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Merci au CEFIEC (Comité d’Entente des Formations Infirmières Et Cadres) et FINE Europe (European Federation of Nursing Educators) pour leur aide dans la construction et la diffusion de cette enquête.

Un remerciement particulier à Martine Sommelette, Présidente du CEFIEC et à Jane-Laure Danan, Présidente de FINE Europe.

Merci à la FNEO (Fédération Nationale des Etudiants en Orthophonie), l’ANESF (Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes), la FNEK (Fédération Na-tionale des Etudiants Kinésithérapeutes) et l’UNAEE (Union Nationale des Asso-ciations des Etudiants en Ergothérapie) pour leurs retours sur la situation de leurs formations quant à la mobilité internationale.

Merci enfin et surtout à Clement Bader, Ancien de la FNESI, pour son immense aide sur la partie statistique de l’enquête.

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

1 Présentation de la FNESI

2 Edito 3 Contexte de l’enquête

4 Méthodologie de l’enquête

5 Des dispositifs de mobilité peu développés et ayant peu de bénéficiaires

6 Une mobilité académique en retrait

7 Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

8 Propositions de la FNESI

La FNESI

La Fédération Nationale des Étudiant.e.s en Soins Infirmiers (FNESI) est l’unique organi-sation représentant les 90 000 étudiant.e.s en soins infirmiers de France. Adhérente à la Fédération des Associations Générales Étu-diantes (FAGE), elle a toujours su être force de proposition pour l’amélioration de la qualité et des conditions d’études dans les Instituts de Formations en Soins Infirmiers (IFSI).

La FNESI est née en 2000 par la mobilisation de plus de 14.000 étudiant.e.s en soins infir-miers descendu.e.s dans la rue pour dénoncer les conditions d’études et de formation délé-tères dans lesquelles ils/elles se trouvaient. Cette fédération est donc née de la volonté des étudiant.e.s de s’engager et d’impulser un rap-port de force avec les différents interlocuteurs qui gravitent autour de leur formation.

Depuis 16 ans maintenant, la FNESI ne cesse de se mobiliser et d’être toujours plus porteuse d’avenir et d’avancées. Par son pragmatisme et sa force de proposition, elle participe à la défense quotidienne des étudiant.e.s en soins infirmiers.

La FNESI dispose d’un pôle de formateurs qui, lors des grands évènements comme le Congrès National ou les Universités d’Eté, ainsi que lors de Week-End de Formation Régionaux, pro-pose des formations pour les étudiant.e.s. Le catalogue propose des formations diverses sur la gestion d’association, l’enseignement su-périeur et l’évolution de la formation, les ques-tions sociales, la gestion de projet, etc.

Depuis quelques temps, elle offre aussi des formations pour les élu.e.s étudiant.e.s.

Elle contribue donc au développement des associations de son réseau par la formation de ses membres, mais aussi en les accompagnant au mieux dans leurs besoins.

Elle développe aussi des projets innovants pour les ESI et aide les associations membres à mener à bien leurs projets. Plusieurs projets phares sont construits par les associations via le soutien de la FNESI :

- Le BOOK FNESI : un guide destiné aux étudiant.e.s associatif.ve.s contenant plusieurs parties tel que le réseau, les différents projets de la FNESI (Semaine de bien-être, Octobre Rose, Sidaction, Téléthon,...etc), les parcours de formations pour les Week-End de Formation et les partenaires de la FNESI.

- le Tutorat : créer des tutorats inter-pro-motions dans les IFSI pour favoriser l’entraide étudiante dans la formation.

- Projet Aubergine : des paniers de lé-gumes à coût réduit pour permettre aux étu-diant.e.s d’avoir un meilleur équilibre alimen-taire à moindre coût auprès d’un agriculteur local.

Enfin, elle est engagée pour l’intégration universitaire des études en soins infirmiers, la réforme de la gouvernance des instituts de for-mations paramédicaux, la refonte du système des aides sociales dans les formations para-médicales et oeuvre pour la place des soins infirmiers dans le système de santé.

