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468 Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 se jeter dans le réseau dorsal et donner naissance avec ce dernier à l’arcade veineuse dorsale de la main. Toutes les veines de la face palmaire des doigts ne passaient pas sur la face dorsale. Une grande partie continuait la direction primitive de proximal en distal, à la face palmaire et aboutissait à un réseau ténu et très serré situé au niveau des éminences thénar et hypothénar. De chaque côté, ce réseau communiquait avec les veines dorsales, mais les mailles qui le constituaient s’allongeaient au niveau du poignet et constituaient les veines médianes antérieures à l’avant-bras. Les veines qui composaient ce riche réseau palmaire avaient le même calibre à l’extrémité des doigts ou au niveau de la paume de la main. Elles avaient une longueur d’environ 6 à 7 millimètres avec un calibre de 1/6 à 1/8 de millimètre. La technique de Spalteholz à l’encre de Chine nécessitait une diaphanisation et donnait une image très précise de la microcirculation. La technique avec microscanner ne visualisait pas le réseau veineux. Conclusion.– La technique ancienne de Mouret selon un dosage précis des produits à injecter donnait les meilleurs résultats. La technique de Spalteholz était intéressante, mais ne se prêtait mal à la dissection. En clinique humaine, les méthodes par pléthysmographie et par échodoppler veineux devraient être utilisées pour valider nos constatations. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.110 CP109 Réparation veineuse tardive pour les réimplantations des phalanges distales I. Lascar , E. Petrascu , D. Zamfirescu Bucharest, Roumanie Auteur correspondant. Adresse e-mail : eli [email protected] (E. Petrascu) Mots clés : Réimplantations ; Main ; Traumatologie Introduction.– L’anastomose veineuse est le facteur le plus déterminant pour le succès de la réimplantation des phalanges distales après l’amputation. Il est très difficile de trouver les veines collabés et d’effectuer l’anastomose immédiate- ment après la réparation artérielle. Nous avons choisi de retarder la réparation de la veine entre 30 minutes et 1 heure pour donner le temps aux veines de s’expander à un diamètre plus raisonnable pour la réparation. But.– Le but de cette l’étude était de montrer que la méthode de la réparation veineuse tardive dans les replantations de phalanges a un taux de réussite plus élevé et ne nécessite pas l’utilisation de techniques spécialisées. Méthodes.– La méthode de l’anastomose veineuse tardive a été utilisée pendant les 2 dernières années dans notre clinique. L’intervention chirurgicale comprend l’anastomose artérielle suivi par l’expansion retardée de la veine et l’anastomose de la veine suite après 30 minutes d’attente. Résultats.– On a utilisé cette méthode dans huit cas. L’expansion des veines jusqu’à 1 mm ou plus abouti à un taux de réussite élevé (75 %). En revanche, le taux de réussite pour la réimplantation de la phalange distale est extrêmement faible dans d’autres techniques en raison de la difficulté de trouver la veine et de faire l’anastomose. Conclusion.– La méthode de l’anastomose veineuse tardive facilite l’anastomose des veines sous-cutanées au niveau de la phalange distale. Par conséquent, il s’agit d’une technique opératoire utile pour le traitement des amputations de la phalange distale. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.111 CP110 Malformations veineuses de l’avant-bras : le traitement chirurgical est-il une option thérapeutique ? F. Toni , C. Laurian Département de chirurgie vasculaire, clinique de l’Alma, Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Toni) Mots clés : Malformations veineuses membre supérieur ; Compartiment antérieur avant-bras ; Chirurgie des malformations veineuses Introduction.– Cette étude rapporte l’expérience d’exérèse chirurgicale des mal- formations veineuses (MVs) du compartiment antérieur de l’avant-bras. Les malformations veineuses étendues de l’avant-bras représentent une patho- logie de traitement difficile. Jusqu’à présent, aucune série de traitement par scléro-thérapie ou chirurgie de ces MVs n’a été rapportée pour cette région anatomique. Patients et méthodes.– Vingt patients (16 femmes et 4 hommes ; age moyenne 29 ans, intervalle entre 3-44 ans) ont été soumis à une intervention chirurgicale d’excision d’une MV étendue dans l’espace cellulaire du compartiment antérieur de l’avant-bras sans atteint des structures musculaires. Pour tous les cas l’indication du traitement chirurgical a été posée en raison de l’aggravation de la symptomatologie douloureuse ou de l’augmentation de volume. Elles étaient associées, pour 8 patients, à une rétraction des tendons fléchisseurs du carpe et des doigts. Pour 8 patients, le membre dominant était atteint, pour 4 patients, la MV était étendue à la paume de la main. Trois patients montraient une infiltration de la MV dans le nerf médian et un patient dans le nerf ulnaire. Aucun de ces derniers cas n’a subi un geste de neurolyse intraneurale. Six patients avaient été soumis à un précédent traitement (scléro-thérapie, biopsie ou excision partielle). Seize patients ont bénéficié d’une excision complète de la MV et 4 patients d’une excision partielle. Trois patients ont nécessité d’une scléro-thérapie peropéra- toire. Trois patients ont été soumis à chirurgie secondaire d’excision de la MV rési- duelle ou d’allongement tendineux. La durée moyenne des interventions a été de 5 heures (intervalle entre 2 et 10 heures). Chaque patient a été régulièrement évalué cliniquement et soumis à examen IRM à six mois de l’intervention. Résultats.– Le recul moyen a été de 15 mois (intervalle entre 3 et 24 mois). Tous les patients présentaient la disparition ou l’amélioration de la symptoma- tologie douloureuse. Dix-sept patients ont récupéré une fonction correcte du membre et 2 patients ont montré un déficit d’extension d’un ou deux doigts. Tous les patients ont présenté une paresthésie transitoire dans le territoire du nerf médian ou ulnaire et deux patients, qui présentaient une atteinte intraneurale, conservent une paresthésie de la main à long terme. Un patient a présenté une embolie pulmonaire massive. Conclusions.– Le traitement par scléro-thérapie des MVs du compartiment anté- rieur de l’avant-bras est souvent inefficace et pas sans possible complication. L’excision chirurgicale de MVs étendues du compartiment antérieur de l’avant- bras représente une option thérapeutique faisable et efficace mais non sans risques. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.112 CP111 Anastomose de Martin Grüber : étude anatomique à propos de 40 cas G. Dautel , B. Pedeutour , Y. Vincelet Chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil locomoteur, chirurgie de la main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Vincelet) Mots clés : Anatomie ; Anastomose de Martin Grüber ; Classification Introduction.– Depuis les descriptions initiales par Martin en 1763 puis Grüber en 1 870, beaucoup de séries, anatomiques ou électromyographiques, se sont intéressées à cette anastomose nerveuse entre le nerf médian et ulnaire à l’avant bras. Les études EMG nous montrent qu’elle intervient dans l’innervation du muscle Abductor Digiti Minimi et du premier interosseux dorsal (Wilbourn and Lambert, 1976b ; Uchida and Sugioka, 1992). Elle est néanmoins retrouvée dans des proportions très variables allant de 0,5 % à 60 % des cas selon les séries. Face à ces importantes variations, nous avons voulu l’étudier dans une série importante de dissection et mieux en déterminer sa morphologie car l’iconographie est souvent rare. Matériel et méthode.– Nous avons réalisé 40 dissections d’avant bras et étudié les branches nerveuses issues des nerfs médian et ulnaire. Nous avons mesuré

