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RAPPORT FINAL Evaluation Externe du Projet Réponse à l’urgence nutritionnelle silencieuse dans les régions du nord du Mali Financée dans le cadre du Programme d’Appui à la Sécurité Alimentaire de l’Union Européenne EU PASA Soumis par l’Unité Nutrition de la Section Survie de l’Enfant UNICEF Mali RAPPORT FINAL par Aart van der Heide 1

RAPPORT FINAL UNICEF PASA

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RAPPORT FINAL

Evaluation Externe du Projet

Réponse à l’urgence nutritionnelle silencieuse dans les régions du nord du Mali

Financée dans le cadre duProgramme d’Appui à la Sécurité Alimentaire de

l’Union Européenne EU PASA

Soumis par l’Unité Nutrition de la Section Survie de l’Enfant

UNICEF Mali

RAPPORT FINAL

par

Aart van der Heide

Evaluateur indépendant externe

Juin 2016

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Page 2: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

TABLE DES MATIERES

I INTRODUCTION..............................................................................................................................4

1.1 Avant-propos..........................................................................................................................4

1.2 Les objectifs de l’évaluation....................................................................................................4

1.3 Les questions d’évaluation.....................................................................................................5

1.4 Déroulement de la mission d’évaluation................................................................................6

1.5 La méthodologie utilisée........................................................................................................7

1.6 Les contraintes rencontrées...................................................................................................7

2 CONTEXTE de l’INTERVENTATION et DESCRIPTION DU PROJET.....................................................8

2.1 Contexte.................................................................................................................................8

2.2 Description du Projet..............................................................................................................8

2.3 Partenaires...........................................................................................................................10

2.4 Indicateurs de suivi proposés dans le Cadre Logique...........................................................11

2.5 Suivi des données nutritionnelles (M&E)..............................................................................13

2.6 Enquêtes Nutritionnelles existantes au Mali........................................................................13

2.7 Finances................................................................................................................................15

2.8 Quelques dates historiques du projet...................................................................................19

3 Appréciation Critique et Constructive..........................................................................................21

3.1 Les questions d’évaluation et éléments ajoutés...................................................................21

3.2 Réponses sur les éléments attendus selon les TdR de l’évaluation :....................................23

3.3 Evaluation des critères DAC..................................................................................................25

3.3.1 Pertinence.....................................................................................................................25

3.3.2 Efficacité.......................................................................................................................25

3.3.3 Efficience......................................................................................................................25

3.3.4 Impact...........................................................................................................................25

3.3.5 Durabilité......................................................................................................................25

3.3.6 Visibilité........................................................................................................................25

4 Conclusions...................................................................................................................................26

5 RECOMMENDATIONS...................................................................................................................30

6. Annexes........................................................................................................................................31

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Sigles et Abréviations.

AAG Action d ’Aide à GaoACF Action Contre la FaimALIMA Alliance International Medical ActionANJE Alimentation des Nourrissons et Jeune EnfantsAVSF Agronomes et Vétérinaires Sans FrontièresCSCOM Centre de Santé CommunautaireCS Réf Centre de Santé de RéférenceDN Direction de NutritionDRS Direction Régionale de la SantéDUE Délégation de l’UNION EuropéenneEDS Enquête Démographique et SanitaireIEDA International Emergency and Development AidEU Union EuropéenneIMC International Medical CorpsMAM Malnutrition Aigüe ModéréeMAG Malnutrition Aigüe GlobaleMAS Malnutrition Aigüe SévèreMC Malnutrition ChroniqueMCG Malnutrition Chronique GlobaleMCS Malnutrition Chronique SévèreM&E Monitoring & EvaluationMICS Multi Cluster Indicator SurveyMINUSMA Multidimensional Integrated Stabilization Mission in MaliMNLA Mouvement National de Libération de l’AzawadMSPH Ministère de la Santé Publique et de l’HygièneMUAC Mid Upper Arm CircumferencePFN Point Focal NutritionPFNM Point Focal Nutrition au MinistèrePFNR Point Focal Nutrition RégionalePFND Point Focal Nutrition du DistrictPCIMA Prise en Charge Intensive de la Malnutrition AiguePASA Programme d’Appui à la SécuritéOMD Objectives du Millénaire pour le DéveloppementONG Organisation Non GouvernementalSAP Système d’Alerte PrécoceSIS Système d’Information SanitaireSMART Standardized Monitoring Assessment of Relief and TransitionSMS Short Message ServiceTdR Termes de Référence

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RESUMÉ des leçons apprises les plus importantes pour chaque partie prenante.

Les leçons apprises sont d’une grande importance pour chaque partenaire et partie prenante. Ce programme a été exécuté dans les conditions les plus difficiles et aussi durant des grands change -ments sur le plan politique, militaire et sécuritaire. Pour cette raison, rien n’a été prévisible. Mais quelles sont les meilleures leçons apprises ?

1. Dans une situation idéale le « lead » d’un tel programme devra normalement être au niveau de la DN et DRS conjointement avec l’UNICEF comme organisme neutre surtout pour garantir la quali -té, appui technique et professionnel, de fourniture de médicaments et matériel d’appui (Plumpi-nut, F75, F100 et matériel anthropométrique). Pour le cluster de nutrition il y aura une tache surtout d’information et publicitaire aux partenaires mais aussi au niveau de toutes les organisa-tions et bailleurs de fond.

2. Les ONG et surtout le conseil national de la société civile représenté par leurs délégués dans les 3 régions, il y aura la tâche et veiller sur l’intégration des ONG locales dans les activités.

3. Cependant l’approche de l’UNICEF de distinguer le concept « programme » et « projet » est une approche interne. Un programme ou projet comme le PASA-UNICEF au nord est un programme étant donné les objectifs et surtout les résultats attendus.

4. Pour le bailleur de fonds il sera d’une grande importance de veiller sur tous ces aspects et souli-gner la grande importance d’un bon système de suivi qui mesure l’impact anthropométrique d’une façon faisable. Il pourra aussi exiger les aspects de durabilité d’une manière que la DN et DRS seront optimales, responsabilisées et en même temps la société civile impliqué d’une façon optimale.

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I INTRODUCTION.

1.1 Avant-propos.L’évaluation externe du projet Réponse à l’Urgence Nutritionnelle Silencieuse dans les régions du Nord du Mali a été une évaluation complexe due au fait qu’après la signature du contrat de finance -ment entre la DUE et l’UNICEF en Octobre 2011 la situation dans les trois régions concernées (Tom-bouctou, Gao et Kidal) a substantiellement changé tant sur le plan sécuritaire que politique. Au dé-marrage du projet le Nord du Mali a connu une occupation par les groupes rebelles narco trafiquants et de Djihadistes. Face à cette situation, ni l’UNICEF ni les partenaires gouvernementaux encore moins les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) n’ont pu exécuter leurs programmes. Avec la libération des régions du nord par l’opération SERVAL et les forces de l’armée Malienne au début de l’année 2013, le projet a été en mesure d’exécuter les premières opérations. Au début de l’année 2013 il n’y avait pas de structures gouvernementales comme les Directions Régionales de la Santé (DRS) en place. Les partenaires de l’UNICEF se sont implantés dans les districts sanitaires comme des opérations d’urgence sans une coordination de la part de la DRS. Avec la réinstallation des DRS dans les trois régions une forme de coordination a pu commencer. Au niveau de chaque DRS un Point Fo -cal Nutrition a été nommé avec pour principale tâche de garantir la coordination conformément au Protocole de Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigüe au Mali (PCIMA). A partir du mi-2014 l’UNICEF a nommé un coordinateur pour les programmes de Nutrition à Gao avec pour tâche de coordonner le travail pour les trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal). Le bureau de l’UNI-CEF a été rouvert au début de 2014 et celui de Tombouctou en Janvier 2016. Etant donné que la ré-installation des services techniques du gouvernement a démarré fin 2013 et que l’UNICEF a pu faire une coordination de qualité, il faut tirer la conclusion que le programme a pu effectivement démarrer en fin 2013 voire début 2014. Les partenaires ont pu démarrer leurs programmes à des périodes différentes mais tous étaient opérationnels depuis début 2014.

Cela veut dire que le projet a couvert la période allant du 15 Décembre 2011 au 14 Décembre 2015 dont l’intervalle 2012-2013 a surtout été marquée par beaucoup de contraintes, celle de 2014-2015 assez normale. L’intervention a pris fin en décembre 2015.

1.2 Les objectifs de l’évaluation.Les Termes de Références pour cette évaluation finale mentionnent que les objectifs sont :

1) Déterminer si les objectifs et résultats attendus ont été atteints et d’en comprendre les raisons.

2) Apprécier les points forts et faibles de l’action, avec une analyse plus particulièrement approfondie des démarches d’interventions, de leur pertinence et de leur pérennité.

3) Apprécier dans quelle mesure les fonds EU PASA ont contribué avec succès à donner les moyens au Pays de mettre en œuvre sa stratégie nationale de lutte contre la malnutrition dans les régions du Nord, comme prévu par le nouveau Protocole National de Prise en Charge de la Malnutrition Aigüe élaboré en 2012 et dans la Politique Nationale de Nutrition adoptée en 2013.

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4) Apprécier l’efficacité du modèle d’intervention pour la mise en œuvre de la PCIMA par rapport aux contraintes sécuritaires que les intervenants ont ren-contré suite à la crise politique de 2012.

5) Apprécier la manière dont l’UNICEF et ses partenaires de mise en œuvre se sont acquittés de l’obligation contractuelle de visibilité de l’Union Euro-péenne.

6) En plus les résultats de cette évaluation « permettront la capitalisation des apprentissages et faciliteront la prise de décisions pour améliorer les capaci-tés d’intervention et de réponse aux crises nutritionnelles dans le Nord du pays ».

1.3 Les questions d’évaluation.Pour harmoniser et aussi faciliter le processus d’évaluation une liste de questions d’évaluation a été préparée. L’objectif de cette liste est d’abord d’indiquer au responsable d’évaluation de l’UNICEF les thèmes et objets qui seront analysés pendant l’évaluation mais aussi pour avoir un guide de suivi pendant l’évaluation.

Dans le rapport préparatoire les questions d’évaluation ci-dessous ont été présentées.

1. Est-ce que les objectifs du programme UNICEF-PASA ont été clairement et logiquement formu-lés ?

2. Est-ce qu’ils ont été adaptés à la situation nutritionnelle en général au Nord du Mali et en parti-culier pour le groupe cible ?

3. Est-ce que l’implication des partenaires non étatiques a été fructueuse ?4. Quelle a été le rôle des services étatiques ?5. Comment le programme c’est adapté au changement du contexte sécuritaire au nord ?6. Comment la prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe dans les trois régions du nord a été

mise en œuvre de façon cohérente et coordonnée ?7. Comment un paquet d’interventions intégrées à haut impact de lutte contre les carences en mi -

cronutriments, incluant le dépistage systématique chez les enfants de 6-59 mois a été mis en œuvre dans les trois régions, permettant d’assurer une supplémentation en vitamine A deux fois par an auprès des enfants de 6-59 mois et de déparasiter les enfants de 12-59 mois.

8. Comment la promotion des pratiques appropriées d’alimentation du nourrisson et du jeune en-fant est assurée de façon contenue en tenant compte des spécificités des trois régions et des capacités de réponse préexistantes en communication pour le développement ?

9. Comment e programme a effectivement renforcé les capacités des acteurs de nutrition à tous les niveaux dans les domaines de la coordination, de la mise en œuvre des programmes, du plai-doyer, de la promotion des interventions de prise en charge et de prévention de la malnutrition de la communication et du suivi et évaluation ?

