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VASCULAIRE Vol. 52, n° 5, 2006 CONGRÈS SNCLF 471 Matériel-Méthode. Une revue de 155 pontages EC-IC opérés dans notre institution a été réalisée ; elle couvre une période de 6,5 années. Dans 94 cas, les données angiographiques et Q-MRA ont été dis- ponibles. De plus, les données intra-opératoires du débit, compa- rées avec celles des Q-MRA faites durant les premières 48 heures opératoires, ont été disponibles dans 20 cas. Résultats ou Cas rapporté. Nous avons constaté une excellente corrélation entre les débits mesurés par Q-MRA et les résultats de l’angiographie conventionnelle, avec un suivi moyen de 10 mois. Les greffes thrombosées étaient toujours absentes au Q-MRA (n = 6). Les greffes qui sont devenues sténotiques ou dont le dia- mètre a régressé selon l’angiographie (n = 12) étaient identifiables soit parce que leur débit était inférieur à 20 ml/min, soit parce que leur débit a chuté de plus de 30 % durant 3 mois (n = 17, rho = 0,70, p = 0,02). Conclusion. Les pontages EC-IC peuvent être évalués d’une façon non invasive avec la Q-MRA. Cette modalité d’image four- nit non seulement une information au sujet du calibre (comme l’angiographie conventionnelle), mais permet également une éva- luation quantitative de la fonction du pontage : un débit réduit d’emblée ou bien qui se réduit rapidement indique une greffe qui est sténosée ou en train de se rétrécir. Nous pensons que la Q- MRA est une modalité capable de servir d’alternative à l’angio- graphie conventionnelle pour le suivi des pontages EC-IC. Les anévrysmes cérébraux ne sont pas rares au Maroc et probablement en Afrique. Notre expérience sur une série de 354 cas Mudjir B.D., Quenum K., Boutarbouch M., Arkha Y., Derraz S., El Ouahabi A., El Khamlichi A. Rabat, Maroc. Introduction. Beaucoup de neurochirurgiens considèrent que les anévrysmes cérébraux sont rares en Afrique. L’étude des aspects des anévrysmes cérébraux au Maroc permet de comprendre les raisons de leur rareté apparente. Notre but est de pousser les neu- rochirurgiens du Maroc, du Maghreb et de l’Afrique toute entière à rechercher ces anévrysmes, et de les inciter à acquérir les conditions nécessaires pour une prise en charge adéquate. Matériel-Méthode. Il s’agit d’une étude rétrospective de 354 patients porteurs d’anévrysmes cérébraux admis dans notre service entre 1983 et 2005.Nos résultats sont soutenus par l’analyse des don- nées épidémiologiques, cliniques et évolutives des anévrysmes cérébraux au Maroc, et comparés aux données de la littérature relatives à l’épidémiologie des anévrysmes cérébraux en Afrique et dans les pays en voie de développement. Résultats ou Cas rapporté. L’âge de nos patients est de 7 à 75 ans (moyenne : 49 ans) ; il y a une légère prédominance fémi- nine (52 %). Deux cent quatre-vingt dix-huit patients ont présenté une hémorragie méningée et 56 patients un syndrome tumoral : 27,5 % des patients ayant présenté une hémorragie méningée ont été admis entre J0 et J3, et 19,5 % au-delà du 21 e jour. Topogra- phie : 41 % des anévrysmes siègent à la carotide interne, 28 % au complexe communicante antérieure et cérébrale antérieure, 19 % à la cérébrale moyenne, 5 % à la communicante postérieure, et 7 % au siège vertébro-basilaire. Les anévrysmes multiples repré- sentent 8,7 % et les anévrysmes géants 12,8 %. Vingt-sept patients sont décédés avant la chirurgie (18 par vasospasme, 8 après resaignement et un d’une septicémie) et 32 patients après traitement. L’évolution (après un suivi de 3 mois à 10 ans) est favo- rable, avec guérison complète à 64 % et avec séquelles majeures à 7,5 %. La mortalité pré- et post-opératoire est de 16,5 % et le taux de patients non traités est de 12 %. Conclusion. Les neurochirurgiens maghrébins et africains doi- vent se défaire de cette idée de rareté : ils doivent rechercher les anévrysmes et développer des conditions optimales pour la prise en charge de ces patients. Ruptures anévrismales intracrâniennes per-embolisation. Études rétrospective et revue de la littérature Lefranc M., Peltier J., Fichten A., Nowtash A., Toussaint P., Desenclos C., Deramond H., Le Gars D. Service Neurochirurgie (Pr Le Gars), Amiens, France. Introduction. Le but de ce travail est de faire part de notre expé- rience de la rupture d’anévrisme intracrânien per-embolisation. Nous étudierons la fréquence, les étiologies, la prise en charge thérapeutique et le devenir des patients. Matériel-Méthode. Notre étude porte sur un travail rétrospectif de 314 procédures d’embolisation pour des anévrismes intracrâ- niens rompus. Les données de l’anamnèse, la prise en charge et le devenir des patients sont exposés, puis comparés à une revue de la littérature. Résultats ou Cas rapporté. Six ruptures d’anévrisme per- embolisation ont été retrouvées, dont 4 femmes et 2 hommes, ce qui correspond à un taux de prévalence de 1,9 %. L’âge moyen était de 68 ans (43-74 ans). Il s’agissait d’anévrismes situés sur la circulation antérieure dans 4 cas. Les ruptures sont survenues lors de l’apposition des coils, puis une fois par perforation par le microcatheter. Il n’a été constaté une modification des paramè- tres hémodynamiques que dans un cas. Le devenir, calculé sur la base du Glasgow Outcome Scale, était de 1 pour 3 patients et de 3 pour 1 patient. Le taux de mortalité était de 33 % et celui de morbidité de 16,7 %. Conclusion. Si la perforation anévrismale est, et reste, une compli- cation anecdotique (1,8 à 4,4 %). Elle n’en demeure pas moins extrêmement grave : dès lors qu’elle est reconnue, la procédure d’embolisation doit être, dans la mesure du possible, complétée rapidement, et l’héparinothérapie levée immédiatement. Traitement microchirurgical des anévrismes asymptomatiques : à propos de 94 interventions Thines L., Lejeune J.-P., Bourgeois Ph., Riegel B., Leclerc X., Pruvo J.-P. Clinique Neurochirurgicale et Service de Neuroradiologie, CHRU, Lille, France. Introduction. Nous présentons les caractéristiques et les résultats d’une série de 114 anévrismes asymptomatiques opérés. Matériel-Méthode. Nous avons revu rétrospectivement une série consécutive de 86 patients opérés d’un ou plusieurs anévrismes asymptomatiques. Nous avons analysé les caractéristiques de la population et des anévrismes, ainsi que les résultats du traitement chirurgical.

