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Salon de provence , Salon de curiosités

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Salon de curiosités , livre de 92 pages crée et réalisé par Tourne la page Livre distribué dans les offices du tourisme et mairie de Salon-de-Provence Réaliser un beau livre pour faire découvrir les richesses de la ville autour de trois thématiques : le patrimoine, l’art de vivre, la vie à la campagne. Ce livre est destiné à présenter Salon-de-Provence auprès des invités prestigieux de la municipalité. Ligne éditoriale : 54 textes présentant la diversité de la ville. Reportages, portraits, légendes photos, chaque sujet fait l’objet d’une double page illustrée par des photos. Certaines thématiques peuvent se décliner en plusieurs textes avec des angles complémentaires. Vous pouvez consultez d'autres livres édités par tourne la page : http://www.tourne-la-page.com

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Tourne la page

Le Groupement pour le Développement de l’Insertion Durable (GDID) est à l’origine de l’atelier «Tourne la page». Cette agence de communication solidaire axe son travail sur deux objectifs. L’un est d’aider par le biais de la créativité ses équipes à retrouver une dynamique sociale et professionnelle, l’autre de répondre aux besoins de communication d’entreprises, municipalités ou collectivités. Jouant avec les mots, les images et leur mise en page, le groupe utilise ses compétences complémentaires au service d’œuvres collectives. Ainsi de nombreux rédacteurs, photographes, info-graphistes ont partagé leur œil et leur plume autour de ce livre. Sous la direction d’encadrants spécialistes de l’écriture et du graphisme, chacun s’attache à exprimer son propre point de vue, se confronte à celui des autres pour mieux se retrouver sur le chemin de l’insertion.

PhotographiesJulie Bonfy, Sarah Golliard, Sophie Seignon, Sandy Soudé

Conception graphiqueAnthony Bécasse, Alice Dodard, Christophe Grimaud, Marine Koprivnjak, Vanessa Martin, Frédéric Meissonnier, Stéphane Perez, Nicole Soto, Sandy Soudé

Rédaction Emilie Almerich, Franck Barozzi, Tiffany Bioux, Véronique Fontaine, Nathalie Kindel,Cécile Paganelli, Nathalie Vanneste

Secrétaire de rédactionMarlène Boussange

Sous la direction deMyriam Léon, Guillaume Meiser

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Nous souhaitions un ouvrage illustrant les attraits de Salon-de-Provence, riche de son patrimoine historique et de sa situation privilégiée entre la garrigue des collines et la fraîcheur de la Crau humide. Nous désirions aussi présenter tout ce qui participe à notre art de vivre avec les cours, les places ombragées et leurs fontaines, les animations, la vie culturelle et sportive, sans oublier l’activité commerciale, économique, celle de l’aéronautique et des tech-nologies de pointe. Pour réaliser ce projet nous avons choisi l’agence de communication «Tourne la page», atelier d’insertion créé par l’entreprise d’économie solidaire GDID. Merci à l’encadrement technique, aux pho-tographes, infographistes, rédacteurs pour la qualité de leur travail, signe de leur savoir-faire.

Le mot du maire

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Stimulante et accueillante, Salon-de-Provence se raconte et se regarde… Kaléidoscope d’énergie et de douceur, de nonchalance et de culture, ce livre révèle l’âme de ce concentré de Pro-vence. Les auteurs invitent à découvrir ses multiples facettes au travers de son art de vivre, de son patrimoine et de ses campagnes. Il suffit de piocher au gré de son humeur et de ses envies, pour découvrir ou redécouvrir cette ville à la campagne, à la fois authentiquement provençale et résolument moderne. Au fil des pages, un berger croise un pilote de chasse, des bories voisinent avec un théâtre à l’italienne, Nostradamus salue Adam de Craponne, des sportifs côtoient des artistes. A l’image de son ouverture d’esprit, une large palette d’émotions défile : curiosité, plaisir, gourmandise, enthousiasme… Ce foisonnement exprime le dynamisme d’une commune à l’esprit ouvert et témoigne de sa volonté de s’inscrire au premier plan dans l’essor de la région.

