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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A20 L’hémorragie d’un adénome hépatocellulaire : est-ce une complication ou un mode de guérison ? Analyse sur 56 adénomes hémorragiques FANJANDRAINY RASOAHERINOMENJANAHARY (1), SAFI DOKMAK (1), BÉATRICE AUSSILHOU (1), OLIVIER FARGES (1), ALAIN SAUVANET (1), VALÉRIE VILGRAIN (2), VALÉRIE PARADIS (3), JACQUES BELGHITI (1) (1) Hôpital Beaujon, Chirurgie hépatobiliaire et pancréatique, Clichy, France ; (2) Hôpital Beaujon, Service de radiologie, Clichy, France ; (3) Hôpital Beaujon, Service d’anatomopathologie, Clichy, France. Contact : Hôpital Beaujon, Chirurgie hépato-biliaire et pancréatique, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France. E-mail : [email protected] But. – Évaluer les résultats mono centriques d’une série des adé- nomes. Hépatocellulaires hémorragiques (AHCH). Matériel et méthodes. – Entre 1990-2014, parmi les 263 AHC pris en charge, 56 (21 %) se sont compliqués d’hémorragie dont 2/29 (7 %) chez l’homme et 54/234 (23 %) chez les femmesOnt été étudiées les données cliniques, radiologiques (adénome sous capsulaire : < 2 cm de la capsule), opératoires, histologiques et la surveillance à long terme des AHCH non opérés. L’embolisation artérielle a été pro- posée par nécessité ou de principe. Résultats. – L’âge moyen était 39 (20-61) ans, un BMI (kg/m²) moyen à 25,3 (16-36). La principale présentation était la douleur brutale (52/56 = 93 %). Une transfusion chez 10 (18 %). La taille moyenne était de 87 mm (35-150) et 5 étaient < à 5 cm. L’adénome était localisé au FD (65 %), FG (28 %), le segment I (7 %), sous capsu- laire (76 %), intra-parenchymateux (12 %) et pédiculé (12 %). l’hématome était intra tumorale (100 %), souscapsulaire (43 %) et intrapéritonéale (10 %). L’hémorragie était uniquement intra tumo- rale chez les adénomes < 5 cm. Parmi les 56 malades, 30 (54 %) ont été embolisés, 6 opérés en urgence et 7 (13 %) n’ont pas été opérés mais embolisés. Une nécrose complète a été observée chez 17 (30 %). Deux adénomes dégénérées (4 % ; 1 homme et 1 femme). Chez les non opérés et après un suivi de 18 (3-45) mois, pas de récidive de l’hémorragie, une nécrose radiologique complète (3), une régres- sion (2) ou stabilité (2). Conclusion. – L’hémorragie de l’AHC est le plus souvent non grave et entraine une nécrose complète spontanée ou aidée de l’adénome dans presque un tiers des cas. Devant un adénome hémorragique, on préconise une embolisation de principe et une attitude non chirurgicale surtout si l’adénome n’est plus visible. Radiofréquence par célioscopie du carcinome hépatocellulaire non resécable : évolution de la technique et résultats à long terme ROBERTO SANTAMBROGIO (1), MARA COSTA (2), MATTEO BARABINO (1), LEONARDO CENTONZE (1), NICOLO MARIANI (1), ENRICO OPOCHER (1) (1) A.O. San Paolo, Università degli Studi di Milano, Chirurgia Epato- bili-pancreatica e Digestiva, Milan, Italie ; (2) Hôpital Henri-Mondor, Université Paris-Est, Chirurgie digestive et de transplantation du foie, UPEC, Créteil, France. Contact : A.O. San Paolo, Università degli studi di Milano, Chirurgia epato-bili-pancreatica e digestiva, Via A. di Rudini, 8, 20142 Milan, Italie. E-mail : [email protected] Objectif. – Évaluer l’impact de la radiofréquence coelioscopique (CRF) dans le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) qui n’est ni resécable ni accessible à la radiofréquence par voie percu- tanée. Méthodes. – Quatre cent vingt-six (426) patients