean-Claude Kalubi, Professeur, Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : jc.kalubi@usherbrooke.ca Serge J. Larivée Professeur, Université de Montréal (Canada) Bernard Terrisse Professeur, Université du Québec à Montréal (Canada)

Du décrochage au raccrochage des élèves d’écoles secondaires : un apport des approches inclusives

Résumé Les élèves à risque de décrochage au niveau de l’école secondaire forment un groupe largement hétérogène. Plusieurs travaux de recherche menés au Québec et ailleurs présentent un portrait pluriel qui inclut plusieurs types d’élèves, allant des élèves discrets et engagés ne présentant aucun problème apparent, aux élèves réputés sous-performants, désengagés et en situation d’échec scolaire. Ce portrait complexe permet d’admettre que les causes du décrochage scolaire les plus médiatisées (accès à l’emploi, aux loisirs, aux motivations externes au système scolaire) ne correspondent qu’à une partie de la réalité. Au-delà des statistiques, l’examen approfondi des données montre que la plupart des ex-décrocheurs reviennent dans le système éducatif pour parachever leur trajectoire de réussite scolaire. Toutefois, ce retour est aussi parsemé d’embûches et d’obstacles susceptibles de nuire à l’atteinte des objectifs personnels.

Au cours du projet de recherche consacré aux raccrocheurs résilients, 14 enseignants et intervenants ont été soumis à des entretiens semi-dirigés et de groupe. Il s’agissait, en prenant appui sur les dimensions du modèle écosystémique, d’analyser leurs perceptions des caractéristiques personnelles, difficultés académiques, besoins d’apprentissage, etc., par rapport à l’engagement des enseignants et de tout intervenant concerné par l’adaptation scolaire et sociale. La présente communication va exploiter les résultats des analyses qualitatives pour montrer l’importance accordée par les enseignants à l’apport des approches inclusives dans une perspective de prévention du décrochage et des réussites scolaires dans le contexte de raccrochage.

N°7

Lydia Moret, Enseignante SPS Institut Saint-Joseph de Villars-sur-Glâne (Suisse) Courriel : lmoret@cfps-seedorf.ch Anne Leonardi, Enseignante spécialisée CFPS du Château de Seedorf à Noréaz (Suisse) Courriel : aleonardi@cfps-seedorf.ch Jean-Michel Favre, Responsable pédagogique CFPS du Château de Seedorf à Noréaz (Suisse) Courriel : jmfavre@cfps-seedorf.ch

Une expérience d'intégration d'une apprentie sourde dans un centre de formation professionnelle et sociale

Résumé Notre communication prendra la forme d'une narration visant à relater l'intégration d'une apprentie sourde dans le Centre de Formation Professionnelle et Sociale (CFPS) du Château de Seedorf à Noréaz (FR).

Après avoir succinctement décrit le CFPS et son fonctionnement, nous chercherons à mettre en évidence les aménagements qui ont été pensés pour favoriser l'intégration de l'apprentie sourde, les écueils que nous avons rencontrés et les ajustements auxquels nous avons dû procéder tant au niveau de la classe qu'au sein de l'institution dans son ensemble.

Par ailleurs, nous présenterons les effets produits par l'intégration de cette apprentie, non seulement pour elle-même, mais aussi pour ses collègues, les intervenants qui travaillent avec elle et plus généralement le dynamisme que cette intégration a produit au sein du CFPS.

Nous essaierons enfin de donner la "parole" à l'apprentie sourde, de façon à pouvoir "entendre" la perception qu'elle a de son intégration dans les différents lieux du centre, à mi-chemin de sa formation professionnelle d'employée en cuisine.

N°8

Morgan Paratte, Enseignant spécialisé à CESCOLE Centre scolaire secondaire de Colombier (NE) et environs (Suisse) Courriel : morgan.paratte@rpn.ch Lise Gremion, Responsable du MA en enseignement spécialisé et collaboratrice recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) Courriel : lise.gremion@hep-bejune.ch

Intégration scolaire : de quoi parle-t-on au juste ? Une étude de cas dans un collège secondaire

Résumé Les systèmes scolaires de la Suisse sont appelés à intégrer les élèves ayant des besoins particuliers. Afin d’en comprendre les éléments perturbants ou facilitants, nous avons observé un projet d’intégration, conduit depuis plus de 6 ans dans une école secondaire. Nous avons procédé selon deux axes. Le premier axe porte sur la clarification de la terminologie en lien avec ses réalisations

observées dans le quotidien de l’école et les différentes approches théoriques actuelles, ce qui a conduit à la définition de modèles d’intégration. Le second vise la compréhension de l’impact de la présence d’élèves intégrés sur les pratiques pédagogiques.

