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La Revue de médecine interne 33 (2012) 128–133 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Article original Résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire chez le cirrhotique âgé de 75 ans et plus Results of percutaneous radiofrequency ablation of hepatocellular carcinoma in patients with cirrhosis aged 75 years and over M. Lahbabi a,, G. N’kontchou a , M. Aout c , E. Vicaud c , N. Ganne a , J.-C. Trinchet a , O. Seror b , M. Beaugrand a a Centre hospitalier universitaire Hassan II, Fès, 30000, Maroc b Service de radiologie, hôpital Jean-Verdier, 93143 Bondy cedex, France c Unité de recherche clinique Lariboisière, 75475 Paris, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Disponible sur Internet le 4 janvier 2012 Mots clés : Radiofréquence percutanée Carcinome hépatocellulaire Cirrhose r é s u m é Propos. Évaluer les résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients cirrhotiques âgés de plus de 75 ans. Patients et méthodes. Sur une durée de neuf ans à partir de janvier 2001, 235 patients ayant une cirrhose compliquée de 1 à 3 CHC inférieur ou égal à 5 cm de diamètre ont été traités par radiofréquence. Parmi eux, 52 malades âgés de plus de 75 ans ont fait l’objet de cette étude. Résultats. L’âge moyen était de 79,4 ± 3,5 ans. Il s’agissait de 36 hommes. La cirrhose était classée Child A, elle était liée à l’alcool (n = 13), à une infection virale C (n = 33), ou à d’autres causes (n = 6). La taille moyenne de la tumeur principale était de 32,5 ± 10,6 mm et 14 patients avaient un CHC multifocal. Une réponse complète a été obtenue chez 96 % des patients. Aucune complication sévère n’a été observée. La survie globale était de 62 %, 52 % et 36 % à trois ans, quatre ans et à cinq ans respectivement. Elle était identique à celle des patients de moins de 75 ans. Conclusion. Chez les patients de plus de 75 ans ayant une cirrhose compliquée d’un ou plusieurs CHC inférieur ou égal à 5 cm, la radiofréquence est bien tolérée et les résultats sont identiques à ceux observés chez les patients plus jeunes. © 2011 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Percutaneous radiofrequency ablation Hepatocellular carcinoma Cirrhosis a b s t r a c t Purpose. The objective of this study was to assess the results and tolerance of radiofrequency ablation in patients with cirrhosis and hepatocellular carcinoma (HCC) older than 75 years. Patients and methods. Over a period of 9 years from January 2001, 235 patients with cirrhosis and 3 or less HCC 5 cm of diameter were treated by radiofrequency ablation. Among them, 52 patients older than 75 years were selected for this study. Results. The mean age was 79.4 ± 3. 5 years. There were 36 males, cirrhosis was classified Child-Pugh class A (n = 52) related to alcohol (n = 13), HCV infection (n = 33), or other causes (n = 6). The mean tumour diameter was 32.5 ± 10,6 mm, and 14 patients had a multifocal HCC. A complete ablation was obtained in 50/52 patients (96%). No severe complication occurred. The estimated overall survival rates were 62%, 52% and 36% at 3 years, 4 years and 5 years, respectively; it was similar to those observed in patients younger than 75 years. Conclusion. In patients with cirrhosis older than 75 years, radiofrequency ablation of 3 or less HCC 5 cm is well tolerated and survivals rates are similar to those of younger patients. © 2011 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lahbabi). 0248-8663/$ see front matter © 2011 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.revmed.2011.12.002

Résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire chez le cirrhotique âgé de 75 ans et plus

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esults of percutaneous radiofrequency ablation of hepatocellular carcinoma in patients withirrhosis aged 75 years and over

. Lahbabia,∗, G. N’kontchoua, M. Aoutc, E. Vicaudc, N. Gannea, J.-C. Trincheta, O. Serorb, M. Beaugranda

