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Rapport No. 47766-TG TOGO Revue des Dépenses Publiques et de la Responsabilité Financière de l’Etat (En Deux Volumes) Volume II: Rapport d’Évaluation du Système de Passation des Marchés Publics Juillet 2009 PREM 4, AFTFM and AFTPC Région Afrique Document de la Banque mondiale, coproduit avec le Gouvernement du Togo, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne et la Coopération Française

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Rapport No. 47766-TG

TOGO

Revue des Dépenses Publiques et de la Responsabilité

Financière de l’Etat

(En Deux Volumes) Volume II: Rapport d’Évaluation du Système de

Passation des Marchés Publics

Juillet 2009

PREM 4, AFTFM and AFTPC Région Afrique

Document de la Banque mondiale, coproduit avec le Gouvernement du Togo, la Banque Africaine

de Développement, l’Union Européenne et la Coopération Française

ii

Equivalents Monétaires

Unité monétaire = Franc CFA (F CFA)

1 dollar US = 516 (Mars 2009)

Année Fiscale

1er

Janvier au 31 Décembre

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGETIP

AGETUR

CCAG

CGC

CECPM

CNCS

CNM

CPAR

CR

CRPM

DAF

DGB

FER

IGE

IGF

OHADA

MEF

PIB

PME

SIGFIP

SIGMAP

UEMOA

Association des Agences Africaines d’Exécution des Travaux

d’Intérêt public

Agence d’Exécution des Travaux Urbains

Cahier des Clauses Administratives Générales

Conditions Générales du Contrat

Comité d’Etudes et de Contrôle des Projets de Marchés

Comité National de Coordination et de Suivi

Commission Nationale des Marchés

Country Procurement Assessment Report

Consultation Restreinte

Cellule de Rédaction des Projets de Marchés

Direction Administrative et Financière

Direction Générale du Budget

Fonds d’Entretien Routier

Inspection Générale d’Etat

Inspection Générale des Finances

Organisation pour l’harmonisation du Droit des Affaires en

Afrique

Ministère de l’Economie et des Finances

Produit Intérieur Brut

Petites et Moyennes Entreprises

Système Intégré de Gestion des Finances Publiques

Système Intégré de Gestion des Marchés Publics

Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Vice Président:

Directeur des Opérations:

Directeur sectoriel:

Responsable sectoriel:

Représentant Résident:

Chefs d’équipe:

Obiageli K. Ezekwesili (AFRVP)

Madani M. Tall (AFCF2)

Sudhir Shetty (AFTPM)

Antonella Bassani (AFTP4)

Joseph Baah-Dwomoh (AFMBJ)

Marcelo Andrade AFTP4)

Eric Yoboue (AFTPC)

iii

TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION ................................................................................................................................ 1

2. CONTEXTE.......................................................................................................................................... 4

A. Nature et etendue des dépenses publiques ....................................................................................... 5

B. Répartition des marchés publics par mode de passation et nature de prestations ............................ 5

C. Le rôle de l’administration centrale et des autres administrations infranationales .......................... 6

D. Les liens avec les mécanismes budgétaires et de contrôle ............................................................... 6

E. Le dispositif de passation de marchés et ses liens avec le reste du secteur public ........................... 7

F. Le cadre du dispositif de passation de marchés, acteurs clés et leur rôle dans le fonctionnement

du système ........................................................................................................................................ 7

3. PROGRAMME DE RÉFORMES DU GOUVERNEMENT ............................................................ 8

A. Historique du processus de réforme ................................................................................................. 8

B. Réformes mises en œuvre depuis le CPAR de 2003 ...................................................................... 11

4. EVALUATION DE LA QUALITÉ DU SYSTÈME DE PASSATION DE MARCHÉS ............. 12

A. Evaluation globale du système ....................................................................................................... 12

B. Résumé de l’évaluation .................................................................................................................. 13

C. Evaluation détaillée par pilier ........................................................................................................ 16

Pilier I - Cadre législatif et réglementaire ...................................................................................... 16

Pilier II - Cadre institutionnel et capacités de gestion.................................................................... 30

Pilier III - Opérations d’achat et pratiques du marché ................................................................... 38

Pilier IV - Intégrité et transparence du dispositif de passation de marchés ................................... 48

5. ÉVALUATION DES RISQUES ........................................................................................................ 57

6. RECOMMANDATIONS ................................................................................................................... 59

Figures:

Figure 4.1: Passation des Marchés Publics - Notation Agrégée par Pilier OCDE/CAD ............................ 13

Figure 4.2: Passation des Marchés Publics - Notation Agrégée par Indicateur OCDE/CAD ..................... 15

Tableaux:

Table 2.1: Statistiques Marchés .................................................................................................................... 5

Annexes:

Annex 1: Passation des Marchés -Tableau Récapitulatif OCDE/CAD....................................................... 68

Annex 2: Liste des Documents Consultés ................................................................................................... 69

Annex 3: PEMFAR – Passations des Marchés: Liste de Personnes Rencontrées ...................................... 71

1

1. INTRODUCTION

1.1 L’objectif du rapport d’évaluation: L’objectif de ce rapport d’évaluation sur la

passation de marchés publics est (i) d’évaluer les forces et faiblesses du système de passation des

marches publics au Togo, (ii) de proposer des recommandations devant servir de base au

Gouvernement pour élaborer un plan d’action pour résorber les problèmes identifiés, et (iii)

d’établir la situation de référence pour mesurer l’impact des reformes et les progrès accomplis

dans l’amélioration du système des marchés publics. Ce rapport constitue le Volume II de la

« Revue de la Gestion et du Système des Finances Publiques » (PEMFAR) qui a servi à

l’élaboration du rapport principal de la revue PEMFAR, en particulier son chapitre IV qui

présente une évaluation du système de passation des marchés.

1.2 La méthodologie utilisée pour la préparation du rapport: L’évaluation a porté sur la

qualité du système de passation de marchés, en utilisant la méthodologie OCDE/CAD.1 Les

règles de notation ont été appliquées conformément aux indications contenues dans la

méthodologie. Il est utile de souligner que le but de l’exercice n'était pas d’évaluer ou de noter

les différentes institutions Gouvernementales ou leurs responsables, mais plutôt de situer le

système par rapport aux meilleures pratiques internationales et aux Directives de l’UEMOA.

1.3 Ainsi donc cette évaluation a permis de poursuivre le diagnostic des écarts existant entre

le système actuel de passation des marchés et celui proposé par les Directives sur les marchés

publics de l’UEMOA adoptés en décembre 2005 et signées par le Togo. Un effort de

transposition de ces directives doit être fait tant il est vrai que celle-ci devait intervenir au plus

tard le 31 décembre 2007. Ce sera très certainement une occasion pour le Togo pour améliorer

l’efficience et la transparence de son système des marchés publics, et l’efficacité des dépenses

publiques.

1.4 Le processus de préparation du rapport: La préparation du rapport a été menée en

trois étapes. Au cours de la première étape, une mission conjointe Banque mondiale, Banque

Africaine de Développement, Union Européenne et Coopération Française a séjourné au Togo

dans le cadre de la revue des dépenses publiques et de l’évaluation de la gestion financière de

l’État (PEMFAR) du 22 mai au 6 juin 2008. Cette mission avait pour objectifs de conduire trois

analyses portant sur: (i) les dépenses publiques; (ii) le système de gestion des finances publiques;

et (iii) le système de passation des marchés publics.2

1 Document intitulé « Méthodologie d’Évaluation des Régimes Nationaux de Passation des Marchés », Version 4,

www.oecd.org/dac/effectiveness. 2 La mission a été conduite par MM. Marcelo Andrade (Economiste en Chef) et Émile Finateu (Spécialiste en Chef

de la Gestion Financière pour la Région Afrique) et comprenait MM. Eric Yoboue, (Spécialiste principal en

passation des marchés), Itchi Ayindo (Spécialiste en passation des marchés), Charles Coste (Spécialiste principal en

gestion financière), Mme Yvette Dan-Houngbo (Économiste), Sylvie Nenonene (Responsable de la

Communication), et Chantal Tiko (Assistante Exécutive). Mme Karen Helveg Petersen, consultante financée par la

Commission Européenne, M. Frédéric Bianchi, consultant financé par la Coopération Française, tous deux

spécialistes en finances publiques, et M. Simplice Zouhon-Bi, économiste consultant financé par la Banque

mondiale ont aussi pris part à la mission. Ont aussi participé pour la Banque Africaine de Développement (BAD)

Mme Neila Conté, spécialiste en passation des marchés publics, et pour la Délégation de la Commission

Européenne, Mme Dorota Panczyk, Chargée des programmes/Macro-économie, Finances et Commerce. La mission

2

1.5 Conformément aux termes de l’aide mémoire rédigé au terme de cette première mission,

il avait été convenu qu’une évaluation détaillée soit réalisée en 2008 par les Banques et le

Gouvernement, représenté par le CNCS3, pour compléter les résultats de la revue préliminaire et

servir de cadre de référence pour évaluer les progrès accomplis. Cette évaluation aurait pour

objectif de comparer les politiques et pratiques actuelles avec les bonnes pratiques admises sur le

plan international, notamment en référence aux indicateurs de qualité définis par la méthodologie

OCDE/CAD pour l’évaluation des systèmes nationaux des marchés publics. Elle ferait aussi le

lien avec les Directives UEMOA sur les marchés publics. L’évaluation détaillée mettrait enfin

l’accent sur des domaines de concentration particuliers qui nécessiteront une forte volonté

politique de réforme.

1.6 La deuxième étape a consisté dans l’exécution de la mission d’évaluation sur le terrain

réalisé par le consultant international retenu entre le 8 et le 19 juillet 2008, conformément à la

méthodologie de l’OCDE, référencée suivant quatre piliers:

- Pilier I: Cadre Législatif et Réglementaire

- Pilier II: Cadre Institutionnel et Capacité de Gestion

- Pilier III: Opérations d’Achat et Pratiques du Marché

- Pilier IV: Intégrité et Transparence du Dispositif de Passation des Marchés

1.7 Pendant la mission de juillet 2008, l’évaluation s’est concentrée sur l’examen de

nombreux documents listés en annexe. L’évaluation a été ultérieurement approfondie à travers de

nombreux entretiens individuels avec tous les acteurs du système. Au terme de cette étape, le

consultant a transmis au Gouvernement et aux bailleurs de fonds un aide mémoire et une annexe

représentant les résultats de l’évaluation détaillée du système de passation des marchés (chapitre

4 du présent rapport). Cette mission a mis l’accent sur l’évaluation des principaux problèmes

suivants:

- la prise en compte des marchés publics dans les outils de gestion des finances publiques,

en déterminant les conditions techniques et financières nécessaires pour assurer une

bonne intégration du logiciel des finances publiques (SIGFIP) qui est en cours de

préparation au niveau du MEF avec un système d’information et de gestion des marchés

publics (SIGMAP);

- les contraintes majeures qui affectent la compétitivité du secteur privé, en examinant: (i)

les mécanismes pour pallier les principaux problèmes systémiques qui affectent la

compétitivité du secteur privé; (ii) les dispositions et les pratiques de gestion et résolution

des litiges résultant de l’exécution des marchés publics; et (iii) le renforcement de la

dynamique de concertation entre le secteur public et le secteur privé, qui demeure encore

insatisfaisante selon le secteur privé; et

a bénéficié de l’appui et des conseils de M. Joseph Baah-Dwomoh, Représentant Résident de la Banque mondiale au

Togo. L’appui logistic a été assuré par Judite Fernandes, Assistante du Programme. 3 Le CNCS, dont la coordination a été confiée à la Direction générale du développement et de l’aménagement du

territoire (DGDAT), a été assisté dans la conduite et la préparation du rapport de cette évaluation détaillée par un

expert international, M. François Serres, financé sur les ressources du projet LICUS pour la Réforme Economique et

le Réengagement International.

3

- les contraintes actuelles qui fragilisent le contrôle des marchés publics, notamment en

analysant (i) l’organisation et le rôle de la société civile dans le contrôle des opérations de

passation des marchés publics et la promotion de bonnes pratiques en la matière; (ii) les

conditions de mise en place rapide d’une Direction centrale des marchés publics pour

assurer les fonctions de contrôle; (iii) la création et l’opérationnalisation de la Cour des

comptes et son implication dans le contrôle des marchés publics; (iv) le dispositif à

mettre en place pour gérer efficacement et avec transparence les plaintes des

soumissionnaires; (v) le dispositif institutionnel et réglementaire pour assurer un contrôle

a priori et a posteriori des marchés passés par les collectivités territoriales; et (vi)

l’efficience du cadre juridique et réglementaire de lutte contre la corruption dans les

marchés publics.

1.8 La troisième étape a concerné la préparation du présent rapport. Ce rapport transmis au

Gouvernement et aux bailleurs de fonds en mars 2009 a été l’objet d’un atelier de restitution en

juin 2009 aux fins de recueillir les observations finales de l’ensemble des acteurs du système et

des bailleurs de fonds. Ce rapport a été révisé pour tenir compte desdites observations par toutes

les parties impliquées. En tout état de cause, ce rapport reflète la situation au moment de

l’évaluation du système des marchés publics selon la méthodologie OCDE/CAD. Dans le rapport

principal, des références ont été faites sur les développements récents qui ont eu lieu en 2008

après la fin de la mission principale, et au début de l’année 2009.

1.9 Soulignons enfin que cette évaluation a été mise en œuvre dans le cadre d’un processus

participatif au sein duquel il convient de mettre en exergue le rôle du CNCS, créé par arrêté n°

098/MEFP/CAB du 24 décembre 2002 du Ministre de l’Economie et des Finances et dont la

mission est de conduire la mise en œuvre des réformes visant à améliorer le système national de

passation des marchés. La composition de ce comité est tripartite et garantit la représentation de

l’administration, du secteur privé et de la société civile. Le Comité a notamment conduit les

travaux de validation du consultant dans le cadre de la tenue de l’atelier susvisé regroupant les

représentants de l’ensemble des acteurs du système et a émis de nombreux commentaires sur le

présent rapport qui ont été pris en compte.

4

2. CONTEXTE

2.1 Depuis le dernier CPAR de 2003, le Togo a évolué dans un climat d’instabilité politique

qui a eu un impact négatif au niveau macroéconomique et social. Cette dégradation atteint tout

autant l’appareil de production (secteur du coton et des phosphates, particulièrement) que les

conditions de vie des populations, et affecte de nombreux secteurs, y compris la santé et

l’éducation.

2.2 Selon Transparency International, le classement du Togo en 2007, par référence à l’indice

de corruption, classait ce pays au 147ème

rang mondial sur 179. L’indicateur de la Banque

mondiale « Doing Business » (2009) confirme cette tendance et plus généralement le recul du

Togo dans le classement (moins quatre places) en termes de protections des investisseurs et de

commerce transfrontalier.

2.3 Certes, la crise sociopolitique qui avait entraîné le retrait progressif des appuis de la

communauté financière internationale, a contribué à la détérioration des indicateurs économiques

et des bonnes pratiques de gouvernance. L’Accord Politique Global (APG), en août 2006, a

ouvert la voie à la tenue des premières élections législatives depuis plusieurs années en Octobre

2007 avec la participation de tous les partis politiques. Ces avancées sur le plan politique ont

permis le réengagement de la communauté internationale et la reprise de l’assistance extérieure.

Le Gouvernement togolais a démarré en 2006 un programme de réformes financières concluant

divers accords de développement avec les bailleurs de fonds. En novembre 2007, la Commission

Européenne, l’un des plus importants bailleurs de fonds du pays, a rétabli sa coopération après

15 ans de suspension4. La mise en œuvre satisfaisante d’un programme de référence suivi par le

FMI a permis l’adoption d’une Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC)

par le FMI en avril 2008. La Banque mondiale, quant à elle, a préparé une Note de Stratégie

Intérimaire pour le Togo pour la période 2008-2010 discuté par le Conseil d’administration en

mai 2008. Durant le même mois, le Conseil d’administration a approuvé un Don pour la Relance

Economique et la Gouvernance (acronyme ERGG en anglais)5 d’un montant équivalent à 170,6

millions de dollars américains afin de faciliter l’apurement des arriérés du Togo envers l’IDA et

d’apporter son soutien au Togo dans ses efforts de relance économique. En juin 2008, le Conseil

d’administration a approuvé un Don pour un Projet de Développement Communautaire d’un

montant équivalent à 17,2 millions de dollars américains. En juillet 2008, le Conseil

d’administration de la Banque Africaine de Développement (BAD) a approuvé un don afin

d’aider le Togo à apurer ses arriérés (24 millions de dollars américains) dans le cadre de sa

facilité pour les pays fragiles tandis qu’en juin 2008, les créanciers du Club de Paris se sont aussi

mis d’accord pour apurer les arriérés du Togo (650 millions de dollars américains) à leur égard

par une annulation et un rééchelonnement de la dette publique. Les autres créanciers bilatéraux et

partenaires multilatéraux ont aussi initié un processus de réengagement. Dans ce contexte, le

présent rapport est destiné à faciliter la poursuite des réformes du système de passation des

marchés publics.

4 Dans le cadre de son soutien budgétaire au Togo, l’Union Européenne a l’intention d’apurer les arriérés du Togo

envers la Banque Européenne d’Investissement. 5 L’ERGG est une opération en une seule tranche et constitue une partie intégrante de la Note de Stratégie

Intérimaire de la Banque mondiale pour le Togo pour la période 2008-2010.

5

A. NATURE ET ETENDUE DES DEPENSES PUBLIQUES

2.4 Le montant des marchés publics passés en 2006 (15,1 milliards FCFA) et 2007 (23

milliards FCFA) a été très faible du fait du gel budgétaire effectué sur les investissements. Ils

représentent moins de 2% du montant total du PIB et restent donc bien en deçà de la moyenne du

pays (10 à 14%).6 Il faut cependant noter que ce montant n’inclut pas les marchés passés par les

Entreprises publiques7 qui sont exclut du champ d’application du code des marchés publics.

B. REPARTITION DES MARCHES PUBLICS PAR MODE DE PASSATION

ET NATURE DE PRESTATIONS

2.5 Le gré à gré est la méthode généralement utilisée (35% du nombre total des marchés

représentant 36% du montant total des marchés passés en 2006, et 74% du nombre total des

marchés représentant 53% du montant total des marchés passés en 2007)8.

Table 2.1: Statistiques Marchés

Annee 2006 Annee 2007

Méthode de

Passation de

marchés

Montant Nombre Montant Nombre

F CFA % Unité % F CFA % Unité %

Gré à gré 5,379,069,640 36% 67 35% 16,937,298,300 74% 171 53%

Consultation

restreinte 7,241,429,690 48% 91 47% 2,508,098,405 11% 26 8%

Appel d'offres 2,485,715,412 16% 36 19% 3,560,865,989 15% 127 39%

TOTAL 15,106,214,742 100% 194 100% 23,006,262,694 100% 324 100%

2.6 De fait, en moyenne plus de 85%9 du montant total des marchés de l’Etat échappent aux

procédures concurrentielles et au contrôle de la Commission Nationale des Marchés. Le décret n°

97-003/PR détermine les seuils d'application des procédures de passation, et en particulier de la

consultation restreinte (CR) pour les marchés compris entre 50M et 100M F CFA et de l’appel

d’offres pour les marchés au-dessus de 100 millions FCFA. Le seuil très élevé autorisé pour la

CR favorise le fractionnement des marchés et limite la compétition sur un nombre important de

marchés publics. Le contrôle de la CNM ne s’exerçant dans la pratique que sur les marchés

passés par appel d’offres, il en résulte une absence totale de contrôle sur la grande majorité des

marchés publics, et en particulier sur ceux passés par le Fonds d’Entretien Routier (FER),

premier consommateur du budget des marchés publics en 2007.10

6 Source CPAR 2004.

7 Les ressources transférées aux entreprises publiques au cours des trois dernières années est sensiblement équivalent

au budget d’investissement de l’Etat qui s’établi en 2006 à 41,6 milliards de FCFA, en 2007 à 26,1 milliards de

FCFA et en 2008 à 59,9 milliards de FCFA (Source Tableau des Opérations Financières). 8 Source: Comité d’Etudes et de Contrôle des Projets de Marchés.

9 En 2006 le pourcentage est de 84% et en 2007 de 86%.

10 Le montant engagé par le FER en 2007 est de près de 8,71 milliards de FCFA.

6

C. LE ROLE DE L’ADMINISTRATION CENTRALE ET DES AUTRES

ADMINISTRATIONS INFRANATIONALES

2.7 Le cadre réglementaire et la pratique de passation des marchés souffrent d’un déficit de

responsabilisation des services de l’administration centrale, et des autres administrations

infranationales en raison de l’intervention de l’organe de régulation dans le processus

d’attribution des marchés. Au demeurant, le code ne propose pas au sein de chaque autorité

contractante de cadre institutionnel efficient en charge de la gestion des procédures et des

contrats. Les Cellules de rédaction des projets de marchés n’ont qu’un rôle limité et elles n’ont

pas été dans la plupart des cas créées.

2.8 La loi relative à la décentralisation et aux libertés locales ne définit pas davantage de

cadre réglementaire spécifique à la passation des marchés passés par les collectivités locales.

Enfin, les entreprises publiques relèvent de la tutelle de l’Etat, exercée conjointement par le

ministère chargé des entreprises publiques et les ministères techniques, mais elles échappent à la

réglementation des marchés publics. Autant dire que la passation des marchés par ces entités

n’est pas réglementée également sur le plan institutionnel.

2.9 Il n’en reste pas moins que les procédures de passation restent soumises au contrôle

institutionnel de diverses institutions centrales, notamment la Commission Nationale des

Marchés, qui exerce des fonctions de régulation, mais intervient dans le processus d’attribution

des marchés et le Comité d’Etudes et de Contrôle des Projets de Marchés, en charge du contrôle

des projets de marchés. Ces institutions ne sont pas déconcentrées au niveau régional.

2.10 Le cadre réglementaire togolais prévoyait également la mise en place auprès du Premier

Ministre d’un Comité consultatif de règlement amiable des litiges, dont le secrétariat était placé

auprès de la Commission Nationale des Marchés et l’avis rendu purement consultatif. Ce

Comité, dont il n’est pas clair qu’il pouvait intervenir dans la phase d’attribution des marchés,

n’a pas vu le jour.

D. LES LIENS AVEC LES MECANISMES BUDGETAIRES ET DE CONTROLE

2.11 Le budget reste préparé seulement selon une logique des moyens et dans une perspective

annuelle. La préparation du projet de budget de l’État reste supervisée par des administrations

différentes selon qu’il s’agisse des opérations de fonctionnement ou d’investissement. Toutes les

autorités contractantes sont censées élaborer leur budget mais le cadre réglementaire ne les

oblige pas à préparer des plans de passation de marchés dans le cadre d’un processus calendaire

défini à l’avance.

