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Nutr Clin Mbtabol 1997; 11:125-32 Rfle antioxydant des micronutriments : pertinence en 6pid6miologie et en r6animation Mette M. Berger Anesth6siologie et Soins Intensifs de Chirurgie, CHUV, Lausanne. R6sum6 L'importance des vitamines et des 616ments-traces (mieronutriments) a 6t6 red6couverte avee la d6mons- tration de leurs fonetions cl6s dans la neutralisation des radieaux libres et des esp6ces r6actives de roxy- g6ne (ERO). Les ERO sont g6n6r6es darts le cadre du m6tabolisme a6robie normal, et neutralis6es par les antioxydants endog6nes. Mais environ 1% des ERO produites 6chappent au contr61e eellulaire, et provo- quent des alt6rations des prot6ines, hydrates de car- bone, lipides et acides nucl6iques environnants. Pour contr61er les fuites, une option est d'augmenter les apport nutritionnels d'antioxydants. La recherche s'est focalis6e sur trois vitamines (vitamines A, E et C) qui agissent directement, et quatre 616ments-traees (Cu, Mn, Se et Zn), qui sont indispensables au fonc- tionnement des superoxydes dismutases et des gluta- thion peroxydases. Le d6s6quilibre entre production et neutralisation des ERO semble ~tre fi la base du vieillissement, eta 6t6 inerimin6 dans la gen6se de nombreux 6tats patholo- giques chroniques tels que l'arthrite, l'asthme, la maladie ath6romateuse, les accidents vaseulaires e6- r6braux, certains cancers, la cataracte, le diab6te et les infections virales. En r6animation, ce d6s6quilibre contribue fi la gen6se ou d l'entretien des perturba- tions observ6es dans le syndrome de d6tresse respira- toire de l'adulte, l'infarctus du myoearde, l'insuffi- sanee r6nale aigu~, la pancr6atite, le traumatisme eranio-e6r6bral et les polytraumatismes graves, les brfilures, et tous les 6tats pathologiques impliquant une alternanee d'iseh6mie et de reperfusion (trans- Correspondance : Dr M.M. Berger, Anesth6siologie et Soins Intensifs de Chirurgie, CHUV, 1011 Lausanne, Suisse. Regu le 10 d6cembre 1996, accepte sans r6vision le 20 d6cembre 1996. 125

Rôle antioxydant des micronutriments : pertinence en épidémiologie et en réanimation

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Nutr Clin Mbtabol 1997; 11:125-32

Rfle antioxydant des micronutriments : pertinence en 6pid6miologie et en r6animation

Mette M. Berger

Anesth6siologie et Soins Intensifs de Chirurgie, CHUV, Lausanne.

R6sum6

L'importance des vitamines et des 616ments-traces (mieronutriments) a 6t6 red6couverte avee la d6mons- tration de leurs fonetions cl6s dans la neutralisation des radieaux libres et des esp6ces r6actives de roxy- g6ne (ERO). Les ERO sont g6n6r6es darts le cadre du m6tabolisme a6robie normal, et neutralis6es par les antioxydants endog6nes. Mais environ 1% des ERO produites 6chappent au contr61e eellulaire, et provo- quent des alt6rations des prot6ines, hydrates de car- bone, lipides et acides nucl6iques environnants. Pour contr61er les fuites, une option est d'augmenter les apport nutritionnels d'antioxydants. La recherche s'est focalis6e sur trois vitamines (vitamines A, E et C) qui agissent directement, et quatre 616ments-traees (Cu, Mn, Se et Zn), qui sont indispensables au fonc- tionnement des superoxydes dismutases et des gluta- thion peroxydases.

Le d6s6quilibre entre production et neutralisation des ERO semble ~tre fi la base du vieillissement, e t a 6t6 inerimin6 dans la gen6se de nombreux 6tats patholo- giques chroniques tels que l'arthrite, l'asthme, la maladie ath6romateuse, les accidents vaseulaires e6- r6braux, certains cancers, la cataracte, le diab6te et les infections virales. En r6animation, ce d6s6quilibre contribue fi la gen6se ou d l'entretien des perturba- tions observ6es dans le syndrome de d6tresse respira- toire de l'adulte, l'infarctus du myoearde, l'insuffi- sanee r6nale aigu~, la pancr6atite, le traumatisme eranio-e6r6bral et les polytraumatismes graves, les brfilures, et tous les 6tats pathologiques impliquant une alternanee d'iseh6mie et de reperfusion (trans-

Correspondance : Dr M.M. Berger, Anesth6siologie et Soins Intensifs de Chirurgie, CHUV, 1011 Lausanne, Suisse. Regu le 10 d6cembre 1996, accepte sans r6vision le 20 d6cembre 1996.