Centre hospitalier universitaire Hassan II, Fès, 30000, MarocService de radiologie, hôpital Jean-Verdier, 93143 Bondy cedex, FranceUnité de recherche clinique Lariboisière, 75475 Paris, France

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :isponible sur Internet le 4 janvier 2012

ots clés :adiofréquence percutanéearcinome hépatocellulaireirrhose

r é s u m é

Propos. – Évaluer les résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire (CHC)chez les patients cirrhotiques âgés de plus de 75 ans.Patients et méthodes. – Sur une durée de neuf ans à partir de janvier 2001, 235 patients ayant une cirrhosecompliquée de 1 à 3 CHC inférieur ou égal à 5 cm de diamètre ont été traités par radiofréquence. Parmieux, 52 malades âgés de plus de 75 ans ont fait l’objet de cette étude.Résultats. – L’âge moyen était de 79,4 ± 3,5 ans. Il s’agissait de 36 hommes. La cirrhose était classée ChildA, elle était liée à l’alcool (n = 13), à une infection virale C (n = 33), ou à d’autres causes (n = 6). La taillemoyenne de la tumeur principale était de 32,5 ± 10,6 mm et 14 patients avaient un CHC multifocal. Uneréponse complète a été obtenue chez 96 % des patients. Aucune complication sévère n’a été observée.La survie globale était de 62 %, 52 % et 36 % à trois ans, quatre ans et à cinq ans respectivement. Elle étaitidentique à celle des patients de moins de 75 ans.Conclusion. – Chez les patients de plus de 75 ans ayant une cirrhose compliquée d’un ou plusieurs CHCinférieur ou égal à 5 cm, la radiofréquence est bien tolérée et les résultats sont identiques à ceux observéschez les patients plus jeunes.

© 2011 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.Tous droits réservés.

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a b s t r a c t

Purpose. – The objective of this study was to assess the results and tolerance of radiofrequency ablationin patients with cirrhosis and hepatocellular carcinoma (HCC) older than 75 years.Patients and methods. – Over a period of 9 years from January 2001, 235 patients with cirrhosis and 3or less HCC ≤ 5 cm of diameter were treated by radiofrequency ablation. Among them, 52 patients olderthan 75 years were selected for this study.Results. – The mean age was 79.4 ± 3. 5 years. There were 36 males, cirrhosis was classified Child-Pughclass A (n = 52) related to alcohol (n = 13), HCV infection (n = 33), or other causes (n = 6). The mean tumourdiameter was 32.5 ± 10,6 mm, and 14 patients had a multifocal HCC. A complete ablation was obtained

in 50/52 patients (96%). No severe complication occurred. The estimated overall survival rates were 62%,52% and 36% at 3 years, 4 years and 5 years, respectively; it was similar to those observed in patientsyounger than 75 years.Conclusion. – In patients with cirrhosis older than 75 years, radiofrequency ablation of 3 or less HCC ≤ 5 cm is well tolerated and survivals

© 2011 Société national

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Lahbabi).

248-8663/$ – see front matter © 2011 Société nationale française de médecine interne (oi:10.1016/j.revmed.2011.12.002

rates are similar to those of younger patients.e française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.

Tous droits réservés.

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M. Lahbabi et al. / La Revue de m

. Introduction

L’incidence apparente du carcinome hépatocellulaire (CHC)emble en augmentation chez les patients atteints de cirrhose [1].e phénomène est dû à la diminution de la mortalité liée aux autresomplications de la cirrhose, notamment infectieuses et hémorra-iques, à la prévalence accrue des cirrhoses dues au VHC qui seompliquent fréquemment de cancer et également à la mise enlace d’une politique du dépistage du CHC qui permet le diagnostice formes très précoces [2]. Il y a quelques années le pronos-ic du CHC sur cirrhose était sombre car le diagnostic était porté

