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Dynamique de la cembraie et son évolution au cœur de la station de Chamrousse Manon BRIGLIA Marie HALICKI François JACQUIER Pauline KERSENTI Marina RODRIGUEZ Septembre 2010- Décembre 2010 Mathilde SORARUFF M1 EGEPM Promotion 2010 -2011

Rapport sur la cembraie de Chamrousse

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Page 1: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

Dynamique de la cembraie et son évolution au cœur de la station de

Chamrousse

Manon BRIGLIA Marie HALICKI François JACQUIER Pauline KERSENTI Marina RODRIGUEZ Septembre 2010- Décembre 2010 Mathilde SORARUFF M1 EGEPM Promotion 2010 -2011

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 3

I. Présentation de la station de Chamrousse ..................................................................................... 4

La station: ........................................................................................................................................ 4

Le Pin cembro : .............................................................................................................................. 10

Présentation du secteur 4 : ........................................................................................................... 16

II) Méthodologie de terrain .............................................................................................................. 17

1) Méthodes de terrain: ................................................................................................................ 17

2) Définition des variables étudiés : .............................................................................................. 19

III) Analyse statistique ...................................................................................................................... 26

1) L’Analyse monovariée : ......................................................................................................... 26

2) Analyse Bivariée : ...................................................................................................................... 41

3)L’analyse multivariée : ................................................................................................................ 56

IV) Solutions envisageables pour lutter contre la destruction des pins cembros .......................... 68

1) La mise en place d’un système expert comme aide à la décision pour le développement du pin

Cembro : ........................................................................................................................................ 68

2) Solutions envisageables pour favoriser la préservation des pins cembros : ............................ 72

CONCLUSION ......................................................................................................................................... 75

Bibliographie.......................................................................................................................................... 76

ANNEXES ................................................................................................................................................ 77

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INTRODUCTION

Depuis maintenant trente ans, l'ADHEC (Association de Défense des Habitants et de

l'Environnement de Chamrousse) se bat pour la protection de la cembraie autour de la

station de sports d'hiver de Chamrousse. En effet, le pin cembro occupe ici une place

importante sur plusieurs échelles. Tout d'abord à l'échelle de l'Arc Alpin; Chamrousse est

l'écosystème le plus occidental où l'on a pu observer la cembraie. A l'échelle de la commune

à présent, il fait partie des deux espèces les plus représentées en nombre sur le secteur

d'aménagement des pistes de ski alpin. Enfin, à l'échelle de l'individu, le pin cembro possède

un lien de symbiose avec une espèce animale, le casse- noix moucheté.

L'ensemble de ces paramètres ont attiré l'attention des géographes et de constater un

éventuel impact des pistes de ski sur l'implantation de la cembraie chamroussienne. En effet,

lors de la création de la station, il a fallu déboiser l'espace forestier pour y implanter de

grandes pistes larges, lesquelles possèdent un impact direct sur la santé de la cembraie de

Chamrousse. Gaëlle DELETRAZ a prouvé ce lien dans son mémoire en 1995. Mais de quelle

nature est cet impact?

Dans notre étude biogéographique, nous avons voulu mesurer et comprendre les

mécanismes qui lient la cembraie à la piste, pour cela nous avons porté un intérêt particulier

à l'écotone et à la cembraie de petite taille, c'est-à-dire celle qui sera demain semencière et

assurera la survie de l'espèce au sein de l'espace chamroussien.

Dans notre étude, nous avons porté plusieurs approches; tout d'abord une approche de

terrain, avec des observations précises et avec l'acquisition d'éléments d'interprétation de la

problématique directement visibles sur le terrain à travers plusieurs hypothèses. Nous avons

ensuite mis en relation toutes nos observations dans un traitement statistique à plusieurs

composantes: monovariées, bivariées et enfin multivariées. Grâce à toutes ces formes

d'interprétation, nous avons pu vérifier les hypothèses formulées plus tôt par statistique et

ainsi proposer une typologie d'implantation du pin cembro au sein des écotones ainsi que

plusieurs solutions de gestion de la cembraie à travers un programme d'aide à la décision et

des projets de sensibilisation et d’aménagement.

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I. Présentation de la station de Chamrousse :

1. La station:

Site et situation:

Chamrousse est une station de sports d'hiver située en Isère à l'extrémité Sud du massif de Belledonne dans les Alpes du Nord. Son altitude varie entre 1384 et 2448 mètre au Grand Van. La commune occupe une superficie de 13 km². En 2006 il y avait 480 habitants à l'année répartit entres les villages de Roche Béranger situé au Sud à 1750 mètres et le Recoin au Nord à 1650 mètres.

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Présentation géomorphologique de la station:

Chamrousse se situe à l'extrémité Sud du massif de Belledonne. Sa roche mère est formée de roches basiques d'origine métamorphique. On retrouve ainsi de l'amphibolite et des bandes de gabbros avec en altitude un socle plus récent avec de la serpentinite, notamment vers le Lac Robert et les deux Vans.

Chamrousse est à la limite occidentale de ce socle, le village du Recoin étant situé au niveau d'une faille appelée Accident Médian de Belledonne. Au-delà de cette zone on retrouve un socle de micaschiste enrichi de dépôts sédimentaires océaniques datant de l'antétriasique. Chamrousse émergeait alors une cinquantaine de mètres au-dessus de Roche Bérenger et formait un archipel avec les autres sommets de Belledonne dépassant la ligne des 1800 mètres d'altitude actuelle.

GEOLOGIE DU MASSIF DE BELLEDONNE

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Chamrousse de l'Antiquité à nos jours:

De l'Antiquité à l'Olympe:

La signification de Chamrousse vient du latin Culmen Rupha littéralement Sommet Roux. Les premières personnes à coloniser Chamrousse sont des éleveurs sédentaires de la basse vallée de la Romanche. On trouve des traces d'anthropisation datant de 2500 ans avant Jésus Christ. Les éleveurs se servaient de l'alpage de l'Arselle pour leur bétail l'été, il faisait alors de la culture sur brûlis en déboisant progressivement tout le plateau de l'Arselle. On trouve en profondeur dans le sol des traces de ces incendies. L'utilisation de l'alpage de Chamrousse perdure ainsi depuis maintenant 4500 ans. On déboisa la partie supérieure de Chamrousse pendant les siècles suivants et cet alpage devint rapidement habité quatre mois par an. On laissait alors les bêtes monter jusqu'à la croix comme en atteste la découverte de pièce romaine datant du premier siècle avant Jésus Christ lors de sa reconstruction en 1885. Au XIIIème siècle, le seigneur d'Uriage vendit une partie de ses terres aux moines chartreux qui fondirent un monastère dans la forêt vers 1100 mètres d'altitude. La Chartreuse de Prémol fut habité jusqu'à la révolution française puis fut laissé à l'abandon. C'est aujourd'hui une ruine où émergent quelques murs. Au XIXe siècle, la station reçut ses premiers touristes qui venaient jouir du panorama du lieu après avoir fait une cure

LA CROIX DE CHAMROUSSE EN 1900

LA CHARTREUSE DE PREMOL EN 1920

HENRI DUHAMEL PIONNIER DU SKI

FRANÇAIS

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à Uriage. Le ski fit son apparition en France en 1878 sur les pentes du Recoin grâce à Henri Duhamel, alpiniste et militaire grenoblois célèbre par ses tentatives infructueuses à la Meije qui après avoir acheté de curieuses planches de bois au stand Norvégien de l'exposition universelle de Paris de 1876 fit ses premières glissades sur les hauteurs de Chamrousse. Le CAF construisit ainsi un refuge en 1911 pour abriter les skieurs pendant la saison hivernale qui devait à l'époque monter à pied depuis Uriage. Mais la station connut un développement très lent. En 1937, il est décidé de construire une route par le lac du Luitel, la guerre stoppa le projet et c'est seulement en 1949 que le Recoin et Roche Béranger furent reliés à la plaine. L'aménagement de la station commença alors avec la construction de petits téléskis en 1950, puis de la télécabine de la Croix de Chamrousse en 1952. En 1955 on trace une deuxième route qui relie Uriage à Chamrousse par les Seyglières. Mais la station met du temps à s'imposer au milieu de ses voisines historiques Dauphinoises comme le Sappey ou l'Alpe d'Huez. Il faudra attendre l'événement qui va bouleverser Grenoble et sa région et lui donner un dynamisme encore présent aujourd'hui pour faire bouger les choses: les Xe Jeux Olympiques d'hiver de Grenoble.

LE PREMIER TELESKI DE CHAMROUSSE

CHAMROUSSE EN 1950

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Un mythe est né:

Chamrousse était la station des épreuves de skis et vit triompher le ski à la Française qui après avoir tout raflé aux mondiaux de Portillo au Chili va écrire une de ses plus belle ligne avec la triple victoire de Jean Claude Killy, les médailles de Guy Perillat, Annie Formose, Isabelle Mir et des sœurs Goitchel. L'impact de ces victoires dépassa le monde sportif est fut ressenti alors comme une certaine apogée des trente glorieuses et de la réémergence de la France sur la scène internationale, Chamrousse étant en quelque sorte le décor de ces évènements.

Un second Souffle Poussif:

Malgré cette exposition médiatique et les retombées économiques positives

dans la vallée, le tourisme hivernal à Chamrousse ne décolle pas et les infrastructures olympiques sont laissées à l'abandon. On a une période de stagnation qui va durer une décennie jusque dans les années 80 quand la construction de nouvelles remontées mécaniques et le développement du réseau de transport en commun allait permettre à la station de devenir la « station des grenoblois ».

LE

PLAN DE LA STATION EN 2009

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Un équilibre fragile:

Durant les années 80-90, la station connut un certain âge d'or proposant des pistes variées et nombreuses à proximité de la capitale des Alpes avec aucune station concurrente dans le massif puisque les 7 Laux ou le Collet d'Allevard n'avaient pas encore connus leurs développement actuel. Fort de cet essor, la commune de Chamrousse fut créée grâce à une fusion issue des communes de Séchilienne, Vaulnaveys-le-Haut et Saint Martin d'Uriage. Tournée uniquement vers le sport d'hiver, la station eut quelques difficultés dans la première moitié des années 2000 avec des hivers pauvres en neige. La station ne se tourna pas vers un développement durable et malgré une rénovation de certaines remontées dont la télécabine de la croix en 2009, la station est dans une dynamique vieillissante avec un bâti très « année 70 », peu cohérent avec son environnement et un domaine skiable assez limité de par sa morphologie qui ne permet pas l'exploitation de nouveaux versants. La concurrence devient rude avec les 7 Laux ou Villard de Lans. Chamrousse ne pourra pas éternellement surfer sur sa réputation à Grenoble, la courbe démographique en atteste avec une baisse de 200 habitants depuis 1968, et 90 habitants depuis 1982. Chamrousse est un lieu connu depuis très longtemps et reste une endroit privilégié pour les amateurs de randonnée, d'escalade, de ski et de vue imprenable sur l' Y grenoblois.

GRENOBLE DEPUIS LA CROIX DE CHAMROUSSE

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2. Le Pin cembro : Le pin cembro (Pinus cembra) trouve ses origines étymologiques dans la langue gauloise (arulla) et le patois de la Suisse romande (arolle). Le terme « arulla » désigne de façon générale les pins ou conifères, tandis que le mot « arol » est utilisé pour nommer plus spécifiquement le pin montagnard qui pousse entre 1200 et 2500 m d’altitude dans les Alpes (Centre national de ressources textuelle et lexicale).

Caractéristiques :

Description :

Silhouette : Le pin cembro est un arbre résineux pouvant atteindre jusqu’à 25 mètres de hauteur. Un pied sain présente généralement un port pyramidal (base large et cime plus étroite) mais cette forme conique disparaît au cours du temps. Les vieux pins cembro peuvent alors être de forme cylindrique. La silhouette individuelle des arbres varie en fonction de leur âge et des conditions climatiques subies. Ainsi certains cembros présentent une forme dite « en candélabre » ; la cime ayant été brisée ou abîmée, d’autres branches se dressent verticalement formant des cimes secondaires – cette forme du houppier présente alors une meilleure résistance au poids de la neige et à la force du vent. A la limite supérieure de la croissance de la végétation forestière le pin cembro paraît plus rabougri, ses branches et son tronc sont plus tortueux, conséquences de conditions de vie exacerbées (froid, vent, avalanche, etc.) qui n’ont pas permis le développement complet de l’arbre. Les racines sont souvent apparentes. Nombreuses et très étendues, elles assurent à l’arbre une bonne résistance au vent et aux avalanches. Cette forme d’enracinement explique la facilité du pin cembro à croître sur les sols rocailleux et présente l’intérêt de ralentir le phénomène d’érosion en maintenant le sol en place.

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Particularités : Différentes caractéristiques permettent de différencier à l’œil nu le pin cembro des autres espèces du genre Pinus.

Son tronc est épais et sinueux, souvent noueux. Durant les premières années de croissance de l’arbre le rhytidome (écorce externe) est lisse, de couleur gris-argenté. Par la suite il se fissure au cours du temps et finit par devenir écailleux de couleur gris-brun. L’écorce possède comme chez tout conifère des canaux résinifères qui ont pour conséquence de laisser apparaître sur le tronc des poches de résine aux propriétés antiparatisaires.

Les branches sont solidement implantées tout le long du tronc depuis la base. Elles sont plutôt courtes et redressées aux extrémités. Les rameaux sont vert bleuté et pubescents, quelle que soit la saison.

Les feuilles sont des aiguilles vert-foncé ou vert-bleuté, couleur donnée par la présence de stomates blancs présents sur toutes les faces. Elles sortent de leur gaine fasciculées (groupées) par cinq, particularité qui distingue le pin cembro du pin sylvestre sur lequel les aiguilles sont groupées par deux. Denses et rigides les aiguilles mesurent entre six et douze centimètres et sont à section triangulaire. Elles persistent en moyenne cinq ans, après quoi la gaine tombe au sol.

Reproduction et croissance : Le pin cembro est monoïque et anémogame. Fleurs mâle et femelle poussent sur le même rameau mais sont distinctes, le pollen est transporté par le vent d’une fleur à l’autre. Les chatons mâles sont oblongs, d’abord pourpres puis jaunes lorsqu’ils s’ouvrent. Les chatons femelles sont rouges. La période de floraison s’étend de la mi-juin à la fin du mois d’août. L’arbre ne commence à fructifier qu’après une cinquantaine d’années. Les bourgeons sont cylindriques et pointus. Les cônes sont ovoïdes et violacées avant maturité. Ils deviennent progressivement gris-bruns. Ils sont sessiles, longs de huit à dix centimètres sur cinq à six centimètres de large et poussent dressés sur les rameaux. Les cônes développent de larges écailles à peine ligneuses, à écusson peu épais, plan, ridé en long, à ombilic terminal saillant (Description de Coste - Tome 3, taxon n°3337). Cependant les cônes mettent de deux à trois années pour atteindre leur maturité et lorsqu’ils tombent ils atteignent le sol sans s’ouvrir, à la différence des fruits d’autres pins. Qui plus est les arolles ne fructifient pas régulièrement,

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d’une année à l’autre, ils peuvent ne produire aucun cône. Chaque cône peut contenir une centaine de graines ou pignes (comestibles). Elles

mesurent entre huit et 12 millimètres, sont mates et possèdent une enveloppe ligneuse. Elles disposent d’ailes très courtes (voire inexistantes) qui restent adhérentes à l’écaille.

Si le pin cembro peut atteindre vingt-cinq mètres de hauteur, il possède cependant

une croissance très lente et ce surtout les premières années. La plantule garde l’aspect « herbacé » jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans. Cette petite taille engendre des inconvénients pour la croissance du plant : les aiguilles et la tigelle souffrent des conditions rencontrées dans la zone très proche du sol (excès de température, enfouissement sous la terre ou la neige, destructions par les champignons – Phacidium Infestans). Après cinq ans il grossit beaucoup plus au collet. Il lui faut entre vingt et trente ans pour dépasser le mètre de hauteur. Cette lente croissance est pondérée par le fait que le pin cembro est un arbre longétif – il peut atteindre l’âge avancé de six cents ans. S’il cesse de croître en hauteur au-delà d’une vingtaine de mètres son tronc continue de croître en épaisseur pouvant atteindre pour certains cas trois à quatre mètres de circonférence.