Dans ce but, nous avons conduit cinq entretiens, un avec le directeur de l’établissement et quatre avec des enseignant(e)s accueillant des élèves de classes spéciales dans leurs cours. A travers leurs discours, nous avons cherché à comprendre comment ils perçoivent l’intégration et quels sont les éléments qui les conduisent, dans leur pratique, à se rapprocher plutôt de l’un ou l’autre des modèles d’intégration.

N°9

Alain Goussot, Professeur de pédagogie spécialisée Université de Bologne (Italie) Courriel : goussotalain@yahoo.it

Désinstitutionnalisation et inclusion : éliminer les situations de handicap et promouvoir la citoyenneté active des personnes présentant des déficits

Résumé L’évolution de l’inclusion en Italie passe par plusieurs étapes dont celle de la désinstitutionnalisation. Celles-ci mettent en évidence d’importants changements de paradigme. Elle s’accompagne d’une pluralité de réflexions venant de divers acteurs qui cherchent à répondre aux besoins particuliers des personnes ou des élèves. Il s’agit de soutenir les services afin de respecter les principes d’égalité des chances. La conception de l’inclusion se caractérise ainsi par un processus particulier, un virage communautaire dont le corollaire consiste à amener la société tout entière à prendre soin de ses membres et à leur prodiguer en même temps des services spécialisés (éducatifs, sociaux et de santé). Cette dynamique complexe met en évidence l’action de plusieurs figures et professionnels engagés dans des expériences concrètes; elle permet d’illustrer la réinvention collective des modèles de prise en charge sur le terrain, touchant des projets de vie des familles et des personnes en situation de vulnérabilité.

En prenant appui sur des questions d’ordres épistémologique et méthodologique, la présente communication privilégiera la dimension anthropologique et mettra en évidence les défis de la complémentarité et de médiation socioculturelle dans la formation du personnel éducatif appelé à soutenir les pratiques inclusives.

N°10

Viviane Guerdan, Professeure-formatrice Responsable UER Pédagogie spécialisée, HEP Vaud – Lausanne (Suisse) Courriel : guerdan@iprolink.ch

Le processus de collaboration : quelles pistes pour la formation ?

Résumé La littérature en matière d’intégration scolaire souligne qu’une des conditions de réussite réside dans la qualité de la collaboration nouée entre les acteurs concernés. A chacune des étapes du processus d’intégration, la collaboration entre les personnes (les divers professionnels, les parents) est fondamentale. Les nouveaux textes législatifs en matière d’instruction publique le mentionnent; dans son avant-projet de loi sur la pédagogie spécialisée, le canton de Vaud y fait référence.

Cette collaboration est exigeante : elle requiert une claire définition des rôles des divers acteurs en présence, un partage des tâches et responsabilités en une relation de complémentarité, un travail de concertation où chacun est invité à prendre la parole, un cadre organisationnel officialisé. L’exercice du métier d’enseignant – ordinaire, spécialisé – exige dès lors, de la part des concepteurs

de formation, une attention particulière portée aux contenus et modalités d’acquisition des compétences nécessaires à un tel processus de collaboration, tissé sur fond de relation partenariale.

Notre communication partira des résultats obtenus lors d’une recherche ayant porté sur la collaboration entre acteurs impliqués dans le processus d’intégration à l’école ordinaire de deux enfants ayant une trisomie 21. Les difficultés relevées, corroborées depuis lors tant par des professionnels que par des parents, nous ont conduites à énoncer un certain nombre de recommandations pour une formation répondant aux intentions poursuivies. Qu’il s’agisse de formation initiale ou de formation continue, des orientations sont à prendre en vue d’une révision des plans d’étude au sein des Hautes Ecoles, dont certaines sont en cours.

