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18 e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 A53 H. Benjelloun , S. Maiouak , N. Zaghba , N. Yassine , A. Bakhatar , A. Bahalaoui CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc L’exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) se définit par la majoration aiguë d’un ou plusieurs des symp- tômes de la maladie. Elle est source de morbi-mortalité élevée. Afin de déterminer leur profil étiologique, nous proposons une étude rétrospective étalée sur six ans portant sur 178 cas d’exacerbations de BPCO, colligés au service des maladies respiratoires du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Il s’agissait de 163 hommes et 15 femmes. La moyenne d’âge était 59 ans. Le nombre moyen d’exacerbations par an était 3,3. Leurs causes étaient dominées par la surin- fection bactérienne dans 98 cas, le pneumothorax dans 67 cas et l’embolie pulmonaire dans quatre cas. L’examen bactériologique des expectorations avait isolé un germe dans 48 cas. Il s’agissait du Streptococcus pneumoniae dans 52 % des cas et d’Haemophilus influenzae dans 40 % des cas. Selon le GOLD, La BPCO était stade IV dans 22 cas, stade III dans 69 cas, stade II dans 60 cas et stade I dans 27 cas. La stratégie thérapeutique était basée sur une oxygé- nothérapie et un traitement de fond de la BPCO dans tous les cas, associés à une antibiothérapie dans 98 cas, à un drainage thoracique dans 59 cas et à une résection de bulles avec symphyse pleurale dans 12 cas. L’évolution était bonne dans 87 cas, marquée par la récidive d’exacerbation dans 46 cas, et le décès dans neuf cas. Les étiologies des exacerbations de BPCO sont multiples avec en tête la surinfec- tion bactérienne. Elles doivent être correctement prises en charge car leur répétition accélère le déclin de la fonction respiratoire et diminue la qualité de vie. Nous insistons sur la prévention qui repose sur la lutte contre le tabagisme. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.186 141 Réverbérations d’une enquête nationale roumaine sur la prévalence du BPCO F. Mihaltan a , F. Furtunescu b , R. Nemes a , D. Farcasanu b , I. Daramus b a Institut national de pneumologie, Bucharest, Roumanie b CPSS, Bucarest, Roumanie En 2012, nous avons mené la première enquête nationale sur la prévalence de la BPCO qui combine une spirométrie avec un ques- tionnaire dans le groupe d’âge de 40 ans en cherchant un échantillon de 4930 individus considérés à risque ; identifiés dans un échantillon de 10 000 cas randomisés. La prévalence sur l’échantillon était de 16 %. Nous avons suivi d’autres caractéristiques de l’échantillon qui per- met de créer une image complète des patients atteints de BPCO et leur assistance en Roumanie. Résultats.— Ainsi, 32 % ont noté symptômes entre 31—50 ans ; seule- ment 5 % ont été évalué comme une maladie grave et seulement 76 % avaient un traitement de l’inhalateur. Soixante et un pour cent ont eu une explication du plan de traitement et 61 % sont vus régu- lièrement par un médecin (le pneumologue ne voit que 27 % des patients) 16 % ont été vaccinés et seulement 17 % avaient une spi- rométrie. Pour les symptômes respiratoires seulement 16 % ont été abordées par les médecines de famille, le pourcentage d’admissions à l’urgence par patient était de 2,7 % par an. Conclusions.— Les services sont sous-utilisés en Roumanie, l’accès à la spirométrie est faible et le traitement est sous-utilisé. Les pneumologues sont moins sollicités. La Société roumaine de pneu- mologie a entrepris une série d’activités visant d’accroître l’accès à la spirométrie de dépistage des patients aux risques. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.187 142 COLIBRI-BPCO : observatoire longitudinal basé sur une consultation-web pour les pneumologues hospitaliers (H) et libéraux (L) B. Aguilaniu a , E. Kelkel b , D. Hess c , F. Herengt d , H. Ben Saidane a , B. Guillaud-Segard e , J. Gonzalez-Bermejo f , D. Bertrand g , B. Camara h , J. Pernot b , C. Pison h , J.-L. Pépin h a Pneumologue libéral, Grenoble, France b CH Chambéry-Aix, Chambéry, France c ACCPP, Grenoble, France d Centre de réhabilitation cardiorespiratoire, Dieulefit, France e Pneumologue libéral, St-Jean-de-Maurienne, France f CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris, France g Pneumologue libéral, St-Ismier, France h CHU A.-Michallon, Grenoble, France La Cs-web est structurée pour correspondre à la pratique réelle et à l’état de l’art. La durée de la Cs n’est pas allongée. Neuf cent deux patients (H = 57 %), sans différence entre (H) et (L) pour l’âge (67 ans), le sexe (M : 73 %), avec une prédominance chez (H) des GOLD III (27 vs 21 %) et IV (13 vs 7 %). Une dyspnée sévère (MRC 3-4) est notée à chaque stade GOLD (I : 13 % ; II : 19 % ; III : 43 % ; IV : 69 %). Le score DIRECT (handicap) est plus sévère chez (H) mais pas pour CAT, Epworth, HAD. Les comorbidités cardiovasculaires et métaboliques sont plus élevées chez (H) en raison de la fréquence des GOLD III-IV, mais aussi par la moindre notification des items chez (L). COLIBRI devrait permettre d’améliorer la prise en charge des patients et de préciser le phénotype des patients BPCO en France. Tableau - Traitements prescrits en fonction du GOLD et comparai- son des prescriptions entre les hospitaliers et les libéraux pour la population entière. % GOLD I GOLD II GOLD III GOLD IV CH Libéral ACh court 2,4 4,2 7,1 20,2 < 0,000 6,1 6,3 ns ACh 24h 48 49,4 63,3 78,6 < 0,000 51,3 59 0,023 2 + ACh court 0,8 2,7 3,6 4,8 ns 2,5 2,9 ns 2 court 12,8 19,6 33,2 41,7 < 0,000 26,7 19,8 0,017 2 12h 4 8,2 7,1 8,3 ns 6,3 8,7 ns 1 24h 8 9,4 12,2 11,9 ns 12 7,1 0,016 Cortic. oral 2,4 3,7 4,1 8,3 ns 5,2 2,9 ns Cortic. INH 3,2 6 8,7 15,5 0,0042 8,4 5,8 ns Cortic. + 2 112h 29,6 35 53,1 59,5 < 0,000 40,8 36,8 ns http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.188 143 Troubles de l’érythropoïèse dans la BPCO S. Maiouak , H. Benjelloun , N. Zaghba , N. Yassine , A. Bakhatar , A. Bahalaoui CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc L’érythropoïèse est fréquemment modifiée au cours de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Tabagisme, hypoxémie, inflammation systémique ou exacerbations infec- tieuses, les étiologies de cette modification sont diverses. Notre étude est rétrospective portant sur 242 patients porteurs de BPCO colligés au service des maladies respiratoires. Il s’agissait de 229 hommes et 13 femmes, avec une moyenne d’âge de 58 ans. Tous nos patients avaient bénéficié d’un interrogatoire minutieux et d’un examen complet en parallèle d’un hémogramme. Parmi nos patients 58 % fumaient toujours, 35 % étaient des ex-tabagiques et 4 % uniquement exposés au tabagisme passif. La BPCO était classée stade 4 selon le GOLD dans 26 % des cas, stade 3 dans 45 %, stade 2 dans 17 % et stade 1 dans 12 %. L’anémie était notée chez 36,7 %

