Rapport de mission Noflaye mai 2014

URGENCE AFRIQUE MISSION EDUCATION

Lyssia GRAND - Anne-Laure PORTE

Noflaye

Nous nous sommes rencontrées à Noflaye pour une mission éducation. Nous avons toutes les deux 26 ans, c’était notre première mission humanitaire. Nous avions prévu de gérer la bibliothèque, d’assurer le soutien scolaire et les cours d’informatiques.

Pour préparer notre mission nous avons tenu compte des conseils généraux d’Urgence Afrique et des conseils de préparation des bagages, ceux-ci sont très complets et de ce fait nous n’avons manqué de rien sur place. Urgence Afrique nous a également donné des dons qui ont été très bien accueillis. Toutefois nous pensons qu’il serait bien d’orienter les dons selon les besoins réels de Noflaye, il manque par exemple des livres de mathématiques tous niveaux, des jeux pour les enfants en bas âge et des livres d’images pour les non-lecteurs. Ils ont trop de livres de français, il n’est donc plus utile de leur en envoyer.

Concernant l’arrivée à l’aéroport. Lyssia n’avait pas son visa mais seulement

l’enrôlement et cela a donc pris 3h entre la sortie de l’avion et la sortie de l’aéroport, mais le tout dans la bonne humeur. Anne-Laure avait déjà son visa mais elle a aussi attendu 3h le chauffeur pour Noflaye. Dès notre arrivée on peut s’imprégner du mode de vie sénégalais : il y a de longues attentes mais elles sont généralement agréables !

Du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 16h à 20h nous étions toutes les deux à

la bibliothèque. Le midi nous allions manger chez Maty et le soir chez ses voisins.

Tieboutien

Nous avions chacune notre famille (Diaw et Pam) avec qui nous passions de très

bons moments de partage et de complicité. A la bibliothèque nous devions gérer les emprunts de livres, les enfants qui

voulaient jouer ou dessiner, les cours d’informatiques adultes et adolescents, le soutien scolaire et l’accès à internet.

Dans la pratique, deux bénévoles, ne parlant pas le wolof, ne sont pas suffisants. En effet, il y a souvent beaucoup de monde dans la bibliothèque et il devient impossible de gérer l’accès aux ordinateurs et les paiements (la plupart ne veulent pas payer le temps passé sur les ordinateurs), les enfants ou adolescents qui veulent travailler et ont besoin de notre aide et ceux qui veulent jouer. Awa, une bénévole locale, vient souvent à la bibliothèque mais ne suffit pas toujours à résoudre les conflits. Nous avons passé de très bons moments au centre polyvalents mais nous n’avons pas pu faire toutes les activités que nous avions envisagées.

Nous avons tenté de mettre en place un soutien scolaire à l’école, en dehors des heures scolaires, mais cela n’est pas possible sans un traducteur et avec autant d’enfants par groupe (10 prévus 30 présents). Nous insistons sur le fait que deux bénévoles ne suffisent pas à gérer la bibliothèque, donc si une va faire le soutien scolaire à l’école et qu’il n’y a plus qu’une personne au centre polyvalent, cela devient impossible pour l’une et pour l’autre. Il a quelque fois été possible de jouer avec les enfants lorsqu’ils n’étaient pas trop nombreux (dessins, coloriage, bulles, foot, jeux de société).

Jeux avec les petits devant la bibliothèque

Les enfants qui viennent à la bibliothèque pour travailler sont impressionnants de

motivation et de rigueur et c’est toujours un plaisir de les aider. Nous avons aussi donné des cours de maths et de philo aux lycéens passant le bac.

Il est important au début de la mission de bien se renseigner sur le

fonctionnement de l’école, de l’association Urgence Afrique et ASDEVIN mais aussi des autres structures qui sont mises en place au sein même du village. A la moitié de notre mission nous avons découvert qu’il existait une association AJUC qui aurait pu nous être utile lors de notre mission. Nous avons rapidement compris que c’était à nous d’aller chercher les informations et de poser les questions.

En cas de besoin certains adultes de

passage ou le médecin de la case santé, Manssou, sont souvent d’une grande aide. Merci Manssou pour les thés très réconfortants que tu nous as offerts!