EDITO

Quoi de mieux pour prendre du recul sur son propre système de fonctionnement, sur ses croyances et ses connaissances et pour les faire évoluer, que de traverser une frontière pour aller voir comment le monde fonctionne ailleurs ?

C’est sur ce postulat, affirmant que la mobilité est un atout formidable pour l’apprentissage, l’évolution d’une personne et de son parcours, que s’est basée la mise en place du processus de Bologne en 1998, créant ainsi un espace eu-ropéen d’enseignement supérieur, dans lequel circulent aisément les étudiant.e.s d’Europe et du monde entier.

Il aura fallu attendre 2009 pour que les étu-diant.e.s en soins infirmiers voient enfin inscrit dans leur référentiel de formation la notion de mobilité au cours des études.

Onze années de retard par rapport aux filières universitaires, qui se ressentent aujourd’hui face au nombre extrêmement faible d’étu-diant.e.s infirmier.e.s réalisant une mobilité en formation ; alors que de nombreux freins ra-lentissent déjà et encore aujourd’hui la mise en place et la diffusion des dispositifs de mobilité dans les Instituts de Formation en Soins Infir-miers (IFSI).

Et pourtant...

Pourtant la mobilité, ce n’est pas uniquement une vie étudiante animée ou un creux de plu-sieurs mois dans un parcours de formation dû aux différences de cursus entre les pays, comme cela peut parfois être vu. Ce n’est pas

non plus des semaines de vacances au soleil (ou ailleurs).

Que ce soit pour les étudiant.e.s ou les équipes pédagogiques, il est essentiel de chan-ger de paradigme par rapport à la mobilité dans la formation en soins infirmiers.

Envisageons la mobilité comme un outil d’analyse, comme un moyen de changer de regard sur notre profession en France. De re-garder de l’extérieur nos propres systèmes de santé et de formation, d’en repérer les failles et les points positifs pour mieux les réparer et les exploiter une fois rentrés.

Il est souvent craint que la mobilité entraîne une « fuite » des infirmier.e.s une fois diplô-mé.e.s, formé.e.s en France, vers d’autres pays. Pourtant la plupart reviennent et restent en France, fort.e.s d’une nouvelle vision, d’une ex-périence hors du commun au cours de laquelle ils ont pu développer différemment leurs com-pétences ; compétences qu’ils mettront à profit une fois professionnel.le.s et qu’ils réinvesti-ront dans leur profession, le système de santé et auprès des patients.

« Partir, c’est souvent pour mieux revenir ».

LE(S) MOT(S) d’Hélène Blanc

Ancienne Vice-Présidente en charge des Affaires Internationales à la FNESI 2015-2016.Infirmière Diplômée d’Etat.

Contexte de l’enquête

Depuis sa création, la Fédération Nationale des Étudiant.e.s en Soins Infirmiers (FNESI) s’attache à développer et à valoriser la mobilité des étudiant.e.s. Depuis 2011, la FNESI est reconnue «développeur de mobilité» par l’Agence Europe Education Formation France (AEEFF).

Une expérience à l’étranger développe de nom-breuses compétences, comme l’ouverture d’es-prit acquise par la découverte d’une façon diffé-rente de travailler et l’immersion dans une autre culture et un autre système de santé. Cela déve-loppe chez l’étudiant.e une maturité profession-nelle qui forgera indéniablement son identité professionnelle de futur.e infirmier.e.

Notre formation s’inscrit dans des concepts d’autonomie, de réflexivité, de connaissance de soi, et de formation continue de nos connais-sances et de nos pratiques. Un séjour à l’étran-ger rentre donc parfaitement dans ces critères, par l’expertise, la réflexion et la prise de distance sur ses pratiques que l’étudiant.e va acquérir grâce à cette expérience.De plus, avec l’ouverture vers l’international,

notre formation peut asseoir sa légitimité, et pousser vers le développement de la filière en sciences infirmières, en s’appuyant sur la re-cherche clinique, les échanges de savoirs et le transfert de compé-tences.