N°11

Mélanie Paré, Doctorante en psychopédagogie Université de Montréal (Canada) Courriel : melanie.pare@umontreal.ca Mylène Leroux, Ph.D., Professeure en formation pratique Responsable pédagogique des stages au BEPEP, Université du Québec en Outaouais (Canada) Courriel : mylene.leroux@umontreal.ca Nathalie Trépanier, Ph.D., Professeure agrégée Université de Montréal (Canada) Courriel : n.trepanier@umontreal.ca

L'analyse de l'hétérogénéité du groupe et la différenciation pédagogique : des habiletés à développer en formation initiale et continue pour favoriser l'individualisation de l'enseignement en contexte d'intégration

Résumé Les enseignants utilisent différentes pratiques d’individualisation de l’enseignement pour soutenir les élèves handicapés ou en difficulté intégrés dans leur classe, et celles-ci varient en fonction de diverses variables liées au contexte d’enseignement (Scott, Vitale et Masten, 1998). Notre recherche doctorale, menée au Québec en 2008, visait entre autres à identifier la fréquence d’utilisation de pratiques d’individualisation de l’enseignement (Paré et Trépanier, 2010) et les liens avec des facteurs environnementaux et personnels d’enseignants du primaire. Les données d’un sondage (N= 138) et d’entrevues (N=13) ont été analysées selon une approche mixte, c’est-à-dire qualitative et quantitative.

Les résultats révèlent des liens entre une variable personnelle de l’enseignant, le niveau d’analyse de l’hétérogénéité du groupe, et la fréquence d’utilisation des pratiques d’individualisation de l’enseignement. Un faible niveau d’analyse de l’hétérogénéité semble lié à l’adoption de pratiques de modification de l’enseignement, plutôt qu’à des pratiques de différenciation pédagogique, pourtant plus probantes pour assurer la réussite des élèves intégrés. Ce faible niveau d’analyse pourrait s’expliquer par une difficulté d’adaptation qu’éprouvent certains enseignants devant la complexité de leur pratique en contexte d’intégration. L’étude de Leroux (2010) a permis de conclure que la compétence à différencier et à adapter l’enseignement serait limitée chez des enseignants non résilients, alors que les enseignants résilients adoptent des pratiques variées et mieux adaptées aux besoins de leurs élèves. La réflexion sur la pratique permettrait aux enseignants d’y arriver de manière plus satisfaisante (Ellison, 2008). Ces résultats soulignent l’importance de développer des habiletés d’analyse de l’hétérogénéité et de différenciation pédagogique chez les enseignants en formation initiale et continue en faisant une place considérable à la réflexion sur la pratique.

Myriam Gremion Chargée d’enseignement en suppléance Université de Genève – SSED Formatrice à la HEP-BEJUNE (Suisse) Courriel : Myriam.Gremion@unige.ch

Entre intégration et inclusion : quelle gestion de la différence ?

Résumé Les nouvelles orientations politiques en faveur de l’intégration (pré-)scolaire des enfants en situation de handicap induisent de nouvelles réalités pour les éducateurs de l’enfance et les enseignants. Toutefois, leurs mises en place, le rôle que les professionnels ʺde l’ordinaireʺ doivent tenir ainsi que la place qu’ils doivent faire « à la différence » dans leur groupe-classe semblent peut explicites, peu définis. Doivent-ils tendre, en appui sur les textes des droits, vers le développement d’une appartenance commune, vers un traitement égalitaire des enfants au risque de basculer dans un mimétisme tragique (Canevaro, 1992) ? Ou au contraire, la différence est-elle à reconnaitre, valoriser et les pratiques doivent-elles donc être adaptées et différenciées… au risque cette fois d’induire un étiquetage et une stigmatisation ?

Cette communication propose de mener une réflexion théorique sur la tension et l’ambigüité dans laquelle les professionnels se retrouvent fréquemment et de la relier au discours politique actuellement en vigueur, oscillant entre inclusion, intégration, et … autre dans la mesure du possible. Elle s’appuiera notamment sur le modèle du « carré dialectique de la différence culturelle » (Edelman & Ogay, à paraître), développé dans le champ de l’éducation interculturelle, « qui permet de concevoir dans un même mouvement l’unité et la diversité » (ibid.) et qui donne un cadre pour penser les formations, mais également les actions des professionnels au quotidien.

