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A220 JDP 2011 Auteur correspondant. Mots clés : Carcinome de Merkel ; Extension ganglionnaire concomitante ; Régression spontanée Introduction.— Le carcinome de Merkel est une tumeur rare, mais potentiellement agressive. Nous décrivons un cas de régression spectaculaire. Observations.— Un homme âgé de 80 ans consultait en avril 2011 pour une tumeur du nez. Cette tumeur était apparue 3 mois auparavant sous la forme d’une papule du nez avec une évolution rapidement tumorale. Le patient présentait un nodule érythé- mateux bourgeonnant de la pointe du nez de 3,5 × 2 cm, sans adénopathie palpée. Trois biopsies diagnostiques étaient réalisées. L’histologie montrait une prolifération carcinomateuse de cellules rondes basophiles avec gros noyaux et gros nucléoles, positif pour la chromogranine, les cytokératines KL1 et 20. Le diagnostic de car- cinome de Merkel était confirmé sur ces données histologiques. Un mois plus tard, on notait un aspect cicatriciel en regard de la pointe du nez. Le nodule avait en effet complètement dis- paru. La régression avait été rapide, en quelques jours après les biopsies par contre, des adénopathies cervicales bilatérales suspectes étaient présentes, confirmées par un scanner cervico- thoracique et un Pet-scan. Le patient refusait une prise en charge chirurgicale et acceptait une radiothérapie palliative exclusive ganglionnaire. Discussion.— Le carcinome de Merkel est une tumeur neuroendo- crine décrite pour la première fois par Toker en 1972. L’incidence annuelle pour 100 000 habitants est comprise entre 0,01 et 0,23. La mortalité est d’environ 33 % à 5 ans. Des cas de carcinomes de Merkel avec régression spontanée ont déjà été décrits dans la littérature. Ces régressions semblent rares, mais surviendraient principalement chez des sujets de stade I ou II de la classification AJCC. Ces phénomènes de régression ont également été décrits dans d’autres cancers cutanés ou non. Les mécanismes physiopathologiques aboutissant à cette régres- sion sont mal connus. Le traumatisme causé par la biopsie ou le geste chirurgical pourrait créer une réponse anti-inflammatoire et immunitaire locale, spécifique et/ou aspécifique, aboutissant à la destruction tumorale complète. La présence d’un infiltrat lymphocytaire péri-tumoral CD4+, CD8+ pour certains auteurs et CD3+ pour d’autres pourrait stimuler le système immunitaire contre les cellules néoplasiques. La libération importante de cyto- kines par les lymphocytes T contribuerait à la régression de ces tumeurs. Conclusion.— Nous décrivons un cas démonstratif de régression cli- nique totale d’un carcinome de Merkel du nez. Comme le montre notre cas, la régression de la tumeur primitive n’est pas synonyme de disparition de toute la maladie tumorale. En effet, le patient décrit ici a présenté une régression de la tumeur primitive avec une extension ganglionnaire concomittante. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.231 P214 Régression complète d’une tumeur à cellules de Merckel métastatique par traitement par un analogue de la somatostatine : à propos d’un cas M.-T. Leccia a,, M. Fakiha b , J.-P. Vuillez c , G. Bettega b , J. Lebeau b a Dermatologie, CHU Albert-Michallon, Grenoble, France b Chirurgie plastique et maxillofaciale, CHU Albert-Michallon, Grenoble, France c Service de médecine nucléaire, CHU Albert-Michallon, Grenoble, France Iconographie disponible sur CD et Internet. Auteur correspondant. Mots clés : Analogues somatostatine ; Carcinome de Merkel ; Octreoscan Introduction.— Le carcinome à cellules de Merkel est une tumeur rare, très agressive, pour laquelle il n’existe aucun traitement efficace au stade métastatique. Du fait de leur différenciation neuroendocrine, certaines tumeurs expriment les récepteurs à la somatostatine et l’utilisation d’analogues pour le traitement de ces tumeurs a ainsi été proposée mais n’est pas évaluée à ce jour. Observations.— Nous rapportons le cas d’un patient de 87 ans qui a été adressé en chirurgie maxillo-faciale pour une volumi- neuse tumeur à cellules de Merkel de la région frontale droite. La tumeur avait été opérée préalablement avec marges de 1 cm, mais avait rapidement récidivé. Il existait par ailleurs des adénopa- thies cervicales droites très suspectes. L’octréoscan (scintigraphie à l’octréotide) montrait une fixation intense de la zone tumo- rale cutanée, mais également de plusieurs adénopathies cervicales droites, confirmant leur nature métastatique, ainsi qu’un foyer douteux de l’apex pulmonaire droit. Après discussion en RCP, une chirurgie carcinologique n’étant pas possible, une décision de traitement par analogue de la somatostatine était posée. Le patient a donc rec ¸u tous les 15 jours une injection IM de 15 mg de lanreotide (BIM23014, Ipsen International). Après 2 mois de traite- ment, le résultat était spectaculaire avec régression complète des masses tumorales cutanées et ganglionnaires. L’octréoscan prati- qué à 3 mois confirmait la régression complète. Le traitement était poursuivi avec une rémission complète après 17 mois de suivi. Discussion.— Notre observation rapporte un cas exceptionnel de régression complète d’une tumeur à cellules de Merkel métasta- tique grâce à un traitement par analogues de la somatostatine. Un seul cas avait été rapporté jusqu’à présent dans la littérature mais l’action antiproliférative, liée à la présence de récepteurs à la somatostatine sur les cellules tumorales, n’a à ce jour jamais été évaluée dans une étude contrôlée. Nous proposons donc d’évaluer cet effet antitumoral dans une étude nationale multicentrique. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.232 P215 Histiocytofibrome profond post-vaccinal bénin, variante xanthomateuse : un cas W. Idhammou a,, S. Chiheb a , H. Benchikhi a , N. Aboujaafar b , N. Bahechar b , S. Benayad c , S. Zamiati c a Dermatologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc b Chirurgie plastique et réparatrice, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc c Anatomo-pathologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc Auteur correspondant. Mots clés : Histiocytofibrome ; Post-vaccinal ; Xanthomateux Introduction.— L’histiocytofibrome est une tumeur fréquente de l’adulte d’âge moyen. Il siège habituellement au niveau de la peau. L’HFB profond est rarement rapporté et représente, selon l’OMS, moins de 1 % de l’ensemble des tumeurs fibro-histiocytaires. Matériel et méthodes.— Nous rapportons un cas rare d’histiocytofibrome profond post-vaccinal dans sa variante xanthomateuse. Observations.— Mme S. D. âgée de 41 ans, ayant rec ¸u une vaccina- tion antitétanique au niveau du bras gauche en 2006, a présenté un nodule au site d’injection, indolore, augmentant progressivement de volume. À l’examen, c’était une tumeur du bras gauche, mesu- rant 6 × 4 cm, fixe par rapport aux 2 plans, non douloureuse à la palpation, de consistance ferme et de couleur jaunâtre xanthélas- moïde. Une TDM du bras a montré un processus tissulaire de densité homo- gène cutané et sous-cutané de la face postéro-latérale externe du