Le référentiel actuel de la formation, datant de 2009, tente de ré-pondre aux exigences du processus de Bo-logne et d’aligner la formation en soins in-firmiers sur le reste de l’enseignement supé-rieur européen. Il offre pour cela de nouvelles opportunités en terme de mobilité étudiante, que ce soit en stage ou au niveau académique,

principalement en Europe mais aussi au niveau extra-communautaire. Il acte désormais la possibilité pour les étu-

diant.e.s en soins infirmiers de réaliser une mobilité à l’étranger au cours de leur cursus : “le parcours de formation permet la validation des périodes d’études effectuées à l’étranger. Lorsque le projet a été accepté par les respon-sables pédagogiques et que l’étudiant a obtenu la validation de sa période d’études par l’éta-blissement étranger, il bénéficie des crédits eu-ropéens correspondant à cette période d’études sur la base de 30 crédits pour l’ensemble des unités d’enseignement d’un semestre.”

Le cadre de la formation semble pouvoir laisser une certaine marge de manoeuvre en terme de choix de type de mobilité. Il en existe plusieurs : - mobilité Erasmus + en stage ou acadé-

mique - mobilité hors Erasmus +, dans un éta-

blissement d’études à l’étranger, en stage ou académique - mobilité en stage

au sein d’établisse-ments de santé ou d’associations, stages trouvés la plupart du temps par les ESI eux-mêmes - séjour d’études

51 des 326 Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) ont si-gné la charte Erasmus +. D’autres encore ac-ceptent des projets plus ponctuels de dé-

De nombreux acteurs/trices, convaincu.e.s de l’in-térêt des projets européens pour l’éducation et la for-mation, aident les futur.e.s candidat.e.s à s’y engager. Elles/Ils constituent un groupe de référent.e.s pour les différents publics de l’éducation et de la formation.

En constituant le réseau des développeurs/euses de la mobilité européenne et internationale, l’agence Erasmus+ France / Education Formation souhaite d’une part proposer des outils d’animation et d’autre part faciliter les échanges entre pairs sur les pratiques et enjeux en matière de conseil au montage de projet.

L’agence Erasmus+ France / Education Formation a choisi le terme de « développeurs de la mobilité » pour traduire cette démarche : identifier les initiatives qui pourraient être portées au niveau européen, diriger les équipes vers les programmes appropriés, en démulti-plier le nombre et les effets.

La liste complète des développeurs/euses de la mo-bilité est disponible sur le site

www.agence-erasmus.fr

Contexte de l’enquête

FONCTIONNEMENT DES IFSI

Les IFSI forment les étudiant.e.s en soins infirmiers et dépendent à la fois du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (MASS) et du Ministère de l’Education Natio-nale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MENESR).

La gestion des IFSI est complexe, car elle dépend de nombreux acteurs :

- les Agences Régionales de Santé, organismes déconcentrés du Ministère des Affaires sociales et de la Santé sur les territoires. Elles sont la tutelle pédago-gique des instituts, président leurs conseils et sont ga-rantes du respect des textes législatifs et réglementaires relatifs à la formation.

- les Conseils Régionaux sont compétents sur les formations du secteur sanitaire et social depuis la loi de décentralisation de 2004. Les Régions financent le fonctionnement de ces formations (dont les bourses délivrées aux étudiant.e.s), sont responsables de la défi-nition et du déploiement des schémas régionaux de for-mation mais aussi de l’ouverture et de l’agrément des instituts. Elles mettent en place des dispositifs relatifs à la mobilité, généralement accessible à l’ensemble des étudiant.e.s de l’enseignement supérieur.

- les organismes de rattachement (hôpitaux pu-blics pour les instituts publics, ou associations/fon-dations pour les instituts privés à but non lucratif) en-dossent la responsabilité juridique des instituts, ceux-ci n’ayant pas de personnalité morale propre. Ils sont res-ponsables de la politique d’accueil et de stage sur le ter-ritoire en lien avec les instituts de formation, des locaux,

- l’Université de rattachement, notamment res-ponsable de la dispensation du savoir académique de certaines unités d’enseignement et de la construction des unités transversales. Elles délivrent aux étudiant.e.s un grade de licence, concomitamment à leur Diplôme d’Etat.

