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A N N E X E fi
E. ROTHI~ DIItECT~Ua DR L'INST[TUT DE PHYSIQUE DU GLOBE DE LA FACULT~ DES SCIENCES
DE L'U~IVERSIT~ DE STRASBOURG~
SECR~TAIRE DE L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DE SEISMOLOGIE,
D~RECTEUR DU BUaE~,U CENTRAL SEISMOLOGIQUB.
RAPPORT SUR LES TRAVAUX EFFECTUES EN VUE
DE L'ATLAS 6~0PHYSIQUE
11 serait superflu, au d6but de ce Rapport , de revenir sur
l 'utilii6 d 'un tel Atlas. Les uouveaux venus pourraient d'ail-
leurs se reporter aux Comptes rendus de l 'Assembl6e g~n6rale
de Stockholm (s6ance c o m m u n e des Sections de G6od6sie,
S6ismologie, Magn6tisme et E'lectricii6 terrestres et Volcano-
logie, le jeudi ~l aofit, matin : Vceu pr~sentd par M. Roth~ en faveur de la constitution d'un Atlas g~ophysique'.
D6s le mois de novembre ]93i, j 'a i adress6 aux diff6renles
Associations et ~ diverses personnalit~s la circulaire suivante :
<< MONSIEUR ET CHER COLL~GUE,
Vous avez vu dans les Comptes rendus de l'Assembl6e g6- n6rale de Stockholm qu'~ la s6ance commune des quatre Sec- tions (futures Associations) de G6oddsie, de S6ismologie, de Magn6tisme et l~lectricit6 terrestres et de Volcanologie, j'ai pr6sent6 une proposition relative h la constitution d 'un Atlas g6ophysique (Comptes rendus de la Section de S6ismologie, p. i t9), proposition qui a 6t6 approuv6e et adopt6e h l'unani-
i. Bulletin gdoddsique, 195o , p. 5o/~.
ATLAS GI~OPHYSIQUE. 309
mit6 par les Membres de cette kssemblfie. Celle-ci a jug~ qu'i l ne fallait pas attendre la rdunion de Lisbonne pour mettre Ie
travail en train. Je propose, en consequence, d ' inst i tuer un
Comit~ provisoire comprenant, pour chaque nation adh6rente, un ou plusieurs Membres qui seraient d6sign~s par les D~l~- guds de leurs nations respectives et qui pourraient grouper d~s h present les travaux de prospection scientifiques achev~s
dans leurs pays. Je rappelle qu'il conviendrait de rdunir : i ~ les donn6es
g6ologiques aussi completes que possible, les rdsultats des sondages effectu~s, etc. ; 2 ~ une carte des travaux de prospec-
tion; 3 ~ l ' indication de la mdthode utilis6e et du degrd de prdcision obtenu; ~o les r6sultats num6riques de la pros-
pection. Les documents ainsi recueillis jusqu'h l 'hssemblde g~nfirale
de Lisbonne constitueraient un essai prdliminaire qui per-
mettrait de diseuter d 'une mani~re plus profitable lors de la
cinqui~me Assemblde sur la forme de publication h adopter. Afin de faciliter ce travail pr61iminaire, je propose de ras-
sembler provisoirement cette documentation au Bureau cen- tral sdismologique de Strasbourg, jusqu 'au moment oh, h la
r~union de Lisbonne, une Commission sera constitufie d 'une fa~on d~finitive.
Veuillez agr~er, Monsieur et chef Coll~gue, l 'expression de mes sentiments tr~s distingu~s.
E. ROTH~,
(( Secr~taire de la Section de S~ismologie de l'Union gdoddsique et g6ophysique internationale,
Directeur du Bureau Central de S6ismologie, Doyen de la Facultd des Sciences de Strasbourg. )~
Les r6ponses qui me pa rv in r en t 6taient de na tu re diffdrente :
a) les unes, posi t ives , i nd iqua i en t i m m ~ d i a t e m e n t les D616gu6s
qui voudra i en t b ien s 'occuper de la ques t ion ; b) d ' au t res
adressa ien t les l is tes ou nomenc la tu re s des t ravaux de G6ophy-
s ique appl iqu6e ex@ut6s dans les d ivers pays ; c) d ' au t res enfin,
nous donnan t une sa t is fact ion p lus comp l Oe adressaient , au
Bureau de not re Associat ion l 'expos6 mgme des t ravaux effectu6s.
C'est 1~ le bu t v6ri table que nous nous p roposons d ' a t t e indre ,
mats en raison mgme des difficult6s que je n 'a i pas manqu6 de
310 ANNEXE 6.
signaler h Stockholm, les listes du paragraphe b) ne sont pas sans int6rgt; elles indiquent les r6sultats que nous pouvons tout au moths esp6rer obtenir plus lard.
a) Ddlggugs des nations.