un stade avancé et la résection hépatique, seul traitement àisée curative, était alors souvent contre-indiquée sur ce terrainu associée à une forte morbidité et mortalité [3]. C’est la raisonour laquelle certaines équipes avaient choisi de limiter le dépis-age du CHC aux patients cirrhotiques susceptibles d’être opérés,’est-à-dire aux patients appartenant à la classe A de Child-Pugh,gés de moins de 75 ans et sans contre-indications opératoires.râce au développement et l’amélioration des techniques du dépis-

age, le nombre de cas de CHC dépistés à un stade précoce augmenté [4,5]. Par ailleurs, des techniques de traitement percu-ané se sont développées, avec initialement l’alcoolisation et plusécemment la radiofréquence, dont l’efficacité dans le contrôle locales petites tumeurs est actuellement bien établie [6,7], de mêmeue sa bonne tolérance et sa faible morbidité et mortalité [8]. Laajorité des études semblent montrer que le traitement de petit

HC chez des patients atteints de cirrhose bien compensée aug-ente la survie, malgré une surmortalité liée à la cirrhose ou à la

urvenue d’autres tumeurs. Une étude chinoise récente a démon-ré un gain de survie chez les patients ayant une bonne fonctionépatique et traités pour un petit CHC par rapport à ceux nonraités validant ainsi la politique de dépistage périodique [9]. Laonne tolérance habituelle de la radiofréquence permet égalemente traiter des sujets âgés, une avancée d’autant plus importanteue ce groupe de patients pourrait être amené à croître dans lesnnées à venir en raison de l’augmentation de l’espérance de viees malades cirrhotiques et de la vague épidémiologique de cir-hose virale C due à la contamination par transfusion sanguinevant 1990. Le but de cette étude est de rapporter les résultatsu traitement par radiofréquence chez des patients de plus de5 ans présentant un à trois CHC de moins de 5 cm développésur foie cirrhotique afin de valider dans cette population les indi-ations du dépistage échographique. Chez de tels patients nonligibles pour une résection chirurgicale le bien-fondé du dépistageépend en effet des résultats du traitement curatif qui peut leur êtreroposé.

. Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective mono-centrique réalisée sura base d’une cohorte de 235 patients naïfs ayant une cirrhoseompliquée de CHC et traités par radiofréquence.

.1. Critères retenus pour la radiofréquence

Les critères retenus pour proposer une radiofréquence étaient :

une cirrhose Child-Pugh A ou B ;un taux de prothrombine supérieur à 40 % et un taux de plaquettessupérieur à 40 000/mm3 ;

une tumeur décelable à l’échographie, un nombre de nodulesinférieur ou égal à trois, l’absence de métastases extra-hépatiques. Une lame d’ascite n’était pas une contre-indicationà la radiofréquence.

ine interne 33 (2012) 128–133 129

Sur une durée de neuf ans à partir de janvier 2001, 235 patientsconsécutifs atteints de cirrhose prouvée histologiquement etcompliquée de CHC répondant à ces critères ont été traités parradiofréquence dans notre centre. Parmi eux, 52 malades âgés deplus de 75 ans ont fait plus particulièrement l’objet de cette étude.

2.2. Critères diagnostiques de la cirrhose et du carcinomehépatocellulaire

Tous les patients ont bénéficié d’un bilan d’imagerie (incluantune échographie, une tomodensitométrie triphasique avec injec-tion de produit de contraste (TDM) ou une imagerie par résonancemagnétique (IRM), un examen physique et un bilan biologique avecdosage du taux sérique d’�-fœtoprotéine (AFP).

Le diagnostic de CHC a été histologique ou basé sur les cri-tères non invasifs de l’European association of the study of the liver(EASL) définis lors de la conférence de Barcelone [10]. La cirrhoseétait prouvée histologiquement dans tous les cas. Elle était rappor-tée à l’alcool pour les patients ayant une consommation passée etactive d’alcool quotidienne supérieure à 30 g pour les femmes et40 g pour les hommes, en l’absence de toute autre cause de mala-die chronique du foie. L’origine était mixte (VHC et alcool) pourles patients ayant une consommation active ou ancienne d’alcoolsupérieure à 30 g par jour, associée à une infection virale C.