Tous ces acteurs sont réunis par un Groupement de Coopération Sanitaire (GCS), instance multipartite qui a pour but de statuer sur toutes les questions ayant trait à la formation en soins infirmiers sur un territoire donné. Un groupement réunit donc plusieurs IFSI, qui dépendent d’une même université.

DIRECTIVE EUROPEENNE

La directive 2013/55 de l’Union Européenne date du 20 novembre 2013. Elle cadre la reconnaissance des qualifications professionnelles (grâce à l’alignement des diplômes) et le développement d’une coopération administrative entre les pays membres de l’Union Eu-ropéenne, afin de permettre une circulation rapide et plus facilitée des professionnel.le.s sur le marché du travail européen.

parts en stage à l’étranger, au-delà des fron-tières Européennes.Entre le processus de Bologne et la directive

2013/55 de l’Union Européenne sur la mobilité professionnelle, la formation en soins infirmiers doit désormais répondre à des normes précises pour permettre aux futur.e.s professionnel.le.s de pouvoir être mobiles en Europe, au minimum. Tous les IFSI doivent donc à moyen terme,

mettre en place des dispositifs de mobilité re-connus par les établissements, les instances gouvernementales et ordinales étrangères, afin que les étudiant.e.s puissent avoir l’opportunité, via une mobilité en formation, de préparer une mobilité professionnelle et d’avoir un diplôme transférable dans d’autres pays.

Jusqu’à maintenant, aucune enquête sur cette thématique n’avait été réalisée au sein de la for-mation en soins infirmiers. La FNESI, étant déjà engagée dans des instances européennes (Eu-ropean Nursing Student Association) et inter-nationales (SIDIIEF), connaît l’intérêt de la mo-bilité pour l’évolution future de la formation et de la profession. La structure s’est donc saisie de la problématique, avec le soutien du CEFIEC (Comité d’Entente des Formations Infirmières Et Cadres) et de FINE Europe (European Federation of Nursing Educators).

Le but de cette enquête est de faire un état des lieux de la mobilité au niveau national, de com-prendre les freins à la mise en place des dispo-sitifs de mobilité au niveau national mais égale-ment - et surtout- au sein des IFSI et de se baser sur les initiatives en terme d’organisation et de suivi de la mobilité pour proposer des idées et des avancées à l’ensemble des établisements

Méthodologie de l’enquête

Créée sur la plate-forme Google Form®, cette enquête a été diffusée du 25 mars au 10 mai 2016 via mail uniquement. Nous avons fait le choix de transmettre cette en-quête à tous les IFSI de France afin de toucher l’ensemble des lieux de formation. Nous avons été ai-dé.e.s dans la diffu-sion de l’enquête par le CEFIEC et par FINE Europe, qui ont transmis notre enquête à leurs contacts et leurs adhé-rent.e.s.

Au total, ce sont 82 réponses qui ont été recueillies. Après recherche et suppression des dou-blons, ce sont 73 réponses qui se sont avérées exploitables, ce qui correspond à 22.3% de taux de re-tour (sur 326 IFSI recensés en France).

L’enquête comprend à la fois des ques-tions fermées, des questions à choix mul-tiples, mais aussi des questions ouvertes,

afin de permettre aux personnes d’apporter des éléments supplémentaires. Nous avons également réalisés des entre-

tiens qualitatifs avec des directeurs d’IF-SI sur la question de la mobilité

académique.

Les IFSI sont la po-pulation cible de

notre enquête en tant qu’institu-tion. Nous avons choisi de ne pas restreindre les réponses à celles des di-recteurs/trices d’établissement,

mais plutôt d’in-terpeller toutes

les personnes en charge de la mobili-

té, car cela peut être à la fois les directions, des for-

mateurs/trices, des secrétaires, des cadres coordonnateurs/trices des

stages, etc.