Une des premibres r6ponses est parvenue des Pays-Bas.
M. Vening Meinesz, qui d6j~ il y a trois ans s'est int6ress6
cette question et que je consid6re comme un des piliers de
l'ceuvre future, et M. Braak, Secr6taire du Comit6 national hol- landais, ont bien voulu d6signer comme sp6cialistes le Dr Van
Dijk, Directeur de l ' lnstitut royal m6t6orologique des Pays-
Bash De Bilt, et le Professeur Dr J. A. Mekei, du Labora-
toire g6ologique de la (( Technische Hoogschool )) h Delft, bien
connu par les r6cents travaux qu'il a fair entreprendre sous sa
direction sur la temp6rature du sol. La Hollande, dont la part est si grande dans toutes les ques-
tions de prospeclion g6ophysique, est donc particuli6rement
bien reprdsent6e par MM. Vening Meinesz, Van Dijk et Mekel.
Un autre pays off la prospection est en honneur, la Rouma- nie, a d6sign6 comme D616gu6 M. T. P. Ghitulesco, Chef de la
Section de Prospection de l ' lnstitut g6ologique de Roumanie, comme a bien voulu le faire savoir M. le Pr6sident Otetelizanu.
L'Union Sud-Africaine est en rapport avec nous par r inter- m6diaire de M. B. C. Eva, Secr6taire du (( Research Grant Board ,) (Comit6 des subventions pour recherches), et nous promet des renseignements h bref d6lai.
Parmi nos compatriotes, en dehors des secr6taires des diver-
ses ~ Sections du Comit6 national, citons h part M. Hubert qui voudra bien servir d'interm6diaire avec les Colonies franCaises,
vaste champ d'6tudes encore peu explor6.
Pour le Maroc, M. Liouville est le D616gu6 tout d6sign6.
M. Blondel, Directeur du Bureau d'Etudes g6ologiques et
mini6res coloniales, et M. Maillet, Directeur de la Compagnie
g6n6rale de G6ophysique, nous apporteraient une collaboration
appr6ci6e.
M. Cassinis, Secr6talre g6n6ral du Comit6 national italien,
ATLAS GEOPHYSIQUE. 311
nous annonce le Rapport trisannuel sur les observations relati-
ves de l'intensit6 de la pesanteur par M. le Professeur Soler.
Je ne doute pas que beaucoup de nations dont les travaux
sont bien connus : l 'Espagne, repr6sent6e par M. Sifieriz, d'au-
tres encore, ne tarderont pas h r6pondre.
Nous ne saurions nous passer du concours des Etats-Unis et
du Japon.
J'ai envoy6 la circulaire aux savants de l 'Europe centrale qui
avaient assist6 ~ notre Assembl6e g6u6rale de Stockholm.
M. Kohlschtitter m'a aimablement r6pondu qu'il la transmet-
tait au Service g6ologique de Prusse; ce dernier a fait savoir
(lue le Congrbs international de G6ologie avait une section de
G6ophysique qui se pr6occupait de r6unir les r4sultats des
recherches g6ophysiques et que, pour 6viter les doubles em-
plois, il ne serait pas mauvais de s'entendre avec ce Congr~s.
Je me rallie volontiers h cette manibre de voir sans soulever les
questions de priorit6, mais en faisant observer que nous ne
savons pas exactement de quel travail il s'agit, tandis que nous
avons pr6cis6 ici ce que nous entendons par Atlas gdophysique.
b) Nomenclahtre de travattx entrepris.
Laissant de c6t6 les listes des Soci6t6s de divers pays que
chacun peut se procurer, j ' indiquerai quelques exemples de travaux effectu~s au Maroc.
La recherche des combustibles est localis6e au nord de Mek-
n~s (Djebel Tselfat) et au nord de Taza. La m6thode s(~ismolo-
gique a 6t6 essay6e sans succ~s au nord deMekn~s off le terrain
est argileux. Au contraire la m6thode gravim6trique est trbs
employ6e, surtout au Djebel Tselfat. La m6thode de conducti- bilit6 a permis de faire des coupes verticales de la vall6e au nord de Taza et dans le Sous.
M. Blondel a bien voulu me communiquer toute la liste des
travaux effectu6s en Alg6rie, Tunisie, Maroc, Gabon, Cameroun.
Je ne crois pas devoir vous la lira, mais vous la trouverez tout enti~re darts le Rapport imprim6.
312 ANNEXE 6.
c) Exposds de tracaux effecluds.