Réparation veineuse tardive pour les réimplantations des phalanges distales

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468 Congrès annuel de la Société francaise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491

se jeter dans le réseau dorsal et donner naissance avec ce dernier à l’arcadeveineuse dorsale de la main. Toutes les veines de la face palmaire des doigtsne passaient pas sur la face dorsale. Une grande partie continuait la directionprimitive de proximal en distal, à la face palmaire et aboutissait à un réseauténu et très serré situé au niveau des éminences thénar et hypothénar. De chaquecôté, ce réseau communiquait avec les veines dorsales, mais les mailles quile constituaient s’allongeaient au niveau du poignet et constituaient les veinesmédianes antérieures à l’avant-bras.Les veines qui composaient ce riche réseau palmaire avaient le même calibre àl’extrémité des doigts ou au niveau de la paume de la main. Elles avaient unelongueur d’environ 6 à 7 millimètres avec un calibre de 1/6 à 1/8 de millimètre.La technique de Spalteholz à l’encre de Chine nécessitait une diaphanisationet donnait une image très précise de la microcirculation. La technique avecmicroscanner ne visualisait pas le réseau veineux.Conclusion.– La technique ancienne de Mouret selon un dosage précis desproduits à injecter donnait les meilleurs résultats. La technique de Spalteholzétait intéressante, mais ne se prêtait mal à la dissection. En clinique humaine,les méthodes par pléthysmographie et par échodoppler veineux devraient êtreutilisées pour valider nos constatations.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.110

CP109

Réparation veineuse tardive pour lesréimplantations des phalanges distalesI. Lascar , E. Petrascu ∗, D. ZamfirescuBucharest, Roumanie∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : eli [email protected] (E. Petrascu)

Mots clés : Réimplantations ; Main ; TraumatologieIntroduction.– L’anastomose veineuse est le facteur le plus déterminant pour lesuccès de la réimplantation des phalanges distales après l’amputation. Il est trèsdifficile de trouver les veines collabés et d’effectuer l’anastomose immédiate-ment après la réparation artérielle. Nous avons choisi de retarder la réparationde la veine entre 30 minutes et 1 heure pour donner le temps aux veines des’expander à un diamètre plus raisonnable pour la réparation.But.– Le but de cette l’étude était de montrer que la méthode de la réparationveineuse tardive dans les replantations de phalanges a un taux de réussite plusélevé et ne nécessite pas l’utilisation de techniques spécialisées.Méthodes.– La méthode de l’anastomose veineuse tardive a été utilisée pendantles 2 dernières années dans notre clinique. L’intervention chirurgicale comprendl’anastomose artérielle suivi par l’expansion retardée de la veine et l’anastomosede la veine suite après 30 minutes d’attente.Résultats.– On a utilisé cette méthode dans huit cas. L’expansion des veinesjusqu’à 1 mm ou plus abouti à un taux de réussite élevé (75 %). En revanche, letaux de réussite pour la réimplantation de la phalange distale est extrêmementfaible dans d’autres techniques en raison de la difficulté de trouver la veine etde faire l’anastomose.Conclusion.– La méthode de l’anastomose veineuse tardive facilite l’anastomosedes veines sous-cutanées au niveau de la phalange distale. Par conséquent, ils’agit d’une technique opératoire utile pour le traitement des amputations de laphalange distale.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.111