2.12 Au plan institutionnel, l’organisation du Ministère de l’Economie et des Finances n’offre

pas la possibilité d’assurer un bon suivi de l’exécution du budget par la Direction du Budget qui

n’a pas la responsabilité de l’ordonnancement. De fait, le processus d’élaboration et d’exécution

budgétaire est marqué par un éclatement des structures. Au-delà, le cadre réglementaire n’impose

même pas aux autorités contractantes de s’assurer de la disponibilité des crédits avant le

lancement de tout appel d’offres, cette certification n’étant produite qu’au stade de l’attribution

du marché. Ce déficit est toutefois compensé par l’intervention du contrôle financier qui vise les

7

dépenses au stade de l’engagement et de l’ordonnancement. Cependant, les systèmes de contrôle

externes (IGE, Cour des comptes) ne sont pas opérationnels.

2.13 Le Système intégré de gestion des finances publiques est en cours d’installation et sa

connexion avec le futur système intégré de gestion des marchés publics (SIGMAP) marquera une

avancée certaine de nature à intégrer les marchés publics dans la gestion des finances publiques

en développant un outil permettant d’assurer un lien entre l’élaboration et le contrôle budgétaire,

ainsi que favorisant la réalisation des audits. Le SIGMAP est un outil de traçabilité du circuit de

gestion du processus de passation et d’exécution des marchés publics. Le budget de l’autorité

contractante, une fois approuvé, lui est notifié et les lignes à marchés sont inscrites et

répertoriées dans le système SIGMAP assurant de fait le suivi de l’engagement des dépenses au

fur et à mesure de l’exécution des prestations du marché.

2.14 Par ailleurs, les prévisions relatives aux recettes et aux dépenses sont introduites dans un

autre système, le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP), interconnecté

avec le SIGMAP. Ces dépenses étant prévisionnelles, ces systèmes favoriseront l’efficience des

opérations de régulation budgétaire dans le but de garantir une synchronisation des rythmes

d’exécution des recettes et des dépenses.

E. LE DISPOSITIF DE PASSATION DE MARCHES ET SES LIENS AVEC

LE RESTE DU SECTEUR PUBLIC

2.15 Le cadre réglementaire du dispositif de passation de marchés ne couvre pas au plan

organique comme matériel l’ensemble des autorités contractantes. Les entreprises publiques en

sont exclues, de même que les sociétés privées agissant pour le compte de l’Etat. Il en est de

même des autres contrats administratifs, (concessions, délégations de services publics, BOT).

Ces contrats, et de façon générale, tous les partenariats publics/privés ne font d’ailleurs l’objet

d’aucun texte réglementaire. Toutefois, la loi relatives aux opérations de désengagement de

l’Etat incluse la concession et l’affermage, comme mode de désengagement, et précise que ces

opérations sont effectuées par appel à la concurrence, et en précise les modalités. Les offres sont

étudiées par une Commission de privatisation. Par ailleurs, une loi a été récemment adoptée

relative aux modes de gestion des services publics locaux, mais ce texte ne précise pas les

modalités de sélection des gestionnaires.

2.16 En outre, il convient de souligner que nombre d’entités ou de marchés bénéficient de

régimes dérogatoires, tels que ceux applicables à l’AGETUR, au FER, à la Direction Générale

des Travaux, ou encore les marchés conclus dans le cadre de l’exécution du Projet Sectoriel des

Transports. Le précédent CPAR avait d’ailleurs noté au niveau du FER « un grand nombre de

reconductions de contrats (tenant lieu d'avenants) et aussi de contrats négociés pour des montants

supérieurs au seuil légal de 50 millions FCFA. Dans ce cas, les dérogations étaient légalisées par

des lettres d'autorisation du Premier Ministre ».

F. LE CADRE DU DISPOSITIF DE PAsSATION DE MARCHES, ACTEURS CLES ET LEUR

ROLE DANS LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME

2.17 Le dispositif institutionnel a été brièvement évoqué ci-dessus. En fait, son influence sur le

système de passation est faible compte tenu du nombre d’entités et de marchés qui lui échappent.

8

Au delà, il n’assure pas une claire séparation des fonctions de passation, de contrôle et de

régulation, largement concentrées entre les mains de la CNM, qui ne dispose cependant pas des

moyens pour exercer les fonctions qui lui sont assignées. Le positionnement statutaire de cette

institution ne lui assure en tout état de cause aucune indépendance. Aucune institution centrale

impliquée dans le processus de contrôle des marchés n’intervient dans l’élaboration et

l’exécution budgétaire, ce qui constitue l’un des problèmes majeurs du système. De même, la

CNM n’exerce pas véritablement des fonctions de contrôle a priori dans des domaines essentiels

tels que les autorisations pour les procédures de négociations directes. La mise en place rapide

d’une Direction centrale des marchés publics en charge des fonctions de contrôle est l’un des

défis de la réforme.

2.18 Au niveau des autorités contractantes, l’objectif de déconcentration/responsabilisation de

la fonction de passation de marchés n’est pas suffisamment mis en œuvre. Les CRPM n’ont pas

été mises en place dans la plupart des départements ministériels et ont des fonctions

réglementairement limitées.

2.19 La fonction de régulation est exercée par la CNM, mais là encore, le cadre réglementaire

ignore nombre d’entre elles, notamment en matière de formation ou de développement des

capacités. Mais c’est dans trois domaines essentiels que le déficit de régulation doit être relevé:

i) en matière de règlement des différends, ii) de sanction, iii) et enfin, d’audit. Ce déficit n’est

d’ailleurs même pas comblé par les dispositifs de contrôle externes (IGE et Cour des comptes,

voire Commission de Lutte contre la Corruption) qui ne sont pas opérationnels.

2.20 Le secteur privé souffre de problèmes récurrents en matière d’accès à la commande

publique; il n’intervient que peu dans la régulation du système; quant à la société civile, elle est

quasi inexistante et ses capacités d’intervention dans le secteur de la commande publique sont

très faibles.

3. PROGRAMME DE RÉFORMES DU GOUVERNEMENT

A. HISTORIQUE DU PROCESSUS DE REFORME

3.1 Les réformes du système togolais des marchés publics s’inscrivent dans le contexte d’une

crise politique ayant abouti à la suspension d’une partie substantielle de l’aide internationale à ce

pays. Cela étant, des missions ont été menées par la Banque mondiale et la BAD en coopération

avec le Gouvernement togolais afin de mieux apprécier la situation actuelle du système des

marchés publics et évaluer les activités de réforme qui devraient être entreprises.

3.2 Le Gouvernement togolais, pour sa part, s’est engagé dans le cadre de sa stratégie de lutte

contre la pauvreté, telle que reflétée dans le document de référence (DRSP intérimaire:

Document intérimaire de Stratégie de Lutte contre la Pauvreté) à renforcer la transparence et

l’efficacité de son système de passation des marchés publics.

3.3 L’un des points positifs du mouvement de réforme est son caractère participatif. Le

Comité national de suivi et de coordination de la réforme (CNCS), créé par arrêté

n°098/MEPF/CAB en date du 24 décembre 2002, a été réactivé par arrêté 056/MEF/CAB du 9

mai 2008 afin de garantir la participation effective des principaux acteurs nationaux à cette

9

évaluation du système. Il est composé de représentants de l’Administration, du secteur privé et

de la société civile, qui participent en amont de la réforme au processus décisionnel. Le CNCS a

pour mission d’assurer le suivi et l’appui à la mise en œuvre de la réforme. Il a dans ce cadre

participé à l’élaboration d’une revue analytique de système de passation des marchés publics au

Togo réalisée en 2003, et à la préparation du présent rapport.

3.4 Une mission de la Banque Mondiale, réalisée en octobre 2002, avait conclut à la nécessité

de mettre l’accent sur: (i) l’amélioration du cadre juridique, notamment en apportant plus de

clarté et de précisions (rôles, responsabilités, recours) dans les dispositions du code actuel et en

émettant des directives (des procédures et outils de passation de marchés), d’application dudit

code; (ii) la mise en place d’un cadre organisationnel stable (institution de passation des marchés

publics, d’administration et de gestion des contrats), efficace et compétent; (iii) le

développement d’un système performant de renforcement des capacités; et (iv) le renforcement

des initiatives de lutte contre la corruption.

3.5 Il n’est pas inutile également de rappeler ici les principaux constats et axes de réforme

soulignés dans le rapport CPAR du 28 octobre 2003 (voir table ci-dessous):

PILIER 1: Réviser le Code et

les textes réglementaires

concernant les marchés

publics et le cadre

institutionnel

L’Ordonnance No. 93-006 du 4 août 1993 portant Code des marchés publics ainsi

que les décrets afférents doivent être revus, mis à jour et modernisés en

s’appuyant sur le retour d’expérience et en s’inspirant des meilleures pratiques

internationales. Une circulaire administrative sur le paiement des intérêts

moratoires devrait être prise pour rappeler l’obligation de respecter cette

disposition du Code. De plus, le projet de Code pour les collectivités territoriales

devrait être finalisé et adopté. Par ailleurs, dans un souci d’amélioration de la

transparence, de l’équité et d’économie, certaines corrections devraient être

apportées aux procédures et notamment (i) faire de l’appel d’offres ouvert la règle

en matière de passation des marchés; (ii) réactualiser les seuils d’appels public à

la concurrence; et (iii) améliorer les dispositions relatives à la publicité. Tous les

textes d’application du Code des marchés publics devraient être pris afin de

mettre en place le cadre institutionnel prévu par le Code.

Egalement, le cadre institutionnel doit être clarifié en prenant en compte la

séparation des différentes fonctions de la passation des marchés, à savoir

l’attribution, le contrôle, la régulation et le recours. De plus, le rôle et les

attributions des différentes structures de gestion et de contrôle intervenant dans la

passation des marchés et notamment le rôle de la Commission Nationale des

Marchés doit être clarifié (et tenir compte de la mise en place d’un Organe de

Régulation des marchés publics lorsque les conditions nécessaires à la reprise

seront réunies). Les capacités matérielles et humaines doivent être réellement

renforcées afin de permettre à ces institutions de jouer pleinement leur rôle.

PILIER # 2: Revoir les

procédures prévues par les

textes et accroître la

transparence dans la chaîne

des dépenses

Les documents contractuels types propres à la nouvelle réglementation (DAO,

cahiers des charges, manuel de procédures, guide du soumissionnaire) doivent

être préparés et diffusés. Par ailleurs, il serait souhaitable (i) d’instaurer une

structure de planification, de budgétisation et de contrôle budgétaire pour rétablir

une crédibilité à cet exercice, et progressivement restaurer des mécanismes de

paiements fiables qui contribueront à rendre confiance aux opérateurs

économiques nationaux; (ii) de permettre aux ministères maître d'ouvrage (sur

base d'un budget validé) de gérer leurs propres dépenses de fonctionnement et

d'investissements depuis la définition des besoins jusqu'aux transactions avec les

prestataires sélectionnés; et (iii) de mettre en place des systèmes de gestion

informatisée pour le traitement des procédures de passation des marchés et de

10

gestion des contrats jusqu'aux phases d'acceptation des fournitures, de réception

des travaux et de règlement des factures.

PILIER # 3: Renforcer la

capacité tant humaine que

matérielle

La capacité humaine doit être renforcée tant au sein des organes chargés de la

passation des marchés et notamment la CNM qu’au sein des organes de contrôles

comme notamment la Commission de lutte contre la corruption et le sabotage

économique (CNLC). Par ailleurs, un effort doit être réalisé pour permettre

l’informatisation au niveau de la chaîne de la passation des marchés. De plus, un

système général de classification des entreprises devrait être mis en place dans un

moyen terme. Enfin, la collaboration entre la Cotecna et la Douane devrait être

développée par la diffusion de formation et d’information.

PILIER # 4: Revoir le

système de contrôle et de

recours et renforcer la

capacité des institutions de

contrôle

L’indépendance du système de recours et de contrôle doit être renforcée

notamment à travers (i) la réactivation d’une institution de contrôle telle que la

Cour des Comptes; (ii) l’introduction d’un système de recours et la création d’un

Organe de nature paritaire (privé/public) capable de traiter les plaintes des

soumissionnaires et de prononcer des sanctions; et (iii) le renforcement en

moyens matériels adaptés aux missions des différents organes de contrôle. Une

étude approfondie devrait être menée afin de revoir les structures

organisationnelles des entités externes de contrôle et les mécanismes internes.

PILIER # 5: Lutter contre la

corruption

La lutte contre la corruption au Togo procède de dispositions législatives

intégrées au Code pénal qui méritent d’être complétées. De plus, la lutte contre la

corruption a été renforcée par la mise en place d’une Commission de lutte contre

la corruption et le sabotage économique (CNLC). La mission de cette

commission devrait être rendue publique et un pôle d’expertise « marchés

publics » devrait être établi afin d’améliorer son action. Par ailleurs, les

fournitures d’Etat devraient être assujetties au contrôle qualité coût de la société

d’inspection avant embarquement. Enfin, toutes les décisions de sanctions

devraient être appliquées.

3.6 La mission réalisée par les bailleurs de fonds en mai 2008 avait certes noté avec

satisfaction la volonté du Gouvernement de conduire la réforme des marchés publics sur la base

du CPAR 2003 et des normes élaborés par l’OCDE en la matière et l’approbation en avril 2008

des conclusions et les recommandations du CPAR 2003, de même que sa décision de mettre le

code des marchés publics en conformité avec les Directives de l’UEMOA et de tenir compte des

normes établis au niveau international par l’OCDE/CAD. Par ailleurs, la mission avait aussi

relevé la réactivation, par arrêté 056/MEF/CAB du 9 mai 2008, du Comité national de

coordination et de suivi (CNCS), constitué des représentants du secteur public et privé et de la

société civile qui aurait en charge la coordination, en collaboration avec les bailleurs de fonds, de

la conduite volet « Marchés publics » du PEMFAR 2008.

3.7 Toutefois, il avait également été souligné qu’à la suite du CPAR 2003, très peu de

progrès avaient été accomplis dans l’amélioration du système de passation des marchés et la

persistance de problèmes majeurs de transparence et d’efficience dans le système des marchés

publics, affectant ainsi considérablement la bonne gestion des finances publiques.

3.8 Les principales recommandations du CPAR 2003, tenant compte du contexte du pays, ont

été proposées dans un plan d’action en deux phases. La phase 1 comportait une série d’actions à

mettre en œuvre, pour lesquelles aucun besoin d’assistance technique et financière n’était requis,

et visait principalement à (i) une approbation par le Gouvernement des conclusions et

recommandations du CPAR 2003 (mentionnée ci-dessus); (ii) la prise de tous les textes

11

d’application de l’ordonnance 93-006 portant code des marchés publics (CMP); (iii) la

suppression du secteur privé dans la Commission nationale des marchés (CNM); (iv) la création

d’un journal des marchés publics pour la diffusion des informations en la matière; (v) la mise en

place d’une gestion informatisée des activités de contrôle de la CNM; et (v) l’opérationnalisation

de toutes les structures de contrôles prévues par le CMP. La phase 2 comportait par contre une

série d’actions devant principalement être mise en œuvre lors de la reprise de la coopération avec

le pays en vue de renforcer la transparence et l’efficience du système de marchés publics.

B. REFORMES MISES EN ŒUVRE DEPUIS LE CPAR DE 2003

3.9 Au-delà de ce constat, largement explicable par la longue crise sociopolitique et aussi par

les faibles moyens dont disposait le Gouvernement, en particulier les structures chargées de

mettre en œuvre les recommandations du CPAR, il convient de relever quelques avancées dans

les domaines de la réforme du système de passation des marchés publics.

3.10 Pilier I: Cadre législatif et réglementaire: Sur le plan réglementaire, le décret

d’application pour le Comité d’Etudes et de Contrôle des Projets de Marchés a été signé. Par

ailleurs, la loi 2008-007 a été adoptée en matière de modes de gestion des services publics

locaux.

3.11 Pilier II: Cadre institutionnel et Capacité de Gestion: L’initiative SIGFIP, en cours

d’exécution, devra par ailleurs prendre en compte la possibilité d’inclure un outil de gestion des

marchés publics à l’instar du SIGMAP existant en Côte d’Ivoire.

3.12 Pilier III: Opérations d’achat et pratiques du marché: Seule la recommandation du

CPAR 2003 visant l’informatisation de la Douane a été réalisée pour réduire les risques de

corruption et de sous facturation des droits de douanes. En outre, il existe un cadre national

formel de concertation entre le Secteur Privé et l’Administration. Ce cadre de concertation, régi

par le décret 2001-067/PMRT du 11 septembre 2001 portant création d’une Cellule de

concertation entre le Gouvernement et le Secteur privé, a été modifié par le Décret Nº 2003-

005/PMRT du 5 février 2003, qui définit le cadre institutionnel et organisationnel de la

concertation entre les deux secteurs. Le secteur privé y est représenté dans ce cadre par le

Patronat qui est une entité constituée de responsables de groupement d’entreprises et

d’opérateurs économiques intervenant au Togo. Toutefois, il nous a été indiqué à l’occasion de

notre dernière mission que ce cadre de concertation n’était plus fonctionnel.

3.13 Pilier IV: Intégrité et Transparence du dispositif de passation des marchés:

L’Inspection Générale des Finances a été créée. Mais, elle n’est pas encore opérationnelle. Il en

est de même pour la Cour des comptes créée en 1998 et dont les décrets d’application n’ont pas

encore été approuvés. Le Togo a signé par ailleurs en décembre 2003 la convention des Nations

Unies contre la corruption. Un atelier sur la mise en œuvre de cette convention s’est d’ailleurs

tenu à Lomé du 9 au 11 juin 2008. En matière de détection des fraudes, un mécanisme de

dénonciation a été mis en place sous forme de numéro vert. Enfin, le Togo a par ailleurs adhéré

par décision du Conseil des Ministres en date du 25 juin 2008 aux mécanismes africains

d’évaluation par les pairs (MAEP) qui ont pour but d’examiner les politiques et les pratiques des

Etats pour vérifier qu’elles sont conforme aux valeurs de bonne gouvernance politique et

économique.

12

4. EVALUATION DE LA QUALITÉ DU SYSTÈME

DE PASSATION DE MARCHÉS

4.1 L’évaluation de la qualité du système de passation des marchés au Togo a été réalisée

selon la méthodologie OCDE/CAD. Cette méthodologie se fonde sur une série d’indicateurs dits

de base relatifs aux principales caractéristiques réglementaires et fonctionnelles du système de

passation des marchés. Il s’agit à travers cette évaluation de définir les axes principaux d’une

stratégie et d’un plan de développement d’amélioration du fonctionnement du système, ainsi

qu’une référence à l’effet de mesurer les progrès enregistrés au fur et à mesure de l’exécution du

plan d’actions de réforme.

4.2 Les indicateurs susvisés sont regroupés sous quatre piliers, (Pilier I: Cadre législatif et

réglementaire, Pilier II: Cadre institutionnel et Capacité de Gestion, Pilier III: Opérations d’achat

et pratiques du marché, Pilier IV: Intégrité et Transparence du dispositif de passation des

marchés). Ces indicateurs sont également subdivisés en 54 sous indicateurs évalués selon des

critères précis déterminant leur score entre 0 et 3, ce dernier chiffre représentant le niveau

d’achèvement maximum du standard requis. Le score 2 indique que le système démontre un

niveau de qualité incomplet et nécessite des améliorations. Le score 1 souligne que des efforts

substantiels doivent être réalisés pour atteindre les standards requis et 0 indique l’absence, ou la

non-conformité du système avec les standards requis. Les scores atteints résultent d’une

évaluation totalement indépendante réalisée par un consultant.

A. EVALUATION GLOBALE DU SYSTEME

4.3 Globalement, le système de passation des marchés publics se situe largement en dessous

de la moyenne avec une faiblesse particulière des piliers II et IV ainsi qu’illustré dans la figure

4.1 ci-dessous, qui montre les scores agrégés au niveau des quatre piliers. La composante la plus

forte du système de passation des marchés est celle relative au cadre réglementaire (pilier I,

notation moyenne de 1/3). Globalement, le pilier II - Cadre institutionnel et capacités de gestion -

présente une notation très faible de 0,40/3. Les capacités opérationnelles du système (pilier III,

notation moyenne de 0,60/3) représentent aussi un défi particulier pour l’amélioration de son

efficience. Enfin, l’absence d’un dispositif fonctionnel des recours et la faiblesse des moyens

consacrés à la lutte contre la corruption contribuent à la grande faiblesse du pilier IV qui présente

une notation moyenne de 0,40/3.

13

Figure 4.1: Passation des Marchés Publics

Notation Agrégée par Pilier OCDE/CAD

B. RESUME DE L’EVALUATION

4.4 A la suite du CPAR 2003, très peu de progrès ont été accomplis dans l’amélioration du

système de passation des marchés. Il faut cependant noter que le Togo se remet progressivement

d’une longue crise sociopolitique, qui avait entraîné le retrait progressif des appuis de la

communauté financière internationale, contribuant à une détérioration des indicateurs

économiques et des bonnes pratiques de gouvernance. La revue préliminaire effectuée avait noté

la persistance des problèmes majeurs de transparence et d’efficience dans le système des

marchés publics, affectant ainsi considérablement la bonne gestion des finances publiques. Les

paragraphes suivants présentent une synthèse des problèmes majeurs pour lesquels il est

nécessaire d’apporter des solutions en priorité.

4.5 En ce qui concerne le Cadre Légal et Réglementaire, le Code n’est pas conforme aux

standards internationaux et aux dispositions de la Directives UEMOA. Son champ d’application

est trop limitatif, excluant notamment les entreprises publiques, et en raison de l’application de

nombreux régimes dérogatoires. L’usage excessif des consultations restreintes et du gré à gré

renforce l’absence de transparence d’un système dans lequel les autorités contractantes

bénéficient d’une grande latitude dans la conduite des procédures consécutivement à l’absence

de dossiers standards, de manuels de procédures et de CCAG, et à l’usage de méthodes

d’évaluation peu objectives. Les seuils devront être revus pour ramener notamment le seuil de

l’appel d’offres obligatoire à 25 millions et augmenter la masse des marchés soumis à un

processus compétitif et contrôlé. Eu égard au montant important engagé par certaines autorités

contractantes bénéficiant de régimes dérogatoires, telles que le FER, un audit financier de

l’exercice 2007, étendu aux procédures de gestion et de passation des marchés, devra être

réalisé.

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Cadre Législatif et

règlementaire

Cadre institutionnel et

capacités de gestion

Opérations d'achat et

pratiques du marché

Intégrité et transparence du

dispositif de passation de

marchés publics

Country Score

Maximum score

14

4.6 Le cadre juridique devra être ainsi réformé et comporter une loi sur les marchés publics,

plus synthétique et reprenant les grands principes des Directives UEMOA, et un décret portant

code des marchés publics détaillant les procédures de passation et d’exécution des marchés.

4.7 Le cadre institutionnel, à la fois centralisé, mais aussi éclaté, et la capacité de gestion,

caractérisée par une grande lourdeur et des retards de règlements chroniques, souffre de

l’absence de dispositifs visant à intégrer la planification et le suivi de l’exécution des marchés

publics dans la gestion des finances publiques. Dans ce contexte, la prise en compte des marchés

publics dans les outils de gestion des finances publiques, à l’occasion de la mise en oeuvre du

logiciel des finances publiques (SIGFIP) pouvant être connecté avec un système d’information et

de gestion des marchés publics (SIGMAP) constituerait certainement une avancée majeure en

terme de moyen de contrôle du système.