Le but était d’avoir le maximum de ré-ponses possibles par les personnes les plus concernées et expertes du sujet dans les IFSI.

Des dispositifs de mobilité peu développés et ayant peu de bénéficiaires

Aujourd’hui, 326 IFSI couvrent l’intégralité du territoire français, et réunissent plus de 90.000 étudiant.e.s en soins infirmiers.

Selon notre enquête, plus d’un IFSI sur deux dispose d’un dispositif de mobilité internatio-nale au sein de leur établissement, permettant aux étudiant.e.s d’effectuer une partie de leurs

Erasmus +, qu’est-ce que c’est ?

Erasmus + est un programme européen de mobilité des étudiant.e.s et enseignant.e.s, quelque soit leur filière, mis en place par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

En favorisant les projets de mobilité et de coopération en Europe, le programme Erasmus + doit permettre de renforcer les compétences de tou.te.s pour une meilleure employabilité, de soutenir l’innovation au sein des établissements, des organismes d’éducation et de formation et leur internationalisation, de promouvoir une utilisation transparente et cohé-rente au niveau européen des outils de reconnaissance et de validation des compétences, et de favoriser la coopération entre pays européens et non-européens.

Quelques chiffres (pour l’année 2013-2014) :- un budget de 415,28 millions d’euros- 33 pays membres- 2 982 établissements signataires à travers l’Europe- 272 497 étudiant.e.s en mobilité dans l’année

études à l’étranger tout en respectant le cadre réglementaire de la formation. Parmi les IFSI possédant un dispositif de

mobilité, la majorité d’entre eux semblent avoir privilégié le dispositif Erasmus +. En effet, 72,5% des IFSI qui ont développé une mobilité ont signé la charte Erasmus + et 65% ont mis ce dispositif en place de manière effective.

Proportion d’IFSI signataire de la charte ERASMUS + Type de dispositif de mobilité mis en place

Des dispositifs de mobilité peu développés et ayant peu de bénéficiaires

Si les chiffres semblent positifs pour ce qui est de la mise en place des dispositifs de mo-bilité, sachant que le dispositif Erasmus + ne s’inscrit que depuis 2009 dans la formation, il semble que les étudiant.e.s en soins infirmiers ne profitent pas réellement de cette ouverture de la formation vers l’étranger.

Seuls 1,8% des IFSI ayant signé la charte Erasmus + en font bénéficier à leurs étu-diant.e.s. Ainsi, ni la charte, ni l’existence de

ATTENTIONIl est nécessaire d’être prudent.e sur la question des stages à l’étranger trouvés par les étu-diant.e.s eux-mêmes. En effet, ils ne sont pas toujours valorisés comme une réelle expérience à l’étranger quand les étudiant.e.s, une fois diplômé.e.s, demandent des poursuites de cursus à l’étranger ou font des démarches de mobilité professionnelle européenne et internationale.

dispositifs ne garantissent aux étudiant.e.s la possibilité de partir à l’étranger durant leur formation, et encore moins celle du choix des conditions de réalisation de cette mobilité.De la même manière, seuls 6% des IFSI qui

permettent une mobilité hors Erasmus + dé-clarent des départs effectifs d’étudiant.e.s.

“Ouverture d’esprit, échanges, partage, ana-lyse des pratiques, réflexivité, adaptation, construction de son identité professionnelle, interculturalité, bilinguisme, professionnalisa-tion” : autant de points positifs que les direc-tions des IFSI attribuent aux expériences de mobilité de leurs étudiant.e.s.

Pourtant, bien trop peu d’entre elles/eux

peuvent en profiter. Les raisons de cette situa-tion sont multiples.