Introduction

Hier comme aujourd’hui, cœur battant d’une cité en perpétuelle évolution, le château de l’Emperi insuffle aux Salonais le goût du passé et le désir de construire l’avenir. Une ville pas comme les autres, attachée au bien-être de ses citoyens et aux valeurs qui ont fait sa grandeur. Le plaisir de cette lecture n’est qu’un reflet de ce qui attend le visiteur à Salon-de-Provence !

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Fin du 19e siècle à Salon-de-Provence, les tours s’ér igent aux cotés des fabriques de savons. Les demeures rivalisent de faste pour mieux afficher la puissance des négociants. Ce qui aujourd’hui semble être une signa-ture d’architecte, n’est autre que les prémices du « prêt à construire » contemporain. Les hôtels dissimulent, derrières des décors vendus en option, des façades souvent identiques et des étages commandés sur plan. L’arrivée du chemin de fer, l’influence de styles de différentes origines développent la personnalisation de ces construc-tions à la base standard. L’accession à la propriété d’une nouvelle classe émergeante démarre. Des quartiers se créent, la cité sort de ses remparts et se modernise. Au fil des avenues, plus ou moins discrètement, ces bâtiments portants des noms de familles illustres abritent aussi des jardins, parfois de véritables parcs… Les tourelles au toit d’ardoise obligent à regarder haut dans

Secrets de façades

le ciel et renvoient à la richesse d’une époque révolue. Une fois franchies les grandes portes de ces hôtels particu-liers, tout le goût de l’apparat de ces riches commerçants s’offre au regard : vérandas de vitraux, hauts plafonds ouvragés, murs habillés de gypseries et de portraits peints… Préservé en grande partie par la ville, cet héritage abrite un secret chargé de poésie.

12 Découverte

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Tout savoir sur l’authentique savon de Marseille, découvrir sa fabrication, ses origines, son évolution… Consacré au célèbre cube, un musée salonais retrace, à travers une saga familiale, ses péripéties sur plus d’un siècle d’histoire. Créé au cœur d’une des dernières savonneries artisanales, il joue l’interac-tion. Sa conception ludique et vivante offre des passerelles entre les diverses activités des savonniers. Tout l’art de la fabrication est dévoilé au premier étage où la cuisson se fait encore au chaudron. Chaque étape, jusqu’au coulage et au découpage s’effectue en directe. La boutique du musée présente l’univers de ce savon qui a su traverser et s’adapter aux époques et aux modes, de la matière brute aux versions relookées par des designers. Un plaisir pour les yeux et le nez !

Dans une bulle de savon

Rencontre 15

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La star des astrophiles

Nostradamus reste le salonais le plus célèbre du monde. Cinq siècles après sa mort, la ville lui voue un culte bien vivace! En sculpture, en peinture, en fer forgé et même en chocolat, il est omniprésent. L’avait-il prévu ?

16 Clin d’œil

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Toute en murs, tours, créneaux, son impressionnante silhouette surplombe Salon-de-Provence. Gardien séculaire de sa ville et des campagnes envi-ronnantes, le château de l’Empéri ne peut se réduire à un simple monument passéiste. Présence immuable depuis le 9e siècle, ses remparts s’étalent comme un immense témoignage traversant les siècles pour s’inscrire dans le dyna-misme de la cité. Lieu de vie, ses cours, ses jardins et ses couloirs ouvrent sur des univers hétéroclites, le musée de l’armée, le conservatoire municipal ou le témoignage naturaliste du peintre Théodore Jourdan. Longtemps impre-nables, ses fortifications offrent un cadre hors norme à des concerts, des représentations théâtrales ou, renouant avec son passé, à des reconstitutions historiques.