N°12

Luc Prud’homme, Professeur Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) Chercheur régulier à la Chaire de recherche Normand-Maurice, Codirecteur du LISIS, Courriel : luc.prudhomme@uqtr.ca Serge Ramel, Professeur formateur à la HEP – Vaud (Suisse) Codirecteur du LISIS Courriel : serge.ramel@hepl.ch Nadia Rousseau, Professeure Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) Titulaire de la Chaire de recherche Normand-Maurice Courriel : nadia.rousseau@uqtr.ca Raymond Vienneau, Professeur Université de Moncton (Canada) Vice-doyen et responsable des études supérieures Courriel : raymond.vienneau@umoncton.ca

Symposium

Formation initiale et continue des enseignants pour une école inclusive : quel bilan pour quelles perspectives ?

Résumé L’hétérogénéité et la diversité ne sont pas objets de préoccupation nouvelle en éducation et en pédagogie (Humphrey et al., 2006 ; Tomlinson et all., 2003). Or, les réformes qui ont cherché à rendre l’école accessible au plus grand nombre de personnes possible ne se sont pas accompagnées d’un effort explicite pour prendre en compte la diversité des élèves à l’intérieur d’un groupe. Elles ont plutôt généralisé un même enseignement à tous les élèves, indépendamment de l’hétérogénéité des effectifs scolaires contribuant à la croissance du phénomène de l’échec scolaire (Arénilla, Gossot, Rolland et Roussel, 2000; Tardif et Presseau, 2000).

Enrayer le phénomène de l’exclusion sociale nécessite des changements profonds dans nos façons d’envisager les processus d’enseignement-apprentissage, ainsi que dans nos manières de concevoir et piloter la formation à l’enseignement. Que ce soit l’évolution des préoccupations et de la transformation des pratiques professionnelles, les représentations des étudiants ou des professionnels de l’école, les pratiques efficaces pour soutenir l’inclusion scolaire ou le réel impact de la formation sur celles-ci, ce sont autant de thématiques qu’il s’agit d’aborder pour passer du déclaratif à la mise en œuvre d’une école plus inclusive (Doudin et Ramel, 2009).

N°13

Paul Boudreault, Ph.D., Professeur-chercheur Université du Québec en Outaouais (Canada) Courriel : paul.boudreault@uqo.ca Bernard Michallet, Ph.D., Professeur-chercheur Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) Courriel : Bernard.Michallet@uqtr.ca

Partage d’expertises autour d’un instrument d’évaluation des besoins des enfants dysphasiques

Résumé Une étude visant à connaître les besoins des enfants dysphasiques de 4 ans à 15 ans a été menée au Québec pour élaborer un instrument transdisciplinaire de mesure des habiletés et des besoins qui caractérisent ces enfants et adolescents. Le construit de l’instrument a été fondé sur les caractéristiques identifiées par la littérature scientifique et le contenu des items a été établi par un comité d’experts impliquant plusieurs professionnels spécialisés du domaine ainsi que des parents. Les 103 items sont répartis en sept domaines d’activités : autonomie personnelle; communication; comportement; autonomie scolaire; cognition; relations interpersonnelles; connaissance de soi. Une particularité importante : l’évaluation se fait conjointement par un intervenant qui connaît bien la personne évaluée et un parent, ce qui contribue à créer ou renforcer la relation de partenariat entre les deux.

Le traitement des informations génère un profil individualisé faisant bien ressortir les forces et les besoins en vue de la préparation d’un plan d’intervention pouvant impliquer plusieurs disciplines en plus des parents. À cet effet, des stratégies d’intervention sont aussi associées à chacune des habiletés observées afin de guider parents et intervenants. Un site Web permet de faire le lien entre les acteurs concernés afin d’offrir un suivi continu de l’évaluation et de l’intervention. Une recherche longitudinale se poursuit afin d’enrichir encore la base de données des stratégies.

Lors de cette communication, l’instrument sera présenté ainsi que les modalités d’opération pour soutenir parents et intervenants avec des stratégies d’intervention appropriées en fonction des besoins les plus importants.