10. Comment le système d’information nutritionnelle, de suivi et évaluation des programmes a été mis en place dans les trois régions en lien avec les autres systèmes d’information tels que le SIS et le SAP et utilisant notamment les nouvelles technologies (cf. rapid-SMS).

11. Est-ce que la stratégie opérationnelle de l’UNICEF a appuyé le gouvernement du Mali en vue de la mise en œuvre des interventions en collaboration avec les partenaires ONG.

12. Comment la valeur ajoutée de l’UNICEF dans ce programme peut être améliorée selon les parte -naires (ALIMA, ACF, AVSF, ICM) et selon l’évaluateur ?

En particulier les éléments attendus selon les TdR de l’évaluation sont :

1. La pertinence des réponses prévues par le projet face au changement de contexte dans le nord du Mali ?

2. La performance des mécanismes de mise en œuvre du projet en analysant

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La mise à disposition des fonds par rapport au budget du projet ;

La gestion des contraintes dans la mise en œuvre ;

L’adéquation du système de suivi et de ses outils ;

La performance des partenaires dans l’atteinte des résultats des protocoles d’accord ;

La participation et l’implication des autorités gouvernementales au niveau national et régional ;

La qualité de la quantité de l’appui administratif et technique fourni par UNICEF par rap-port aux problématiques rencontrés ;

3. Le rapport coût-efficacité des moyens prévus pour la mise en œuvre et ceux utilisés ;

4. L’efficacité des activités en termes qualitatifs et quantitatifs ;

5. Le changement nutritionnel perçu par les bénéficiaires directs ;

6. La qualité des services délivrés, leur adéquation avec le protocole de prise en charge, les capaci -tés de dépistage et de prise en charge adaptée dans les structures sanitaires ;

7. La participation des communautés dans l’exécution et la capitalisation du projet ;

8. L’impact du conflit dans le nord sur la mise en œuvre et les réalisations du projet ;

9. L’efficacité du modèle d’intervention pour la mise en œuvre de la PCIMA par rapport aux contraintes sécuritaires que les intervenants ont rencontré suite à la crise politique de 2012 ;

10. Les perspectives de durabilité du projet, particulièrement en termes d’actions liées à l’ANJE, aux systèmes de suivi-évaluation et aux mécanismes de coordination des actions de nutrition dans le pays et les partenariats opérationnels et stratégiques ;

11. La formulation des leçons apprises et l’identification des nouveaux axes d’intervention ;

1.4 Déroulement de la mission d’évaluation.Le déroulement de cette mission d’évaluation externe du programme UNICEF PASA a connu diffé-rentes phases. La première phase du 4 au 14 Mai 2016 s’est déroulée surtout à Bamako. Il y avait plusieurs rencontres d’abord avec l’équipe de la section de Nutrition de l’UNICEF mais également avec les partenaires gouvernementaux, les 4 partenaires – ALIMA, AVSF, ACF-Espagne, IMC - et avec les points focaux nutrition de l’UNICEF, MSPH (DN) et celui de la société civile (OMAES). Avec tous les partenaires et parties prenantes à Bamako ont été discutées surtout des questions de la pertinence de ce projet et le partenariat avec UNICEF. Les partenaires ont eu l’occasion d’informer leurs équipes de terrain à Gao et Tombouctou avant la phase terrain de l’évaluation. Une session de travail a été organisée avec le chargé de projets de la Délégation de l’Union Européenne (DUE) pendant laquelle le PASA en général et le PASA-5 en particulier ont été discutés. Les questions relatives à l’appui au Gouvernement de la mise en œuvre de la PCIMA dans le nord du Mali par l’intermédiaire de l’UNICEF ont été expliquées. Une attention particulière a été réservée à la question « Quelle a été la valeur ajoutée de l’UNICEF ? ». Cette question sera répondue conjointement avec la question de l’UNICEF « Comment l’UNICEF, malgré l’insécurité existante au nord, a pu améliorer sa valeur ajoutée à ce programme ? ». Cette question ne pourra pas être répondue sans donner une réponse à la question de la DUE en ce qui concerne la valeur ajoutée par l’UNICEF.

A la fin de cette période préparatoire et de prise de contact avec les partenaires et certaines parties prenantes un rapport préparatoire a été élaboré pour le Manager Nutrition qui est le chef de la sec -tion de nutrition en coordination avec le chef de la section de l’unité Survie de l’Enfant qui sont les

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responsables de cette évaluation. Le rapport préparatoire a été soumis après cette période et avant le départ pour la mission du terrain. Le rapport préparatoire se trouve dans l’annexe.

Deux missions de terrain ont été effectuées dont la première du 16 au 20 Mai 2016 à Gao et la deuxième du 23 au 27 de Mai à Tombouctou. Pour des raisons de sécurité des sorties hors de la ville de Gao et de Tombouctou n’ont pas pu être effectuées. Cependant plusieurs rencontres et sessions de travail avec le Point Focal de Nutrition de la DRS et avec les partenaires ALIMA, ACF, AAG et AVSF ont été réalisées. La question importante a été comment les ONG partenaires ont effectué leur tra-vail de contrôle de la performance du personnel des CSCOM et CSRéf dans les Districts Sanitaires. Aussi des rencontres avec d’autres ONG tant nationales qu’internationales ont été organisées pour mieux comprendre la réalité dans les régions de Gao et de Tombouctou. A Gao le chargé de nutrition d’UNICEF a facilité toutes les rencontres et a également été disponible pour toute information re-quise à cette évaluation. A Tombouctou la mission a été facilitée par l’antenne locale de l’UNICEF avec l’appui à distance du chargé de nutrition de l’UNICEF à Gao. Ici aussi les rencontres avec le PF de la DRS et avec les partenaires ont eu lieu. Aucune sortie sur le terrain à Goundam, Diré et Gourma Rharous n’a été possible à cause de l’insécurité. Des rencontres avec d’autres ONG internationales et nationales ont été possibles. Il reste entendu que l’équipe de ACF à Gao n’était pas sur place, ils étaient en déplacement à Bourem. Une rencontre au bureau national a cependant eu lieu pour dis -cuter sur certaines impressions.

Au retour à Bamako l’analyse des données des visites de terrain a été faite. Une restitution aux parte-naires et à l’UNICEF a été organisée le 8 Juin 2016.

1.5 La méthodologie utilisée.La méthodologie utilisée pour cette évaluation a été celle proposée dans les termes de référence. Voir svp le chapitre IX des TdR dont en 1. Le briefing a été expliqué et en 2. La méthodologie en ix. points a été précisée. Il faut remarquer qu’une analyse des statistiques présentes a été faite pour mieux répondre à la question d’un impact réel du programme. Il faut aussi ajouter qu’une analyse a été faite des contraintes du programme due à l’insécurité et son impact sur une réussite du pro-gramme. Malheureusement les visites dans les districts sanitaires n’ont pas été rendues possibles. Alors, les contrôles des activités de terrain dans les CSCOM et les CSRéf et celles des ONG étaient seulement possibles à distances. Ou, il a été possible l’utilisation des indicateurs – d’impact et de performance - de proximité ont été utilisés. Cela veut dire que les estimations des impacts du travail de terrain ont été seulement possibles par intermédiaire des performances et des rapports des ONG partenaires mais aussi par le PF nutrition de la DRS et le chargé en nutrition de l’UNICEF à Gao. Pour cette raison la méthodologie de contrôle appliquée par les partenaires a été analysée en détail. Il reste à la fin de cet exercice l’option de contrôler les données des enquêtes SMART et autres sans avoir une preuve que l’impact de ce projet est démontré par les données des enquêtes.

1.6 Les contraintes rencontrées.Il n’y avait pas de contraintes administratives. L’équipe de nutrition de l’UNICEF à Bamako, à Gao et à Tombouctou ont donné tout l’appui nécessaire. Aussi les partenaires tant à Bamako qu’à Gao et Tombouctou ont donné un plein appui. La seule contrainte fortement vécue fut l’impossibilité de visiter les Districts Sanitaires, les CSCOM dans les cercles et les visites de terrain dans un nombre de sites ou villages sélectionnés pour mieux comprendre le travail quotidien que les ONG partenaires et leurs collègues des CSCOM et CSRéf ont pu faire. Cette limite (manque de contrôle et analyse) a été fortement récompensée par les cadres de l’UNICEF et les cadres des partenaires grâce aux sessions de travail intensifs. La mission a au moins pu faire le constat que les cadres de l’UNICEF n’ont pas été en mesure de contrôler directement la performance professionnelle de tous les partenaires sur place. Pour cette raison l’appréciation finale des résultats de l’évaluation de ce projet n’était que

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partiellement possible à travers l’utilisation d’un nombre d’indicateurs et méthodologies de proximi-té.

2 CONTEXTE de l’INTERVENTATION et DESCRIPTION DU PROJET.

2.1 Contexte.Le contexte de l’intervention du projet « réponse à l’Urgence Nutritionnelle Silencieuse dans les Ré-gions du Nord du Mali » par UNICEF est effectivement marqué par une « quadruple crise » comme mentionné par les TdR au chapitre II. La crise nutritionnelle récurrente depuis plusieurs années asso -ciée à une situation politique volatile à plusieurs facteurs surtout au Nord du Mali due à l’insécurité existante. Les TdR mentionnent aussi l’existence d’une crise humanitaire et une crise liée à l’érosion de la résilience des populations face aux chocs répétés, à l’insécurité alimentaire, nutritionnelle et économique chroniques.

Le projet a été formulé dans une période ayant précédé l’occupation des trois Régions du Nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal) mais déjà considérée comme une zone assez complexe dont effective-ment il existait une situation d’urgence nutritionnelle silencieuse. Pendant toute l’année 2012, les opérations ont été extrêmement difficiles voire impossibles. Dans ce contexte, le projet n’a pu dé -marrer qu’en 2013 après la libération des zones du nord par l’opération SERVAL appuyée par les forces de l’armée Malienne et avant l’installation de la MINUSMA. La MINUSMA avait pour objectif principal la stabilisation et le maintien d’ordre par la facilitation du retour de l’administration Ma-lienne dans les régions du nord du pays.

Le choix de l’UNICEF par l’Union Européenne a été motivé surtout par une raison stratégique qui vise à garantir la cohérence optimale de l’intervention sachant que l’UNICEF est une agence spécialisée des Nations Unies. Cependant la DUE en tant que bailleur de fonds n’a pas pu faire le suivi d’une manière complète.

2.2 Description du Projet.Le projet porte le nom « Réponse à l’urgence nutritionnelle silencieuse dans les régions nord du Mali » et était exécuté dans les trois régions, Tombouctou, Gao et Kidal sur la période allant du 15 décembre 2011 au 14 décembre 2015. Le budget total prévu était de six millions d’Euros (6.000.000 €)1 soit 4.500.000 € provenant de l’UE et 1.500.000 € de l’UNICEF.

Objectif Général du projet2.

L’objectif général de l’intervention vise à contribuer à l’atteinte des OMD3 1 & 4 au Mali en amélio-rant la survie et la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans dans les régions du nord du Mali.

Objectif Spécifique du projet.

L’objectif spécifique est de réduire les taux de malnutrition aiguë et chronique chez les enfants de moins de 5 ans dans les 3 régions du nord (Gao, Kidal et Tombouctou) en dessous des seuils critiques (10 % pour la malnutrition aiguë et 20 % pour la malnutrition chronique).