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plantations d'organe, chirurgie cardiaque avee circu- lation extracorporelle). Or, les apports optimaux de micronutriments ne sont pas assur6s dans une large proportion de la popula- tion g6n6rale. En r6animation, le risque de d6ficit est particuli6rement 61ev6, en raison de pertes et des besoins m6taboliques accrus. Les 6tudes d'interven- tion sugg6rent fortement que l'on peut moduler cer- taines pathologies chroniques et aigu~s, ou que les 16sions qui leurs sont associ6es sont modulables par des suppl6ments de micronutriments, en particulier de Se et de vitamine E. Consid~rant les cofits ~lev~s des analyses des micro- nutriments et l'existence prouv6e d'un niveau faible d'antioxydants endog6nes, la prescription syst6ma- tique d'un cocktail de vitamines et d'616ments traces se justifie largement d6s l'admission en r6anima- tion.

Mots cl#s : Elements traces, nutrition, reanimation, s~l#nium, suppl6ments, vitamines, zinc.

Micronutriments dans la population gdndrale

L'importance des micronutriments, autrement dit des vitamines et des bl6ments traces (ET), a 6t6 redbcouverte r6cemment avec la d6monstration de leur r61e cl~ dans la neutralisation des radicaux libres. Parmi les vitamines, trois ont une fonction charni~re dans les d&enses antioxydantes, fi savoir les vitamines A, E et C. Parmi les ET, cinq (Cu, Fe, Mn, Se et Zn) sont plus particulibrement impliqu+s dans la production et le contr61e des radicaux libres. Le fer est purement pro-oxydant ; le cuivre a, selon le milieu dans lequel il se trouve, des activit6s pro- oxydantes ou antioxydantes. Cu, Mn, Se et Zn sont impliqu6s dans des syst6mes enzymatiques de contr61e des radicaux libres. La quantit6 de micronutriments disponible dans For- ganisme d6pend directement de l'apport alimentaire. Or des &udes ~pid6miologiques, frangaises par exemple, indiquent qu'une proportion importante de la population gbn6rale a des apport insuffisants, avec 10/t 40 % des apports conseill6s [1] et que les sujets gtg6s sont particulibrement expos6s au risque de ca- rence, puisque leurs apports alimentaires sont sou-

vent r6duits [2]. Avec une prise alimentaire aussi faible, le risque de d6ficit est r6el. Une perte aigu6 surajoutbe ou un 6v6nement impliquant une r~para- tion tissulaire 6tendue, pr6cipitera la carence, puisque ces m~me micronutriments sont essentiels fi la r6ponse anabolique.

Impact clinique des ddsdquilibres des radicaux libres

La g6n6ration de radicaux libres est le prix de l'avantage 6nerg6tique du mbtabolisme a6robie. Le terme de radical libre est souvent remplac6 par celui d'esp~ces r6actives de l'oxyg+ne (ERO), qui englobe non seulement les radicaux oxygbn6s, mais aussi les d~rivbs non radicalaires de 1'O2 tels que le peroxyde d'hydrogbne (H202), l'acide hypochloreux (HOC1) et l'ozone (03). Ces ERO font partie int6grante des syst6mes de d&ense de l'organisme. Les leucocytes les produisent pour d~truire les micro-organismes et les cellules tumorales, et ils sont un syst6me puissant de signalisation, activant l'expression des cytokines, le chimiotactisme et la r6gulation du volume cellu- laire. Leur utilit~ est indiscutable. Alors, pourquoi et