Ces différents facteurs rendent difficile la reproduction du pin cembro. La chute des

cônes non matures diminue ses possibilités de se multiplier. Les pignes ne peuvent être transportées par le vent et même si elles roulent sur le sol grâce à un effet de pente, leur déplacement et donc l’extension du pin reste limitée. La croissance lente de l’arbre réduit ses chances de reproduction par contigüité. Un autre facteur limitant étant la consommation des pignes par différents rongeurs.

Ces différents inconvénients sont surmontés grâce à l’intervention du casse-noix moucheté (Nucifraga caryocatactes, de la famille des Corvidés). L’oiseau se nourrit essentiellement des graines du pin cembro (il prélève à lui seul près de 90% de la production de graines). Il brise le pédoncule et emporte les cônes dont il extrait les pignes avec son bec. Cependant il n’en ingère pas la totalité ; il constitue de nombreuses réserves pour la période hivernale sur son propre territoire de reproduction. Le casse-noix moucheté dispose d’une poche sous la langue qui lui permet de transporter plus d’une trentaine de pignes à chaque voyage. Dès le mois d’août, il les enfouit par groupes de dix à trente à différents endroits sous des caches de mousses, de lichens et d’aiguilles (greniers). Durant l’hiver l’oiseau ne retrouve pas la totalité de ses réserves et les graines demeurées dans le sol croissent au printemps. Ce mode de dispersion des pignes favorise l’émergence de nouveaux semis (semenciers ?) au-delà des limites de la forêt-mère et explique la présence de pins au sommet de crêtes ou le long de barres rocheuses. La présence du casse-noix moucheté apparaît comme une exigence écologique pour la reproduction du pin cembro bien que l’arbre puisse se régénérer à l’intérieur du peuplement dans le cas d’une forêt peu dense.

Nucifraga caryocatactes

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Localisation : La dissémination des graines n’implique pourtant pas systématiquement la

germination des semis. D’autres facteurs explicatifs doivent être pris en compte pour expliquer les lieux d’implantation des pins cembro.

Capable de résister à de très basses températures (jusqu’à – 40°C), le Pin cembro

s’étend à des altitudes comprises entre 1 700 et 2 500 mètres, limite supérieure de la végétation forestière du domaine alpin. Il peut être rencontré à l’état isolé ou être regroupé en forêts très denses, appelées cembraies climaciques. Essence de demi-ombre, il apparaît souvent sur les versants en exposition fraîche et ventée où il peut trouver une bonne alimentation en eau.

Les très fortes insolations rencontrées en altitude ne gênent pas le développement de l’arbre du fait d’un système racinaire très important (apport en eau), et de la bonne protection dont bénéficient ses aiguilles contre la dessiccation. Sa faible capacité d’assimilation chlorophyllienne lui permet de débuter sa photosynthèse malgré une épaisse couche de neige (jusqu’à quarante centimètres). Cet arbre transpire très peu et ne voit donc pas sa photosynthèse affectée lors de vents forts, supérieurs à 4m/s, et de longues durées. Ces différentes particularités permettent à l’arolle de bénéficier d’une période de végétation particulièrement étendue, d’avril-mai à novembre.

Les sols siliceux, même très acides, accompagnés d’un humus épais sont plus favorables à son développement. Mais le pin cembro pousse tout autant sur des sols carbonatés et des sols superficiels ou rocheux, en revanche il a tendance à se raréfier sur les sols calcaires.

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Le pin cembro existe sur une grande partie de la chaîne alpine, de la France à la Roumanie, et plus au nord, à la Biélorussie. Si l’on considère les sous-espèces du Pin cembro, le Pin de Sibérie (Pinus cembra ssp. Sibirica) et le pin nain de Sibérie (Pinus cembra ssp. Pumila) alors son extension peut être étendue beaucoup plus loin à l’Est jusqu’en Russie. Les principales différences entre ces sous-espèces concernent notamment leur taille et la forme de leurs cônes.

En France l’arolle se rencontre

principalement dans l’Est et le Sud-est du pays : en Haute Tarentaise, dans la vallée de Chamonix, en Haute Maurienne, à Chamrousse, Belledonne, en Valgaudemar, etc. Il s’associe alors à d’autres arbres de haute altitude comme le mélèze (Larix decidua), l’épicéa (Picea excelsa) ou encore le pin à crochets (Pinus mugo). Les cembraies recouvrent parfois des landes à rhododendrons et myrtilles

REPARTITION DE LA CEMBRAIE A L'ECHELLE EUROPEENNE

REPARTITION DU PIN CEMBRO EN FRANCE PAR DEPARTEMENT

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Exploitation et utilisation : L’arolle est utilisé depuis l’Antiquité pour la construction de meubles et de caisses

ainsi que pour ses propriétés insectifuges. Il a été travaillé pour fabriquer les "modèles ", dans la fonderie, l'industrie automobile, pour les "formes " des chaussures et des gants. Aujourd’hui il est utilisé pour l’ébénisterie, la sculpture ou encore la fabrication de coucous (bois tendre, facile à travailler et imputrescible). Ce ne sont pourtant pas ces utilisations du bois qui menacent le plus les cembraies alpines.

L’alpagisme et l’émergence des sports d’hiver depuis la seconde moitié du XXème

siècle affectent beaucoup plus l’évolution du pin cembro. Les différents aménagements effectués sur la station de Chamrousse depuis sa création dans les années 1950 (construction du premier téléphérique en 1952, ouverture des pistes puis extension du domaine skiable) laissent apparaître aujourd’hui des ilots morcelés d’une ancienne cembraie. Les pistes sont fréquentées l’hiver par les skieurs et supportent en été la transhumance des troupeaux.

Depuis 1984 des études sont menées sur cette portion d’espace afin d’étudier avec

plus de précision l’impact réel des aménagements sur les pins cembros. S’il est vrai que la cembraie a été réduite à quelques parcelles et que certains arbres présentent différents niveaux de traumatisme il n’en demeure pas moins que la forêt manifeste les prémices d’un renouvellement : le pin cembro se comporte par endroit comme espèce pionnière.

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3. Présentation du secteur 4 :

Le secteur 4 est le secteur le plus au sud sur l’ensemble des secteurs distribués. Il fait

partie de la station de Roche Béranger. Il s’étend entre 1750m et 2150m. Il est bordé au Sud par le téléski de la Perche et au Nord suit la trajectoire du téléski du Schuss des dames pour ensuite remonter de manière rectiligne jusqu’à la ligne de crête sommitale.

Ce secteur est marqué en bas et en haut par un aménagement par remblai/ déblai important, avec peu de végétation arbustive au sein des pistes. Le secteur autour du téléski du Schuss des Dames est plus sauvage avec un taux de vacciniées au centre de la piste plus important.

Un nombre important d’îlots boisés bordent les pistes, offrant de nombreux écotones à étudier.

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II) Méthodologie de terrain:

1. Méthodes de terrain:

Mise en place générale du travail de terrain: Lorsque nous arrivons sur le terrain à Chamrousse, nous disposons d'un matériel de base pour la réalisation de nos travaux:

Une carte topographique de la commune de Chamrousse à l'échelle 1/50000 Une photo aérienne du site avec le découpage de chaque zone à étudier (nous

sommes la zone 4) un GPS un décamètre une règle pliable de 2m un clinomètre artisanal fabriqué avec un rapporteur et un fil de plomb

La première chose à effectuer avant tout est de régler le GPS et ainsi choisir le mode de projection des coordonnées GPS, adaptées au secteur de Chamrousse. Nous avons donc choisi pour notre étude les coordonnées UTM Arc 1950. Dans un deuxième temps, il a fallu faire un repérage général à pied du secteur afin de mieux visualiser l'ensemble du site. Nous avons commencé nos prises d'échantillons avec nos transects en haut du secteur, par simple raison pratique en cas de neige. La partie sommitale n'a pas été échantillonnée car le pin cembro n'était pas présent. En effet, les conditions d'échantillonnage étaient d'être en présence d'un îlot boisé, donc de la présence d'au moins deux grands arbres semenciers. Un secteur intéressant est aussi un secteur où l'on peut trouver plusieurs jeunes pins cembros (entre 10 et 30cm). Mais la condition impérative de l'étude est de réaliser l'ensemble de nos transects sur un écotone, zone de transition écologique entre l'îlot boisé et la piste de ski. Une fois l'ensemble de ces conditions remplies, nous pouvons commencer à installer notre premier transect.

Mise en place des transects: Tout d'abord, il est indispensable de noter les coordonnées GPS du haut et du bas du transect afin de les représenter précisément ensuite sur une carte. Nous avons effectué en moyenne des secteurs de 10m de longueur mais nous pouvions augmenter ou diminuer cette taille de transect si besoin est. Puis, grâce à nos fiches de relevés, nous avons déterminé l'ensemble des paramètres utiles pour comprendre l'implantation du pin cembro (voir partie suivante). Pour cela, nous partagions nos transects en relevés de 1m sur 1m, grâce à la règle de 2m, de

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part et d'autre du décamètre. Par exemple, un transect de 10m possèdera 10 relevés de respectivement 1m de longueur sur 2m de largeur. Pour avoir une idée précise de l'indice de présence de chaque espèce végétale, nous avons utilisé un carré de 10cm x 10cm qui représente ainsi 5% de la surface totale du relevé et qui permet ainsi d'évaluer un pourcentage relativement précis. Sur chaque relevé, nous utilisons le clinomètre afin de déterminer la pente, un potentiel facteur explicatif de l'implantation du pin cembro.

Il est important sur cette étude de ne pas reproduire des transects aux mêmes caractéristiques. Nous devons donc varier au maximum les paramètres explicatifs de l'implantation du pin cembro, tels que l'exposition, la nature du recouvrement végétal, l'altitude, la nature granulométrique... afin de créer dans l'étude statistique de réelles corrélations entre la croissance du pin cembro et le milieu naturel optimal pour son développement. Nous avons donc estimé qu'il fallait entre chaque transect faire varier au moins un paramètre présent sur la fiche de relevé. Mais il ne faut pas non plus oublier notre problématique initiale où nous cherchons à mesurer l'impact des pistes de ski sur le développement du pin cembro. Nous avons remarqué durant la sortie d'initiation avec Mr ROVERA, que de nombreux pins cembros, qui l'hiver ont leur houppier qui dépasse de la couverture neigeuse, se faire étêter par le passage des skieurs. En été il est facile d'observer ces pins abîmés voire morts. Il est donc important d'effectuer des transects pour mieux voir dans quelle mesure ce phénomène a lieu. En effet, nous cherchons à savoir si un pin cembro étêté peut être observé uniquement sur les pistes de ski ou s’ils sont aussi menacés en zone « hors-piste », dans l'écotone ou dans l'îlot boisé.

INSTALLATION D'UN TRANSECT

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Dans l'ensemble de nos transects, nous avons privilégié les pins cembros de petite

taille et ceux abîmés. Nous n'avons pas cherché à échantillonner les pins cembros semenciers car ils ne sont à présent plus menacés par le passage des skieurs de par leur grande taille. Pour effectuer les relevés, nous avons commencé par les réaliser en groupe pour se mettre d'accord sur les modalités de chaque paramètre, en ajouter, en enlever... Puis nous avons effectué le travail seul, possédant chacun deux relevés successifs car nous avions des feuilles de relevé recto verso. Pour chaque transect, nous avons pris une photo générale de celui-ci qui apparaîtra avec chaque transect dans notre annexe. Il est ainsi plus facile de revisualiser certains transects importants un mois après, lors de notre traitement statistique. L'ensemble de notre étude exige un minimum de 30 transects soit environ 300 relevés, afin à la fois de parcourir l'ensemble du secteur de manière homogène, et à la fois de faire varier de manière complète chaque variable de relevé. Au total nous avons effectué 33 transects se partageant de manière homogène entre le haut et le bas de la station et la gauche et la droite de notre secteur. Une carte de la localisation de nos transects est disponible en annexes.

2) Définition des variables étudiés :

Chacun de nos quadras est étudié par l'intermédiaire d'une fiche de relevés. Cette

fiche de relevés a était réalisé par Gaëlle DELETRAZ en 1994 dans le but d'étudier la cembraie de Chamrousse, le thème de son mémoire. Cependant nous avons quelques peu modifié cette fiche. Il était pour nous judicieux de rajouter certaines variables mais aussi d'en supprimer ainsi que de changer quelques critères. De manière générale nous notons sur chaque fiche de relevé: • le numéro de secteur (secteur 4) • le numéro de transect • le numéro du relevé (le quadra) • la longueur du transect Et nous notons les coordonnées GPS sur le premier et le dernier relevé de chaque transect

Facteurs biotiques : Il paraît évident qu'il est nécessaire d'avoir une variable « nombre de pins cembro » pour une

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étude telle que celle-ci. Gaëlle DELETRAZ avait fait une variable en classe. Estimant que cette variable est essentielle nous avons préféré noter le nombre exact de pin cembro par quadra. Il en est de même pour la taille des pins cembros. Cette variable était en classe dans la fiche sur laquelle nous nous sommes basé. Mais nous avons mesuré un par un tous les pins cembros présents sur nos transects dans le but d'obtenir d'avantage de précision sur la taille des arbres et donc sur leur âge. De plus, nous avons repéré la distribution des petits cembros (soit inférieur à 30 cm) en notent leur nombre exact par quadra. Le but de ce repérage est de pouvoir par la suite faire des analyses statistiques spécifiques pour les « petits cembros » de moins de 30 centimètres. Nous avons étudié de la même manière le nombre et la taille des épicéas, des pins à crochets, et de tout autres arbres existants sur nos relevés qui sont tous déterminés dans la classe « autres arbres ». Il n'est pertinent de préciser l'espèce que si c'est un épicéa ou un pin à crochet: tout d'abord parce que l'épicéa et le pin à crochets sont des conifères présents à Chamrousse en quantité assez équivalente avec le pin cembro, ils ont des critères de développement que nous savons. Par exemple, l'épicéa se développe normalement à des altitudes plus basses que le pin cembro. Ensuite parce que les autres arbres se font très rares. Enfin pour des raisons de connaissances: nous savons très bien différencier le pin cembro, le pin à crochet et l'épicéa. Mais nous sommes loin de savoir reconnaître toutes les espèces d'arbres. La variable « traumatisme » a pour objectif de mesurer l'état des arbres. La fiche de relevé de Gaëlle DELETRAZ compte cinq possibilités:

« individu indemne » lorsque l'arbre n'a aucun traumatisme

« individu déformé » souvent dû à son emplacement: sur une pente raide, sur des blocs, gêné par d'autres végétations ou arbres plus imposant que l'arbre concerné, etc.

« traumatisme dû au ski » lorsque l'arbre est déformé par le passage des skieurs en hiver, cela se traduit souvent par des coupures nettes des branches par les quarts de ski.

« individu desséché »

« individu mort » Nous avons rajouté un sixième cas:

« individu abimé » pour les arbres auxquelles il n'est pas sûr de savoir l'origine de ses blessures.

Le traumatisme physique d'un arbre peut empêcher son bon développement jusqu'à lui donner la mort. Si les arbres relevés sur nos quadras sont desséchés, il y a peu de chances pour qu’un d'eux deviennent un jour un semencier ou même un arbre adulte tout simplement. Le but étant en partie, pour cette étude, de savoir si la régénération des pins

Page 21: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

21

cembro à Chamrousse est présente ou absente, savoir le traumatisme des arbres est donc primordiale. « Les pourcentages de recouvrement de végétation » sont des variables évaluées dans notre fiche de relevé. Elles sont organisées en classes. Gaëlle DELETRAZ en avait 6:

1. « inférieur à 10 % » 2. « entre 10 et 25 % » 3. « entre 25 et 50 % » 4. « entre 50 et 75 % » 5. « entre 75 et 90 % » 6. « supérieur à 90 % »

Nous avons rajouté une septième classe:

0. pour les situations où il y a absences totale de la végétation concernées. Nous avons trouvé intéressant de savoir si le pin cembro se développé régulièrement en zone où il y a absence complète de telle ou telle végétation.