1 Le rapport final financier indique un total de dépenses de 5.896.651,49 € soit un taux d’exécution budgétaire de de 98,2%. 2 Ce projet, prévu au démarrage pour une durée de 36 mois dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou, a été mis en œuvre pour la composante nutrition du programme survie et développement de l’enfant du bureau UNICEF au Mali en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Système d’Alerte Précoce et d’autres partenaires tels que MDM-Belgique, ALIMA, ACF-Espagne, AVSF, FENAS-COM et le Groupe Pivot Santé population.3 OMD 1 = éliminer l’extrême pauvreté et la faim et OMD 4 = réduire la mortalité infantile. OMD 1 = éliminer l’extrême pauvreté et la faim et OMD 4 = réduire la mortalité infantile.

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Les résultats Attendus étaient donc logiquement la réduction des taux de malnutrition aiguë et chro-nique chez les enfants de moins 5 ans dans les 3 régions du Nord (Gao, Kidal et Tombouctou).

Les principaux résultats attendus du projet étaient les suivants :

Résultat 1 – La mise en œuvre d’un programme de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë (sévère et modérée) dans les trois régions de façon cohérente et coordonnée selon le Protocol de la Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigüe au Mali (PCIMA).

Résultat 2 – La mise en œuvre d’un paquet d’interventions intégrées à haut impact de lutte contre les carences en micronutriments, incluant le dépistage systématique chez les enfants de 6-59 mois permettant d’assurer une supplémentation en Vitamine A deux fois par an auprès des enfants de 6-59 mois et de déparasiter les enfants de 12-59 mois.

Résultat 3 – Assurer la promotion des pratiques appropriées d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant de façon continue en tenant compte des spécificités des trois régions et des capacités de réponse préexistantes en communication pour le développement.

Résultat 4 – Le renforcement des capacités des acteurs de nutrition à tous les niveaux dans les do -maines de la coordination, de la mise en œuvre des programmes, du plaidoyer, de la promotion des interventions de prise en charge et de prévention de la malnutrition, de la communication et du suivi et évaluation.

Résultat 5 – La mise en place d’un système d’information nutritionnelle, de suivi et évaluation des programmes dans les trois régions, en lien avec les autres systèmes d’information tels que le Sys-tème d’Information Sanitaire et le Système d’Alerte Précoce et utilisant notamment les nouvelles technologies (cf. Rapid-SMS).

Rôle de l’UNICEF

La stratégie opérationnelle de l’UNICEF était d’appuyer le gouvernement du Mali en vue de la mise en œuvre des interventions en collaboration avec les ONG partenaires. Il nous faut mentionner que les interventions prévues furent toutes mises en œuvre conformément aux règles indiquées dans le protocole de la PCIMA. Il est à remarquer que ce programme fut déjà confronté dès le début aux grands changements politiques et militaires. Dans ce rapport nous mentionnons ces changements simplement sous le vocable de « crise » qui est expliqué en note en bas de page (foot note) n°3 avec les dates politiques les plus importantes.

Au début de la crise4 en 2012 l’UNICEF a intensifié ses activités humanitaires, finançant des ONG pour assurer la continuité des services en l’absence de services publics. Après l’intervention des troupes de l’opération SERVAL au début de 2013 la situation sécuritaire s’est améliorée facilitant le retour progressif des agents de l’administration malienne dans certaines zones fut possible. L’UNICEF a ainsi travaillé très étroitement avec les partenaires étatiques et contractualisé avec les ONG pour fournir un appui et renforcer les capacités du Gouvernement.

L’UNICEF considérait son rôle surtout pour la garantie professionnelle en ce qui concerne la cohé-rence de l’intervention. Cette cohérence devrait être respectée non seulement au point de vue pro-fessionnel mais aussi parce que l’UNICEF est une organisation Onusienne tenue à la neutralité. Dans le budget initial il était prévu le recrutement de ressources humaines qualifiées dont 1 spécialiste en nutrition (50%), 1 spécialiste en M&E des chargés de programme de nutrition (33%) et des nutrition-nistes à Gao, Tombouctou et Mopti5. Ensuite le personnel d’appui à Bamako et à Gao a été proposé (Assistants de programmes 21 mois à 50%) et des chauffeurs à Gao et à Tombouctou (28 mois 100%).

4 Au début de 2012 le MNLA occupe les trois Régions du nord. En Mars 2012 il y avait le coup d’état militaire au Mali dirigé par le capitaine Sanogo. En Janvier 2013 il y avait l’intervention Serval de l’armée française qui libère les trois Régions du Nord successivement. En Avril 2012 le président de l’Assemblé Nationale prend l’intérim de la présidence de la république. Les élections présidentielles suivent en Aout et Septembre 2014.

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2.3 Partenaires.

2.1.1. Partenaires étatiques.

Les partenaires étatiques étaient à plusieurs niveaux. Au niveau national le partenaire le plus impor -tant était la Division Nutrition de la Direction Nationale de la Santé. Le partenaire au niveau régional était la Direction Régionale de la Santé et plus précisément le Point Focal de Nutrition. Au niveau du Cercle les partenaires directs étaient les CSCOM, les CSRéf et les Hôpitaux régionaux. Les relais com-munautaires étaient des personnes bénévoles choisies par les communautés et formées par les auto-rités sanitaires avec l’appui des partenaires de l’UNICEF dans la Région et dans le District Sanitaire.

2.1.2. ONG Partenaires

Région Partenaire Activités

Kidal Médecin Du Monde Belgique

N.B. fini en 2013

Prise en charge de la malnutrition ; sensibilisation sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; appui à la campagne de supplémentation de la vitamine A et déparasitage.

Gao AVSF : Bourem Sensibilisation sur les pratiques alimentaires ; prise en charge de la malnutrition.

MdM fini en 2013 Idem KidalACF : Bourem et Gao. Prise en charge de la malnutritionAAG : Gao et Ansongo. Sensibilisation sur les pratiques alimentaires ; Distribution

de PlumpiNut et autres pour les enfants de 6 à23 mois dans le cadre de la prévention ; prise en charge de la malnutrition ;

Tombouctou AVSF : Sensibilisation sur les pratiques alimentaires ; Prise en charge de la malnutrition ;

ALIMA : Diré et Goundam Prise en charge de la malnutrition ; sensibilisation sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; Appui à la campagne de supplémentation de la vitamine A e déparasitage ;

Merlin UK (2012-2013) Sensibilisation sur les pratiques alimentaires ; prise en charge de la malnutrition ;

IMC : Rharous Prise en charge de la malnutrition ; sensibilisation sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; appui à la campagne de supplémentation de la vitamine A e déparasitage ;

Pour le choix des partenaires UNICEF a préféré contacter directement un certain nombre d’ONG à l’appel à proposition. Ces ONG ont été choisies sur la base de la confiance que l’UNICEF avait en elles en terme de compétences techniques et en expérience dans le cadre de la mise en œuvre de pro-gramme dans le domaine de la prise en charge de la malnutrition aigüe selon le protocole PCIMA dans le nord du Mali. Le choix était aussi raisonné et facilité par le fait que ces ONG (futures parte-naires) étaient presque les seules disponibles et répondaient à tous les critères6 exigés. L’UNICEF a

5 Spécialiste en nutrition à Bamako (23 mois à 50%), spécialiste en M&E nutrition à Bamako (21 mois à 33%) et des spécia-listes en nutrition à Gao, Tombouctou e Mopti (24 mois prévus et total 25 mois réalisés). En plus 1 assistant de programme pour 21 mois à 50% et des chauffeurs à Gao et à Tombouctou pour une période de 28 mois 100%. Un responsable en logis-tique pour Gao a été prévu mais pas engagé.

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finalement porté le choix sur les ONG ALIMA, AAG, ACF, MDM, IMC et AVSF. L’ONG IEAD a été contractée surtout pour la mise en œuvre de l’enquête SMART.

2.4 Indicateurs de suivi proposés dans le Cadre Logique.Le Cadre Logique du projet UNICEF PASA a proposé un grand nombre d’indicateurs à suivre. Il a men-tionné aussi les sources et moyens de vérification et en plus les hypothèses. Ce Cadre Logique se trouve dans l’annexe 6.4. Dans ce sous-chapitre un nombre d’indicateurs sera mentionné pour la simple raison d’indiquer comment le projet a prévu le suivi de l’objectif général, de l’objectif spéci-fique et des 5 résultats attendus (voir 2.2.). Le cadre logique mentionne dans la première colonne les objectifs et les résultats attendus. Dans la deuxième colonne il présente la logique de l’intervention (voir aussi 2.2) et dans la troisième colonne les indicateurs de réussite objectivement vérifiables. Dans la colonne « indicateurs de réussite objectivement vérifiables » il y a 40 indicateurs dont 25 sont des indicateurs objectivement chiffrables et 15 indicateurs en forme de « activités réalisées».

Indicateurs chiffrables (1 - 25):

1. Prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de 6-59 mois < 25% quel que soit la saison dans les 3 régions couvertes par le projet en fin 2013.

2. Mortalité infanto-juvénile < 150 décès pour 1000 naissances vivantes.3. Taux de malnutrition aiguë globale < 10% quel que soit la saison dans les 3 régions couvertes par le projet

en fin 2013.4. Taux de malnutrition chronique globale < 25% à Tombouctou, Gao et Kidal en fin de projet.

Indicateurs en forme de « activités réalisées » (26 - 40) :

1. # d’agents des différents secteurs formés sur la nutrition pour renforcer la synergie et la complémentarité sur le terrain.

2. Les intrants nutritionnels sont inclus dans la liste des médicaments essentiels.3. Méthode SMART reconnue officiellement comme standard national pour les enquêtes nutritionnelles.4. Existence d’un système de suivi et évaluation basé sur la compilation des rapports mensuels d’admission et

d’approvisionnement, agrégé sous support informatique (aire de santé vers districts vers régions vers ni -veau pays).

Liste des indicateurs proposés par le Cadre Logique.

1. Prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de 6-59 mois < 25% quel que soit la saison dans les 3 régions couvertes par le projet en fin 2013.

2. Mortalité infanto-juvénile < 150 décès pour 1000 naissances vivantes3. Ratio de mortalité des moins de 5 ans < 2 décès/10 000 enfants/jour4. Taux de malnutrition aiguë globale < 10% quel que soit la saison dans les 3 régions couvertes par le projet en fin 2013.5. Taux de malnutrition chronique globale < 25% à Tombouctou, Gao et Kidal en fin de projet.6. # d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë sévère qui ont été pris en charge pendant les 3 années ;

Cible : 14,818 Base : 2,5507. # d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë modérée qui ont été pris en charge pendant les 3 années ;

Cible : 19,167 Base : ND8. % de programmes répondant aux normes internationales de performance pour la prise en charge intégrée de la malnutri -

tion aiguë sévère9. Taux de guérison > 75 %, Taux de décès <10%, Taux d’abandons <15% Cible : 90% Base : 10%10. # d’agents de santé formés sur la prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë : Cible : 300 Base : ND11. #d’agents communautaires formés sur le dépistage actif et les Pratiques Familiales Essentielles : Cible : 2.000 Base :

ND12. Existence d’une publication sur la prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë modérée par des ASPE13. # d’enfants de moins de 5 ans qui ont participes à des séances de dépistage actif intégré aux activités de supplémenta -

tion en vitamine A à la fin des 3 années ; Cible : 420.000 Base : ND14. % d’enfants de 6-59 mois qui ont reçu la vitamine A au cours de chacun des deux passages (soit 711 323 enfants de 6-59

mois). Cible : 95% Base : 90%15. % d’enfants de 12-59 mois qui ont reçu un déparasitant 2 fois dans l’année (soit 661 029 enfants de 12-59 mois) ; Cible :

6 Avoir d’expérience avérée avec la mise en œuvre des projets médicaux-nutritionnels conformément le PCIMA dans les zones critiques sur le plan écologique mais aussi sécuritaire.