Régression complète d’une tumeur à cellules de Merckel métastatique par traitement par un analogue de la somatostatine : à propos d’un cas

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dénopathie palpée. Trois biopsies diagnostiques étaient réalisées.’histologie montrait une prolifération carcinomateuse de cellulesondes basophiles avec gros noyaux et gros nucléoles, positif poura chromogranine, les cytokératines KL1 et 20. Le diagnostic de car-inome de Merkel était confirmé sur ces données histologiques.n mois plus tard, on notait un aspect cicatriciel en regard de

a pointe du nez. Le nodule avait en effet complètement dis-aru. La régression avait été rapide, en quelques jours aprèses biopsies par contre, des adénopathies cervicales bilatéralesuspectes étaient présentes, confirmées par un scanner cervico-horacique et un Pet-scan. Le patient refusait une prise en chargehirurgicale et acceptait une radiothérapie palliative exclusiveanglionnaire.iscussion.— Le carcinome de Merkel est une tumeur neuroendo-rine décrite pour la première fois par Toker en 1972. L’incidencennuelle pour 100 000 habitants est comprise entre 0,01 et 0,23. Laortalité est d’environ 33 % à 5 ans.es cas de carcinomes de Merkel avec régression spontanée ontéjà été décrits dans la littérature. Ces régressions semblentares, mais surviendraient principalement chez des sujets de stadeou II de la classification AJCC. Ces phénomènes de régressionnt également été décrits dans d’autres cancers cutanés ou non.es mécanismes physiopathologiques aboutissant à cette régres-ion sont mal connus. Le traumatisme causé par la biopsie ou leeste chirurgical pourrait créer une réponse anti-inflammatoiret immunitaire locale, spécifique et/ou aspécifique, aboutissantla destruction tumorale complète. La présence d’un infiltrat