Ruptures anévrismales intracrâniennes per-embolisation. Études rétrospective et revue de la littérature

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Vol. 52, n° 5, 2006 CONGRÈS SNCLF

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Matériel-Méthode.

Une revue de 155 pontages EC-IC opérés dans

notre institution a été réalisée ; elle couvre une période de 6,5 années.Dans 94 cas, les données angiographiques et Q-MRA ont été dis-ponibles. De plus, les données intra-opératoires du débit, compa-rées avec celles des Q-MRA faites durant les premières 48 heuresopératoires, ont été disponibles dans 20 cas.

Résultats ou Cas rapporté.

Nous avons constaté une excellentecorrélation entre les débits mesurés par Q-MRA et les résultats del’angiographie conventionnelle, avec un suivi moyen de 10 mois.Les greffes thrombosées étaient toujours absentes au Q-MRA(n = 6). Les greffes qui sont devenues sténotiques ou dont le dia-mètre a régressé selon l’angiographie (n = 12) étaient identifiablessoit parce que leur débit était inférieur à 20 ml/min, soit parce queleur débit a chuté de plus de 30 % durant 3 mois (n = 17, rho = 0,70,p = 0,02).

Conclusion.

Les pontages EC-IC peuvent être évalués d’unefaçon non invasive avec la Q-MRA. Cette modalité d’image four-nit non seulement une information au sujet du calibre (commel’angiographie conventionnelle), mais permet également une éva-luation quantitative de la fonction du pontage : un débit réduitd’emblée ou bien qui se réduit rapidement indique une greffe quiest sténosée ou en train de se rétrécir. Nous pensons que la Q-MRA est une modalité capable de servir d’alternative à l’angio-graphie conventionnelle pour le suivi des pontages EC-IC.

Les anévrysmes cérébraux ne sont pas raresau Maroc et probablement en Afrique. Notre expérience sur une série de 354 cas

Mudjir B.D., Quenum K., Boutarbouch M., Arkha Y., Derraz S., El Ouahabi A., El Khamlichi A.

Rabat, Maroc.

Introduction.

Beaucoup de neurochirurgiens considèrent que lesanévrysmes cérébraux sont rares en Afrique. L’étude des aspectsdes anévrysmes cérébraux au Maroc permet de comprendre lesraisons de leur rareté apparente. Notre but est de pousser les neu-rochirurgiens du Maroc, du Maghreb et de l’Afrique toute entièreà rechercher ces anévrysmes, et de les inciter à acquérir lesconditions nécessaires pour une prise en charge adéquate.