4.8 Bien que doté d’un organe normatif, réglementaire fonctionnel (la Commission Nationale

des Marchés), mais sans indépendance réelle, et qui intègre au surplus dans sa composition le

secteur privé, le cadre institutionnel n’assure pas la séparation des fonctions d’attribution, de

contrôle et de régulation (recours et audits), créant de ce fait des conflits d’intérêt. La

Commission n’assurant d’ailleurs pas les principales fonctions de régulation telles qu’énoncées

par la Directive UEMOA. En outre, aucun système de collecte de l’information centralisé ou de

stratégie globale de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de passation des marchés

publics n’existe pour assurer un développement efficace et pérenne en la matière. Ce

développement des capacités doit intégrer la perspective d’émergence d’un statut des spécialistes

en passation de marchés au sein de l’administration. Un organe de contrôle des marchés publics

devrait être ainsi créé au sein du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) afin de

réformer la Commission Nationale des Marchés (CNM) dans sa composition et recentrer ses

missions de régulation portant sur la (i) définition des politiques, (ii) la gestion des plaintes, (iii)

la stratégie de formation et (iv) les audits annuels non juridictionnels des marchés publics. La

création de cette nouvelle direction permettra de rationaliser et centraliser la collecte et la

diffusion des informations qui sont des problèmes majeurs persistants relevés par la mission,

notamment lors de l’établissement des données et des statistiques sur les marchés publics.

4.9 Les capacités opérationnelles du système représentent aussi un défi pour l’amélioration

de son efficience. En effet, il existe un véritable déficit dans le domaine de la responsabilisation

des autorités de passation et de contrôle des marchés, et du développement de structures, d’outils

et de mécanismes de gestion des marchés, les procédures de contrôle et d’approbation demeurant

encore fortement centralisées. Le renforcement du cadre institutionnel de passation des marchés

au sein des autorités contractantes et l’adoption de cahier des charges et de documents standard

devraient permettre de combler ce déficit. Enfin, en l’absence de politique de renforcement des

capacités des PME, de mécanismes opérationnels de dialogue avec le secteur privé, les capacités

d’accès du secteur privé, peu encouragé par ailleurs par le développement de pratiques

irrégulières, à la commande publique, sont particulièrement faibles.

4.10 Au-delà, les discussions avec le Patronat ont relevé la persistance des problèmes

systémiques majeurs qui limitent les capacités d’accès des opérateurs du secteur privé aux

marchés publics. Il s’agit principalement (i) du niveau important de la dette11

intérieure, et (ii) du

11

Selon le MEF, la dette « fournisseurs » s’élève à plus de 53 milliards de FCFA (Décembre 2007).

15

gel régulier des paiements qui accroît encore plus la dette des opérateurs du secteur privé vis-à-

vis des banques commerciales et annihile quasiment leur crédibilité financière.

4.11 Le système de contrôle interne des marchés au sein des autorités contractantes est quasi

inexistant et n’est pas suppléé par un contrôle a priori efficient exercé à un niveau central ou

déconcentré. Au delà, l’extrême faiblesse de contrôle externe et interne et l’absence d’audits sur

la passation des marchés affaiblit la fonctionnalité du cadre de contrôle et ne permet pas

d’identifier de façon effective les irrégularités quant à l’observation des normes en vigueur,

fraudes et autres faits de corruption.

4.12 L’opérationnalisation de la Cour des comptes et son implication dans le contrôle des

marchés publics permettront d’améliorer l’efficience du dispositif de contrôle. Ce déficit de

contrôle réduit aussi la capacité des autorités à apporter de manière continue des améliorations au

fonctionnement du système. L’absence d’un dispositif fonctionnel des recours, de tout système

efficient d’information, notamment sur les résultats des procédures, et la faiblesse des moyens

consacrés à la lutte contre la corruption contribuent aussi à la grande faiblesse du pilier IV. Le

Togo doit poursuivre son effort de transposition de l’ensemble du dispositif de lutte contre la

corruption tel que défini par la Convention des Nations Unies. Parallèlement, le développement

du rôle joué par la société civile dans ce domaine à travers sa participation au futur organe de

régulation et la réforme de la Commission de lutte contre la corruption, voire la création d’un

organe consultatif permanent comprenant divers groupes d’opinion sur la question de la

moralisation de la vie publique, devraient être favorisés.

4.13 L’évaluation des douze indicateurs de base de la méthodologie OCDE/CAD répartis

suivant les quatre piliers sus mentionnés est représentée dans la Figure 4.2 ci-dessous.

L’explication résumée de la notation de chacun des 12 indicateurs et des normes qui s’y

rattachent est développée ci-après.

Figure 4.2: Passation des Marchés Publics

Notation Agrégée par Indicateur OCDE/CAD

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

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16

C. EVALUATION DETAILLEE PAR PILIER

Pilier I - Cadre législatif et réglementaire

4.14 L’existence d’un cadre réglementaire clair et transparent en matière de passation de

marchés constitue l’un des fondements d’un système de passation des marchés permettant de

répondre aux objectifs d’une gouvernance efficiente de l’usage des deniers publics. Cette

exigence s’exprime à travers le Pilier I des indicateurs de base de la méthodologie OCDE/CAD.

Le Pilier I intègre deux indicateurs et couvre l’ensemble des instruments juridiques gouvernant la

matière, du Code des marchés publics lui-même aux règlements d’application, de procédure et

des documents standard utilisés. Ces indicateurs sont eux-mêmes évalués à travers des sous

indicateurs ou normes de référence qui sont chacun notés séparément.

4.15 Le cadre réglementaire de la passation des marchés au Togo est ainsi caractérisé:

Indicateur 1: Le cadre législatif et réglementaire de passation des marchés publics est conforme aux normes convenues et respecte les obligations en vigueur

4.16 Le Togo n’a pas modifié son cadre réglementaire depuis l’ordonnance prise le 4 août

1993 portant Code des marchés publics. A l’exception de quelques dispositions, notamment en

matière d’avis et de délais de publication et de participation, le dispositif réglementaire ne

répond pas aux normes recommandées par les standard internationaux et les Directives adoptées

par l’UEMOA en matière de marchés publics que l’Union avait demandé aux pays membres de

transposer dans leur code national au plus tard le 31 décembre 2007.

4.17 Le champ d’application du code est particulièrement limité et de nombreux marchés et

contrats lui échappent, notamment ceux passés par les entreprises publiques. Le corpus

réglementaire autorise par ailleurs de nombreux régimes dérogatoires, tel que ceux applicables à

l’AGETUR, à tel point que le système de passation des marchés souffre d’une absence quasi-

totale d’harmonisation. Le code ne réglemente pas davantage les marchés passés par des

personnes morales de droit privé bénéficiant du concours ou de la garantie de l’Etat. De même

les contrats de concessions lui échappent.

4.18 Il convient de souligner par ailleurs des cas de gré à gré prévus par le code non

conformes aux normes internationales, y compris celles de la Directive UEMOA (cas par

exemple des marchés dits d’études). Le taux de gré à gré (53% du nombre total des marchés

représentant 74% du montant total des marchés passés en 2007) a récemment explosé bien au-

delà des limites admises par les bonnes pratiques internationales. Il en est de même des appels

d’offres restreints qui sont lancés sans que le recours à cette procédure ne soit véritablement

encadré. Enfin, soulignons que le cadre réglementaire n’organise en matière de gré à gré aucun

dispositif de contrôle a priori.

4.19 L’appel d’offres ouvert n’est pas la méthode de passation prioritaire. Bien au contraire,

les seuils de passation des marchés définis par voie réglementaire ont favorisé le recours à la

procédure d’appel d’offres restreint jusqu’à 100 millions de francs CFA. Cette disposition

dérogatoire à 100 millions de FCFA n’étant toutefois applicable qu’au marchés conclus dans le

cadre de l’exécution du Projet Sectoriel des Transports (projet clôturé) et de ceux d’Entretien

Routier imputés sur le fonds d’Entretien Routier, les autres autorités contractantes étant tenu de

17

respecter la limite maximale fixé par le décret 94-039 à hauteur de 50 millions de francs CFA.

Dans tous les cas, ces différents niveaux de dérogation limitent considérablement l’utilisation de

procédures ouverte d’appel à compétition et affectent de fait la transparence du système. Par

ailleurs, il n’existe pas de dispositif spécifique applicable en matière de marchés de prestations

intellectuelles, et ce même si le code consacre un chapitre à des marchés dits d’études dont

l’objet est limité, parfois passés sous forme de gré en gré, en violation des dispositions de la

Directive UEMOA.

4.20 Le sous- indicateur 1 - d) relatif aux conditions de participation répond aux critères de

notation, mais il doit cependant être relevé un dispositif de protection des entreprises nationales

dont les conditions d’application sont très floues, ainsi que des dispositions à caractère

obligatoire en matière de sous-traitance pour les entreprises étrangères (jusqu’à 30 % en faveur

des entreprises locales), et en matière de lots réservés non conformes aux standard internationaux

et aux règles de la Directive UEMOA. A ce jour, aucun système de catégorisation et de

classification d’entreprises n’ait été mis en œuvre. Enfin, aucune disposition n’est prévue de

nature à protéger le secteur privé de la concurrence des organismes de droit public.

4.21 Le processus d’évaluation ne répond pas aux normes internationales. La notion de moins

disance n’est pas inscrite dans le code au détriment de celle d’offre jugée la plus « intéressante ».

Un système de notation par point est par ailleurs utilisé quelque soit la nature des prestations. Ce

critère et cette méthode contraires aux Directives UEMOA favorisent une absence de

transparence des évaluations renforcée par la non publicité du processus d’ouverture (les offres

étant au demeurant ouvertes postérieurement à la date fixée pour leur réception) et la non

publication des procès verbaux d’ouverture et d’évaluation. Ce système éminemment critiquable

ne connaît d’ailleurs pas de garde fou puisque le code ne prévoit aucun système de recours en

matière d’attribution et explique la faiblesse des notes pour les sous indicateurs 1- f, g et h.

Indicateur 2: Existence de règlements d’application et documentation

4.22 Aucun règlement n’a été pris sauf en matière de seuil à tel point que de nombreuses

dispositions font défaut pour assurer une meilleure application du code. C’est notamment le cas

en matière de règlement des litiges et de contrôle de la Cour des comptes.

4.23 Il n’existe ni document standard réglementaire, ni cahier des charges, ni manuel unique

de procédure pouvant être utilisée uniformément par l’ensemble des autorités contractantes.

4.24 Le Tableau ci-dessous présente l’évaluation détaillée pour le Pilier I.

18

Evaluation Conjointe des Indicateurs de Base OCDE/CAD

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

Pilier I Ŕ Cadre législatif et réglementaire

1) Le cadre législatif et réglementaire

de passation des marchés publics est

conforme aux normes convenues et

respecte les obligations en vigueur

1-a) Champ d’application et portée du

cadre législatif et réglementaire

Le dispositif de normes législatives et

réglementaires satisfait à toutes les

conditions suivantes:

(a) il est bien codifié et organisé de façon

hiérarchisée (lois, décrets, règlements,

procédures) et l’ordre de préséance est

clairement défini.

(b) Toutes les lois et règlements sont

publiés et sont facilement accessibles au

public sans aucun frais.

(c) Il prend en compte les biens, travaux et

services (y compris les services de

consultants) relatifs à tous les marchés

financés sur les fonds du budget national.

Le dispositif national des normes

législatives et réglementaires remplit les

critères (a) et (b).

Le code des marchés a été pris sous forme

d’ordonnance présidentielle et a été

complété par deux décrets en matière de

seuil. Cette ordonnance n’a pas été ratifiée

par le Parlement.

Le code et les décrets sont accessibles au

Journal Officiel moyennant une somme

modique (de l’ordre de 200 FCA).

En revanche, la condition (c) paraît

insuffisamment respectée.

Le code n’est applicable qu’à l’Etat, les

collectivités locales (conseils de préfecture

et municipalités) et les établissements

publics (article 1). En revanche, les

Entreprises publiques définies par la loi n°

90-26 du 4 décembre 1990 portant réforme

du cadre institutionnel et juridique sont

exclues du champ d’application du code

(article 18). Le budget des sociétés d’Etat

n’apparaît d’ailleurs pas dans le budget

national.

Certains gros acheteurs publics, notamment

l’AGETUR ne sont pas soumis au code des

marchés, notamment en matière de seuil, de

méthodes de passation (notamment pour les

autorisations de gré à gré) d’attribution ou

de contrôle.

L’AGETUR applique en fait un manuel de

procédure approuvé par l’Association des

agences AFRICATIP et validé par la

Banque Mondiale.

Au surplus, le code n’est pas applicable à

certains marchés passés notamment par des

personnes morales de droit privé lorsque

ces marchés bénéficient du concours ou de

2

19

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

la garantie de l’Etat.

Le champ d’application du code ne couvre

pas davantage les délégations et

concessions de services publics.

Soulignons à cet égard, qu’en application

des dispositions de l’article 4 de

l’ordonnance n° 94-002 du 10 juin 1994

portant désengagement de l’Etat, une

opération de désengagement peut être

réalisée à travers un contrat de concession

soit par appel à la concurrence, soit par

attribution directe.

Au demeurant, le code comporte (à la fin de

ses dispositions) plusieurs dispositions

exclusives partiellement de son application,

notamment s’agissant des marchés de

fournitures et de travaux passés par des

collectivités dont l’activité principale est

d’effectuer des transports aériens, maritimes

et fluviaux, ou encore pour la production, le

transport, la distribution d’eau potable, etc.

L’ensemble de ces exclusions sont en

contradictions avec les dispositions de la

Directive UEMOA n° 4 du 9 décembre

2005.

1-b) Méthodes de passation de marchés

Le cadre juridique satisfait à toutes les

conditions suivantes:

(a) les méthodes de passation de marchés

autorisées sont définies sans ambiguïté à

un échelon hiérarchique approprié, ainsi

que les conditions dans lesquelles il est

possible de recourir à chacune des

méthodes, y compris une condition

stipulant l’approbation par un

fonctionnaire qui est tenu responsable.

(b) La passation de marchés par voie

d’appel d’offres ouvert constitue la

méthode de passation de marchés publics

par défaut.

(c) Le fractionnement des marchés pour

limiter la concurrence est interdit.

(d) Les normes appropriées d’appel

Il sera ici considéré que le dispositif

national ne répond pas à au moins trois des

conditions visées et notamment les deux

premières.

a) Les marchés sont passés soit par

adjudication, soit sur appel d’offres, soit

sous forme de marchés négociés (article

59).

Les cas dans lesquels il est recouru à

l’adjudication, un mode de passation exclu

d’ailleurs de la Directive UEMOA, ne sont

pas explicités.

L’ordonnance ne précise pas au niveau des

dispositions relatives aux appels d’offres

(article 69 et suivants) les cas dans lesquels

il doit être recouru à l’appel d’offres

restreint; il faut se reporter à l’article 203

pour voir évoquer les cas justificatifs du

0

20

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

d’offres ouvert sont spécifiées et sont

conformes aux normes internationales.

recours à cette procédure et encore ces cas

ne sont applicables qu’en matière de

marchés de fournitures.

Par ailleurs, il convient de relever que les

cas de recours (articles 40, 47, 56, 81, 82 du

code) et conditions d’autorisation en

matière de gré à gré ne satisfont pas aux

normes édictées par la Directive UEMOA

n° 4/2005 (article 38).

En effet, les cas de recours sont beaucoup

plus nombreux et leur justification reste à

établir dans certains cas.

- marchés passés avec des coopératives

ouvrières de production ou des PME, des

artisans, des sociétés coopératives d’artistes

dont le montant est inférieur à un seuil

défini par le Ministre des Finances

- marchés comportant des prix provisoires

- marchés visés aux paragraphes 2, 7, 9 de

l’article 81 (il s’agit notamment des

marchés dits d’études, sans que ne soit

précisé pour ces derniers les cas dans

lesquels il est recouru à l’appel d’offres ou

au marché négocié).

- marchés visés au paragraphes 2 et 3 de

l’article 82 (il s’agit notamment des

marchés dits de reconduction dont

l’encadrement réglementaire est au

demeurant insuffisant).

En raison du contexte de crise dont a

souffert le Togo, des difficultés de paiement

des entreprises, et du faible niveau de

montants de marchés, les autorités

contractantes ont favorisé le développement

du recours à la consultation restreinte et au

gré à gré, utilisant abusivement la notion

d’urgence comme justificative de

l’utilisation de cette dernière méthode.

Le code ne prévoit pas, comme c’est le cas

de la Directive UEMOA de chapitre

spécifique consacré aux marchés de

prestations intellectuelles.

Il est vrai cependant que le code consacre

21

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

un chapitre (articles 83 à 90) aux marchés

d’études, dont l’objet est limité (marchés

d’études de définition, marchés de maîtrise

d’œuvre) alors même que les procédures

envisagées (notamment le recours au gré à

gré) sont en contradiction avec le dispositif

mis en place par la Directive UEMOA.

En dessous des seuils d’application du code,

il a été indiqué au consultant par certaines

autorités contractantes qu’elles procèdent

généralement à des demandes de cotation.

IL faut cependant relever une multiplicité

de régimes dérogatoires (AGETUR,

Direction Générale des Travaux) qui fait

échapper certaines autorités contractantes

aux procédures d’attribution et de contrôle

classiques.

L’ordonnance portant code des marchés

publics ne prévoit aucune disposition en

matière de gré à gré relative à une

procédure d’autorisation préalable devant

être obtenue avant le lancement de cette

procédure.

Soulignons enfin que le code n’organise pas

de dispositif clair explicitant les différentes

étapes et responsabilités relatives au

processus de signature et d’approbation du

marché. Il n’existe pas d’autres textes

d’application en la matière que des deux

décrets pris en 1994 et 1997.

b) l’appel d’offres ouvert n’est pas consacré

comme la règle en matière de passation de

marchés.

La question des seuils de passation doit

également être revue. L’adoption de

niveaux de seuils excessifs a eu pour effet

de vider la condition (b) de toute substance.

C’est ainsi que jusqu’à 100 millions de

francs CFA pour les marchés conclus dans

le cadre de l’exécution du Projet Sectoriel

des Transports (aujourd’hui clôturé) et de

ceux d’Entretien Routier imputés sur le

Fonds d’Entretien Routier, les marchés

peuvent être passés par voie de consultation

restreinte, et partant sans égard aux

conditions posées par la Directive UEMOA.

22

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

c) Il n’existe aucune disposition dans le

code interdisant le fractionnement dans

l’ordonnance. Il faut se reporter à l’article 7

du décret du 10 juin 1994 pour voir

apparaître une telle disposition. Les

entretiens ont d’ailleurs permis de mettre en

exergue un recours fréquent au

fractionnement des marchés, facilitant le

recours à des procédures dérogatoires, type

consultations restreintes couplées

ultérieurement avec une multiplication

d’avenants.

d) Enfin, Les normes visées en matière

d’appel d’offres ouvert ne sont pas

conformes aux standard internationaux. Il

convient de souligner notamment l’absence

de référence au principe selon lesquels les

offres doivent être ouvertes à la date et à

l’heure limite fixée pour leur réception, le

caractère non public de la séance

d’ouverture des offres, l’absence de

publicité du procès verbal des opérations

d’ouverture et sa non transmission aux

candidats. Enfin, le caractère transparent de

la procédure d’attribution n’est pas

davantage assuré en l’absence de publicité

du procès verbal d’évaluation.

1-c) Règles relatives aux avis et délais

Le cadre juridique

répond aux conditions suivantes:

(a) il fait obligation d’annoncer

publiquement les projets d’acquisition

autres que les contrats à fournisseur

unique ou les devis.

(b) La publication des projets laisse un

délai suffisant, selon la méthode utilisée,

la nature et la complexité de la commande,

aux soumissionnaires potentiels de se

procurer les documents nécessaires afin de

répondre à l’annonce. Ces délais sont

prolongés lorsqu’il est fait appel à la

concurrence internationale.

(c) Il est exigé la publication des appels

d’offres ouverts dans un au moins un

journal de large diffusion au niveau

national ou sur un site Internet officiel

Le cadre juridique satisfait aux conditions

prescrites, (articles 70, 71 et 17 du code).

Toutefois, le critère d) n’est pas respecté.

Il n’existe pas par ailleurs de dispositif

particulier en cas d’appel à la concurrence

internationale, mais, comme en cette

matière, les marchés sont exécutés sur

financement international, ils sont soumis

aux directives des bailleurs de fonds.

2

23

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

unique sur lequel sont publiés tous les

projets de passation de marchés publics et

qui est facile d’accès.

(d) Le contenu de la publication fournit

suffisamment d’informations pour

permettre aux soumissionnaires potentiels

de déterminer s’ils sont capables et

désireux de formuler une offre.

1-d) Règles concernant la participation

Le cadre juridique satisfait aux conditions

suivantes:

(a) il établit que la participation de toute

entreprise ou fournisseur ou groupe de

fournisseurs ou d’entreprises est fondée

sur la qualification ou est soumise aux

accords internationaux; requiert dans la

mesure du possible le recours à des

facteurs éliminatoires à la sélection pour

déterminer les qualifications; limite les

préférences nationales en matière de prix,

dans le cas où celles-ci sont autorisées, à

un montant raisonnable (par exemple, à 15

% ou moins); et exige la justification des

commandes réservées qui limitent la

concurrence.

(b) Il dispose que l’immatriculation, si elle

est nécessaire, ne constitue pas un obstacle

à la participation aux appels d’offres et

n’impose pas l’association obligatoire

avec d’autres entreprises.

(c) Il prévoit des exclusions en cas

activités criminelles ou frauduleuses,

d’interdiction administrative en

application de la loi dans le cadre d’une

procédure régulière ou d’interdiction de

relations commerciales.

(d) Il définit des règles relatives à la

participation d’entreprises publiques de

nature à favoriser une concurrence loyale.

La réglementation remplit les critères (a) et

(c), ainsi, en pratique, que l’une des autres

conditions (en l’espèce, la condition (b).

Il sera en effet considéré que le cadre

juridique satisfait à la condition (a), (articles

19, 71, 85, 86 du code). Les dossiers

examinés notamment ceux de la Direction

des Travaux Publics qui constituent la

référence au Togo en matière de passation

des marchés utilisent des critères minima de

référence. Le secteur privé se plaint

cependant du caractère irréaliste de certains

critères, déconnectés de la réalité locale et

utilisés aux fins d’orientation des choix

d’attribution. Il convient également de

souligner, notamment en matière financière,

des exigences induites de la situation qu’a

connu le Togo et du manque de

disponibilité financière des entreprises

(comme celle de la preuve de l’accès à des

facilités de crédit équivalant à 10 % du

montant du marché).

Le dispositif de protection des entreprises

nationales prend en compte le critère

énoncé (7,5 % au niveau des offres

financières). Mais il va au-delà puisqu’il est

également conféré un avantage automatique

supplémentaire de 7% du total des points

dans le système de notation des offres

techniques (dont on ne sait comment il est

appliqué), et une attribution préférentielle

aux PME locales pour les marchés passés

en dessous d’un seuil fixé par décret (qui ne

semble pas avoir été pris), ainsi que la sous-

traitance obligatoire d’au moins 30 % du

montant du marché par les entreprises

étrangères (qui ne semble pas être

appliqué). Enfin, le code organise un

dispositif de commandes réservées (articles

38, 43,44) qui n‘est véritablement justifié

que pour certaines catégories d’entreprises

2

24

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

(coopératives), mais pas en matière

d’allotissements (article 53).

