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WADJDA : DE LA DÉPENDANCE DE LA MÈRE À L’AFFRANCHISSEMENT DE LA FILLE par Marwa Lovera, Mariem Bel Haj Ali, Anne-Sophie Destombes 1ère S, Lycée Montgrand W adjda de Haifaa El Mansour est le premier film saoudien. Il raconte l’histoire d’une adolescente de 12 ans, Wadjda, qui habite avec sa mère et son père dans une banlieue de Ryadh. C’est une jeune fille pleine d’espoir et de vie qui ne rêve que d’une seule chose : s’acheter un vélo pour défier son ami Abdallah. Or il se trouve que les filles n’ont pas le droit de faire du vélo. A travers ce film, Haifaa El Mansour aborde la condition des femmes qui, dans son pays, dépendant des hommes. En effet, la mère de Wadjda est obligée de faire appel à un chauffeur de taxi, qui vient la chercher chez elle, pour se rendre à son travail. Par ailleurs, tout ce qu’elle entreprend a pour but faire plaisir à son mari, de le séduire. Par exemple, elle décide de se rendre au centre commercial pour choisir une robe qu’elle avait l’intention de porter à l’occasion de ce qui était supposé être le mariage de son beau- frère, une seule question lui passe par la tête et qu’elle adresse à sa fille : « Tu penses qu’elle va plaire à ton père ? ». Wadjda, quant à elle, elle brave avec obstination l’interdit qui est sans cesse rappelé par sa propre mère : « Depuis quand les filles font du vélo ? ». Elle ne se soumet pas aux normes sociales. Son amitié avec Abdallah, son voisin et compagnon de jeu, le montre aussi : il n’hésite pas à lui apprendre à conduire et à lui prêter son vélo en cachette pour lui faire plaisir, d’autant plus qu’il est un peu amoureux d’elle, comme peut l’être un enfant de son âge de sa compagne de jeu. Wadjda, consciente de l’ascendant qu’elle a sur lui, envisage de faire une compétition lorsqu’elle aura acquis son vélo, en lui assurant qu’elle la remportera. Avec le défi qu’elle lui lance, on s’éloigne du modèle de sa mère et on s’achemine vers l’égalité, voire l’inversion des rôles entre les hommes et femmes. Est-ce une manière de suggérer que la réalisatrice place ses espoirs entre les mains cette jeunesse qui se permet de ne pas se plier aux normes sociales ? SAMEDI 1 ER JUIN 2013 DES LYCÉENS Quotidien des Lycéens des Rencontres internationales des cinémas arabes Marseille 28 mai-2 juin Ont contribué à ce numéro : Marwa Lovera, Mariem Bel Haj Ali, Anne-Sophie Destombes, Coralie Mampinga et Fatima Doghmane dans le cadre des Ateliers d’écriture organisés par les Rencontres [email protected] www.aflam.fr www.lesrencontresdaflam.fr

Quotidien des jeunes #3Rencontres Internationales des Cinémas Arabes - Marseille

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Les Rencontres Internationales des Cinémas Arabes, organisées par Aflam en coproduction avec Marseille-Provence 2013 se déroulent à Marseille du 28 mai au 2 juin 2013. Elles s’articulent autour de cinq sections thématiques.

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WADJDA : DE LA DÉPENDANCE DE LA MÈRE À L’AFFRANCHISSEMENT DE LA FILLEpar Marwa Lovera, Mariem Bel Haj Ali, Anne-Sophie Destombes1ère S, Lycée Montgrand

Wadjda de Haifaa El Mansour est le premier filmsaoudien. Il raconte l’histoire d’une adolescente

de 12 ans, Wadjda, qui habite avec sa mère et son pèredans une banlieue de Ryadh. C’est une jeune fille pleined’espoir et de vie qui ne rêve que d’une seule chose :s’acheter un vélo pour défier son ami Abdallah. Or ilse trouve que les filles n’ont pas le droit de faire duvélo.A travers ce film, Haifaa El Mansour aborde lacondition des femmes qui, dans son pays, dépendantdes hommes. En effet, la mère de Wadjda est obligéede faire appel à un chauffeur de taxi, qui vient lachercher chez elle, pour se rendre à son travail. Parailleurs, tout ce qu’elle entreprend a pour but faireplaisir à son mari, de le séduire. Par exemple, elledécide de se rendre au centre commercial pour choisirune robe qu’elle avait l’intention de porter à l’occasionde ce qui était supposé être le mariage de son beau-frère, une seule question lui passe par la tête et qu’elleadresse à sa fille : « Tu penses qu’elle va plaire à tonpère ? ». Wadjda, quant à elle, elle brave avecobstination l’interdit qui est sans cesse rappelé par sapropre mère : « Depuis quand les filles font du vélo ?». Elle ne se soumet pas aux normes sociales. Sonamitié avec Abdallah, son voisin et compagnon de jeu,le montre aussi : il n’hésite pas à lui apprendre à