12

Page 13: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

95% Base : 85%16. # d’enfants de 6-23 mois ayant reçu les poudres de micronutriments et dont le taux d’hémoglobine a été contrôlé.

(Cercles de gourma Rharous et Menaka). Cible : 5,308 Base : ND17. % d’enfants de 6-59 mois fréquentant les services de santé pour diarrhée avec une prise en charge adéquate incluant le

zinc. Cible : 50% Base : ND18. % des ménages consommant du sel iodé : Cible : 50% Base : 30%19. % de nouveau-nés mis au sein dans l’heure qui suit la naissance Cible : 70% Base : 50%20. % d’enfants de moins de six mois exclusivement allaités exclusif par région. Cible : 30 (Gao) ; 60 (Tombouctou) ; 30 (Kidal)

Base : 11.8 (Gao) ; 38.9 (Tombouctou) ; 9.0 (Kidal)21. Nombre de mères ayant des enfants de 0-6 mois ont reçu des messages adéquats de prévention sur l'alimentation du

nourrisson et du jeune enfant (communication interpersonnelle) Cible : 117,452 mères Base : ND22. Nombre de mères concernées ayant des enfants de 6-23 mois ont reçu des messages adéquats de prévention sur l'ali -

mentation du nourrisson et du jeune enfant (communication interpersonnelle) Cible : 152,069 mères Base : ND23. % d’enfants de 6-23 mois qui ont un régime alimentaire minimal acceptable Cible : 35% Base : ND24. # d’enfants de 6-23 mois allaités et qui reçoivent une alimentation fortifié en poudre de micronutriments pendant 4 mois.

Cible : 42,874 Base : ND25. #d’enfants de 6-23 mois qui ont reçus durant les trois à quatre passage un supplément nutritionnel pendant la saison de

soudure dans la zone ciblée (Cercles de gourma Rharous et Menaka). Cible : 10,615 enfants de 6-23 mois Base : 026. # de comptes –rendus de réunions de coordination au niveau national envoyés aux partenaires (tous les six mois) Cible : 6

Base : 327. # de comptes –rendus de réunions des 3 directions régionales de la Santé envoyés aux partenaires (tous les deux mois)

Cible : 54 Base : 1828. Cadre national et régional de coordination et de concertation opérationnel29. Protocole national de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë publié et diffusé.30. Guide de mise en œuvre simplifié du protocole de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë adaptée à chaque

type de structure sanitaire élaboré, publié et diffusé dans les trois régions du Nord.31. Le module de nutrition est intégré dans le curricula de l’école des infirmiers de Gao.32. # d’agents des différents secteurs formés sur la nutrition pour renforcer la synergie et la complémentarité sur le terrain33. Les intrants nutritionnels sont inclus dans la liste des médicaments essentiels34. Méthode SMART reconnue officiellement comme standard national pour les enquêtes nutritionnelles.35. Existence d’un système de suivi et évaluation basé sur la compilation des rapports mensuels d’admission et d’approvision-

nement, agrégé sous support informatique (aire de santé vers districts vers régions vers niveau pays)36. Existence projet rapid-SMS servant à collecter les données d’admission, de qualité et d’approvisionnement des pro -

grammes de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë et de prévention de la malnutrition au travers de la distri -bution de Suppléments Nutritionnels Prêts à l’Emploi.

37. # d’enquêtes nutritionnelles mises en œuvre Cible : 3 Base : 138. # d’enquêtes de couverture mises en œuvre Cible : 3 Base : 139. # de notes annuelles de synthèse intégrant la sécurité alimentaire et nutritionnelle produites par région. Cible : 9

Base : 040. # mises à jour de la base de données nutritionnelles dont la base de données du projet rapid-SMS Cible : 30 Base : 1

2.5 Suivi des données nutritionnelles (M&E).

L’objectif spécifique mentionne « la réduction des taux de malnutrition aigüe et chronique chez les enfants de moins de 5 ans dans les 3 régions du Nord (Gao, Kidal et Tombouctou) ». En même temps le Cadre Logique indique 3 indicateurs à suivre : le taux de malnutrition aigüe, le taux de malnutrition chronique et la reconnaissance de la méthode SMART officiellement comme standard national pour les enquêtes nutritionnelles (voir svp tableau suivant).

Indicateurs énumérés du Cadre Logique : Indicateur 4 : Taux de malnutrition aiguë globale < 10% quel que soit la saison dans les 3 régions couvertes par le

projet en fin 2013.Indicateur 5: Taux de malnutrition chronique globale < 25% à Tombouctou, Gao et Kidal en fin de projet.Indicateur 34 : Méthode SMART reconnue officiellement comme standard national pour les enquêtes nutritionnelles.

L’UNICEF, qui a toujours en vue de garantir la « cohérence » du projet, ne donne pas seulement des intrants – médicaments, aliments fortifiés pour la récupération nutritionnelle, matériel standardisé pour les activités nutritionnelles, expertise professionnelle en nutrition, mais s’occupe aussi du suivi et évaluation (M&E) par la mise à disposition du projet d’un expert en M&E nutrition pendant la pé-riode de 21 mois (33% de la durée du projet).

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Page 14: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

Dans le prochain chapitre 2.6. nous traitons le thème la méthodologie utilisée au Mali pour la réalisa -tion des enquêtes MICS, SMART, EDS, etc. avec une attention spéciale pour l’enquête SMART.

2.6 Enquêtes Nutritionnelles existantes au Mali.

EDS Enquête Démographique et de Santé réalisée par INFO-STAT avec la CPS/SSDSPF et l’INSTAT (USAID, CIDA, INSTAT). C’est une enquête organisée tous les 5 ans pour la collecte des indi-cateurs sanitaires et démographiques.

MICS « Multi Indicators Cluster Survey » ou « Enquête par Grappe à Indicateurs Multiples » (INS-TAT, PSI, UNPFA, UNICEF). C’est une enquête de longue durée organisée (tous les 3-5 ans) et plus complexe que la SMART. Elle fait la collecte de tous les indicateurs en santé, population, WASH, anthropométrie, etc.

SMART « Standardized Monitoring and Assesment of Relief and Transition » ou « Enquête Nutrition-nelle Anthropométrique et de Mortalité Rétrospective » (INSTAT et DN/DNS et UNICEF, OMS et PAM). C’est une enquête rapide et de courte durée, adaptée aux situations d’urgence. Elle concerne en priorité la collecte des données anthropométriques auxquelles on associe la mortalité. Elle prend en réalité la « photographie » d’une situation. La méthodologie utilisée est la même que pour l’enquête MICS7.

N.B. Le MICS et le SMART devrait en principe donner les mêmes résultats d’anthropométrie si elles respectent la méthodologie de choix des ménages et si les équipes prennent correcte-ment les mesures. Les différences souvent constatées sont soit liées aux différences de pério-dicité soit à la mauvaise qualité du travail exécuté par les enquêteurs.

Chiffres disponibles :Région SMART 2015 SMART 2014 SMART 2013 EDS 2012 SMART 2011

BamakoKidalGaoTbtouMoptiSegouSikassoKoulikoroKayes

MAG %10,3-11,517,510,011,212,511,213,3

MAG %14,25,78

11,314,811,614,0 9,413,811,3

MAG%

13,5

MAG %11,7---14,712,913,411,112,2

MAG%

4,914,115,4

BamakoKidalGaoTbtouMoptiSegouSikassoKoulikoroKayes

MCG %18,5-15,624,724,819,235,520,324,1

MCG %-13,79

-------

MCG%

13,5

MCG %21,1---46,540,539,939,534,3

MCG%

12,821,127,9

N.B. Le rapport financier final indique un total de dépenses pour l’enquête SMART de US$ 57,623 pour l’ONG IEDA. Pour chaque CSCOM il existe des chiffres sur le nombre d’enfants dépistés, traités, etc.

7La méthodologie utilisée est le sondage à grappes à 2 degrés: d’abord une échantillon aléatoire est prise des villages ou sites et ensuite une échantillon aléatoire est prise au niveau des ménages dans le village. 8 Chiffres de l’enquête SMART 2014 IEDA9 Chiffres de l’enquête SMART 2014 IEDA

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Page 15: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

Les chiffres par District Sanitaire sur l’évolution de la malnutrition aigüe et chronique n’ont pas pu être collectées afin de les corréler aux activités du projet PASA-UNICEF. Les chiffres par Région sont cependant disponibles grâce aux enquêtes SMART. Certes, 1) les enquêtes SMART n’ont pas pu être réalisées chaque année dans chaque région en raison de l’insécurité 2) les SMART ont une représen -tativité au niveau régional et non du district sanitaire car réaliser une enquête SMART chaque année avec représentativité au niveau du district représenterait un budget énorme qu’aucune institution ne serait capable d’assurer.

La faisabilité d’un système de à petit échelle de ces chiffres par les ONG impliquées conjointement avec les CSCOM et les CS-Réf devra être analysée comme une alternative.

2.7 Finances.Le PASA UNICEF a reçu de la part de l’UE un budget total de 4.500.000 € comme prévu, sa propre contribution a été budgété à un montant total de 1.500.000 €. Le budget de l’UNICEF proposé à l’UE et approuvé portait sur les rubriques suivantes : 1) Ressources humaines internationales et natio-nales, 2) voyages (déplacements et perdiems), 3) équipements et fournitures (voitures, ordinateurs, imprimantes, camions de transport etc.), 4) location de bureaux à Mopti, Gao et Tombouctou, 3) autres dépenses variées, 5) ONG partenaires ALIMA, ACF-Espagne, AAG et IMC, 6) recherche, forma -tions, enquêtes SMART et 7) administration à raison de 7%.

Le premier budget selon la proposition a été accordé en décembre 2011. Le deuxième budget modi-fié a été accordé en 2012. Le troisième après l’avenant du 11 Février 2015. Le rapport final est issu officiellement le 5 Mai 2016.

Données financières 2011, 2012 et finale selon les différents rapports financiers de l’UNICEF.

Rubrique Budget initial 15-12-2011

% Dépenses faites à Avril 2013

Dépenses faites Avril 2013 -Déc. 2015

Dépenses finales 14-12-2015

%

1. Ressources Humaines10

1.319.618 € 22% 231.490 391.752 623.242 10%

2. Voyages11 123.448 € 2,1% 14.891 35.351 50.242 0,9%

3. Equipements/Fournitures12

1.212.709 € 20,2% 702.634 1.140.802 1.843.436 31,1%

4. Location bureaux13

10,262 € 0,2% 0 2.190 2.190 0,04%

5. Autres14 288.068 € 4,8% 0 20.326 20.326 0,3%

6. ONG partenaires15

1.970.010 € 33% 575.964 1.868.151 2.444.115 41,4%

7. Recherche, SMART

674.360 € 11,2% 0 536.265 536.265 9,0%

8. Administration 392.523 € 6,5% 106.748 270.083 376.831 6,4%

6.000.000 € 100% 1.631.727 4.264.924 5.896.651 98,2%

Il faut remarquer que l’UNICEF a sollicité deux fois un changement des dépenses sans coût supplé-mentaire à travers un avenant. Le premier avenant en 2013 qui avait pour raison le changement poli -

10 Nutrition officers Mopti, Gao, Tombouctou ; logisticien officer Gao ; chauffeurs Gao, Tombouctou ; assistant programme Bamako, nutrition spécialiste Bamako ; M&E spécialiste Bamako ; frais de mission dans le pays et à l’extérieur ;11 Perdiems et voyages ;12 Véhicules TR (2) ; camion (1) ; ordinateurs (4) ; pièces de rechange ; 13 Pour Gao et Tombouctou.14 Autres : publications, études, audits, évaluations, traductions, formations etc.15 AAG, ACF, AVSF, IMC ;

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Page 16: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

tique et militaire au nord. Le deuxième avenant était en 2015 pour demander une extension sans coût. La DUE a approuvé les deux demandes.

