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promouvoirla santéà l’école no 12

décembre2005

promouvoir la santé à l’école ı 1

représentations de la santé, le travail de pro-motion de la santé, les notions d’équipe etde fil conducteur pour le service, le CLPS deBruxelles a joué un rôle de soutien en assu-rant un cadre constructif sur lequel l’équipea pu s’appuyer. Lors de la troisième réunion,quatre groupes de travail ont été mis sur pied :accueil, bibliothèque, Internet et rédactiondu projet de service. Au cours de l’année sco-laire 2004-05, les différents groupes se sontréunis à quatre reprises et deux réunions plé-nières ont été organisées pour mettre le tra-vail en commun et permettre aux membresde l’équipe de partager leurs réflexions.

Quel bilan en juin 2005 ? Le groupe « accueil »a proposé des réalisations concrètes (café, eaupour les enfants, poubelles sélectives…) etréfléchi à la signalisation au sein du centre. Legroupe « bibliothèque » a planché sur le clas-sement des ouvrages et la création d’un réper-toire électronique. Le groupe « Internet », lui,s’est penché sur l’amélioration du site ainsique sur le développement et la création d’ou-tils. Enfin, le groupe « rédaction » a mis noirsur blanc un projet de service en se référantau modèle de Green ; il a également pu insé-

rer un paragraphe concernant la santé dansla brochure de la Ville de Bruxelles « L’aveniren capitale », présentant le projet pédago-gique de l’Instruction publique ; et il a com-mencé à rédiger une grille d’analyse à proposeraux établissements scolaires maternels et pri-maires en vue de la construction de leur pro-jet santé.

Deux remarques importantes en guise deconclusion : construire un projet signifie pro-céder brique par brique – donc cela demandedu temps! Et il est nécessaire d’associer toutle personnel au processus, y compris les secré-taires et le personnel d’entretien.

Dans la Province du Luxembourg, le Départe-ment Prévention Santé « coiffe » le CLPS,l’Observatoire de la Santé et le Centre deSanté, qui comprend le Service PSE. Celui-ciest un « très gros » service puisqu’il couvretout le réseau libre et communal, soit 47.000élèves répartis sur 364 écoles. Les huit centresde santé provinciaux comptent 15 infirmièreset 21 médecins scolaires. En 2004, comme leService PSE obtenait des budgets majorés enraison de sa structure provinciale, il s’est vu

ous faisons place dans ce numéro à lasuite des « actes » de la journée PSE qui

s’est tenue, le 20 juin dernier, à Frameries.L’exposé de clôture de Viviane Mahler, portantsur le marketing « jeunes » et la consomma-tion alimentaire, sera publié dans le prochainnuméro.

Le projet de service (atelier 2)A la Ville de Bruxelles, le Service PSE comptedeux implantations et a sous tutelle 59 éta-blissements scolaires (écoles maternelles,primaires, secondaires et d’enseignementspécialisé) regroupant environ 22.000 élèves...sans compter l’enseignement supérieur nonuniversitaire. Un « gros » service, donc, quicompte d’ailleurs 24 infirmières et 12 méde-cins. Et qui a une particularité de fonction-nement : à l’initiative de l’échevinat del’Instruction publique, le Service PréventionOrientation Santé a été mis en place pourassurer une étroite collaboration entre leService PSE, les cinq CPMS et le Centre deGuidance de la Ville. C’est ainsi que, depuis1996, une présence plus régulière des infir-mières dans les écoles (permanence hebdo-madaire) a été rendue possible grâce à lamise en commun des infirmières PSE et PMS.

Comment est né le projet de service ? Deuxgroupes de quatre personnes avaient parti-cipé à la formation organisée par la CroixRouge. Très vite est apparue la difficulté derestituer aux autres membres du service lesnotions abordées lors de ces journées de for-mation. La nécessité s’est alors fait sentir deprendre du temps pour réfléchir ensemble auxnotions fondamentales (notamment celle de« santé »), au sens du travail de promotion dela santé en milieu scolaire, à la cohérence desmissions et à la cohésion de l’équipe, et à lanécessité d’un cadre sécurisant pour gérer lesémotions que suscite un travail de plus en plusinterpellant sur le terrain.

