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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 56 (2008) 9–14 Article original Refus d’enfant : une autre voie du désir ? Refusal to have a child: An another way of desire? G. Serre , V. Plard, R. Riand, M.R. Moro Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, centre du langage, hôpital Avicenne, AP–HP, Bobigny, Paris 13 (EA 3413), France Résumé La recherche présentée dans cet article s’intéresse initialement aux femmes qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. La rencontre de cinq femmes a permis de recueillir leurs motivations explicites et d’essayer d’approcher la complexité des éléments inconscients de cette décision. Le sentiment de liberté lié à ce choix est primordial, ces femmes s’épanouissent dans une vie professionnelle, sociale, culturelle et sentimentale dans laquelle il n’y a pas de place pour un enfant, elles ne ressentent pas de manque, pas de regret. L’analyse de leurs histoires, de leurs relations interpersonnelles, du moment de la prise de décision et des événements de vie qui l’ont précédée permet de formuler quelques hypothèses. Si le sentiment de ne pas avoir été désirée est souvent présent, si les mères sont décrites comme peu aimantes ou au contraire trop fusionnelles, on observe également l’importance de la relation au père comme facteur déterminant de ce choix. Au cours de leurs récits, les questions de la transmission, de la féminité, de la perte, de la mort, de l’altérité sont posées, dans une problématique parfois œdipienne, mais le plus souvent touchant le narcissisme. L’ouverture de cette recherche à des sujets masculins oblige les auteurs à questionner l’existence ou non du désir d’enfant chez l’homme, et à s’intéresser à ceux ou celles qui, s’ils n’ont jamais refusé d’avoir un enfant, n’ont pas pour autant fait le choix d’en avoir. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract This present research concerns women who have decided not to have children. Exchanges of view with five women allowed them to express their personnal and unconscious reasons for their decisions. The feeling of freedom tied to this choice is primordial, these women bloom in their professional, social, cultural and affective lives where there is no place for a child, there is no lack, there are no regrets. The analysis of their stories of interpersonal relationships predominantly with parents from the moment that the decision was taken and the life events which precede it allow us to formulate some hypotheses. A certain number of elements appear to be linked to oedipal problems, others evoke the issue of narcissism. If the feeling of not having been desired is often present, if mothers portrayed as either unloving or on the contrary highly intrusive, we note as well the importance of the influence of the woman’s relationship to her father in her choice. During the reciting of their stories questions regarding transmission feminity, loss, death and otherness are raised in an oedipal context, but particularity having to do with narcissism. This research opens the subject to males and leads the authors to question their wish to have children or not, and to raise the question in men and women who have not deliberately refused to have children. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Refus d’enfant ; Désir d’enfant ; Maternité ; Paternité Keywords: Refusal to have a child; Wish for a child; Maternity; Paternity Jusqu’à présent, les possibilités de reproduction étaient contenues à l’intérieur de bornes naturelles et culturelles. Au pire, on ne pouvait pas avoir d’enfant, normalement on Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Serre). « devait » en avoir. Les avancées médicales actuelles permettent « théoriquement » l’accès à un enfant quand je veux, avec qui je veux et comme je veux ou presque. Procréer devient un acte que l’on dit délibéré et maîtrisé, ce qui a des conséquences majeures selon Gauchet qui interroge « En quoi l’humanité change t’elle, dans ses profondeurs, de naître du désir ? » ([1,p99]). Le désir d’enfant serait donc de plus en plus inscrit dans la sphère 0222-9617/$ – see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.neurenf.2007.10.013

Refus d’enfant : une autre voie du désir ?

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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 56 (2008) 9–14

Article original

Refus d’enfant : une autre voie du désir ?

Refusal to have a child: An another way of desire?