Case santé de Noflaye

A notre arrivée à Noflaye nous avons été surprises parce qu’il y a du sable

partout et nous avons rapidement musclé nos mollets ! Au début, nous ne voyions pas les boutiques et nous nous demandions comment les familles se fournissent en denrées au quotidien… Petit à petit et grâce à nos familles respectives, nous avons découvert la vie Sénégalaise avec grand plaisir.

Noflaye

Nos familles sont les personnes en qui on peut le plus avoir confiance. On peut

leur demander n’importe quoi, ils seront toujours là pour nous. Par exemple, c’est à eux qu’il faut demander le prix réel des choses pour ne pas se faire arnaquer. D’ailleurs, petite note aux bénévoles, dans la mesure du possible ne pas prêter d’argent.

Chez les Pam, Anne-Laure a reçu un accueil au delà de tout ce qu’on peut imaginer. Dès le premier petit déjeuner elle s’est sentie chez elle. Quasiment tous les membres de la famille parlent le français et les discussions sont très ouvertes. Nous y avons passé de nombreuses soirées à boire le thé sur la terrasse, à rigoler entre amis avec Mamy, Awa, Baba, Abou, Galo et bien d’autres jeunes du village. De beaux moments de complicité avec Awa et Mamy les deux jeunes femmes de la famille, des omelettes à toute heures, les sorties avec Mamy, les batailles sur le canapé avec le petit Mohammed, fils d’Awa, les petits déjeuner en compagnie d’Aïssatou, la maman, la préparation du thé avec Ibrahim, le papa, les soirées sans électricité éclairées à la bougie, et de nombreux autres instants de bonheur.

détente chez les Pam

Chez les Diaw, Lyssia a aussi reçu un accueil incroyable et s’est sentie très bien intégrée à la famille (13 personnes vivent sous le même toit). La plupart d’entre eux ne parlent pas le français mais cela n’empêche en rien la communication, les rires, les sourires et les échanges. Les moments thé le soir avec Ibou, les séries télé avec les femmes de la famille, les dimanches à écouter la radio et à danser avec les petites -Mama N’goné Astou Khodia …- les siestes sur la natte dans la cour, les repas avec tous les oncles, les balades dans le village, la préparation des repas avec Mareme et Gagne, les petits déjeuners en famille, les fou rires interminables, et bien d’autres moments de bonheur encore… Ils m’ont fait découvrir la vraie générosité et la joie de vivre, MERCI !

Famille Diaw

Nous étions toutes les deux extrêmement bien accueillies chez la famille de l’une et de l’autre.

Pour les filles voulant se faire tresser nous conseillons vivement Bigué de la

famille Diaw, qui nous l’a fait deux fois chacune durant notre mission, et ce fut deux merveilleux dimanches en sa compagnie et avec toute la famille autour.

Dimanches tresses avec Bigué

A Noflaye on se sent en sécurité car les gens de nos familles et plus globalement du village savent toujours où nous sommes, ils demandent de nos nouvelles et s’inquiètent de nous savoir en sécurité, en forme, bien vivantes et ne manquant de rien.

Nous nous sommes toutes les deux très vite acclimatées à la vie Sénégalaise,

nous avons découvert que l’on peut parfaitement vivre heureux avec moins. Par exemple les toilettes à la turc, les douches au seau d’eau froide, les petites bêtes ainsi que les plus grosses…

Plus globalement, nous retiendrons de cette mission les instants thés, les ânes à

chaque coin de rues, les sorties en N’diaga N’diaye, les leçons de wolof, les rencontres, les fou rires… ! On se sent paisible et heureux dans ce village. Les habitants du village nous ont transmis leur joie de vivre et nous avons découvert le simple bonheur d’être ensemble et cela n’a pas de prix. Nous sommes parties pour tenter d’aider des enfants et finalement ce sont les enfants et les villageois qui nous ont apportés et appris bien plus que ce qu’on a pu apporter.

Nous reviendrons par nos propres moyens au Sénégal, Anne-Laure 15 jours en

septembre et Lyssia en octobre.