Les conventionnements entre les IFSI et les établissements étrangers offrent souvent très peu de places, et les critères de sélection des candidat.e.s à la mobilité peuvent être très restreints : interdiction de partir si l’étudiant.e a déjà eu des rattrapages ; validation obliga-toire de certaines compétences en stage au préalable du départ ; maîtrise déjà très bonne

de la langue du pays ; justification de la santé financière de l’étudiant.e à donner en amont du départ, etc.

Certains IFSI signataires de la charte Erasmus + n’ont pas encore mis en place de convention-nements et ne peuvent donc pas encore propo-ser de mobilité à leurs étudiant.e.s. De plus, il peut parfois s’avérer complexe

pour les étudiant.e.s de monter des projets de ce type, qui nécessitent de nombreuses infor-mations et certaines compétences en gestion de projet. Les IFSI n’ont pas toujours à leur disposition les informations nécessaires aux étudiant.e.s et ne prévoient que peu souvent de dispositifs d’accompagnement dans les dé-marches qu’elles/ils ont à effectuer.

Une mobilité académique en retrait

Alors que les IFSI peuvent offrir diverses solutions à leurs étudiant.e.s pour leur permettre de réaliser une mobilité, on observe que la mobilité en stage couvre la plus grande partie des départs à l’étranger des étudiant.e.s.

Pourquoi un tel retard de la mobilité académique

(française et étrangère) et sur les unités d’en-seignement (UE) qui peuvent être validées lors du séjour. La formation française n’étant pas intégrée à

l’université, elle est difficilement compréhen-sible et reconnaissable pour les établissements étrangers qui sont peu nombreux à accepter la construction d’échanges avec les IFSI. Cela complique évidemment la recherche des parte-naires pour les équipes pédagogiques et admi-nistratives des IFSI. Il est à l’heure actuelle difficile d’avoir de véri-

tables équivalences dans les contenus des en-seignements, des compétences, de l’articulation des semestres, des modes d’évaluation et de l’attribution des ECTS avec d’autres établisse-ments européens. Pourtant cela permettrait de trouver les ajustements nécessaires au niveau des différents savoirs académiques.

C’est donc pour l’instant, la mobilité en stage hors Erasmus + qui est la plus développée car c’est aussi la plus simple à mettre en place pour les instituts qui valident ou non les stages trou-vés par les étudiant.e.s eux-mêmes. Les pro-cédures administratives sont donc beaucoup plus simples. Les IFSI relèvent en effet tous la lourdeur, la lenteur et la longueur de la procé-dure de mise en place des dispositifs de mobili-té comme Erasmus +.

Enfin, une mobilité de plusieurs mois dans un cadre académique différent des pratiques actuelles dans les instituts de formation ne semble pas encore faire partie des moeurs. En effet, ayant lieu sur plusieurs semaines voir plusieurs mois, la mobilité académique peut faire “peur”, aussi bien aux étudiant.e.s qu’aux

La mobilité académique offre la possibilité aux étudiant.e.s de partir à l’étranger pour suivre le cursus de formation complet des étudiant.e.s en soins infirmiers locales/aux : elle couvre donc à la fois les périodes en cours et les périodes en stage (suivant le temps passé par l’étudiant.e à l’étranger). L’accord de mobilité se fait donc entre l’IFSI et un établissement de formation, et non un établissement de santé. Alors que la mobilité académique représente

une mobilité complète, apportant de nom-breuses connaissances et compétences sup-plémentaires à la mobilité en stage, elle semble être peu prisée par les IFSI.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cela. Tout d’abord, la mobilité académique néces-

site pour l’IFSI et son partenaire de s’accorder sur les équivalences entre les deux formations

équipes pédagogiques. Elle pourrait “entraîner des manques” dans la formation française, très cadrée par le référentiel, qui laisse peu de place à la variabilité des parcours.

Pourtant, dans le cadre d’un projet pédago-gique construit et de conventionnements étu-diés et réfléchis avec les établissements étran-gers, il est tout à fait possible de valoriser cette mobilité académique, et de ne pas pénaliser les

étudiant.e.s par rapport à leur parcours péda-gogique.