G. Serre ∗, V. Plard, R. Riand, M.R. MoroService de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, centre du langage, hôpital Avicenne, AP–HP, Bobigny, Paris 13 (EA 3413), France

ésumé

La recherche présentée dans cet article s’intéresse initialement aux femmes qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. La rencontre de cinqemmes a permis de recueillir leurs motivations explicites et d’essayer d’approcher la complexité des éléments inconscients de cette décision.e sentiment de liberté lié à ce choix est primordial, ces femmes s’épanouissent dans une vie professionnelle, sociale, culturelle et sentimentaleans laquelle il n’y a pas de place pour un enfant, elles ne ressentent pas de manque, pas de regret. L’analyse de leurs histoires, de leurs relationsnterpersonnelles, du moment de la prise de décision et des événements de vie qui l’ont précédée permet de formuler quelques hypothèses. Sie sentiment de ne pas avoir été désirée est souvent présent, si les mères sont décrites comme peu aimantes ou au contraire trop fusionnelles,n observe également l’importance de la relation au père comme facteur déterminant de ce choix. Au cours de leurs récits, les questions de laransmission, de la féminité, de la perte, de la mort, de l’altérité sont posées, dans une problématique parfois œdipienne, mais le plus souventouchant le narcissisme. L’ouverture de cette recherche à des sujets masculins oblige les auteurs à questionner l’existence ou non du désir’enfant chez l’homme, et à s’intéresser à ceux ou celles qui, s’ils n’ont jamais refusé d’avoir un enfant, n’ont pas pour autant fait le choix d’envoir.

2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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This present research concerns women who have decided not to have children. Exchanges of view with five women allowed them to expressheir personnal and unconscious reasons for their decisions. The feeling of freedom tied to this choice is primordial, these women bloom in theirrofessional, social, cultural and affective lives where there is no place for a child, there is no lack, there are no regrets. The analysis of their storiesf interpersonal relationships predominantly with parents from the moment that the decision was taken and the life events which precede it allows to formulate some hypotheses. A certain number of elements appear to be linked to oedipal problems, others evoke the issue of narcissism. Ifhe feeling of not having been desired is often present, if mothers portrayed as either unloving or on the contrary highly intrusive, we note as wellhe importance of the influence of the woman’s relationship to her father in her choice. During the reciting of their stories questions regardingransmission feminity, loss, death and otherness are raised in an oedipal context, but particularity having to do with narcissism. This research openshe subject to males and leads the authors to question their wish to have children or not, and to raise the question in men and women who have not

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2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Refus d’enfant ; Désir d’enfant ; Maternité ; Paternité

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Jusqu’à présent, les possibilités de reproduction étaientontenues à l’intérieur de bornes naturelles et culturelles.u pire, on ne pouvait pas avoir d’enfant, normalement on

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Serre).

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’on dit délibéré et maîtrisé, ce qui a des conséquences majeureselon Gauchet qui interroge « En quoi l’humanité change t’elle,ans ses profondeurs, de naître du désir ? » ([1,p99]). Le désir’enfant serait donc de plus en plus inscrit dans la sphère
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rivée, même si les dimensions culturelles, sociales et familialesnfluent toujours sur le devenir parent. De même, pour ceux etelles qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant le regard de laociété, même s’il se modifie peu à peu, est souvent interrogateurt critique.

Le terme même : ne pas être mère ou père est du côté duégatif, du non-être quelque chose. En francais, il n’existe pase terme pour exprimer cela qui ne soit privatif. Les Américains,ui sont confrontés à de plus en plus de demandes de ligaturese trompes ou de vasectomies par une population jeune qui neeut pas de descendance, ont tenté d’apporter une solution enemplacant le terme childless par celui de childfree.

Nous nous sommes intéressés aux femmes – initialement –uis aux hommes qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant,ecueillant les motivations conscientes et tentant d’appréhenderes mouvements plus inconscients sous-jacents à cette déci-ion. Le désir d’enfant est différent de la demande ou du besoin’enfant, il serait pour beaucoup de psychanalystes [2–4] pré-ent chez tout être humain, à un moment ou l’autre de sa vie,ais certains ne prendraient pas conscience de ce désir.Alors peut-on entendre le refus d’enfant comme une autre

oie du désir ?