Il convient enfin de relever que les

dispositions du code ne respectent pas

celles de la Directive UEMOA en matière

de préférence communautaire.

Le code ne prévoit pas de disposition

correspondant à celle visé au critère (b).

Toutefois, en pratique, l’immatriculation au

Registre du Commerce est requise par les

autorités contractantes.

De son côté, le secteur privé regrette

qu’aucun système de catégorisation et de

classification d’entreprises n’ait été mis en

œuvre.

La Direction des Travaux Publics met

cependant en œuvre pour l’année 2009 un

plan de présélection d’entreprises pour les

travaux dits urgents. Cette mesure devra

être assortie de toutes les garanties

nécessaires pour assurer une compétition

réelle et des prix au niveau du marché.

De telles listes existeraient déjà au niveau

de la DTP, mais la question se pose de la

procédure qui conduit à leur élaboration qui

n’est pas réglementée et qui devrait être de

la responsabilité d’un organisme

indépendant et paritaire.

La condition c) est remplie (article 28), bien

que cette exclusion soit limitée à la matière

fiscale.

La condition visée au (d) n’est pas en

revanche remplie. Il a été souligné au cours

des entretiens que les entreprises du secteur

public ne participent pas à la commande

publique; le secteur privé ajoute que la

véritable concurrence vient des sociétés

créées par les fonctionnaires publics !

En cette matière, La Directive UEMOA

précitée précise, en effet, que les États

membres s’engagent à ce que la

participation d'un soumissionnaire qui est

un organisme de droit public à une

procédure de passation de marché public

25

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

ne cause pas de distorsion de concurrence

vis-à-vis de soumissionnaires privés (article

2). Le code devrait refléter cette obligation.

1-e) Documents d’appel d’offres et

spécifications techniques

Le cadre juridique satisfait aux conditions

suivantes:

(a) il définit le contenu minimal des

documents d’appel d’offres et exige que le

contenu soit pertinent et suffisamment

détaillé pour que les soumissionnaires

soient capables de répondre au besoin.

(b) Il exige le recours à des spécifications

neutres citant des normes internationales,

quand cela est possible.

(c) Il exige la reconnaissance de normes

équivalentes dans le cas où l’on ne dispose

pas de spécifications à caractère neutre.

Le cadre juridique ne satisfait que

partiellement à la première des conditions

visées par cet indicateur (articles 19, 23, 70,

71, 91 du Code des marchés), notamment

s’agissant des avis et des pièces

constitutives du marchés.

Regrettablement, en pratique, le projet de

marché n’est pas intégré au DAO.

Les deux autres conditions sont

substantiellement remplies (références aux

normes généralement admises), (article 51

du code.

La pratique révèle cependant une grande

discrétion laissée à l’entité acheteuse en

l’absence de documents standard type.

2

1-f) Critères d’évaluation des offres et

d’adjudication

Le cadre juridique impose que:

(a) les critères d’évaluation soient en

rapport avec la décision et soient

précisément définis à l’avance dans les

documents d’appel d’offres, de manière à

ce que la décision d’attribution soit prise

uniquement sur la base des critères

énoncés dans les documents d’appel

d’offres.

(b) Les critères qui ne sont pas évalués en

termes monétaires sont dans la mesure du

possible évalués sur la base de facteurs

éliminatoires.

(c) L’évaluation des propositions relatives

aux services de consultants accorde

suffisamment d’importance à la qualité et

réglemente la manière dont le prix et la

qualité sont pris en compte.

(d) Pendant la période d’évaluation, les

informations relatives à l’examen, à la

clarification et à l’évaluation des offres ne

sont pas divulguées aux participants ou à

d’autres parties qui ne sont pas

officiellement parties prenantes au

processus d’évaluation.

Le cadre juridique satisfait les conditions

(a), et partiellement la condition (c) (articles

75, 85 et 86), mais pas les autres. Certes,

s’agissant des marchés de consultant, la

réglementation est insuffisante s’agissant de

la manière dont la qualité et le prix sont pris

en compte.

Mais il convient de relever surtout d’une

part la référence à la notion d’offre la plus

intéressante (contraire au principe de moins

disance affirmé dans la Directive UEMOA)

sur laquelle l’administration fait porter son

choix (article 75 du code) et d’autre part le

recours fréquent quelle que soit la nature

des prestations à un système de notation par

point (admis d’ailleurs par certains bailleurs

de fonds (BOAD, BADEA). En fait, si cette

pratique est admise par la BOAD, il

n’existe cependant aucun texte de la BOAD

qui recommande l’utilisation d’un système

de points, les Directives de la BOAD

proposant simplement l’utilisation des

procédures nationales.

Certains dossiers d’appel d’offres consultés

en matière de marchés de travaux font ainsi

référence à des évaluations par pondération

1

26

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

de l’offre technique, séparées de

l’évaluation financière.

Il existe une incompréhension totale du

système de la moins disance, les entreprises

considérant qu’elles doivent

systématiquement gagner la compétition au

prétexte que leur offre est la moins chère; à

tel point qu’aujourd’hui pour se garantir

d’offres techniquement conformes et moins

disantes (mais invérifiables du fait du

manque de ressources) et dont l’expérience

a prouvé que les entreprises qui les

proposent rencontrent des difficultés dans

l’exécution, la Direction Générale des

Travaux Publics a imaginé un nouveau

système de classification au terme duquel,

c’est l’offre technique conforme et qui se

situe financièrement dans la moyenne de

l’ensemble des offres qui est retenue.

Enfin, la condition (d) n’est pas remplie;

l’article 75 du code, dans le cas où plusieurs

offres sont jugées intéressantes, ouvre la

voie à un nouveau contact avec les

soumissionnaires à l’effet de leur demander

de présenter de nouvelles offres; ce

dispositif viole le principe de confidentialité

et l’objectivité du processus d’évaluation.

1-g) Soumission, réception et ouverture

des plis

Le cadre juridique prend compte les

conditions suivantes:

(a) l’ouverture publique des plis selon une

procédure définie et réglementée,

immédiatement après la date limite pour la

remise des offres.

(b) Des registres des séances de

dépouillement des offres sont conservés et

peuvent être consultés.

(c) La sécurité et la confidentialité des

offres sont maintenues avant l’ouverture

des plis et la divulgation des informations

spécifiques et sensibles pendant le

compte-rendu est interdite.

(d) Le mode de soumission et de réception

des offres par l’administration est bien

défini afin d’éviter le rejet inutile des

offres.

Aucune des conditions visées ici n’est

réunie.

Le code précise que l’ouverture des offres

n’est pas publique (article 74); elle a lieu

non au siège de l’autorité contractante mais

de la CNM. Au surplus, certains dossiers

d’appel d’offres consultés organise

l’ouverture des offres postérieurement à la

limite fixée pour leur réception.

Le procès verbal d’ouverture n’est pas

publié et n’est pas communiqué aux

soumissionnaires. Il en est d’ailleurs de

même du PV d’évaluation. En cela, il ne

répond pas aux exigences de la Directive

UEMOA en matière de publication du PV

d’ouverture.

Par ailleurs, il convient de souligner

certaines pratiques imposées par des

0

27

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

bailleurs de fonds type BOAD ou BADEA

qui préconiseraient l’ouverture des offres en

deux temps même en matière de travaux et

de fournitures.

De même, le secteur privé a souligné

nombre de cas où des enveloppes

financières avaient été ouvertes (en matière

de marchés de consultants) bien avant la

finalisation de l’évaluation technique.

Les conditions garantissant la sécurité et la

confidentialité des offres jusqu’à leur

ouverture ne sont pas précisées dans le

code.

Selon le secteur privé, les autorités

contractantes procèdent parfois au rejet

immédiat d’offres jugées incomplètes par

défaut d’un des documents exigés dans les

DAO.

1-h) – Système des Plaintes

Le cadre juridique prend en compte les

dispositions suivantes:

(a) le droit de réexamen accordé aux

participants à un processus de passation de

marchés.

(b) des dispositions faisant obligation à

l’institution acheteuse de répondre aux

demandes de réexamen, assortie d’une

révision administrative par une autre

institution indépendante de l’institution

acheteuse qui a le pouvoir d’accorder des

mesures de réparation, y compris le droit

de contrôle judiciaire.

(c) Il définit les matières pouvant faire

l’objet de réexamen.

(d) Il fixe les délais de publication des

décisions par l’institution acheteuse et

l’organe de révision administrative.

Le code des marchés publics ne prévoit

aucun système de recours en matière

d’attribution. Il n’est donc pas sur ce point

conforme aux exigences de la Directive

UEMOA.

0

2) Existence de règlements

d’application et documentation

2-a) – Règlement d’application prévoyant

des processus et procédures définis qui ne

sont pas inclus dans les lois de rang

supérieur

Il existe des règlements complétant et

Aucune des conditions ici visées n’est

réunie.

Il n’existe pas de règlements complétant et

précisant les dispositions de la loi sur la

passation des marchés qui satisfont aux

0

28

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

précisant les dispositions de la loi sur la

passation de marchés qui satisfont aux

conditions suivantes:

(a) ils sont clairs, détaillés et consolidés

sous la forme d’un ensemble de

règlements disponibles dans un lieu

unique et accessible.

(b) ils sont régulièrement mis à jour.

(c) la responsabilité en ce qui concerne

leur conservation est définie.

(d) ils sont clairs et détaillés.

conditions énumérées en marge, à

l’exception de décrets d’application pris en

matière de seuil. Ils ne sont pas consolidés.

Nombre de dispositions à caractère

réglementaire mentionnées dans le code ou

plus généralement le cadre réglementaire

n’ont pas vu le jour faute de volonté et/ou

de moyens (Comité pour le règlement des

litiges (article 190 du code), seuil

d’autorisation du Conseil d’administration

pour les entreprises publiques, contrôle de

la Cour des comptes)

2-b) – Modèles de documents d’appel

d’offres pour l’acquisition de biens, de

travaux et de services

(a) Des modèles d’invitation à

soumissionner et de documents d’appel

d’offres sont mis à disposition pour un

large éventail de biens, travaux et services

acquis par les organismes

gouvernementaux.

(b) il existe un ensemble de dispositions

ou de modèles types et obligatoires

découlant du cadre juridique, qui sont

destinés à être utilisés dans les documents

préparés pour les appels à la concurrence.

(c) Les documents sont tenus à jour et les

responsabilités concernant leur

préparation et leur mise à jour sont

clairement définies.

Il n’existe pas de modèles standard de

dossiers d’appel d’offres. Certains

départements se contentent de devis

quantitatifs et de plans et d’un montant de

budget gardé confidentiel.

Toutefois, la Direction Générale des

Travaux publics a bénéficié de l’appui de la

Banque mondiale dans le passé et a pu

élaborer des modèles utilisés aujourd’hui

qui servent parfois de références pour les

autres autorités contractantes, notamment

en matière de travaux.

0

2-c) – Procédures de présélection

Des procédures existent qui régissent la

présélection, à savoir entre autres:

(a) elles prévoient certaines restrictions

sur le contenu des critères de présélection

qui se fondent sur les besoins liés au

marché concerné.

(b) Elles prescrivent clairement le recours

à des critères de type

acceptable/inacceptable pour l’application

des critères de qualification.

(c) Elle fournit des indications sur les

circonstances dans lesquelles il convient

de recourir à une procédure de

présélection.

Des procédures existent qui régissent la

présélection (articles 19, 71, 85, 86, 204)

répondant aux conditions (a), (b), (c) visées

en marge.

Cependant, le secteur privé se plaint du

caractère irréaliste des critères, déconnectés

de la réalité locale et utilisés aux fins

d’orientation des choix d’attribution. Ce

déficit a été pris en compte par ailleurs dans

le cadre de la présente évaluation.

Notons également que les cas de recours à

l’appel d’offres restreint ne sont précisés

que de façon limitative en matière de

marchés de fournitures (article 204 du

code).

3

29

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

2-d) – Procédures adaptées aux contrats

relatifs aux services ou autres besoins

dans lesquels les capacités techniques

constituent un critère clé

Le cadre juridique et ses règlements

d’application prévoient les dispositions

suivantes:

(a) les conditions dans lesquelles la

sélection basée exclusivement sur la

capacité technique est justifiée et les cas

où les considérations relatives au prix et à

la qualité sont justifiées.

(b) Des procédures et des méthodologies

claires pour évaluer la capacité technique

et pour combiner le prix et la capacité

technique dans différentes circonstances.

Le code ne prévoit pas un chapitre

spécifique relatif aux marchés de

prestations intellectuelles mais traite des

marchés dits d’études. Nous avons déjà

souligné le caractère limitatif de la

définition de ces marchés.

Ce dispositif ne répond donc pas aux

exigences de la Directive UEMOA.

Les conditions de recours aux différents

types de sélection sont prévues, mais ils

sont fonction d’un seuil, critère qui ne

saurait servir en soi de justification. La

condition (b) visée n’est pas en revanche

explicitée.

Le code reste imprécis sur nombre de points

servant de normes de référence, ou bien

visés dans la Directive UEMOA,

particulièrement sur les différentes

méthodes d’évaluation, les conditions

d’ouverture, etc...

1

2-e) – Guide ou manuel de l’utilisateur à

l’usage des entités contractantes

(a) Il existe un manuel unique de passation

de marchés qui énonce toutes les

procédures pour l’administration correcte

des règlements et lois relatifs à la

passation de marchés.

(b) le manuel est régulièrement mis à jour.

(c) la responsabilité de la tenue du manuel

est clairement définie.

Il n’existe aucun manuel unique de

procédure à l’exception de celui dont

dispose la Direction des Travaux Publics,

mais qui n’a pas été actualisé. Toutefois, il

convient de souligner qu’il existe un

manuel de procédures techniques au niveau

de l’AGETUR.

0

2-f) – Des Conditions générales de contrat

(GCC) concernant les marchés publics de

biens, travaux et services, conformes aux

dispositions nationales et, le cas échéant,

aux dispositions internationales

Les deux conditions suivantes doivent

s’appliquer:

(a) il existe des GCC pour les types de

contrats les plus courants et leur utilisation

est obligatoire.

(b) Le contenu des GCC est généralement

conforme aux pratiques admises au plan

international.

Il n’existe aucun cahier des clauses

administratives générales à caractère

obligatoire quelle que soit la nature des

prestations réalisées, en dehors de ceux qui

peuvent être utilisés parce qu’imposés par

les bailleurs de fonds en cas de financement

extérieur.

Il convient de souligner cependant que la

Direction des Travaux Publics dispose de

modèles de CCAG qui sont intégrés aux

dossiers d’appel d’offres, élaborés dans le

passé avec le soutien de la Banque

Mondiale mais qui n’ont pas été actualisés

ou qui seraient incomplets selon le secteur

privé.

0

30

Pilier II - Cadre institutionnel et capacités de gestion

4.25 Le Pilier II permet de mesurer l’opérationnalité et l’efficience du dispositif réglementaire

notamment au plan institutionnel. Les 3 indicateurs ici évalués sont relatifs aux institutions et

systèmes de gestion considérés comme parties intégrantes de la bonne gouvernance du secteur

public du pays. L’indicateur 3 a trait à l’intégration de la passation des marchés dans le système

de gestion des finances publiques. L’indicateur 4 permet d’évaluer s’il existe un organe de

régulation, ses missions et pouvoirs et l’indicateur 5 apprécie dans quelle mesure le pays dispose

de systèmes d’évaluation et de développement des capacités, et de mesure de la qualité du

système de passation.

4.26 Les résultats de l’évaluation du Pilier II peuvent être synthétisés de la façon suivante:

Indicateur 3: Le dispositif de passation des marchés publics est intégré et bien incorporé dans le système de gouvernance du secteur public

4.27 La planification des commandes n’est pas intégrée au processus d’élaboration du budget

et le code n’impose pas d’élaboration de plans de passation de marchés. L’éclatement

institutionnel des services en charge du budget de fonctionnement et d’investissement ne favorise

d’ailleurs pas une harmonisation du processus d’élaboration budgétaire. Dans ce contexte, la

connexion du système d’information et de gestion des marchés publics (SIGMAP) avec le

logiciel de gestion des finances publiques (SIGFIP) en cours de réalisation faciliterait l’efficience

du dispositif d’information et de contrôle du système. La mise en œuvre de cette interface ne

rencontre pas de problèmes techniques. Toutefois, une étude particulière doit être mise en œuvre

pour assurer la cohérence de la mise en œuvre de ce système avec le nouveau cadre

réglementaire et institutionnel (prenant en compte notamment les responsabilités nouvelles de la

Direction du Budget) - notamment en matière d’intégration des informations relatives aux lignes

à marchés, aux numéros des marchés et à la réservation des crédits- qui résultera de la réforme.

Une évaluation financière de cette intégration a été faite à l’occasion d’une mission de la

Direction du Budget à Abidjan.

4.28 L’indicateur 3 - b) et c) sont également faiblement notés. Il convient de souligner une

grande centralisation du processus d’engagement de la dépense, qui ne favorise pas des délais de

traitement rapide, a fortiori dans un système où le processus de signature des marchés est

extrêmement lourd et de nature à favoriser la rétention de documents de marchés au niveau des

signataires. Quant aux retards de règlement, ils sont chroniques, ce qui n’est pas sans

conséquence au plan de la régulation budgétaire.

4.29 La non intégration du dispositif de passation des marchés dans la gestion des finances

publiques se manifeste encore dans l’absence de certification de la disponibilité des fonds au

moment du lancement de la procédure, la fiche d’autorisation de la dépense n’apparaissant qu’au

moment de la signature du contrat et dans le déficit constaté en matière de rapports établis en vue

de certifier l’exécution du budget, pour la comparaison des prestations rendues avec la

programmation budgétaire.

31

Indicateur 4: Le pays est doté d’un organe normatif/réglementaire fonctionnel

4.30 Un des problèmes majeurs pour assurer la crédibilité du système de passation des

marchés reste l’absence de séparation des fonctions de contrôle et de régulation des marchés

publics. Si la Commission Nationale des Marchés remplit certaines fonctions de régulation (et

encore de façon trop limitée), elle a aussi la charge de fonctions d’attribution et de contrôle et ce

en violation flagrante des dispositions de la Directive UEMOA n°5/2005, ce qui explique

notamment la notation très faible (0) du sous indicateur 4 - b) et d). Enfin, le degré

d’indépendance de cette entité n’est pas assurée de part sa composition majoritairement

publique.

Indicateur 5: Existence de capacités de développement institutionnel

4.31 Il n’existe aucun système, informatisé, centralisé et actualisé en permanence, tel que

préconisé par l’indicateur 5 - a), tant en matière de collecte que de diffusion, permettant de

fournir, en temps réel, des informations sur le système de passation des marchés.

4.32 Enfin, il faut souligner qu’il n’existe pas de stratégie de formation, d’évaluation et de

développement des capacités, ni de services de conseils aux acteurs de la passation des marchés.

La pérennité des services de passation est également fragile. Conjuguée à l’insuffisance du

nombre de cadres et agents de maîtrises au sein de l’administration, cette faiblesse se traduit par

une trop grande mobilité des agents publics. Elle est en outre exacerbée par l’absence de statut

protecteur tant des unités de passation au sein de l’administration que des spécialistes en

passation de marchés. Il est à noter aussi que le système ne prévoit pas de mécanismes

d’assurance qualité ou d’évaluation de la performance du personnel, ce qui explique la note très

faible (0) de l’ensemble de l’indicateur 5.

4.33 Le Tableau ci-dessous présente l’évaluation détaillée pour le Pilier II.

Evaluation Conjointe des Indicateurs de Base OCDE/CAD

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

Pilier II. Cadre Institutionnel et Capacité de Gestion

3) Le dispositif de passation des

marchés publics est intégré et bien

incorporé dans le système de

gouvernance du secteur public

3-a) – La planification des commandes à

passer et les dépenses associées font

partie du processus d’élaboration du

budget et contribuent à la planification

pluriannuelle

Une activité de planification régulière est

instituée par une loi ou un règlement qui:

commence par la préparation de

plans pluriannuels pour les

Le code des marchés ne prévoit aucun

dispositif en la matière. Il n’est pas fait

davantage référence à l’obligation

d’élaborer des plans de passation de

marchés.

Les entretiens ont permis de mettre en

exergue l’absence d’une planification

annuelle des marchés et de réalisation

de plan de passation identifiant les

0

32

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

organismes gouvernementaux,

d’où seront tirés des plans

opérationnels annuels.

suivi par des plans annuels de

passation de marché et l’estimation

des dépenses qui s’y rattachent.

et débouche sur la formulation du

budget annuel.

Les plans de passation de marché sont

élaborés en appui au processus de

planification et d’élaboration du budget.

méthodes de passation préconisées.

Des inventaires de besoins sont réalisés,

actualisés d’année en année par

référence à des programmes pluri

annuels, mais les études ne sont pas

assez détaillées.

Soulignons également un éclatement

des structures en charge de la

préparation du budget, la Direction du

Budget intervenant en matière de

dépenses de fonctionnement, la

Direction de la Planification en matière

de dépenses d’investissement.

Un décret a cependant été pris

récemment qui a pour objet de confier à

la Direction du Budget, transformé en

Direction Générale l’élaboration du

budget de fonctionnement et

d’investissement.

En l’état, il n’existe cependant pas de

système centralisé au niveau de la

Direction du Budget assurant comme le

système SIGMAP en Côte d’Ivoire le

contrôle de l’exécution du budget.

Toutefois, dans ce contexte, la

connexion du système d’information et

de gestion des marchés publics

(SIGMAP) avec le logiciel de gestion

des finances publiques (SIGFIP) en

cours de réalisation faciliterait

l’efficience du dispositif d’information

et de contrôle du système. La mise en

œuvre de cette interface ne rencontre

pas de problèmes techniques selon des

responsables de la SNDI rencontrés lors

de la mission.

La Direction des Finances souligne

cependant un niveau de préparation du

budget plus conforme aux critères en

matière de budget de fonctionnement,

l’élaboration étant réalisée sur une base

annuelle; mais l’existence de devis ou

de facture pro forma ne compense pas

l’absence de mercuriales.

Les niveaux de prix (en l’absence de

base de données de prix) ou le choix de

la méthode de sélection non intégrée

33

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

dans un plan de passation de marchés

annuels attirent immanquablement les

réactions des organes de contrôle

financier, mais souvent une fois que le

marché lui-même a été attribué.

3-b) – La loi budgétaire et les procédures

financières favorisent la passation des

marchés, l’exécution des contrats et le

règlement dans les délais prévus

(a) Les fonds budgétaires sont engagés

ou affectés dans un délai d’une semaine

à compter de l’attribution du contrat

pour couvrir la totalité du montant du

marché (ou le montant nécessaire pour

couvrir la part du marché qui doit être

exécutée pendant la période budgétaire).

