Le décrochage, facteur de risque pour devenir NEET

Quatre grandes caractéristiques des décrocheurs peuvent être mises en évidence : leur sexe, le milieu socio-professionnel de leurs parents, leur origine, et le niveau scolaire atteint au moment du décrochage.

Quelles sont les caractéristiques des décrocheurs?

Le décrochage, facteur de risque pour devenir NEET

LES DÉCROCHEURS SONT EN MAJORITÉ DES HOMMES

En 2010 en France (métropole et DOM-TOM), parmi la population des jeunes de 15 à 24 ans ni scolarisés, ni diplômés (soit 747 669 jeunes) : • 58% sont des hommes, soit 433 068 • 42% sont des femmes, soit 314 601

De plus, une étude basée sur l’enquête Formation et Qualification professionnelle de 2003 (réalisée sur un échantillon de 40 000 personnes) estime que, toutes choses étant égales par ailleurs, les hommes ont 1,33 fois plus de risques de décrocher que les femmes (analyse sur l’ensemble des sortants après 1990).

LES ENFANTS D’OUVRIERS DÉCROCHENT PLUS QUE LES ENFANTS DE CADRES

Sur les années 2009-2011, parmi les enfants d’ouvriers qui sont sortis du système scolaire, 20,3% sont sortis sans diplôme (moyenne annuelle), contre 6,8% pour les enfants de cadre.

HOMMESFEMMES

42% 58%

ENFANTSD’OUVRIERS

ENFANTSDE CADRES

20,3%

15,8%

6,8%

ENSEMBLE

Le décrochage, facteur de risque pour devenir NEET

LES JEUNES ISSUS DE L’IMMIGRATION ONT PLUS DE RISQUES DE SORTIR DU SYSTÈME SCOLAIRE SANS DIPLÔME QUE LES JEUNES D’ORIGINE FRANÇAISE

Parmi les jeunes d’origine étrangère1 sortis du système éducatif en 2004, 31,2 % n’ont obtenu aucun diplôme, contre 16 % des jeunes d’origine française.  

De plus, pour la même année de sortie et toutes choses étant égales par ailleurs, les jeunes d’origine étrangère (Maghreb, Afrique Subsaharienne, Turquie, « autres », mixtes2) avaient une moins forte probabilité d’être diplômés du secondaire que les jeunes d’origine française. Seuls les jeunes d’origine portugaise ont (toutes choses égales par ailleurs), une probabilité d’être diplômés du secondaire similaire à celle des jeunes d’origine française.

L’enquête « Génération 2004 » menée par le CEREQ concerne un échantillon représentatif de 33 655 jeunes sortis du système scolaire en 2004. L’enquête est conduite 3 ans après la sortie, soit en 2007.

Des enquêtes « Génération 2007 » et « Génération 2010 » ont été conduites depuis, mais n’ont pas donné lieu à une publication concernant les jeunes issus de l’immigration. Nous ne disposons donc pas de données plus récentes.

• L’enquête Trajectoires et Origines de 2008 concerne les enfants d’immigrés3 ayant entre 20 et 35 ans et compare spécifiquement les situations des hommes et celles des femmes. La population considérée est différente mais les résultats sont similaires : les enfants d’immigrés ont dans l’ensemble plus de risques de décrocher que les jeunes d’origine française, toutes choses étant égales par ailleurs. La situation est particulièrement frappante pour les jeunes femmes turques qui ont, toutes choses étant égales par ailleurs, 5,7 fois plus de risques de n’avoir aucun diplôme que les jeunes femmes ni immigrées ni enfant d’immigrés.

• L’étude basée sur l’enquête Formation et Qualification professionnelle de 2003 estime que, toutes choses étant égales par ailleurs, les enfants français ayant un parent français ont 1,64 fois plus de risques de décrocher que les enfants français nés de deux parents français. Les jeunes étrangers, eux, ont 1,97 fois plus de risques de décrocher que les enfants français nés de parents français (analyse sur l’ensemble des sortants depuis 1990).