Matériel-Méthode.

Il s’agit d’une étude rétrospective de 354 patientsporteurs d’anévrysmes cérébraux admis dans notre service entre1983 et 2005.Nos résultats sont soutenus par l’analyse des don-nées épidémiologiques, cliniques et évolutives des anévrysmescérébraux au Maroc, et comparés aux données de la littératurerelatives à l’épidémiologie des anévrysmes cérébraux en Afriqueet dans les pays en voie de développement.

Résultats ou Cas rapporté.

L’âge de nos patients est de 7 à75 ans (moyenne : 49 ans) ; il y a une légère prédominance fémi-nine (52 %). Deux cent quatre-vingt dix-huit patients ont présentéune hémorragie méningée et 56 patients un syndrome tumoral :27,5 % des patients ayant présenté une hémorragie méningée ontété admis entre J0 et J3, et 19,5 % au-delà du 21

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jour. Topogra-phie : 41 % des anévrysmes siègent à la carotide interne, 28 % aucomplexe communicante antérieure et cérébrale antérieure, 19 %à la cérébrale moyenne, 5 % à la communicante postérieure, et7 % au siège vertébro-basilaire. Les anévrysmes multiples repré-sentent 8,7 % et les anévrysmes géants 12,8 %. Vingt-septpatients sont décédés avant la chirurgie (18 par vasospasme, 8après resaignement et un d’une septicémie) et 32 patients après

traitement. L’évolution (après un suivi de 3 mois à 10 ans) est favo-rable, avec guérison complète à 64 % et avec séquelles majeuresà 7,5 %. La mortalité pré- et post-opératoire est de 16,5 % et letaux de patients non traités est de 12 %.

Conclusion.

Les neurochirurgiens maghrébins et africains doi-vent se défaire de cette idée de rareté : ils doivent rechercher lesanévrysmes et développer des conditions optimales pour la priseen charge de ces patients.

Ruptures anévrismales intracrâniennes per-embolisation. Études rétrospective et revue de la littérature

Lefranc M., Peltier J., Fichten A., Nowtash A., Toussaint P., Desenclos C., Deramond H., Le Gars D.

Service Neurochirurgie (Pr Le Gars), Amiens, France.

Introduction.

Le but de ce travail est de faire part de notre expé-rience de la rupture d’anévrisme intracrânien per-embolisation.Nous étudierons la fréquence, les étiologies, la prise en chargethérapeutique et le devenir des patients.

Matériel-Méthode.

Notre étude porte sur un travail rétrospectifde 314 procédures d’embolisation pour des anévrismes intracrâ-niens rompus. Les données de l’anamnèse, la prise en charge et ledevenir des patients sont exposés, puis comparés à une revue dela littérature.

Résultats ou Cas rapporté.

Six ruptures d’anévrisme per-embolisation ont été retrouvées, dont 4 femmes et 2 hommes, cequi correspond à un taux de prévalence de 1,9 %. L’âge moyenétait de 68 ans (43-74 ans). Il s’agissait d’anévrismes situés sur lacirculation antérieure dans 4 cas. Les ruptures sont survenues lorsde l’apposition des coils, puis une fois par perforation par lemicrocatheter. Il n’a été constaté une modification des paramè-tres hémodynamiques que dans un cas. Le devenir, calculé sur labase du Glasgow Outcome Scale, était de 1 pour 3 patients et de3 pour 1 patient. Le taux de mortalité était de 33 % et celui demorbidité de 16,7 %.

Conclusion.

Si la perforation anévrismale est, et reste, une compli-cation anecdotique (1,8 à 4,4 %). Elle n’en demeure pas moinsextrêmement grave : dès lors qu’elle est reconnue, la procédured’embolisation doit être, dans la mesure du possible, complétéerapidement, et l’héparinothérapie levée immédiatement.

Traitement microchirurgical des anévrismes asymptomatiques : à propos de 94 interventions

Thines L., Lejeune J.-P., Bourgeois Ph., Riegel B., Leclerc X., Pruvo J.-P.

Clinique Neurochirurgicale et Service de Neuroradiologie, CHRU, Lille, France.

Introduction.

Nous présentons les caractéristiques et les résultatsd’une série de 114 anévrismes asymptomatiques opérés.

Matériel-Méthode.

Nous avons revu rétrospectivement une sérieconsécutive de 86 patients opérés d’un ou plusieurs anévrismesasymptomatiques. Nous avons analysé les caractéristiques de lapopulation et des anévrismes, ainsi que les résultats du traitementchirurgical.