avec CHC sur cir- rhose ont été soumis à la CRF. Les critères d’inclusion étaient au moins l’un parmi les suivants : insuffisance grave des tests de coa- gulation, lésions multiples, lésions superficielles péri-hilaires ou adjacentes aux structures viscérales, lésions profondes qui ne sont pas accessibles par voie percutanée. Une occlusion vasculaire intra- hépatique sélective (OVIHS) a été utilisée chez 76 patients depuis 2005 et la technologie micro-ondes (MW) chez 104 patients depuis 2009. Résultats. – Une complication IIIb Clavien est survenue chez 5 patients (1,3 %). Pour le stade BCLC A (406 patients), une ablation complète de la lésion a été obtenue chez 375 patients (92,8 %), dont 91 % après MW et 100 % après OVIHS. Au cours du suivi (suivi moyen : 32,1+30 mois), 252 patients (62 %) ont eu de nouvelles lésions malignes, dont 46 % après MW et 65 % après OVIHS. Le taux de réci- dives locales a été de 29 %, dont 29 % après MW et 20 % après OVIHS. La survie actuarielle à 5 ans après CRF était de 35 % (BCLC A1 : 49 %). Conclusion. – La CRF des CHC est une technique sûre et efficace qui permet le traitement de lésions non accessibles par voie percu- tanée, avec un taux de morbidité faible. Impact de la voie d’administration de l’oxaliplatine : intra-artérielle hépatique ou systémique sur les taux de réponse histologique complète et de lésions au foie non tumoral MARC-ANTOINE ALLARD (1), MYLÈNE SEBAGH (2), GAËLLE BAILLIE (4), PEGGY DARTIGUES (3), ÉRIC VIBERT (1), DOMINIQUE ELIAS (4), RENÉ ADAM (1), DIANE GOERE (4), ANTONIO SA CUNHA (1) (1) Hôpital Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, Villejuif, France ; (2) Hôpital Paul-Brousse, Anatomopathologie, Villejuif, France ; (3) Institut Gustave-Roussy, Anatomopathologie, Villejuif, France ; (4) Institut Gustave-Roussy, Chirurgie, Villejuif, France. Contact : Hôpital Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, 14, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France. E-mail : [email protected] Objectif. – Comparer les taux de réponse histologique complète (RHC) et de lésions sévères liés à l’oxaliplatine (LOx) selon la moda- lité d’administration de l’oxaliplatine : intra-artérielle hépatique (IAH) ou systémique chez des patients porteurs de métastases hépatiques colorectales (MHCR). Méthodes. – Tous patients porteurs de MHCR initialement non résé- cables, secondairement réséqués dans deux centres après au moins 6 cycles d’oxaliplatine administrés par voie systemique (n = 50) exclusive, ou par voie IAH exclusive (N = 18) entre 2004 et 2010 ont été inclus. Résultats. – Une RHC était plus fréquente après un traitement IAH (33 % vs 10 %, p = 0,03). Les LOx ont été observées plus souvent dans le groupe IAH comparé au groupe systémique (66 % vs 20 % ; p < 0,001). L’analyse multivariée a identifié la voie IAH (RR 14,85 [3,92 – 69,38]) et un âge > 65 ans (RR 7,68 [1,88 – 36,69]) comme les deux facteurs indépendants de LOx. La voie HAI était le seul fac- teur indépendant de RHC en analyse multivariée (RR 4,17 [1,05- 17,45]). La survie globale et celle sans récidive à 5 ans étaient comparables dans les deux groupes. La présence de LOx n’avait pas d’impact sur la survie globale et sans récidive au contraire de la RHC associée à une meilleure survie globale (p = 0,02) et sans réci- dive (p = 0,002). Conclusion. – La chimiothérapie IAH à base d’oxaliplatine augmente les chances de RHC au prix d’un taux plus élevé de LOx. Une évalua- tion précise de la fonction hépatique préopératoire est recom- mandée.