2.3. Procédure de la radiofréquence

Toutes les radiofréquences ont été réalisées par le mêmeopérateur (O.S.) sous guidage échographique, et sous anesthésiegénérale. Initialement, le système de radiofréquence était mono-polaire : les 38 premiers mois, nous avons utilisé la sonde Radionics(Tyco/Vallery lab ; single pour les tumeurs inférieures à 2 cm et clus-ter pour celles de plus de 2 cm), puis le système Berthold (IntegraNeuroScience) entre mars 2004 et décembre 2005, et après cettedate les sondes bipolaires : (Celon ProSurge, Celon Medical Instru-ments, Telow, Allemagne).

La réponse était jugée complète quand la zone de radiofré-quence, ne se rehaussait pas après injection de produit de contrasteet recouvrait l’ensemble de l’aire tumorale (à l’exception desfins liserés de rehaussement réguliers fréquemment visibles àl’interface de la zone de radiofréquence et du parenchyme hépa-tique) et associée à une normalisation du taux sérique d’AFP quandcelui-ci a été initialement très élevé (Fig. 1). Toute prise de contrasteépaisse irrégulière ou nodulaire située en bordure de la zone dedestruction était considérée comme un reliquat tumoral actif.

2.4. Tolérance

La survenue de complications liées à la radiofréquence a étérapportée. Une complication sévère était définie par la survenued’un décès ou d’une complication mettant en jeu le pronostic vitalou nécessitant une hospitalisation. Toutes les autres complications(incluant un syndrome postnécrose prolongé, un hématome ou unépanchement pleural spontanément résolutif) étaient considéréescomme mineures.

2.5. Surveillance

Tous les patients étaient soumis à un contrôle radiologique(échographie et TDM triphasique ou IRM) et un dosage d’AFP unmois après la procédure. En cas d’ablation complète définie parl’absence de prise de contraste au niveau du site tumoral, les

patients étaient surveillés par un bilan trimestriel incluant une TDMspiralée, une AFP et un examen clinique. En cas de réponse incom-plète définie par la persistance de prise de contraste au niveau dusite tumoral, d’autres séances de radiofréquence ont été réalisées en
Page 3: Résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire chez le cirrhotique âgé de 75 ans et plus

130 M. Lahbabi et al. / La Revue de médecine interne 33 (2012) 128–133

Fig. 1. Patiente traitée par radiofréquence pour carcinome hépatocellulaire développé sur un foie de cirrhose post-hépatite C présentant une réponse thérapeutique complète :tomodensitométrie avant (a, b) et après (c, d) traitement. Petit carcinome hépatocellulaire du dôme hépatique (a) apparaissant sous forme de nodule fortement rehaussé autemps artériel de l’injection intraveineuse de produit de contraste iodée (flèches). Le même nodule « lavant » (wash-out) partiellement au temps portal de la même injection( tal (d)

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flèches) (b). La tomodensitométrie de contrôle réalisée au temps artériel (c) et por

bsence de contre-indications. En cas d’échec, d’autres traitementsn particulier l’embolisation intra-artérielle (en fonction des don-ées cliniques et biologiques des patients) étaient proposés. Deuxypes de récidives pouvaient survenir : la récidive tumorale localetait définie par la réapparition de tissu tumoral actif au contacte la zone de radiofréquence, et la récidive à distance définie par

’apparition d’une nouvelle tumeur séparée de la zone de radiofré-uence par du parenchyme hépatique non tumoral.

En cas de récidive tumorale locale (récidive au niveau du siteraité six mois au moins après la radiofréquence) et ou à distanceémergence d’une ou plusieurs tumeurs non adjacentes au sitenitial traité), un traitement par radiofréquence était proposé sipproprié. Aucun malade n’a été perdu de vue.