Trois réunions ont été organisées – à l’exté-rieur du service : une condition pour pouvoirprendre un véritable temps d’arrêt! Au coursdes deux premières, qui ont porté sur les

Le Parc d’Aventures scientifiques (PASS) à Frameries

reportage sur un colloque (2)

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appliquer cette philosophie, l’équipe a choisises stratégies et ses méthodes; elle a pu béné-ficier du soutien méthodologique del’APES-ULg (Sophie Grignard). Des fiches« outils » ont ainsi été réalisées pour aider àconstruire les projets ; elles sont utilisées ounon en fonction des demandes des écoles.

Des fiches « partenariats » ont également étéétablies. Elles distinguent les partenaires régu-liers, qui sont engagés pleinement dans leprojet, participent à l’élaboration, à la mise enœuvre et au suivi de celui-ci et restent en rela-tion avec la structure scolaire ; les partenairesoccasionnels participent au projet mais pas àl’ensemble des actions ; enfin, il y a les res-sources auxquelles on peut faire appel pourdu matériel ou une aide ponctuelle de typeméthodologique, didactique, scientifique,administrative ou logistique. Mais cette clas-sification doit être nuancée car un partenairepeut être « régulier » pour une partie du pro-jet ou pour un temps déterminé ; certainspartenaires seront tantôt réguliers, tantôt occa-sionnels, tantôt ressources. Il importe doncpour l’école et l’enseignant de savoir exacte-ment ce qu’ils peuvent attendre de chaquepartenaire en termes de temps et d’action.

Pour cela, l’école doit préciser ce qu’elledemande et ce qu’elle espère obtenir, cequ’elle propose en retour et ce qu’elle peutattendre, quels sont l’objet et les objectifsdu projet, et ce qu’elle envisage si celui-cidevait être interrompu. De son côté, chaquepartenaire doit être clair sur ce qu’il peutoffrir (type d’aide ou d’action, matériel, sou-tien financier éventuel, durée de son aide,fréquence et lieu de ses actions) et sur ce qu’ilsouhaite en retour (rétribution éventuelle,publicité / médiatisation); il doit participerau suivi ou à l’évaluation, et avertir l’écoles’il désire aller plus loin que ce qui étaitconvenu. Ensemble, les parties impliquéesvont alors pouvoir définir la durée et le suivi

le mot de l’animatrice

Les projets de service présentés émanaientde centres particulièrement bien dotés enregard de nombreux autres, plus petits. Lesparticipants à l’atelier s’accordaient sur lapertinence de se construire un projet de ser-vice et de rassembler une équipe autour decelui-ci. Cependant, une certaine amertumes’est exprimée, principalement autour desmoyens donnés pour élaborer ce projet. Ilest particulièrement difficile de libérer dutemps pour se concerter et échanger enéquipe, sensibiliser les directions, soutenirla concertation au sein des écoles et être pré-sent auprès des enseignants, qui sont parfoisvite découragés. Si l’heure n’était pas au fata-lisme, les participants étaient désireux d’êtreentendus. Ils voulaient en effet pouvoirmener leur travail dans les meilleures condi-tions pour se situer dans une réelle approchede promotion de la santé.

Merci à Corinne Daune (Service PSE de la Province du

Luxembourg) pour ses diapos et, pour leurs textes, à

Fabienne Henry et Sabine Hoffman (Service PSE de la Ville

de Bruxelles) ainsi qu’à Patricia Thiebaut (animatrice,

CLPS de Bruxelles).