L'intérêt de mesurer les pourcentages de ces végétations est de nous permette de faire des conclusions sur les milieux favorables ou non du pin cembro. Ces classes ont pour but d'identifier la densité maximum de la végétation favorable et/ou soutenable pour le bon développement du pin cembro. Neuf variables fonctionnent comme ci-dessus:

1. « le pourcentage de recouvrement de la végétation » de manière générale 2. « le pourcentage de recouvrement de la strate arbustive » 3. « le pourcentage de recouvrement des rhododendrons » 4. « le pourcentage de recouvrement des vacciniées » 5. « le pourcentage de recouvrement des genévrier » 6. « le pourcentage de recouvrement de la mousse » 7. « le pourcentage de recouvrement des autres arbustes » 8. « le pourcentage de recouvrement de la strate herbacé » 9. « le pourcentage de recouvrement de mégaphorbiaie

Mesurer précisément telle ou telle espèce végétale apporte des informations supplémentaires. Effectivement, le but étant de savoir quelles espèces végétales influencent une bonne croissance de pin cembro et quelles espèces au contraire ne favorisent pas sa croissance. Cela pouvant être un facteur directe (le pin cembro « se marie » d'avantage avec une espèce en particulier) ou indirecte (le casse noix cache les graines de pins cembro plus systématiquement sur une couverture végétale particulière).

Page 22: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

22

Facteurs abiotiques :

Prendre en compte de nombreuses variables abiotiques a pour objectif de découvrir les conditions abiotiques qui permettent une implantation et un développement du pin cembro, grâce à des relevés à répétition en ne changeant qu'une variable à la fois pour déduire les bonnes et mauvaises conditions du développement de pin cembro. Nous n'avons pas modifié la variable de Gaëlle DELETRAZ « Distance au premier semencier ». Elle est constituée de quatre classes:

1. « à moins de 5 mètres » 2. « entre 5 et 15 mètres » 3. « entre 15 et 25 mètres » 4. « à plus de 25 mètres »

Les relevés permettent d'établir « la portée » possible des graines d'arbres présents.

Nous savons que la « plantation » des pins cembros se fait principalement grâce à l'oiseau casse noix. En étudiant cette variable, on étudie la capacité du casse noix à s'éloigner des îlots forestier pour cacher ses graines.

Identiquement, nous avons la variable “Distance à la zone dégradée” constituée des mêmes quatre classes. Cette variable nous permet de mesurer l'influence de la distance à laquelle se situe un pin cembro de la zone dégradée (souvent la piste) sur son implantation et son développement.

Nous relevons également « le processus géomorphologique » où Gaëlle DELETRAZ avait définie 3 possibilités:

« pas de processus » visible en surface

« éboulisation » souvent en présence de blocs

« solifluxion » plutôt en dominance de roche mère Nous avons ajouté une quatrième possibilité car nous l'avons retrouvé plusieurs fois:

« ruissellement » souvent lorsqu'il y a présence de gravier Le but de cette variable est de comprendre sous quel processus le pin cembro peut correctement se développer.

Page 23: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

23

La nature granulométrique fait partie des variables à relever sur nos quadra. Nous avons rajouté une cinquième possibilité en plus de celle données par Gaëlle DELETRAZ:

« roche en place »

« blocs » de roche entre 5 à 50 cm

« graviers » de 0,2 à 5 cm

« terre fine »

« blocs + terre fine » que nous avons ajoutés car cette situation en réalité est courante dans notre secteur d'étude.

Repérer la nature granulométrique du sol sur lequel le pin cembro est le plus présent est l'objectif de cette variable. De la même manière, nous avons rajouté une quatrième possibilité à la variable « L'état pédologique » de Gaëlle DELETRAZ:

« lithsol »

« litière seule »

« litière + humus »

« lithosol + litière » nous avons estimé intéressant de compléter cette variable avec cette possibilité car elle est très rencontrée sur le terrain.

La pertinence de cette variable est d'assimiler l'état pédologique du sol sur lequel le pin cembro est le plus répandu. « Le site topographique » est une variable relevé. Nous considérons six (un de plus que Gaëlle DELETRAZ) sites différents relatif au transect lui-même et non au secteur de la zone étudié:

« sommet d'interfluve » pour les quadras situés en sommet d'îlot forestiers

« haut de versant »

« mi-versant »

« bas de versant »

« replat »

« marche d'escalier » nous l'avons ajouté parce que ce type de site topographique ne sont pas peu nombreux, de plus très souvent porteur de pin cembro.

L'intérêt de cette variable est également, d'apprendre sur quel type de site topographique le pin cembro est le plus présent.

Page 24: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

24

Nous avons considéré la variable « Altitude » de la même manière que Gaëlle DELETRAZ:

1. « 1750 à 1800 mètres » 2. « 1800 à 1850 mètres » 3. « 1850 à 1900 mètres » 4. « 1900 à 1950 mètres » 5. « 1950 à 2000 mètres » 6. « supérieur à 2000 mètres »

De façon identiques aux facteurs abiotiques ci-dessus, le but de cette variable est d'apprendre quelles sont les altitudes préférentielles du pin cembro.

L'exposition est aussi une variable ayant pour objectif de repérer la ou les expositions favorables au développement du pin cembro à Chamrousse. Nous avons le même nombreux d'exposition possible que Gaëlle DELETRAZ cependant nous les avant organisées de manière différentes: de la face la plus froide à la plus chaude dans le but d'améliorer la lisibilité de nos analyses statistiques futures :

1. « Nord » 2. « Nord-Ouest » 3. « Nord-Est » 4. « Est » 5. « Sud-Est » 6. « Sud-Ouest » 7. « Sud »

Enfin, la dernière variable étudiée est « La pente » que nous avons relevée précisément à

au degré près pour tous nos quadras à la différence de Gaëlle DELETRAZ qui avait fait cinq classes. Toujours dans le but de repérer les critères favorables au bon développement du pin cembro.

Contrairement à Gaëlle DELETRAZ nous n'avons pas relevé la variable « Nature de la roche mère » (carbonatée ou siliceuse) car la nature de la roche mère sur notre secteur n'était que siliceuse. Il n'y avait donc pas d'intérêt à cette variable. Ce tableau est accessible en annexes.

Page 25: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

25

Facteurs anthropiques : « Anthropisation » est une variable permettant de situer la placette que l'on étudie par rapport aux traces anthropiques présentes. Il existe 5 possibilités:

1. « pas de trace » 2. « sentier de randonnées pédestres » 3. « chemin carrossable » 4. « piste de ski » 5. « remblai/déblai »

Il paraît évident que l'anthropisation du milieu joue un rôle fondamentale sur le

développement de tout espèces végétales et donc sur le développement du pin cembro. Par exemple, il semble logique de penser que sur un « chemin carrosable » où les voitures circulent en l'absence de neige souvent dans le but d'entretenir la station, les pins cembros ne peuvent pas devenir adultes et semenciers. Par conséquent, il est important de relevé ce critère pour les analyses futures.

La création de la variable “Ski” nous a semblé évidente. En effet, nous avons pensé judicieux de noté précisément la situation de chacun de nos quadras. Nous avons estimé trois possibilités:

1. « pas passable » à ski 2. « hors-piste » 3. « piste »

L'intérêt étant de repérer le rapport entre l'état du quadra (skiable ou non) et le

développement des pins cembros dans cette même zone.

Page 26: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

26

III) Analyse statistique

1. L’Analyse monovariée : L’analyse monovariée est l’outil d’analyse descriptive qui va nous permettre d’étudier la dispersion des valeurs au sein de certaines variables. L’information représentée par les histogrammes ou les secteurs est ainsi résumée. Nous pourrons au vu des différents résultats juger de la pertinence de l’information contenue dans une variable donnée. Etape qui nous donnera de premières orientations pour la suite des études statistiques bivariée et multivariée.

Le nombre de pins cembros : Sur le terrain nous avons relevé le nombre exact de pins cembros par transect mais il nous semble plus pertinent au sein de l’étude statistique de les ordonner en classes, afin de pouvoir appréhender plus justement le mode de dispersion de ces arbres. Notre étude possède une partie comparative à celle menée par Gaelle Delétraz en 1996. Dans le but de faciliter les comparaisons, nous avons conservé les classes identifiées dans son mémoire (Classe d’étendue égale sauf pour la première).

Sur la totalité des 364 quadras étudiés, nous avons relevé la présence de 459 pins cembro. Ils représentent à eux seuls 77% des espèces arbustives recensées (fig.).

Les observations (fig.) montrent que les quadras supportant des pins cembro sont presque aussi nombreuses que celles qui n’en ont pas : 48.9% contre 51.1%.

Ceci tient du fait que sur le

terrain nous avons fait en sorte

Répartition des espèces arbustives

77%

4%

19%

0%

Pins cimbros

Epiceas

Pins à crochet

Autres arbres

Distribution de la variable "Nombre

de pins cembro par quadra"

51%

25%

18%

5%

1%

0

1

2 à 5

6 à 10

>10

Page 27: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

27

d’établir des transects sur lesquels étaient présents plusieurs cembros. En menant plus loin l’analyse de la dispersion des pins on constate que un quart des relevés (25%) présente un pin cembro et que 23.9% des quadras portent plus de deux pins cembros.

Au regard de l’histogramme (fig.) parmi les quadra qui possèdent un cembro ou plus,

on observe une courbe qui décroit inversement à la concentration des pins. Phénomène déjà présent dans l’étude menée par Gaëlle DELETRAZ.

Comparativement aux observations réalisées sur le terrain les résultats concordent. Les pins se manifestaient parfois par petit groupe de quatre ou cinq, regroupement significatif nous laissant supposer l’action du casse-noix moucheté (enfouissement de graines oubliées). Les individus isolés étaient présents à quelques endroits à proximité de rochers (futur semencier).

La taille des pins cembro : Nous avons regroupé en classes les tailles des pins cembro pour en faciliter l’analyse. Les classes regroupant les petits cembros (inférieurs à 1m) ont une étendue comprise entre 0.3 et 0.7 mètres tandis que les classes de taille les plus grandes sont le résultat de

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

0 1 2 à 5 6 à 10 >10

Distribution de la variable "Nombre de pins cembro par quadra"

Page 28: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

28

regroupements. En effet la majorité des pins étudiés est peu élevée et multiplier les classes de grandes tailles aurait entraîné des effectifs trop faibles, voire nuls, dans certaines classes. 95.42% des pins cembros mesurent moins de 1m (fig.). La classe la plus importante est celle des petits pins compris entre 0 et 30cm ; ils représentent plus de la moitié des effectifs totaux (58.82%). Seul 1.31% des pins dépasse une hauteur de 2 mètres. Ce résultat correspond tout à fait à notre observation sur le terrain. Les écotones apparaissent comme des lieux à conquérir pour ces arbres, et à la limite des pistes de ski, ils n’ont pas une croissance très marquée. Cette variable sera à comparer à d’autres plus tard (dont le traumatisme), afin de définir si la taille des arbres a pour cause unique leur jeune âge, ou si au contraire des facteurs limitant empêchent leur croissance (impact des skieurs notamment).

Le traumatisme : L’étude de la dynamique du pin cembro nous a amené à distinguer différentes formes de traumatisme en fonction de leur origine (anthropique ou naturelle). Pour ce faire nous avons utilisé six classes définissant qualitativement un type de traumatisme.

58,82

36,60

3,27 0,44 0,87

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

Petits cembros -

de 0,3m

Cembros 0,3 à

1m

1 à 2 m 2 à 5 plus de 5 m

Distribution de la variable "Taille des pins cembro"

Page 29: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

29

Le graphique montre nettement que près des deux tiers des individus sont indemnes (73%) tandis que les individus affectés par les traumatismes les plus graves (dessèchement

ou mort) présentent des effectifs moindre que pour des traumatismes plus légers : seuls 3.30% des pins étudiés sont morts tandis que 7.20% sont déformés (fig.). Nos résultats sont sensiblement équivalents à ceux obtenus en 1996 par Gaëlle DELETRAZ.

L’anthropisation :

Nous avons défini six classes qualitatives concernant l’anthropisation : chacune des variables est l’expression de la manifestation spatiale des activités humaines sur le transect étudié. La station de Chamrousse étant une station de ski, ce sont essentiellement des activités liées aux loisirs qui apparaissent.

Les classes « pas de trace » et « ski » regroupent les quatre cinquièmes des relevés (83.5%). Ce résultat correspond à la nature des écotones, véritables « interfaces chevauchantes » (Rougerie et Beroutchachvili, 1991) entre les îlots boisés et les pistes de ski. Les remblais et les déblais représentent 9.6% des quadras ; sur le terrain ils étaient d’autant plus remarquables que les pistes étaient récentes. Les sentiers de randonnée et les drayes sont beaucoup moins présents (3.85%) et ce du fait qu’il s’agit d’éléments géographiques linéaires qui n’apparaissent que ponctuellement sur nos relevés (fig.).

Typologie des traumatismes des cembros

74%

7%

7%

2%

3% 7%

1 - Individu indemne

2- Individu déformé

3- Trauma du au ski

4- Individu désseché

5 - Individu mort

6- Individu abîmé

Page 30: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

30

Les pistes de ski : Nous avons créé la variable « Piste de ski » afin d’étudier de façon plus précise si elle avait un lien direct avec la croissance et le nombre de pin cembro. Cette variable sera donc plus finement étudiée lors des analyses bivariée et multivariée (impacts des skieurs sur la dynamique d’évolution des pins).

Cette variable est décomposée en trois modalités qui sont fortement corrélées à la typologie des sites topographiques. La modalité « Piste de ski » représente 43% des relevés. La modalité « pas passable » regroupe les 16% des quadras étudiés qui peuvent être localisés sur des marches d’escaliers et des pentes supérieurs à 80° ainsi qu’aux endroits où la taille et la densité des pins est la plus importante. La variable « passable en hors-piste » correspond souvent à la zone d’écotone entre l’îlot boisé et la piste.

55,22

3,570,27

28,30

9,62

3,02

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

Pas de trace Sentier de

randonnées

Chemin

Carrossable

Piste de ski Remblai /

Déblai

Draye

Distribution de la variable "Anthropisation"

Distribution de la variable "Ski"

16%

41%

43% 0. Pas passable

1. Hors piste

2. Piste

Page 31: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

31

Particularités du site étudié : Les différents graphiques et tableaux qui suivent sont avant tout utilisés pour montrer comment se sont répartis nos relevés en fonction des différentes caractéristiques étudiées au sein du transect qui nous a été attribué. Ces variables caractérisent d’autre part des éléments du milieu dont l’influence sur la répartition de la végétation est notable (et prouvées par différents auteurs) et qui sont relativement simples à relever sur le terrain.

L’Altitude : Cette variable se décompose en six classes croissantes d’égale étendue – 50 mètres de dénivelée – ce afin de nous permettre d’étudier une différenciation possible de la dynamique du pin cembro en fonction du gradient altitudinal.

Les résultats obtenus correspondent aux relevés pratiqués sur le terrain mais ne doivent pas être assimilés à une représentation de la totale expansion de la cembraie. L’histogramme montre une surreprésentation des quadras à une altitude comprise entre 1800 et 1850 mètres tandis que la classe 1750-1800 mètres est vide.

0

39,0

17,613,2

8,5

21,7

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1750 - 1800 1800 - 1850 1850 - 1900 1900 - 1950 1950 - 2000 > 2000

Distribution de la variable altitude

Nous avons concentré nos relevés à ces altitudes lors des premières sorties de

terrain. En réalité les îlots de pin cembros sont présents aux altitudes inférieures, et sont globalement répartis entre 1750 et 2000 mètres, certains arbres étant même présents au-delà des limites altitudinales prises en comptes. Le rééquilibrage des relevés (absence de relevés compris entre 1750 et 1800m) n’a pu ensuite être effectué du fait de conditions climatiques contraignantes (neige sur Chamrousse à partir du 15 octobre 2010).

Page 32: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

32

L’exposition :

Nos classes se répartissent qualitativement de l’exposition où la température est généralement la plus froide (Nord) jusqu’à l’exposition où les conditions sont plus favorables à la présence de températures plus clémentes. Sur le terrain les arbres étaient d’autant plus présents sur les versants exposés au Nord … Ainsi nos résultats sont tout à la fois représentatifs de nos relevés et de la répartition globale de la cembraie sur le domaine de Chamrousse.