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MICRONUTRIMENTS ANTIOXYDANTS

dans quelles circonstances ces radicaux libres sont- ils consid6r6s comme n6fastes? Normalement, les ERO sont neutralis6es par les antioxydants endogb- nes qui retardent ou inhibent l'oxydation d'un subs- trat [3]. L'organisme est 6quip6 de puissants syst6- rues de protection sous forme d'antioxydants intra- et extracellulaires, essentiels (micronutriments) ou non essentiels (synth6tis6s par l'organisme). On dis- tingue encore des syst6mes antioxydants enzymati- ques et non enzymatiques, auxquels un certain nom- bre de micronutriments participent directement. Les aspects biochimiques sont trait6s dans l'article ci- dessus de J. Goudable et A. Favier. Le premier probl6me est lib/t la non-6tanch6it6 d'un systbme qui produit d'importantes quantit6s d'ERO. Un adulte de 70 kg consomme 3,5 ml d'O2/kg/min (environ 352 L/j = 14,7 moles/j). Si 1% 6chappe au contrble cellulaire, cela fait 0,147 moles d 'O2 ou 53,66 moles lib6r6es par an, et donc environ 1,72 kg d'O2- : en cas d'exercice violent, la quantit6 produite peut ~tre multipli6e par dix [4]. Non contrbl6es, les ERO vont rbagir localement, endommageant les prot6ines, les hydrates de carbone, les lipides et les acides nucl6iques. L 'ADN de chaque cellule est expos6 /t 10 4 16sions de cette nature par an. L/t encore, il y a des << fuites >> ; 99 % de ces 16sions sont r6parbes" par les syst~mes cellulaires ad hoc, mais le 1% restant s'accumule et induit la synth6se de mol6cules modifi6es, qui fi leur tour vont s'accu- muler. En plus de ces 16sions au capital nucl6ique des cellules, les ERO d6clenchent la cascade de la per- oxydation lipidique dbs qu'elles sont en pr6sence de membranes, aboutissant fi leur d6sint6gration et /t l'apoptose. Ce m6canisme semble ~tre g la base du vieillissement. Par leur puissant chimiotactisme, elles entrainent l'accumulation de neutrophiles, qui s'agrbgent et obstruent les petits vaisseaux, aboutis- sant /t l'isch6mie tissulaire. Cette accumulation sti- mule fi son tour la production de radicaux libres. Les 16sions tissulaires ainsi provoqu~es constituent elles- m~mes un stimulus puissant pour ce cercle vicieux. I1 n'y a pratiquement pas de pathologies off les radicaux n'aient ~t6 incrimin6s comme fauteurs de troubles. Plusieurs antioxydants endog6nes sont dits essen- tiels, c'est-/t-dire que leur statut d6pend directement de l'apport nutritionnel. Quatre ET sont particuli~- rement impliqu6s dans la d&ense antioxydante via des syst+mes enzymatiques : Cu et Zn dans la CuZn- superoxyde dismutase (SOD), Mn dans la Mn-SOD, et Se dans les glutathion peroxidases (GSHPx). Un apport nutritionnel ad6quat de ces ET est n6ces- saire /t l 'expression et au fonct ionnement de ces enzymes. Les principales vitamines anti- oxydantes sont les vitamines A, E et C. Ces anti- oxydants interagissent entre eux, et contribuent ~i se r6g6n6rer mutuellement. Ils agissent dans des locali-

sations diff6rentes ; les vitamines C et E agisSent particuli6rement dans le milieu extracellulaire et fi proximit6 des membranes, alors que les SOD, les GSHPx et la catalase agissent principalement au niveau intracellulaire. On imagine donc ais6ment qu'un d6s6quilibre en micronutriments, que cela soit en raison d'apports insuffisants, de pertes sup6rieu- res aux normes, d'une redistribution dans l'orga- nisme (r6ponse de phase aigu6) ou de besoins accrus (anabolisme, apport exog6ne ou production endo- g+ne accrue d 'un radical libre ou d 'un oxydant donn6), induise un d6s6quilibre du contr61e des ERO, et puisse pr6cipiter des phbnombnes patholo- giques. On imagine aussi ais6ment que l'on puisse moduler, voire renforcer les d6fenses antioxydantes en apportant des suppl6ments de micronutriments. Bien que cette hypoth+se paraisse trbs plausible, il es t difficile d'en apporter la preuve, et les 6tudes 6pid6miologiques ainsi que les 6tudes d'intervention sont difficiles fi r6aliser, tant les biais m6thodologi- ques sont nombreux.