CP110

Malformations veineuses de l’avant-bras : letraitement chirurgical est-il une optionthérapeutique ?F. Toni ∗, C. LaurianDépartement de chirurgie vasculaire, clinique de l’Alma, Paris, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (F. Toni)

Mots clés : Malformations veineuses membre supérieur ; Compartimentantérieur avant-bras ; Chirurgie des malformations veineuses

Introduction.– Cette étude rapporte l’expérience d’exérèse chirurgicale des mal-formations veineuses (MVs) du compartiment antérieur de l’avant-bras.Les malformations veineuses étendues de l’avant-bras représentent une patho-logie de traitement difficile. Jusqu’à présent, aucune série de traitement parscléro-thérapie ou chirurgie de ces MVs n’a été rapportée pour cette régionanatomique.Patients et méthodes.– Vingt patients (16 femmes et 4 hommes ; age moyenne29 ans, intervalle entre 3-44 ans) ont été soumis à une intervention chirurgicaled’excision d’une MV étendue dans l’espace cellulaire du compartiment antérieurde l’avant-bras sans atteint des structures musculaires.Pour tous les cas l’indication du traitement chirurgical a été posée en raisonde l’aggravation de la symptomatologie douloureuse ou de l’augmentation devolume. Elles étaient associées, pour 8 patients, à une rétraction des tendonsfléchisseurs du carpe et des doigts.Pour 8 patients, le membre dominant était atteint, pour 4 patients, la MV étaitétendue à la paume de la main. Trois patients montraient une infiltration de laMV dans le nerf médian et un patient dans le nerf ulnaire. Aucun de ces dernierscas n’a subi un geste de neurolyse intraneurale. Six patients avaient été soumisà un précédent traitement (scléro-thérapie, biopsie ou excision partielle).Seize patients ont bénéficié d’une excision complète de la MV et 4 patients d’uneexcision partielle. Trois patients ont nécessité d’une scléro-thérapie peropéra-toire.Trois patients ont été soumis à chirurgie secondaire d’excision de la MV rési-duelle ou d’allongement tendineux.La durée moyenne des interventions a été de 5 heures (intervalle entre 2 et10 heures).Chaque patient a été régulièrement évalué cliniquement et soumis à examenIRM à six mois de l’intervention.Résultats.– Le recul moyen a été de 15 mois (intervalle entre 3 et 24 mois).Tous les patients présentaient la disparition ou l’amélioration de la symptoma-tologie douloureuse.Dix-sept patients ont récupéré une fonction correcte du membre et 2 patients ontmontré un déficit d’extension d’un ou deux doigts.Tous les patients ont présenté une paresthésie transitoire dans le territoire du nerfmédian ou ulnaire et deux patients, qui présentaient une atteinte intraneurale,conservent une paresthésie de la main à long terme. Un patient a présenté uneembolie pulmonaire massive.Conclusions.– Le traitement par scléro-thérapie des MVs du compartiment anté-rieur de l’avant-bras est souvent inefficace et pas sans possible complication.L’excision chirurgicale de MVs étendues du compartiment antérieur de l’avant-bras représente une option thérapeutique faisable et efficace mais non sansrisques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.112

CP111

Anastomose de Martin Grüber : étudeanatomique à propos de 40 casG. Dautel , B. Pedeutour , Y. Vincelet ∗Chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil locomoteur, chirurgie dela main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (Y. Vincelet)

Mots clés : Anatomie ; Anastomose de Martin Grüber ; ClassificationIntroduction.– Depuis les descriptions initiales par Martin en 1763 puis Grüberen 1 870, beaucoup de séries, anatomiques ou électromyographiques, se sontintéressées à cette anastomose nerveuse entre le nerf médian et ulnaire à l’avantbras. Les études EMG nous montrent qu’elle intervient dans l’innervation dumuscle Abductor Digiti Minimi et du premier interosseux dorsal (Wilbourn andLambert, 1976b ; Uchida and Sugioka, 1992).Elle est néanmoins retrouvée dans des proportions très variables allant de 0,5 %à 60 % des cas selon les séries. Face à ces importantes variations, nous avonsvoulu l’étudier dans une série importante de dissection et mieux en déterminersa morphologie car l’iconographie est souvent rare.Matériel et méthode.– Nous avons réalisé 40 dissections d’avant bras et étudiéles branches nerveuses issues des nerfs médian et ulnaire. Nous avons mesuré