.6. Les causes du décès

Les causes du décès ont été classées en quatre classes :

la progression tumorale lorsque le décès était lié à la progressiondu CHC ;les autres complications de la cirrhose quand le décès était lié àdes complications de la cirrhose (ablation du CHC complète ouCHC de petite taille) ;l’association des deux ;le décès lié aux autres maladies extra-hépatiques.

.7. Analyses statistiques

Les données cliniques des patients ont été collectées prospecti-ement. Les variables qualitatives ont été comparées par le test de

après un mois montre une ablation complète du carcinome hépatocellulaire.

Khi2, les variables continues par le test de Mann-Whitney ; seul unp < 0,05 a été considéré statistiquement significatif.

Le suivi a été défini par l’intervalle compris entre la date dutraitement et le décès ou la date de la dernière évaluation. Pourla survie sans CHC, la présence ou non d’une tumeur décelable à ladate de point a été prise en compte. Pour la survie sans récidive, ladate de point était la date de survenue de la récidive.

Les analyses univariées ont évalué l’impact des paramètres cli-niques et biologiques (sexe, âge, AFP, taux de la bilirubine, tauxde prothrombine, et le taux d’albumine), ainsi que les facteurstumoraux (taille et caractère multifocal) sur la survie globale. Lessurvies ont été étudiées selon la méthode de Kaplan-Meier etcomparées avec le test du log-rank. L’analyse multivariée des fac-teurs de risques sur la survie globale a été effectuée en utilisant lemodèle de Cox.

3. Résultats

3.1. Patients

Le schéma général du déroulement de l’étude est présenté dansla Fig. 2. Le groupe 1 est composé de tous les patients âgés de plus de75 ans (n = 52). Les caractéristiques cliniques biologiques et tumo-rales de ces patients ont été comparées à celles de patients ayantune cirrhose classée Child-Pugh A traités par radiofréquence et nontransplantés durant la même période (groupe 2 : n = 137). Entre les

deux groupes, il existait une différence statistiquement significa-tive pour l’âge, l’étiologie de la cirrhose, la taille de la tumeur et letaux de la bilirubine étant meilleure chez les patients âgés de plusde 75 ans (Tableau 1).
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M. Lahbabi et al. / La Revue de médecine interne 33 (2012) 128–133 131

235 patients att eints de cirrhose Child Pugh A ou B traités par radiofréquence pour 1 à 3 carcinomes h épatocellulaires de moins de 5 cm

28 patients avec une cirr hose Child Pugh B

18 patients transpl antés durant le suivi

52 patients âgés de 75 ans et plus Child

137 patien ts âgés de moins de 75 an s avec une cirrhos e Ch ild

52 p atients âg és de 75 ans et plus

183 patients âgés de moins de 75 ans

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Pugh A (Groupe 1) Pugh A non transplantés (Groupe 2)

Fig. 2. Schéma général du déroulement de l’étude.

Le diagnostic de CHC a été histologique chez 68 malades : (51 deoins de 75 ans, 17 de plus de 75 ans) et fondé sur les critères non

nvasifs chez les autres.

.2. Réponse précoce

Dans cette étude 16 patients ont été traités avec des sondesadinonics, 15 patients avec le système Bertchold et 21 patientsvec des sondes multipolaires. Une nécrose complète a été obser-ée chez 50/52 patients (96 %). Les deux échecs ont été observéshez des patients porteurs d’une tumeur de plus de 4 cm. L’un deseux patients a bénéficié secondairement d’une embolisation intra-rtérielle lipiodolée.

.3. Récidive tumorale locale et à distance

Après un suivi moyen de 2,24 ± 1,65 ans, une récidive locale a étébservée chez six sur 52 patients (11 %) et une récidive à distancehez 24 sur 52 patients (46 %). Un nouveau traitement par radiofré-uence a été réalisé chez 21 patients sur les 30 qui ont récidivé. Unembolisation lipiodolée a été réalisée chez six patients. Une récidiveocale a été observée chez 12/137 (8 %) patients âgés de moins de5 ans. Le taux de récidive locale et ou à distance à cinq ans étaientespectivement de 80 et 73 % chez le patients âgés de plus et moinse 75 ans (différence non significative).