conduire et à lui prêter son vélo en cachette pour luifaire plaisir, d’autant plus qu’il est un peu amoureuxd’elle, comme peut l’être un enfant de son âge de sacompagne de jeu. Wadjda, consciente de l’ascendantqu’elle a sur lui, envisage de faire une compétitionlorsqu’elle aura acquis son vélo, en lui assurant qu’ellela remportera. Avec le défi qu’elle lui lance, ons’éloigne du modèle de sa mère et on s’achemine versl’égalité, voire l’inversion des rôles entre les hommeset femmes. Est-ce une manière de suggérer que laréalisatrice place ses espoirs entre les mains cettejeunesse qui se permet de ne pas se plier aux normessociales ?

SAMEDI 1ER JUIN 2013DES LYCÉENS

Quotidien des Lycéens des Rencontres internationales des cinémas arabes Marseille 28 mai-2 juinOnt contribué à ce numéro : Marwa Lovera, Mariem Bel Haj Ali, Anne-Sophie Destombes, Coralie Mampinga et Fatima Doghmane

dans le cadre des Ateliers d’écriture organisés par les [email protected] www.aflam.fr www.lesrencontresdaflam.fr

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ROUND TRIP DE MEYAR AL-ROUMIUN VOYAGE INITIATIQUEpar Coralie Mampinga Et Fatima Doghmane, 1ère L, Lycée Victor Hugo

Round Trip est un film du cinéaste syrien Meyar AlRoumi sorti en 2012. Les thèmes abordés sont :

l’amour et le voyage initiatique. Ce qui nous a marquéesdans ce film, c’est la distance, qui tient une place impor-tante. Ce film suggère donc une réflexion sur l’engagementamoureux. En effet, nous constatons qu’un fossé se creuse entre lesdeux personnages. Au début de l’histoire ils semblent très

amoureux et partagent une grande complicité, ils éprou-vent un désir fort l’un pour l’autre mais au fil de l’histoireleur amour est mis à l’épreuve ; il se dégrade. Le voyagequi était supposé renforcer leur amour les a éloignés l’unde l’autre. Tout au long de leur voyage initiatique ils se dé-couvrent et se transforment. L’essentiel est exprimé par lescorps et par les gestes aussi bien dans la première partieque dans la deuxième. Au cours de leur trajet qui les mènede la Syrie vers l’Iran, cette forte complicité qui les unitse voit à travers leurs moments d’intimité et les jeux de re-gards soulignent le désir qu’ils éprouvent l’un pour l’au-tre.Dans la deuxième partie en revanche, nous pouvons voirune distance qui s’est creusée entre les deux protagonistes.C’est le manque de communication qui nous montre unefroideur nouvelle dans leurs rapports, essentiellement dela part de la fille. Elle se comporte d’une manière diffé-rente comme si l’Iran l’avait changée, lui avait fait prendre

conscience d’une certaine réalité. Les mœurs en Iran sontdifférentes de celles de Damas. Les contraintes se font plussentir en Iran même si ce ne sont pas des contraintes im-posées.La perception de l’amour est évoquée différemment selonles deux personnages. Pour Soheir, le fait qu’ils ne soientpas mariés n’a rien d’anormal car selon elle une fille peutfréquenter un homme sans pour autant l’épouser. Quand

elle essaye d’évoquer le sujet avec Walid celui-ci est trèssurpris d’apprendre que sa sœur a une relation amoureusehors mariage. Pour lui sa sœur ne peut fréquenter unhomme sans l’avoir épousé au préalable et on a donc af-faire à une contradiction car il se permet ce qu’il n’envi-sage pas pour sa sœur.Cela explique donc en partie la distance naissante entreWalid et Soheir. Leur divergence d’opinion est à l’originede la fêlure au sein du couple. Lors de leur visite du musée,on peut constater qu’ils sont filmés séparément. A un mo-ment donné, la jeune femme pleure et on pourrait supposerque cela est dû à l’impact de la conversation qu’ils ont euedans la chambre. L’élan est interrompu : l’euphorie de l’al-ler a disparu au retour. En définitive, la distance géographique dans le film cor-respond à une exploration de la distance psychologique. Vendredi 31 mai, cinéma Les Variétés, salle 2, 14hDimanche 2 juin, cinéma Les Variétés, salle 1, 17h

Projection de RENGAINE de Rachid Djaïdani aujourd’hui à 11 h à la Villa Méditerranée se fera en présence de l’acteur SLIMANE DAZI