Les partenariats (atelier 3)Le Service PSE de la Province du Brabant wal-lon inscrit les partenariats au cœur de sonprojet de service. Cette stratégie a été miseen place pour répondre aux exigences dudécret et coordonner les projets santé dansles quelque 110 écoles sous tutelle. La philo-sophie du projet de service peut être résuméepar quelques formules clés : voir la santé demanière globale et favoriser l’instaurationd’un climat « santé » dans les écoles; travailleren concertation et en partenariat ; susciter laparticipation des élèves; combiner les apportsdes enseignants et ceux de l’équipe PSE. Pour

attribuer une cinquième mission en plus desquatre qu’il doit assurer en milieu scolaire :la promotion de la santé « grand public ».Sur ce plan, le service participe aux cam-pagnes de l’Observatoire de la Santé (p. ex.ostéoporose, diabète, MCV) et propose ponc-tuellement des informations à la populationsous forme d’articles de presse, de fascicules,d’affiches (p. ex. port du cartable, sessiond’examens, sports d’hiver).

Pour assurer la promotion de la santé àl’école, l’action du service comprend cinqvolets :ı Les projets de santé dans les écoles sont défi-

nis à moyen terme (un à deux ans) et en fonc-tion de la demande des établissements ; iln’y a donc pas deux projets identiques.

ı Les programmes de santé publique, parcontre, se définissent à long terme (deux àquatre ans), portent sur un problème constatéà grande échelle et visent de la mêmemanière l’ensemble des écoles sous tutelle.

ı Comme les programmes, les dossiers péda-gogiques se situent sur le long terme ettraitent une problématique de santépublique, mais ils ne s’adressent qu’auxécoles sous tutelle qui le désirent afin derespecter l’autonomie des enseignants.

ı La formation continuée est réalisée avecle CERES (Université de Liège); elle vise tantles agents PSE que les enseignants (jour-nées pédagogiques sur le concept d’écoleen santé, sur les dossiers pédagogiques,sur la promotion de la santé).

ı Enfin, les visites d’établissement se font surbase d’une grille d’analyse inspirée de celleque propose la Communauté française.

Exemple d’un programme de santé publique :l’hygiène bucco-dentaire. Parmi les objectifs :augmenter la fréquence des visites chez ledentiste dès la maternelle ; améliorer lesconnaissances sur la santé bucco-dentaire ;améliorer la qualité et la fréquence du bros-sage des dents. Pour cela, diverses actionssont entreprises, comme une tournée desécoles avec une expo interactive, l’améliora-tion des visites médicales et le relais vers lesdentistes, la sensibilisation d’un large publicprofessionnel (ONE, CPMS-CF, personnel dela petite enfance...), la promotion de l’eaucomme boisson officielle à l’école, la promo-tion d’une alimentation équilibrée par desanimations dans les écoles.

Exemple d’un dossier pédagogique : le tabac.Les objectifs : réduire le tabagisme chez lesjeunes, et donner les moyens aux jeunesfumeurs, ex-fumeurs et non-fumeurs d’amé-liorer leur qualité de vie. Les thèmes abordéssont la manipulation par l’industrie du tabac,le produit et ses effets, savoir-vivre et taba-gisme, le sevrage tabagique, la loi.

Le Parc d’Aventures scientifiques (PASS) à Frameries

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du projet (qui va le gérer, comment, au moyende quels indicateurs...), envisager les freinséventuels et la manière de les surmonter,rédiger une convention si des sommes d’ar-gent sont engagées, et préciser les questionsde droits s’il y a production, ainsi que lamarche à suivre lorsqu’une des parties sou-haite prendre contact avec un média.

On a donc affaire à une démarche très systé-matique. Une autre démarche de partenariatest mise en œuvre par le Service PSE com-munal de Couvin, en milieu rural. La premièreétape a consisté à analyser le décret, à s’ap-proprier celui-ci et à rechercher les corrélationsentre le décret de l’école et le décret PSE.Deuxième étape : le décret et surtout lanotion de « projet santé » sont présentés audirecteur et à son équipe éducative, car le pro-jet doit avant tout appartenir à l’école.Troisième étape : l’équipe éducative seconcerte pour élaborer le projet. Cette phaseest illustrée par l’exemple de l’école com-munale de Cul-des-Sarts.