.4. Complications de la radiofréquence

Aucune complication sévère n’a été observée chez les patientsgés de plus de 75 ans. Quatre patients ont présenté une compli-ation mineure. Il s’agissait d’un syndrome postnécrose dans deux

ableau 1omparaison des caractéristiques cliniques biologiques et tomodensitométriques des pan = 137).

Variables Patients âgés de plus de 7

Âge (ans) 79,4 ± 3,5

Sexe masculin (%) 76 %

Étiologie alcoolique (%) 21 %

Taux de plaquettes (× 1000/mm3) 148 ± 60,52

Albuminémie (g/l) 41,43 ± 3,75

Bilirubinémie (�m/l) 14,8 ± 9,79

Taux de prothrombine (%) 82,38 ± 12,31

�-fœtoprotéine (ng/ml) 142,88 ± 316,84Taille de la tumeur (mm) 33,07 ± 10,74

Forme multifocale (%) 23 %

Nécrose complète (%) 96 %

Complication sévère 0

Récidive locale, n (%) 6 (11 %)

Taux de récidive locale et ou à distance à 5 ans, n (%) 4 (77 %)

Fig. 3. Survie globale selon l’âge.

cas, un cas d’hématome sous-capsulaire et un cas d’épanchementpleural droit n’ayant pas nécessité de drainage. On a observé deuxcomplications sévères dans le groupe de patients âgés de moinsde 75 ans dont une ayant conduit au décès : Un patient est décédédeux jours après la radiofréquence dans un tableau de choc etd’insuffisance rénale sans syndrome hémorragique, et un patienta présenté un essaimage tumoral au niveau du trajet de la radiofré-quence lors du traitement de récidive de CHC et décédé deux ansplus tard de métastases pulmonaires.

3.5. Survie

Après un suivi moyen de 2,24 ± 1,65 ans, 19/52 (36,5 %) et52/137 (37,9 %) patients âgés de plus de 75 ans et moins de 75 ansrespectivement étaient décédés. Chez les patients âgés de plus de75 ans en comparaison avec ceux de moins de 75 ans, le décès étaiten rapport avec la progression du CHC chez 15 % versus 17 % despatients, avec les autres complications de la cirrhose chez 6 % ver-sus 15 % des patients et sans rapport avec la maladie hépatique chez15 % versus 3,3 % des patients âgés de plus et de moins de 75 ans res-pectivement. La survie globale à trois ans, quatre ans et à cinq ansétait de 62 %, 52 % et 36 % respectivement chez les patients âgés de

plus de 75 ans versus 60 %, 51 % et 40 % chez les patients plus jeunes(p = 0,96) (Fig. 3). Dans la population globale, en analyse uni- etmultivariée, l’âge supérieur à 75 ans n’était pas un facteur prédictifde la survie (Tableau 2). Le facteur associé à la survie était le taux de

tients âgés de plus de 75 ans (n = 52) par rapports à celles des patients plus jeunes

5 ans (n = 52) Patients âgés de moins de 75 ans (n = 137) p

62,5 ± 8,8 < 0,000164 % 0,1138 % 0,04131,7 ± 69,67 0,0740,74 ± 4,02 0,2320,56 ± 14,3 0,00577,26 ± 14,34 0,6505,21 ± 2228,5 0,3928,28 ± 10,52 0,01324 % 0,9594 % 0,95212 (8 %) 0,8100 (73 %) 0,6

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132 M. Lahbabi et al. / La Revue de médecine interne 33 (2012) 128–133

Tableau 2Facteurs associés à la survie chez 189 patients ayant une cirrhose Child-Pugh A traités par radiofréquence et non transplantés.