Pathologies touchant la population g6n6rale

En dehors du vieillissement, le d6bordement des ERO est incrimin6 dans un grand nombre d'6tats pathologiques chroniques tels que l 'arthrite, l'asthme, la maladie ath6romateuse, certains can- cers, la cataracte, le diab6te, les infections virales, et les accidents vasculaires c6r6braux...

Maladie ath6romateuse

La vitamine E (c~-tocoph6rol), par son inhibition de l'oxydation des LDL, a un effet pr6ventif sur l'ath6- roscl6rose. Une 6quipe britannique a effectu6 une 6tude contrbl~e de suppl6mentation chez 2 002 pa- tients avec une scl6rose coronarienne prouv6e par angiographie, comparant l'effet de 400 ou de 800 mg de vitamine E par rapport fi un placebo [5]. En plus de l'effet pharmacologique d 'augmenta t ion des concentrations s6riques d'e-tocoph6rol, les auteurs ont observ6 une r6duction significative des 6v6ne- ments cardio-vasculaires majeurs et des infarctus du myocarde non fatals. D'autres 6tudes ont 6galement 6t6 publi6es, mais celle-ci est la plus convaincante.

Cancer

De nombreuses 6tudes ~pid6miologiques ont rap- port6 des concentrations s6riques abaiss6es des mi- cronutriments antioxydants, que ce soit chez l'adulte ou l'enfant atteint de cancer [6]. Des 6tudes de sup- pl6mentation ont 6t~ tent6es avec des r6sultats varia- bles et apparemment contradictoires, malgr6 des

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m6thodes rigoureuses. Une 6tude finlandaise prescri- vant une combinaison de ~-carot+ne et de vitamine E aux fumeurs a abouti/t un r6sultat n6gatif, faisant m~me surgir de nouvelles questions quand fi l'inno- cuit6 de certains supplements [7]. Une 6tude chi- noise, effectu6e sur une population dont l 'apport en micronutriments est notoirement d~ficitaire et

un sous-groupe de patients avec des l~sions oeso- phagiennes pr~canc6reuses, a obtenu, en utilisant une association de ~-carot~ne, d'~-tocoph~rol et de Se, une r6duction significative du risque relatif de plusieurs cancers, mais aussi des accidents c~r6bro- vasculaires [8]. Darts cette derni6re &ude, les auteurs concluent que c'est la restauration d'un apport ad6- quat de micronutriments qui a permis l'obtention de ces r~sultats. Les doses utilis6es sont cependant fi la limite sup~rieure des apports recommand6s, et il est possible que les effets observes rel6vent d6jfi d'un effet antioxydant pharmacologique.

Diab~te

Les diab6tes de type I e t II sont associbs fi de nombreuses perturbations du statut des micronutri- ments [9]. Parmi les ET directement impliqubs dans le m~tabolisme des glucides on trouve le Zn, qui est constitutif de l'insuline ; or les concentrations s&i- ques de Zn sont syst~matiquement abaiss6es chez les diab6tiques, mais aussi celles du chrome, important dans l'hom6ostasie du glucose, et du vanadium [10]. Le Cu est aussi impliqu6 dans cette pathologie en rant que consti tuant de la CuZn- SOD, dont la concentration brythrocytaire est basse chez les pa- tients diabbtiques, alors que la cupr~mie est normale /t ~lev6e. Les concentrations s~riques des vitamines C et E sont abaiss6es. Diverses ~tudes de suppl6men- ration ont 6t6 tent~es sans r6sultats convaincants ce jour [11], en dehors de situations de nutrition parent~rale. Les modifications observ6es sont compatibles avec un d6s6quilibre dans la protection antiradicalaire. Or, les 16sions r~tiniennes, r~nales et ath~romateuses li6es au diab&e semblent en partie caus6es par une peroxydation lipidique mal contrS16e. Une 6tude animale combinant des supplements de Se et de vitamine E ouvre des perspectives int6ressantes [12] ; les auteurs d~crivent une diminution significative du nombre et de la gravit~ des 16sions glom~rulaires avec cette combinaison. I1 est donc possible que la n6phropathie diab~tique soit accessible/t une modu- lation nutritionnelle aussi chez l'homme.