26,4

12,6 11,5

6,6 5,510,2 11,8

15,4

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

Nord N.Ouest Ouest N.Est Est S.Est S.Ouest Sud

Distribution de la variable "Exposition"

Un quart de nos transects (26.4%) sont exposés au Nord. Plus nous nous sommes

dirigés vers l’Est, où l’ensoleillement est important, moins nous avons effectué de relevés – les pins cembros étant moins présents. Cette essence est dite de demi-ombre et se développe plus favorablement sur les versants plus frais.

La pente : Sur le terrain le degré de pente a été relevé de façon précise pour chaque quadra puis chaque donnée a été intégrée à une classe. Les données sont comprises au sein de classes croissantes d’une étendue de 10°. Nous avons cependant regroupé certaines classes aux extrémités et ajouté une classe « supérieur à 80° » afin d’analyser de façon plus précise les secteurs tels que « les marches d’escalier » où le casse-noix moucheté est susceptible de déposer les pignes du pin. L’histogramme présente une forte dissymétrie marquée à gauche – près des quatre cinquième de nos relevés se concentrent sur des pentes inférieures à 20°. En revanche on peut noter une présence plus marquée des pins sur des pentes supérieurs à 80° que sur des

Page 33: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

33

pentes comprises entre 50 et 80° - signe de l’intervention du casse-noix dans la dissémination des graines.

Site topographique : Les sept classes qualitatives de cette variable peuvent être représentées sur le profil d’un versant de l’amont à l’aval. Contrairement à Gaëlle DELETRAZ, nous avons pris en compte le site dit « en marche d’escalier » afin d’étudier la répartition des pins cembros en fonction notamment de la dispersion des pignes par le casse-noix moucheté (préférence pour les saillies du relief). Les autres modalités nous permettent de voir si la dynamique de croissance des pins cembro est plus marquée en fonction du profil de versant. Pour les cinq premières modalités on note une croissance asymétrique progressive à droite. Les relevés en « marches d’escalier » sont aussi nombreux que les relevés de « sommets d’interfluve » (3.6%). L’essentiel des relevés (75%) se concentrent cependant sur les « mi- versant », « replat » et « bas de versant ».

71,4

19,23,6 2,2 0,8 2,7

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

< 20° 20° à 30° 30° à 40° 40° à 50° 50° à 80° > 80°

Distribution de la variable "Pente"

Page 34: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

34

3,6

17,922,3

25,027,7

0,03,6

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

Sommet

d'interfluve

Haut de versant Mi-versant Bas de versant Replat Dépression Marche d'escalier

Distribution de la variable "Site topographique"

Distance au premier semencier : La distance au premier semencier doit nous permettre d’évaluer la distance à laquelle se situent les pins cembros par rapport à l’arbre mâture le plus proche – à défaut de pouvoir déterminer avec précision de quel pin les pignes proviennent. Nous avons conservé les classes données par Gaëlle DELETRAZ : deux classes d’une étendue de dix mètres et deux regroupements aux extrémités. Deux tiers (64.8%) des pins cembros se situent à moins de 15 mètres du premier semencier – écart équivalent à la distance moyenne des écotones pris en considération (de 10 à 15m). Nous pouvons donc en déduire que les écotones sont des espaces plus densément peuplés que les surfaces extrêmement proches des pistes de ski. Le résultat concorde une fois encore avec nos constats sur le terrain : la densité de pins cembros était plus visible à proximité des ilots d’arbres. Le tiers restant des quadras (34.2%) se trouvent à une distance supérieure à 15 mètres du premier semencier.

Page 35: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

35

31,4 34,4

22,4

11,8

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

< 5m 5 à 15 m 15 à 25 m > 25 m

Distribution de la variable "Distance au premier semancier"

Cette répartition concorde avec le comportement observée du casse-noix moucheté. L’oiseau ne dissémine pas les pignes du pin sur de grandes distances et préfèrent bien souvent des caches dissimulées à proximité de l’arbre sur lequel il les a prélevées.

Le recouvrement végétal : Le recouvrement végétal total et le recouvrement des différents végétaux ont été pris en compte comme pourcentage de recouvrement du sol.

Deux tiers de nos relevés (63.7%) ont un taux de recouvrement végétal compris entre 50 et 90%. Le tiers restant de transects peut-être divisé en deux sous-parties égales : 18% de transects ont un taux de couverture végétale inférieure à 50% et 17% de nos relevés sont presque totalement couvert de végétation.

Un cinquième de nos relevés (18.7%) sont nus d’arbustes, et un autre cinquième

(20.3%) se situe dans la modalité 50 à 75% de recouvrement de la strate arbustive.

Page 36: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

36

2,24,1

12,4

32,1 31,6

17,6

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

< 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75 % 75 à 90% > 90%

Distribution de la variable "Pourcentage de recouvrement végétal"

Le recouvrement arbustif :

18,7

13,2

17,3

11,5

20,3

12,4

6,6

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

0% < 10% 10 à 25 % 25 à 50 % 50 à 75 % 75 à 90 % > 90 %

Distribution de la variable "Pourcentage de la strate arbustive"

Rhododendrons, genévriers et mégaphorbiaie sont très souvent absents des quadras étudiés. Respectivement nos relevés en sont dépourvus dans 60%, 64% et 97.5% des cas. Leur faible présence rend obsolète leur utilisation dans la suite des traitements statistiques.

Page 37: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

37

Les variables « mousse », « strate herbacée » et « vacciniées » :

Distribution de la variable "Pourcentage de

rhododendrons"

60%

15%

9%

6%

6%

2%

2%

0%

< 10 %

10 à 25 %

25 à 50 %

50 à 75 %

75 à 90 %

> 90%

Distribution de la varibale "Pourcentage de

genèvriers"

63%

12%

11%

7%4%

2%

1%

0%

< 10%

10 à 25 %

25 à 50 %

50 à 75 %

75 à 90 %

> 90 %

46,2

23,9

10,7 9,6

6,0

3,00,5

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

0% < 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75% 75 à 90 % > 90 %

Distribution de la variable "Pourcentage de mousse"

Distribution de la variable "Pourcentage

mégaphorbiaire"

97%

1%

1%

1%

0%

0%

0%

0%

< 10%

10 à 25%

25 à 50%

50 à 75%

75 à 90 %

> 90 %

Page 38: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

38

La mousse a une présence un peu plus marquée. La moitié des quadras en sont dénudés (48.2%) mais un tiers de relevés (31.3%) ont un taux de recouvrement de mousse supérieur à 10%. Le quart restant des quadras a un taux de recouvrement inférieur à 10%.

En revanche la strate herbacée et les vacciniées sont plus répandues et les résultats statistiques concordent avec nos observations sur le terrain. Un quart des relevés (26.6%) est couvert d’herbe sur une surface comprise entre 25% et 50% de la surface totale et un autre quart (26%) ont un taux de recouvrement de la strate herbacée supérieur à 50% (fig.).

Quant aux vacciniées un tiers des quadras (34.9%) ont un taux de recouvrement supérieur à 25%, 41.2% des relevés comprennent moins de 10% de vacciniées et presque un quart (23.9%) ont un taux de recouvrement compris entre 10 et 25% (fig.)

22,8

18,4

23,9

18,4

12,9

3,6

0,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

0% < 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75% 75 à 90 % > 90 %

Distribution de la variable "Pourcentage de vacciniées"

10,2

17,6

19,5

26,6

15,1

8,2

2,7

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

0% < 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75% 75 à 90 % > 90 %

Distribution de la variable "Pourcentage de la strate herbacée"

Page 39: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

39

Nos résultats sont sensiblement équivalents à ceux de Gaëlle DELETRAZ. La mousse est plus présente sur nos relevés mais de façon insuffisante pour être retenue comme un critère pouvant avoir une influence importante sur la dynamique des pins cembros. Sur le terrain les pins cembros semblaient très souvent associés à la strate herbacée et aux vacciniées. Les résultats sont influencés par le fait que la délimitation de nos transects était définie par la présence ou non de pin cembro et non pas par la manifestation d’une autre formation végétale. Mais globalement les genévriers, la mousse, les mégaphorbiaies et les rhododendrons étaient moins visibles là où se trouvaient des pins cembros.

Pédologie et processus géomorphologiques : Nous avons déterminé six classes qualitatives pour définir la nature granulométrique des écotones étudiés. Quant à l’état pédologique il est divisé en quatre classes qualitatives et prend en compte l’apport organique présent sur les différents sols. La variable processus géomorphologique présente les formes variables et remarquables de l’érosion superficielle observée. 83% des relevés sont composés majoritairement de terre fine associée soit à des blocs, soit à la roche mère (fig.).

Près des deux tiers de nos relevés (59.3%) sont intégrés dans la classe « lithosol et litière », et 37.1% des quadras restant sont composés de « litière seule» ou de « litière et d’humus » (fig.). D’une façon globale il est possible de dire que les sols sont riches en matière organique et favorable au développement des végétaux. Résultats et analyse déjà constatés dans le mémoire de Gaëlle DELETRAZ.

Un peu moins des trois quart (72.5%) des relevés ne présentent aucun signe d’érosion (fig.). Le quart de quadras restant (24.2%) portent les marques d’éboulisation. Ces processus étaient plus marqués sur les zones de remblais/déblais, et ce d’autant plus que les pistes étaient récentes.

8,2 6,6

2,2

26,9

38,7

17,3

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

Roche en

place

Blocs Graviers Terre fine Blocs et terre

fine

Roche mère et

terre fine

Distribution de la variable "Nature granulométrique"

Page 40: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

40

3,6

20,3

16,8

59,3

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

Lithosol Litière seule Litière et humus Lithosol + litière

Distribution de la variable "Etat pédologique"

72,5

24,2

2,5 0,8

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

Pas de processus Eboulisation Solifluxion Ruissellement

Distribution de la variable "Processus géomorphologique"

Variables supplémentaires :

Dans le cadre de notre étude, nous présentons d’autres variables « factices » qui auraient pu être

mesurées lors des relevés mais que nous n’avons pas pu mettre en œuvre sur le terrain par manque de

moyens et de temps. Elles ne sont ici citées qu’à titre d’indications.

La croissance du pin cembro est dépendante de l’apport en eau. Bien qu’il ait été dit que l’arolle

était relativement protégé contre la dessiccation grâce à son système racinaire et ses aiguilles il n’en

demeure pas moins qu’il lui faut un apport régulier d’eau. Cependant plutôt que de relever la quantité de

précipitations nous avons choisi de nous intéresser à la qualité de l’eau et à ses impacts probables sur la

vitalité des arolles. Les pluies acides semblent avoir des effets négatifs sur la persistance des aiguilles qui

se dessèchent, jaunissent et tombent dès lors que l’acidité des précipitations est trop importante.

Page 41: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

41

De la même façon nous aurions pu prélever des carottes de terre afin de déterminer la

composition minérale des types de sol et de la roche mère (présence suffisante ou non de potassium

notamment).

Des études ont déjà été menées dans ce sens dans le Parc National du Mercantour suite au

constat du jaunissement des aiguilles des pins cembros et des épicéas dans la vallée de Mollières

(L.Dalstein, J.P Garrec, M.Bonneau, Jaunissement et vitalité du pin cembro dans le Mercantour, 1997)

2. Analyse Bivariée :

Méthodologie : La totalité de nos analyses bivariées ont été effectué avec le logiciel Excel. Dans la mesure où Xlstat était, certes bien plus rapide mais aussi bien plus difficile à analyser, nous avons préféré ne pas l'utiliser et ainsi réaliser les calculs et les étapes intermédiaires à calculer manuellement dans le but de comprendre la totalité des chiffres et résultats de nos analyses. Notre démarche: Les variables physiques du pin cembro sont utilisées comme variables de référence: le nombre de pin cembro par quadra la taille précise de chaque pin cembro par quadra le traumatisme de chaque pin cembro par quadra

Les autres variables sont considérés dans notre étude comme variables explicatives: la nature granulométrique du sol le passage des skieurs l'anthropisation du milieu

Nous avons préféré nous intéresser à quelques croisements de variables (et non à des

croisements non réfléchis, systématiques et mathématiques). Nous avons donc réalisé des analyses bivariées entre certaines variables dont on supposait que les résultats allaient vérifier nos hypothèses de relation. Ceci en se basant sur nos connaissances préalables sur le pin cembro et son développement mais aussi sur l'observation de terrain ainsi que l'analyse monovariée réalisé antérieurement.

Page 42: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

42

La méthode que nous avons peut être divisée en plusieurs phases: Nous vous dispensons, dans ce rapport, des formules mathématiques et de statistiques connues pour remplir les données calculées ci-dessous.

Réalisation de la matrice observée :

Dans notre tableau de contingence, nous utilisons chaque paramètre de chaque variable. Les chiffres relevés sont le nombre total de pins cembro correspondant aux caractéristiques croisés des deux variables sur la totalité de nos quadras. Nous avons au total 459 cembros.

Réalisation de la matrice théorique:

De la même manière nous élaborons la matrice théorique.

Réalisation de la matrice du Khi²:

Puis, la matrice du Khi². Le total des totaux (lignes ou colonnes) de la matrice de Khi² est la valeur du Khi² observé.

Matrice observéeindividu indemne individu déformé traumatisme dû au ski individu desséché individu mort individu abîmé total

pas passable à ski 71 8 1 4 1 12 97

hors piste 146 10 10 2 7 11 186

piste 118 15 22 5 7 9 176

total 335 33 33 11 15 32 459 N= 459

Matrice Théoriqueindividu indemne individu déformé traumatisme dû au ski individu desséché individu mort individu abîmé total

pas passable à ski 70,8 6,97 6,97 2,32 3,17 6,76 97

hors piste 135,75 13,37 13,37 4,46 6,08 12,97 186

piste 128,45 12,65 12,65 4,22 5,75 12,27 176

total 335 33 33 11 15 32 459 N= 459

Matrice du Khi²individu indemne individu déformé traumatisme dû au ski individu desséché individu mort individu abîmé total

pas passable à ski 0 0,15 5,12 1,21 1,49 4,06 12,02

hors piste 0,77 0,85 0,85 1,35 0,14 0,3 4,27

piste 0,85 0,44 6,9 0,15 0,27 0,87 9,48

total 1,62 1,44 12,87 2,71 1,9 5,23 25,76 Khi² observé = 25,76

Page 43: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

43

Calculer Khi² théoriques: Après avoir calculé le Khi² théorique, nous le comparons avec les Khi² observé. Si ce dernier a une valeur supérieur au Khi² théorique alors cela signifie qu'il y a une relation de dépendance entre les deux variables sélectionnées. Plus l'écart est grand entre les deux Khi², plus la relation est grande.

Calculer le T de Tschuprow: Dans le cas où il y a une relation de dépendance, nous devons calculer le T de Tschuprow dans le but de quantifier la relation de dépendance. Pax exemple si T=0,16 alors cela exprime le faite que 16% des résultats de la variable de référence (ici le traumatisme des pins cembros) est expliqué par la variable d'explication (pour l'exemple: le passage des skieurs). Remarque: Tout au long de notre étude nous avons pris en considération les valeurs observées, calculées et théoriques avec une marges d'erreur de 5% (valeur habituellement utilisée). La valeur considérée comme acceptables et analysable pour le coefficient T de Tschuprow est fixée à 0,12 (un chiffre bien inférieur à la valeur théorique acceptable qui est plutôt de l'ordre de 0,5).

Analyse des relations au nombre de pin cembro :

Relations supposées et validées : Serons présentées dans ce sous chapitre les relations de dépendances que l'on a supposé sur le terrain et qui se sont confirmées après l'analyse statistique.

La répartition du nombre de pins cembros en fonction du site topographiques : 15% du nombre de pins cembros est expliqué par le site topographique.

Page 44: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

44

Les pins cembros se retrouvent à être plus de dix par quadra entre le haut et le bas

des versants de nos relevés, et seulement dans ces cas de site. Sûrement que ces résultats existent parce que nous avons un grand nombre de relevés entre haut et bas de versant.