La rubrique « équipements/fournitures » a été utilisée pour l’achat des véhicules pour un montant de 33.994 Euro et aliments thérapeutiques – Plumpinut et F75/100 – pour un total de 1.809.446 Euro.

Selon les tableaux16 suivant les contributions de l’UNICEF aux partenaires ONG étaient :

Partenaire Période Zone Montant Ordre d’importanceALIMA 2014 – 2015 Diré, Goundam US$ 1,288,956 1AAG 2013 – 2015 Ansongo US$ 508,826 2IMC 2014 -2015 Rharous US$ 316,138 3ACF 2014 – 2015 Bourem, Gao US$ 207,688 5AVSF 2014 Bourem US$ 140,668 6MDM 2012 Kidal US$ 73,087 7IEDA 2014

2015Enquête SMART17

KidalUS$ 59,826US$ 250,614 4

16 Source des tableaux UNICEF section nutrition.17L’enquête SMART initiative UNICEF mais faite par IEDA avec financement PASA.

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2.8 Quelques dates historiques du projet. Période couverte du projet : 15 Décembre 2011 au 14 Décembre

2015. Démarrage effectif du projet dans les 3 Régions du Nord : mi-2013. Ouverture du bureau UNICEF à Gao : mi 2013 Ouverture du bureau UNICEF à Tombouctou : début 2016 Placement nutrition officer à Gao : mi 2014 Avenant 1 de l’UNICEF à la DUE : 28 Février 2014. Avenant 2 de l’UNICEF à la DUE : Novembre 2014.

Périodes des contrats signés avec :

AVSF Février 2014 - MDM Aout 2012 – Mai 2013ACF Mai 2012 – Juin 2013

Juin 2014 – Septembre 2015IMC Juillet 2014 – Janvier 2015

Juin 2015 – Janvier 2016IEDA Septembre 2014 Décembre 2014 Enquête SMART

Juin 2015 – Décembre 2015 co-financement pour KidalALIMA Novembre 2014 – Mai 2015

Aout 2015 – Décembre 2015AAG Aout 2013 – Février 2015

Juin 2015 – Novembre 2015

Dates des paiements (tranches) :- AVSF payement des tranches : 2ème tranche 14 Décembre 2012 ($ 27,377)

3ème tranche 26 Février 2014 ($71,692)4ème tranche 8 Aout 2014 ($ 41,599)

- MDM payement des tranches : 2ème tranche 31 Octobre 2012 ($ 73,087)- ACF payement des tranches : 2ème tranche 31 Octobre 2012 ($ 5,710)

1ière tranche 26 Aout 2014 ($72,904)2ème tranche 20 Mai 2015 ($ 42,550)3ème tranche 28 Aout 2015 ($ 34,719)4ème tranche 30 Septembre 2015 ($ 51,805)

- IMC payement des tranches : 1ère tranche 11 Aout 2014 ($ 99,105)2ème tranche 31 Octobre 2014 ($ 94,140)1ère tranche 9 Juillet 2015 ($ 130,219)

- IEDA payement des tranches 1ère tranche 18 Novembre 2014 ($ 8,975)2ème tranche 24 Novembre 2014 ($ 35,895)3ème tranche 27 Février 2015 ($ 14,956)

- ALIMA payement des tranches 1ère tranche 21 Décembre 2012 ($ 200,014)2ème tranche 7 Janvier 2013 ($ 437,953)3ème tranche 11 Février 2014 ($ 208,199)

1ère tranche 28 Novembre 2014 ($ 274,518)2ème tranche 3 Septembre 2015 ($ 1,888)1ère tranche 9 Septembre 2015 ($ 166,384)

- AAG payement des tranches 1ère tranche 15 Décembre 2014 ($ 51,186)2ème tranche 31 Janvier 2015 ($ 83,630)3ème tranche 29 Mai 2014 ($ 76,560)4ème tranche 11 Aout 2014 ($72,149)Amendement 2ème tranche 10 Novembre 2014 ($ 46,611)

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1ère tranche 1 Juillet 2015 ($ 95,114)2ème tranche Octobre-Décembre 2015 (4x) ($ 73,978)

Signature avenant no. 1 : 10 Mars 2014 Signature avenant no. 2 : 11 Février 2015 Rapport final : Mai 2015 Rapport final financier : 5 Mai 2016 Evaluation finale externe : Mai 2016 Rapport final : Juin 2016

3 Appréciation Critique et Constructive.Le chapitre « Appréciation Critique et Constructive » apporte une information supplémentaire sur les questions d’évaluation, sur les questions des éléments attendus dans les TdR et sur les critères DAC afin de formuler les conclusions au chapitre 4.

3.1 Les questions d’évaluation et éléments ajoutés. Les questions d’évaluation ont été utilisées comme un guide pendant les interviews des organismes et personnes mentionnés dans l’annexe 6.2.

1. Est-ce que les objectifs du programme UNICEF-PASA ont été clairement et logiquement formu-lés ? La réponse à cette question est simplement Oui ! Les objectifs : objectif général et objectifs spéci-fiques sont très clairement et aussi très logiquement formulés. Ce sont des objectifs qui pourront aussi être vérifiés d’une manière objective à travers des indicateurs. Cependant, il faut remarquer que la réussite des tels objectifs nécessite un programme qui ne prend pas seulement en charge des enfants qui souffrent de la malnutrition aigüe mais qui travaillent aussi intensivement sur les causes de la malnutrition aigüe. Pour aboutir à ce but, il faut avoir nécessairement un système de suivi professionnel de préférence basé sur une approche « recherche- action ». Malheureusement cela n’était pas disponible au niveau des Districts Sanitaires. Le projet mentionne aussi la lutte contre la malnutrition chronique mais il y avait des activités spécifiques en ce qui concerne cette prévention (paquet intégré de lutte contre l’anémie et activités ANJE) . Cependant il faut mention-ner les activités ANJE mais malheureusement pas exécutées à grande échelle.

2. Est-ce qu’ils ont été adaptés à la situation nutritionnelle en général au Nord du Mali et en parti-culier pour le groupe cible ?Oui, mais l’élément communautaire n’a pas été mentionné ! Selon le rapport final UNICEF PASA l’accent a surtout été mis sur la prise en charge des enfants qui ont été dépistés par les relais communautaires et ayant la malnutrition aigüe. Il sera un grand défi d’inclure aussi une approche communautaire spécialement pour lutter contre la malnutrition chronique. Cette approche com-munautaire de lutte contre la malnutrition chronique est en cours d’élaboration a l’Unicef mais effectivement n’existait pas au démarrage de ce projet.

3. Est-ce que l’implication des partenaires non étatiques a été fructueuse ?Cette question a été difficile à répondre parce que les visites de terrain n’étaient pas possibles et les rencontres avec les groupes de bénéficiaires n’ont alors pas eu lieu. En plus les représentants de la société civile au niveau national et régional n’ont pas été formés ni informés. L’implication des partenaires non étatiques n’a pas été seulement nécessaire avec l’absence des structures de

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santé étatiques, cette implication a été aussi fructueuse. En 2012 peu d’activités ont été réalisées à cause de l’occupation des trois régions du Nord du Mali, les cadres de l’UNICEF n’avaient pas non plus accès aux autres localités hors des villes de Gao, Tombouctou et Kidal à cause des rai -sons d’insécurité. Les cadres des partenaires non-étatiques ont eu les moyens pour se rendre dans les Districts Sanitaires couverts par le projet. Il faut cependant remarquer que 40% du budget a été destiné aux partenaires non-étatique y inclus les travaux pour l’enquête SMART (IEDA). Les cadres des ONG locales n’ont pas été impliqués d’une manière systématique tandis que malgré leur manque de compétences techniques ils/elles sont les seuls qui connaissent bien leur milieu, leur langue, leur culture, et leurs habitudes alimentaires etc. Enfin, sur le plan de durabilité ils/elles sont plus aptes pour ce travail.

4. Quelle a été le rôle des services étatiques ?Le rôle des services étatiques doit être analysé à différents niveaux. D’abord au niveau national le rôle de la Division Nutrition doit être mentionné. Cette Division est responsable pour la mise en œuvre de toute la politique nationale en ce qui concerne les actions de la nutrition au Mali. Elle veille entre autres sur la mise en œuvre du Protocole de la Prise en Charge Intégrée de la Malnu-trition Aigüe (PCIMA). Dans ce projet, l’UNICEF aussi bien que les ONG partenaires ont bien res-pecté le protocole PCIMA. Toutes les activités, formations, supervisions sont menées avec l’active collaboration des services étatiques. Tous les outils sont valides au niveau national et ensuite utilises au niveau régional et du district. Même si l’on juge l’UNICEF comme le moteur du pro-gramme et en plus le rôle des services étatiques moins actif, cela est principalement dû au fait que le programme a été exécuté par l’UNICEF. Cependant ces PFNR ont clairement exprimé que leur travail a été difficile à cause du manque de moyens. Des visites de terrain n’étaient possibles que grâce aux faveurs des ONG partenaires et l’UNICEF qui ont donné des moyens de transport et ont payé les perdiems. Dans une situation idéale éventuellement c’est la DN et les DRS qui doivent avoir en charge d’implanter un tel projet avec l’appui institutionnel, technique et profes-sionnel de l’UNICEF et certaines ONG spécialisées.

5. Comment le programme s’est adapté au changement du contexte sécuritaire au nord ?Grâce aux ONG qui étaient déjà sur place pendant l’occupation, le programme a pu continuer mais en forme adaptée.

6. Comment la prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe dans les trois régions du nord a été mise en œuvre de façon cohérente et coordonnée ?L’UNICEF a assuré une coordination grâce à son coordinateur nutrition d’abord à Mopti et après à Gao. Le bureau de l’UNICEF à Bamako a cependant joué son rôle de coordination mais selon cer-tains partenaires pas de manière exemplaire. la coordination a l’Unicef ne se fait pas par projet mais par programme. S’il est vrai que la coordination ne s’est pas faite par projet, selon l’UNICEF la coordination de tous les acteurs nutrition au Nord s’est fait via le cluster nutrition. Surtout le rôle de l’UNICEF de garantir un suivi professionnel reste discutable. L’UNICEF dit que le SMART n’est pas destiné pour le suivi des projets comme le SMART. Cependant du point de vu « projet » il est nécessaire d’avoir un suivi au moins pour mesurer l’impact. L’Impact mesuré devra au moins mesurer si les objectifs ont été réalisés. Il est connu que le rôle des services étatiques a été inter -rompu pendant la crise politique.

7. Comment un paquet d’interventions intégrées à haut impact de lutte contre les carences en mi -cronutriments, incluant le dépistage systématique chez les enfants de 6-59 mois a été mis en

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Page 21: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

œuvre dans les trois régions, permettant d’assurer une supplémentation en vitamine A deux fois par an auprès des enfants de 6-59 mois et de déparasiter les enfants de 12-59 mois.Selon les rapports des partenaires et ceux des services étatiques la mise en place du paquet d’in-terventions intégrées à haut impact et le dépistage systématique des enfants ont été réalisés avec un impact quantitatif très positif mais la qualité n’a pas été évaluée. L’UNICEF dispose de tous les chiffres bien détaillés pour chaque District Sanitaire.

