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Revue ge´ne´rale Revue historique de la chirurgie des varices Jephta van den Bremer, 1 Frans L. Moll, 2 Leiderdorp et Utrecht, Pays-Bas Les veines variqueuses sont aussi vieilles qu’Hippocrate. Les traitements des varices vont et viennent. La chirurgie pour la maladie variqueuse est l’une des interventions e ´ lectives les plus communes. L’histoire de la chirurgie de veines variqueuses a e ´te ´ explore ´ e. Nous signalons les premie ` res descriptions des veines variqueuses, et nous nous concentrons en particulier sur la ligature de la jonction saphe ´ no-fe ´ morale, l’e ´ veinage des veines grandes saphe `nes, les phle ´- bectomies, et la chirurgie des veines perforantes. Nous terminons avec le de ´ veloppement rapide des proce ´ dures mini-invasives, telles que la scle ´ rothe ´rapie a ` la mousse, l’ablation par radio- fre ´ quence, et le laser endoveineux. En 10 ans, les avantages de la mini-invasivite ´ de ces proce ´ dures, combine ´s a ` la demande de re ´ sultats a ` court terme e ´ quivalents et de meilleurs re ´ sultats a ` long terme, ont de ´ja ` influence ´ notre pratique journalie ` re. Actuellement, le traitement de re ´fe ´ rence des veines variqueuses est toujours la ligature chirurgicale et l’e ´ veinage de la veine incontinente. Simultane ´ ment ou se ´ quentiellement au traitement de l’insuffisance tronculaire, des varicosite ´s re ´ siduelles peuvent e ˆ tre traite ´es par phle ´ bectomie. Les nouvelles techniques mini- invasives ont cependant beaucoup change ´ le paysage clinique de la chirurgie des veines variqueuses. Les changements spectaculaires de la dernie `re de ´ cennie sont probablement les pre ´ curseurs de la prochaine ge ´ne ´ ration. Les varices sont un proble `me commun rencontre ´ par diffe ´ rents spe ´ cialistes. Ces dernie `res anne ´es, les frontie `res du traitement chirurgical des veines vari- queuses ont beaucoup e ´ volue ´. AU DE ´ BUT. Quand l’homme a commence ´a ` marcher en debout, ceci a conside ´ rablement influence ´ les maladies vei- neuses des membres infe ´rieurs. Le retour du sang veineux e ´tait ge ˆne ´ pour revenir au cœur contre la pesanteur, avec pour re ´sultat le de ´ veloppement de thromboses veineuses aigue ¨s, des varices, et de l’insuffisance veineuse chronique. Les tentatives de traitement des varices et des manifestations de l’insuffisance veineuse chronique remontent a ` des milliers d’anne ´es. Le papyrus d’Ebers (vers 1550 AJC) mentionne les veines variqueuses, et l’auteur est contre l’ope ´- ration. 1 Il de ´crit les veines comme « tortueuses, pleines avec beaucoup de nœuds, comme gonfle ´es par l’air. » La premie ` re illustration d’une veine variqueuse, de ´ couverte au pied de l’Acropole (Athe `nes), remonte au 4e `me sie `cle AJC. Elle est de ´die ´e au Docteur Amynos, peut-e ˆ tre un des premiers phle ´- bologues. C’est une tablette votive souvent repro- duite qui montre une jambe massive avec un gonflement serpentin de sa face me ´diale, qui a toutes les caracte ´ ristiques d’une veine variqueuse. Hippocrate (460-377 AJC), le « pe `re de la me ´de- cine, » identifiait une corre ´ lation entre veines vari- queuses et ulce `res de jambe. 2 Il notait e ´ galement que les varices des jambes ne se produisent pas avant la puberte ´. Il recommandait l’utilisation de banda- ges pour produire une compression ferme et DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2009.07.035. 1 Department of Surgery, Rijnland Hospital, Leiderdorp, Pays-Bas. 2 Department of Surgery, University Medical Center, Utrecht, Pays- Bas. Correspondance : Jephta van den Bremer, Department of Surgery, Rijnland Hospital, PO Box 4220, 2350 CC Leiderdorp, Pays-Bas, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2010; 24: 426-432 DOI: 10.1016/j.acvfr.2010.09.006 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. E ´ dite´ par ELSEVIER MASSON SAS 465

Revue historique de la chirurgie des varices

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Page 1: Revue historique de la chirurgie des varices

Revue generale

DOI of or1Departme2Departme

Bas.