Analyse univariée Analyse multivariée

HR IC95 % p HR IC95 % p

Sexe (masculin) 0,68 0,38–1,2 0,18Âge (> 75 ans) 0,92 0,51–1,66 0,79Taux de Plaquettes (× 1000/mm3) 0,99 0,99–1 0,09Taux de prothrombine (%) 0,97 0,96–0,99 0,0009 0,97 0,96–0,99 0,003Étiologie alcoolique 1,3 0,79–2,14 0,28Albuminémie (g/l) 0,96 0,85–0,96 0,0013Bilirubinémie (�mol/l) 1,02 1–1,03 0,015Forme multifocale 1,95 1,16–3,27 0,01 1,89 1,1–3,2 0,02�-fœtoprotéine (ng/ml) 1 1–1 < 0,0001 1–1 < 0,0001Taille de la tumeur (mm) 1 0,97–1,02 0,97

HR : hazard ratio ; IC95 % : intervalle de confiance à 95 %.

Tableau 3Facteurs associés à la survie chez 52 patients âgés de 75 ans et plus ayant une cirrhose Child-Pugh A, traités par radiofréquence.

Analyse univariée Analyse multivariée

HR IC95 % P HR IC95 % P

Sexe masculin 0,71 0,28–2,1 0,55Plaquettes (× 1000/mm3) 0,98 0,97–1 0,04Taux de prothrombine (%) 0,95 0,91–0,99 0,02 0,95 0,91–0,99 0,02Étiologie alcoolique 1,57 0,43–5,7 0,49Albuminémie (g/l) 0,82 0,69–0,98 0,03Bilirubinémie (�mol/l) 1,02 0,97–1,07 0,4Forme multifocale 1,8 0,55–6 0,32�-fœtoprotéine (ng/ml) 1 0,99–1 0,16

H

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pdéceccmpzDtgqrdscvMrmrâsrgnc

Taille de la tumeur (mm) 0,97 0,94–1,03

R : hazard ratio ; IC95 % : intervalle de confiance à 95 %.

rothrombine (p = 0,02) chez les patients âgés de plus de 75 ans ennalyse multivariée (Tableau 3).

. Discussion

Il est actuellement établi que le traitement de petits CHC chez lesatients ayant une cirrhose compensée modifie l’histoire naturellee la maladie et augmente la survie [9]. Cette étude rétrospective avalué l’efficacité et la tolérance de la radiofréquence de petits CHCompliquant une cirrhose chez des patients âgés de plus de 75 anst a montré que la tolérance était bonne et que les résultats étaientomparables en terme de survie à ceux observés au sein de la mêmeohorte chez les patients âgés de moins de 75 ans. Parmi les traite-ents percutanés, la radiofréquence est actuellement le traitement

rivilégié. Par rapport à l’alcoolisation, elle permet d’obtenir desones de nécrose plus étendues de manière plus reproductible.es études randomisées la comparant à l’alcoolisation ont mon-

ré qu’elle lui était supérieure en termes de récidive et de survielobale [11,12]. Deux études randomisées ont également montréue la radiofréquence et la résection hépatique procuraient desésultats identiques en termes de survie globale et de récidive àistance chez les patients atteints de cirrhose [13,14]. Dans leséries de patients ayant un petit CHC traités par radiofréquence,eux qui étaient éligibles pour la résection avaient des taux de sur-ie identiques à ceux observés chez les malades réséqués [14,15].algré les progrès de la chirurgie de résection hépatique sur cir-

hose, notamment l’introduction de la voie cœlioscopique [16] et laeilleure prévention et prise en charge des complications postopé-

atoires, la chirurgie hépatique reste à haut risque chez les patientsgés de plus de 75 ans même sélectionnés (cirrhose Child-Pugh A,ans hypertension portale significative avec un taux normal de bili-

ubine) [17,18]. A contrario, aucune complication sévère dans leroupe de patients âgés de plus de 75 ans traités par radiofréquence’a été observée dans notre série, témoignant de sa bonne toléranceomme cela est rapporté dans la littérature [8,19,20]. La survie à