8. Comment la promotion des pratiques appropriées d’alimentation du nourrisson et du jeune en-fant est assurée de façon continue en tenant compte des spécificités des trois régions et des capacités de réponse préexistantes en communication pour le développement ?L’impact n’a pas été mesurable. Cependant le projet ANJE a été introduit. Afin d’avoir un impact très positif il faut avoir nécessairement un partenariat services étatiques de santé – UNICEF – ONG spécialisées – ONG locales.

9. Comment le programme a effectivement renforcé les capacités des acteurs de nutrition à tous les niveaux dans les domaines de la coordination, de la mise en œuvre des programmes, du plai -doyer, de la promotion des interventions de prise en charge et de prévention de la malnutrition de la communication et du suivi et évaluation ?Malheureusement ce volet a été exécuté mais le suivi de son impact n’est pas connu. Au total, 537 personnels de santé (263 pour la région de Gao et 274 pour la région de Tombouctou) ont été formés en novembre 2013 pour la région de Gao et en février 2014 pour la région de Tombouc-tou. Comment le système d’information nutritionnelle, de suivi et évaluation des programmes a été mis en place dans les trois régions en lien avec les autres systèmes d’information tels que le SIS et le SAP en utilisant notamment les nouvelles technologies (cf. rapid-SMS).Le SMART a été fait les enquêtes nutritionnelles mais un système de suivi nutritionnel au niveau de chaque District Sanitaire à travers les indicateurs anthropométriques n’a pas été exécuté sim -plement à cause des raisons d’insécurité et des limites budgétaires. Le SIS existe et le rapide SMS a été expérimente a Mopti. Afin de bien mesurer l’impact des actions un tel système aurait été nécessairement mis en œuvre, éventuellement en forme adaptée conjointement avec les ONG partenaires. Le rôle des ONG locales sera bien nécessaire. Les preuves ont déjà été données mais malheureusement pas assez exploitées.

10. Est-ce que la stratégie opérationnelle de l’UNICEF a appuyé le gouvernement du Mali en vue de la mise en œuvre des interventions en collaboration avec les partenaires ONG. En principe c’est au Gouvernement même de répondre à cette question. Cependant il faut recon-naitre que l’UNICEF est le fonds des nations unies pour l’enfance spécialisé qui a les compétences, les cadres professionnels et surtout les intrants comme les médicaments, le matériel anthropo-métrique etc. Il y avait un appui mais selon certaines informations reçues à Gao et à Tombouctou, il n’était pas d’une grande importance au niveau institutionnel. L’appui était surtout donné en forme de facilitation pour que les ONG partenaires puissent faire la prise en charge sur le terrain. Le rapport final de l’UNICEF montre bien à quels niveau l’appui dans la mise en œuvre des inter -ventions a été donnée: formation de tout le personnel de santé et équipes cadres de DS sur le protocole PCIMA, supervisions PCIMA, formation des équipes cadres de district sur la gestion des intrants, la gestion des données nutritionnelles.

11. Comment la valeur ajoutée de l’UNICEF dans ce programme selon les partenaires (ALIMA, ACF, AVSF, ICM) et selon l’évaluateur peut être améliorée ?

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La valeur ajoutée a été évaluée par les partenaires d’une manière différente. Le rôle de « coordi-nateur » aurait pu être exécuté d’une façon plus professionnelle. L’UNICEF cependant explique que la coordination a joué son rôle a été organisé pas selon le projet mais selon le programme national PCIMA surtout à travers le cluster de nutrition. Le rôle comme « groupe de référence » a été évalué positif selon quelques partenaires comme aussi le rôle d’organisme de « lobbying ». Cependant il y a aussi des partenaires qui n’ont pas senti une valeur ajoutée de la part de l’UNI-CEF.

3.2Réponses sur les éléments attendus selon les TdR de l’évaluation :

1. La pertinence des réponses prévues par le projet face au changement de contexte dans le nord du Mali ?La pertinence des réponses prévues par le projet est acceptable mais il faut aussi reconnaître qu’elle est partielle. Pourquoi ? Les objectifs spécifiques indiquent clairement la réduction de la malnutrition aigüe mais aussi chronique tandis que les réponses sont principalement médicales – utilisant le protocole PCIMA – sans prendre en considération l’élément communautaire. Aussi le fait que la malnutrition chronique, n’étant principalement pas un problème de santé mais surtout un problème multisectoriel et en particulier de pauvreté a été mentionné dans les objectifs spéci -fiques mais dans les réponses elle était presque absente. Sur le plan professionnel et scientifique un programme de lutte contre la malnutrition chronique devra être exécuté parallèlement à celui d’un programme de lutte contre la malnutrition aigüe par les structures sanitaires. Ce constat sera important en direction du bailleur de fonds.

2. La performance des mécanismes de mise en œuvre du projet en analysant La mise à disposition des fonds par rapport au budget du projet ; rien à signaler. La gestion des contraintes dans la mise en œuvre ; rien à signaler. L’adéquation du système de suivi et de ses outils ; contraintes financières pour la mise en

œuvre d’un système de suivi performant et adapté entre autre à la nouvelle situation sécuri -taire n’ont pas permis d’installer un système performant.

La performance des partenaires dans l’atteinte des résultats des protocoles d’accord ; positif selon les rapports de progrès.

La participation et l’implication des autorités gouvernementales au niveau national et régio-nal ; surtout la responsabilisation des autorités gouvernementales.

La qualité et la quantité de l’appui administratif et technique fourni par UNICEF par rapport aux problématiques rencontrées ; il n’existe pas de plaintes de la part des partenaires éta-tiques et non-étatiques.

3. Le rapport coût-efficacité des moyens prévus pour la mise en œuvre et ceux utilisés ;Le budget total prévu a été complètement dépensé avec 42% pour les actions des ONG parte-naires et 58% pour l’UNICEF. Un calcul brut des coûts moyens de la prise en charge d’un enfant dépisté est entre 75 – 150 €. Cela fait un coût total – extrapolé – de 180 - 350€ 18 incluant la partie du budget destinée pour l’UNICEF y inclus les coûts d’achat du PLUMPINUT, médicaments et autres matériel. En général, on peut dire que le prix pour dépister un enfant souffrant de la mal -nutrition aigüe est en moyenne +250€. Sans coordination et intrants achetés par l’UNICEF, il se-rait en moyenne+125€. Ces chiffres sont indicatifs et doivent être mieux calculés.

18 Calcul basé sur les chiffres de 2 ONG partenaires. Il faut remarquer que ces chiffres et aussi le calcul ne sont pas exact. Pour cette raison il faut prendre les chiffres comme indicatif !

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4. L’efficacité des activités en termes qualitatif et quantitatif ;Cette question est difficile à répondre simplement parce que les visites de terrain n’étaient pas possibles. Conjointement avec le responsable de l’UNICEF de Gao et Tombouctou, nous avons donné une note de 7 sur 10 pour la qualité des activités de terrain dans les villes de Gao et de Tombouctou et 619sur 10 pour les Districts Sanitaires hors des villes. Il faut cependant com -prendre que ce jugement est subjectif et basé sur nos propres observations ! Ce qui nous fait com -prendre qu’elle n’était pas excellente ni mauvaise mais raisonnable.

5. Le changement nutritionnel perçu par les bénéficiaires directs ;Cette question ne peut pas être répondue par l’évaluation parce que la possibilité de rencontrer les bénéficiaires n’était pas là.

6. La qualité des services délivrés, leur adéquation avec le protocole de prise en charge, les capaci -tés de dépistage et de prise en charge adaptée dans les structures sanitaires ;Les rapports de progrès des partenaires – qui ont surtout donné un appui institutionnel et tech-nique - estiment la qualité en général « raisonnable ». Les indicateurs de performance des DS appuyés par les ONG permettent aussi de donner une réponse sur la qualité. Au début elle était faible mais de plus en plus elle a été améliorée. Cependant il faut observer que cette « estima-tion » ne pourrait pas être vérifiée d’une manière objective. Tous les indicateurs de performance sont bien connus mais la question en ce qui concerne sa qualité ne peut malheureusement pas être répondue.

7. La participation des communautés dans l’exécution et la capitalisation du projet ;L’évaluation n’a pas eu de moyens pour vérifier si la participation des communautés a été d’une grande importance. Il n’existe pas d’enquêtes réalisées pour capitaliser cette expérience propre-ment dite cela aurait été une tache de la coordination pour analyser cette question. Pour ce tra-vail l’implication des ONG locale aurait été idéale !

8. L’impact du conflit dans le nord sur la mise en œuvre et les réalisations du projet ;Le conflit dans le nord a eu un impact énorme sur la mise en œuvre et les réalisations du projet. L’UNICEF n’a pu faire des visites de contrôle sur le terrain. Les partenaires ont pu faire leur travail mais avec des risques. Le plus grand résultat de ce projet est qu’un programme de prise en charge intensive de la malnutrition aigüe a été mis en place !

9. L’efficacité du modèle d’intervention pour la mise en œuvre de la PCIMA par rapport aux contraintes sécuritaires que les intervenants ont rencontré suite à la crise politique de 2012 ;En 2012 le projet a connu un grand retard dû au conflit militaire et au fait des changements poli -tiques sur le plan national. C’est grâce aux partenaires qu’ils ont pu donner l’appui aux structures étatiques de santé. Cela a aussi été reconnu par les structures étatiques de santé.

10. Les perspectives de durabilité du projet, particulièrement en termes d’actions liées à l’ANJE, aux systèmes de suivi-évaluation et aux mécanismes de coordination des actions de nutrition dans le pays et les partenariats opérationnels et stratégiques ;En décembre 2015, le rôle de l’UNICEF était terminé. Les ONG partenaires ont continué leur tra-vail sur le terrain utilisant d’autres bailleurs de fonds. Cependant, le projet n’a pas pu ou vou -

19 Un chiffre subjectif sur une échelle de 10 dont 0 = très mauvais et 10 = excellent ! 23

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lu travailler sur la responsabilisation effective des structures sanitaires20. Aussi, aucun transfert de compétences n’a été fait aux ONG ou d’autres structures locales.

11. La formulation des leçons apprises et l’identification des nouveaux axes d’intervention ;Le rôle et la responsabilité des structures étatiques sont essentiels. Les ONG sont d’une grande importance grâce à leur professionnalisme. Le rôle de l’UNICEF est clair en tant que Fonds des NU pour l’Enfance comme organisation d’appui aux structures gouvernementales. Mais ce qui manque est le transfert des compétences aux groupements et aux ONG locales. Ces groupements et ONG locales appartenant à la société civile sur place n’est pas seulement souhaitable sur le plan politique mais surtout souhaitable pour intensifier les structures locales de l’économie so-ciale. Un programme qui s’adressera à prévenir et lutter contre la malnutrition chronique devra nécessairement prendre cette conclusion en considération.

3.3 Evaluation des critères DAC.

Pertinence. La pertinence est reconnue mais de préférence devra être élargie pour reconnaître une bonne approche « communautaire » et en même temps d’inclure un volet plus déterminé de lutte contre la malnutrition chronique.

Efficacité. L’efficacité pourrait être améliorée par une meilleure implication mais aussi responsabilisa-tion des structures sanitaires étatiques. Aussi avec une meilleure coordination l’efficacité aurait été plus grande ; selon l’UNICEF la coordination a été faite par programme et non par projet. Le PASA était un projet ! Voir svp 3.2.6. et remarque en bas de page 20.

Efficience. L’efficience des activités des ONG partenaires sur le terrain ne pouvait pas être contrôlée simplement à cause du manque d’instruments de contrôle. Cependant, un prochain projet devra identifier un system de suivi qui permettra de mesurer l’impact et surtout mettre en œuvre un système de suivi qui pourra au moins répondre à la questions si les objectifs ont été réalisés.