Parmi les travaux ex~cut6s avec une garantie scientifique
suffisante et qui seuls doivent entrer en ligne de compte, on
peut citer les recherches de la Soci6t6 de Recherches mini~res
faites dans la r~gion des Dayas sous le contrSle de la Commis-
sion d'Hydrologie coloniale, la pattie g6ologique 6rant plac6e
sous la surveillance de M. Savornin. Les m6thodes s6ismologi-
ques et 61ectriques (61ectrodes de Wenner) ont fourni ce qu'on
pensait en obtenir : la profondeur approximative de l'horizon
d'eau dans des conditions particulibrement diffieiles. Un Rap-
port a 6t~ fourni par le Directeur de la SociO6 et se trouve
entre mes mains.
Un peu plus tard, la Compagnie g6n6rale de G6ophysique a
entrepris des recherches au barrage de l'Oued Ksol pr6s M'Sila
par Bordj-bou-Arr6ridj (Constantine). Elle a cherch6 h mettre
en 6vidence ~ la surface du sol des vitesses d'~coulement inter-
nes (m6thode toute nouvelle).
Le plus volumineux M6moire qui ait 6t6 mis h la disposition
du Comit6 6mane de M. Little, l '6minent Directeur du Service
g~ologique d']~gypte. II nous envoie trois volumes sur les son-
dages pour recherches de p~trole en ~gypte, par Sutlon Bow-
man, avec une PrO!face de R. H. Greaves, ContrSleur au Minis-
t~re des Mines et Carri~res. Dans cet important ouvrage, maints
passages mettent nettement en ~vidence l'utilit6 de l'Atlas que
nous pr~conisons :
, Des affirmations quelque peu extravaganies ont dr6 faites cn faveur des m~thodes g~ophysiques par ceux qui avaient intdr6t h les r~pandre. Il y a encore beaucoup h faire avant qu'on puisse se tier hclles, ll semble qu'en l~gypte un champ d'application trbs 6tendu s'offre helles. Il suffirait d~jh d'une r~ponse qualitative h la question capitale de distinguer entre les deux genres d'anticlinaux entre lesquels la structure superficielle fait h6siler.., i. ))
~. (Texte anglais original, darts Report ot~ boring for oil in Egypt, Section III, Appendix C : (( ... Somewhat extravagant claims have
A T L A S GI~OPHYSIQUE. 313
S'agit il d 'un anticlinal fondamental consistant en un noyau
ign6 su rmont6 d e couches mioc6nes ? S'agit-il au con traire de la
superposition d6sirable de couches cr6tac6es exemptes d'6rosion
et surmont6es de couches mioc~nes?
C'est 1~ le problbme capital, et routes les fois que la balance
d'EStvSs ou 'd 'au t res m6thodes auront permis de le r6soudre, il
importerai t d 'avoir en regard les coupes g6ologiques (non plus
hypoth6tiques mais relies que les sondages les auront fournies),
les d iagrammes et les tableaux de chiffres des prospections g6o-
physiques.
Tells est l ' impor tante contr ibut ion que l'l~gypte peut nous
apporter.
I1 ne saurait gtre question pour l 'Atlas que de travaux scien-
lifiques dfiment contrbl6s. Un assez grand hombre de M6moi-
res ont 6t6 publi6s par diverses Revues t.
On me permettra, pour terminer ce Rapport , d ' indiquer ~ ti-
tre d 'exemple deux travaux q u i o n t 6t6 ex~cut6s sous mes yeux
par M. Jean-Pierre Roth6, assistant "~ l ' Inst i tut de Physique du
Globe de Strasbourg, avant son d6part pour la Mission de l 'hn-
n6e polaire au Groenland.
Le premier est une application de la m6thode magn6t ique et
a donn6 lieu h l '6tablissement du M6moire : Prospection magnd-
tique de quelques gisements d'ophite des environs de Dax (35" Con"
gr~s de l 'Association franqaise pour l ' avancement des Sciences,
Nancy, 1931 ), d'ofi nous extrayons ce passage :
(( ... On pent dire que le bloc d'ophite de la carri~re de
been made for geo-physical methods by those interested in developing their use, and the writer considers that much still remains to be done before faith can be placed in them as indicators of the most favourable site at which to place an individual well. It does seem to him, however, that such meihods have a great field before them in Egypt as providing a purely qualitative answer to the question as to which of the two types of anticline any surface structure belongs... ,)
i. Citons entre autres le beau travail de F. H. LAncE, publi~ darts le Bulletin de la Soci~td g~ologique d'Amgrique (vol. /t3, p. 95~) : Con- tributions o.I petroleum Geology to pure Geology in the Southern mid. continent urea.
314 ASNEXE 6.
Montpeyroux se comporte comme un aimant tr6s l~gbremen[ inclin6 sur l 'horizontale et h faible profondeur. La distancc
des p61es de eel aimant th6orique est irbs voisine de celle qui s~pare le maximum et le min imum (de la variation AZ)~ c'est-h-dire sur le terrain une quinzaine de mbtres environ" Cette assimilation h un aimant horizontal 61imine l 'hypothbse de l 'enfoncement en profondeur de la roche magn6tique. ))
La var ia t ion du c h a m p Z h la surface serai t toule diff6rente
s ' i l s 'agissa i t d ' un i l ion ver t ical .
