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20 Entreprises Midi-Pyrénées Janvier 2016 DOSSIER FINANCEMENT DES ENTREPRISES : QU’EST-CE QUI CHANGE ? Le crowfunding est bien entré dans les mœurs en France, les sommes collectées par ce biais ont doublé d’une année sur l’autre avec 300 Mmobilisés en 2015. Inviter les internautes à devenir actionnaires d’une start-up : c’est une société toulousaine WiSEED qui a eu cette audace en 2008. Depuis, les plateformes se sont multipliées à travers le monde. Des initiatives régionales ont aussi fleuri. Espace Dons soutient les associations, Ecobole les projets à portée environnementale, Projets Loco s’intéresse aux initiatives ariègeoises, PrêtStory s’est spécialisée dans les prêts des particuliers aux entreprises… De loin, WiSEED fait partie des premiers de la classe avec près de 40 Mlevés et 90 projets soutenus. Le plus important, avec le financement participatif est son effet de levier, sa capacité à déclencher et élargir le panel des investisseurs. Ce n’est pas sa seule vertu. En présentant au public son projet, l’entrepreneur en mesure la pertinence, évalue l’appétence du marché, se livre à un exercice de communication virale. Les entreprises peuvent aussi compter sur les sociétés de capital-risque/investissement comme iXO, l’IRDI…. Bpifrance a encore élargi la palette de ses services et interventions. WiSEED fait partie des premiers de la classe avec près de 40 Mlevés et 90 projets soutenus.

Revue de presse des pépinières toulouse métropole 18 janvier 2016

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WISEED, BIFAB.EU et ADVEEZ à la Une de la presse

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Le crowfunding est bien entré dans les mœurs en France, les sommes collectées par cebiais ont doublé d’une année sur l’autre avec 300 M€ mobilisés en 2015. Inviter les internautes à devenir actionnaires d’une start-up : c’est une société toulousaineWiSEED qui a eu cette audace en 2008. Depuis, les plateformes se sont multipliées à travers le monde. Des initiatives régionales ont aussi fleuri. Espace Dons soutient les associations, Ecobole les projets à portée environnementale, Projets Loco s’intéresse auxinitiatives ariègeoises, PrêtStory s’est spécialisée dans les prêts des particuliers aux entreprises… De loin, WiSEED fait partie des premiers de la classe avec près de 40 M€levés et 90 projets soutenus. Le plus important, avec le financement participatif est son effet de levier, sa capacité à déclencher et élargir le panel des investisseurs. Ce n’est pas sa seule vertu. En présentantau public son projet, l’entrepreneur en mesure la pertinence, évalue l’appétence du marché, se livre à un exercice de communication virale.Les entreprises peuvent aussi compter sur les sociétés de capital-risque/investissementcomme iXO, l’IRDI…. Bpifrance a encore élargi la palette de ses services et interventions.

WiSEED fait partie des premiers de la classeavec près de 40 M€ levés et 90 projets soutenus.

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Objectifs de WiSEED : atteindre 100 M€ fin 2016, lancer 2 nouveaux produits/an, s’implanter à l’international

Thierry Merquiol, «prochainement, on donnera au public un accès à du patrimoine». ©Dominique Viet.

WiSEED a été la premièreplateforme au monde à proposer en 2008 ducrowdfunding en faveur desstart-up ! «Nous avons étéprécurseurs parce que la réglementation dans denombreux pays comme lesUSA ou le Royaume-Uni, interdisait à l’époque cettepratique» reconnaît ThierryMerquiol qui, employé àl’incubateur Midi-Pyrénées,était en contact permanentavec des créateurs d’entreprise peinant à trouver suffisamment defonds propres. Ce qui lui adonné l’idée de recourir aufinancement participatif,comme le faisait my majorcompany dans la musiqueou d’autres sites dans lesport.

Avec WiSEED, les particuliers ont lapossibilité de soutenir des aven-tures entrepreneuriales en deve-nant actionnaires. En renforçant

par ce biais le haut de bilan, le dirigeantd’une start-up bénéficie de l’effet de levierpour obtenir d’autres concours financiers.«Souvent déçus par les frais de gestion tropélevés de certains FCPI, les investisseurs ontété rapidement séduits par notre modèle quileur fait partager la réussite d’une start-upqu’ils ont sélectionnée et dont ils sont lesambassadeurs» souligne Thierry Merquiol en citant la première sortie du capital chez

Antabio. 200 personnes ont permis de mo-biliser 300 000 €, elles ont été rembourséesdu double !En 7 ans, 90 projets ont été abondés pourun total de 35 M€. Un «WiSEEDER» réaliseen moyenne 3 souscriptions, s’impliquantà hauteur de 2000€ par dossier. Mais lafourche$e est très large, avec des montantsoscillant entre 100 à 200 000€ ! Trois sec-teurs d’activités sont fléchés  : la santé/e-santé, les technologies numériques, latransition énergétique/développement du-rable.Si cet acteur d’equity crowdfunding a ouvertau public l’achat en ligne d’actions d’entre-prises non cotées, il a étendu le champ desinterventions avec deux autres produits.Des emprunts obligataires vont perme$reaux internautes d’investir dans des petitsprogrammes immobiliers (20 logements enmoyenne). L’opération court sur deux ansavec un rendement annuel de 10%, la partde risque étant potentiellement liée au pos-sible dérapage du temps de construction.Sur ce type de placement démarrant à 1000€, le ticket moyen est de 3000 €. Des titres participatifs (à partir de 100€)donnent désormais la possibilité aux particuliers de financer pendant 7 ans des

Comment se rémunèreWiSEED ?Pour chaque opération qui seconcrétise, WiSEED prélève unpourcentage (entre 5 et 10%)sur les flux financiers transi-tant par la plateforme. La so-ciété récupère aussi une partiede plus-value au moment de larevente des parts.