Impact. L’impact a été reconnu par les partenaires étatiques et non-étatiques. En termes quantitatif, le nombre d’enfants pris en charge est bien connu mais l’impact sur le taux de malnutrition l’est moins.

Durabilité. La durabilité se manifeste à travers les CSCOM et CSRéf opérationnels et pourra être plus grande par une approche qui inclut fortement la société civile et ses structures alliées.

Visibilité. La question de visibilité sur le terrain ne se pose pas simplement à cause de la présence des pays membres de l’UE dans la MINUSMA. Pour cette raison la non-visibilité de l’UE était une

20 Selon l’UNICEF la responsabilisation des autorités sanitaires est chaque jour plus grande mais les autorités ne prennent pas toujours leurs responsabilités: un exemple concret. L’Unicef a formé en 2015 les DS dans l’estima-tion de leurs besoins en intrants thérapeutiques trimestriels. Malgré la formation et malgré les multiples de-mandes, les DS n’envoient toujours pas leurs estimations de besoins, obligeant l’Unicef à évaluer les besoins si on veut éviter les ruptures au niveau des DS.

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condition à cause des raisons sécuritaires. Cependant au niveau de la coordination la visibilité est présente mais pourra être plus développée.

4 Conclusions.Ce chapitre « conclusions » donne une appréciation en donnant des réponses générales sur les 5 objectifs de cette évaluation mentionnés dans les TdR.

1) Déterminer si les objectifs et résultats attendus ont été at-teints et d’en comprendre les raisons. Plus spécifiquement don-ner une réponse à la question si le projet « réponse à l’urgence nutritionnelle silencieuse dans les régions du nord du Mali » par l’objectif général : améliorer la survie et la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans dans les régions du nord du Mali a pu aboutir à son objectif général et spécifique21 mais aussi ses résultats attendus?

Objectif général : améliorer la survie et la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans dans les régions du nord du Mali.

Le projet a certainement pu contribuer à l’objectif général mentionné ci-dessus.

Objectif spécifique : réduire les taux de malnutrition aiguë et chronique chez les enfants de moins de 5 ans dans les 3 régions du nord.

Le projet a certainement pu contribuer à la réduction du taux de malnutrition mais il n’a pas été possible d’établir dans quelle mesure au niveau des Districts Sanitaires. La raison a été expliquée au 2.6 notamment aux deux derniers paragraphes. Il faut remarquer que les indicateurs de per-formance comme le nombre d’enfants dépistés et pris en charge ne sont pas de chiffres qui in -diquent le taux de la malnutrition aigüe. En ce qui concerne la réduction de la malnutrition chro-nique, le projet ne prévoyait que des interventions de santé et nutrition de lutte contre la malnu-trition chronique (paquet intégré contre l’anémie) et l’ANJE.

Résultat 1 – La mise en œuvre d’un programme de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë (sévère et modérée) dans les trois régions de façon cohérente et coordonnée selon le Pro -tocol de la Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigüe au Mali (PCIMA).

Le projet a bien contribué à la mise en œuvre de la prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe par plusieurs moyens conformément au protocole PCIMA. Surtout les ONG partenaires – AAG, ACF, ALIMA, AVSF, IMC - ont pu donner un appui important aux structures officielles du MSHP dans les 8 Districts Sanitaires22. Avec la crise militaire et politique que les 3 régions du Nord ont vécu, la présence de ces ONG a été essentielle à cause de plusieurs facteurs23.

Résultat 2 – La mise en œuvre d’un paquet d’interventions intégrées à haut impact de lutte contre les carences en micronutriments, incluant le dépistage systématique chez les enfants de 6-59 mois permettant d’assurer une supplémentation en Vitamine A deux fois par an auprès des enfants de 6-59 mois et de déparasiter les enfants de 12-59 mois.

Les ONG partenaires ont pu appuyer cette mise en œuvre. L’UNICEF a largement contribué avec les connaissances en la matière et surtout avec les intrants – vitamine A, médicaments, autres micronutriments, aliments thérapeutiques prêts à l’emploi. - qui ont été distribués dans les diffé-

21 L’objectif spécifique était de réduire les taux de malnutrition aiguë et chronique chez les enfants de moins de 5 ans dans les 3 régions du nord (Gao, Kidal et Tombouctou) en dessous des seuils critiques (10 % pour la malnutrition aiguë et 20 % pour la malnutrition chronique).22 Diré, Goundam, Tombouctou, Rarhous, Bourem, Gao, Ansongo, Ménaka.23 1) absence des structures sanitaires étatiques en 2013 ; 2) appui au rétablissement de ces structures ; 3) expérience professionnelle en santé dans les situations de crises ; 4) compétence professionnelle en survie de l’enfant, nutrition pen-dant d’urgence etc. AAG, ALIMA, ACF étaient déjà présentes dans les Régions du nord pendant l’occupation.

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rentes structures de santé. La couverture et l’efficacité de cette mise en œuvre de ce paquet ont été contrôlées et supervisées par les DRS.

Résultat 3 – Assurer la promotion des pratiques appropriées d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant de façon continue en tenant compte des spécificités des trois régions et des capaci -tés de réponse préexistantes en communication pour le développement.

Cette promotion a été exécutée par certaines ONG. Par exemple IMC a pu réaliser des activités ANJE avec certain groupements des communautés dans le District Sanitaire de Gourma Rharous. Pour des limites budgétaires l’approche ANJE n’a pu être développée d’une manière intensive. En plus des raisons sécuritaires ont joué un rôle. Si ces pratiques ont été effectivement réalisées de façon continue et acceptée par les mères, elles ne sont malheureusement pas connues. Afin de bien connaître l’acceptation de ce phénomène – pratiques appropriées d’alimentation du nourris-son et du jeune enfant - il faut d’abord organiser une enquête24 professionnelle qui sera faite au niveau des communautés concernées – villages, campements, villes, sites etc. L’évaluation ne demande pas si la méthode mentionnée par le protocole PCIMA est la meilleure solution en pre -nant en considération une méthodologie plus orientée vers une approche communautaire. Il faut remarquer cependant qu’il existe beaucoup d’expériences dans les régions de Tombouctou et de Gao en la matière25.

Résultat 4 – Le renforcement des capacités des acteurs de nutrition à tous les niveaux dans les domaines de la coordination, de la mise en œuvre des programmes, du plaidoyer, de la promo-tion des interventions de prise en charge et de prévention de la malnutrition, de la communica-tion et du suivi et évaluation.

Le renforcement des capacités des acteurs de nutrition à tous les niveaux dans les domaines men -tionnés est vraiment d’une grande importance mais cette tâche était surtout attribuée à l’UNI-CEF. A peu près 60% du budget était attribué à l’UNICEF et 40% pour les ONG partenaires. Dans le budget les rubriques ont été déjà bien mentionnées. Objectivement dit, l’UNICEF a fait son mieux et a exécuté exactement ce qui a été proposé selon le budget. Le rapport final mentionne l’en-semble des formations appuyées techniquement et financièrement par l’Unicef dans les Régions du Nord. Pour exécuter un programme qui nécessite un grand degré de cohérence, l’UNICEF au-rait pu jouer le rôle de coordinateur conjointement avec les ONG partenaires et les partenaires étatiques pour trouver une solution au constat. Voir aussi les commentaires au 2.6 dans les deux derniers paragraphes en ce qui concerne le suivi au niveau des Districts Sanitaires.

Résultat 5 – La mise en place d’un système d’information nutritionnelle, de suivi et évaluation des programmes dans les trois régions, en lien avec les autres systèmes d’information tels que le Système d’Information Sanitaire et le Système d’Alerte Précoce et utilisant notamment les nou-velles technologies (cf. Rapid-SMS).

La mise en place d’un système d’information nutritionnelle, de suivi et évaluation a été une activi-té d’une grande importance afin de mesurer l’impact du projet. A la fin de 2.6, il a été expliqué quelles limites et contraintes le projet a vécu. Les ONG partenaires et les DRS ont à travers la Division Nutrition bien travaillé sur les indicateurs de performance – (nb. d’enfants dépistés, nb. d’enfants traités, nb. d’enfants avec MAG +/- complications etc.) – mais pas sur la corrélation entre l’impact de ce programme et les taux de malnutrition. En ce qui concerne la malnutrition chronique voir svp plus haut le point 1) objectif spécifique. étant mentionnée dans les objectifs n’a pas du tout été prise en charge.

24Il y a une étude en cours actuellement pour l’intégration de la PEC de la MAS dans les SEC. Les résultats de cette étude seront une référence pour que le gouvernement du Mali puisse décider s’il est viable que les ASC prennent en charge la MAS.25Publication de l’OMAES : La sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau communautaire : expériences d’un projet de la prise en charge et de prévention communautaire de la malnutrition période 1995 – 2010. Historique d’un projet.

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2) Apprécier les points forts et faibles de l’action, avec une ana-lyse plus particulièrement approfondie des démarches des in-terventions, de leur pertinence et de leur pérennité.

L’UNICEF a été choisi par la DUE comme intervenant principal dans les trois régions. Le choix a été juste à cause du fait que l’UNICEF porte un statut de neutralité étant donné qu’elle est une organisation onusienne. Ce choix a été acceptable et compréhensible. Un autre argument est le statut professionnel de l’UNICEF ayant de connaissance en matière de nutrition et aussi d’être un promoteur du protocole de la PCIMA. Ceci peut aussi être considéré comme un point fort. Un autre avantage était que l’UNICEF avait les moyens et le sys-tème logistique de fournir les intrants nécessaires. Le rôle de l’UNICEF d’être en mesure de faire le plaidoyer pour la cause du bien-être de l’enfant devra aussi être mentionné comme point fort.

Le point le plus fort était le fait que l’UNICEF pouvait garantir la « cohérence » nécessaire pour la mise en œuvre d’un tel programme. Bien que l’UNICEF ait pu choisir des partenaires sur le terrain ayant l’expérience dans la mise en œuvre de programmes de santé-nutritionnels, tous ces parte-naires ont fait le constat que cette valeur ajouté a été suffisamment exploitée par l’UNICEF. Par exemple en matière de système de suivi professionnel et pratique l’UNICEF a collecté un grand nombre d’indicateurs de performance d’une manière systématique mais malgré la bonne volonté n’a pas pu organiser un système de suivi des indicateurs anthropométriques au niveau des Dis-tricts Sanitaires nécessaires pour suivre l’impact des actions (voire aussi 2.6). Ce rôle de garantir la cohérence n’a pas été exprimé par une forte coordination en la matière de la part de l’UNICEF. Aucune réunion de coordination entre l’UNICEF et les partenaires étatiques et non étatiques de ce projet n’a été organisée sauf les réunions bilatérales purement techniques. La raison selon l’UNI-CEF était simplement parce que le financement de ces projets a été fait par d’autres fonds et avec beaucoup d’autres acteurs26. L’UNICEF organise la coordination des partenaires selon le programme et non selon les budgets octroyés par les bailleurs. La vision programme est privilé-giée sur la vision projet.

L’UNICEF n’a pas développé de site internet pour mieux informer les personnes intéressées par ce projet. Les réunions du cluster de nutrition dont l’UNICEF est le lead mais ces réunions sont trop générales pour discuter les problèmes spécifiques etc. d’un programme EU-PASA.

En ce qui concerne l’analyse des causes ou de l’étiologie de la malnutrition aigüe au nord l’UNICEF bien que coordinateur pour garantir la cohérence, n’a pas fait un effort de bien capitaliser les expériences ni faire des études ap-profondies de l’étiologie. Cela a été souhaitable malgré que ce ne soit pas prévu dans le budget et malheureusement pas demandée par le bailleur de fonds.