(b) Il existe des normes commerciales

publiées sur le traitement des factures

par les institutions gouvernementales qui

répondent aux obligations de paiement

rapide énoncées dans le contrat.

(c) Les règlements sont autorisés dans un

délai de quatre semaines après

l’approbation des factures ou après les

certifications mensuelles pour les

règlements selon l’état d’avancement des

travaux.

Au plan institutionnel, les procédures

d’engagement des dépenses restent

centralisées et relèvent de la Direction

du Financement et du Contrôle de

l’exécution pour le budget

d’investissement, et de la Direction

Financière pour le budget de

fonctionnement qui sont toutes deux

ordonnateurs délégués.

Si les budgets sont ouverts en totalité en

matière de dépense d’investissement, ils

sont autorisés par tranche en matière de

dépense de fonctionnement.

Selon les entretiens, le délai

d’engagement lui-même est

relativement bref, mais, il n’est pas fixé

réglementairement.

Toutefois, le circuit de signature est

lourd. Ainsi, à titre d’exemple, un

contrat passé en matière de travaux pour

une valeur de 274.949.588 CFA est

signé par le Directeur des affaires

communes du Ministère de

l’Administration territoriale, le Ministre

lui-même, le Contrôle de l’exécution, le

Contrôle financier et le Directeur du

Trésor, le Ministre des Finances, puis

approuvé par le Premier Ministre.

L’article 146 du code précise seulement

que le délai de mandatement doit être

précisé dans le marché.

La condition (c) semble en revanche

respectée, mais les règlements eux-

mêmes souffrent de retard chronique.

1

3-c) – Ne pas engager d’actions

d’achat sans crédit budgétaire

Les dispositions suivantes doivent être

en place:

(a) la loi exige la certification de la

disponibilité de fonds avant la

Aucune des conditions ici visées n’est

remplie.

Certes, des fiches d’autorisation de

dépenses portant la référence de

l’imputation budgétaire sont établies

mais seulement au moment de la

finalisation du marché et non lors du

0

34

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

publication de l’invitation à

soumissionner.

(b) Un système est en place (ex.

interface papier ou électronique entre les

systèmes de gestion financière et de

passation de marchés) qui garantit

l’application de la loi.

lancement de l’appel d’offres.

3-d) – Des rapports d’achèvement

systématiques sont établis en vue de

certifier l’exécution du budget et pour la

comparaison des prestations rendues

avec la programmation budgétaire

En pratique, les rapports d’achèvement

sont établis s’il y a recours à des

bureaux indépendants de contrôle; en

dehors de ces cas, des PV de réception

sont établis auxquels sont joints des

attachements, mais sans aucune

périodicité préétablie.

Il est généralement procédé à des revues

à mi parcours dans le cadre de la

régulation budgétaire.

La Direction des finances effectue

cependant chaque mois des situations de

rapprochement dans le cadre du suivi de

l’exécution budgétaire en matière de

dépenses de fonctionnement.

Au demeurant, le dispositif de passation

de marchés n’est pas intégré avec un

système de gestion financière et

budgétaire pour fournir des

informations sur l’achèvement des

marchés.

1

4) Le pays est doté d’un organe

normatif/réglementaire fonctionnel

4-a) – Le statut et le fondement légal de

l’organisme normatif/réglementaire sont

précisés dans le cadre législatif et

réglementaire

Il existe un organe normatif ou

réglementaire ou alors les fonctions sont

clairement assignées à différentes unités

au sein de l’administration, et ces

dispositions sont spécifiées sans

équivoque dans le cadre juridique et

réglementaire sans vide ou

chevauchement.

Certaines fonctions à caractère normatif

sont assurées par un organisme

dénommé « Commission Nationale des

Marchés » instituée par le code des

marchés lui-même. La Commission est

notamment appelée à formuler des

recommandations sur toute modification

de la réglementation (article 4 du code).

Elle est aussi en charge de la

publication des sanctions (article 20 du

code). La Commission était également

en charge de l’élaboration des cahiers

des charges, mais cette mission n’a pas

été réalisée.

Toutefois, cette structure remplit à la

fois des fonctions d’attribution/contrôle

2

35

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

en ce qu’elle approuve les

recommandations d’attributions faites

par les autorités contractantes. Cette

position est non conforme aux

dispositions de l’article 3 de la

deuxième directive (n°5) de l’UEMOA.

La Commission est d’ailleurs également

secrétaire du Comité de règlement des

litiges prévu par le code (non

opérationnel)

4-b) – L’organisme a un ensemble de

responsabilités définies, qui

comprennent, mais ne se limitent pas à:

fournir des conseils aux entités

contractantes;

rédiger des amendements au cadre

législatif et réglementaire et aux

règlements d’application;

assurer le suivi de l’exécution des

marchés publics;

fournir des informations sur les

passations de marché;

gérer les bases de données

statistiques;

communiquer des rapports sur les

commandes aux autres parties de

l’administration;

élaborer et soutenir la mise en

oeuvre des initiatives destinées à

améliorer le dispositif de passation

de marchés publics; et

mettre à disposition des outils

d’exécution et des documents pour

la formation et le développement

des capacités de l’équipe chargée

de l’exécution.

Il est à noter qu’à l’exception de la

deuxième fonction, les autres fonctions

citées dans l’indicateur subsidiaire ne

sont pas assignées par le code à

l’organisme réglementaire (Commission

Nationale des Marchés) ou d’ailleurs à

d’autres organismes (à l’exception

notable du suivi de l’exécution assuré

pour partie par la Direction du

financement et du Contrôle de

l’exécution).

La Commission n’exerce ainsi pas de

fonctions de régulation du système en

violation des dispositions de la

Directive UEMOA en la matière.

0

4-c) – L’organisation de l’institution, son

financement, sa dotation en personnel et

le degré d’indépendance et d’autorité

(pouvoir formel) dont il jouit pour

l’exercice de ses fonctions doivent être

suffisants et en rapport avec les

responsabilités assignées

La CNM dispose de très faibles moyens

pour exercer ses missions de contrôle et

de régulation. Elle ne dispose d’aucune

indépendance et ses décisions sont

susceptibles d’être remises en cause par

l’autorité hiérarchique dont elle dépend,

à savoir la Primature.

Au surplus, il ne s’agit pas, de part sa

composition majoritairement publique,

d’un organe indépendant, comme le

précise l’indicateur de référence (a

fortiori compte tenu de la nature des

pouvoirs qui lui sont confiés en matière

d’attribution et de contrôle).

1

36

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

La composition de la CNM pose

d’ailleurs problème notamment en ce

que le secteur privé y est dans les faits

représenté par des opérateurs

économiques, et ce même si ces

derniers ne peuvent siéger dans le cadre

des procédures les concernant.

4-d) – Les responsabilités doivent

également être définies de sorte à séparer

les tâches et les énoncer de façon claire

afin d’éviter tout conflit d’intérêt et

intervention directe dans l’exécution des

opérations de passation de marché

La nécessaire séparation des

responsabilités et des tâches (en

particulier, la fonction de contrôle et de

régulation) requise par cet indicateur ne

semble pas être réunie dans le contexte

actuel. En effet, il convient de relever

que la Commission Nationale des

Marchés intervient dans le processus de

contrôle des DAO et d’attribution des

marchés (article 4 du code).

0

5. Existence de capacités de

développement institutionnel

5-a) – Le pays dispose d’un système

pour la collecte et la diffusion

d’informations sur la passation des

marchés, notamment sur les invitations à

soumissionner, les demandes de

propositions et des informations sur

l’attribution des contrats

Il n’existe aucun système centralisé tel

que préconisé par l’indicateur, tant en

matière de collecte que de diffusion

d’informations sur la passation des

marchés.

Certes, une forme de système de

collecte de l’information est maintenue

au niveau de la CNM, mais il n’est pas

accessible et cette dernière ne reçoit pas

les marchés passés par l’AGETUR, les

sociétés d’Etat et les collectivités

décentralisées. En tout état de cause, il

ne s’agit pas d’un système de traitement

informatisé, centralisé et actualisé en

permanence permettant de fournir, en

temps réel, des informations globales

sur la passation des marchés.

0

5-b) – Le pays dispose de systèmes et de

procédures pour la collecte et le suivi des

statistiques nationales sur la passation

des marchés

(a) Il existe un système opérationnel

pour la collecte des données.

(b) Le système recueille des données sur

la passation des marchés selon la

méthode utilisée, la durée des différentes

Le système ne remplit pas ces

conditions ainsi qu’indiqué ci-dessus, et

notamment pas celle visée en marge à la

condition (b), avec toutes les précisions

nécessaires sur le cycle de passation des

marchés.

Au demeurant, aucun audit ni

publication quelconque n’est diligenté.

0

37

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

étapes du cycle de passation des

commandes, les attributions de contrats,

les prix unitaires pour les catégories

courantes de biens et services et d’autres

informations permettant l’analyse des

tendances, des niveaux de participation,

de l’efficacité et de l’économie des

achats ainsi que le respect des

spécifications.

(c) La fiabilité des informations est

élevée (vérifiée par les audits).

(d) L’analyse des informations est

systématiquement effectuée, publiée et

répercutée dans le système.

5-c) – Une stratégie et des capacités de

formation durables existent pour fournir

une formation, des conseils et une

assistance pour le développement des

capacités de l’administration et des

participants du secteur privé afin qu’ils

puissent assimiler les règles et

règlements, ainsi que la manière dont ils

doivent être appliqués

Il existe une stratégie de formation et de

renforcement des capacités qui prévoit:

(a) des programmes permanents de

formation approfondie d’une qualité et

d’un contenu appréciables pour les

besoins du système;

(b) une évaluation et un aménagement

périodiques en fonction des données de

l’expérience et des besoins;

(c) des services consultatifs ou un bureau

d’aide pour répondre aux questions

posées par les entités acheteuses, les

fournisseurs, les entreprises et le public.

Il n’existe aucune stratégie de formation

et d’évaluation et de développement des

capacités, ni de services de conseils aux

acteurs.

Les entretiens ont mis en exergue un

véritable déficit de formation de tous les

acteurs.

En outre, l’absence de statut véritable

des spécialistes en passation de marchés

et la trop grande mobilité des agents qui

en résulte ne garantit pas le maintien de

capacités au sein des services de

passation des marchés. Ceci constitue

une des faiblesses majeures du système.

0

38

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernement

5-d) – Les normes de contrôle de la

qualité sont diffusées et utilisées pour

évaluer la performance du personnel et

traiter les problèmes liés au

développement des capacités

(a) des normes d’assurance qualité et un

système de suivi des processus de

passation de marchés et des produits.

(b) un processus d’évaluation de la

performance du personnel fondé sur les

résultats et les comportements

professionnels.

(c) que des audits opérationnels sont

exécutés régulièrement pour contrôler la

conformité avec les normes d’assurance

qualité.

Il est à noter que le système ne prévoit

pas de mécanismes d’assurance qualité

ou d’évaluation de la performance du

personnel.

0

Pilier III - Opérations d’achat et pratiques du marché

4.34 Le Pilier III permet d’apprécier l’opérationnalité et l’efficience du système de passation

au niveau des autorités contractantes. Il prend en compte le fonctionnement du marché de la

commande publique comme l’un des moyens d’évaluer la qualité du système. Le Pilier III

consiste en trois indicateurs. L’indicateur 6 évalue l’efficacité des opérations d’achat des

autorités contractantes. L’indicateur 7 évalue la fonctionnalité même du marché de la commande

publique. L’indicateur 8 s’intéresse aux mesures de gestion des marchés et aux dispositions en

matière de règlement des litiges.

4.35 Les résultats de l’évaluation du Pilier III peuvent être synthétisés de la façon suivante:

Indicateur 6: Les opérations et les pratiques d’approvisionnement du pays sont efficientes

4.36 Les autorités contractantes comme le secteur privé soulignent toutes un déficit de

compétences, de formation et de capacités lié au nombre insuffisant de personnel assigné aux

tâches. Aucun profil de compétence n’a été prédéterminé pour ces postes dans le domaine

considéré et les compétences qui existent ne sont pas forcément adaptées aux besoins ou aux

fonctions, ni le résultat d’une procédure compétitive. Ce déficit se traduit d’ailleurs au niveau

institutionnel par l’absence quasi générale de services de passation des marchés dédiés à cette

activité au sein des autorités contractantes (sous la forme d’une cellule de gestion des marchés).

Ces fonctions sont partagées au sein des autorités contractantes par les Directions techniques et

financières. Les cellules de rédaction des projets de marchés (CRPM) établis par le code (et qui

n’ont pas vu le jour) n’ont d’ailleurs réglementairement qu’une fonction limitée (en aval) de

contrôle du processus (rédaction des cahiers des clauses particulières et des projets de marchés).

39

Aussi toute stratégie de formation ne peut-être viable que si ces problèmes sont préalablement

traités.

4.37 Si certaines autorités contractantes bénéficient d’une forme de délégation (Direction des

Travaux Publics, certaines collectivités locales), permettant en fonction de seuils prédéterminés

d’assurer une certaine décentralisation du processus d’attribution et de signature des marchés, ni

le code des marchés publics, ni la loi sur la décentralisation ne proposent et définissent des

institutions et de règles spécifiques en matière de passation de marchés pour les collectivités

territoriales. Une plus forte responsabilisation des acteurs est nécessaire. Elle doit être mise en

œuvre avec des capacités existantes jugées encore très faibles.

Indicateur 7: Fonctionnalité du marché des achats gouvernementaux

4.38 Le secteur privé souffre de l’inexistence d’une politique et d’un programme de

renforcement des capacités des PME. De même, il convient de relever que les mécanismes de

partenariats publics privés ne sont pas définis dans un cadre juridique préétabli et fonctionnel.

4.39 Le secteur privé est relativement peu développé. Il en est de même de l’influence de ses

institutions qui pèsent peu dans le fonctionnement du système. Le contexte dans lequel a évolué

le Togo ces dernières années en est la cause. De nombreuses contraintes empêchent son accès

aux marchés publics (références faites par le secteur privé à l’usage discriminatoire de critères de

qualifications et à des pratiques de corruption endémiques, absence de système de catégorisation

d’entreprises, absence de dispositif contraignant favorisant le recours aux PME locales, absence

de référentiels de prix, difficultés d’accès aux cautions, délai de délivrance des attestations

fiscales, références également faite à la concurrence de personnes physiques ou morales

constituées pour l’occasion, peu d’allotissements pour permettre l’accès des PME aux marchés,

pas de pénalités pour retard de règlements, pas de révision des prix).

4.40 Aucune des conditions visées à l’indicateur de référence 7 - d) n’est remplie. Au surplus,

l’article 50 du code autorise des pratiques non conformes aux standards internationaux

(subordination de l’attribution d’un marché à une entreprise étrangère à l’obligation d’en sous

traiter 30% de son montant à une entreprise nationale).

Indicateur 8: Existence de dispositions relatives à la gestion des marchés et à la résolution des litiges

4.41 Le code des marchés ne réglemente pas de façon précise et détaillée les responsabilités en

matière de gestion de marchés. Bien au contraire, la multiplication des procédures dérogatoires,

ainsi que le nombre des institutions et départements impliqués ne favorise pas de système de

responsabilité, notamment au niveau des autorités contractantes. L’absence de dispositif

réglementaire confirmant les pouvoirs de la personne responsable du marché ou de la cellule de

rédaction des marchés, comme la non existence des cahiers des charges standard prévus par le

code renforcent ce diagnostic. Il n’existe aucun chapitre dans le code conforme aux standards

internationaux et relatif à la réception des travaux, fournitures et services et au contrôle de leur

exécution. Aucune disposition n’impose la publication des avenants.

4.42 Il existe une loi sur l’arbitrage et le Togo est membre de l’espace OHADA et partant le

recours à l’arbitrage dans ce cadre est possible. Les entretiens et l’examen de certains dossiers

40

ont permis cependant de souligner qu’il n’est pas recouru à l’arbitrage pour résoudre les

différends entre l’administration et le secteur privé national. Les dispositions contractuelles

renvoient à la compétence des juridictions judiciaires pour juger des litiges relatifs à l’exécution

des marchés publics. Au demeurant, et en dépit des retards de règlement généralisés, le secteur

privé, par peur de représailles, n’use pas des dispositions prévues dans les contrats en matière de

règlement de litiges.

4.43 Le Tableau ci-dessous présente l’évaluation détaillée pour le Pilier III.

Evaluation Conjointe des Indicateurs de Base OCDE/CAD

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

Pilier III. Opérations d’achat et Pratiques du marché

6. Les opérations et les pratiques

d’approvisionnement du pays sont

efficientes

6-a) – Le niveau de compétence des

responsables gouvernementaux au sein

de l’entité en matière de passation de

marchés correspond à leurs

responsabilités en matière

d’approvisionnement

(a) Il existe des profils de compétences et

de connaissances définis pour les

emplois spécialisés en matière

d’approvisionnement.

(b) Les compétences sont

systématiquement mises en adéquation

avec les besoins de recrutement par le

biais d’une procédure ouverte.

(c) Le personnel requis pour exécuter

ponctuellement des activités de passation

de commandes possède les

connaissances dont il a besoin pour

exercer cette activité ou a accès à une

équipe de professionnels pouvant fournir

ces connaissances.

(d) Les agents qui sont amenés de façon

ponctuelle à exécuter des activités

d’achat possèdent les connaissances dont

ils ont besoin pour exécuter l’activité ou

ont accès au personnel professionnel

pouvant leur dispenser ces

connaissances.

Les autorités contractantes

soulignent toutes un déficit de

compétences et de formation que ne

suppléent pas suffisamment celles

de la Direction des Travaux Publics.

Aucun profil de compétence n’a été

prédéterminé pour ces postes dans

le domaine considéré et les

compétences qui existent ne sont

pas forcément adaptées aux besoins

ou aux fonctions, ni le résultat

d’une procédure compétitive.

Certains départements ministériels

(Intérieur) n’ont d’ailleurs même

pas les capacités de préparer les

DAO ou même de procéder aux

évaluations.

Des autorités contractantes ont par

ailleurs souligné un manque de

réactivité de la Commission

Nationale des Marchés en matière

de validation des DAO. Aucune

structure n’assure de fait de

fonction de conseil aux

professionnels.

Ce déficit se traduit d’ailleurs au

niveau institutionnel par l’absence

quasi générale de services de

passation des marchés au sein des

autorités contractantes. Ces

fonctions sont partagées au sein des

0

41

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

autorités contractantes par les

Directions techniques et financières.

Les cellules de rédaction des projets

de marchés (CRPM) établis par le

code (et qui n’ont pas vu le jour)

n’ont d’ailleurs réglementairement

qu’une fonction limitée (en aval) de

contrôle du processus (rédaction des

cahiers des clauses particulières et

des projets de marchés).

Rappelons à cet égard une

disposition du code qui n’a pas été

mis en œuvre. Il devait en effet être

créé une cellule en charge de la

rédaction des projets de marchés

dans chaque ministère (article 93).

De même, l’article 169 du même

code fait référence à une « personne

responsable du marché » dont le

statut et les pouvoirs ne sont mêmes

pas définis dans ce texte.

6-b) – Les programmes de formation et

d’information sur la passation des

marchés à l’intention des responsables

gouvernementaux et des intervenants du

secteur privé sont conformes à la

demande

(a) La conception des programmes de

formation repose sur un inventaire des

déficits de compétences afin de

correspondre aux besoins du système.

(b) Des programmes d’information et de

formation sur la passation de marchés

publics en direction du secteur privé sont

offerts régulièrement soit par le

gouvernement ou par des institutions

privées.

(c) Le temps d’attente avant l’admission

à un stage (pour les intervenants du

secteur public ou secteur privé) est

raisonnable (par exemple, un ou deux

trimestres).

Aucune des conditions visées à

l’indicateur de référence n’est

remplie.

0

6-c) – Il y a des normes établies

concernant la tenue des dossiers et des

documents relatifs aux transactions et à

la gestion des marchés

Aucune des conditions visées à

l’indicateur de référence n’est

remplie.

0

42

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

(a) le cadre juridique et réglementaire

établit une liste des dossiers de passation

de marchés qui doivent être tenus au

niveau opérationnel et de ce qui peut être

consulté par le public, y compris les

conditions d’accès à ces documents.

(b) Les dossiers doivent inclure:

les avis publics relatifs aux projets

d’appels d’offres

les documents d’appel d’offres et

addenda

les documents relatifs au

dépouillement des offres

les rapports d’évaluation des offres

les procédures d’appel formelles

engagées par les soumissionnaires

et l’issue de ces recours

les documents finaux signés relatifs

aux marchés et les addenda et

amendements y afférents

la résolution des contentieux et

litiges

les paiements finaux

les données relatives aux

décaissements (conformément aux

exigences du système de gestion

financière du pays).

(c) Il existe une politique de rétention de

documents qui est compatible avec les

lois de prescription en vigueur dans le

pays en cas d’enquête et de poursuite

pour fraude et corruption ainsi qu’avec

les cycles d’audit.

(d) Il existe des protocoles de sécurité

établis pour assurer la protection des

archives, physique ou électroniques.

43

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

6-d) – Il y a des dispositions permettant

de déléguer le pouvoir à d’autres

institutions ayant la capacité d’assumer

les responsabilités

(a) la délégation du pouvoir de décision

est décentralisée vers les échelons

inférieurs les plus compétents en

fonction des risques associés et des

sommes monétaires que cela implique.

(b) La délégation de pouvoirs est

réglementée par la loi.

(c) La responsabilité des décisions est

définie de manière précise.

Il résulte de l’évaluation qu’il existe

des autorités contractantes qui

bénéficient d’une forme de

délégation (Direction des Travaux

Publics, FER, certaines collectivités

locales), permettant en fonction de

seuils prédéterminés d’assurer une

certaine décentralisation du

processus d’attribution et de

signature des marchés.

Toutefois, il convient de noter que

ni le code des marchés publics, ni la

loi sur la décentralisation ne

proposent et définissent des

institutions et de règles spécifiques

en matière de passation de marchés

pour les collectivités territoriales.

Toutefois, comme nous l’avons

souligné ci-dessus, la cellule de

rédaction des marchés prévue par le

code et devant être créée au sein de

chaque ministère n’a pas vu le jour,

en tant que structure, et ce même au

niveau du Ministère de la Santé

etc).

Par ailleurs, le processus

d’attribution, de rédaction et de

signature des marchés et

d’engagement de la dépense reste

un processus lourd, largement

centralisé au niveau d’institutions

nationales (Commission Nationale

des Marchés, Comité d’Etudes et de

Contrôle des Projets de Marchés).

Le code des marchés ne réglemente

pas davantage la délégation de

pouvoirs, même en termes

généraux.

Une plus forte responsabilisation

des acteurs est nécessaire. Elle doit

être mise en œuvre avec des

capacités existantes jugées encore

très faibles.

0

7. Fonctionnalité du marché des

achats gouvernementaux

7-a) – Il existe des mécanismes efficaces

de partenariat entre les secteurs public et

privé

Une commission avait été créée en

2001 regroupant le secteur privé et 1

44

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

(a) Le Gouvernement encourage un

dialogue ouvert avec le secteur privé et

dispose de mécanismes établis et formels

pour un dialogue ouvert avec les

associations ou d’autres moyens.