Paul Boudreault, Professeur Université du Québec en Outaouais (Canada) Courriel : paul.boudreault@uqo.ca Jean-Claude Kalubi, Professeur Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : jc.kalubi@usherbrooke.ca

Démarche réflexive d’analyse en groupe (DRAG) : à la recherche de nouvelles stratégies de formation en enseignement spécialisé

Résumé La présente communication porte sur la démarche DRAG qui propose une approche particulière d’analyse et de résolution des problèmes. Cette approche peut aider les participants à mieux exprimer leurs idées et à développer avec succès leur projet professionnel. Le cadre de référence privilégié renvoie aussi bien à l’approche écosystémique, à l’approche partenariale qu’à l’approche réflexive. La démarche en question propose un processus de concertation orienté vers

l’identification des voies d’amélioration des pratiques professionnelles et des stratégies de participation sociale. Elle mise sur l’interdisciplinarité et le développement d’une relation de soutien mutuel entre participants engagés dans une expérience de prise de décision. Elle favorise en définitive l’émergence d’un processus de co-apprentissage dans lequel ces participants découvrent de nouvelles stratégies qui pourraient permettre d’améliorer la qualité des interventions spécialisées.

N°14

Camila Pompeu Da Silva, Université de Genève (Suisse) Courriel : camila.pompeu@uol.com.br Abdeljalil Akkari, Professeur Université de Genève (Suisse) Courriel : abdeljalil.akkari@unige.ch

L’intégration des cultures minoritaires dans les réformes curriculaires au Brésil :analyse des textes officiels et du rôle des enseignants

Résumé Durant la dernière décennie, le Brésil a mis en place de nombreuses réformes curriculaires visant à valoriser les cultures traditionnellement marginalisées (afrobrésilienne et amérindienne) dans le système éducatif. Cette communication vise dans un premier temps à faire une analyse critique des principaux documents officiels qui ont accompagné ces réformes. Nous analyserons en particulier la conception sous-jacente de la diversité/différence culturelle dans ces documents et la place qu’ils accordent aux disciplines scolaires dans l’intégration des élèves appartenant à différentes cultures.

Ensuite, nous examinerons dans la seconde partie de cette communication le rôle de l’enseignant dans la mise en œuvre des réformes curriculaires valorisant la diversité culturelle. L’enseignant est le pivot central de la concrétisation de l’ouverture interculturelle du curriculum. Par le choix de ses contenus d’enseignement, il oriente le traitement de la diversité culturelle dans sa classe.

Nous terminerons la communication par la présentation de la contribution originale des enseignants des disciplines artistiques dans l’opérationnalisation dans les écoles des nouveaux curricula au service de l’intégration de tous les élèves et des cultures représentant la mosaïque ethnique brésilienne.

Ana Sheila Fernades Costa Université de Genève (Suisse) Courriel : fernaab0@etu.unige.ch Abdeljalil Akkari Professeur Université de Genève (Suisse) Courriel : abdeljalil.akkari@unige.ch

Les enseignants face à la diversité socioculturelle amenée par les familles défavorisées

Résumé Les réformes éducatives initiées à partir du début des années 1990 au Brésil ont eu comme priorité la démocratisation de l’enseignement obligatoire et l’accroissement du taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 15 ans. Quelques programmes ambitieux ont été mis en œuvre afin de permettre l’inclusion des enfants qui ont été toujours exclus en leur donnant le droit d’accès à l’éducation. On peut citer comme exemple le programme bourse-famille qui vise l’inclusion des enfants issus des

familles pauvres. Les enseignants ont été donc confrontés à une nouvelle diversité socioculturelle des élèves. A partir de 40 entretiens approfondis avec des enseignants en activité dans deux régions du Brésil, l’objectif de cette communication est d’identifier dans le discours des enseignants les principaux défis professionnels qu’amènent certains enfants dans la classe.

Nous explorons en particulier les difficultés particulières que les enseignants rencontrent dans leurs relations avec les familles vivant dans la pauvreté extrême. Dans la dernière partie de la communication, une réflexion sur la formation des enseignants brésiliens pour affronter ces nouveaux défis sera effectuée.