La malnutrition chronique pourtant mentionnée dans les objectifs, n’a cepen-dant pas été un point de grande importance. L’UNICEF a exécuté exactement

26Pour l’Unicef, la coordination se fait selon le programme Unicef avec le gouvernement du Mali et non selon les budgets obtenus pour mettre en œuvre ce programme.

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ce qui été prévu dans le projet sur la malnutrition chronique. Il faut cepen-dant reconnaitre qu’une telle attention n’aurait pas été possible simplement par le fait que la malnutrition chronique n’est pas un problème sanitaire mais en réalité un problème de pauvreté et d’ignorance.

Les actions des ONG partenaires ont seulement pu être évaluées à travers leurs rapports de progrès et rapports finaux. Leurs contraintes sur le terrain ont été pluri formes. Cependant leurs activités ont été suffisamment appré-ciées par les DRS et plus spécifiquement par les PF nutrition de la DRS. L’im-pact de leurs actions n’a cependant pas été mesurable par un système de suivi qui ne mesure pas seulement les indicateurs de performance mais aussi ceux d’impact. L’UNICEF avait mis l’enquête SMART en œuvre mais pas un système qui permettait un système de suivi pour mesurer l’impact du projet. L’UNICEF se justifie que cela n’a pas été prévu dans le budget. Pour cette rai-son la question devra aussi être posée au bailleur de fonds.

Avec l’appui de l’UNICEF un système intensif de la prise en charge de la mal-nutrition aigüe a été mis en place malgré toutes ces contraintes multiples dé-jà mentionnées comme l’insécurité, les retards et les limites budgétaires.

3) Apprécier dans quelle mesure les fonds EU PASA ont contribué avec succès à donner les moyens au Pays de mettre en œuvre sa stratégie nationale de lutte contre la malnutrition dans les régions du Nord, comme prévu par le nouveau Protocole National de Prise en Charge de la Malnutrition Aigüe élaboré en 2012 et dans la Politique Natio-nale de Nutrition adoptée en 2013. Les fonds EU PASA ont certainement contribué avec succès à donner les moyens au pays de mettre en œuvre sa stratégie nationale de lutte contre la malnutrition. Le choix de l’ UNICEF comme organisation pilote a été compré-hensible et logique. Le choix de l’UNICEF pour contractualiser avec des ONG comme partenaires pour appuyer a aussi été logique et productif. Cependant le projet a pu dépenser 40% du budget pour l’appui aux ONG selon la prévi-sion du budget. Il faut alors faire la remarque de savoir si ce pourcentage n’aurait pas pu être plus élevé simplement pour la raison que ce sont les ONG qui ont fait le travail du terrain. Un autre constat est que le programme pouvait donner plus d’appui aux structures nationales au moins pour garantir une durabilité des interventions.

4) Apprécier l’efficacité du modèle d’intervention pour la mise en œuvre de la PCIMA par rapport aux contraintes sécuritaires que les interve-nants ont rencontré suite à la crise politique de 2012.Le modèle d’intervention « UNICEF- ONG partenaires – structures étatiques » était acceptable pour la mise en œuvre de ce programme pendant les chan-gements politiques et sécuritaires assez grands. Dans la situation idéale le projet pouvait été confié pour une grande partie aux structures étatiques avec l’appui professionnelle et logistique de l’UNICEF et les ONG partenaires. L’UNICEF qui pouvait bien jouer son rôle de contrôleur de « cohérence » a joué ce rôle mais pas avec une grande exemplarité. Le manque de coordina-tion a déjà été mentionné. Par exemple son rôle comme institution qui pour-rait garantir un système de M&E professionnel surtout pour bien contrôler la qualité de collecte des résultats de certains indicateurs anthropométriques et en même temps pour garantir que le système de suivi donnait assez d’infor-

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mation pour adapter le programme en cas de nécessité. L’UNICEF explique en détail le pourquoi : raisons de sécurité mais aussi limites budgétaires. Même un bon exercice « leçons apprises » entre les trois partenaires – UNICEF MSHP ONG – aurait pu signaler ce manque et indiquer comme leçon apprise à évi-ter.

5) Apprécier la manière dont l’UNICEF et ses partenaires pour la mise en œuvre se sont acquittés de l’obligation contractuelle de visibilité de l’Union européenne.Il n’y a pas d’information disponible en ce qui concerne l’aspect visibilité de l’Union Européenne. Même une « visibilité » trop concrète pendant une pé-riode sur le terrain n’était pas possible étant donné la situation sécuritaire au moment où quelques pays membres27 étaient activement impliqués dans les opérations militaires. A cause de cette présence, une visibilité sur le terrain n’était pas du tout recommandable. Cependant il faut faire le constat que le programme PASA n’était pas connu par quelques partenaires. Le projet était connu surtout sous le nom de "projet UNICEF nutrition". Un site web de forme active avec toute l’information disponible aurait été d’une grande valeur pas seulement pour montrer l’origine des fonds mais aussi pour montrer le pro-grès et les contraintes. Il faut aussi remarquer que quelques partenaires n’ont pas connu ce programme sous le nom PASA. D’autres partenaires n’ont pas su que le PASA était un programme de l’UE.

5. RECOMMENDATIONS.

Les recommandations formulées ne sont pas faites de façon standard mais sont une réaction logique en lien avec les points mentionnés dans les conclusions. Elles sont directement liées aux objectifs et résultats attendus du programme « Réponse à l’Urgence Nutritionnelle Silencieuse dans les Régions du Nord du Mali ».

En ce qui concerne la problématique :

La problématique « malnutrition silencieuse » est pertinente.

1) Il est fortement recommandé de capitaliser les expériences déjà acquises dans les trois régions en la matière et en même temps de mieux capitaliser les leçons apprises.

2) Bien que les données existantes sur la prévalence de la malnutrition au niveau de chaque District Sanitaire ne soient pas disponibles, il faut faire le constat que tant que le bailleur de fonds (DUE) que l’UNICEF comme Fonds spécialisé, la recherche pour trouver une méthodologie faisable de-vrait être obligatoire. Cependant une méthodologie qui est fondée sur des preuves (evidence based) - quantitatives et qualitatives – sera toujours nécessaire.

En ce qui concerne les objectifs et résultats attendus :

L’objectif spécifique de réduire la malnutrition aigüe et chronique est en général un objectif réaliste mais étant donné la situation complexe au nord du Mali sans avoir fait une analyse approfondie du

27 La France et les Pays Bas comme aussi les forces policières suédoises et allemandes étaient tous opérationnels dans les Régions du nord.

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problème et sans avoir utilisé les leçons apprises des programmes antérieurement exécutés dans les trois régions du nord, la seule conclusion acceptée est celle que le programme proposé est très pré-tentieux. Pour cette raison il faut :

3) Bien analyser et capitaliser les programmes en la matière déjà exécutés dans les trois régions et en même temps capitaliser les leçons apprises.

4) Elaborer des programmes moins prétentieux et plus réalistes qui se limitent à certains volets bien précisés. Par exemple se limiter uniquement à la mise en œuvre du protocole PCIMA ou plus concrètement donner un appui professionnel, technique, matériel ou financier aux DRS en géné-ral ou le travail des Point Focaux de Nutrition. Le choix pour un appui technique des ONG spécia-lisées devra être secondaire. Les enquêtes au Nord du Mali ont été partiellement financées par le projet UNICEF-PASA

5) En ce qui concerne le suivi du programme, trouver une alternative pour une SMART adaptée au niveau du District Sanitaire conjointement avec les partenaires afin de garantir un système de suivi directement lié aux activités de l’ONG partenaire.

En ce qui concerne le mode de mise en œuvre du programme :

Etant donné que le programme a démarré au moment des grands changements politiques et surtout militaires au nord du Mali, il faut que l’UNICEF comme agence des Nations Unies renforce ou prend sa tâche plus au sérieux concernant :

6) Son rôle de coordinateur du programme avec des réunions inter-partenaires régulières.

7) De la mise en œuvre d’un système de M&E central dont tous les partenaires ont accès et alors en profitent. Cela nécessite aussi un système de suivi par District.

8) Pour mieux servir comme point d’information sur les problèmes de nutrition au Nord et en même temps fournir une cartographie (mapping) totale un tel projet sous coordination de l’UNI -CEF pourra donner plus de poids au cluster de nutrition. Bien que les informations soient bien connues aussi par District Sanitaire - les prévalences, les activités, qui fait quoi, avancements, etc. - il faut les aussi mieux disséminer dehors le cluster de nutrition.

En ce qui concerne le rôle de l’UNICEF dans un tel programme :

9) Bien que l’UNICEF étant une organisation onusienne soit neutre et dispose des spécialistes en matière de nutrition, M&E, survie de l’enfant, protection de l’enfant, fournisseur des intrants etc., il faut que l’UNICEF montre plus clairement sa valeur ajoutée pour coordonner et surtout servir comme un organisme d’appui à tous les niveaux tant les partenaires étatiques que non-étatiques. L’UNICEF devra mettre tous les efforts en œuvre pour aboutir à ce défi. Il faut que les partenaires disent qu’une telle tâche pourra être seulement confiée à l’UNICEF en même temps qu’eux pour que l’UNICEF soit un organisme qui est fort à cause de son pouvoir de lobbying.

10) Le budget octroyé à l’UNICEF est bien identifié par les lignes budgétaires. Il est donc facile d’éva-luer comment cet argent a été utilisé. Cependant l’UNICEF devra donner la preuve comment cet argent a surtout servi pour justifier la valeur ajoutée que l’UNICEF a pu donner à ce projet.

En ce qui concerne le protocole PCIMA :

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11) Bien que les TdR ne demandent pas de se prononcer sur la qualité du protocole PCIMA il me faut cependant faire la remarque qu’une approche communautaire de la prise en charge de la malnu -trition aigüe au niveau de la communauté est très souhaitable. Heureusement l’ACF a déjà fait une étude en la matière dont les résultats sont analysés au niveau national pour la potentielle intégration de la PEC de la MAS dans les SEC. Les expériences en général existent déjà au Mali et dans le nord du Mali en particulier. L’UNICEF comme agence multilatérale pourra bien se pronon-cer sur la nécessité et en plus prendre l’initiative conjointement avec certains secteurs de la so-ciété civile.

12) Etant donné que la malnutrition chronique n’est pas un problème de santé mais surtout un pro-blème socio-économique l’UNICEF pourra aussi prendre cette tâche en main.

En ce qui concerne le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

13) Il n’est pas seulement souhaitable mais aussi préférable que la Division Nutrition de la DNS prenne beaucoup plus le « lead » ou la coordination en main pour la mise en œuvre d’un tel pro-gramme. Ce souhait n’est pas seulement basé sur les questions de durabilité mais en même temps sur les questions professionnelles. C’est à elle de choisir l’appui et la nécessité de cer-taines organisations professionnelles.

En ce qui concerne la société civile.

14) Bien qu’elle ait été absente ou pas visible dans ce projet mais pour un projet qui aura pour objec -tif la lutte contre la malnutrition chronique28 son implication sera très nécessaire. Il s’agit entre autre de mieux impliquer les ONG locales qui ont déjà donné les preuves avant la crise d’être nécessaires dans le développement de leurs propres Régions. Un tel projet crée d’emploi et contribue ainsi à la stabilité économique et politique. Le manque de compétence technique ne devra pas être une contrainte.

28 La malnutrition chronique n’est pas une maladie mais une cause de la pauvreté et l’ignorance qui nécessite une approche communautaire !

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Page 32: RAPPORT FINAL UNICEF PASA

6. Annexes

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