CorrespondRijnland HospE-mail: J.vd.b

Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of VEdite par ELS

Revue historique de la chirurgie des varices

Jephta van den Bremer,1 Frans L. Moll,2 Leiderdorp et Utrecht, Pays-Bas

Les veines variqueuses sont aussi vieilles qu’Hippocrate. Les traitements des varices vont etviennent. La chirurgie pour la maladie variqueuse est l’une des interventions electives les pluscommunes. L’histoire de la chirurgie de veines variqueuses a ete exploree. Nous signalons lespremieres descriptions des veines variqueuses, et nous nous concentrons en particulier sur laligature de la jonction sapheno-femorale, l’eveinage des veines grandes saphenes, les phle-bectomies, et la chirurgie des veines perforantes. Nous terminons avec le developpement rapidedes procedures mini-invasives, telles que la sclerotherapie a la mousse, l’ablation par radio-frequence, et le laser endoveineux. En 10 ans, les avantages de la mini-invasivite de cesprocedures, combines a la demande de resultats a court terme equivalents et de meilleursresultats a long terme, ont deja influence notre pratique journaliere. Actuellement, le traitementde reference des veines variqueuses est toujours la ligature chirurgicale et l’eveinage de la veineincontinente. Simultanement ou sequentiellement au traitement de l’insuffisance tronculaire, desvaricosites residuelles peuvent etre traitees par phlebectomie. Les nouvelles techniques mini-invasives ont cependant beaucoup change le paysage clinique de la chirurgie des veinesvariqueuses. Les changements spectaculaires de la derniere decennie sont probablement lesprecurseurs de la prochaine generation.

Les varices sont un probleme commun rencontre

par differents specialistes. Ces dernieres annees, les

frontieres du traitement chirurgical des veines vari-

queuses ont beaucoup evolue.

AU DEBUT.

Quand l’homme a commence a marcher en debout,

ceci a considerablement influence les maladies vei-

neuses des membres inferieurs. Le retour du sang

veineux etait gene pour revenir au cœur contre la

pesanteur, avec pour resultat le developpement de

iginal article: 10.1016/j.avsg.2009.07.035.

nt of Surgery, Rijnland Hospital, Leiderdorp, Pays-Bas.

nt of Surgery, University Medical Center, Utrecht, Pays-

ance : Jephta van den Bremer, Department of Surgery,ital, PO Box 4220, 2350 CC Leiderdorp, Pays-Bas,[email protected]

2010; 24: 426-432j.acvfr.2010.09.006ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

thromboses veineuses aigues, des varices, et de

l’insuffisance veineuse chronique. Les tentatives

de traitement des varices et des manifestations de

l’insuffisance veineuse chronique remontent a des

milliers d’annees.

Le papyrus d’Ebers (vers 1550 AJC) mentionne

les veines variqueuses, et l’auteur est contre l’ope-

ration.1 Il decrit les veines comme « tortueuses,

pleines avec beaucoup de nœuds, comme gonflees

par l’air. »La premiere illustration d’une veine variqueuse,

decouverte au pied de l’Acropole (Athenes),

remonte au 4eme siecle AJC. Elle est dediee au

Docteur Amynos, peut-etre un des premiers phle-

bologues. C’est une tablette votive souvent repro-

duite qui montre une jambe massive avec un

gonflement serpentin de sa face mediale, qui a

toutes les caracteristiques d’une veine variqueuse.

Hippocrate (460-377 AJC), le « pere de la mede-

cine, » identifiait une correlation entre veines vari-

queuses et ulceres de jambe.2 Il notait egalement

que les varices des jambes ne se produisent pas avant

la puberte. Il recommandait l’utilisation de banda-

ges pour produire une compression ferme et

465

Page 2: Revue historique de la chirurgie des varices

466 van den Bremer et Moll Annales de chirurgie vasculaire

conseillait de petites piqures dans les veines vari-

queuses. En outre, Hippocrate preconisait l’utilisa-

tion du cautere et est cite pour dire « ce qui ne peut

pas etre traite par des medicaments est traite par le

couteau, ce qui ne peut pas etre traite par le couteau

est traite par le fer dessechant, et ce qu’il ne peut pas

traiter doit etre considere incurable. » 3 Hippocrate

ne distinguait pas les arteres et les veines, conside-

rees les vehicules de l’air. La doctrine pythagori-

cienne des quatre humeurs (sang, flegme, bile

jaune, et bile noire) etait fondamentale a la mede-

cine d’ Hippocrate.1 Un exces ou un deficit d’une des

quatre humeurs etait vraisemblablement respon-

sable des maladies.