. L’approche sociologique

Donati [5] a interrogé trois cents hommes et femmes quint fait le choix de ne pas avoir d’enfant. L’auteur note quee refus d’enfant entraîne toujours une puissante stigmatisationociale, plus forte chez les femmes que chez les hommes. Elle aecueilli des récits où le refus d’enfant se définit comme unhoix volontaire et positif, d’autres témoignent que la ques-ion de l’enfant n’est pas rejetée mais plutôt « inappropriée »ant la problématique identitaire, liée le plus souvent à unenfance difficile, est la préoccupation principale de l’adultenterrogé. Donati conclut sur le fait que le refus d’enfanthez l’homme est lié au désir de liberté et au refus desontraintes, chez la femme elle le percoit dans une dynamique’autonomie.

En terme de causalité, elle en retrouve trois types : une cau-alité historique, liée aux transformations sociales et culturellesui ont marqué leur génération. « Une causalité intime, qui pro-ède des expériences plus ou moins douloureuses de l’enfance etu parcours amoureux, des logiques de construction et de trans-ormation de l’identité personnelle et sociale dans le cadre dea socialisation enfantine mais aussi de la socialisation conju-ale. Une causalité temporelle, visible dans les temps forts etes temps morts de la question de l’enfant au sein des parcours,ui se forge dans l’inadéquation entre un nouveau rapport auonde, le sentiment de sa maîtrise et les limites – sociales et

hysiologiques – à la procréation » ([5], p 23).

. L’approche psychologique

Si de nombreux textes paraissent actuellement sur cette ques-ion du refus d’enfant, ce sont le plus souvent des récits deémoignages [6]. Néanmoins, quelques auteurs se sont intéressésux fondements sous-jacents du refus de la maternité.

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La psychologue Vallée postule son inscription dans la qualitéu lien mère–fille. Pour l’auteur ne pas faire d’enfant, c’est avantout agir à l’inverse de sa mère et se décaler « [. . .] des refletsenvoyés à l’infini dans le miroir des maternités de toutes lesemmes qui l’ont précédées, jusqu’à Eve » ([7,p 43]).

Son analyse se centre sur l’étude des relations mère–fille etet en évidence deux types de liens à la mère pouvant selon

lle, rendre compte du refus conscient d’enfant. Premièrement,e qu’elle nomme l’absence de nouveau-né : la femme refuseraita maternité pour ne pas prendre la place de sa mère, pour ne pasa déposséder de son statut de femme procréatrice. Ces femmesuraient une image d’une mère toute puissante, dangereuse etalouse et elles n’auraient pas été autorisées par leur mère à deve-ir mère à leur tour. Le second type, l’enfant marqué d’éternité,ù refuser la maternité peut correspondre au souhait de resterjamais l’enfant de sa mère, l’enfant merveilleux qui éternise

a mère dans cette position maternelle. Ce choix correspondraitla tentative de maintenir une relation fusionnelle inconscienteère–fille.Eliacheff et Heinich [8] soulignent les troubles de la conte-

ance des femmes ayant fait ce choix. En effet, pour ceseux auteurs, la maternité refusée renverrait à des relationsère–fille marquées du sceau de l’excès, du trop de contenance.lles reprennent le terme « d’hypermatrides » pour qualifier ces

emmes en référence aux travaux de Perrier [9]. Elles avancent’hypothèse que ces femmes renonceraient à la maternité pourchapper à l’emprise maternelle, en soulignant le paradoxe : pourne femme, ne pas être mère lui fait courir le risque de rester unelle pour sa mère à vie et de prolonger ainsi ce type de relation

ndéfiniment.La psychanalyste Stryckman [10] envisage le refus de

aternité comme un refus de féminité. Elle souligne que lalupart des travaux psychanalytiques mettent en avant qu’uneemme « réalise » sa féminité, entre autres, grâce à la mater-ité. Pour ce courant, devenir femme nécessite une intégrationarmonieuse du féminin et du maternel. De fait, le refusu féminin correspond notamment à la non acceptation dea « passivation » homosexuelle, pour reprendre le terme dechaeffer [11].

Le refus d’enfant interroge avant tout la transmission duéminin-maternel entre la mère et sa fille sans oublier que la fille’identifie aussi à la féminité de son père pour devenir femme.