Cependant, sur les bas versants, on remarque que plus de 65% des placettes n'ont aucun pin cembro. On peut supposer que l'explication de ces résultats vient du fait que les bas de versant sont souvent des bords de piste, donc des espaces vulnérables au passage des skieurs et aux aménagements de pistes l’été. En sommet d'interfluve, les cembros ne sont pas très nombreux car les sommets d'interfluves correspondent souvent à la limite de l'îlot forestier sous le premier semencier et donc là où pas peu de végétation pousse, dû à l’acidité des sols sous les conifères. Par contre, les cembros sont assez nombreux sur les marches d'escalier, jusqu'à dix par placette et cela pour plus de quinze pourcent des cas en marche d'escalier. On peut expliquer cela grâce au comportement du casse noix qui a tendance à semer ses graines au pied des rochers.

La répartition du nombre de pins cembros en fonction de la nature granulométrique :

15% du nombre de pins cembros est expliqué par la nature granulométrique.

sommet d'interfluve

haut de versant

mi-versant

bas de versant

replat

marche d'escalier

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition du nombre de pins cembro en fonction du site topographique

plus de 10 cembros

de 6 à 10 cembro

de 2 à 5 cembros

1 cembro

0 cembro

site topographique

po

urc

en

tag

e d

es

qu

ad

ras

Page 45: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

45

Cette analyse apporte de la précision. Certes, les casse-noix cachent les graines sous

des blocs de pierres. Malgré tout, le nombre de pins cembros est le plus faible sous des placettes avec une forte présence de blocs ce qui montre que le pin cembro éprouve des difficultés à se développer dans ce milieu. Par contre s'il y a présence de terre fine, les pins cembros sont plus nombreux. On pourrait penser, alors, que le plus grand nombre de pins se trouverait sur des placettes de terre fines mais le casse-noix ne cache que très rarement ses graines sous uniquement de la terre fine. Par conséquent le nombre de pins cembros est moins élevé sur de la terre fine que sur un milieu plus mixte (blocs + terre fine) ou avec de la roche en place (convoité par le casse-noix), milieu où l'on retrouve des placettes avec plus de dix pins cembros.

Relations supposées et non validées et/ou différente : Seront présentées pour ce cas, les relations de dépendance que l'on a supposé sur le terrain mais qui ne se sont pas confirmées après l'analyse statistique soit parce que la relation est inexistante soit parce que la relation est différente de ce que l'on supposait.

La répartition du nombre de pins cembros en fonction de l'exposition : 16% du nombre de pins cembros est expliqué par l'exposition.

roche en place

blocs

graviers

terre fine

blocs+terre fine

roche en place+terre fine

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition du nombre de pins cembro en fonction de la nature granulométrique

plus de 10 cembros

de 6 à 10 cembro

de 2 à 5 cembros

1 cembro

0 cembro

Nature granulométrique

po

urc

en

tag

e d

es

qu

ad

ras

Page 46: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

46

Sur le terrain, nous avons repéré un nombre supérieur de pins cembros sur les

versants froids, plus particulièrement au Nord. Nous supposons que le pin cembro apprécie les températures fraîches et se développe d'avantage au Nord. Cependant, en observant le graphique on peut voir que seulement sur les versants Ouest et Sud-Ouest, le nombre de cembro est supérieur à dix par placette. Ceci serait en contradictions avec nos hypothèses sans compter le comportement des casse-noix, semeurs de graines de pin cembro. En effet, si nous retrouvons tant de pins cembros sur ces versants plus chauds c'est peut-être parce que le casse-noix cache ses graines davantage sur ces versants dans le but que ses réserves soient au plus vite dépourvues de neige au printemps pendant la période de la fonte.

Celui-ci oublie un certain nombre de réserves profitables à la dissémination du pin cembro et qui deviennent quelques plus tard des touffes de nombreux petits pins cembros collés les uns aux autres.

C'est au Nord et au Nord-Est que l'on retrouve le plus souvent deux à cinq cembro par placette. Cela démontre que le cembro se plait et grandit d'avantage sur ces versants que sur les autres. Nous ne retrouvons pas des placettes à plus de dix cembros sur les versants froids. On peut émettre l’hypothèse que la dissémination dans les versants froids ne fait pas grâce au casse-noix, mais plutôt par une dissémination naturelle. En effet, le casse-noix a plutôt intérêt à mettre ses réserves sur des versants ensoleillés, qui fondront plus vite.

Nord N-O Ouest N-E Est S-E S-O Sud

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition du nombre de pins cembro en fonction de l'exposition

plus de 10 cembros

de 6 à 10 cembro

de 2 à 5 cembros

1 cembro

0 cembro

exposition

po

urc

en

tag

e d

es

qu

ad

ras

Page 47: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

47

Relations non supposées mais existantes : Serons présentées dans cette partie les variables que l'on supposait sans relation sur le terrain et prouvant le contraire par l'analyse statistique.

La répartition du nombre de pins cembros en fonction de la pente : 15% du nombre de pins cembros est expliqué par la pente.

L'analyse statistique nous confirme que la concentration de pins cembros est plus élevée sur les faibles pentes (10° à 20°). Cependant, les cembros sont aussi présents sur des pentes très fortes (50° à 80° voir même les barres rocheuses à qui nous avons attribué la pente maximale de 90°). Ceci s'explique par l'action des caches-noix: ils isolent leurs graines sous des blocs de pierres pour mieux les retrouver ensuite.

< 10° de 10° à 20° de 20° à 40° de 40° à 50° de 50° à 80° >80°

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition du nombre de pins cembro en fonction de la pente

plus de 10 cembros

de 6 à 10 cembro

de 2 à 5 cembros

1 cembro

0 cembro

pente en degré

po

urc

en

tag

e d

es

qu

ad

ras

Page 48: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

48

Analyse des relations en rapport à la taille du pin

cembro :

Relations supposées et validées :

La répartition de la taille des pins cembros en fonction du passage des skieurs : 18% de la taille des pins cembros est expliquée par le passage des skieurs.

Nos hypothèses de terrain sont confirmées. Les pins adultes sont présents sur les

zones où les skieurs ne passent pas ou très peu. Les vieux arbres de plus de cinq mètres ne sont présents que dans les zones non passables à ski et donc aux limites des îlots forestiers.

Au contraire les jeunes pousses de petits cembros et les cembros de moins d'un mètre sont davantage répandus sur les pistes et en zone hors-piste. Il est difficile pour le pin cembro de se développer jusqu'à l'âge adulte dans ces zones car le passage des skieurs et la pression anthropique les traumatisent, les déforment et les assèchent ; cela principalement en sectionnant leurs branches et leurs troncs par les quarts de ski.

pas de ski hors-piste piste

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition de la taille des pins cembros en fonction du passage des skieurs

Cembro de plus de 5m

Cembro de 1 à 5m

Cembro de 0,3 à 1m

Petits cembros (- de

0,3m)

passage des skieurs

po

urc

en

tag

e d

es

pin

s ce

mb

ros

Page 49: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

49

La répartition de la taille des pins cembros en fonction de leur traumatisme : Pour cette analyse statistique, la variable physique « traumatisme » devient une variable explicative. 23% de la taille des pins cembros est expliquéE par leur traumatisme.

Nous pensions que les petits individus (jusqu'à 30cm) étaient « à l'abri » des

traumatismes de par leur petite taille. Nous avions supposé également que les individus les plus susceptibles de subir des traumatismes étaient de taille intermédiaire, encore très jeunes (entre 0,4 et 1,50m). Et enfin, nous avons émis l'hypothèse qu’un pin cembro possédait une taille transitoire à partir de laquelle il ne serait quasiment plus victime du passage des skieurs, car trop gros pour permettre d’être plié sous le passage des skis. Nous avions déterminé cette taille à environ 1m50.

L'analyse bivariée confirme plus ou moins nos hypothèses. D'abord, les individus trouvés morts ne dépassent jamais plus d'un mètre. Cela prouve que la taille de 1m constitue une barrière entre un traumatisme mortel puis un traumatisme « réparable », mais offre aussi une plus grande capacité à résister à l’assaut des quarts, grâce à un tronc plus épais.

Puis les individus indemnes de nos relevés sont à 80% des petits cembros de moins de trente centimètres. Cela démontre que petits, les cembros sont d'avantage épargnés des traumatismes que les cembros plus grands car protégés par la couverture neigeuse et à la fois plus souples.

De plus, les individus traumatisés par le ski sont essentiellement (environ 60%) des cembros « à taille critique » : ils sont de taille encore intermédiaires (entre 30cm et 1m) et par conséquent plus sensible aux traumatismes provoqués par le passage des skieurs. Enfin, Les pins de plus de cinq mètres sont soit indemnes soit déformés. On peut expliquer cette déformation par une adaptation à un milieu pentu par exemple, ou par la réparation

indemme

déformé

traumatisme du au ski

désséché

mort

abîmé

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition de la taille des cembros en fonction de leur traumatisme

plus de 5m

Cembro 1 à 5

Cembro 0,3 à 1

Petits cembros - de 0,3m

Traumatisme

po

urc

en

tag

e d

es

ce

mb

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Page 50: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

50

de traumatismes causés lors de temps plus anciens.

Influence du recouvrement végétal sur la taille des pins cembro : Les petits pins cembro (inférieurs à 30cm) préfèrent les espaces où le taux de recouvrement végétal est compris entre 50 et 90% (fig.). Si l’on considère tous les pins de moins de un mètre, ce sont plus de 73.7% de la totalité des pins dont la présence semble être corrélée à un recouvrement végétal compris entre 50 et 90%. Dans leur ensemble les pins croissent donc plus favorablement là où la végétation est abondante et ce facteur semble déterminant quant à leur présence.

Quelle que soit leur taille les arolles croissent beaucoup plus rarement sur un sol nu de toute végétation ou là où elle se fait rare (taux de recouvrement inférieur à 25%).

Le test de Tschuprow met en évidence que 29% de l’information contenue dans la variable « taille des pins cembro » peut être expliquée par le facteur « Pourcentage de recouvrement végétal ».

Relations supposées et non validées et/ou différentes :

la répartition de la taille des pins cembros en fonction de l'anthropisation :

Alors que l'on supposait une forte relation entre la taille des pins cembros et l'anthropisation du milieu en réalisant l'analyse avec les six critères de la variable anthropisation, nous n'obtenons pas de relation. On peut émettre une critique quant à notre trop grand nombre de critères proches et donc sur le terrain difficiles à distinguer réellement. En n’utilisant seulement deux critères (pas de piste et ski de piste) sur les six, on obtient une

Page 51: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

51

relation de 12%. Cependant, ne prendre en compte que deux critères est trop restrictif. Cette analyse n'est donc pas utilisable

La répartition de la taille des pins cembros en fonction de la distance à la zone dégradée :

19% de la taille des pins cembros est expliqué par la distance à la zone dégradée.

Après les observations de terrain, nous pensions que plus la distance entre un pin cembro et la zone dégradée (soit la piste ou un chemin carrossable) était grande, plus le pin pouvait être grand. Inversement, plus la distance était courte, plus le cembro était petit. Le résultat statistique est légèrement différent ; certes, nous retrouvons les pins de petite taille (moins d'un mètre) dans les zones proches de la zone dégradée mais aussi dans les zones les plus éloignées de la zone dégradée (plus de 25m). De plus quelques « grands » pins cembros allant jusqu'à cinq mètres de haut se situe à moins de cinq mètres de la zone dégradée (dans la classe la plus proche à la zone dégradée). Enfin, Les plus grands cembros sont relevés dans la classe moyenne: entre cinq à quinze mètres de la zone dégradée.

Donc, nous pouvons dire qu'une relation existe entre la taille des cembros et la distance à la zone dégradée. Seulement elle est assez complexe ; en effet, les très vieux pins n’existent pas près de la zone dégradée pour une raison logique d’aménagement des pistes de ski. Ils représenteraient un danger important lors du passage des skieurs. Or nous avons été surpris de rencontrer un nombre assez important de pins entre 1m et 5m près de la zone dégradée (zone hors-piste), ce qui montre un écotone favorable à la croissance de la cembraie jeune. En ce qui concerne les pins très jeunes, ils sont répartis de manière assez homogène de part et d’autre des transect et ne montrent pas de réelles tendances car encore peu menacés. Grâce à cela on peut aussi voir que le casse-noix n’hésite pas à cacher ses réserves un peu partout sur l’écotone.

Moins de 5 m De 5 à 15 m De 15 à 25 m

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition de la taille des cembros en fonction de la distance à la zone dégradée

Cembro de Plus de 5 m

Cembro de 1 à 5 m

Cembro de 0,3 à 1 m

Petit Cembro – de 30 cm

distance à la zone dégradée

po

urc

en

tag

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pin

s ce

mb

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Page 52: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

52

Influence du recouvrement de vacciniées sur la taille des pins cembro : Contrairement à ce que nous pensions le facteur « pourcentage de recouvrement des vacciniées » n’apparaît pas comme un facteur déterminant sur la taille des pins cembro. Le test du Khi2 révèle que la relation d’indépendance mathématique est confirmée : le khi2 théorique est supérieur au khi2 observé. Nous ne prenons pas en compte la classe « Supérieur à 90% » au sein de l’analyse bivariée car elle a un effectif nul. Le graphique nous montre que la taille des pins est indépendante du pourcentage de recouvrement des vacciniées (fig.). Les arolles dont la taille est inférieure à 30 centimètres sont presque également répartis entre les différentes classes : 12% de ces pins poussent là où les vacciniées sont absentes, entre 13 et 14% là où les vacciniées occupent de 10 à 75% de l’espace. On peut noter cependant que les petits pins et même l’ensemble des pins sont beaucoup moins présents dès lors que les vacciniées sont présentes sur plus de 75% de l’espace.

Recouvrement de vacciniées / taille des pins cembros (en%)

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

0% < 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75 % 75 à 90%

Pourcentage de recouvrement des vacciniées

plus de 5m

Cembro 1 à 5

Cembro 0,3 à 1

Petits cembros - de 0,3m

Page 53: Rapport sur la cembraie de Chamrousse

53

Relations non supposées mais existantes :

Influence de la strate arbustive sur la taille des pins cembro :

Sur cette analyse, on remarque deux formes de comportements du pin cembro face à la strate arbustive.

Tout d’abord, les pins cembro de petite taille se développent bien quel que soit le pourcentage de recouvrement de la strate arbustive. Il est difficile de déterminer un regroupement particulier bien que les petits arolles de 0 à 1 mètre sont présents en plus grand nombre lorsque les arbres occupent de 50 à 75% l’espace d’un transect. Ensuite la répartition des pins et ce quelle que soit leur taille est aléatoire. Il y a presque autant de pins cembro de moins de 30 centimètres là où les arbustes sont absents que là où le pourcentage de recouvrement de la strate arbustive est compris entre 75 et 90%. Dans un second temps, on peut voir que plus les arbres croissent, plus ils semblent être intégrés à une strate arbustive bien développée. Sur 21 arbres de plus de un mètre, 12 se trouvent sur des transects où le pourcentage de recouvrement de la strate arbustive est supérieur à 75%. On peut considérer que la croissance du pin cembro n’empêche pas la strate arbustive de se développer dans le même temps. Le test de Tschuprow révèle que 17% de l’information contenue dans la variable « taille des pins cembros » peut être expliquée par le facteur « recouvrement de la strate arbustive ». Il y a donc une relation qui était pourtant assez peu visible sur le terrain.

Recouvrement de la strate arbustive / taille des pins cembro (en %)

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

< 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75 % 75 à 90% > 90%

plus de 5m

Cembro 1 à 5

Cembro 0,3 à 1

Petits cembros - de 0,3m

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Analyse des relations au traumatisme des pins

cembros :

Relation supposées et validées :

la répartition du traumatisme des pins cembros en fonction du passage des skieurs :

13% du traumatisme des pins cembros est expliqué par le passage des skieurs.