Herophile et Erasistrate, deux medecins de

l’Ecole de Medecine d’Alexandrie en Egypte ont

invente les clamps arteriels et furent les premiers a

ligaturer les vaisseaux sanguins (270 AJC).4 Ils

controlaient le saignement, rendant la chirurgie

possible.

Au cours du 1er siecle apres JC, Aurelius Corne-

lius Celsus (25 AJC-50 apres JC), l’encyclopediste

romain celebre, utilisait l’avulsion avec un crochet

emousse ou un contact du cautere pour traiter les

varices.5 Les chirurgiens romains n’employaient

aucune forme d’anesthesie; on peut imaginer que ce

n’etait pas une experience agreable. Le tyran romain

Caius Marius (mort en 86 AJC) a eu une chirurgie

pour varices. Apres traitement d’une jambe, il a

refuse la chirurgie de l’autre jambe, en disant « je

vois que le resultat n’est pas en rapport avec la

douleur ».Claudius Galien, ne dans la ville grecque de Per-

gamon (Turquie moderne) en 130 apres JC, a ecrit

un livre souvent employe comme manuel. Il decrit

la veinosection et conseille que les varices soient

traitees par incision et avulsion avec un crochet

emousse.6 Galien avait un point de vue tres errone

sur la fonction cardiaque et la circulation. Ses

theories ont domine et ont influence les sciences

medicales occidentales pendant presque 1500 ans,

jusqu’a ce que William Harvey ait etabli que le sang

circule, le cœur agissant en tant que pompe au

17eme siecle (voir ci-dessous).

A l’epoque bizantine, Paulus Aegineta (607-690),

chirurgien grec pratiquant a Constantinople, a

identifie que la ligature et l’ablation de la veine

grande saphene (VGS) etaient importantes.7 L’uti-

lisation d’un stripper externe (tout a fait rudi-

mentaire) a ete rapportee la premiere fois par

Albucasis de Cordoue (936-1013), chirurgien

musulman qui a exerce dans le royaume andalou

(Espagne du sud d’aujourd’hui).6

Le genie Leonard de Vinci (1452-1519) a claire-

ment montre le systeme veineux dans ses schemas

anatomiques. De Vinci a montre les veines superfi-

cielles du membre inferieur. De maniere interes-

sante, la jambe n’a pas une arche veineuse

posterieure, qui s’appelle souvent la « veine de

Leonardo, » et les veines communicantes ne sont pas

visibles. Ses schemas etaient remarquablement

vrais.

En 1543, l’anatomie du systeme veineux a ete

presentee avec de grands details dans les travaux

d’Andreas Vesale. La premiere description complete

des valves a ete donnee par Jeronimus Fabricius

d’Aquapendente (1533-1619), professeur d’anato-

mie a la Faculte de Medecine renommee de Padoue,

en 1603. Il decrit les valves dans son travail intitule

De venarum ostiolis. Avant la description, il montrait

les valves au cours de dissections publiques en 1579.

Fabricius a egalement ecrit sur le traitement chi-

rurgical des varices dans son livre Opera chirurgica,

publie en 1593. Il pensait que la ligature seule n’est

pas suffisante et que le sang « brut » devait etre

enleve de la veine par ponction apres application de

ligatures multiples au-dessus et au-dessous de la

varicosite.

William Harvey (1578-1657), un eleve de Fabri-

cius, publia De Motu Cordis, sa decouverte monu-

mentale de la circulation en 1628.8 Ce travail est

l’un des evenements les plus importants dans l’his-

toire de la physiologie et est la base de notre com-

prehension actuelle de la circulation. Harvey a

demontre le caractere unidirectionnel du flux san-

guin dans la circulation du sang, possible grace aux

valves.

Jean Louis petit (1674-1750), premier directeur

de l’Academie de chirurgie a Paris, pensait que la

cause des varices etait « quelque chose qui empeche

le sang de monter dans les veines ».6 Il a egalement

observe que les grossesses etaient importantes dans

la cause de cette affection.

Le traitement chirurgical des varices n’etait pas tres

populaire a ce moment-la. Les malades souffraient

enormement pendant l’operation, et les complica-

tions septiques la rendaient tres dangereuse.