C'est Ih le po in t in t6 ressan t ; cet ophi te appa ra i t c o m m e un
bloc de d i m e n s i o n s tr6s r6dui tes h faible p rofondeur , embal l6
darts les marnes gypseuses du Keufer. Ceci est une i n t e r p r f t a -
lion en que lque sorte calcul6e, qni r6soud un prob l6me de G6o-
logie. Ici les nombres .peuven t ~tre pnbli6s h c5t6 des cartes.
Daus le m~me ordre d ' id6es, je renverra i la Commiss ion h la
lec ture d 'un second M~moire de cet au teur : Application de la prospection dlectrique ~ des ~tudes de failles et d'horizons d'eaux (65" Congrbs des Socibt6s savantes, 1932 ).
Ce travail a 6t6 pr~cis6ment ex6cut4 en vue d ' a p p o r t e r une
con t r ibu t ion h l 'At las g6ophysique dont la qua t r ibme Assem-
bl~e g4n6rale de l 'Union g~od6sique et g6ophysique in te rna t io -
hale tenue h Stockholm a d6cid6 la r6al isat ion.
L 'au ieur a choisi un accident bien caract6ris6 : la faille rh6-
nane an nord de S t rasbourg .
c~ ... Dans la r6gion de Lobsann, h l'Ouest du bassin p~tro- lifbre de Pechelbronn, cette faille met en contact le petit horst de grbs bigarr6 du Hochwald (6oo mbtres) avec une r~- gion affaiss6e de terrains oligocbnes. Le grbs bigarrd compact a une 6paisseur de plusieurs centaines de mbtres. L'exploita-
lion des mines d'asphalte de Lobsann a permis de relever dans
l'o[igoc/me la succession suivante : d 'abord une 6paisseur de
6o mbtres d'argiles bleues contenant de nombreux foramini- f~res dont l'~ige dolt Ore consid~r~ comme stampien, venant buter contre les grbs et recouvrant la formation composde de
bancs conglom6ratiques calcaires et ligniieux entrem61~s de
marnes.. . ))
ATLAS GI~OPHYSIQUE. 315
Plusieurs profils 61ectriques ont 6t6 ex6cut6s par la m6thode
de Wenuer avec des 6eartements divers des 61eetrodes. lls ont
conduit h fixer d'une faqon tr~s satisfaisante la position de la
faille. Je donne cet exemple parce que le travail a 6t6 ex6cut6
sp6cialement darts ce but et qu'il peut servir d'indication utile
pour des collaborations ult6rieures.
Quelles seront les conclnsions de ce Rapport?
De l'expos6 ci-dessus il r6sulte que les trois ann6es 6eoul6es
ont confirm6 les pr6visions deStockholm :
1 ~ On ne peut attendre des Soci6t6s industrielles qu'une fai-
ble collaboration.
2" Au contraire, les Gouvernements ont apport6 des r$snltats
et nous en fourniront encore d'autres.
3 ~ Des savants ex6cutent des travaux sp6ciaux darts un but
purement scientifique.
11 y a lieu d'envisager un programme d'6tudes positif. Darts
les circonstauces actuelles, je ne crois pas possible de deman-
der aux diverses Associations d'abandonner en rue de ce travail
sp6cial une partie de leurs ressources. On ne saurait donc envi-
sager encore une publication.
Cette oeuvre n'est malheureusement pas la seule dont la crise
mondiale entrave l'essor. Mais il est n6anmoins possible de
faire oeuvre utile.
Je demande ~t la t6union commune des Associations ici re-
pr~sent6es :
~~ d'approuver la constitution de la Commission telle qu'elle
a 6t6 indiqu6e ci-dessus : MM. Blondel, Eva, GhitulescO, Hu-
bert, Liouville, Little, Maillet, Mekel, Soler, Van Dijk et Ve-
ning Meinesz ;
2 ~ d'ajouter les Membres nouveaux qui voudraient bien nous
promettre leur concours;
3" de leur demander de bien vouloir chaque ann6e, dans
leurs Pays respectifs, rassembler les documents relatifs aux
316 ANNEXE 6,
prospections qu'ils jugent faites sous un contr61e scientifique suffisant et dont ils peuvent se porter garants ;
/~o de les prier de donner chaque annie routes les indications
bibliographiques utiles all Secr~taire que la Commission d(%i-
gnera et qui se chargera de les cataloguer en fiches.
Ce sera la premiere phase de la constitution de l'Atlas pro- jet6.