Infections virales

Les radicaux libres ont un r61e important dans l'activation lymphocytaire et dans la r6plication du VIH. Chez les patients VIH-positifs, les concentra-

tions s6riques basses de Se sont associ6es /t une survie plus faible, ind6pendamment du nombre des lymphocytes CD4 [13]. On a pu montrer que le s~16nium inhibe l'activit6 de la transeriptase reverse de I'ARN, indispensable/t la prolif6ration des virus [14], cet effet ~tant probablement lib fi ses effets antioxydants via la GSHPx. Les sujets fig6s sont particuli~rement exposes au risque de d6ficit en micronutriments [2]. Plusieurs 6tudes chez les personnes fig6es ont d6montr6 que l'on pouvait r6duire le nombre d'~pisodes infectieux annuels banals tels que la grippe et le rhume, par une prise quotidienne fi peine sup6rieure aux apports quotidiens conseill6s [15, 16].

Accidents vasculaires c6r6braux

Les micronutriments antioxydants en quantit6 nor- male A supranormale semblent avoir un r61e protec- teur dans les pathologies isch~miques c6r6brales. Le Se est present dans l'eau courante de mani~re va- riable. Suite fi la r6duction de la concentration de Se d61ivr6e par l'eau courante dans une r6gion d'Italie du Nord, une ~tude a mis en 6vidence une augmen- tation progressive sur quelques ann6es de la morta- lit6 par accidents vasculaires c6r6braux et par isch~- mie coronarienne [17]. Dans l'6tude chinoise pr6c6demment cit6e, la restauration d 'un apport normal de ~-carot~ne, d'~-tocoph~rol et de Sedans des populations d6ficitaires a permis de r~duire le risque relatif d'accidents vasculaires c6r6braux [8].

Pathologies relevant de la m6decine intensive

Actuellement, on consid+re que le d6s6quilibre entre la production d'ERO et leur neutralisation contribue /t l'entretien ou /t la gen+se de pathologies aigu6s telles que le syndrome de d&resse respiratoire de l'adulte (SDRA), l'infarctus du myocarde, l'insuffi- sance r6nale aiguE, la pancr6atite, le traumatisme cranio-c6r6bral et le polytraumatisme grave, les grands brfil6s, l'usage de grandes quantit6s de lipides en nutrition parent6rale, et toutes les situations cli- niques imptiquant une alternance d'isch6mie et de reperfusion, telles que par exemple les transplanta- tions (cf. texte du Dr B. Delafosse), la circulation extracorporelle, et les 6tats de choc. Cette liste non exhaustive 6volue constamment.

Rdponse de la phase aigui~ et production d'ERO

Les radicaux libres activent le NF~:B (nuclear trans- cription factor kappa B), qui est un facteur de trans- cription important de la r6ponse inflammatoire. I1 contr61e la production de m~diateurs de la r6ponse

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MICRONUTRIMENTS ANTIOXYDANTS

de la phase aigu6, comme le TNF-~, l'interleukine-2 (IL-2), et les r6cepteurs de l'IL-2 qui, ~i leur tour, activent le NFKB, entrainant une amplification en cascade de la r6action inftammatoire. Celle-ci est associ6e fi une activation leucocytaire qui elle-m~me entraine une production de radicaux libres. Certai- nes cytokines (TNF-cq IL-1, IL-6) stimulent la pro- duction de glutathion, renforgant ainsi les d6fenses endog~nes. Par ailleurs, la r~ponse de phase aigu6 est associ6e fi une redistribution des micronutri- ments vers les organes de synth~se (foie et syst~me rbticulo-endoth61ial surtout). Les concentrations s6- riques de plusieurs micronutriments (Fe, Se, Zn, vitamine A, C et E, albumine) et de leurs prot6ines vectrices baissent, alors que d'autres augmentent (Cu, Mn), aboutissant/t un dbsbquilibre des antioxy- dants, qui sont suppos6s moduler la production du NF~:B. De plus, en cas d'infection, les neutrophiles, qui contiennent de la my6toperoxydase (enzyme h6mi- nique), sont stimulbs. En presence d'H202 et de chlore, cette enzyme produit de l'acide hypochloreux (HOC1), un oxydant tr6s puissant, capable d'initier la chaine de production d'ERO. Inflammation et infection vont se conjuguer chez le patient de r6animation pour aboutir/t une augmen- tation ~norme de la production des radicaux libres, dont la quantit6 va dbpasser la capacitb de dbfense antioxydante de l'organisme.