Richard Wiseman (1622-1676), chirurgien ser-

gent de Charles II, a note l’association entre les

varices et les ulceres et a employe le terme « d’ulcerevariqueux » pour la premiere fois.9 Wiseman etait

oppose au traitement chirurgical des varices, sauf

dans les cas graves. Au sujet de la douleur, Wiseman

ecrit, « je n’ai jamais rencontre un malade qui

cherchait a d’entendre parler du traitement par la

ligature, et n’ai en effet pas vu de grande raison d’y

avoir recours ».En 1864 Chapman ecrivait que Sir Astley Cooper

(apres un cas d’evolution fatale apres ligature par

lui-meme) a tout simplement declare que le

Page 3: Revue historique de la chirurgie des varices

Vol. 24, No. 3, 2010 Revue historique de la chirurgie des varices 467

chirurgien qui avait effectue une telle operation

meritait « d’avoir une ligature appliquee autour de

son propre cou ».5

A partir de Joseph Lister (1827-1912) le controle

des microorganismes trouva un interet croissant. Il

porta l’antisepsie chirurgicale en 1867 a un niveau

ou une incision de l’aine pouvait etre faite sans

grand risque d’infection. Les dangers de l’operation

etaient radicalement diminues. Quand l’importance

de l’asepsie est devenue reconnue, le danger infec-

tieux a ete presque supprime.

En meme temps, l’anesthesie a ete considera-

blement amelioree par l’introduction de l’anesthesie

spinale et au gaz. L’arrivee de l’anesthesie et de la

chirurgie antiseptique a fait progresser le traitement

chirurgical des varices a grands pas. On a elimine la

douleur, et l’infection, casse-pieds de la chirurgie a

travers l’histoire, pouvait etre reduite au minimum.

LIGATURE DE LA JONCTIONSAPHENO-FEMORALE

Au 16eme siecle, Ambroise Pare (1510-1590, un

chirurgien de l’armee francaise, fait prisonnier

dans la campagne de 1553 comme chirurgien

d’Henri II) decrivait la ligature des veines vari-

queuses et de la VGS a la cuisse.10 Il preconisait

l’utilisation d’escarrifiants cutanes recouvrant les

varices afin de produire la thrombose. Pare fut

probablement le chirurgien le plus brillant de la

Renaissance. Il etait l’un des premiers chirurgiens a

ecrire au sujet de la chirurgie esthetique en expri-

mant sa grande preoccupation de longues cicatrices.

Meme si Pare etait le premier, de nos jours, la

ligature de la veine saphene interne a la cuisse est

habituellement associee au nom de Trendelenburg.

En 1890, Friedrich Trendelenburg (1844-1925),

probablement le chirurgien veineux le plus celebre,

a ecrit un article sur la ligature de la VGS, qui a fait le

lit de la chirurgie veineuse actuelle.11 Trende-

lenburg liait la VGS a la jonction des tiers moyens et

inferieurs de la cuisse en utilisant une incision lon-

gitudinale. Les malades etaient hospitalises

5 semaines.6 La methode etait basee sur l’hypothese

qu’on pouvait eliminer le reflux saphene par liga-

ture de la VGS incontinente. Il ne preconisait pas la

ligature de la VGS au ras de la jonction sapheno-

femorale (JSF).

Six ans apres, en 1896, la publication de Trende-

lenburg etait suivie d’un article de Jerry Moore.12

Moore suggerait quelques modifications. La modi-

fication la plus importante etait la ligature et la

section de la VGS juste au-dessous de la JSF a

l’abouchement de la saphene (ligature haute).

L’importance de la ligature haute fut soulignee par

John Homans.13 L’operation a resiste au temps, et

elle est faite aujourd’hui conformement a ses

recommandations.

Il a fallu attendre les annees 1900 pour que la

crossectomie soit reconnue.

Dans la deuxieme moitie du 20eme siecle, la liga-

ture de la veine saphene a la JSF a ete pratiquee lar-

gement avec la croyance qu’elle controlerait le

reflux lie a la gravite tout en preservant la veine

pour un pontage arteriel ulterieur. Aujourd’hui, la

crossectomie est une partie du traitement de refe-

rence des varices primaires de la veine grande

saphene. La deuxieme partie est l’eveinage.