Pour qu’un projet santé soit vivant, il doit :ı être réalisable au sein de l’école ;ı avoir une raison d’être dans le quotidien

de celle-ci ;ı être vécu agréablement, renforcer les

aspects positifs qui existent déjà ;ı être ressenti, en filigrane, au travers d’un

maximum d’activitésı rentrer dans les règles de vie (les « bonnes

habitudes ») de l’école.

En fonction de ces critères, c’est le thème dela sécurité qui a été retenu, avec l’objectif sui-vant : mettre en place des activités quipousseront l’élève à évoluer, à savoir faire deschoix en respectant sa sécurité (physique, psy-chologique, environnementale, sociale) etcelle des autres. Le projet lui-même repose surun partenariat où ont leur place tous lesadultes concernés par le milieu scolaire : lestaff pédagogique (enseignants, maîtres spé-ciaux, directeur), le pouvoir organisateur,l’équipe du CPMS, celle du Service PSE, despartenaires plus spécifiques en fonction duthème (animation, documents pédagogiques),les autres professionnels qui interviennent àl’école (ouvriers communaux, techniciennede surface, surveillante) ainsi que les parents.Il s’agit d’intervenir conjointement à diffé-rents niveaux : les aptitudes individuelles(savoirs, savoir être), le milieu de vie (p. ex.règlement, trousse de secours, entrées et sor-ties des élèves, hygiène des mains) et le niveaucommunautaire : sensibiliser les différentsacteurs tels que les animateurs de la maisonde jeunes, les travailleurs des services sociaux…

Prenant du recul par rapport à ce projet,l’équipe a réfléchi au travail en partenariat :

en principe tout le monde est d’accord. Mais,en pratique, si on est conscient de la situa-tion, les actions à mettre en place au quoti-dien sont difficiles à appliquer : les réflexes,les habitudes culturelles, les convictions per-sonnelles reviennent à la surface. On peuts’accorder pour affirmer que se laver les mainsest indispensable mais, au jour le jour, va-t-on prendre du temps, en donnera-t-on auxélèves, les encouragera-t-on ? Les moyensnécessaires (essuies, savons, éviers), qui impli-quent des choix budgétaires, seront-ilsréunis ? Les équipes éducatives seront-ellessoutenues et stimulées ? Le travail réalisé,son utilité seront-ils reconnus à l’intérieur del’école et cautionnés à l’extérieur ?... Pour réa-liser le projet et pour qu’il soit réellementexploité au sein de l’école, il est nécessaireque les différents partenaires y croient vrai-ment, l’intègrent dans leur travail, chacunselon sa place ou sa mission, et le concréti-sent au quotidien, en paroles et en actes.

A nouveau dans le Brabant wallon, mais cettefois dans l’enseignement supérieur, le ServicePSE libre a mené une recheche-action avecl’ASBL Univers Santé, qui développe des pro-jets à l’UCL. Le décret prévoit la mise sur piedd’un « point santé » au sein des écoles supé-rieures. L’objet de la recherche était de testerla mise en œuvre de cette disposition danstrois écoles supérieures. Pour cela, un par-tenariat étroit s’est établi avec l’InstitutCardijn (formation d’assistants sociaux) etles Ecoles normales catholiques de Louvain-la-Neuve et de Nivelles.

Au sein de chaque école, une équipe santé s’estcréée avec des étudiants, des professeurs, dupersonnel de l’école, le Service PSE, UniversSanté et d’autres partenaires extérieurs.Ensuite, une enquête qualitative (interviewsindividuelles) et une enquête quantitative ont

été menées auprès des étudiants des troisécoles. Sur base des résultats obtenus, chaqueécole a rédigé un pré-projet qui a été négociéà différents niveaux : équipe santé, conseild’école, assemblée générale des enseignants...L’enjeu étant que l’école s’approprie le projet.Ce cheminement a permis d’aboutir à trois programmes d’action. À l’Institut Cardijn, leprogramme s’articule autour du « point infosanté »; à l’Ecole normale de LLN, il a été inté-gré dans le cursus scolaire; à Nivelles, il s’articuleautour d’une « porte d’entrée » qui n’est quetrop familière aux étudiants : le stress