Poussin [12] écrit que le refus d’enfant chez la femme commehez l’homme recouvre ce qu’il nomme l’incapacité psychiqueprocréer. Devenir parent comporterait un risque majeur pour

e fonctionnement psychique pouvant entraîner des décompen-ations psychopathologiques. Refuser un enfant symboliseraitinsi une protection contre un risque narcissique important. Lesravaux de plusieurs chercheurs sur cette question mettent enumière les assises narcissiques précaires des sujets refusanta parentalité. Goshen souligne que le refus d’enfant pourraittre lié à des difficultés narcissiques notamment dans « [. . .] leesoin de maintenir intactes l’illusion narcissique de l’éternelle

eunesse, l’impossibilité de se confronter à l’enfant réel, copieécevante de l’idéal imaginaire [. . .] » ([13,p 50]). Mais le refus’enfant peut tout autant se construire dans une problématiqueévrotique où il s’agira avant tout de se protéger de la valeur
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ncestueuse de l’enfant. En effet, le refus peut porter sur l’enfantruit des désirs œdipiens.

. Période exploratoire de la recherche

Le but de cette phase préliminaire, réalisée en 2001 [14],tait d’essayer de comprendre ce qui va amener une femmefaire le choix de ne pas avoir d’enfant. Elle recueillait lesotivations conscientes de cette décision, son origine, sa tempo-

alité, mais aussi tentait d’appréhender les processus implicitesous-jacents.

Le premier temps de cette étude a consisté en la ren-ontre de cinq femmes, qui avaient fait le choix de ne pastre mère. Elles avaient entre trente et cinquante ans, et repré-entaient différentes périodes de vie, où la procréation estossible, devient incertaine ou ne peut plus advenir. Le critère’exclusion était un âge inférieur ou égal à vingt-cinq ans, afin’éviter l’influence de la problématique adolescente sur le désir’enfant.

Nous avions une hypothèse principale : le fait de choisir de neas être mère rend compte du refus de vivre une des expériencese la vie d’une femme, la maternité. On pourrait donc l’entendreu côté d’un renoncement.

Nous postulions que ce renoncement pourrait s’inclure dansn mouvement dépressif ou une mauvaise estime de soi.

Notre méthodologie consistait en des entretiens semi-irectifs, de deux heures environ ; il s’agit d’une étude qualitativexploratoire sur cinq entretiens, qui recueillait le statut matrimo-ial et socioprofessionnel, le moment de la décision (l’âge, lesvénements de vie qui l’ont précédée, son caractère définitif ouon), l’histoire familiale, les relations interpersonnelles (mère,ère, fratrie), le rapport aux enfants, au corps et à la féminité,’existence de rêves concernant la grossesse et la maternité ; leait d’avoir ou non une activité de création. En fin d’entretien, iltait demandé d’associer sur les mots père, mère, enfant et bébé.

L’analyse des résultats a consisté en une étude transversalees entretiens, afin de dégager les thématiques communes chezes sujets ayant fait le choix de ne pas avoir d’enfant.

Sur le plan sociologique ces femmes ont, toutes, une activitérofessionnelle. Elles sont d’un certain niveau socioculturel etonc sont autonomes financièrement, ne dépendant matérielle-ent de personne pour vivre, ce qui permet l’épanouissement de

a vie personnelle, de la carrière ou d’une passion et la garantiee la liberté. Cette indépendance est importante, probablementu fait que, pour certaines, leur enfance a été marquée par laie de mères qui ont eu à faire face, brutalement, au fait de seetrouver seules à élever des enfants.

.1. Un choix qui rend libre

L’hypothèse de départ, qui était que le fait de ne pas vouloir’enfant se situait du côté du renoncement, a été infirmée. Enffet, pour toutes ces femmes cette décision n’est en rien du côté

u négatif, elle est au contraire synonyme de gain, gain de liberté,’étant dénouées d’un lien à l’enfant qui les aurait enchaînéesoute leur vie. Leur vie, telle qu’elle est, leur plaît et il n’y a pase manque, pas d’envie, pas de place pour un enfant. Le fait de

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e pas connaître l’expérience de la maternité ne nuit pas à leurpanouissement, il n’y a pas de carence, un enfant serait mêmeour elles une entrave à leur accomplissement. Souvent, ellesvoquent l’éducation actuelle, qui fait de l’enfant un roi qui aous les droits, ce qui leur est insupportable.