EVEINAGE DES VEINES GRANDES OUPETITES SAPHENES

Les recidives de varices sont la regle apres ligature

simple de la saphene. L’adjonction de l’eveinage a

la ligature simple a diminue le nombre de recidi-

ves.14 Au debut du 20eme siecle, l’eveinage des

veines saphenes a ete ajoute a la ligature proximale.

Otto Wilhelm Madelung (1846-1926) a decrit

l’extirpation complete de la VGS par une incision

prolongee de la cuisse et de la partie basse de la

jambe.15 La methode a ete abandonnee du fait de la

mortalite elevee par embolie pulmonaire.

Keller16 fut le premier a decrire un stripper

interne pour extraire la VGS en 1905. La technolo-

gie necessaire pour extirper etait simple, et le reste.

La veine etait enlevee en passant une boucle ou une

sonde fixee par une ligature attachee a l’extremite

de la veine pour inverser la veine pendant qu’elle

etait extirpee.

Le stripper interne a ete suivi en 1906 par un

stripper annele externe par Mayo.17 Rapidement,

Babcock a developpe un stripper saphene interne

souple.18 Ce stripper avait une extremite olivaire sur

laquelle la veine etait telescopee par l’extraction du

stripper. La veine sectionnee pouvait alors etre

retiree. Le stripper « Babcock » peut etre considere

comme le prototype de tous les strippers actuelle-

ment en service.

Apres ces premieres tentatives visant a concevoir

une technique d’eveinage adaptee, le pendule est

revenu a la sclerotherapie. Pendant les annees sui-

vantes, l’eveinage a de nouveau ete preconise par

plusieurs auteurs. Autour des annees 50 l’eveinage

complet est devenu plus populaire. L’augmentation

de la popularite a ete tout d’abord provoquee par des

publications qui etaient presque toutes en faveur de

la technique d’eveinage. La publication de Lofgren

et coll.19 fut probablement la plus importante.

Page 4: Revue historique de la chirurgie des varices

468 van den Bremer et Moll Annales de chirurgie vasculaire

C’etait la premiere comparaison (cependant non

randomisee) utile de la crossectomie avec eveinage

et de la crossectomie avec sclerotherapie.

L’utilisation de l’eveinage de la cheville a l’aine

etait alors la technique de reference. Un argument

contre l’ablation systematique de toute la veine

saphene etait les lesions rapportees du nerf saphene

(jusqu’a 50%) liees a l’eveinage au-dessous du

genou. Cet argument a ete cru largement, avec « uneveinage court » comme consequence. Ainsi, la

plupart des specialistes en chirurgie vasculaire ont

fait evoluer leur pratique vers un eveinage jusqu’au

genou (juste au-dessous), evitant l’eveinage de la

VGS au mollet, ou il est proche du nerf saphene.

Ces principes, tres legerement ajustes, sont

encore appliques comme il y a 100 ans.

Dans l’intervalle, plusieurs essais randomises ont

confirme l’efficacite et les bons resultats de cette

technique.

De nos jours, la deconnexion de la JSF incompe-

tente avec eveinage chirurgical (court) est toujours

le traitement de reference des varices de la veine

grande saphene, contre lequel les resultats de toutes

les nouvelles methodes de traitement des varices

doivent etre juges.

PHLEBECTOMIES

Simultanement ou sequentiellement avec le traite-

ment de l’insuffisance tronculaire, des varicosites

residuelles peuvent etre traitees par phlebectomie.

Comme indique avant, la phlebectomie a ete decrite

parAurelius Cornelius Celsus (25AJC-50 apres JC) 5

et a ete reinventee il y a un peu plus de 40 ans par

Robert Muller, un dermatologue suisse dans son

cabinet prive a Neuchatel, Suisse.20

Lors de la presentation initiale de la nouvelle

technique au Congres de la Societe Francaise

de Phlebologie en 1967, l’assistance a souri.

Plus tard, il a developpe sa propre technique et ses

instruments et a enseigne la technique a des

centaines de medecins. Aujourd’hui, la technique

de phlebectomie par micro-incisions est pratiquee

par des milliers de phlebologues autour du monde.

Selon la « bible »21 de cette technique, « la

phlebectomie ambulatoire Mullerienne » doit etre

consideree comme la reference pour l’exerese des

varices superficielles. De nos jours, Muller

s’appelle souvent « le pere de la phlebectomie

ambulatoire d’aujourd’hui. »Notamment, les crochets deMuller generalement

utilises aujourd’hui sont une evolution de la moitie

initiale d’une pince hemostatique cassee employee

par Muller lui-meme.