Radiofréquence par célioscopie du carcinome hépatocellulaire non resécable : évolution de la technique et résultats à long terme

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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35A20

L’hémorragie d’un adénome hépatocellulaire : est-ce une complication ou un mode de guérison ? Analyse sur 56 adénomes hémorragiquesFANJANDRAINY RASOAHERINOMENJANAHARY (1), SAFI DOKMAK (1), BÉATRICE AUSSILHOU (1), OLIVIER FARGES (1), ALAIN SAUVANET (1),

VALÉRIE VILGRAIN (2), VALÉRIE PARADIS (3), JACQUES BELGHITI (1)

(1) Hôpital Beaujon, Chirurgie hépatobiliaire et pancréatique, Clichy, France ; (2) Hôpital Beaujon, Service de radiologie, Clichy, France ; (3) Hôpital Beaujon, Service d’anatomopathologie, Clichy, France.

Contact : Hôpital Beaujon, Chirurgie hépato-biliaire et pancréatique, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.E-mail : [email protected]

But. – Évaluer les résultats mono centriques d’une série des adé-nomes. Hépatocellulaires hémorragiques (AHCH).

Matériel et méthodes. – Entre 1990-2014, parmi les 263 AHC pris encharge, 56 (21 %) se sont compliqués d’hémorragie dont 2/29 (7 %)

chez l’homme et 54/234 (23 %) chez les femmesOnt été étudiées lesdonnées cliniques, radiologiques (adénome sous capsulaire : < 2 cmde la capsule), opératoires, histologiques et la surveillance à long

terme des AHCH non opérés. L’embolisation artérielle a été pro-posée par nécessité ou de principe.

Résultats. – L’âge moyen était 39 (20-61) ans, un BMI (kg/m²)moyen à 25,3 (16-36). La principale présentation était la douleur

brutale (52/56 = 93 %). Une transfusion chez 10 (18 %). La taillemoyenne était de 87 mm (35-150) et 5 étaient < à 5 cm. L’adénomeétait localisé au FD (65 %), FG (28 %), le segment I (7 %), sous capsu-

laire (76 %), intra-parenchymateux (12 %) et pédiculé (12 %).l’hématome était intra tumorale (100 %), souscapsulaire (43 %) etintrapéritonéale (10 %). L’hémorragie était uniquement intra tumo-

rale chez les adénomes < 5 cm. Parmi les 56 malades, 30 (54 %) ontété embolisés, 6 opérés en urgence et 7 (13 %) n’ont pas été opérésmais embolisés. Une nécrose complète a été observée chez 17 (30 %).

Deux adénomes dégénérées (4 % ; 1 homme et 1 femme). Chez lesnon opérés et après un suivi de 18 (3-45) mois, pas de récidive del’hémorragie, une nécrose radiologique complète (3), une régres-

sion (2) ou stabilité (2).

Conclusion. – L’hémorragie de l’AHC est le plus souvent non grave etentraine une nécrose complète spontanée ou aidée de l’adénomedans presque un tiers des cas. Devant un adénome hémorragique,

on préconise une embolisation de principe et une attitude nonchirurgicale surtout si l’adénome n’est plus visible.

Radiofréquence par célioscopie du carcinome hépatocellulaire non resécable : évolution de la technique et résultats à long termeROBERTO SANTAMBROGIO (1), MARA COSTA (2), MATTEO

BARABINO (1), LEONARDO CENTONZE (1), NICOLO MARIANI (1), ENRICO OPOCHER (1)

(1) A.O. San Paolo, Università degli Studi di Milano, Chirurgia Epato-bili-pancreatica e Digestiva, Milan, Italie ; (2) Hôpital Henri-Mondor, Université Paris-Est, Chirurgie digestive et de transplantation du foie, UPEC, Créteil, France.

Contact : A.O. San Paolo, Università degli studi di Milano, Chirurgia epato-bili-pancreatica e digestiva, Via A. di Rudini, 8, 20142 Milan, Italie.E-mail : [email protected]

Objectif. – Évaluer l’impact de la radiofréquence coelioscopique(CRF) dans le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) quin’est ni resécable ni accessible à la radiofréquence par voie percu-

tanée.