Il est donc nécessaire de faire un travail de fond auprès des étudiant.e.s et des équipes pédago-giques, afin de véhiculer de nouvelles images et de nouvelles pratiques dans les IFSI.

Une mobilité académique en retrait

Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

Une chose est sûre, les dispositifs de mobili-té sont coûteux. Les IFSI doivent dégager des ressources humaines et financières impor-tantes pour le développement et la gestion des dispositifs, avant, pendant, et après leur mise en place. De leur côté, les étudiant.e.s doivent prévoir un budget censé couvrir leur transport, le coût de la vie sur place, mais aussi le coût de leur logement en France qu’ils/elles sont ma-joritairement obligé.e.s de garder durant leur séjour à l’étranger car les périodes de mobilité

sont assez courtes (entre 3 semaines et deux mois). Les acteurs de la formation, qui pourtant pour-

raient tous aider au financement de ces dispo-sitifs, ne sont clairement pas tous impliqués à la même échelle.

Pour ce qui est du budget personnel des étu-diant.e.s en soins infirmier.e.s lié à leur mobilité, les financements viennent majoritairement des Régions et de l’Union européenne.

L’accès aux bourses Erasmus + se cumulent avec les bourses des formations sanitaires et sociales (BFSS) délivrées par les Régions, ce qui nous semble primordial afin de permettre aux étudiant.e.s ne pas perdre leurs avantages sociaux en France pendant leur courte période de mobilité et de maintenir, par exemple, leur logement sur le territoire français. Ce cumul des aides est également un moyen pour elles/eux d’éviter la contraction d’un prêt bancaire, et donc de se mettre en situation d’endettement. Pour les dispositifs hors Erasmus +, les

conditions de finan cement sont différentes et plus complexes. Certaines régions ont ainsi fait

le choix de proposer des dispositifs d’aide à la mobilité. Mais ceux-ci sont disparates entre les régions, les formations ou les pays dans lequel se déroule la mobilité. Les conditions de leur attribution, de leurs montants, varient donc sen-siblement de l’une à l’autre. Du côté des IFSI cette-fois, le financement de

la mobilité (personnel dédié par exemple) vient aussi principalement de la Région ; qui est une nouvelle fois l’acteur principal de la mise en place des dispositifs de mobilité.

Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

Les universités ont dans leur statut l’obligation d’être promotrices de mobilité et ont toutes un service administratif chargé de la gestion des départs des étudiant.e.s français.e.s à l’étranger et de l’accueil et du suivi des étudiant.e.s étran-ger.e.s en France. Elles ont la connaissance, l’habitude et l’expertise de traiter les demandes de départ en mobilité, et pourraient soutenir et aider les IFSI dans leurs démarches de création

et de mise en place de leurs dispositifs de mo-bilité, principalement pour Erasmus +. Pourtant, seuls 11.6% des IFSI avec un dispositif Erasmus + ont un soutien de la part de leur uni-versité de rattachement dans leurs démarches, alors que 80.7% disent avoir un soutien de la Région, qui n’est pourtant pas expertisée sur le sujet et fournit surtout un soutien financier plus que technique.

Comment expliquer la si faible participation des universités et des organismes de rattachement à la mobilité des étudiant.e.s en soins infirmiers ?

Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

Le frein majeur à la participation de l’université dans la mobilité des IFSI est simple : c’est un frein financier.

En effet, l’inscription de 184€ en licence de chaque étudiant.e infirmier.e, et de chaque étu-diant.e d’une autre filière d’ailleurs, ne couvre pas l’accès aux services internationaux de l’uni-versité. Ceux-ci sont financés par des fonds européens mais aussi par les fonds propres de l’université, qui choisit, chaque année, de leur attribuer un budget lors de son Conseil d’Admi-nistration. Pour que les ESI puissent y avoir accès, il se-

rait donc nécessaire de flécher une partie sup-plémentaire du budget des IFSI, en complément des 184€ par étudiant.e, vers les universités. Cela couvrirait ainsi l’accès des ESI aux services internationaux de leur université de rattache-ment et créerait des liens entre université et IFSI sur la gestion de la mobilité.