CHIRURGIE DES VEINESPERFORANTES

Le premier auteur qui a montre les veines perforan-

tes de la jambe etait von Loder, un anatomiste

russe.22 Elles s’appellent « veines perforantes »parce qu’elles percent le fascia generalis.

Robert Linton etait convaincu que les perforantes

incontinentes jouent un role important dans le

developpement des ulceres veineux. Il etait le pre-

mier a decrire l’operation de ligature sous-fasciale

des veines communicantes mediales du bas de la

jambe en 1938.23 Cette operation, appelee le

« procede de Linton, » exigeait une longue incision

cutanee avec un taux inacceptable de morbidite. Par

consequent, le procede a ete en grande partie

abandonne.

Independamment du fait que les indications du

moment ou traiter les veines perforantes inconti-

nentes sont toujours discutees, la technique de trai-

tement des veines perforantes incontinentes a

beaucoup evolue pendant le siecle passe.

En 1953 Frank Cockett a publie dans le Lancet au

sujet « du syndrome d’eruption de cheville » et de

son traitement par la ligature extrafasciale de veines

perforantes.24 Ce travail a retabli l’interet pour le

traitement chirurgical des ulceres veineux. Plus

tard, lui et Dodd ont edite unmanuel qui est devenu

le manuel de reference sur le traitement de la

maladie veineuse.25

Pendant les annees 80, la technique de chirurgie

endoscopique des perforantes sous-fasciales a ete

developpee comme autre option pour diminuer

l’incidence des complications de plaies liees aux

procedures ouvertes.26 Independamment du debat

au sujet des indications, des effets secondaires sub-

stantiels sont toujours observes. Beaucoup de con-

naissances au sujet de ces veines manquent

toujours.

DUPLEX

Le balayage duplex a ete presente au cours des

annees 80, et c’est devenu la methode de refe-

rence pour etudier le reflux veineux au lieu de la

phlebographie. Le balayage duplex non seulement

facilite le diagnostic non invasif mais encore est un

outil puissant pour etudier l’histoire naturelle et la

physiopathologie de la maladie veineuse. L’arrivee

de l’imagerie duplex couleur au debut des annees

90 a non seulement reduit le temps necessaire pour

faire un examen mais a egalement ameliore la fia-

bilite de la technique.

Depuis lors, un technologiste vasculaire experi-

mente peut faire un balayage duplex couleur des

Page 5: Revue historique de la chirurgie des varices

Vol. 24, No. 3, 2010 Revue historique de la chirurgie des varices 469

veines d’une jambe en environ 15min. Par la suite,

le duplex s’est avere etre un excellent guide sans

irradiation pour des procedures mini-invasives.

PROCEDURES MINI-INVASIVES

Comme dans beaucoup d’autres branches chirurgi-

cales, des procedures moins invasives ont ete

inventees pour ameliorer l’efficacite et la qualite

de vie liee a la sante et pour reduire les effets

secondaires serieux, les couts, et la douleur post-

operatoire. Les nouvelles techniques mini-

invasives, telles que la sclerotherapie a la mousse

echo-guidee, l’ablation par radiofrequence (ARF;

VNUS Closure �; VNUS Medical Technologies, San

Jose, CA, Etats-Unis) et le laser endoveineux (LEV),

ont ete introduites vers la fin des annees 90.

Sclerotherapie a la mousse

L’obliteration mini-invasive de la veine saphene a

ete une possibilite tentante depuis l’invention de la

seringue au milieu du 19eme siecle. Francis Rynd

a invente l’aiguille hypodermique en 1845. Ceci a

mene au developpement de la sclerotherapie. La

premiere tentative de sclerose des veines vari-

queuses a ete faite par un Francais, Charles-Gabriel

Pravaz. Il a injecte du perchlorure de fer dans les

veines.27

En raison des resultats insuffisants, des infections,

et de suppurations, le traitement sclerosant n’etait

pas tres populaire. En 1894 le congres chirurgical de

Lyon ameme condamne le traitement sclerosant des

varices.

Apres 1911 (Ehrlich a prouve l’induction sure de

la thrombose chimique), il est devenu plus popu-

laire. Cependant, la crainte d’embolies mortelles a

decourage les professionnels medicaux de traiter les

varices par sclerotherapie. Progressivement, son

efficacite a ete etablie et la confiance est revenue, en

faisant le traitement de choix pendant les annees 30.