Infarctus et isch~mie-reperfusion myocardique

Cu et Fe sont responsables de la formation dans le myocarde d'ERO qui lbsent le muscle lors de sa reperfusion : un autre ET, le Zn est capable d'anta- goniser une partie de ce mbcanisme, et, en particulier de r6duire la fr6quence des arythmies s'il est admi- nistr6 prophylactiquement [18]. Le d6ficit en Se, dont l'action antioxydante via la GSHPx est essentielle pour le muscle cardiaque, est impliqu6 dans la pathogenbse d'une cardiomyopa- thie dilatbe fatale, connue sous le nom de maladie de Keshan. Cette affection est essentietlement due fi des l~sions oxydatives du myocarde ; l'incidence de cette maladie a ~t~ r6duite par la suppl6mentation en Se. Le Mn est aussi impliqu~ au niveau du myocar- dique, et le dbficit en Mn provoque une diminution de la MnSOD avec augmentation des produits de peroxydation des lipides, alors que les suppl6ments de Mn produisent l'effet inverse chez l'animal [19]. Lors de circulations extracorporelles pour chirurgie cardiaque, le myocarde est aussi expos6 fi un stress oxydatif intense au moment de la reperfusion, avec une augmentation des produits d6rivbs de la peroxy- dation des lipides associ6e / tun dysfonctionnement myocardique. I1 est d~s lors tentant d'ajouter du Se dans la solution de cardiopl6gie ; chez l'animal, cette

addition de Se diminue les 16sions tissulaires [20]. Une autre approche consiste/t administrer des sup- pl6ments nutritionnels prophylactiques avec les qua- tre ET impliqu6s dans les SOD et GSHPx, fi savoir, le Cu, le Zn, le Mn, et le Se. Chez l'animal, les concentrations d'enzymes antioxydantes correspon- dantes augmentent dans le myocarde, et les l~sions histologiques normalement observ6es apr6s reperfu- sion diminuent [21].

Insuffisance r~nale aigu~ et techniques d'~puration extrar~nale

Chez les patients dialys6s, les concentrations plas- matiques et ~rythrocytaires de Se et de Zn ainsi que de GSHPx et de SOD sont fortement rbduites [22] ; ceci est associ6 /t une production d'anions super- oxyde et une peroxydation des lipides augment6es. Darts l'insuffisance r6nale aigu6, les ERO contri- buent aux l~sions isch~miques secondaires, l'insuffi- sance r6nale produisant fi son tour une diminution des activit~s de GSHPx [23]. Une suppl6mentation post-dialyse combinant Se et Zn permet de corriger le d6ficit et de r6duire la formation des produits de d6gradation des lipides [22].

Pancr~atite aigu~

Durant la phase pr6coce de la pancr6atite, on ob- serve des concentrations s~riques abaiss6es de CuZn- SOD, avec une augmentation compensatoire de la catalase ; la source des ERO reste mal pr~cis6e [24]. Les 6tudes animales de suppl6mentation en antioxy- dants ont obtenu des r6sultats en g6n~ral favorables en termes d'6volution histologique des 16sions, ainsi que de complications syst6miques. Les ~tudes hu- maines bien contrbl6es manquent encore.

Syndrome de d~tresse respiratoire de l'adulte (SDRA)

Le statut des antioxydants est alt~r6 en cas de SDRA ; les 6tudes animales et humaines concordent. Chez des patients septiques d6veloppant un SDRA, des concentrations s~riques augment6es de SOD et de catalase ont +t6 d6montr6es [25]. Chez les patients en SDRA, les concentrations de vitamine E sont abaiss6es avec augmentation des produits de la per- oxydation des lipides [26]. Chez les enfants pr6ma- tur6s, le Se et la GSHPx plasmatiques sont effon- dr6s, et sont d'autant plus basque l'enfant d6veloppe des complications pulmonaires [27]. Chez les ani- maux, le d6ficit en Se augmente l'effet toxique de l'hyperoxie ; les suppl6ments de Se att6nuent l'oed6me pulmonaire et augmentent les concentra- tions de phospholipides [28]. Des 6tudes de suppl6- mentation sont en cours avec des combinaisons d'antioxydants (Se, vitamine E et N-ac6tyl-cyst6ine).