ymphocytaire péri-tumoral CD4+, CD8+ pour certains auteurs etD3+ pour d’autres pourrait stimuler le système immunitaireontre les cellules néoplasiques. La libération importante de cyto-ines par les lymphocytes T contribuerait à la régression de cesumeurs.onclusion.— Nous décrivons un cas démonstratif de régression cli-ique totale d’un carcinome de Merkel du nez. Comme le montreotre cas, la régression de la tumeur primitive n’est pas synonymee disparition de toute la maladie tumorale. En effet, le patientécrit ici a présenté une régression de la tumeur primitive avecne extension ganglionnaire concomittante.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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Dermatologie, CHU Albert-Michallon, Grenoble, FranceChirurgie plastique et maxillofaciale, CHU Albert-Michallon,

renoble, FranceService de médecine nucléaire, CHU Albert-Michallon, Grenoble,ranceIconographie disponible sur CD et Internet.

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JDP 2011

ots clés : Analogues somatostatine ; Carcinome de Merkel ;ctreoscan

ntroduction.— Le carcinome à cellules de Merkel est une tumeurare, très agressive, pour laquelle il n’existe aucun traitementfficace au stade métastatique. Du fait de leur différenciationeuroendocrine, certaines tumeurs expriment les récepteurs à laomatostatine et l’utilisation d’analogues pour le traitement de cesumeurs a ainsi été proposée mais n’est pas évaluée à ce jour.bservations.— Nous rapportons le cas d’un patient de 87 ansui a été adressé en chirurgie maxillo-faciale pour une volumi-euse tumeur à cellules de Merkel de la région frontale droite.a tumeur avait été opérée préalablement avec marges de 1 cm,ais avait rapidement récidivé. Il existait par ailleurs des adénopa-

hies cervicales droites très suspectes. L’octréoscan (scintigraphiel’octréotide) montrait une fixation intense de la zone tumo-

ale cutanée, mais également de plusieurs adénopathies cervicalesroites, confirmant leur nature métastatique, ainsi qu’un foyerouteux de l’apex pulmonaire droit. Après discussion en RCP,ne chirurgie carcinologique n’étant pas possible, une décisione traitement par analogue de la somatostatine était posée. Leatient a donc recu tous les 15 jours une injection IM de 15 mg deanreotide (BIM23014, Ipsen International). Après 2 mois de traite-ent, le résultat était spectaculaire avec régression complète desasses tumorales cutanées et ganglionnaires. L’octréoscan prati-ué à 3 mois confirmait la régression complète. Le traitement étaitoursuivi avec une rémission complète après 17 mois de suivi.iscussion.— Notre observation rapporte un cas exceptionnel deégression complète d’une tumeur à cellules de Merkel métasta-ique grâce à un traitement par analogues de la somatostatine.n seul cas avait été rapporté jusqu’à présent dans la littératureais l’action antiproliférative, liée à la présence de récepteursla somatostatine sur les cellules tumorales, n’a à ce jour

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215istiocytofibrome profond post-vaccinal bénin,ariante xanthomateuse : un cas. Idhammou a,∗, S. Chiheb a, H. Benchikhi a, N. Aboujaafar b,. Bahechar b, S. Benayad c, S. Zamiati c

Dermatologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, MarocChirurgie plastique et réparatrice, CHU Ibn-Rochd, Casablanca,arocAnatomo-pathologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, MarocAuteur correspondant.

ots clés : Histiocytofibrome ; Post-vaccinal ; Xanthomateuxntroduction.— L’histiocytofibrome est une tumeur fréquente de’adulte d’âge moyen. Il siège habituellement au niveau de la peau.’HFB profond est rarement rapporté et représente, selon l’OMS,oins de 1 % de l’ensemble des tumeurs fibro-histiocytaires.atériel et méthodes.— Nous rapportons un cas rare’histiocytofibrome profond post-vaccinal dans sa varianteanthomateuse.bservations.— Mme S. D. âgée de 41 ans, ayant recu une vaccina-ion antitétanique au niveau du bras gauche en 2006, a présenté unodule au site d’injection, indolore, augmentant progressivemente volume. À l’examen, c’était une tumeur du bras gauche, mesu-ant 6 × 4 cm, fixe par rapport aux 2 plans, non douloureuse à la

alpation, de consistance ferme et de couleur jaunâtre xanthélas-oïde.ne TDM du bras a montré un processus tissulaire de densité homo-ène cutané et sous-cutané de la face postéro-latérale externe du