La plupart de nos pins cembros relevés sont indemnes aussi bien sur les pistes, la zone hors-piste et dans les endroits non franchissable à ski. Les individus traumatisés par le ski sont d'avantage nombreux dans la classe piste que dans les autres (environ 15% des individus de relevés sur piste). Ce qui confirme notre hypothèse, et semble logique. C'est d' ailleurs dans cette même classe que la totalité des individus autres qu’indemnes sont les plus nombreux (environ 33%). Les pins traumatisés par le passage à ski sont aussi répandus dans la classe hors-piste puisque les skieurs circulent également dans cette zone. Enfin, comme nous l’avions observé sur le terrain, les pins cembros abîmés par le ski sont en quantité négligeable dans les zones non passables à ski. Nous supposions tout de même que les individus indemnes seraient plus nombreux dans les zones non passables à ski. Ce qui n'est pas le cas. De plus c'est dans cette classe que nous

pas passable à ski hors piste piste

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Répartition des traumatisme des pins cembros en fonction du passage des skieurs

indiv idu abîmé

indiv idu mort

indiv idu desséché

traumatisme dû au ski

indiv idu déf ormé

indiv idu indemne

passage des skieurs

po

urc

en

tag

e d

e p

in c

em

bro

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repérons le plus d'individus abîmés. Sachant que les skieurs ne traversent pas cette zone, ces pins sont abîmés pour d'autres raisons que le ski: ils sont sans doute gênés par les autres arbres, car la concurrence est plus rude qu'en dehors de l’îlot boisé. Ils sont donc d'avantage abîmés. De plus, la pente et la présence de roche mère affleurante qui empêchent le passage d’un grand nombre de skieurs peut aussi expliquer les formes étranges que peuvent prendre les pins pour s’adapter à ce milieu spécifique. Pour confirmer cela, c'est également dans cette classe que les individus déformés sont les plus présents.

Relation supposées et non validées et/ou différentes :

La répartition du traumatisme des pins cembros en fonction de l'anthropisation :

Pour les mêmes raisons que « la répartition de la taille des pins cembros en fonction de l'anthropisation » nous n'avons pas obtenue de relation de dépendance entre ces deux variables: les classes de la variables anthropisation sont trop nombreuses et donc non exploitables. Ce qui n'est pas le cas pour la variable « passage des skieurs » d'où l'intérêt de sa création.

Le traumatisme des pins cembros en fonction de la distance à la zone dégradée :

On supposait que plus la zone dégradée serait proche des pins cembros, plus leurs traumatismes allait être nombreux. L'analyse statistique ne donne que 8% de relation entre les deux variables. Elle n'est donc pas exploitable.

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3. L’analyse multivariée : Après avoir effectué une analyse monovariée et bivariée il est important de rappeler que toute analyse statistique n’est complète que si ces deux dernières sont suivies d’une analyse multivariée. C’est pourquoi cette troisième partie sera entièrement consacrée à une approche statistique comprenant plusieurs variables permettant ainsi de révéler différentes tendances et dépendances entre ces variables pour en extraire par la suite des typologies de variables et de pins cembro. Il est à noter que nos variables sont principalement de l’ordre du qualitatif ce qui explique le choix d’une analyse en composante multiple (ACM) et non d’une analyse en composante factorielle qui ne suscite qu’une seule variable qualitative. Cette analyse s’est faite par le biais d’un tableau disjonctif prenant comme observation les pins cembros et non les relevés. En effet, grâce à nos relevés sur le terrain où on a considéré le pin cembro comme étant un individu propre à lui-même en prenant bien pour chacun sa taille et son traumatisme, il nous a paru plus pertinent de réaliser une analyse multivariée à « l’échelle » du pin cembro. De plus ayant un nombre considérable de variables explicatives, nous avons décidé de réduire le nombre de variables pour cette étude en ne considérant que les variables qui se sont révélées au cours de l’analyse bivariée à savoir : - la taille - le traumatisme - l’altitude - l’exposition - la pente - le site topographique - la nature granulométrique - le ski - l’anthropisation - la distance à la zone dégradée - le pourcentage du taux de recouvrement des vacciniées - le pourcentage du taux de recouvrement arbustif - le pourcentage du taux de recouvrement de la state herbacée - le pourcentage du taux de recouvrement des rhododendrons. Chaque variable ayant un codage particulier, par exemple la variable ski peut prendre des valeurs de 1,2 et 3, et cette analyse étant la présence simultanée de k modalités et de k facteurs différents chez le même individu, nous allons pouvoir assimiler la présence du pin cembro avec différentes variables, donc différentes conditions. Pour commencer, l’explication de la formation des axes qui se structurent en fonction de la contribution et du poids des variables sera définie dans une première partie. Par la suite nous mettrons en relation ces axes par deux pour essayer d’en ressortir plusieurs typologies à travers les nuages de points.

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L’explication des axes factoriels :

On remarque d’après le graphique obtenu à l’aide des valeurs propres de chaque axe que les trois premiers axes se distinguent nettement. Cependant nous avons décidé d’inclure le quatrième axe dans l’explication de notre analyse car à eux quatre ils représentent pratiquement 50% des informations contenues dans nos relevés de terrain (43%).

F1 F2 F3 F4

Valeur propre 0,266 0,215 0,209 0,190

Inertie (%) 5,708 4,615 4,476 4,081

% cumulé 5,708 10,323 14,798 18,879

Inertie ajustée 0,046 0,025 0,023 0,018

Inertie ajustée (%) 17,687 9,805 8,968 6,797

% cumulé 17,687 27,492 36,460 43,257

Le premier axe explique à lui tout seul plus 17% de ces informations, alors que les trois autres respectivement expliquent plus 9%, 8% et 6% de ces informations. Il est important de rappeler qu’en théorie ces valeurs restent faibles pour pouvoir expliquer une quelconque tendance. Cependant nous nous contenterons de ces valeurs car pour ce type d’analyse où des facteurs environnementaux sont pris en compte il est impossible d’obtenir des résultats très représentatifs dû à la complexité de la Nature.

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Explication de F1 : l’influence de l’anthropisation sur la taille du pin

cembro

Variables Coordonnées Poids Contribution

Taille cm-3 de 1 à 5mètres -1,372 0,002 0,017

Altitude-6 sup à 2000 mètres -0,709 0,021 0,040

Exposition-4 Nord-est 1,395 0,007 0,048

Ski-0 pas passable -1,081 0,014 0,062

Ski-2 piste de ski 1,051 0,026 0,106

Anthropisation-1 pas de trace -0,640 0,042 0,064

Anthropisation-4 piste de ski 1,203 0,019 0,103

distance zone dégradée-2 de 5 à 15 mètres -1,002 0,015 0,055

On notera que les variables « Altitude », « Exposition », « Ski », « Anthropisation », « Distance à zone dégradée » sont les variables qui contribuent le plus à la formation de l’axe 1. En effet on peut souligner les deux variables « Ski-2 » et « Anthropisation-4 » qui ont respectivement des fortes contributions de 0,106 et 0,103. De plus les variables connaissant un fort poids dans ce tableau, comme la variable « Anthropisation-1 » par exemple, sont très bien représentées sur l’axe 1. De plus il nous a semblé intéressant de prendre en compte la « Taille-3 » malgré son faible poids et une contribution relativement faible, pour pouvoir l’assimiler aux autres variables se positionnant du même côté de l’axe grâce à sa forte coordonnée négative sur l’axe 1. En effet d’après ce tableau, sur un plan factoriel plusieurs variables se positionnent du même côté de l’axe pour former un seul groupe ayant une corrélation. Ici, deux tendances s’opposent avec d’un côté des pins cembro caractérisés par une taille comprise entre 1 mètres et 5 mètres avec une absence de ski et d’anthropisation, une distance à la zone dégradée comprise entre 5 mètres et 15 mètres et une altitude supérieure à 2000 mètres. De l’autre côté de l’axe on retrouve un milieu exposé Nord Est, la présence de piste de ski avec une forte anthropisation et le passage des skieurs. Il est à noter que le croisement de cette axe avec un autre nous permettra peut-être de corréler cette tendance avec des pins cembro de plus petite taille. Ainsi ce tableau se traduit par une opposition entre une forte anthropisation avec la présence de ski et une absence d’anthropisation avec l’absence de trace et voir même de skieurs ce qui favorise le développement du pin cembro puisque ce dernier peut atteindre 5 mètres. En effet cela a pu être constaté sur le terrain où l’on n’a recensé que des pins cembro inférieurs à un mètre sur les pistes de ski voir une absence totale.

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Explication de F2 : L’influence des facteurs abiotiques sur la taille du pin

cembro

Variables Coordonnées Contribution

Taille cm-3 de 1 à 5 mètres -1,382 0,022

Altitude-2 de 1800 à 1850 -0,637 0,042

Altitude-6 plus de 2000 0,510 0,026

Exposition-3 Ouest 0,820 0,038

Exposition-6 Sud -1,199 0,024

Pente °-3 de 30 à 40° 0,645 0,029

Site topo-2 haut de versant -0,996 0,055

Site topo-3 mi-versant 0,730 0,051

Nature granulométrique-4 terre fine -0,840 0,057

Nature granulométrique-6 roche mère et terre fine 0,815 0,060

Anthropisation-6 draye -1,685 0,027

% strate arbustive-0 absence 0,928 0,035

% strate arbustive-4 de 50 à 75% -0,623 0,032

Cet axe 2 est construit à partir des variables à forte contribution telles que les variables « Nature granulométrique », « Site topographique », ainsi que des variables ayant une contribution relativement plus faible telles que l’ « Altitude », le « Pourcentage de la strate arbustive », l’ « Exposition ». On retrouve une forte opposition entre l’exposition « sud », la taille, le site topographique « haut de versant », la nature granulométrique « terre fine » et d’autres facteurs abiotiques comme le site topographique « mi-versant », la nature granulométrique « roche mère et terre fine », l’absence de la strate arbustive, l’exposition « ouest ». On notera que l’on a préféré garder l’anthropisation « draye » malgré que celle-ci n’intervient pas d’un point de vu fort dans la formation de l’axe mais elle ne sera pas un frein dans l’explication des croisements d’axe par la suite. En effet, sur le terrain nous avons très peu relevé ce type d’anthropisation, et du point de vue de son influence sur le développement du pin cembro cette dernière n’intervient pas comme un facteur défavorable. Ce deuxième axe nous montre une fois de plus l’importance d’une anthropisation plutôt faible chez les pins cembro de taille comprise entre 1 mètre et 5 mètres. De plus une exposition Sud avec une implantation en haut de versant ainsi que la présence de terre fine avec un taux de recouvrement arbustif compris entre 50 et 75% lui sont tout à fait favorable. D’après ces conditions on peut émettre l’hypothèse que la présence d’une strate arbustive plus ou moins dense et située plus particulièrement en haut de versant c'est-à-dire excentrée de la piste permet de protéger le pin lors de sa croissance. La présence d’une forte contribution pour l’exposition Sud, comme on a pu le voir précédemment dans la partie des analyses bivariées, peut s’expliquer par la forte présence du Casse Noix sur ce versant. En effet avec une fonte des neiges plus rapide en adret, les Casses Noix peuvent avoir accès plus rapidement à leurs réserves au printemps.

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Explication de F3 : l’influence des facteurs abiotiques sur les pins

cembro âgés

Cet axe constitue environ 10% de l’information totale. Il est donc moins important que les deux précédents axes mais possède un intérêt certain. En effet, la taille du pin de plus de 5m est bien représentée. Avec cette taille se regroupent des variables abiotiques liées telles que le site topographique de marche d’escalier qui est typique des bordures d’îlots boisés sur roche mère, une pente supérieure à 90° (caractéristique de la marche d’escalier) et un passage à ski impossible. L’ensemble de ces variables ont des contributions supérieures à 0,045. Cet axe constitue un bon indice quant à une exposition favorable ou non du pin cembro car quatre parmi les huit variables proposées ont une forte contribution (Nord, Nord-Ouest, Ouest et Sud-est). Les trois premières sont des conditions idéales théoriques pour la croissance du pin cembro. En ce qui concerne l’exposition Sud-est, plus aberrante, on pourra émettre quelques hypothèses en croisant les axes ensemble. Les variables biotiques sont peu représentées dans cet axe et constitue peu d’indices d’interprétation.

Variables Coordonnées Contributions

Taille cm-4 plus de 5 mètres 2,233 0,014

Traumatisme-2 individu déformé 0,944 0,020

Altitude-4 de 1900 à 1950 0,729 0,023

Exposition-1 Nord 0,702 0,041

Exposition-2 Nord-ouest 0,886 0,033

Exposition-3 Ouest -0,682 0,027

Exposition-6 Sud -1,765 0,054

Pente °-2 de 10 à 20° -0,601 0,035

Pente °-6 supérieur à 80° 2,996 0,056

Site topo-7 marche d'escalier 1,719 0,072

Ski-0 pas passable 0,832 0,047

Ski-1 hors piste -0,679 0,060

Anthropisation-6 draye -2,382 0,055

% rhododendron-0 absence -0,473 0,039

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Explication de F4 : l’influence des facteurs biotiques sur la taille du pin

cembro

Variables Coordonnées Contributions

Taille cm-2 de 0,30 à 1 mètre -0,551 0,031

Traumatisme-3 traumatisme dû au ski -0,766 0,015

Nature granulométrique-1 roche en place 1,220 0,041

Nature granulométrique-3 graviers 3,155 0,038

% strate herbacée-5 75 à 90 % 1,454 0,058

% strate herbacée-6 supérieur à 90 % 3,449 0,063

% recouvrement végétal-6 supérieur à 90 % 1,606 0,094

% strate arbustive-0 absence 0,928 0,039

% strate arbustive-1 inférieur à 10 % 1,217 0,041

% strate arbustive-2 de 10 à 25 % -0,231 0,004

% strate arbustive-3 de 25 à 50 % -1,141 0,065

% rhododendron-2 de 10 à 25 % -0,863 0,034

% vacciniées-3 de 25 à 50 % -0,550 0,021

Cet axe constitue environ 6% de l’information totale. C’est encore une fois un axe faible, mais qui reste intéressant car c’est le seul axe à expliquer de manière significative le rôle de la végétation dans l’implantation du pin cembro. En effet, la majorité des variables à forte contribution concerne le recouvrement végétal en général. On peut remarquer une tendance forte à un recouvrement dense ; la variable « recouvrement végétal à plus de 90% » possède en effet une contribution de 0,094. La strate herbacée est elle aussi représentée par des taux forts (entre 75% et 90% ainsi que plus de 90%) et avec des contributions de respectivement 0,058 et 0,063. La strate arbustive semble plus discrète mais néanmoins présente car les variables « arbustif inexistant », « moins de 10% », « entre 10 et 25% », et « entre 25 et 50% » sont les plus contributives. Le taux de vacciniées représentées est moyen (entre 25% et 50%) avec une contribution assez faible en comparaison des taux détaillés précédemment. La nature granulométrique est aussi importante car elle définit les modalités d’implantation du végétal. Pourtant ici, les variables de nature granulométrique les plus contributives, à savoir « roche en place », « graviers » et « blocs+ terre fine » semblent peu adaptées au développement de la végétation mais suffisent pour une strate herbacée, voire légèrement arbustive. La taille 2 est contributive de l’axe. L’ensemble des données qui accompagneront cette taille lors du croisement des axes permettront de définir le milieu le plus propice pour un pin cembro de dépasser la taille de 1m et devenir enfin un obstacle de passage pour les skieurs et ne plus en être victime.

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Etude des nuages de points selon deux axes :

Analyse du graphe croisant l’axe 1 et l’axe 2 :

Ce graphe est caractérisé par l’anthropisation avec la présence ou non de piste de ski (F1) d’une part et d’autre part il est caractérisé par F2 représentant surtout l’influence des facteurs abiotiques. T1 : Le premier type est marqué par une forte influence de l’anthropisation sur les pins cembro. On retrouve en effet des pins cembro là où la strate arbustive est peu dense, sur zone de ski ou de sentier pédestre. Ces résultats peuvent paraitre surprenants par rapport à nos premières hypothèses qui étaient au contraire une absence de pins cembro là où il y avait des skieurs mais la présence du traumatisme dû au ski dans ce P1 vient conforter notre idée de départ. En effet on peut en conclure que la plupart des pins cembro se trouvant sur des pistes de ski et ayant un faible taux de recouvrement végétal sont affectés par le passage des skieurs. T2 : Le deuxième est caractérisé par des pins cembro influencés par différents facteurs abiotiques. On peut constater dans cette deuxième tendance un milieu favorable aux pins cembro exposé ouest, se situant à mi-versant avec une pente plutôt forte et une nature granulométrique de type roche mère et terre fine. Ce milieu correspond sur le terrain

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à un écotone, où il est vrai que nous avons pu remarquer une forte présence de pins cembro dans ce type de milieu. Il est important de rappeler que d’après nos observations sur le terrain l’exposition influençait peu sur sa présence c'est-à-dire que globalement on retrouvait des pins cembro sur tous les versants. Cependant ces derniers pouvaient influencer sur sa taille ou sur son état mais malheureusement nos résultats statistiques sur ce graphe ne nous permettent pas de le corréler avec une quelconque taille ou traumatisme contrairement à T1.