(b) Le gouvernement dispose de

programmes visant à contribuer au

renforcement des capacités des

entreprises privées, s’agissant

notamment des petites entreprises, et de

programmes de formation visant à

permettre l’arrivée de nouveaux entrants

sur le marché des achats

gouvernementaux.

(c) Le gouvernement encourage les

partenariats publics privés et les

mécanismes sont bien définis dans le

cadre juridique pour que de tels

arrangements soient possibles.

le secteur public mais elle n’a

jamais été véritablement

opérationnelle. Toutefois, le secteur

privé est associé au sein de la

Commission Nationale des Marchés

et participe aux activités du Comité

de suivi de la réforme.

Il convient de souligner

l’inexistence de programme de

renforcement des capacités des

PME.

Le secteur privé dénonce par

ailleurs les nombreuses irrégularités

qui affectent les processus

d’attribution des marchés conclus

au bénéfice de sociétés « taxi ».

Au surplus, les mécanismes de

partenariats publics privés ne sont

pas définis au niveau central dans

un cadre juridique préétabli. En

revanche, une loi a été adoptée en

2008 relative aux modes de gestion

des services publics locaux. Parmi

ces modes de gestion figure la

gestion déléguée, et notamment la

concession, mais la loi ne définit

pas les conditions d’attribution de

ces concessions.

7-b) – Les institutions du secteur privé

sont bien organisées et capables de

faciliter l’accès au marché

Le secteur privé est compétitif, bien

organisé et capable de participer à la

compétition pour l’obtention de marchés

publics.

Il résulte de l’évaluation que le

secteur privé est relativement peu

développé. Il en est de même de

l’influence de ses institutions qui

pèsent peu dans le fonctionnement

du système. Le contexte dans lequel

a évolué le Togo ces dernières

années en est la cause. Les retards

de règlement et les irrégularités

dénoncées n’ont pas été de nature à

renforcer la confiance du secteur

privé dans ses capacités d’accès à la

commande publique. Il se plaint

d’ailleurs notamment pour les

marchés de consultants de ne pas

recevoir l’information à temps pour

y participer. Le développement de

la consultation restreinte est

symptomatique de cette situation.

1

45

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

7-c) – Il n’existe pas d’obstacles

systémiques majeurs (tels que l’accès

insuffisant au crédit, les pratiques

contractuelles, etc.) qui limitent la

capacité du secteur privé d’accéder au

marché des approvisionnements

Plusieurs contraintes existent qui

empêchent l’accès du secteur privé

aux marchés publics (pratiques

irrégulières, usage discriminatoire

de critères de qualifications,

pratiques de corruption endémiques,

absence de système de

catégorisation d’entreprises,

absence de dispositif contraignant

favorisant le recours aux PME

locales, architectes concurrencés en

matière de conception des travaux,

bureaux d’études, absence de

référentiels de prix, difficultés

d’accès aux cautions, délai de

délivrance des attestations fiscales,

concurrence de personnes physiques

ou morales constituées pour

l’occasion, peu d’allotissements

pour permettre l’accès des PME aux

marchés, pas de pénalités pour

retard de règlements, pas de

révision des prix (dans un

environnement où les prix du

carburant, du fer et du ciment

augmentent considérablement),

obsolescence du parc de matériel de

la société de location qui pouvait

être mis à la disposition des PME).

Parallèlement les autorités

contractantes rencontrées se

plaignent de la qualité des dossiers

techniques remis qui rendent

difficiles les évaluations et des

lacunes du secteur privé en matière

de gestion des marchés, de

coordination des activités et

d’exécution, les moyens annoncés

n’étant pas forcément mis à

disposition, une fois le marché

attribué.

0

46

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

7-d) – Il existe des règles claires et

transparentes pour déterminer s’il

convient de recourir aux marchés

internationaux ou nationaux, qui

s’appuient sur une saine appréciation des

enjeux commerciaux et de

développement

(a) Le pays dispose de règles claires pour

déterminer s’il convient d’avoir recours

aux marchés internationaux ou

nationaux.

(b) Les règles du pays, lorsqu’il est fait

appel à la participation d’entreprises

étrangères, sont conformes aux bonnes

pratiques et ne créent pas de barrières (se

reporter à l’Annexe 1 pour des

orientations générales.)

(c) Les règles du pays permettent la

participation de toute entreprise

intéressée, même lorsqu’il n’est pas fait

appel à la concurrence internationale, en

accord avec les obligations juridiques du

pays.

Aucune des conditions visées à

l’indicateur de référence n’est

remplie; comme nous l’avons

souligné par ailleurs, l’article 50 du

code autorise des pratiques non

conformes aux standard

internationaux (subordination de

l’attribution d’un marché à une

entreprise étrangère à l’obligation

d’en sous traiter 30% de son

montant à une entreprise nationale).

0

8. Existence de dispositions relatives à

la gestion des marchés et à la

résolution des litiges

8-a) – Des procédures sont clairement

définies concernant l’exercice des

responsabilités de gestion de marchés et

comprennent des procédures relatives à

l’inspection et à la réception des biens,

travaux et services, des procédures de

contrôle de la qualité, ainsi que des

méthodes de révision et de publication

rapide des avenants de contrats

(a) Les procédures relatives à la

réception des produits finaux et à la

publication d’avenants aux contrats font

partie du cadre juridique et réglementaire

ou sont incorporées comme des

dispositions types dans les contrats.

(b) Les clauses sont généralement

conformes aux pratiques admises au plan

international (pour les exemples de

bonnes pratiques, se reporter aux contrats

types des IFI).

(c) Les procédures de contrôle de la

qualité (CQ) des biens sont bien définies

dans les contrats/documents type ou dans

Le code des marchés ne réglemente

pas de façon précise et détaillée les

responsabilités en matière de

gestion de marchés. Bien au

contraire, la multiplication des

procédures dérogatoires, ainsi que

le nombre des institutions et

départements impliqués ne favorise

pas de système de responsabilité,

notamment au niveau des autorités

contractantes. L’absence de

dispositif réglementaire confirmant

les pouvoirs de la personne

responsable du marché ou de la

cellule de rédaction des marchés,

comme la non existence des cahiers

des charges standard prévus par le

code renforcent ce diagnostic. Il

n’existe aucun chapitre dans le code

conforme aux standards

internationaux et relatif à la

réception des travaux, fournitures et

services et au contrôle de leur

exécution. Aucune disposition

n’impose la publication des

1

47

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

les règlements. Le CQ est effectué par

des agents compétents, des sociétés

d’inspection ou des établissements

d’essai spécialisés.

(d) La supervision des travaux de génie

civil est effectuée par des firmes

d’ingénieurs indépendants ou des

superviseurs ou des inspecteurs

gouvernementaux qualifiés.

(e) Les règlements finaux sont traités

rapidement, conformément aux

stipulations du contrat.

avenants.

Toutefois, l’examen de certains

dossiers standard démontre que les

procédures de réception et de

contrôle qualité y sont détaillées,

mais cet examen a été

nécessairement limité.

Il convient de noter l’intervention

au stade de la réception de la

Direction du financement et du

contrôle de l’exécution, ainsi que du

Contrôle financier. De même, en

matière de travaux, il est fait

recours à des bureaux de contrôle

indépendants.

Les retards de règlement sont

généralisés.

8-b) – Les contrats fixent des procédures

de résolution des litiges qui prévoient un

processus rationnel et équitable de

règlement des différends survenant

pendant l’exécution du contrat

(a) Il existe une loi sur l’arbitrage.

(b) La loi est conforme aux pratiques

généralement admises concernant la

neutralité des arbitres, l’application

régulière de la loi, l’opportunité et le

caractère exécutoire de la sentence.

(c) Le pays admet comme un usage

couramment pratiqué l’arbitrage

international pour les appels d’offres

internationaux.

(d) Les dispositions relatives au mode

alternatif de règlement des conflits

(MARC) figurent communément dans

les contrats.

(e) Les dispositions relatives au MARC

sont conformes à la formulation

internationale standard (pour les bonnes

pratiques internationales, on peut faire

référence aux documents types d’appels

d’offres des IFI).

Il nous a été confirmé l’existence

d’une loi sur l’arbitrage, mais nous

n’avons pas encore pu la consulter.

Toutefois, le Togo est membre de

l’espace Ohada et partant le recours

à l’arbitrage dans ce cadre est

possible.

Les entretiens et l’examen de

certains dossiers ont permis de

souligner qu’il n’est pas recouru à

l’arbitrage pour résoudre les

différends entre l’administration et

le secteur privé national.

Les dispositions contractuelles

renvoient à la compétence des

juridictions judiciaires pour juger

des litiges relatifs à l’exécution des

marchés publics.

La condition (c) est toutefois

remplie.

Certains marchés prévoient des

modes de règlement des litiges par

voie de conciliation préalable.

2

8-c) – Des procédures existent pour faire

respecter le jugement issu du processus

de règlement des litiges

(a) Le pays est parti à la Convention de

Il résulte de l’évaluation que le pays

ne satisfait en réalité qu’à deux des

conditions citées en marge (a) et

(b).

2

48

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE Commentaires du

Gouvernement

New York sur l'exécution des sentences

arbitrales internationales.

(b) Le pays est doté de procédures

permettant au vainqueur dans un litige de

solliciter l’application du jugement par la

saisine les tribunaux.

(c) Le pays dispose d’un processus pour

contrôler cet aspect de la gestion de

marchés et pour traiter les problèmes

relatifs à l’exécution des marchés.

Une chambre administrative existe

au niveau du tribunal de Lomé. Elle

semble n’avoir rendu que de rares

jugements contre l’Etat et

seulement dans des affaires

mineures.

Il est cependant symptomatique de

constater que le Comité consultatif

de règlement amiable prévu par le

code n’a pas été mis en place

(article 190) !

Les questions relatives au règlement

des marchés restent un problème

majeur. Le secteur privé n’a pas

confiance dans le système judiciaire

actuel et craint des représailles en

cas de saisine des tribunaux de

procédures contre l’Etat.

Pilier IV - Intégrité et transparence du dispositif de passation de marchés

4.44 Le Pilier IV couvre quatre indicateurs permettant de mesurer le degré d’intégrité du

système, la qualité des contrôles assurant sa mise en œuvre conformément au cadre

réglementaire et l’efficacité du dispositif anti-corruption. L’indicateur 9 évalue l’efficience des

systèmes de contrôle et d’audit. L’indicateur 10 s’intéresse au mécanisme de règlement des

différends. L’indicateur 11 est relatif à la qualité, l’accessibilité au public des informations sur le

système de passation des marchés, alors que l’indicateur 12 évalue la nature et l’étendue des

dispositions anti-corruption adoptées.

4.45 Les résultats de l’évaluation du Pilier IV peuvent être synthétisés de la façon suivante:

Indicateur 9: Le pays est doté de mécanismes efficaces de contrôle et d’audit

4.46 A quelques rares exceptions près résultant de l’application de régimes dérogatoires, il

n’existe pas de système interne de contrôle sur la régularité des procédures. Certaines autorités

contractantes se sont plaintes de l’absence de réponse de la Commission Nationale des Marchés

sur les dossiers d’appel d’offres qui lui sont transmis. Si cette commission exerce de fait une

activité de contrôle dans le processus d’attribution, de nombreux marchés lui échappent. Le

Contrôle financier quant à lui ne participe plus à la phase de passation des marchés (notamment

au niveau de l’attribution par la CNM), mais est impliqué au stade de la réception des prestations

et du suivi de leur paiement. De même, l’exercice de la fonction de contrôle a priori dans les

sociétés d’Etat devrait être clairement établie au-delà d’un certain seuil.

4.47 L’Inspection Générale des Finances a été créée par décret du 29 juillet 2008 et son Chef

de Service nommé. Récemment, trois inspecteurs et trois vérificateurs ont été aussi nommés. Des

49

projets de textes réglementaires relatifs à son organisation sont en cours d’adoption. Mais, son

opérationnalité est limitée. Il en est de même pour la Cour des comptes créée en 1998 et toujours

pas opérationnelle. Des textes d’application ont été préparés mais leur mise en œuvre ne doit pas

être attendu avant le printemps 2009. L’Inspection Générale d’Etat existe mais son

opérationnalité est aussi limitée (réduite depuis sa création de 25 à 3 inspecteurs). Elle se

concentre d’ailleurs davantage sur le contrôle de l’exécution de la dépense publique et non sur

celui des procédures de passation de marchés. Le code ne prévoit enfin aucun mécanisme d’audit

indépendant.

Indicateur 10: Efficacité du mécanisme d’appel

4.48 Il n’existe aucun dispositif en matière de recours, notamment en matière d’attribution, en

violation des standards internationaux et des articles 11 et 12 de la Directive UEMOA.

Indicateur 11: Degré d’accès à l’information

4.49 Il n’existe ni site web accessible au public, ni journal des marchés publics assurant une

diffusion de l’infirmation en matière de marchés publics. Les procès verbaux reflétant les

différentes étapes de la passation comme les résultats des procédures ne sont pas publiés, en

violation des dispositions pourtant imposées par le code (articles 17 et 203).

Indicateur 12: Le pays s’est doté des mesures de promotion de l’éthique et de lutte contre la corruption

4.50 Si les documents d’appel d’offres et les documents relatifs aux contrats, comprennent des

dispositions relatives à la corruption, à la fraude, aux conflits d’intérêt, la loi ou les règlements

relatifs à la passation des marchés n’énoncent pas cette disposition comme obligatoire. Toutefois,

le dispositif ne s’intègre pas dans une stratégie globale de lutte contre la corruption. L’évaluation

a noté, en dépit des cas révélés à la Commission de lutte contre la corruption, l’absence

d’effectivité des poursuites et de répression des pratiques de corruption au niveau de l’appareil

judiciaire. Cette situation qui explique la faiblesse des sous indicateurs 12 - c) et d) est aussi liée

à l’absence d’audit des marchés publics et de moyens et procédures de détection des actes de

fraude et de corruption, ainsi qu’au manque d’opérationnalité de la Commission de lutte contre la

corruption. Un projet de loi portant lutte contre la corruption rédigé en conformité avec les

engagements internationaux du Togo, notamment la Convention des Nations Unies, vient d’être

transmis au Gouvernement. Ce projet définit un certain nombre d’infractions en matière de

marchés publics et créé une nouvelle Commission de lutte contre la corruption dotée de pouvoirs

renforcés. Il conviendrait certainement d’associer davantage le secteur privé et la société civile

au dispositif de lutte contre la corruption, ce qui n’est pas le cas à ce jour.

4.51 Le Tableau ci-dessous présente l’évaluation détaillée pour le Pilier IV.

50

Evaluation Conjointe des Indicateurs de Base OCDE/CAD

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

Pillar IV. Intégrité et Transparence du système de passation de marchés

9. Le pays est doté de mécanismes efficaces

de contrôle et d’audit

9-a) – Un cadre juridique, une organisation,

une politique et des procédures de contrôle

interne et externe et d’audit des opérations

d’achats gouvernementaux sont en place pour

fournir un cadre de contrôle fonctionnel

Le cadre juridique et réglementaire du pays

prévoit:

(a) des mécanismes adéquats de contrôle et

d’audit indépendant et des organismes chargés

de superviser la fonction approvisionnement.

(b) la mise en œuvre de mécanismes de

contrôle interne dans les différentes

institutions, assortie de procédures clairement

définies.

(c) un équilibre adéquat entre la prise de

décision rapide et efficiente et l’atténuation

adéquate des risques.

(d) une évaluation périodique précise des

risques et des contrôles adaptés à la gestion des

risques.

A quelques rares exceptions près résultant de

l’application de régimes dérogatoires, il

n’existe pas de système interne de contrôle sur

la régularité des procédures (la Direction des

Travaux Publics a mis en place une

Commission interne d’adjudication des

marchés en dessous d’un certain seuil et une

Direction du Contrôle Interne a été créée en

mars 2008); quant à l’AGETUR, elle dispose

de commissions d’évaluation et de

commissions de marchés.

Or, l’indicateur souligne bien la nécessité de

procédures internes de contrôle et de gestion

qui prévoient des contrepoids au sein d’un

organisme chargé de traiter les commandes.

Comme nous l’avons par ailleurs souligné, les

procédures de contrôle préalable devant être

exercés au sein de chaque ministère par la

cellule de rédaction des marchés n’ont pas été

mis en œuvre (article 168 et 169 du code).

Certaines autorités contractantes se sont

plaintes de l’absence de réponse de la

Commission Nationale des Marchés sur les

dossiers d’appel d’offres qui lui sont transmis.

Certes, cette commission exerce de fait une

activité de contrôle dans le processus

d’attribution, mais parallèlement, de

nombreux marchés lui échappent du fait de

l’application de régimes ou de procédures

dérogatoires.

Le projet de marché est quant à lui vérifié et

validé par une autre commission, la CERPM.

Cette fragmentation du contrôle pour un

même processus d’acquisition n’assure pas la

cohérence et l’efficience du contrôle.

Enfin, le Contrôle financier ne participe plus à

la phase de passation des marchés (notamment

au niveau de l’attribution par la CNM).

Le Contrôle financier, comme d’ailleurs la

Direction du Contrôle de l’Exécution, est

0

51

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

également impliqué au stade de la réception

des prestations et du suivi de leur paiement.

Un manuel de contrôle financier est en cours

de préparation.

Toutefois, il convient de souligner que les

entreprises publiques échappent au Contrôle

financier. Elles sont cependant soumises au

contrôle de l’Inspection Générale d’Etat et de

la Commission Nationale de Lutte contre la

Corruption.

Or, l’exercice de la fonction de contrôle a

priori dans les sociétés d’Etat devrait être

clairement établie au-delà d’un certain seuil.

Dans le cadre de sa mission, l’IGE a d’ailleurs

procédé au contrôle des sociétés telles que

Socoto, la BTD ou encore Togo Télécom et a

pu relever des cas de passation de marchés

sans autorisation du Conseil d’administration,

et des phénomènes de surfacturation.

L’Inspection Générale des Finances a été

créée par décret du 29 juillet 2008. Des

projets de textes réglementaires relatifs à son

organisation sont en cours d’adoption.

Mais elle n’est pas encore opérationnelle. Il en

est de même pour la Cour des comptes créée

en 1998 et toujours pas opérationnelle. Des

textes d’application sont en cours

d’élaboration. Les dispositions de l’article 173

du code relatif au contrôle exercé par la Cour

des comptes sur certains marchés n’ont pas

encore été mises en œuvre.

En revanche, l’Inspection Générale d’Etat

existe mais son opérationnalité est limitée

(réduite depuis sa création de 25 à 3

inspecteurs !).

Elle se concentre d’ailleurs davantage sur le

contrôle de l’exécution de la dépense publique

et non sur celui des procédures de passation

de marchés.

L’IGE fait rapport au Président de la

République et au Ministère concerné.

Le Tribunal spécial en charge de la répression

des détournements des deniers publics qu’elle

pouvait saisir dans le passé a été supprimé car

il s’agissait d’une juridiction d’exception.

52

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

Regrettablement, l’IGE considère aujourd’hui

que le Ministère de la Justice et le Parquet

n’assurent pas le suivi des enquêtes réalisées.

L’IGE bénéficie d’ailleurs de l’appui d’une

brigade de gendarmes qu’elle peut saisir

directement, faisant ainsi directement

procéder à des arrestations.

Le code ne prévoit enfin aucun mécanisme

d’audit indépendant.

9-b) – Une application effective et un suivi des

constatations et des recommandations émises

par le cadre de contrôle offrent un

environnement propice à l’observation des

normes

Les audits internes ou externes sont effectués

au moins une fois par an et une suite est donnée

aux recommandations ou elles sont appliquées

dans les six mois suivant la remise du rapport

des auditeurs.

Pour les projets réalisés sur budget national,

l’absence de contrôle généralisé et

systématique doit être relevé. Aucune

procédure globale d’audit externe du système

n’a été mise en œuvre.

0

9-c) – Le système de contrôle interne fournit

des informations actualisées sur l’observation

des normes pour permettre à la direction de

prendre les mesures qui s’imposent

(a) il existe des normes écrites permettant à la

cellule de contrôle interne de signaler les

problèmes à la direction en fonction de

l’urgence de la question.

(b) Il existe une procédure établie qui consiste

à communiquer à la direction des rapports

périodiques et réguliers pendant toute l’année.

(c) La périodicité définie et les normes écrites

sont observées.

Aucune des conditions visées à cet indicateur

n’est remplie. Il n’existe ni norme, ni cellule

de contrôle interne, ni procédures de contrôle,

assurant une périodicité dans le suivi de

l’exécution des marchés.

0

9-d) – Les systèmes de contrôle interne sont

suffisamment bien définis pour permettre la

réalisation d’audits de performance

Il existe des procédures de contrôle interne, y

compris un manuel définissant les critères

relatifs à cette activité qui est largement

accessible à tout le personnel.

Aucune des conditions visées à cet indicateur

n’est remplie.

0

9-e) – Les auditeurs sont suffisamment

informés des dispositions relatives à la

passation de marchés et des systèmes de

contrôle pour effectuer des audits de qualité

concourant au respect des normes

En l’absence d’audit et de formation, les

conditions ici visées ne sont pas remplies 0

53

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

10. Efficacité du mécanisme d’appel

10-a) – Les décisions sont arrêtées sur la base

des informations disponibles, et la décision

finale peut être réexaminée et jugée par un

organe (ou autorité) dotée de pouvoirs

d’exécution aux termes de la loi

(a) Les décisions sont rendues sur la base des

éléments d’appréciation disponibles soumis par

les parties à un organe désigné qui a le pouvoir

d’émettre une décision non susceptible de

recours et ayant un caractère contraignant, à

moins qu’elle soit renvoyée devant un organe

d’appel.

(b) Il existe un organe d’appel qui a le pouvoir

de réviser les décisions de l’institution chargée

de l’examen des plaintes et émet des décisions

sans appel et exécutoires.

(c) Il y a des délais indiqués pour le dépôt et

l’examen des plaintes ainsi que pour l’émission

des décisions, lesquels ne doivent pas

inutilement retarder le processus de passation

des marchés.

Aucun système de recours en matière

d’attribution n’a été mis en place.

Sur ce point, le système n’est pas conforme à

la Directive UEMOA n° 5 relative au cadre

institutionnel des marchés publics.

0

10-b) – Le mécanisme d’examen des plaintes a

la capacité de traiter efficacement les plaintes

et est un moyen de faire appliquer les mesures

de redressement imposées

Au-delà de l’absence de mécanisme de

recours, il convient également de signaler

l’absence de tout principe de suspension dès

la saisine de l’autorité contractante d’un litige

en matière d’attribution (article 11 de la

directive UEMOA).

0

10-c) – Le système fonctionne de manière

impartiale, les effets des décisions étant

équilibrés et justifiés par les informations

disponibles

Cette condition n’est pas réunie. 0

10-d) – Les décisions sont publiées et mises à

la disposition de toutes les parties intéressées et

du public

Cette condition n’est pas réunie. 0

10-e) – Le système assure que l’organe

d’examen des plaintes jouit des pleins pouvoirs

et d’une indépendance totale pour le règlement

des plaintes

Cette condition n’est pas réunie.