Quatre éléments sont particulièrement impor-tants dans cette démarche. D’abord, il s’agitd’un public bien spécifique : jeunes adultesmajeurs, les étudiants sont les premiers res-ponsables de leur santé ; il ne s’agit donc pasde les materner. Cependant, l’école leur donneun cadre de travail et parfois de vie (le kot);elle ne peut donc se désintéresser de leursanté. D’où l’idée de coresponsabilité : lesétudiants sont de vrais partenaires du projet.Deuxième élément : les principaux problèmesde santé qui ressortent de l’enquête sont lafatigue, le stress, le sommeil et l’alimenta-tion. L’équipe santé de chaque école a traduitcette analyse de besoins dans son programme(on le voit par exemple à Nivelles : les ensei-gnants remettent en question les échéancesqu’ils donnent aux étudiants). Troisième élé-ment : les points santé. Ce sont des lieuxd’écoute, de conseil et d’information qui, euxaussi, prennent des formes différentes. Al’Institut Cardijn, le point d’information, incon-tournable, se situe dans le hall d’entrée et,dans la continuité des visites médicales de 1re

année, un temps de permanence est ouvertà tous les étudiants. A l’Ecole normale de LLN,ce sont les valves qui sont utilisées pour lesinformations sur les actions en santé, tandisque les permanences sont assurées par

Le Parc d’Aventures scientifiques (PASS) à Frameries

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« Promouvoir la santé à l’école » est réalisé par le Service communautaire de promotion de la santé / Question Santé asbl, 72 rue du Viaduc, 1050 Bruxelles.Tél.: 02 512 41 74 – Fax : 02 512 54 36Courriel : [email protected] : www.questionsante.orgSecrétaire de rédaction : A. CherbonnierConseil de rédaction : Dr Ph. Demoulin, Dr F. Henry, Mme T. Mahy, M. M. Lejeune, Dr R. Lonfils, Dr R. Moriaux, Dr P. TrefoisMaquette : Muriel LogistLes articles non signés sont de la rédaction. Les articles signés n’engagent que leur auteur.Editeur responsable :Dr Ph. Demoulin, 44 boulevard Léopold II, 1080 Bruxelles.ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı

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avait précédemment fait l’expérience deconsultations inutiles après le dépistage sco-laire; l’enfant était déjà suivi par un spécialiste;les parents ne savaient pas où aller...

Les familles fréquentaient généralement desinstitutions ou des professionnels des soinsde santé : l’hôpital (14), le généraliste (12), ledentiste (12), l’ONE (11), le pédiatre (4). La moi-tié d’entre elles (7) fréquentaient égalementdes lieux de loisirs pour les enfants (ce quinuance fortement un des constats de départ).Sans surprise, les principales qualités appré-ciées chez les professionnels de santé sontles qualités relationnelles (citées 24 x) et lescompétences professionnelles (22 x). Sanssurprise non plus, les sources d’informationdes familles en matière de santé ou d’ensei-gnement comme de loisirs sont d’abord leréseau social informel ou réseau primaire (24x) puis le réseau social institué : services, pro-fessionnels (19 x).

La discussion de ces résultats (qui ne sontpas donnés ici intégralement) permet de serendre compte que :ı soit les parents estimaient qu’un suivi

n’était pas nécessaire (parce qu’ils ne per-cevaient pas le besoin ou ne faisaient pasconfiance au diagnostic du service PSE);

ı soit ils étaient conscients de la nécessitédu suivi mais ne savaient pas où s’adres-ser, avaient des priorités plus urgentes ourencontraient des problèmes d’accès auxservices (horaire, éloignement).