Plus globalement, on remarque qu’il existe très peu de mutualisation des moyens (à la fois matériels, humains et financiers) entre les IFSI. Lorsqu’un tel dispositif est mis en place, il l’est majoritairement à l’initiative des Régions..

Pourtant, face à une procédure complexe et coûteuse de la mise en place des dispositifs de mobilité, la mutualisation des moyens semble être une solution intéressante à moyen terme.

Elle peut se présenter sous plusieurs formes :

- Développement d’un service commun de gestion - Développement d’un service commun

d’accueil des étudiant.e.s et des formateurs/trices - Mobilisation des universités dans l’ac-

cueil et le développement des services de mobi-lité pour les étudiant.e.s en soins infirmiers ; - Mutualisation des aides et des finan-

cements, afin d’avoir une répartition égale entre les IFSI d’une même université.

Ces dispositifs existent déjà dans certains IFSI et sont fonctionnels, comme par exemple en Ré-gion Alsace-Lorraine, où un consortium inter-IF-SI a été mis en place autour de la mobilité inter-nationale, en mutualisant les connaissances et en développant conjointement Erasmus + dans les IFSI.

Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

ATTENTIONLa mutualisation des moyens, et surtout des aides finan-cières, ne doit pas perdurer telle qu’elle est comprise !

En effet, elle permet dans un premier temps aux IFSI d’échanger leurs connaissances sur les dispositifs de mobilité, de se soutenir dans son développement et de “partager” les finance-ments disponibles pour la mobilité.

Mais le but n’est pas de rester à ce stade, qui limiterait alors le nombre de places disponibles et les financements pour chaque IFSI. Il faut faire progresser les dispositifs, augmen-

ter les financements et permettre, à terme, à

tous les étudiant.e.s qui le souhaitent de réali-ser une mobilité européenne en formation.

A l’heure actuelle, la mutualisation des moyens se fait uniquement à l’initiative des IFSI, et en lien avec la Région. Les autres acteurs de la for-mation ne sont pas impliqués ou très peu.

Des freins financiers, institutionnels et intrinsèques à la formation

De manière générale, les liens avec les insti-tutions de tutelle, elles-mêmes multiples, sont flous concernant la mobilité au sein de la for-mation. Ces institutions pourraient être source de proposition, d’aide logistique et administra-tive, de conseils sur la gestion de la mobilité, facilitant ainsi grandement la mise en place de

dispositifs au sein des IFSI.

Il nous semble nécessaire d’instaurer un volet mobilité au sein des Groupements de Coopéra-tion Sanitaire afin d’inciter chacuns de ses ac-teurs à se mobiliser sur cette question.

PROPOSITIONS DE LA FNESI

Développer de manière concrète la mobilité académique dans la formation en soins infirmiers, en créant les partenariats nécessaires avec les établissements étrangers et en augmentant le nombre de places pour la mobilité académique.

Intégrer les stages à l’étranger dans le processus Erasmus + ou dans le cadre d’accords bilatéraux avec les établissements hors UE.

Garantir la validation par la Commission d’Attribution des Crédits (CAC) et le jury de diplôme d’Etat des UE et ECTS complétés lors de la période de mobilité.

Financer les politiques et les projets de mobilité à la hauteur des be-soins et des demandes faites par les IFSI.

Flécher le budget nécessaire vers l’université afin que les étudiant.e.s en soins infirmiers puissent accéder aux services universitaires gérant la mobilité.

Maintenir le cumul des aides sociales des ESI lors de leur mobilité

Mettre en place un travail commun et uniforme sur le territoire d’une université entre les acteurs de la formation pour créer une véritable entraide administrative, logistique et humaine.

Ce processus doit continuer, pour pouvoir permettre à tou.te.s les étudiant.e.s en soins infirmiers de France d’accéder à un dispositif de mobilité.

CONTACTAffaires Internationales FNESI

Mail : [email protected] : 01.40.33.70.78