GLOSSAIRE1 JEUNES D’ORIGINE ÉTRANGÈRE : JEUNES NÉS EN FRANCE DE PARENTS IMMIGRÉS NÉS À L’ÉTRANGER (MAGHREB, PORTUGAL, AFRIQUE SUBSAHARIENNE, TURQUIE OU

ASIE). IL S’AGIT DONC DE JEUNES IMMIGRÉS DITS DE « SECONDE GÉNÉRATION »

2 MIXTES : JEUNES DONT L’UN DES PARENTS EST IMMIGRÉ ET L’AUTRE NÉ EN FRANCE

3 ENFANTS D’IMMIGRÉS : - ENFANTS NÉS EN FRANCE D’AU MOINS UN PARENT IMMIGRÉ - LES ENFANTS MIGRANTS D’ORIGINE ÉTRANGÈRE QUI SONT NÉS À L’ÉTRANGER DE PARENTS NON FRANÇAIS AYANT EFFECTUÉ AU MOINS UNE ANNÉE

DE SCOLARITÉ PRIMAIRE EN FRANCE

Existe-t-il d’autres données concernant les jeunes issus de l’immigration?

D’où vient ce chiffre ?

Le décrochage, facteur de risque pour devenir NEET

En 2011, 611 000 jeunes de 20 à 24 ans étaient sortis de l’enseignement secondaire sans diplôme en France métropolitaine.

Parmi ces jeunes, • Près des deux tiers étaient en 1ère ou 2ème année de BEP ou CAP (c’est-à-dire en lycée professionnel)

ou au collège lorsqu’ils ont décroché

• Près d’un quart avait atteint une classe de terminale générale, technologique ou professionnelle.

Les données chiffrées concernant les hommes et les femmes ne sont pas disponibles.

Cependant, selon nos estimations, en 2010 en France métropolitaine, 70% des jeunes hommes de 20 à 24 ans non diplômés et sortis du système scolaire sont sortis de formation initiale soit en première ou deuxième année de BEP ou de CAP, soit au collège.

Seules 50% des jeunes femmes « décrocheuses » sont sorties dans ces classes, les autres ayant atteint une classe de seconde ou de première générale ou technologique, ou de terminale professionnelle, générale ou technologique.

EN QUELLE CLASSE ÉTAIENT LES DÉCROCHEURS AU MOMENT DE LEUR SORTIE DU SYSTÈME SCOLAIRE ?

25%Classe deTerminale

26%Deuxième annéede BEP ou CAP

40%Collège ou 1èrede BEP ou CAP

10%Classe de2nde ou 1ère

Classe deTerminale

2nde

ou 1ère

Deuxièmeannée de BEP

ou CAP

Collège ou1ère de BEPou CAP

HOM

MES

FEM

MES

Les garçons et les filles décrochent-ils dans les mêmes classes?

Le décrochage, facteur de risque pour devenir NEET

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SOURCES• INSEE, POPULATION NON SCOLARISÉE DE 15 ANS OU PLUS PAR SEXE, ÂGE, ET DIPLÔME LE PLUS ÉLEVÉ, 2010

• INSEE, L’ÉCOLE ET SES SORTANTS, ÉDITIONS 2011 ET 2013

• CEREQ, PARCOURS DE FORMATION ET INSERTION DES JEUNES ISSUS DE L’IMMIGRATION

• DOSSIER INSEE, LES ENFANTS D’IMMIGRÉS ONT DES PARCOURS SCOLAIRES DIFFÉRENCIÉS SELON LEUR ORIGINE MIGRATOIRE, 2012

• EDUCATION NATIONALE, L’ÉTAT DE L’ÉCOLE EN 2013

• DEPP, SORTIR SANS DIPLÔME DU SYSTÈME ÉDUCATIF : UNE NOUVELLE APPROCHE DES DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONOMIQUES, 2010

• INED-INSEE, TRAJECTOIRES ET ORIGINES, ENQUÊTE SUR LA DIVERSITÉ DES POPULATIONS EN FRANCE, 2010

• INSEE, SORTIES PRÉCOCES, 2011

L’étude basée sur l’enquête Formation et Qualification professionnelle de 2003 révèle également que, toutes choses étant égales par ailleurs :

• les jeunes scolarisés dans le public ont 1,32 fois plus de risques de décrocher que les jeunes scolarisés dans le privé.

• les jeunes dont les parents habitent dans une zone où le taux de chômage est élevé ont 1,3 fois plus de risques de décrocher que ceux dont les parents habitent une zone dans laquelle le taux de chômage se situe dans la moyenne nationale.

• les jeunes qui vivent avec leur mère (sans leur père) ont 1,33 fois plus de risques de décrocher que les jeunes qui vivent avec leur deux parents.

• les jeunes dont la mère est au chômage ont 1,57 fois plus de risques de décrocher que les jeunes dont la mère travaille.