T3 : Le troisième type regroupe des pins cembro influencés par des facteurs abiotiques comme T2 à la différence que T3 est surtout caractérisé par des pins cembro âgés dépassant pour certains les 5 mètres. On peut considérer ces pins cembro comme des futurs semenciers voir même des semenciers pour les plus âgés. Ces pins cembro de grande taille sont d’après T3 implantés au sommet d’interfluve où la strate arbustive est généralement très dense avec la présence de rhododendrons notamment. On remarque qu’ils peuvent aussi se situer entre 5 mètres et 15 mètres de la zone dégradée ce qui peut représenter le sommet d’interfluve pour les plus éloignés. Mais on peut aussi supposer que pour ceux qui se trouvent plus proche de la zone dégradée, c'est-à-dire vers 5 mètres, on assiste à une réelle colonisation des pins sur l’écotone, et leur taille nous montre qu’ils arrivent à bien s’adapter. Le pourcentage de végétation n’étant pas très faible on peut émettre l’hypothèse que cette dernière joue un rôle protecteur au développement du pin cembro.

Analyse du graphe croisant l’axe 1 et l’axe 3 :

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Cette manipulation rassemble 26,6% de l’information totale. C’est donc un croisement important qui lie à la fois un axe centré sur l’anthropisation (axe 1) et un autre constitué de variables abiotiques (axe 3). L’ensemble a permis de dégager trois types distincts de pins cembros. T4 : Ce type de cembro concerne des cembros de grande taille qui ne sont plus menacés par le passage des skieurs. On peut remarquer qu’ils ont pu pousser dans des milieux difficilement passables à ski. En effet, la variable « ski impossible » (ski 0) constitue ce type. De plus ce sont des milieux caractérisés par de grandes ruptures de pentes et de barres rocheuses (« pente à plus de 90° » et site topographique « marche d’escalier » constitue l’ensemble). On remarque une colonisation de la strate herbacée faible (entre 10% et 25%). En revanche, la strate de rhododendrons est présente (entre 50% et 90% soit trois variables de présence cumulées). Ainsi ce type de cembros montre un milieu difficilement colonisable mais qui garantit une croissance normale du pin cembro vers une grande taille. L’impact des pistes de ski est difficilement visible car il concerne plutôt des zones proches de l’îlot boisé. T5: Ce second type d’implantation concerne des cembros de petite taille (taille 1 (moins de 30cm) et 2 (entre 30cm et 1m) proches de la zone délimitée) implantés dans des zones façonnées par l’homme. En effet, les variables « piste de ski » (anthropisation 4) et « ski sur piste » (ski 2) sont fortement contributives de l’axe 1 et étirent ce type d’implantation sur cet axe. Les variables « chemins de randonnée » et « remblai/déblai » sont aussi présentes même si elles ont une valeur contributive faible sur les deux axes. Ce type est marqué par une nature granulométrique de type « graviers », typique des pistes de ski anthropiques ainsi que par un recouvrement arbustif faible (entre 10% et 25%) et herbacé omniprésent (plus de 90%). Ce type d’implantation concerne donc un ensemble de petits cembros présents sur des zones anthropisées et peu gênés par une strate arbustive trop invasive. Ils peuvent ainsi profiter d’un bon ensoleillement. Ils ne sont pas endommagés car protégés l’hiver par la couche neigeuse. T6 : Attention à ce type d’implantation. Il est bien visible sur le nuage de points, mais ne concerne que peu de cembros. Dans cette zone, la variable « draye » est primordiale et constitue à elle seule une explication quasi unique de la répartition de ces cembros. En effet, très peu de cembros était concernés par cette variable durant notre inventaire sur le terrain. Plus particulièrement, nous avons attribué cette variable durant un transect entier, avec une exposition identique Sud-est. Or nous n’avons ensuite pas pu attribuer cette variable plus tard. Ce type est un peu aberrant mais dans son contexte du terrain montre un environnement propice à l’implantation de plusieurs cembros sur une petite surface grâce à une zone peu passable à ski.

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Analyse du graphe croisant l’axe 1 et l’axe 4

On notera avant tout commentaire que ce graphe représente un peu moins l’information contenue dans nos relevés de terrain par rapport au premier graphe avec un pourcentage d’information égal à 24,48%. Cependant il reste intéressant car on peut sortir trois types de tendance. T7 : on remarque que très peu de pins cembro sont présents dans T7 et que les variables qui influencent le plus sont des facteurs concernant la végétation. La position extrême de la variable « taux de recouvrement de la végétation » tente de tirer vers elle une partie du nuage de point, mais son faible poids (0,001) l’empêche d’avoir un réel impact sur ce graphe. On gardera ainsi pour T7 la présence de pins cembro caractérisée par un milieu ayant un fort taux de recouvrement végétal ainsi que la présence de gravier. T8 : contrairement à T7, T8 compte un grand nombre de pins cembro caractérisé par un traumatisme dû au ski et des facteurs abiotiques comme une exposition Nord-est. On peut traduire ce traumatisme par la présence de piste de ski ce qui induit forcément le passage des skieurs. De plus les pins cembro se retrouvent sur des blocs et de la terre fine en bas de versant ou dans des replats. Leur implantation à ce niveau de l’écotone peut s’expliquer par la présence du Casse-Noix qui préfère cacher ses graines sous les pierres ou tout simplement par le semencier situé au sommet d’interfluve. On peut souligner aussi leur

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position en bordure d’écotone qui ne favorise pas du tout leur protection puisque les skieurs sont connus pour leur grande envie de hors-piste. T9 : il nous a paru intéressant de caractériser T9 car il fait intervenir des pins cembro ayant une taille comprise entre 30 centimètres et 1 mètre. Dans ce cas précis la taille est combinée à la présence de draye, d’un pourcentage de vacciniées relativement important et d’une pente moyennement forte. De plus la plupart de ces pins cembro sont déformés et se situent sur les versants Sud-est. Lors de nos relevés sur le terrain on a pu remarquer que la plupart des pins cembro qui étaient jeunes se trouvaient le plus souvent dans des vacciniées et lorsqu’ils étaient regroupés en « paquet » ces derniers connaissaient des difficultés à grandir correctement et épousaient ainsi des formes non rectilignes. Ce groupement par paquet est le témoin le plus remarquable de l’impact du Casse-Noix sur le développement du pin cembro. Peut-on dire que le Casse-Noix préfère cacher ses graines dans les vacciniées pour profiter en même temps des fruits que lui offre si généreusement cet arbuste ? Nous ne ferons que le supposer par manque de preuve car malheureusement nous n’avons pas pu prendre le Casse-Noix en flagrant délit.

Analyse du graphe croisant l’axe 3 et l’axe 4

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Ce croisement rassemble 16% de l’information totale. Dans cette démarche, nous avons voulu croiser un axe caractérisé par des facteurs abiotiques (axe 3) avec un axe constitué de facteurs biotiques (axe 4). Dans ces deux axes, la taille 2 et la taille 4 sont relativement bien représentées. Il serait donc intéressant de voir leur évolution sur le graphique. T10 : Ce type se caractérise par deux principaux paramètres très visibles sur le terrain, à savoir la variable « taille 2 » (entre 30cm et 1 m) et la variable « traumatisme 3 » (traumatisme dû au passage des skieurs). On observe donc ici des cembros de taille intermédiaires qui sont à la fois trop grands pour être cachés par la couverture neigeuse l’hiver et à la fois trop petit pour empêcher les skieurs de passer ailleurs. C’est le type de cembro le plus menacé par l’aménagement des pistes de ski. On remarque que la variable « anthropisation 4 » (piste de ski) est peu représentée mais tout de même présente au centre du graphique. En effet ce type de cembro peut se trouver à la fois sur la piste, mais aussi en zone hors-piste relativement ouverte et passable (zone d’écotone). Ainsi ce type de pin cembro est le plus menacé par l’aménagement des pistes de ski. Il concerne un nombre important de pins mais le traumatisme n’est pas non plus systématique. Grâce à l’analyse bivariée, on peut voir qu’environ la moitié des cembros de taille « 2 » sont touché par un traumatisme. T11 : Ce type d’implantation de pin cembro est avant tout influencé par l’axe 4, donc par des paramètres biotiques. On voit une prédominance des classes de ces variables comportant de fortes densités de végétation. On remarque que c’est un facteur favorable à la croissance des cembros mais peu favorable à leur implantation de départ (le casse noix se fraye difficilement un chemin dans des buissons denses). Ce type montre ainsi des individus peu concernés par l’impact des pistes de ski mais aussi des individus relativement peu nombreux car dans un milieu déjà très colonisé par d’autres espèces, notamment arbustives. Durant ce croisement, nous avons pu retrouver deux types déjà présents dans le croisement précédent : le type 4 et le type 6. On peut expliquer cela par le fait que l’axe 3 (présent lors des deux croisements) les constitue en grande partie.

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IV) Solutions envisageables pour lutter contre la destruction des pins cembros :

1. La mise en place d’un système expert comme aide

à la décision pour le développement du pin Cembro :

L’U.E optionnelle « système à base de connaissance », dirigée par Mme DUBUS durant les vacances de la Toussaints, a été l’occasion pour nous de mettre en place un système expert sur le développement du pin cembro et sa faculté de devenir ou non un futur semencier selon son environnement. En effet il nous a paru intéressant et pertinent de travailler de concert sur ce sujet entre ces deux U.E pour pouvoir l’intégrer dans cette quatrième partie comme étant un réel exemple concret. Avant de rentrer directement dans notre système expert il est important de présenter ce dernier de manière générale.

Qu’est-ce qu’un système expert ? Un système expert est une application informatique ayant pour objet la simulation du comportement et du raisonnement humain, face à une simulation donnée. C’est un modèle informatique, représentant à la fois un domaine du savoir et les raisonnements qui s’y attachent. Son objectif est de fournir une réponse à une question posée. Pour construire un système expert, il faut passer par trois étapes majeures : La mise en place du modèle conceptuel, la formalisation par objets et les règles de production.

Un modèle conceptuel a pour objectif de représenter la réalité observée en la simplifiant, permettant ainsi de mettre en évidence les éléments essentiels et les relations entre ces éléments, dans le but de mieux l’appréhender, la comprendre et la présenter.

La formalisation par objet a pour but de structurer nos connaissances en plusieurs classes, sous-classes, objets et propriétés. En effet, elle consiste à reprendre le modèle conceptuel tout en le détaillant, et en l’organisant selon des classes et des objets pour pouvoir en extraire par la suite des règles. Cette étape est fondamentale dans la suite du travail car elle permet d’avoir une vision plus claire du système, et va permettre par la suite de rentrer sans erreur et oubli de notre part toutes les classes, sous-classes, objets et propriétés dans le logiciel Système Expert.

Les règles de production consiste à formaliser son raisonnement. Chaque règle a été pensée et réfléchie pour que chacune d’elle puisse aboutir à diverses hypothèses propres à elle tout en créant dans certains cas des liens forts entre elles. On peut souligner que ces liens forts sont indispensables dans le fonctionnement du système

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expert et du moteur d’inférence car c’est eux qui vont permettre d’aboutir à la même hypothèse finale.

Notre système expert : le développement du pin cembro

en tant que futur semencier : Notre système expert a pour but de définir si oui ou non un pin cembro sera potentiellement un semencier dans les années avenir selon son environnement. Tout au long de notre étude on a réussi à démontrer que différents facteurs pouvaient intervenir comme étant favorables à son développement tandis que d’autres pouvaient le freiner. Pour notre système expert on a retenu principalement comme facteur jouant un rôle sur son développement : des facteurs anthropiques, tels que la présence de sentiers pédestres, de chemins carrossables et de pistes de ski, le passage des skieurs, des facteurs environnementaux avec les caractéristiques naturelles du milieu où il est implanté ainsi que les caractéristiques morphologiques du pin cembro. Pour mieux illustrer nos propos, nous vous proposons le modèle conceptuel suivant qui met en relation ces différents facteurs :

Modèle conceptuel

CARACTERISTIQUES

NATURELLES DU

MILIEU

CARACTERISTIQUES

MORPHOLOGIQUES DU

PIN CEMBRO

CARACTERISTIQUES

ANTHROPIQUES DU

MILIEU

DEVELOPPEMENT DU PIN CEMBRO EN TANT DEVELOPPEMENT DU PIN CEMBRO EN TANT

QUE FUTUR SEMENCIERQUE FUTUR SEMENCIER

Taille Traumatisme

Etat du pin de

l’individu

Marque

d’anthropisation

Passage des

skieurs

Type du

milieu

Végétation

Caractéristiques

du site

topographique

Nature

granulométrique

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Suite à la mise en place de ce modèle conceptuel, on a pu identifier des « classes », des « sous-classes », des « objets » ainsi que des propriétés propres à ces derniers. Prenons l’exemple de la classe « traumatisme ». Cette classe compte deux propriétés : présence ou non de traumatisme et état du pin cembro avec individu abîmé, déformé, mort, desséché ou indemne. Trois objets appartiennent à cette classe qui sont traumatisme dû au ski, traumatisme dû au milieu et pas de traumatisme. A noter que chaque traumatisme est déterminé plus ou moins par l’état du pin cembro ; un individu desséché ou déformé sera caractérisé par un traumatisme dû au milieu alors qu’un individu abimé sera caractérisé par un traumatisme dû au ski. (Cette interprétation peut être critiquable bien entendu mais nous garderons en tête la subjectivité de nos relevés sur le terrain.) Pour ce qui est de nos règles, nous ne les expliciterons pas dans cette partie par manque de place et de la thématique de ce dossier. Cependant rappelons qu’il est nécessaire de créer des liens forts entre les règles pour permettre d’aboutir à notre hypothèse finale. Par exemple l’hypothèse « qualité du développement du pin cembro » peut être validée de bonne, moyenne ou faible en fonction de plusieurs règles : → si le pin cembro est abimé alors il a un traumatisme dû au ski → si son traumatisme est dû au ski et si la strate végétale est herbacée alors la qualité du développement du pin cembro sera faible (car cela signifie que l’individu se situe sur une piste ou en bord de piste et qu’il est fortement menacé par le passage des skieurs et risque de ne pas pouvoir se développer correctement). Ainsi pour notre hypothèse finale « Potentiel d’être un semencier » notre pin cembro obtiendra la valeur de fort, faible ou moyen en fonction des règles qui déterminent la qualité du développement du pin cembro, le degré d’anthropisation et la qualité du milieu. Par exemple, si la qualité du milieu est bonne, si le degré d’anthropisation est faible et si la qualité du développement du pin cembro est bonne alors la possibilité que notre pin cembro devienne un semencier sera forte. Bien entendu il est à noter, que ce travail effectué avec Mme Nathalie DUBUS a été réalisé au tout début de notre dossier, ainsi toute notre réflexion sur les règles et les hypothèses ce sont faites à partir de nos observations sur le terrain et nos intuitions ainsi la prise en compte de nos résultats statistiques n’a pu être pris en compte dans cette partie. Cependant lorsque l’on fait tourner le logiciel « smart element », ce dernier fonctionne et permet ainsi d’avoir un premier aperçu sur ce que pourrait apporter ce système expert en tant qu’outil comme aide à la décision.