Un élément marquant est qu’il n’y a jamais eu de regret face àe choix. Celui-ci a été fait très tôt, à l’adolescence, et même s’ilété interrogé au cours de leur vie, il donne le sentiment d’uneécision très forte sans souffrance. Cela n’est pas toujours le casomme en témoigne l’écrivain M. Chapsal [15] qui disait quepour une femme, ne pas avoir d’enfant, c’est échapper à sonestin biologique, c’est être en exil ».

Cette décision a été précédée, pour certaines, d’événementse vie difficiles : disparition du père, entrée d’une sœur dans unealadie psychiatrique, tentative de viol. . . D’autres ont le sen-

iment que le fait de ne pas devenir mère a été toujours plus ouoins présent en elles, comme une vague intuition qui ne s’est

ue renforcée au fur et à mesure qu’elles avancaient dans la vie.ne seule fait de ce choix un choix politique : issue d’une familleui avait vécu sous le régime mussolinien, avec une image dea femme réduite à ses maternités et à son ignorance, prendrea décision à quatorze ans de n’avoir jamais d’enfant était seositionner dans une réelle rupture avec un passé historiqueéprisé.Il paraît important de noter que c’est en terme de choix et

on de désir que la problématique se pose. La présence de rêvesoncernant la grossesse, l’accouchement et la maternité, le faitue plusieurs d’entre elles aient été enceintes, parfois à plusieurseprises, et qu’elles aient pris la décision d’avorter, peuvent-ilsoutenir l’hypothèse que le désir d’enfant était là, mais qu’ellese l’ont pas entendu ? Cependant, l’une d’entre elles, qui est ennalyse depuis longtemps, est persuadée que le désir d’enfant’est pas présent chez chacun d’entre nous, et que le fait de neamais avoir été enceinte, de n’avoir jamais « d’accident », estour elle « l’absence de lapsus » d’un désir inconscient.

.2. Au sujet des relations familiales

Consciemment, aucune de ces femmes ne se sent tributaire’une dette, vis-à-vis de sa mère ou de sa famille. Trois desemmes interrogées dans la première étude, ont la certitude dee pas avoir été désirées, et même d’avoir, de par leur naissance,risé quelque chose dans la vie de leur mère. Elles estiment queour leurs mères avoir un enfant n’était pas un choix, et que silles en avaient eu les moyens, leur décision aurait été autre.n peut se demander s’il n’y a pas, à la génération d’après, uneimension de reprise en compte d’un choix que n’a pas pu faireeur mère dans une perspective de mandat transgénérationnel.

On repère de facon schématique deux types de relationère–enfant : soit une relation décrite comme froide, peuaternelle et tendre, soit une relation au contraire fusionnelle,

touffante. Ces femmes paraissent avoir soit l’image de mèresxtrêmement maternantes, mais qui ont renoncé à toute fémi-

ité, soit l’image de femmes dont elles n’ont pas vécu le côtéaternel ; renvoyant une image de la femme assez clivée.Dans le discours des femmes interrogées, on voit que leur

ère joue un rôle fondamental dans leur histoire. Et si on pou-

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2 G. Serre et al. / Neuropsychiatrie de l’

ait s’interroger sur le fait que le choix de ne pas être mèreerait l’équivalent conscient d’une problématique inconscienteonduisant à la stérilité, la place du père dans les récits recueillisaraît l’infirmer, car il ne correspond pas aux représentations desemmes stériles décrites par Faure-Pragier [16,17]. Il est néces-aire de souligner que comparer l’image d’un lien de femmesn analyse à celle recueillie lors d’entretiens de deux heuresst tout à fait contestable. Dans notre étude, il y a toujours unoment où le père disparaît ou déchoit. Il y a un lien entre

es absences et leur choix, comme si le père soutenait le projet’enfant et que lorsqu’il n’est plus là, le désir s’efface. Pèrebsent, qui manque ou alors trop proche, l’évitement de laaternité permettant de laisser en sommeil le fantasme inces-

ueux. Trois de ces femmes diront également lors de l’entretienne pas être mère, c’est quelque part rester la fille de monère ».