Méthodes. – Quatre cent vingt-six (426) patients avec CHC sur cir-

rhose ont été soumis à la CRF. Les critères d’inclusion étaient aumoins l’un parmi les suivants : insuffisance grave des tests de coa-gulation, lésions multiples, lésions superficielles péri-hilaires ou

adjacentes aux structures viscérales, lésions profondes qui ne sontpas accessibles par voie percutanée. Une occlusion vasculaire intra-hépatique sélective (OVIHS) a été utilisée chez 76 patients depuis

2005 et la technologie micro-ondes (MW) chez 104 patients depuis2009.

Résultats. – Une complication IIIb Clavien est survenue chez 5 patients(1,3 %). Pour le stade BCLC A (406 patients), une ablation complète

de la lésion a été obtenue chez 375 patients (92,8 %), dont 91 %après MW et 100 % après OVIHS. Au cours du suivi (suivi moyen :32,1+30 mois), 252 patients (62 %) ont eu de nouvelles lésions

malignes, dont 46 % après MW et 65 % après OVIHS. Le taux de réci-dives locales a été de 29 %, dont 29 % après MW et 20 % aprèsOVIHS. La survie actuarielle à 5 ans après CRF était de 35 % (BCLC

A1 : 49 %).

Conclusion. – La CRF des CHC est une technique sûre et efficace quipermet le traitement de lésions non accessibles par voie percu-

tanée, avec un taux de morbidité faible.

Impact de la voie d’administration de l’oxaliplatine : intra-artérielle hépatique ou systémique sur les taux de réponse histologique complète et de lésions au foie non tumoralMARC-ANTOINE ALLARD (1), MYLÈNE SEBAGH (2), GAËLLE BAILLIE (4),

PEGGY DARTIGUES (3), ÉRIC VIBERT (1), DOMINIQUE ELIAS (4), RENÉ ADAM (1), DIANE GOERE (4), ANTONIO SA CUNHA (1)

(1) Hôpital Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, Villejuif, France ; (2) Hôpital Paul-Brousse, Anatomopathologie, Villejuif, France ; (3) Institut Gustave-Roussy, Anatomopathologie, Villejuif, France ; (4) Institut Gustave-Roussy, Chirurgie, Villejuif, France.

Contact : Hôpital Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, 14, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.E-mail : [email protected]

Objectif. – Comparer les taux de réponse histologique complète(RHC) et de lésions sévères liés à l’oxaliplatine (LOx) selon la moda-

lité d’administration de l’oxaliplatine : intra-artérielle hépatique(IAH) ou systémique chez des patients porteurs de métastaseshépatiques colorectales (MHCR).

Méthodes. – Tous patients porteurs de MHCR initialement non résé-cables, secondairement réséqués dans deux centres après au moins6 cycles d’oxaliplatine administrés par voie systemique (n = 50)

exclusive, ou par voie IAH exclusive (N = 18) entre 2004 et 2010 ontété inclus.

Résultats. – Une RHC était plus fréquente après un traitement IAH(33 % vs 10 %, p = 0,03). Les LOx ont été observées plus souvent dans

le groupe IAH comparé au groupe systémique (66 % vs 20 % ;p < 0,001). L’analyse multivariée a identifié la voie IAH (RR 14,85[3,92 – 69,38]) et un âge > 65 ans (RR 7,68 [1,88 – 36,69]) comme

les deux facteurs indépendants de LOx. La voie HAI était le seul fac-teur indépendant de RHC en analyse multivariée (RR 4,17 [1,05-17,45]). La survie globale et celle sans récidive à 5 ans étaient

comparables dans les deux groupes. La présence de LOx n’avait pasd’impact sur la survie globale et sans récidive au contraire de laRHC associée à une meilleure survie globale (p = 0,02) et sans réci-

dive (p = 0,002).

Conclusion. – La chimiothérapie IAH à base d’oxaliplatine augmenteles chances de RHC au prix d’un taux plus élevé de LOx. Une évalua-tion précise de la fonction hépatique préopératoire est recom-

mandée.