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Objectifs de WiSEED : atteindre 100 M€ fin 2016, lancer 2 nouveaux produits/an, s’implanter à l’international

coopératives. Cela rapporte entre 3 et 5%avec à la sortie le bénéfice de plus-values.C’est la société gersoise Ethicable qui a ou-vert le bal. Sa candidature a été soumise àappréciation des internautes. Une autre en-trée est en préparation. « Nous allons continuer à adresser d’autressegments, prochainement on donnera aupublic un accès à du patrimoine» annonceThierry Merquiol en évoquant les perspec-tives 2016. L’entreprise, qui a a"eint l’équili-bre lors du dernier exercice, comptes’implanter en Europe et en Amérique duNord. Elle envisage aussi de doubler le vo-lume collecté, misant sur 100 M€. Pour at-teindre ce score, 2 nouveaux produits deplacement seront élaborés, un rythme àmaintenir dans la durée. La donne juridiqueest également appelée à évoluer. Si la Pmeest habilitée en France à monter des opéra-tions plafonnées à 1 M€, elle n’exclut pasl’obtention d’un autre agrément en confor-mité avec le règlement européen autorisantle seuil de 5 M€.

Emma BAO

A RETENIR

Gouvernance : Thierry Merquiol est président du conseil de surveillance dela SAS. Stéphanie Savel assure la présidence du conseil du directoire.

Effectifs : 27 salariésCA 2015 : 2,3 M€ Levée de fonds de 2 M€ en 2014. Le crédit coopératif est présent au capital

de WiSEED.Présence sur 3 sites : Toulouse, Paris et Lyon.WiSEED dispose d’un agrément délivré par l’AMF.Le crowdfunding a permis de lever en France 300 M€ en 2015 contre 160

en 2014. Total collecté par ce biais dans le monde : 13 Mds€.

Le déroulé d’unecampagneWiSEED reçoit quelque 1500 demandes/an, examine dans les400 dossiers. Une soixantaine sontsélectionnés et 50 aboutissent à un financement soit 4% des sollicitations satisfaites.Au départ, les internautes expri-ment par un e-vote leur intérêt pour un projet, précisant leurs intentions d’investissement. Si cesondage étalé sur une quinzaine dejours est favorable, WiSEED procé-dera à un audit de la start-up pourlancer ensuite la souscription. L’enveloppe des besoins financiersest établie avec le dirigeant de l’entreprise à soutenir, lequel misesur le crowdfunding pour son effetde levier, fois trois en général. Les montants oscillent entre100 000 € et 1 M€, la moyenneétant de 300 000€ par candidature.

Le montage par opérationLe particulier n’entre pas directe-ment dans le capital de la start-upcar la présence d’un très grandnombre de personnes physiquesentraverait les futures levées defonds ou la vente de la société.Pour chaque opération de crowd-funding une holding ad hoc estcréée : «WiCAP» assortie du nomde l’entreprise financée. En cas decession, le repreneur rachète lapart de la holding ; le montant seraensuite distribué aux investis-seurs.

Profil des «WiSEEDERS»Dans les adeptes, prédominent lescadres dirigeants, les chefs d’en-treprise ; le profil de l’investisseurétant un homme de 44 ans pourqui c’est le 1er investissement sou-vent. On notera que les étudiantsen école de commerce plébiscitent la formule, investis-sant volontiers dans les 100€.Le crowdfunding donne droit àdes réductions d’impôts, 18% dumontant investi peuvent être dé-duits, 50% si le contribuable estsoumis à l’ISF.

Quid des banques face aucrowdfunding ?Les établissements financiers de laplace ne se sentent pas véritable-ment menacés car les souscriptionssont limitées par décret à 1M€. Cer-taines banques ont monté leur pla-teforme pour mobiliser des fonds enfaveur des associations. D’autresnouveaux entrants suscitent un inté-rêt marqué de la part de la commu-nauté bancaire. Il s’agit desplateformes de prêts de particulier àparticulier ou de particulier à entre-prise qui fleurissent depuis la libéra-lisation du secteur en 2014. Lescagno"es comme Leetchi.com, ra-cheté par le Crédit Mutuel, ont lacote. Elles perme"ent de collecteret gérer de l'argent à plusieurs pourdiverses occasions (anniversaire,pot de départ, mariage, naissances,soirées, voyages...).Par ailleurs, les banques devraients’intéresser de plus près à une autrecatégorie de nouveaux acteurs quesont les prestataires de services depaiement agréés. Ils sont habilités àpercevoir de l’argent des particulierset à le flécher selon leur demande.WiSEED a choisi l’établissement depaiement LemonWay basé à Mon-treuil. Il existe 4 à 5 structures de cetype en France, ce sont des infra-structures, des tuyaux par lesquelstransite l’argent collecté.

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