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Traumatisme eranio-e6r6bral

Lors de la reperfusion des zones c6r~brales 16s6es par le traumatisme c6r6bral initial, une production accrue de radicaux libres est impliqu~e dans la pa- thogen6se de la dysfonction/mort neuronale secon- daire. Des ~tudes animales montrent qu'une partie importante des 16sions se produit dans les mitochon- dries pendant la reperfusion, et que la supplementa- tion en acide ascorbique peut les r6duire consid~ra- blement [29]. Par ailleurs, les traumatis~ cranio-c6r6braux ont une r6ponse de la phase aiguE particuli6rement intense, avec des concentrations s6riques de Se tr6s basses associ6es fi une excr6tion urinaire augment6e de Se [30] et de Zn [31]. Une ~tude contrbl6e chez l 'homme sugg~re fortement que des suppl6ments de Zn pour- raient am61iorer la r6cup6ration neurologique par des m6canismes non encore 61ucid6s, mais vraisem- blablement li6s fi leurs propri6t6s antioxydantes [32].

Polytraumatisme grave

Ces patients sont caract6ris6s par des pertes h6mor- ragiques souvent importantes avec des extravasa- tions de sang dans divers tissus, par le besoin de chirurgie majeure, par une r6ponse de phase aigu6 intense et par des r~ponses m6taboliques et endocri- niennes complexes. Les bilans d'ET, et de Se en particulier, sont n6gatifs pendant les premiers jours [33], phase qui coincide avec le moment off les 16sions par reperfusion se produisent et pendant lequel les perturbations endocriniennes sont les plus marquees. Notre 6quipe a men6 une 6tude contr61~e de suppl6mentation pr6coce en Se et vitamine E : les concentrations s6riques des micronutriments et les perturbations thyro~diennes se corrigent plus vite [34].

Grands brfil~s

Ces traumatis~s d'un genre particulier n'ont en g6n6- ral qu'une atteinte du syst6me cutan6. Ils ont des r6actions m6taboliques et syst6miques ~t l'agression particuli6rement intenses. Ils sont caract6ris6s par des pertes cutan~es importantes de prot6ines, de Cu, de Se et de Zn [35, 36]. Dans cette pathologie, la peroxydation des lipides est fortement accrue [37]. L'6volution clinique est fr6quemment compliqu6e d'un syndrome de d6tresse respiratoire, de probl~- rues de cicatrisation prolong6e, et d'infections mul- tiples. Les suppl6ments d 'ET modulent la peroxy- dat ion lipidique refl6t6e par la p roduc t ion de malondiald6hyde [38] ; ceci est associ6/t une am61io- ration de la prise de greffe cutan6e et fi une r6duction du hombre d'6pisodes infectieux [39, 40]. Chez l'ani- mal, les suppl6ments pr6coces de vitamine C att6-

nuent les fuites liquidiennes dues aux modifications de la perm6abilit6 capillaire [41].