La sclerotherapie a encore ete rendue populaire par

l’article de Fegan dans le Lancet en 1963.28

L’utilisation des agents sclerosants a base de

mousse pour traiter des varices petites ou grosses a

commence des 1939. Stuard McAusland secouait

simplement la bouteille remplie de morrhuate de

sodium. Avec la mousse, il traitait les veines en

araignee et les telangiectasies.29

Une publication tres importante, qui est frequem-

ment citee, est celle d’Egmont James Orbach en

1944.30 De maniere etonnante, cette publication ne

traite pas du tout de la mousse. Il presentait la

« technique d’air-bloc »: En injectant un peu d’air

dans le segment veineux a traiter, le sang restant

etait completement deplace. Plus tard, il s’est avere

que la technique d’air-bloc n’etait fiable que pour

les petites veines variqueuses (<4mm). Cette tech-

nique originale n’est plus employee, mais elle a

mene au developpement du « mousse-bloc » (air-

bloc avec une mousse a grosses bulles), qui est

encore employe aujourd’hui par quelques phlebo-

logues pour traiter de petites veines.

Pendant les six decennies suivantes plusieurs

mousses sclerosantes non commerciales ont ete

employees et ameliorees par de nombreuxmedecins

(dont beaucoup ont pretendu avoir developpe la

technique ideale).

Pendant les annees 60, la sclerotherapie est deve-

nue populaire en raison des echecs percus de la chi-

rurgie. Apres les annees 70, la sclerotherapie a ete en

grande partie abandonnee apres que des etudes

aientmontre des resultats a long terme plusmauvais

compares a la chirurgie.

La technique a ete considerablement amelioree

avec des artifices de preparation (par exemple, sys-

teme de double-seringue, robinets a trois voies,

techniques a basse ou haute pression).

Le probleme, cependant, etait que la mousse

n’etait pas reproductible parce que ses caracteristi-

ques importantes (par exemple, proportion de gaz,

concentration de sclerosant, taille des bulles, et

autres) differaient dans chaque preparation.

Ainsi, d’un point de vue scientifique, il etait

plutot impossible de trouver la technique la plus

appropriee.

L’utilisation de sclerosants mousseux n’a ete

« relancee » qu’il y a quelques annees, comme en

temoignent le nombre croissant de conferences et de

publications sur ce sujet.

Ablation par radiofrequence

Historiquement, l’energie de RF a ete appliquee en

cardiologie pour l’ablation des voies de conduction

anormales causant des arythmies.31

Les techniques endoveineuses doivent beaucoup

a la technique simple de Seldinger. Cette technique

a ete inventee en 1952 par Sven-Ivar Seldinger

(1921-1998), radiologue suedois. L’ARF est faite

avec un acces percutane a la veine sous controle

ultrasonore typiquement entre le bas de la cuisse et

le haut du mollet. Le catheter RF est alors avance

jusqu’a l’aine (JSF), au-dessus de laquelle le cathe-

ter choisi est passe. Le catheter est chauffe a une

temperature specifique et graduellement retire.

La veine est chauffee et supprimee par voie

endoluminale.

Les premiers resultats, publies en 1966, ont ete

associes a des brulures de la peau, des lesions des

Page 6: Revue historique de la chirurgie des varices

470 van den Bremer et Moll Annales de chirurgie vasculaire

nerfs saphene et peronier, des phlebites, et des infec-

tions.32 Les methodes ont change rapidement, avec

pour resultat la limitation des lesions des tissus

periveineux avec l’application de l’anesthesie

tumescente. L’introduction de l’anesthesia tumes-

cente33 a encore reduit au minimum les conse-

quences defavorables et fait mieux tolerer ce

procede par les malades.

En 1999 la methode d’ARF a ete approuvee par la

‘‘Food and Drug Administration’’.

Les techniques d’obliteration de la VGS telles que

l’ARF et le laser endoveineux peuvent etre faites

sans besoin d’anesthesie generale en ambulatoire.

Traitement par laser endoveineux

Simultanement a l’occlusion RF, il a ete montre que

des lasers endoluminaux pouvaient egalement

occlure les veines axiales par lesions thermiques de

l’endothelium. Une procedure semblable a l’ARF a

ete suivie. Au lieu du catheter electrode, une fibre

laser etait employee.