N°15

Eric Tardif, Ph.D., Haute école pédagogique de Lausanne (Suisse) Courriel : eric.tardif@hepl.ch

Neurosciences et sciences de l’éducation : l’importance de la formation des enseignants

Résumé Les neurosciences et les sciences de l’éducation partagent de nombreux champs d’intérêt. Il existe un débat actuel quant à l’apport éventuel des neurosciences aux sciences de l’éducation. L’enseignement spécialisé est particulièrement touché par cette discussion. En effet, certains troubles de l’apprentissage ont des origines neurologiques et une meilleure compréhension par les enseignants de celles-ci est déterminante pour orienter leurs interventions. Certaines approches pédagogiques se prétendent basées sur des recherches empiriques et sont en fait le fruit d’une interprétation abusive de certains résultats. D’autres pistes plus prometteuses sont toutefois en cours de développement mais encore largement méconnues. Il s’avère ainsi essentiel d’informer les enseignants de ces progrès afin qu’ils puissent poser un regard critique sur les diverses informations auxquelles ils sont exposés. Ceci pourrait notamment permettre une meilleure interaction avec les autres professionnels scolaires ou de la santé.

José Rodriguez-Diaz Enseignant spécialisé Formateur au Master en enseignement spécialisé, Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) Courriel : Jose.rodriguez-diaz@hep-bejune.ch

Autisme, quelle scolarisation ?

Résumé Les associations de parents d’enfants autistes, en France comme à l’étranger, contribuent à influer les politiques publiques. Les revendications de certaines d’entre elles correspondent d’une part au développement de nouvelles méthodes et d’autre part aux intentions des pouvoirs publics; elles s’orientent vers un engagement dans des fonctions d’entraide et d’informations. Elles tentent de modifier les représentations de l’autisme.

La prise en charge de l’autisme fait l’objet de débats depuis longtemps. Aujourd’hui, les interventions des professionnels tentent de tenir compte de l’ensemble des évolutions culturelles, soignantes ou éducatives en mettant en synergie la pluridisciplinarité des différents courants et approches. A la croisée de ces logiques multi-référenciées et malgré les dynamiques internationales en faveur de l’intégration et de l’inclusion scolaire, elles suscitent de nombreuses questions : quelle scolarisation semble la mieux adaptée pour les enfants atteints d’autisme ? Et comment considère-t-on le sujet autiste aujourd’hui ?

La présente communication prend appui sur les résultats d’une analyse qualitative documentée par des observations en classe et par la participation à des séances de réseau. Cette base de données est complétée par des entretiens semi-directifs menés auprès de quatre familles, par l’étude de cinq

dossiers scolaires français et par la monographie d’un lieu de soin situé en Suisse. Ce recueil croisé propose un regard proche du terrain, à la fois transversal et multi-référentiel. Cette recherche vise à analyser les enjeux sous-jacents aux changements en cours concernant l’évolution permanente des connaissances sur l’autisme.

N°16

Julie Myre Bisaillon, Professeure agrégée Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : julie.myre.bisaillon@usherbrooke.ca Emilie Fontaine, Étudiante au doctorat Université de Sherbrooke (Canada)

Accompagner des enseignants dans l’expérimentation d’adaptations didactiques auprès d’élèves en difficulté ou en contexte difficile : l’utilisation de la littérature jeunesse pour le développement des compétences en français

Résumé Au Québec, la Politique de l’adaptation scolaire (2001) oblige la scolarisation de tous les élèves dans le milieu le plus normal possible soit la classe régulière. Cette politique amène les enseignants à revoir leur enseignement et ainsi changer certaines pratiques. Toutefois, ce changement s’opère difficilement, lentement; pratiques ancrées, routine, incertitude sont quelques exemples. Pour faciliter des transitions dans la pratique, la recherche-action peut être envisagée pour opérer des changements au niveau des pratiques éducatives (Dolbec et Clément, 2004 ; Gauthier, 2009).

Dans ce sens, nous souhaitons proposer un modèle d’accompagnement d’enseignants (primaire et secondaire) pour la mise en place d’adaptations didactiques visant le développement des compétences en lecture et en écriture d’élèves en difficulté ou en contexte difficile. Il est rarement question de la nature didactique du travail des enseignants alors que ce sont les projets et les tâches proposés aux élèves qui permettent leur intégration dans la classe, un aspect que nous visons à développer par ce projet. La littérature jeunesse est utilisée pour l’élaboration de situation d’évaluation et d’apprentissage agissant à titre d’élément motivateur. L’expérimentation, auprès de 12 enseignants, permettra d’évaluer les impacts des adaptations au plan des pratiques enseignantes et des apprentissages des élèves.