Que faire pour améliorer la situation ? Deuxgrandes pistes se dessinent. D’abord, pour

u départ de cette recherche menée parValérie Hubens dans le cadre de son

mémoire de licence en santé publique (orien-tation éducation/promotion santé), il y aplusieurs constats : dans les écoles à discri-mination positive, on dépiste davantage depathologies chez les enfants, les parents don-nent peu suite aux recommandations faitesà l’issue des bilans de santé, de nombreusesfamilles font face à de multiples problèmes,et les mamans connaissent mal les servicesd’aide de leur quartier. Pourquoi ce suivi n’est-il pas effectué et quelles solutions pourraientêtre apportées au problème ? Quelles sont lesinstitutions fréquentées par les familles, etquels sont les facteurs qui influencent cettefréquentation ? Et quelles sont les sourcesd’information des familles lorsqu’elles cher-chent à fréquenter de nouvelles institutions ?

Pour répondre à ces questions, des entretienssont effectués avec 14 familles sélectionnéesdans deux écoles à discrimination positive deSchaerbeek, sur base de deux critères : desproblèmes de vue et/ou d’audition ont étédépistés chez l’enfant et, deux mois après lavisite médicale, il n’y a pas eu de retour ducourrier du médecin consulté. Les résultatsmontrent que 6 familles ont bien fait ladémarche attendue (ce qui relativise l’hypo-thèse selon laquelle absence de courrier =absence de suivi). Chez les 8 autres, les recom-mandations n’ont pas été suivies, pour desraisons très diverses telles que les suivantes :l’enfant ne s’est pas plaint ; les parents ontestimé que la démarche n’était pas néces-saire ; le test de la vue avait été effectué sanslunettes alors que l’enfant en portait; la famille

l’équipe PSE, qui commence à avoir un vraivisage dans l’école. Enfin, à l’Ecole normalede Nivelles, les permanences du point santése tiennent dans les locaux du Service PSE,qui se trouvent à 5 minutes de là.

Cette dynamique n’a été possible que grâceau quatrième élément : la solidité du parte-nariat entre le Service PSE – avec ses atouts,mais aussi ses hésitations, ses difficultés –,Univers Santé – qui apportait une indispen-sable impulsion, ses compétences et son aideméthodologique – et les trois écoles, qui ontmarqué un intérêt très important pour leprojet, dégagé du temps, des espaces et dupersonnel pour y participer activement.

le mot de l’animatrice

Dans les échanges, les participants ont évo-qué leurs situations concrètes et leursquestionnements, laissant apparaître lesdifférences importantes entre les services.Ces différences, qui sont liées aux réseauxet aux types d’enseignement, aux spécifi-cités du public scolaire, à la taille de l’équipePSE, etc., conditionnent les possibilités detravail et de projets des équipes et peuventdécourager ceux et celles qui vivent desréalités plus difficiles.En s’exprimant, les participants ont faitsentir que le changement de perspective

et de culture de travail lié au décret de 2002met du temps à s’installer. Des rencontres,des échanges et partages d’expériencessont à encourager pour que chacun puisses’approprier cette optique de promotionde la santé et en devenir « ambassadeur »dans les écoles.

Merci à Lise Maskens (Service PSE de la Province du Brabant

wallon) pour ses diapos et, pour leurs textes, à Marie-

Hélène Jacques (Service PSE de Couvin), Anne-Catherine

Jacquet (Service PSE libre de Wavre) et Marie-Noëlle Paris

(animatrice, CLPS du Brabant wallon).

A

le non-suivi des recommandations medicalesa l’issue des bilans de sante scolaires

analyse et pistes d’amelioration

orienter les familles, le service PSE devrait sepositionner comme source d’informationpour celles-ci (p. ex. création d’un bottin socialavec leur participation). Ensuite, des parte-nariats pourraient s’établir autour d’un projetavec l’ONE et, au cas par cas, avec les autresinstitutions du réseau social formel ainsiqu’avec le réseau primaire des familles. Dansles deux cas, l’importance accordée par celles-ci aux qualités relationnelles comme auxcompétences professionnelles implique quele service PSE recherche la proximité, la ren-contre interpersonnelle, afin de faire prendreconscience aux parents de l’importance d’unsuivi médical et de rechercher des solutionsen cas de « blocage » dans leurs démarches.