Réverbérations d’une enquête nationale roumaine sur la prévalence du BPCO

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Page 1: Réverbérations d’une enquête nationale roumaine sur la prévalence du BPCO

18e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 A53

H. Benjelloun , S. Maiouak , N. Zaghba , N. Yassine , A. Bakhatar ,A. BahalaouiCHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

L’exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive(BPCO) se définit par la majoration aiguë d’un ou plusieurs des symp-tômes de la maladie. Elle est source de morbi-mortalité élevée. Afinde déterminer leur profil étiologique, nous proposons une étuderétrospective étalée sur six ans portant sur 178 cas d’exacerbationsde BPCO, colligés au service des maladies respiratoires du CHU IbnRochd de Casablanca. Il s’agissait de 163 hommes et 15 femmes.La moyenne d’âge était 59 ans. Le nombre moyen d’exacerbationspar an était 3,3. Leurs causes étaient dominées par la surin-fection bactérienne dans 98 cas, le pneumothorax dans 67 cas etl’embolie pulmonaire dans quatre cas. L’examen bactériologiquedes expectorations avait isolé un germe dans 48 cas. Il s’agissaitdu Streptococcus pneumoniae dans 52 % des cas et d’Haemophilusinfluenzae dans 40 % des cas. Selon le GOLD, La BPCO était stadeIV dans 22 cas, stade III dans 69 cas, stade II dans 60 cas et stade Idans 27 cas. La stratégie thérapeutique était basée sur une oxygé-nothérapie et un traitement de fond de la BPCO dans tous les cas,associés à une antibiothérapie dans 98 cas, à un drainage thoraciquedans 59 cas et à une résection de bulles avec symphyse pleurale dans12 cas. L’évolution était bonne dans 87 cas, marquée par la récidived’exacerbation dans 46 cas, et le décès dans neuf cas. Les étiologiesdes exacerbations de BPCO sont multiples avec en tête la surinfec-tion bactérienne. Elles doivent être correctement prises en chargecar leur répétition accélère le déclin de la fonction respiratoire etdiminue la qualité de vie. Nous insistons sur la prévention qui reposesur la lutte contre le tabagisme.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.186

141Réverbérations d’une enquêtenationale roumaine sur la prévalencedu BPCOF. Mihaltan a, F. Furtunescu b, R. Nemes a, D. Farcasanu b,I. Daramus b

a Institut national de pneumologie, Bucharest, Roumanieb CPSS, Bucarest, Roumanie