0

11. Degré d’accès à l’information

11(a) Ŕ Les informations sont publiées et

diffusées grâce aux supports disponibles au

moyen des technologies de l’information,

lorsque cela est possible

Les informations sur la passation de marchés

sont facilement accessibles dans les media

largement diffusés et accessibles. Les

L’Association des consommateurs a souligné

que le code des marchés avait été

insuffisamment vulgarisé. En tout état de

cause, aucune information ne transparaît

permettant aux populations de réagir avant

que les projets ne soient initiés (type avis de

pré information), en dépit des obligations

imposées par le code (seulement d’ailleurs en

0

54

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

informations fournies sont centralisées en un

lieu commun. Les informations sont pertinentes

et complètes. Les informations permettant aux

parties intéressées de comprendre les processus

et dispositions relatifs à la passation des

marchés et de suivre l’issue des procédures, les

résultats et la performance.

matière de fournitures (article 202).

Il n’existe ni site web accessible au public, ni

journal des marchés publics assurant une

diffusion de l’infirmation en matière de

marchés publics; les procès verbaux reflétant

les différentes étapes de la passation comme

les résultats des procédures ne sont pas

publiés, en violation des dispositions pourtant

imposées par le code (articles 17 et 203).

12. Le pays s’est doté des mesures de

promotion de l’éthique et de lutte contre la

corruption

12-a) - Le cadre juridique et réglementaire pour

la passation des marchés, y compris les

documents d’appel d’offres et les documents

relatifs aux contrats, comprennent des

dispositions relatives à la corruption, à la

fraude, aux conflits d’intérêt, et aux

comportements contraires à l’éthique et énonce

(soit directement ou par référence à d’autres

lois) les mesures qui peuvent être prises face à

de tels comportements

La loi ou les règlements relatifs à la passation

des marchés énoncent cette disposition

obligatoire et donnent des instructions précises

sur la manière d’incorporer cette question dans

les documents d’appel d’offres. Les documents

d’appel d’offres contiennent des dispositions

adéquates sur la fraude et la corruption.

Les documents d’appel d’offres et les

documents relatifs aux contrats, comprennent

des dispositions relatives à la corruption, à la

fraude, aux conflits d’intérêt.

Toutefois, il est certain que la loi ou les

règlements relatifs à la passation des marchés

n’énoncent pas cette disposition comme

obligatoire.

Le Togo a ratifié la Convention des Nations

Unies en matière de lutte contre la corruption.

1

12-b) – Le système juridique définit les

responsabilités et les sanctions concernant les

individus et entreprises jugés coupables de

s’être livrés à des pratiques frauduleuses ou de

corruption

Le cadre juridique et réglementaire renvoie à

d’autres lois qui traitent spécifiquement de la

question, conformément aux exigences du

sous indicateur. Le même traitement est

réservé aux conséquences de ces actes. Un

projet de loi portant lutte contre la corruption

rédigé en conformité avec les engagements

internationaux du Togo, notamment la

Convention des Nations Unies vient d’être

transmis au Gouvernement. Ce projet définit

un certain nombre d’infractions en matière de

marchés publics.

2

12- c) – Il y a des raisons de penser que les

jugements et les sanctions sont exécutés

Le sentiment général qui prédomine dans les

entretiens est celui d’une totale impunité dont

bénéficient les fraudeurs (cf, le rapport annuel

de la ligue des indépendant pour la

transparence). Le plus remarquable étant que

ces derniers sont souvent dénoncés dans les

médias officiels (fraude au sein de la Caisse

de Sécurité Sociale) mais qu’aucune sanction

n’est en définitive prononcée.

0

55

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

L’évaluation n’a pas permis d’établir comme

le suggère la méthodologie quelques preuves

de poursuites et de punition pour pratiques de

corruption (pas de cas de corruption signalés

au niveau de l’administration à travers le

système, ou de cas qui ont fait l’objet de

poursuites).

12- d) – Il existe des mesures spéciales pour

prévenir et détecter la fraude et la corruption

dans la passation des marchés publics

Une Commission en charge de la lutte anti-

corruption avait été mise en place. Son

opérationnalité est contestée par le secteur

privé. La mise en œuvre de ses actions au

niveau du système judiciaire n’a pas rencontré

l’efficacité nécessaire (cf, les actes de l’atelier

sur la mie en œuvre de la Convention des

Nations Unies).

Le nouveau projet de loi portant lutte contre la

corruption propose la création d’une

Commission indépendante dont la

composition s’étend jusqu’au secteur privé et

la société civile. Elle a entre autres pour

mandat « enquêter, détecter et faire réprimer

tous les actes de corruption et infractions

assimilées ». Ses membres sont nommés en

Conseil des ministres. Les constatations de la

Commission sont transmises au Parquet si

aucune transaction n’est intervenue.

Au cours des entretiens, les discussions

menées ont mis l’accent sur des mesures

simples qui permettraient parallèlement à la

réforme réglementaire envisagée de traduire

une véritable volonté politique de lutte contre

la corruption. Dans un pays où le

fonctionnaire à l’échelon le plus élevé reçoit

un salaire de 200.000 FCA par mois, il

conviendrait dans le cadre d’une procédure

d’enquête de saisir au Greffe de tous les

tribunaux l’ensemble des actes de propriété et

l’ensemble des statuts de sociétés (les

fonctionnaires publics y apparaîtrait

nommément) et de recevoir les explications

des intéressés.

De fait, le gouvernement n’a pas mis en place

un programme détaillé de lutte contre la

corruption destiné à prévenir, détecter et

sanctionner la corruption au sein de

l’administration et qui implique les

organismes compétents de l’administration,

qui sont dotés d’un niveau de responsabilité et

de la capacité nécessaires pour leur permettre

d’exercer leurs responsabilités.

1

56

Indicateurs de Base Explication résumée NOTE

Commentaires

du

Gouvernemen

t

12-e) – Les parties prenantes (secteur privé,

société civile et bénéficiaires ultimes des

achats/utilisateurs finaux) sont favorables à la

création d’un marché des approvisionnements

réputé pour son intégrité et son respect de

l’éthique

(a) Il existe des organisations de la société

civile fortes et crédibles qui exercent un audit

et un contrôle social.

(b) Les organisations bénéficient de garanties

de la part du gouvernement pour exercer leur

fonction, sont assurées de sa coopération dans

leurs activités et sont généralement promues et

respectées par le public.

(c) Il y a lieu de penser que la société civile

contribue à façonner et à améliorer l’intégrité

de la passation de marchés publics.

Il résulte de l’évaluation qu’il n’existe qu’un

petit nombre d’organisations intervenant dans

ce domaine, que le dialogue avec les pouvoirs

publics est insuffisant et que les contributions

du public pour inciter à des améliorations ne

sont pas suffisamment prises en compte.

1

12-f) – Le pays doit être doté d’un mécanisme

sûr pour la dénonciation des comportements

frauduleux, de corruption ou contraires à

l’éthique

Il existe un mécanisme de dénonciation des

cas de fraude sous forme de numéro vert. Ce

mécanisme était logé à la Commission de lutte

contre la corruption; le nouveau projet de loi

définit des mécanismes de dénonciation des

faits de fraude et même de protection des

dénonciateurs

1

12-g) - Existence de Codes de conduite/Codes

d’éthique pour les participants intervenant dans

certains aspects des systèmes de gestion des

finances publiques, qui prévoient également la

divulgation des informations par les acteurs

occupant des postes de décision

Il n’existe aucun code éthique ou de conduite

et ce en contradiction avec les dispositions de

l’article 6 de la Directive UEMOA n°5/2005.

0

57

5. ÉVALUATION DES RISQUES

5.1 Les risques associés aux insuffisances constatées qui pèsent sur le système sont très

importants; ils sont similaires à ceux rencontrés dans l’ensemble des pays de la zone UEMOA,

mais amplifiés au Togo en raison des retards pris dans la mise en œuvre de la réforme du

système de passation. Ils nécessitent la mise en œuvre, avec les moyens nécessaires, d’un agenda

de réformes particulièrement conséquent, et au-delà une véritable volonté politique, sans

laquelle, l’efficience des recommandations proposées serait très réduite.

5.2 Leur analyse doit intégrer une approche transversale de l’évaluation par pilier et leur

degré d’importance.

5.3 Le risque réglementaire est élevé: Le pourcentage important de marchés passés de gré à

gré, ou par consultation restreinte, l’importance des marchés traités par certaines autorités

contractantes exclues du champ d’application de la réglementation, voire soumises à des régimes

dérogatoires, ou des contrats de concession attribués en dehors d’un environnement juridique et

institutionnel satisfaisant, sont autant de domaines où les risques de dérapage existent; l'absence

de textes d'application contribue aussi à accroître les risques. La transposition de la Directive

marchés publics UEMOA peut être l’occasion de les réduire, mais dans un système caractérisé

par une faiblesse majeure du pilier IV, où les dispositifs de contrôle, d’audit, de sanction, de

règlement des différends sont faibles, source de conflits d’intérêt ou quasi inexistants, les risques

associés à la réforme réglementaire restent importants. De fait, le nombre de cas de recours aux

procédures non concurrentielles même réduit n’est pas de nature à améliorer le système si le

dispositif institutionnel de contrôle n’est pas mieux structuré, de nature collégiale et disposant

d’outils de détection des fraudes efficients.

5.4 Le risque institutionnel est également élevé. La mise en œuvre du SIGMAP, connecté

au SIGFIP peut être est un outil de grande efficacité, mais seulement si ses fonctions de gestion

sont aussi orientées vers la détection des fraudes potentielles. L’opérationnalité de la création

d’une Direction des Marchés Publics, principalement concentrée sur une fonction de contrôle,

peut être considérablement réduite si elle n’est pas développée dans la perspective d’une

intégration de la fonction « marchés » dans la gestion des finances publiques, et si ses relations

avec la nouvelle Direction du Budget ne sont pas clairement définies dans le cadre d’un

mécanisme de planification, de contrôle et d’engagement de la dépense cohérent. La création de

cette nouvelle direction permettra de rationaliser et centraliser la collecte et la diffusion des

informations qui sont des problèmes majeurs persistants relevés par la mission, notamment lors

de l’établissement des données et des statistiques sur les marchés publics. L’accès aux

informations recelées par cet outil de gestion doit être aussi facilité en vue de son utilisation

efficiente pour les organes en charge de l’audit et de la lutte anti-corruption.

5.5 Cette réforme doit enfin être accompagnée d’une amélioration du circuit de la dépense

dont la trop grande lourdeur peut conduire à utiliser des procédures simplifiées ou

exceptionnelles. Le nouvel organe de régulation devra en outre bénéficier, dans l’exécution de sa

mission, d’un statut, de pouvoirs et de sources de financement qui lui garantissent une grande

indépendance vis-à-vis des autres acteurs du système.

58

5.6 Le risque opérationnel est très élevé. Il n’y a pas de bon système de passation des

marchés sans stratégie d’évaluation et de renforcement des capacités, sans programme de

formation important et sans surtout que cette stratégie ne soit développée dans un cadre

réglementaire stable favorisant l’émergence de structures de passation de marchés pérennes et

d’un corps de spécialistes en passation de marchés. Un tel programme dans le contexte actuel, au

sortir de la période troublée qu’a connu le Togo nécessite un fort engagement en terme

d’assistance technique. Il existe aussi un risque « secteur privé » si ne se développe pas

rapidement un cadre favorisant l’accès dans des conditions transparentes de ce secteur à la

commande publique, et si la question de l’importance de la dette intérieure du secteur privé ne

trouve pas de solution de nature à améliorer les capacités des entreprises locales.

5.7 Le risque « intégrité » est également très élevé: il est la clé de voûte du système et

devrait être appréhendé comme le cœur de la fonction de régulation à défaut de disposer d’un

système judiciaire efficient. L’intégrité et la transparence du dispositif de passation des marchés,

principalement marqué par une absence de contrôle sur la grande partie des marchés publics,

conjuguées à la crainte du secteur privé d’initier des plaintes constituent un sujet de

préoccupation majeure. Il convient de développer rapidement une stratégie globale de lutte

contre la corruption intégrant un dispositif spécifique, indépendant, efficient et coordonné en

relation avec le système de gestion des marchés publics. La société civile doit y avoir une place

prépondérante. L’efficacité de ce dispositif doit être revu périodiquement selon des mécanismes

tels que la « peer review » à fin de s’assurer des résultats produits.

5.8 Ces risques sont pris en compte dans le cadre du plan d’actions de réforme proposé dans

la contribution au rapport PEMFAR.

59

6. RECOMMANDATIONS

6.1 Les recommandations détaillées de la revue (qui sont précisées ci-après) sont présentées

sous forme d’une matrice qui a été revue lors de l’atelier de restitution (y compris la

prioritisation des actions et les dates de mise en œuvre) des résultats du PEMFAR en juin 2009.

Ce document a été élaboré en prenant en compte les précédents plans et matrices d’actions

réalisés par les autorités togolaises.

Recommandations Détaillées pour l’Amélioration de la Passation des Marchés Publics12

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible, Moyenne,

Elevée)

PILIER I

Cadre législatif et

réglementaire

Indicateur 1

1) Le cadre

législatif et

réglementaire de

passation des

marchés publics est

conforme aux

normes convenues

et respecte les

obligations en

vigueur

1. Les marchés

publics ne sont pas soumis au contrôle

du législateur

2. Champ

d’application du code

ne couvre ps certaines entités

(Entreprises

publiques, personnes

morales de droit

privé, etc..) ou

certains contrats (délégations de

service public)

1. Adopter un

projet de loi sur les marchés

publics

2. Transposer la

Directive

UEMOA n°4 pour élargir le champ

d’application du

code

3. Les procédures,

pratiques et institutions qui

régissent les contrats de

concession

doivent être conformes aux

méthodes de

sélection préconisées par les

directives de

l’UEMOA

Articles 3 à 6

de la Directive

4/2005 transposés

dans la

nouvelle loi et

le nouveau

Code des

marchés publics

Augmentation du

% montant de

lignes budgétaires par autorité

contractante

soumises aux

procédures du

Code des marchés

publics

MEF

Trim3 2009

Elevée

3. les cas de gré à gré

sont trop étendus; les

régimes dérogatoires

dont bénéficient certaines autorités

contractantes limitent

les cas de recours à l’appel d’offres; les

seuils de CR sont

trop élevés

Transposer

Directive

UEMOA n°4 pour

limiter les cas de gré à gré

Révision du décret

94-039 pour ramener le seuil

des appels d’offres

à 25 millions FCFA

Article 38 de la

Directive

4/2005

Nouveau

décret sur les seuils

Réduction

substantielle du %

de marchés passés

selon une procédure de gré à

gré conforme au

Code révisé

Augmentation du nombre de

marchés soumis à

l’appel d’offres ouvert

MEF Trim3 2009

Trim1 2009

Elevée

Faible

12

CT – Court terme: mise en œuvre avant fin mars 2010; MT – moyen terme: mise en œuvre après fin mars 2010.

60

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

4. Absence de règles

relatives à la

participation d’entreprises

publiques de nature à

favoriser une concurrence loyale

Transposer la

Directive

UEMOA n°4 et prendre textes

d’application

pertinents

Article 2 de la

Directive n°4

Augmentation de

la participation

aux appels d’offres des

entreprises privées

MEF Trim4 2009 Elevée

5. Absence de

publication des

procès verbaux

d’ouverture et

d’évaluation des

offres

Transposer la

Directive

UEMOA n°4

Article 57 et

64 de la

Directive n°4

La synthèse des

évaluations et les

résultats des

attributions de

marchés doivent

être publiés sur le WEB

MEF Trim4 2009 Elevée

6. Uniformiser sur le

plan national le seuil

de passation des marchés

Réaliser une étude

pour déterminer

un seuil conforme développement

économique du

pays et aux capacités du

secteur privé

national.

Un seuil

unique est

applicable à toutes les

entités

publiques

Augmentation du

% des marchés

passés par appel à la concurrence

MEF Trim3 2009 Moyenne

Indicateur 2

Existence de

règlements

d’application et

documentation

1. Les règlements

d’application du code sont inexistants

(règlement des

litiges, organe de régulation, sanction,

audit, marge de préférence

communautaire, liste

catégorisées d’entreprises)

Compléter

l’arsenal réglementaire en

conformité avec le

code et la Directive

UEMOA n°4

Adoption de

décrets et arrêtés

afférents et

préparer le Manuel des

MP

Le Manuel de

procédures des MP est exhaustif

et utilisé par les

AC

MEF Trim3 2010 Elevée

2. Les modèles de dossiers d’appel sont

inexistants

Compléter l’arsenal

réglementaire en

conformité avec le Code/Directive

UEMOA n°4

Adoption de décrets et

arrêtés

afférents aux DAO et DDP

Les dossiers types sont applicables

par toutes les

entités utilisant des fonds publics

MEF Trim2 2011 Elevée

3. Les méthodes et d’évaluation des

marchés de

prestations intellectuelles ne sont

pas intégrées dans un

dispositif réglementaire défini

(à reporter dans le

code)

Revoir le Code pour une

présentation

conforme aux Directives

UEMOA

Le code est révisé dans ce

sens

Les procédures relatives aux

recrutements des

consultants sont clairement établies

dans le code

MEF Trim3 2009 Elevée

4. Les cahiers des

clauses administratives

générales sont

inexistants

Compléter

l’arsenal réglementaire en

conformité avec le

Code/Directive UEMOA n°4

Adoption de

décrets et arrêtés

afférents

Les Cahiers types

sont utilisés par toutes les entités

utilisant des fonds

publics

MEF Trim2 2011 Elevée

61

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

PILIER II

Cadre

institutionnel et

capacités de gestion

Indicateur 3

Le dispositif de

passation des

marchés publics est

intégré et bien

incorporé dans le

système de

gouvernance du

secteur public

1. Faiblesse des

capacités des

autorités contractantes dans

l’élaboration des

plans de passation de marchés en amont de

l’adoption du budget

1. Adopter un

dispositif

réglementaire garantissant une

élaboration des

plans de passation de marchés sur le

plan technique et

financier en phase avec le calendrier

budgétaire

2. Définir un cadre

juridique qui

oblige l’autorité contractante à

réaliser les études

préalables à la budgétisation des

projets

3. Mettre en place

un cadre juridique

organisant la maîtrise d’œuvre

Les projets de

budget pour les

marchés publics sont

justifiés par

des PPM

Amélioration du

% d’exécution de

la ligne budgétaire programmée et

baisse (en volume)

du % de marchés ayant fait l’objet

de procédures de

régulation budgétaire

% de contrats en cours d’exécution

qui ont du être

suspendus à cause d’un manque de

financement en

baisse

Pourcentage

d’augmentation du montant final des

contrats résultant

de modifications et avenants en

baisse

MEF

MEF

MEF

Trim4 2009

Trim4 2011

Trim4 2011

Faible

Elevée

Moyenne

2. Absence

d’intégration des marchés publics dans

le système de gestion

des finances publiques (SIGFIP).

1. Etude ayant

pour objet de préciser les

modalités

techniques et financières de

création du

SIGMAP et de sa connection au

SIGFIP

2.. Prendre un

texte réglementaire

relatif à

l’obligation de communiquer à

l’entité en charge

de la gestion du SIGMAP

l’ensemble des

données relatives aux marchés

Les lignes à

marchés des autorités

contractantes

sont répertoriées

dans le

SIGFIP/SIGMAP

Augmentation du

% (en volume) des marchés passés

par appel à la

concurrence

MEF

MEF

Trim2 2009

Trim2 2011

Elevée

Faible

62

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

Indicateur 4

Le pays est doté

d’un organe

normatif/réglement

aire fonctionnel

1. Pas de séparation

des fonctions de

contrôle et de régulation

Transposer la

Directive

UEMOA n°5

Article 3 de la

Directive

UEMOA n°5 est transposé

dans la

nouvelle loi et le nouveau

code

Existence d’un

système recours et

d’audit réguliers efficaces et

indépendants

Trim3 2009 Elevée

Rendre

opérationnel le

mécanisme de régulation

Textes adoptés,

Personnels clés

nommés et Manuel de

gestion ACF

disponible

Rapport

d’activités

MEF Trim4 2009 Elevée

Indicateur 5

Existence de

capacités de

développement

institutionnel

1. Le système pour la

collecte et la

diffusion d’informations sur la

passation des

marchés est inexistant

1. Renforcer la

diffusion des

informations sur la passation des

marchés et leur

accessibilité au public

Les

informations

sur les opportunités,

gré à gré, les

exceptions et dérogations,

les résultats et

les audits sont disponibles sur

le WEB

Amélioration de la

transparence des

informations sur les MP

MEF

Trim1 2009

Moyen

2. Le système et les procédures de

collecte et de suivi

des statistiques nationales sur la

passation des

marchés est inexistant

1.Développement du SIGMAP

2. Définir un

format de rapport

conforme au modèle UEMOA

permettant

d’apprécier la qualité du système

Manuel de procédures du

SIGMAP

amélioré et diffusé aux

utilisateurs

Rapport de

synthèse des

informations clés mis sur le

site web

Fiabilité des informations

statistiques

Amélioration des

délais de passation

des MP

MEF/DMP Trim2 2011 Elevée

3. Il n’existe pas de

stratégie nationale de renforcement des

capacités et de

formation

Réaliser une étude

d’évaluation des besoins de

formation des

différents acteurs qui sera la base

d’une stratégie

nationale de renforcement des

capacités

Rapport établi

et validé, Modules de

formation

disponibles et un nombre

adéquat de

formateurs formés

Vision établie et

chiffrée à moyen et long terme en

matière de

renforcement des capacités

MEF Trim4 2011 Elevée

4. Le statut des

cellules de passation des marchés au sein

des autorités

1. Réaliser une

étude sur l’opportunité de

créer une filière de

Filière créée et

les prévisions de formation

sont

Stabilité et

performance accrue des agents

des marchés

MEF

Trim2 2012

Elevée

63

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

contractantes, la

fonction de

spécialiste en passation de marchés,

son positionnement

hiérarchique et statutaire n’assurent

pas la pérennité du

système

passation de

marchés et

contrôle financier

2. Améliorer la

pérennité des

structures et des agents (à intégrer

dans l’étude)

compatibles

aux besoins

publics

% d’agents

publics

intervenant dans la chaîne de

passation de

marchés et toujours en poste

ayant suivi une

formation

Durée moyenne de présence d’un

spécialiste en

passation de marchés au sein

d’une autorité contractante

MEF

Trim2 2012

Elevée

PILIER III

Opérations d’achat

et pratiques du

marché

Indicateur 6

Les opérations et

les pratiques

d’approvisionneme

nt du pays sont

efficientes

1. Le dispositif de déconcentration et de

décentralisation de la

passation des marchés doit être

renforcé au sein des

autorités contractantes

(Administration et

Collectivités) et au niveau des autorités

de contrôle

Adopter un mécanisme

d’évaluation des

capacités qui justifie le niveau

de responsabilité

(réaliser une étude à cet effet).

Transformer les

CRPM en Cellules de Contrôle des

MP pour les AC.