Les résultats contribueront à une meilleure connaissance des adaptations didactiques à privilégier pour la réussite scolaire des élèves intégrés, des élèves en milieux défavorisés et des élèves fréquentant des classes multi niveaux. De plus, ces résultats deviendront un outil de travail essentiel pour l’adaptation de l’enseignement et des services offerts à des élèves en contextes difficiles. Nous visons à ce que le processus d’accompagnement des enseignants leur permette de s’engager dans une culture de collaboration et dans un processus de réflexion sur leur pratique professionnelle de même que sur l’efficacité de leur intervention.

N°17

Luc Prud’homme, Professeur Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) Chercheur régulier à la Chaire de recherche Normand-Maurice, Codirecteur du LISIS, Courriel : luc.prudhomme@uqtr.ca Serge Ramel, Professeur formateur à la HEP – Vaud (Suisse) Codirecteur du LISIS Courriel : serge.ramel@hepl.ch Nadia Rousseau, Professeure Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) Titulaire de la Chaire de recherche Normand-Maurice Courriel : nadia.rousseau@uqtr.ca Raymond Vienneau, Professeur Université de Moncton (Canada) Vice-doyen et responsable des études supérieures Courriel : raymond.vienneau@umoncton.ca

Symposium

Formation initiale et continue des enseignants pour une école inclusive : quel bilan pour quelles perspectives ?

Résumé L’hétérogénéité et la diversité ne sont pas objets de préoccupation nouvelle en éducation et en pédagogie (Humphrey et coll., 2006; Tomlinson et coll., 2003). Or, les réformes qui ont cherché à rendre l’école accessible au plus grand nombre de personnes possible ne se sont pas accompagnées d’un effort explicite pour prendre en compte la diversité des élèves à l’intérieur d’un groupe. Elles ont plutôt généralisé un même enseignement à tous les élèves, indépendamment de l’hétérogénéité des effectifs scolaires contribuant à la croissance du phénomène de l’échec scolaire (Arénilla, Gossot, Rolland et Roussel, 2000; Tardif et Presseau, 2000).

Enrayer le phénomène de l’exclusion sociale nécessite des changements profonds dans nos façons d’envisager les processus d’enseignement-apprentissage, ainsi que dans nos manières de concevoir et piloter la formation à l’enseignement. Que ce soit l’évolution des préoccupations et de la transformation des pratiques professionnelles, les représentations des étudiants ou des professionnels de l’école, les pratiques efficaces pour soutenir l’inclusion scolaire ou le réel impact de la formation sur celles-ci, ce sont autant de thématiques qu’il s’agit d’aborder pour passer du déclaratif à la mise en œuvre d’une école plus inclusive (Doudin et Ramel, 2009).

N°18

Lise Gremion, Responsable du MA en enseignement spécialisé et collaboratrice recherche Haute École Pédagogique – BEJUNE (Suisse) Courriel : lise.gremion@hep-bejune.ch

Sur l’envers de l’intégration scolaire, des processus d’exclusion d’élèves ordinaires

Résumé Au cours des dernières années, il y a une augmentation constante du nombre d’élèves dans les classes spéciales. Cela a proportionnellement conduit à la multiplication des recherches pour tenter de comprendre ce phénomène et mesurer son impact par rapport aux demandes des services dans le domaine de l’intégration scolaire promue par les législations scolaires. Les résultats de plusieurs études montrent curieusement que les enfants les plus concernés par l’orientation vers la classe spéciale sont les garçons, les élèves migrants et majoritairement les enfants de condition sociale modeste.

La recherche présentée dans cet atelier vise à montrer comment certains enfants deviennent à risque d’échec scolaire et d’exclusion du cursus scolaire ordinaire, sans que leurs compétences réelles ne soient en cause. Notre présentation montrera comment s’organise une première sériation des élèves avant même leur entrée dans la scolarité obligatoire en fonction d’éléments structurels, indépendants de leurs compétences, et comment ces facteurs agissent aussi dès le passage à l’école primaire, en fonction de l’appartenance sociale et des stratégies adaptatives des parents.

Notre étude propose une approche de type compréhensif en suivant le modèle interactionniste. Elle a été menée dans le cadre d’une recherche doctorale en cours; elle porte notamment sur les signalements scolaires durant huit ans dans une école du canton de Berne.