.3. Une impossible transmission

La question de la transmission paraît être une question cen-rale. Il y a rupture dans la transmission entre leurs mères et cesemmes et notamment dans une dimension positive de la mater-ité. Mais, cette rupture de la transmission se situe égalementntre elles et un éventuel enfant. Deux d’entre elles, qui ont desntécédents familiaux psychiatriques, diront quasiment dans lesêmes termes : « je pense qu’il vaut mieux qu’on s’arrête, parce

ue je crois qu’il y a tellement de casse » et « c’est vrai que laignée familiale s’arrête et puis en fait, je m’en fous. Ca va, on vaimiter les dégâts là ! ». Apparaît là le désir de protéger d’un héri-age trop lourd à porter, un enfant auquel elles s’identifient. Mais,’altérité ne paraît pas avoir sa place, puisqu’à aucun moment’est évoqué le fait que l’héritage du conjoint pourrait contre-alancer leur hérédité. Un des éléments marquants, en effet,e leurs discours – sauf pour la plus jeune d’entre elles – estu’à aucun moment elles n’évoquent la question de l’autre, duompagnon. On a le sentiment d’une histoire qui se passeraitdeux : la mère et le bébé. Cela vient-il signer quelque chose

’une impossible tiercéité ? d’un fantasme de filiation partho-énétique ? Rien, ni les histoires d’amour significatives, ni laemande des hommes avec lesquels elles vivaient, ni l’approchee la ménopause n’ont infléchi cette décision, ce qui en montreien la force.

La question de la transmission de « quelque chose de soi »avoir un enfant est lié à ce que quelque chose de soi perdure

près sa mort– est vécue de facon extrêmement différente pares femmes.

Dans ce petit « échantillon », les femmes artistes paraissentsurreprésentées », il est probable que la création est une autreoie d’accès au fantasme d’immortalité ou de transmission. « Enieu et place de la procréation physique se font jour la créationt la créativité sous toutes leurs formes, qui sont procréationsntellectuelles ou affectives, mais toujours intérieures » ([3],

17). Le désir de savoir émane du désir d’avoir un enfant, la créa-

ion d’une œuvre se situe dans le même registre que la maternité.adame de Staël, qui n’avait pu avoir d’enfant, écrivait ainsi :Les femmes ont été créées pour produire et celles qui n’ontas d’enfant font des livres ».

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.4. Le corps féminin en question

On ne retrouve pas de points communs dans le rapport que cesemmes entretiennent avec leurs corps, en dehors du fait qu’ellesvoquent, toutes, la peur de vieillir. Toutes les femmes inter-iewées se sentent féminines, mais certaines soulignent le fait’avoir une mentalité et des valeurs intellectuelles masculines :’indépendance, l’efficacité, la discipline, les centres d’intérêtomme la politique. Ce côté dit masculin, autonome et indépen-ant, est peut-être une entrave à l’accès à une position fémininelus passive, plus réceptive dans le fait d’accepter le « don dea vie », ce qui est probablement nécessaire pour l’accès à la

aternité.Est-ce la détention d’un pouvoir sur le conjoint qui est impor-

ante ou alors est-ce au niveau de l’enjeu de la maternité que leshoses se jouent, enjeu qu’il vaut mieux éviter plutôt que de seerdre, plutôt que d’être détruit. Car la question de la mort estne question qui revient en filigrane. Le fait d’avoir un enfant estour elles un engagement à la vie à la mort, l’une d’entre ellesvoquant même le fait qu’étant un peu suicidaire, si elle avait unnfant, elle n’aurait plus cette porte de sortie. On pourrait voirà une autre source pour certaines, du choix de ne pas donner laie, celle de pouvoir choisir sa mort.

.5. La question de la perte

Deux des femmes interviewées ont évoqué la douleur deemmes qui voient leur enfant mourir avant elles, ne pas avoir’enfant c’est se protéger de cette douleur. Cela renvoie éga-ement à leur représentation du fait d’avoir un enfant, il y a unngagement à vie, une dépendance affective totale et sans limite,a création d’un lien aliénant. Elles n’imaginent pas l’enfantui grandit, devient adulte et un jour les quitte, enfant parfoisressenti comme un double.