Mécanisme adoptée et mise

en œuvre

Le Code confirme les

missions

contrôle qualité des

CRPM

Ecarts des prix unitaires (entre le

prix obtenu par le

secteur public, et prix du marché)

% de paiements effectués dans le

délai prévu dans

les contrats

MEF Trim4 2009 Elevée

Les capacités des

acteurs publics sont

faibles

Formation des

acteurs sur la base

de la stratégie nationale de

renforcement des capacités

Rapport de

formation de

1.000 acteurs des secteurs

public et privé, et de la société

civile

Amélioration des

la qualité des

DAO, des offres et réduction des

plaintes des soumissionnaires

MEF Trim1 2012 Elevée

Indicateur 7

Fonctionnalité du

marché des achats

gouvernementaux

1. Il n’existe pas de mécanismes efficaces

de partenariat entre

les secteurs public et privé

Le secteur privé est partie prenante

de la gestion de

l’Organe de régulation et le

cadre de

partenariat secteur public/secteur

privé est mise en

œuvre (révision de l’arrêté afférent

Le secteur privé a le

pouvoir

d’influencer des réformes

du secteur

La confiance du secteur privé dans

le fonctionnement

du système est améliorée

MEF/Secteur privé

Trim3 2010 Faible

64

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

2. Le cadre juridique

favorisant l’accès des

PME à la commande publique et l’accès

sur le marché aux

nouveaux entrants doit être renforcé

Etudier

l’opportunité

d’introduire un dispositif

réglementaire

facilitant l’accès des PME à la

commande

publique

Des facilités

d’accès à la

commande publique sont

offertes aux

nouvelles PME

Augmentation de

la création de

nouvelles PME

MEF/Secteur

Privé

Trim2 2012 Moyen

3. Le cadre juridique

de développement

des partenariats publics privés (y

compris concessions)

est inexistant

Créer un cadre du

régime juridique

des partenariats publics privés

(PPP),

concessions, BOT

Adoption

d’une loi sur

les PPP en matière de

sélection,

d’exploitation des PPP

Accroissement des

initiatives PPP

MEF/Secteur

privé

Trim2 2011 Elevée

4. Il existe de

nombreux obstacles systémiques qui

limitent la capacité

du secteur privé d’accéder au marché

des approvision-nements

Réaliser une étude

et mettre en œuvre les résultats pour

réduire les

obstacles systémiques

Rapport

d’étude disponible et

dispositions

légales et réglementaires

adoptées et diffusées

Accroissement du

% d’accès des entreprises aux

marchés publics

MEF/Secteur

Privé

Trim4 2011 Elevée

5. Le mécanisme de catégorisation des

entreprises est

inexistant

Renforcer le cadre juridique et

opérationnel du

mécanisme de catégorisation des

entreprises

Accroissement du % et de la

fiabilité des

entreprises catégorisées

Amélioration des délais et de la

qualité des

prestations

MEF/Secteur privé

Trim4 2011 Elevée

Indicateur 8

Existence de

dispositions

relatives à la

gestion des

marchés et à la

résolution des

litiges

1. Le dispositif

réglementaire en matière d’exécution

et gestion des

marchés doit être mis en conformité avec la

Directive UEMOA

Le code doit être

révisé pour une plus grande

efficacité et

transparence de la gestion et de la

résolution des

litiges

De nouvelles

dispositions sont adoptées

dans le code et

diffusées à travers les

dossiers types

La gestion et

résolution des litiges est

efficiente et

transparente

MEF Trim4 2009 Faible

2. Les moyens de

gestion des marchés ne sont pas intégrés

dans un système de

gestion informatisé

Développement du

SIGMAP à toutes les autorités

contractantes

100% des

autorités contractantes

disposent du

SIGMAP

Le contrôle

interne des opérations est

exécuté et

efficient

MEF Trim2 2012 Elevée

65

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

PILIER IV

Intégrité et

transparence du

dispositif de

passation de

marchés publics

Indicateur 9

Le pays est doté de

mécanismes

efficaces de

contrôle et d’audit

1. Le cadre juridique

et l’effectivité du

contrôle interne et externe de la

passation des

marchés est déficient tant au niveau des

autorités

contractantes qu’aux niveaux des

structures juridiques

de contrôle

1. Création d’une

Direction Centrale

des marchés publics en charge

du contrôle de

l’ensemble des autorités

contractantes

2.Rendre

opérationnel la

DCMP et développer ses

moyens d’actions

3.Développement

de la mission de contrôle qualité

des CRPM

4.

Opérationnaliser

les CRMP au sein des autorités

contractantes

Le nouveau

code est

conforme aux dispositions de

la Directive

UEMOA;

Les Rapports

sur le contrôle

interne des ministères

sectoriels sont

disponibles Sur le site WEB

Révision du Code et décret

d’application

Nomination

des responsables

des CRPM

Réduction

sensible du % de

marchés non conformes

MEF

MEF

MEF

MEF/ministè

res sectoriels

Trim3 2009

Trim4 2009

Trim4 2009

Trim4 2009

Elevée

Elevée

Elevéé

Moyen

2. La fonction d’audit

est inexistante

1. Définir dans le

code la fonction

d’audit

2.Opérationnaliser

la fonction d’audit non juridictionnel

Le code est

révisé pour

séparer les fonctions de

contrôle

interne et d’audit des MP

conformément

aux

dispositions de

la Directive

n°5

La

responsabilisation

des contrôles et des audits est

conforme aux

bonnes pratiques et confirmée par la

nouvelle loi sur

les MP

MEF

MEF

Trim3 2009

Trim4 2010

Elevée

Elevée

3. Les moyens

humains et matériels

des structures de contrôle ne leur

permettent pas

d’exercer leur mission efficacement

Réaliser des

actions de

formation en audit au profit des

organes de

contrôle internes (y compris

contrôle financier)

et externes

% de

fonctionnaires

et magistrats formés

Les audits des MP

sont efficients

MEF Trim1 2012 Elevée

66

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

Indicateur 10

Efficacité du

mécanisme d’appel

1. Le dispositif

réglementaire de

règlement des litiges en matière

d’attribution est

inexistant

Mettre en place un

dispositif

indépendant et efficient de

traitement des

plaintes

Le code des

MP est révisé

pour mettre en place un

dispositif

conforme aux directives de

l’UEMOA

Les plaintes des

soumissionnaires

sont soumis et traités par un

organe efficace et

indépendant du processus de

passation des

marchés

MEF Trim3 2009 Faible

Rendre le

dispositif

opérationnel Création d’une

sous-commission

dans les six mois suivants la mise en

place du dispositif

Textes adoptés,

Personnel clés

Nommés, et Rapport

exhaustif sur la

gestion des plaintes

% de plaintes

traitées à la

satisfaction des soumission-naires

MEF Trim4 2010 Moyen

Indicateur 11

Degré d’accès à

l’information

L’accessibilité du public aux

informations sur les

résultats des MP est insuffisante

1. Développement du site web et ses

liens avec le

SIGMAP;

2. Créer un

Journal des Marchés Publics

3. Publier les résultats de tous

les marchés y

compris des sociétés d’Etat et

les concessions

dans le journal des MP et sur le site

WEB

Le Journal des Marchés

Publics et le

site Web sont opérationnels,

accessibles au

public et diffusent tous

les résultats et

les statistiques sur les MP et

concessions

(Attributions, Plaintes,

Audits)

% des visiteurs du secteur privé et de

la société civile

satisfaits par la pertinence des

informations

MEF

MEF

MEF

Trim2 2010

Tim4 2010

Trim2 2010

Elevée

Faible

Moyen

67

Indicateur

(Objectifs vises)

Problèmes

identifiés/ Normes

Actions Indicateurs de

résultat

Indicateur de

performance

Institution

respon-

sable

Date de

Mise en

œuvre

proposée

Assistance

technique

requise

(Faible,

Moyenne, Elevée)

Indicateur 12

Le pays s’est doté

des mesures de

promotion de

l’éthique et de lutte

contre la

corruption

1. Le corpus

juridique et

institutionnel de lutte contre la corruption

est insuffisant par

référence aux dispositifs proposés

par la Convention des

Nations unies et la Convention de

l’Union Africaine en

la matière; la lutte contre la corruption

dans les marchés

publics n’est pas intégrée dans une

stratégie nationale

1. Engager le

gouvernement

dans un processus de ratification de

l’ensemble des

conventions internationales

prises en la

matière, et de développement

d’un corpus

juridique national afférent

2. Renforcer les moyens d’action

de la Commission

Nationale de Lutte contre la

Corruption (modifier texte

réglementaire)

3. Créer une Plate forme de

concertation entre

le secteur

public/privé et

société civile

Lois adoptées

et textes

d’application sont pris

Texte réglementaire

adopté/Rapport

d’activités

Rapport d’activités

% de cas de

corruption au

niveau du secteur public et privé

ayant donné lieu à

sanction

MEF/CNLC/

Secteur

Privé/Société civile

MEF/CNLC

MEF/CNLC/

Secteur

Privé/Société

civile

Trim1 2012

Trim2 2011

Trim3 2010

Elevée

Faible

Faible

2. Des infractions

spécifiques sur la

corruption (trafic influence, délit de

favoritisme, rétention

d’information, etc.) ne sont pas prévues

dans le code

Coordonner les

nouveaux textes

en projet (Loi et code des marches

publics et loi

spécifique portant lutte contre la

corruption

La corruption dans

les MP est

correctement encadrée

MEF Trim4 2009 Faible

3. La détection, les

procédures de suivi et

de dénonciation des

fraudes ne sont pas réglementées et

fonctionnelles

Opérationnaliser

le mécanisme de

la ligne verte sur

les MP

% de dénonciation

ayant donné lieu à

des investigations

MEF Trim1 2011 Moyen

4. Il n’existe pas de

code d’éthique

Elaborer un code

d’éthique sur les MP

Le Code

d’éthique est disponible sur

le WEB

% de visiteurs des

secteurs public et privé ayant eu

accès à ce code

MEF Trim1 2011 Moyen

5. Renforcer l’application des

sanctions

administratives et judiciaires dans les

marchés publics

Exploitation effective des

rapports d’audit

par la Cour des comptes, l’IGE et

le Parquet

% de marchés audités ayant

donné lieu à des

mesures correctives ou

répressives

effectives

Audits des MP transmis

à Cours des

comptes, IGE, IGF et

Parquet

opérationnels

Trim2 2012 Faible

68

Annex 1: Passation des Marchés -Tableau Récapitulatif OCDE/CAD

Indicateurs de Base OCED/CAD Notes par composante Note Globale

a b c d e f g/h

Pilier I Ŕ Cadre législatif et

réglementaire

IB-1

Le cadre législatif et réglementaire de

passation des marchés publics est

conforme aux normes convenues et

respecte les obligations en vigueur

2 0 2 2 2 1 0 9/24

IB-2

Existence de règlements d’application et

documentation

0 0 3 1 0 0 4/18

RESULTAT PILIER I 13/42

Pilier II. Cadre institutionnel et

capacités de gestion

IB-3

Le dispositif de passation des marchés

publics est intégré et bien incorporé dans

le système de gouvernance du secteur

public

0 1 0 1 2/12

IB-4 Le pays est doté d’un organe

normatif/réglementaire fonctionnel 2 0 1 0 3/12

IB-5 Existence de capacités de développement

institutionnel 0 0 0 0 0/12

RESULTAT PILIER II 5/36

Pilier III. Opérations d’achat et

pratiques du marché

IB-6

Les opérations et les pratiques

d’approvisionnement du pays sont

efficientes 0 0 0 0 0/12

IB-7 Fonctionnalité du marché des achats

gouvernementaux 1 1 0 0 2/12

IB-8

Existence de dispositions relatives à la

gestion des marchés et à la résolution des

litiges 1 2 2 5/9

RESULTAT PILIER III 7/33

Pilier IV. Intégrité et transparence du

dispositif de passation de marchés

publics

IB -9 Le pays est doté de mécanismes efficaces

de contrôle et d’audit 0 0 0 0 0 0/15

IB-10 Efficacité du mécanisme d’appel

0

0

0

0

0

0/15

IB-11 Degré d’accès à l’information

0 0/3

IB-12 Le pays s’est doté des mesures de

promotion de l’éthique et de lutte contre

la corruption 1 2 0 1 1 1 0 6/21

RESULTAT PILIER IV

6/54

69

Annex 2: Liste des Documents Consultés

- Ordonnance n° 93-006 portant code des marchés publics;

- Décret n° 94-039/PR portant fixation de la limite des travaux, fournitures et services

dispensés de la formalité d’appel à la concurrence et du montant de ces prestations

entraînant la rédaction obligatoire d’un marché;

- Décret n ° 97-003 portant dérogation aux dispositions des articles 2,3 et 6 du décret 94-

039/PR;

- Loi n° 2007-011, relative à la décentralisation et aux libertés locales;

- Loi N° 200/-007 relatif aux modes de gestion des service publics locaux;

- Ordonnance N° 94–002 du 10 juin 1994 et Décret N° 94–038 du 10 juin 1994 portant

désengagement de l’Etat et d’autres personnes morales de droit public des entreprises;

- Loi N° 90–26 du 10 juin 1990 et Décret N° 91–197 du 16 août 1991 portant réforme du

cadre institutionnel et juridique des entreprises publiques;

- Loi n° 97/02 du 10 janvier 1997 portant organisation du Fonds d’entretien routier;

- Décret n° 2008-093 portant création de l’Inspection Générale des Finances;

- Décret N° 72-192 instituant une Inspection Générale d'Etat définissant ses structures et

fixant les règles de son fonctionnement;

- Instruction générale sur l'exécution des missions d'inspection de l'Inspection Générale

d'Etat;

- Décret N° 86-189 portant organisation et attribution de la Direction du Contrôle

Financier;

- Projet de décret d’application de la loi du 10 juillet 1998 portant organisation et

fonctionnement de la Cour des comptes;

- Directives UEMOA Marchés Publics;

- Convention de maîtrise d’ouvrage déléguée au bénéfice de l’AGETUR

- Manuel de procédures techniques de l’AGETUR;

- Manuel de procédures administratives, financières et comptables pour les AGETIP;

70

- Dossier d'appel d'offre N° 0773/2008/MS/CAB/DGS/DAC du 17 juin 2008 sur le projet

de travaux de réhabilitation et/ou de construction de l'hôpital de Bassar;

- CPAR, Togo, 2003, Vol 1 et 2;

- Fiche de synthèse MINEFI-DGTPE: situation économique du Togo à mi 2007;

- Manifeste contre la corruption au Togo;

- Doing business in Togo (Groupe de la Banque mondiale);

- Avant projet de loi portant lutte contre la corruption;

- Rapport annuel de la ligue des indépendants pour la transparence;

- Actes de l’Atelier sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la

corruption;

71

Annex 3: PEMFAR – Passations des Marchés:

Liste des Personnes Rencontrées

Institution Poste Nom Adresses / mails Coord téléphoniques

Ministère de la

Coopération, du

développement et de

l'aménagement du

territoire

Directeur Général Hathédhééma

NONON SAA

[email protected]

Bureau: 228 221 22 68

228 904 35 74

Dom: 228 222 20 56

Ministère de

l'économie et des

finances

Ministre Adji Otèh

AYASSOR

B.P 1218 Lomé Togo

[email protected]

[email protected]

Bureau: 228 221 35 54

228 221 01 38

fax: 228 221 09 05

dom: 228 225 05 06

228 904 21 51

Ministère de

l'économie et des

finances; Direction du

contrôle financier

Administrateur

Civil, contrôleur

Financier délégué

Célestin Y

Agbéko ADAKU

1er

étage porte 147

B. P 1766 Lomé Togo

[email protected]

Bureau: 228221 23 71

Poste 1310

228 901 2906

Ministère de

l'économie, des

finances et des

privatisations

Direction du Contrôle

financier

Administrateur

Civil, Directeur

du contrôle

financier

Essohanam

ADEWUI

B.P 1766 Lomé Togo

228 221 25 47

228 904 05 40

Ministère des travaux

publics, des transports,

de l'urbanisme et de

l'habitat

Direction générale des

travaux publics

Directeur Général

p.i

B. Kanfitine

TCHEDE ISSA

[email protected]

Bureau 228 223 14 97

228 223 14 96

228 904 5294

Ministère des travaux

publics, des transports,

de l'urbanisme et de

l'habitat; Direction

générale des travaux

publics

Direction

Administrative et

financière

Directrice

Mme Kalé

AKUE-ADOTE

épouse LAWSON

[email protected]

B.P 335 Lomé Togo

Bureau 228 223 14 55

228 220 07 20

privé: 228 226 15 06

228 916 67 99

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

Chargé du Budget

et de la

comptabilité

Edoh Komlan

Djifa B.P 390 Lomé Togo

Bureau: 222 21 84

Port: 932 74 34

029 00 60

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

Directeur des

Affaires

Communes

Kossi Laurent

NEGBLE B.P 390 Lomé Togo

Bureau: 222 45 03

Port: 904 30 85

900 30 38

Ministère de la Santé

Direction Générale de

la Santé

Directeur Général

de la Santé

Dr. Koku Sika

DOGBE

[email protected]

B.P 336 Lomé Togo

Bureau: 221 09 27

Port: 995 52 65

Fax: 221 89 48

72

Institution Poste Nom Adresses / mails Coord téléphoniques

Ministère de la Santé

Direction des Affaires

Communes

Directeur des

Affaires

communes

Okaté Faustin

AKPO GNANDI

[email protected]

B.P 30421 Lomé Togo

Bureau: 222 03 89

Dom: 261 56 34

Port: 910 93 86

Fax: 220 07 97

Ministère des

Finances du Budget et

des privatisations

Directeur des

Finances

Baba Kokoga

BAKPENA B.P 322 Lomé Togo

Bureau: 221 50 10

Ou 221 40 21

Port: 907 74 63

Ministère des finances

du Budget et des

privatisations

Directrice du

Budget

B. Essossimna

BALOUKI

Epouse LEGZIM

[email protected]

B. 1183 Lomé Togo

Bureau: 221 03 16

Fax: 221 25 48

Ministère des

enseignements

primaire et secondaire

de l'enseignement

technique et de la

formation

professionnelle et de

l'alphabétisation

Direction des Affaires

Financières

Intendant Scolaire

et Universitaire

Directeur

Martin Kossivi

AMAGLO

[email protected]

bureau: 01 B. 1393 Lomé Togo

Dom: 01 B.P 666 Lomé Togo

Bureau: 222 87 79

Fax: 222 86 59

Dom: 257 74 24

Port: 919 34 43

Chambre de

Commerce et

d'industrie du Togo

(CCIT)

Attaché au

Secrétariat

Général, Chargé

de la Coopération

internationale

Djahlin Philippe

BROOHM

[email protected]

[email protected]

Angle Av. De la Présidence,

Av. Georges Pompidou

B.P 360 Lomé Togo

Bureu: 221 20 65

221 70 65

fax: 221 47 30

Dom: 225 97 95

Port: 948 58 07

Direction du Budget

CASEF

Inspecteur Central

du Trésor, Chef

de Division

Budget de l'Etat

Kodjo Wolanyo

AMAWUDA

[email protected]

B.P 1183 Lomé Togo

Porte 107 et Poste 1306

Bur: 221 03 16

221 50 10

Dom: 235 75 81

Port: 930 86 88

ITCS Intrans Conseil

& Services (Société de

Conseil, d'études et de

services)

Directeur Général Mocktar K SOW

[email protected]

[email protected]

01 BP 4731 Lomé Togo

Bureau: 222 01 32

Fax: 221 54 70

Port: 904 17 92

915 58 79

CNP (Conseil

National du Patronat) Président

Kossivi Démanya

NAKUA

[email protected]

www.cnp-togo.tg

60, Boulevard du Mono

B.P 12429 Lomé Togo

Bur: 221 08 30 (CNP)

(ENTTP) 221 55 79 et

221 14 90

Fax: 221 71 11

Dom: 227 03 13 et

227 94 74

Docteur en Droit

public

Inspecteur

Général d'Etat

Kossi Gilbert

GNANDI B.P 288 Lomé Togo

Bureau: 221 04 23

Dom: 229 01 39

Raymond Eklou

KOUDOSSOU

[email protected]

01 B.P 1393 bureau

01 B.P 2787 Dom

Bureau: 221 44 82 222

87 79

Fax: 222 86 59

Port: 928 20 20

022 58 85

AGETUR TOGO

(Agence d'exécution

des travaux urbains à

haute intensité de

main-d'œuvre)

Directeur

Technique

Anani Victor

DJOGBESSI

[email protected]

1337, blvd JP II, B. 80267

Lomé Togo (Bureau)

04 B.P 54 Lomé 04

07 B.P 1072 Lomé 07

Bureau: 226 14 46

226 46 53

fax: 250 72 54

Dom: 225 99 54

Port: 904 08 54

73

Institution Poste Nom Adresses / mails Coord téléphoniques

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

Comptabilité Luc LEGONOU Port: 919 22 11

Mairie DST Pisaani KARMA Port: 901 17 55

Mairie DAF Akouété AYENA Port: 914 32 10

P/GOLFE

Komi

AGBEMADOKD

ONOU

Port: 930 28 76

P/GOLFE A. O'Neil

NEGBLE Port: 989 37 43

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

W. Kossi

TINAKA Port: 902 33 06

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

D.D Akpéka

KPANDJA Port: 912 89 97

Ministère de

l'administration

territoriale, de la

décentralisation et des

collectivités locales

DAT A. Mawulé

NEVIS Port: 917 21 86

Ministère de la

Coopération, du

développement et de

l'aménagement du

territoire

Garba DJOBO Port: 966 96 83

Ministère de

l’Agriculture, de

l’Elevage et de la

Pêche

Secrétaire

Général S. L LARE

Bureau: 221 55 63

Port: 904 58 66

Ministère de

l’Agriculture, de

l’Elevage et de la

Pêche

Secrétaire

Général

Djéblola

LITAABA

AKILA

Bureau: 221 52 86

Port: 905 80 31

Ministère de

l'agriculture, de

l'elevage et de la

pêche, direction de la

planification et des

ressources humaines

Directeur

Aurelien

TCHEMI

TCHAMI W.

Bureau: 222 02 48

Port: 947 81 18

P; kik& kriII Coordonnateur Bikpété

ANAKOMA Port: 905 76 05

Ministère de

l’Agriculture, de

l’Elevage et de la

Pêche

Directeur M. Modonyo

KPEMISH

Bureau: 222 42 09

Port: 905 36 03

74

Institution Poste Nom Adresses / mails Coord téléphoniques

Ministère de la Santé

Direction des Affaires

Communes

Chef de Division

des finances Jacques GAVON

Ministère de la Santé

Direction des Affaires

Communes

Juriste à la DGS Mazabalo

ALEZA

Ministère de la Santé

Direction des Affaires

Communes

Chargé d'étude Kodjovi AKLI

Ministère de la Santé

Direction des Affaires

Communes

Architecte Essohanam

TADJOKA

Ministère des

Finances

Secrétaire

Général Badawasso Gnaro 228 995 24 86

Consultant en

systèmes

d’information

Petik-Abalo

Abiguime 905 22 44

SNDI

Anne Rolande

Akpah

Yolande Aithnard

IGF

FER

CNLC Président Assiongbor Folivi 221 27 01

Ordre des architectes Architecte Kossi Antoine

Doumassi 222 06 97