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Notre système expert comme outil à d’’aide à la

décision : Ce système expert bien qu’il ne soit qu’expérimental, permet d’imaginer par la suite la mise en place d’une réelle gestion des pins cembro implantés dans la station de ski de Chamrousse. En effet, nous avons constaté après nos analyses statistiques et nos observations sur le terrain que le pin cembro connaissait plusieurs critères optimum pour son développement. Ainsi ce système expert permettrait d’aider les acteurs locaux de Chamrousse dans la protection des pins cembro et plus particulièrement à la préservation de ces derniers qui pourraient potentiellement devenir des semenciers dû à leur implantation géographique incluant des facteurs abiotiques et biotiques favorables à son développement. Par conséquence lorsque le domaine skiable doit être réaménagé, nettoyé, etc. avant de couper n’importe quel pin cembro qu’on estime « dérangeant », la mise en place de ce système expert avant la coupe permettra de définir si oui ou non ce pin cembro serait un potentiel semencier dans le futur. Si ce dernier a très peu de chance de survivre à cause de sa proximité à la piste de ski, ou à son implantation sur un type de roche qui ne favorise pas son développement par exemple, on pourra décider de le couper sans avoir de réels impacts néfastes sur la dynamique de la cembraie. A contrario si celui-ci présente des critères de prédilection pour devenir un futur semencier, on pourra mettre en place des mesures de protection autour de ce pin ou de tout l’écotone qui l’entoure (s’il est dans un écotone bien sûr). Depuis le mémoire de Gaël DELETRAZ en 1995, la station de Chamrousse est beaucoup plus sensible à la protection et à la préservation de leur cembraie. Ainsi cet outil leurs permettrait d’agir encore plus efficacement sur la préservation de la cembraie en s’intéressant directement à l’individu propre. Il est à noter que la présence du Casse-Noix à Chamrousse favorise énormément le développement du pin cembro mais cependant le rôle des semenciers reste encore important et l’aménagement des pistes de ski ainsi que le passage des skieurs freine leur développement.

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2. Solutions envisageables pour favoriser la préservation des pins cembros :

Notre étude a permis de mettre en évidence que les écotones se présentent comme des espaces favorables à la régénération des pins cembros. En contrepartie les résultats tendent à prouver que ce sont moins les aménagements réalisés (pistes de ski) que les skieurs qui sont néfastes au renouvellement de la cembraie sur ces espaces de transition. Les traumatismes sont essentiellement le fait du comportement des pratiquants : skieurs, snowboarders ou encore randonneurs en raquettes.

Afin de proposer les solutions les plus adéquates en termes de protection et de préservation des îlots de pins cembros il convient donc d’établir avant tout un diagnostic du comportement des skieurs. En comparaison avec notre étude ce diagnostic permet de mettre en évidence des espaces où le pin cembro semble se développer plus rapidement qu’ailleurs en raison de facteurs biotiques et abiotiques d’une parte et d’autre part du fait que les skieurs les fréquentent moins. Ce sera sur ces espaces que nous privilégierons les aménagements à mettre en œuvre.

Finalement nos propositions intègrent à la fois la volonté de protéger les pins cembros, le développement économique de la station et les comportements des pratiquants.

Une approche socio-environnementale : l’étude du

comportement des skieurs :

Nous n’avons pas réalisé nous-mêmes l’étude sociologique préconisée. Nous nous servons principalement de celle mise en place par Gaëlle DELETRAZ. 70% de skieurs déclarent skier plus souvent sur les bords de pistes, c'est-à-dire les écotones étudiées, et ce pour différentes raisons. Ces espaces permettent de s’arrêter ou de freiner et se présentent comme plus attractifs car plus diversifiés (bosses, sauts) que la piste. Un des principaux facteurs impactant négativement le développement des pins cembros est la pratique du hors-piste et la traversée des îlots d’arolles par les skieurs. Selon Gaëlle DELETRAZ ce sont près de 20% des pratiquants qui affirment préférer skier en dehors des pistes. Ce afin de trouver de meilleurs « spots » de sauts, une neige fraîche et des obstacles formant des slaloms naturels. Les îlots de pins cembros apparaissent donc comme des espaces de jeux alternatifs. Ce comportement est pourtant néfaste pour les arbres (étêtage, branches cassées etc.) que ce soit sur les écotones ou à l’intérieur du peuplement. En tenant compte du comportement des différents pratiquants, nous pourrons être à même de proposer de meilleurs moyens de prévention et d’informations pour lutter contre la destruction des jeunes arbres.

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Mesures de prévention et d’information :

Puisque la détérioration des jeunes arbres est principalement le fait des pratiquants il nous est donc possible d’influer sur leur comportement par le biais de l’information.

L’affichage sur les tableaux aux pieds des pistes semble être un des supports d’information les plus appréciés par les skieurs (Gaëlle DELETRAZ). Afin de renforcer une modification des comportements, il conviendrait aussi de réaliser en accord avec les moniteurs de ski des interventions auprès des jeunes publics durant lesquelles il serait possible d’apprendre à skier tout en ayant une approche éducative vis-à-vis de la faune et de la flore environnante.

Ces propositions ont déjà été faites par Gaëlle DELETRAZ et d’autres étudiants du

master « Evaluation et Gestion de l’Environnement et des Paysages de Montagne ». Ces actions ne semblent pourtant pas avoir modifié massivement les comportements individuels des skieurs. Il serait peut-être plus judicieux à l’heure actuelle de réaliser des aménagements contraignants qui, dans d’autres domaines, se montrent plus efficaces en matière de protection environnementale et possèdent des impacts plus notoires sur le comportement des populations.

Des aménagements complémentaires : La mise en place d’aménagements doit prendre en compte les caractéristiques du pin cembro. Des aménagements à court terme n’auront pas de conséquences immédiates ni même notoires sur le renouvellement de la cembraie. En effet il faut rappeler que le pin cembro a une croissance lente et il lui faut plusieurs années pour dépasser la taille critique en dessous de laquelle il subit le plus de traumatismes (entre 0,3 et 30 cm). Les aménagements devront donc être établis à moyen ou long terme pour permettre aux arbres de croître. Nous devons aussi garder à l’esprit que les solutions envisagées ne doivent pas être envisagées comme un déficit économique par la station de Chamrousse ni plus comme une contrainte trop importante du point de vue des skieurs, sans quoi ces solutions seront rejetées.

Dans ce cadre, envisager la fermeture d’une piste de ski, même à titre d’essai, représente des inconvénients multiples : il faudrait qu’elle soit fermée plusieurs années successives pour permettre la croissance des arbres, ce qui représenterait un espace en moins pour skier et affecterait la rentabilité de la station. Cependant puisque les skieurs et les snowboarders cherchent des sensations fortes en sautant et en slalomant parmi les arbres, pourquoi ne pas envisager l’installation ponctuelle de bosses, slaloms et autres obstacles, pour essayer de ramener les pratiquants sur l’espace des pistes.

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Sans fermer totalement les pistes, il paraît possible d’installer des filets interdisant l’accès aux îlots de cembros et aux zones de remblais/déblais. Mais il faut alors prendre en compte la nécessité d’entretien de ceux-ci.

Sur le terrain nous avons constaté au même titre que Gaëlle DELETRAZ que les petits

cembros semblaient moins sujets aux traumatismes lorsqu’ils étaient protégés en amont par des pins cembros plus haut et plus large. En prenant exemple de ce dispositif tout « naturel » il faudrait le répéter à différents endroits sur les écotones les moins fréquentés aux moyens de poteaux ou filets qui protégeraient un individu ou des arolles groupés.

Enfin si les îlots sont souvent fréquentés par des skieurs et snowboarders, c’est

principalement car leur densité est insuffisante pour dissuader le passage des pratiquants. Pour parer à ce problème tout en favorisant le renouvellement interne des îlots il suffirait de replanter de jeunes pins élevés en pépinière (ce processus est déjà mis en place sur la station de Chamrousse depuis plus de quinze ans).

Même si les tâches de pin cembros au sein du paysage de la station de Chamrousse semblent connaître une vitalité suffisante à leur maintien il n’en demeure pas moins que la protection de ces écosystèmes est importante pour le maintien de son équilibre dynamique et pour favoriser une résilience fragile. Le pin cembro est déjà relativement peu présent au sein des Alpes et sa disparition aurait une succession de conséquences néfastes pour la biodiversité : par exemple, l’absence d’arolle entraînerait sans doute la disparition (migration) du casse-noix moucheté. Inversement la protection de cet oiseau semble aussi être un moyen indirect de favoriser le renouvellement de la cembraie. En dehors de notre étude, les différentes actions menées jusqu’à présent avèrent avoir porté leurs fruits. En effet la commune de Chamrousse a depuis l’année 2007 signé la « Charte nationale en faveur du développement durable dans les stations de montagne ». Les différents plans d’action prennent en considération la nécessité d’ « identifier les milieux remarquables et concourir à leur mise en valeur et leur préservation et en faire un des atouts du territoire par une information adaptée ». La station s’engage en effet à « faciliter l’accès à l’information dans la station et sur le domaine skiable » (Plan d’action n°7, Charte nationale en faveur du développement durable dans les stations de montagne). Dans ce contexte outre les actions locales mises en place par la commune de Chamrousse, il semble que ce soit avant tout une modification des comportements individuels qui pourraient enclencher un changement plus important sur la croissance des pins et leur expansion au sein des écotones.

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CONCLUSION

Tout au long de cette étude on a pu remarquer l’importance d’une analyse faite sur le terrain combinée à une analyse statistique. Dans un premier temps, nos collectes de données effectuées dans la station de Chamrousse nous ont permis de mieux appréhender notre terrain d’étude en formulant dès le début différentes hypothèses. Il est vrai que tout au long de nos relevés nous avions une démarche plutôt influencée en la faveur du pin cembro plutôt qu’en celle des pistes. Ainsi nous avions pu supposer que la création de ces dernières pouvait fortement influencer le développement du pin cembro. On avait ainsi constaté que les pins cembro situés en bordure de piste avec très peu de recouvrement arbustif étaient victimes du passage des skieurs. En contrepartie et à notre grande surprise, on a pu souligner une forte colonisation des pins dans les écotones alors que ces derniers n’étaient pas forcément favorables à leur développement. Les analyses bivariées sont venues renforcer et répondre à certaines de nos hypothèses et même parfois en faire apparaitre d’autres comme la relation entre le nombre de pins cembro et la pente. De plus l’analyse multivariée nous a permis d’identifier plusieurs typologies de pin cembro dans un environnement bien particulier à lui. Ces analyses statistiques permettent de répondre à notre problématique de départ qui est celle de l’influence des pistes de ski sur le développement du pin cembro. En effet on peut confirmer les hypothèses faites par Gaëlle DELETRAZ en 1995, lorsqu’elle constate un impact négatif des aménagements des pistes de ski sur les pins cembro, cependant aujourd’hui cette hypothèse est à nuancer car on remarque un effet plutôt positif sur son développement. En effet même si une certaine catégorie de pins cembro est menacée par le passage des skieurs, l’ouverture des îlots boisés pour des pistes de ski permet au pin cembro de coloniser la partie inférieure de l’îlot, l’écotone, par dissémination naturelle. On remarque ainsi des écotones de plus en plus présents qui se voient aussi bien colonisés par les pins cembro que par d’autres arbres (épicéas, pins à crochets) et des arbustes permettant une protection pour les plus jeunes pins cembro. On notera aussi l’importance de ces écotones qui favorisent une meilleure protection pour la faune et de devenir par la suite des corridors biologiques. Pour finir, on peut souligner la pertinence de cette approche biogéographique qui met en relation toute la complexité du milieu naturel avec celle de l’homme pour essayer de trouver la meilleure symbiose qu’il soit.

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Bibliographie

- DELETRAZ Gaëlle, L’impact des aménagements sur la dynamique de la cembraie de

Chamrousse, Mémoire de Géographie. Grenoble : Université Joseph Fourier, Institut de Géographie Alpine, 1996, 196 p.

- MULLENBACH Pierre, Reboisements d’altitude. Nancy: CEMAGREF Editions, 2001,

335 p., CF5435.

Webographie

- DALSTEIN Laurence, GARREC J-P, BONNEAU M., Jaunissement et vitalité du pin

cembro dans le Mercantour, In Centre d’information pour la prévention des risques majeurs [en ligne]. Site disponible sur http://devirevues.demo.inist.fr/bitstream/handle/2042/5588/41_48.pdf?sequence=1. (Page consultée le 14/11/201).

- Commission européenne DG Environnement, Forêts de Conifères subalpines et

montagnardes, In Manuel d’interprétation des habitats de l’Union Européenne *en ligne]. Disponible sur : http://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/9420.pdf (Page consultée le 15/11/2010).

- Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de

l’aménagement du territoire. Le pin cembro, In Graines et Plants forestiers *en ligne+. Disponible sur http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/pin_cembro-2.pdf. (Page consultée le 13/11/2010).

- Site internet de l’ADHEC, Disponible sur http://www.chamrousse-

environnement.info/, Page consultée le 15/11/2010.

- Site de la commune de Chamrousse, Disponible sur http://www.mairiechamrousse.com/, Page consultée le 20/11/2010.

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ANNEXES

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TABLEAUX DES MONOVARIEES

Caractéristiques des pins cembro :

Facteurs anthropiques :

Particularité du site étudié :

Recouvrement végétal :

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Pédologie et processus géomorphologiques :

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TABLEAUX DES STATISTIQUES MULTIVARIEES

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Secteur n°: Fiche de relevé n° : Transect n° Nombre de pins cembros:

Taille Traumatisme Distribution des petits cembros ( moins de 30 cm ) Nombre d' Epicéas: Taille Traumatisme Nombre de pins à crochets: Taille Traumatisme Nombre d'autres arbres: Taille Traumatisme

Traumatisme 1. individu indemne 2. individu déformé 3. traumatisme dû au ski 4. individu desséché 5. individu âbimé 6. individu mort

% recouvrement de la

végétation 0. 0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement de la strate

arbustive 0. 0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement des

rhododendrons 0. 0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement des vacciniées 0. 0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %%

% recouvrement des genévriers 0. 0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement de la mousse 1. 0 % 2. inf 10 % 3. 10 à 25 % 4. 25 à 50 % 5. 50 à 75 % 6. 75 à 90 % 7. sup 90 %

% recouvrement autres arbustes 0 .0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement de la strate

herbacé e 0 .0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

% recouvrement de

mégaphorbiaie 0 .0 %

1. inf 10 % 2. 10 à 25 % 3. 25 à 50 % 4. 50 à 75 % 5. 75 à 90 % 6. sup 90 %

Distance au 1er semencier 1. inf 5 m 2. 5 à 15 m 3. 15 à 25 m 4. sup 25 m

Distance Zone Dégradée 1. inf 5 m 2. 5 à 15 m 3. 15 à 25 m 4. sup 25 m

Processus géomorphologiques 1. pas de processus 2. éboulisation 3. solifluxion 4. ruissellement

Nature granulomètrique 1. roche en place 2. blocs (5 à 50 cm) 3. graviers (0,2 à 5 cm) 4. terre fine 5. blocs + terre fine

État pédologique 1. lithosol 2. litière seule 3. litière + humus 4. lithosol + litière

Site topographique 1. sommet d'interfluve 2. haut de versant 3. mi-versant 4. bas de versant 5. replat 6. marche d'escalier

Altitude 1. 1750 à 1800 m 2. 1800 à 1850 m 3. 1850 à 1900 m 4. 1900 à 1950 m 5. 1950 à 2000 m 6. sup à 2000 m

Exposition 1. Nord 2. N.O 3. Ouest 4. N.E 5. Est 6. S.E 7. S.O 8. Sud

Anthropisation 1. pas de trace 2. sentier de rand.

pédestre 3. chemin carrossable 4. piste de ski 5. remblai/déblai

Ski 1. pas passable 2. hors-piste 3. piste

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Coordonnées du transect % mousse Nature

granulomètrique

Longueur du transect % autres arbustes Etat pédologique

% recouvrement

végétation % strate herbacée Site topographique

% strate arbustive % mégaphorbiaie Altitude

% rhododendrons Distance 1er semencier Exposition

% vacciniées Distance zone dégradée Anthropisation

% genévriers Processus géomorphologique Ski

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Carte des transects du secteur 4

Légende:

: Limite du secteur IV

: Transect