La premiere utilisation du rayonnement laser

endoluminal a ete rapportee par Bone en 1999.34

Les premiers resultats du LEV ont ete fournis

principalement par des etudes monocentriques,

alors que la plupart des resultats de RF etaient rap-

portees dans des etudes multicentriques, qui ont

naturellement ete considerees plus fiables en termes

de standardisation de protocole d’etude et de col-

lecte de donnees. Tandis que des protocoles stan-

dardises etaient employes pour l’ARF, les protocoles

de LEV etaient extremement variables en raison des

differents equipements utilises.

Les methodes mini-invasives, particulierement le

LEV, ont rapidement ete tres acceptees par les

malades. Grace a cette acceptation et a une mise en

œuvre plutot facile en pratique quotidienne35, il est

devenu l’un des traitements les plus populaires des

varices en une decennie.

Environ dix ans apres son introduction, le LEV

semble etre une option tres efficace et sure pour trai-

ter les varices. Recemment, des essais randomises et

des meta-analyses ont confirme l’efficacite du LEV

en comparaison avec la chirurgie et d’autres tech-

niques endoveineuses.36-39

Les procedures mini-invasives « ignorant la JSF »ont introduit un changement de paradigme dans

notre concept de soigner les malades avec des vari-

ces. Selon l’opinion de beaucoup, l’obliteration

endoveineuse de la veine saphene sans dissection de

la JSF a viole une regle d’or de la chirurgie des veines

saphenes. Celle-ci soutient que chaque Branche doit

etre dissequee jusqu’a ses affluents primaires et

meme secondaires.

Cependant, il est devenu evident que l’echec de la

chirurgie traditionnelle des varices (avec crossecto-

mie) avec le developpement de varices recidivees est

plus frequent au niveau de l’aine. La discussion est

continue sur le fait de savoir si la recidive inguinale

est due a la croissance de nouveaux vaisseaux au

niveau de la jonction ligaturee (angiogenese ou

neovascularisation) ou a la dilatation de collaterales

existantes. La theorie de neovascularisation est

soutenue par des taux inferieurs de recidive apres les

procedures endoveineuses. Nous devons etre pru-

dents a ce sujet parce que ces chiffres a court terme

doivent etre confirmes par des resultats a long

terme.

Les avantages de la mini-invasivite de la RF et du

traitement par laser, combines a la revendication de

resultats a court terme equivalents et de meilleurs

resultats a long terme, ont deja influence notre pra-

tique journaliere. Bien que des sujets tels que la

standardisation des procedures, la formation, et le

cout doivent toujours etre abordes, cette technique

a le potentiel d’un developpement ulterieur et

pourrait meme devenir la prochaine reference.

L’AVENIR

Actuellement, le traitement de reference des varices

est toujours la ligature chirurgicale et l’eveinage de

la veine incontinente. Le principal probleme de la

chirurgie des varices demeure cependant le taux

eleve de recidive.40

Le role des methodes endoveineuses mini-

invasives devient de plus en plus important. Les

progres de ces techniques et de l’equipement ame-

lioreront probablement encore les perspectives pour

les malades atteints de varices. Une question per-

tinente consiste a savoir si nous pouvons abaisser les

taux de recidive avec les nouvelles techniques.

Les techniques endoveineuses devront faire

mieux que la chirurgie pour devenir l’intervention

de choix pour les varices. Le but ne doit pas etre la

min-invasivite mais la guerison.

CONCLUSION

Les varices sont aussi vieilles qu’Hippocrate. Les

traitements des varices vont et viennent. La chi-

rurgie pour maladie variqueuse est l’une des ope-

rations generales electives les plus communes. Les

chirurgiens font toujours face a un dilemme en

traitant des varices. Bien que la deconnection de la

JSF incontinente avec eveinage (court) soit toujours

le traitement de reference des varices de la veine

grande saphene, son utilisation n’est pas exempte

Page 7: Revue historique de la chirurgie des varices

Vol. 24, No. 3, 2010 Revue historique de la chirurgie des varices 471

d’effets indesirables. Bien qu’une evidence claire

d’essais randomises manque toujours, les nouvelles

techniques mini-invasives ont beaucoup change le

paysage clinique de la chirurgie des varices enor-

mement par rapport aux decennies precedentes. Les

changements spectaculaires de la derniere decennie

sont probablement les precurseurs de la prochaine

generation.

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