0,55

trois ans, quatre ans et à cinq ans était de 62 %, 52 % et 36 % respec-tivement, elle était proche de celle observée chez les patients âgésde moins de 75 ans. Ces taux de survie sont inférieurs à ceux rap-portés dans certaines séries, notamment celles de Shiina et al. (74 %à 4 ans) [18] et celle de Takahashi et al. (82 % à 3 ans, 75 % à 4 anset 61 % à 5 ans) [21]. Cette disparité entre les séries japonaises eteuropéennes a été déjà rapportée. Elle s’explique en partie par leprofil des patients traités. Les patients des séries japonaises ont leplus souvent une cirrhose d’origine virale C, avec une bonne fonc-tion hépatique et sont soumis à une politique de dépistage du CHCpermettant son diagnostic à un stade précoce. L’âge ne semble pasinfluencer les résultats et la tolérance de la radiofréquence, commele suggérait déjà une étude japonaise qui avait inclus 319 patientsdont 49,8 % âgés de plus 68 ans et dans laquelle l’âge n’apparaissaitpas comme facteur pronostique [22]. Il en est de même dans la sériemulticentrique italienne rapportée par Livraghi et al. qui incluait47 patients âgés de plus de 75 ans [7]. Tateishi et al. ont montréqu’il n’y a pas de différence de survie à trois ans chez les patientsâgés plus de 68 ans (76 %) par rapport à ceux plus jeunes (79,2 %)chez 1000 patients traités par radiofréquence [23]. Une autre étudejaponaise rétrospective réalisée par Takahashi et al., ayant comparél’efficacité et la tolérance de la radiofréquence chez les patients âgésde plus de 75 ans (n = 107) par rapport à ceux plus jeune (n = 345),a montré que la radiofréquence est efficace et bien tolérée chez lessujets âgés plus de 75 ans et a objectivé des taux de survie simi-laires à ceux retrouvés chez les patients plus jeunes [21]. Cettesimilarité des taux de survie peut paraître paradoxale sachant quela mortalité due à des causes extra-hépatique est plus importantechez ces malades dont l’âge moyen avoisine 80 ans. Cette cause desurmortalité semble toutefois compensée par une moindre mor-talité liée aux autres complications de la cirrhose. En effet, dans

notre série les malades de plus de 75 ans différaient des autres surdeux points très probablement liés entre eux, la moindre préva-lence d’une étiologie alcoolique et le moindre degré d’insuffisancehépatique dont témoignait la classification de Child-Pugh qui reste
Page 6: Résultats du traitement par radiofréquence du carcinome hépatocellulaire chez le cirrhotique âgé de 75 ans et plus

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n élément pronostique fondamental chez les malades atteints deirrhose avec ou sans CHC. L’étude des facteurs pronostic fait res-ortir d’ailleurs le taux de prothrombine comme principal élémentrédictif de survie dans ce petit groupe soulignant l’importance de

a fonction hépatique. Comme chez les patients âgés de moins de5 ans, le retraitement des récidives locales et ou à distance avaitté possible. Une récidive locale et ou à distance a été observéehez 30 patients et a pu être traitée une nouvelle fois par radio-réquence dans 21 cas. À la date de point, parmi les 33 patientsivants, 28 n’avaient pas de tumeur décelable. Cette série intéres-ait des patients ayant une cirrhose compensée, Child-Pugh A etes résultats ne peuvent être extrapolés à des patients plus graves.éanmoins, elle suggère que les résultats et la bonne tolérance de

a radiofréquence chez les malades de plus de 75 ans pourraientustifier la poursuite du dépistage du CHC au delà de cet âge, au

inimum chez les patients ayant une cirrhose compensée et uneonne fonction hépatique.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

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