En 2012, nous avons mené la première enquête nationale sur laprévalence de la BPCO qui combine une spirométrie avec un ques-tionnaire dans le groupe d’âge de 40 ans en cherchant un échantillonde 4930 individus considérés à risque ; identifiés dans un échantillonde 10 000 cas randomisés. La prévalence sur l’échantillon était de16 %.Nous avons suivi d’autres caractéristiques de l’échantillon qui per-met de créer une image complète des patients atteints de BPCO etleur assistance en Roumanie.Résultats.— Ainsi, 32 % ont noté symptômes entre 31—50 ans ; seule-ment 5 % ont été évalué comme une maladie grave et seulement76 % avaient un traitement de l’inhalateur. Soixante et un pour centont eu une explication du plan de traitement et 61 % sont vus régu-lièrement par un médecin (le pneumologue ne voit que 27 % despatients) 16 % ont été vaccinés et seulement 17 % avaient une spi-rométrie. Pour les symptômes respiratoires seulement 16 % ont étéabordées par les médecines de famille, le pourcentage d’admissionsà l’urgence par patient était de 2,7 % par an.Conclusions.— Les services sont sous-utilisés en Roumanie, l’accèsà la spirométrie est faible et le traitement est sous-utilisé. Lespneumologues sont moins sollicités. La Société roumaine de pneu-mologie a entrepris une série d’activités visant d’accroître l’accèsà la spirométrie de dépistage des patients aux risques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.187

142COLIBRI-BPCO : observatoirelongitudinal basé sur uneconsultation-web pour lespneumologues hospitaliers (H) etlibéraux (L)B. Aguilaniu a, E. Kelkel b, D. Hess c, F. Herengt d,H. Ben Saidane a, B. Guillaud-Segard e, J. Gonzalez-Bermejo f,D. Bertrand g, B. Camara h, J. Pernot b, C. Pison h, J.-L. Pépin h

a Pneumologue libéral, Grenoble, Franceb CH Chambéry-Aix, Chambéry, Francec ACCPP, Grenoble, Franced Centre de réhabilitation cardiorespiratoire, Dieulefit, Francee Pneumologue libéral, St-Jean-de-Maurienne, Francef CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris, Franceg Pneumologue libéral, St-Ismier, Franceh CHU A.-Michallon, Grenoble, France

La Cs-web est structurée pour correspondre à la pratique réelle età l’état de l’art. La durée de la Cs n’est pas allongée.Neuf cent deux patients (H = 57 %), sans différence entre (H) et (L)pour l’âge (67 ans), le sexe (M : 73 %), avec une prédominance chez(H) des GOLD III (27 vs 21 %) et IV (13 vs 7 %). Une dyspnée sévère(MRC 3-4) est notée à chaque stade GOLD (I : 13 % ; II : 19 % ; III : 43 % ;IV : 69 %). Le score DIRECT (handicap) est plus sévère chez (H) maispas pour CAT, Epworth, HAD. Les comorbidités cardiovasculaires etmétaboliques sont plus élevées chez (H) en raison de la fréquencedes GOLD III-IV, mais aussi par la moindre notification des items chez(L).COLIBRI devrait permettre d’améliorer la prise en charge despatients et de préciser le phénotype des patients BPCO en France.

Tableau - Traitements prescrits en fonction du GOLD et comparai-son des prescriptions entre les hospitaliers et les libéraux pour lapopulation entière.

% GOLD I GOLD II GOLD III GOLD IV CH Libéral

ACh court 2,4 4,2 7,1 20,2 < 0,000 6,1 6,3 nsACh 24h 48 49,4 63,3 78,6 < 0,000 51,3 59 0,023�2 + ACh

court0,8 2,7 3,6 4,8 ns 2,5 2,9 ns

�2 court 12,8 19,6 33,2 41,7 < 0,000 26,7 19,8 0,017�2 12h 4 8,2 7,1 8,3 ns 6,3 8,7 ns�1 24h 8 9,4 12,2 11,9 ns 12 7,1 0,016Cortic. oral 2,4 3,7 4,1 8,3 ns 5,2 2,9 nsCortic. INH 3,2 6 8,7 15,5 0,0042 8,4 5,8 nsCortic. + �2

112h29,6 35 53,1 59,5 < 0,000 40,8 36,8 ns

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.188

143Troubles de l’érythropoïèse dans laBPCOS. Maiouak , H. Benjelloun , N. Zaghba , N. Yassine , A. Bakhatar ,A. BahalaouiCHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

L’érythropoïèse est fréquemment modifiée au cours de labronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Tabagisme,hypoxémie, inflammation systémique ou exacerbations infec-tieuses, les étiologies de cette modification sont diverses. Notreétude est rétrospective portant sur 242 patients porteurs de BPCOcolligés au service des maladies respiratoires. Il s’agissait de229 hommes et 13 femmes, avec une moyenne d’âge de 58 ans.Tous nos patients avaient bénéficié d’un interrogatoire minutieuxet d’un examen complet en parallèle d’un hémogramme. Parmi nospatients 58 % fumaient toujours, 35 % étaient des ex-tabagiques et4 % uniquement exposés au tabagisme passif. La BPCO était classéestade 4 selon le GOLD dans 26 % des cas, stade 3 dans 45 %, stade2 dans 17 % et stade 1 dans 12 %. L’anémie était notée chez 36,7 %