N°19

France Beauregard, Ph.D., Professeure Université de Sherbrooke (Canada) Chercheure au Centre interdisciplinaire de recherche sur la réadaptation (CRIR), Courriel : France.Beauregard@USherbrooke.ca

Pratiques d’enseignement auprès d’élèves présentant des troubles de communication en contexte d’intégration scolaire

Résumé De plus en plus d’élèves ayant un trouble de la communication (dysphasie, TED) sont intégrés en classe ordinaire. Cependant, nous connaissons peu les pratiques que les enseignants mettent en place pour favoriser l’intégration scolaire de ces élèves. Notre communication présentera les résultats d’une recherche sur ces pratiques. Par le biais d’entrevues semi-structurées effectuées auprès de neuf enseignants du primaire, nous avons identifié la vision qu’ils ont de leur rôle. Puis nous avons classé leurs pratiques selon une typologie (Conseil supérieur de l’éducation du Québec 2002), composée de cinq dimensions : pédagogique, organisationnelle, professionnelle, administrative et relationnelle. Les résultats montrent que les enseignants se voient comme des guides-accompagnateurs c’est-à-dire qu’ils prennent l’élève là où il se situe et l’amènent le plus loin possible. Par ailleurs, les pratiques auxquelles les enseignants se réfèrent le plus souvent appartiennent à la dimension relationnelle. Différentes motivations connues initient ces pratiques : collaboration avec un collègue, communication avec les parents, mieux connaître l’enfant, etc. Les autres pratiques décrites par les enseignants se répartissent pareillement entre les dimensions pédagogique (adapter le matériel et méthode d’enseignement, participer au plan d’intervention) et professionnelle (formation, consulter une personne ressource) suivies des dimensions organisationnelles (organiser la classe, encadrer l’élève) et administrative. Des facteurs influant sur

les pratiques des enseignants ont été déterminés à partir des propos des enseignants : caractéristiques de l’élève, soutien, l’information formation reçue. Enfin, des recommandations concernant la collaboration famille-école et interprofessionnelle de même que la formation initiale et continue ont pu être formulées.

N°20

Nancy Granger, Doctorante Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : grangernancy@hotmail.com Jean-Claude Kalubi, Professeur Université de Sherbrooke (Canada) Courriel : jc.kalubi@usherbrooke.ca

Cercles d’apprentissage et d’inclusion comme dispositif d’aide aux élèves du secondaire : de l’effet-enseignant à l’effet de groupe

Résumé Pour intervenir auprès des élèves en difficulté intégrés en classe régulière au secondaire, le Québec a choisi la voie de l’intégration scolaire, en insistant sur la transformation des attitudes du personnel enseignant et, de manière générale, la préparation du personnel. Comme le montrent plusieurs auteurs, l’actualisation de l’éducation inclusive passe par l’adaptation des méthodes pédagogiques, la différenciation, le recours à l’enseignement coopératif, à la pédagogie de projet, à l’enseignement stratégique, à des techniques d’assistance de l’élève en difficulté et à l’enseignement en communauté d’apprentissage. En mettant en place des pratiques pédagogiques compréhensives, il y a une finalité avouée d’aider les enseignants à donner du sens à leurs pratiques pédagogiques, sans aucune discrimination vis-à-vis de leurs élèves.

Or, plusieurs rapports récents montrent la difficulté d’application des stratégies d’adaptation par rapport à la tâche demandée par l’enseignant, au contenu d’enseignement et au matériel didactique. Beaucoup d’enseignants tardent à appuyer les initiatives favorisant des pédagogies adaptées et recommandées pour aider leurs élèves. Dès lors, la transformation des pratiques professionnelles des enseignants devient à la fois un enjeu et un défi permanent face à l’évolution des besoins complexes de leurs élèves à l’école du secondaire.

La présente communication prendra appui sur les résultats préliminaires des études de cas obtenus dans le projet des cercles d’apprentissages et d’inclusion développé à l’école secondaire. La particularité de ce projet a été d’aider les enseignants à exprimer leurs besoins et à réfléchir ensemble à la mise en place d’un dispositif de résolution de problèmes complexes touchant la planification, la mobilisation, les contraintes en situation et le climat de leurs classes par rapport à la réussite scolaire de leurs élèves.