Conclusion

Les travaux de la derni6re d6cennie montrent que les radicaux libres sont impliqu6s dans la gen6se de nombreuses pathologies touchant fi la fois la sant6 publique et les patients hospitalis6s, et soulignent leurs effets p6joratifs. Ceci est d'autant plus impor- tant que plusieurs antioxydants essentiels sont des micronutriments dont les apports optimaux ne sont pas assures dans l'ensemble de la population g6n6- rale [1]. Les 6tudes 6pid6miologiques montrent que la survenue d'une pathologie, m~me chronique, est associ6e ~i des perturbations suppl6mentaires du sta- tut des micronutriments. Or, les principaux syst~mes antioxydants de l'organisme d6pendent directement d 'un nombre limit6 de micronutriments : les vitami- nes C, A et E, et les 616ments traces Cu, Se, Mn et Zn. Les patients de r6animation ont un risque 61ev6 de d6ficit en vitamines et en ET, de par leurs besoins anaboliques accrus dans le cadre d'une r6paration tissulaire. Plusieurs 6tudes montrent clairement que le statut de plusieurs micronutriments est alt6r6 par les pathologies aigufis, avec pour certaines, des per- tes accrues. Or, ces m~mes patients sont caract6ris6s par un d6s6quilibre de la production et de la neu- tralisation des radicaux libres. La documentation analytique de ces modifications est fi la fois difficile et cofiteuse. Par contre, les supplements de micronutriments sont bon march6, particuli6rement quand on les compare aux autres m6dicaments et traitements utilis6s en r~animation. Consid6rant les d6ficits de micronutriments d6mon- tr6s, il est prudent de prescrire <<dans le bleu >> un support antioxydant de base d~s l'admission en r6a- nimation sous la forme d'un cocktail de micronutri- ments, et ceci sans aucun risque pour le patient. Pratiquement, on peut utiliser des produits stan- dards multivitamin6s et poly-616mentaires contenant les quantit6s usuelles recommand6es en nutri t ion parent6rale, associ6s fi des suppl6ments de 500 mg d'acide ascorbique et 200 mg de thiamine par jour [42]. Dans les pathologies /t risque mentionn6es ci- dessus, des suppl6ments plus importants peuvent ~tre requis pour obtenir un effet pharmacologique. Pour cela, il faudra utiliser des produits individuali- s6s et les combiner entre eux. Dans ces cas, il convient de documenter l'6tat de d6part, par une prise de sang avec d6termination des concentrations s6riques du micronutriment dont le d6ficit est sus- pect& En cas de suppl6mentation sp~cifique avec un micronutriment, ne pas oublier de prescrire une base contenant t o u s l e s micronutriments, car il parait

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M I C R O N U T R I M E N T S A N T I O X Y D A N T S

c la i r / t ce jour, qu 'en raison des interactions multi- ples des ant ioxydants entre eux, il faut les utiliser en association pour obtenir un effet cl iniquement signi- ficatif.

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Socigtg Francophone de Nutrition Entgra]e et Parentg,.ale

PRIX DH 1997

La SFNEP a &cid~ d'offrir chaclue annie deux prix d'~tude et de recherche d'un

montant de 3 0 0 0 0 F chacun.

Ces prix sont destines a financer des projets de travaux originaux de recherche, l'un

chnique, l'autre fondamental, pouvant s'int~grer dans un D.E.A. ou une th~se.

Les b~n6ficiaires sont des m~decins, pharmaciens ou biologistes ages de moins de 35 arts

au let janvier 1997.

Le dossier complet de candidature est ~ adresser en z~ exemplaires avant

le 3 0 s e p t e m b r e 1 9 9 7 an secr~taire ggn~ral. I1 doit comporter :

1 - Une demande du candidat mentionnant l'intitul6 du projet et pr~cisant le service ou le laboratoire

d'accueil. Le candidat devra sUpuler qu'il ne re~oit aucune autre subvention ou le cas ~ch6ant,

pr~ciser le montant des autres aides revues (bourses d'organismes publics on priv~s, subventions

diverses...).

2 - Un curriculum vitae ainsi ClU'Un expos6 des titres et travaux.

3 - Un avis motiv6 du chef de service, du d6partement, du laboratoire dont il d6pend. Le demandeur

et/ou le chef de service ou du laboratoire doit ~tre membre de la SFNEP.

4 - Une lettre d'accueil du chef du d~partement, du laboratoire ou du service Oil le candidat d~sire se

rendre.

5 - Un expos6 succinct du projet de recherche ou d'6tude pr~cisant les objectifs et les moyens. Un rappel

des travaux ant~rieurs sur le m~me th~me sera joint le cas 6ch~ant.

6 - Le montant de la somme deman&e en pr~cisant la ventilation et l'affectation des d~penses (voyage,

s~jour ...).

7 - Un engagement sur l'honneur a utiliser ef~ectivement les fonds obtenus pour le projet de recherche

ou d'6tude, et ~ ~dresser dans les trois mois suivant la fin du travail un rapport de 5 a 10 pages

dactylographi4es tenant lieu de m~moire ainsi que les publications y all, rant.

Le prix sera dgcerng a Paris le 27 novembre 1997

Pour tout renseignement s'adresser au secr6taire g6n6ral de la S F N E P :

Professeur Philippe Emy - DAR I - H6pital Pellegrin - 33076 Bordeaux cedex

Tal. : 05 56 79 55 14 - Fax : 05 56 79 61 19

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