La dimension de don réciproque inhérente à la parentalité,’est-à-dire le fait de donner, mais de recevoir en retour beau-oup d’amour n’est pas perceptible. On a parfois le sentimentu’elles se suffisent à elles-mêmes, que les hommes qui ont tra-ersé leurs vies, n’ont pas eu la possibilité de les faire changere décision. On peut émettre l’hypothèse que le type de rela-ion qu’elles pourraient mettre en place avec un enfant serait deeux types : soit de type anaclitique, s’appuyant sur un enfantont il serait difficile de se séparer, soit de type narcissiqueans une problématique du double où l’enfant serait une dupli-ation d’elles-mêmes. Certaines paraissent se défendre d’uneelation de dépendance et ont probablement une peur terrible de’abandon, car elles ont connu des histoires de séparations trau-atiques. C’est également la peur de l’attachement qui est en

ause lorsqu’elles évoquent la douleur de la mort d’un enfant, laimension de la perte est tellement forte qu’elles préfèrent s’enrotéger.

.6. Conclusion de cette première phase exploratoire

Les femmes rencontrées ont témoigné du fait que l’on peutéussir sa vie sans avoir d’enfant, de la possibilité d’un épa-ouissement personnel chez une femme qui ne passe pas par la

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oie de la maternité. Elles ont fait un choix qu’elles assumentt qui leur convient, ne voulant pas prendre la responsabilité’avoir un enfant, en lien avec une probable idéalisation de ceue doit être la relation mère–enfant. On peut supposer quees femmes dont la relation à la mère est teintée de « trop »u de « pas assez », en tous cas d’insatisfaction, d’insécurité,nt investi d’autant plus leurs pères, soit pour se dégager d’uneelation étouffante, soit pour trouver l’amour qui leur manquaitu côté maternel. Mais ces pères idéalisés ont également faitéfaut de par leur trop grande proximité, leur violence ou leurbsence.

Ces femmes ont une image assez dévalorisée de leursères : mère déprimée, mère trompée, mère abandonnée par

es hommes.Ainsi, les choses semblent se situer dans deux registres diffé-

ents : celui d’une problématique œdipienne (le fait de ne pasvoir d’enfant peut permettre une mise à l’écart de la réali-ation du fantasme incestueux) et celui d’une problématiquearcissique. Par ailleurs, la question de la perte, perte de l’objet’amour mais également, le risque de se perdre, d’être détruitans l’enjeu de la maternité, est une préoccupation prégnantehez l’ensemble des sujets.

. Recherche actuelle et perspectives

Les premiers résultats de la phase exploratoire montrent laimension du refus d’enfant comme un acte posé qui déter-ine une position subjective, se définissant en rupture avec

’identification, par le biais de la procréation, aux générationsrécédentes. De plus, ce choix permet d’éviter l’expérience d’unien problématique, voire aliénant. Nous avons donc supposé quea rencontre avec des hommes qui refusent d’être pères pourraitous aider à appréhender la complexité du refus d’enfant.

La recherche actuelle s’adresse donc aux hommes et auxemmes, de plus de vingt-cinq ans. Nous avons utilisé la mêmeéthodologie concernant les entretiens, cependant il nous a sem-

lé nécessaire d’inclure la réalisation d’un génogramme afin’appréhender les indices liés à la filiation. Actuellement, nousvons recueilli vingt entretiens, dont l’analyse qualitative est enours.

Un élément d’interrogation a été la rencontre d’un certainombre de personnes, hommes et femmes, qui nous ont contac-és directement, voulant témoigner dans la recherche et quiependant n’avaient pas fait ce choix « volontairement ». Enffet, lorsque les questions autour du moment, de l’originee la décision étaient abordés ils nous répondaient qu’il n’yvait pas eu réellement de décision de prise. L’entretien parais-ait leur permettre une réappropriation dans l’après-coup d’unhoix, qui n’avait pas été réellement énoncé comme tel. Ces per-onnes pouvaient témoigner du fait qu’on ne leur avait jamaisemandé d’être père ou mère, malgré des relations amou-euses « sérieuses » et le fait qu’aucun de leurs partenaires’ait jamais abordé la question de l’enfant est assez signi-

ant.

L’ouverture de la recherche à des sujets masculins nous agalement obligé à penser la question de l’existence ou non duésir d’enfant chez l’homme.

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.1. Le désir d’enfant chez l’homme

Certains auteurs tels que Gauchet affirment que : « Le désir’enfant est fondamentalement féminin, et il fait tension, voirelivage, au niveau des couples » ([1], p.110). Avoir un enfantépendrait essentiellement des femmes selon Moro qui reprend’idée de Gauchet dans son dernier ouvrage, « la décision d’avoiru de faire un enfant est devenue une décision qui s’élabore à’intérieur de la femme–mère dans une tension créatrice de senslus individuel que collectif »([18] p.21).

La revue de la littérature des travaux psychanalytiques per-et de définir et préciser la spécificité du désir d’enfant chez

’homme. Il est question dans l’ensemble de ces travaux à la foisu désir de grossesse, du désir de paternité et du désir d’enfant.

Tous s’accordent à définir l’existence d’un désir de gros-esse [2,3,19–22], qui nécessite l’élaboration d’un deuil pourertains [21,3]. Ce désir d’enfant chez l’homme serait l’objet’un refoulement et d’une dénégation [21,3]. Pour Bydlowski20–22], la fréquence de la dénégation de ce désir est liée au faitue pour l’homme « la grossesse est l’impossible de son anato-ie ». ([2] p.102). De plus, c’est le versant féminin de ce désir

ui est refoulé : « versant féminin et homosexuel, désir d’enfantu désir de fécondation imaginaire par son propre père.» ([2].102)Ibid).

Le terme de désir d’être père apparaît dans ses travaux, situante désir du côté de la dette de vie, du devoir de transmission et deliation. « En fait, plutôt que de désir d’enfant, il faut parler duésir d’être père, de fonder une lignée de s’identifier en rivalisantvec son père » [23]. Elle souligne aussi le versant symboliquee la paternité qui passe par la nomination. « Le patronyme este représentant du devoir de gratitude, véritable dette de vie quiie le sujet devenu père à ses ascendants » ([2] p 108).

.2. La question du lien de filiation et de la transmission

Cette nouvelle recherche chez les hommes ne souhaitant pasrocréer met en avant une problématique du lien de filiation. Leien de filiation étant selon Guyotat « ce par quoi un individu seelie et est relié par le groupe auquel il appartient, à ses ascen-ants et descendants réels et imaginaires » ([24] p.196). Dansotre recherche cela nous conduit à repérer les indices liés auxeprésentations de la filiation, de la transmission ainsi que lesvénements marquants la filiation, à l’aide notamment du géno-ramme. Comme pour cet homme, unique garcon d’une lignéet sur lequel reposent les seules chances de la famille de perpé-uer le nom. Cela rappelle ce que Guyotat décrit du syndromee l’entonnoir à propos d’un de ses patients, c’est « être le der-ier d’une lignée et la tenir en quelque sorte à sa merci » ([25],.182).

. De l’amour de l’enfant à l’amour de soi

Dans notre étude, le choix de ne pas vouloir d’enfant est

ne décision assumée et vécue souvent sans regrets. Pour cer-ains c’est une décision intime, fondamentale de leur constitutiondentitaire, pour d’autres c’est un passage par l’autre qui ne’est pas fait. Ainsi, s’il n’y a pas eu refus d’enfant, il n’y a
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4 G. Serre et al. / Neuropsychiatrie de l’

as eu le choix d’en avoir. Dans tous les cas, ces adultes ne’identifient pas à leurs parents dans la transmission du don dea vie. L’impossibilité de reconnaître une dette d’existence peuttre liée à des singularités du lien de filiation, en tous cas elle’inscrit dans une dimension transgénérationelle. Pour Freud26], il est nécessaire pour avoir un enfant d’aimer ce que l’onst, ce que l’on a été et ce que l’on voudrait être, ainsi que ceuxui nous ont materné pour investir narcissiquement un enfant.e corollaire est que, pour vouloir un enfant, il faut avoir étésuffisamment bien » aimé et reconnu en tant que sujet.

éférences

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