Le veilleur des siècles

Rencontre 21

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L’atmosphère de calme et de sérénité a le don de surprendre les visiteurs de la base aérienne. Elle abrite pourtant mille neuf cent personnes s’activant dans une ambiance de ballet aérien. Pour tous les Salonais, ses quatre cents hectares de pistes font partie du paysage. Son implantation a cependant nécessité une bataille. En tête de ce combat, le maire déclare en 1933 : « Salon a raté le train, ne ratons pas l’avion ! ». Miramas a eu la gare de triage, il veut la base. Ses arguments ? Un climat propice aux vols et la proximité des facultés d’Aix et Marseille. Pari gagné ! L’Ecole de l’air s’installe en 1937. Sa renommé s’accroît à partir de 1964 avec l’arrivée de la Patrouille de France. Elle forme l’élite de l’armée de l’air dans cet espace calme et verdoyant, entrecoupé de kilomètres de routes et d’aires d’envol reliant des îlots aux fonc-tions administratives, pédagogiques ou militaires. Point névralgique, le hall surnommé le « Temple » mène aux

Tremplin vers le ciel

bureaux des officiers. Y trône le buste du capitaine Guynemer, parrain de la première promotion de l’Ecole de l’air, à la devise volontaire : « Faire face ». Ailleurs, les élèves suivent leurs cours pendant que d’autres sont en débrie-fing d’avant vol. Dans les hangars, les mécanos bichonnent les appareils. Cette fourmilière, célèbre pour la PAF, abrite également l’équipe de voltige de l’armée de l’air spécialiste de l’Extra 330 SC. Cette école pas comme les autres ponctue la vie des Salonais.

22 Découverte

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Antoine-Blaise Crousillat aime les filles, en particulier les paysannes vêtues à la mode provençale. Malgré son appartenance à une famille aisée, il critique les chapeaux à plumes et apparats adoptés par la bourgeoisie. Il préfère guetter Mireìo, Zeto, Douço et les autres à la sortie de la messe, où il admire le spectacle tout en simpli-cité des jolies Salonaises. Sa grande timidité l’empêchant de les aborder, il leur fait la cour à travers sa poésie, en provençal. Salon de Crau et la nature y trouvent une place d’honneur. À l’aise au milieu des oliviers et des abeilles, il fuit la société. Ainsi pour éviter la foule et les honneurs, il ne récupère jamais ses prix littéraires. De même, il refuse d’intégrer officiellement le Félibrige même s’il participe à ses travaux. Son ami Frédéric Mistral l’appelle d’ailleurs « notre primadié », le premier.

L’oeil du poète

Rencontre 29

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Sacrés lieux de vie

Mélange de style roman et gothique, les deux églises salonaises sont inscrites aux Monuments historiques. Discrète, Saint-Michel se révèle un écrin pour de nombreux objets pittoresques classés. Perçue comme un lieu de vie, elle a longtemps accueilli les joies et les peines des Salonais. Plus solennelle, la monumentale collégiale Saint-Laurent s’érige en symbole du pouvoir spirituel. Elle ne doit sa survie à la Révolution qu’à sa capacité à recevoir les foules. Elle devient dans le même temps le tombeau des ossements de Nostra-damus. Bien doté en lieux de culte, le curé cède au pasteur, en 1964, une chapelle de la fin du 19e siècle. Depuis, Salon-de-Provence a également son temple protestant.

Rencontre 31

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Les fabricants de savon de Marseille perpétuent une tradition ancestrale. Un savoir dont l’origine remonte à la nuit des temps, venu du monde arabe et des hammams. A la manière des alchimistes, les deux dernières savonne-ries de Salon-de-Provence détiennent les secrets de dosage et de cuisson transmis de génération en génération par les maîtres de feu, les goûteurs de savon. Elles élaborent aujourd’hui encore l’authentique savon de Mar-seille. Ces artisans toujours en activité ont su braver les modes et les crises. La révolution industrielle des années 1900 bouleverse totalement cette fabrication soumise jusque-là aux catastrophes climatiques et à la production d’olives. Grâce à l’arrivée du chemin de fer, à l’utilisation de nouvelles huiles, une corporation de savonniers se forme et fonde un quartier. Cette apogée annonce aussi un futur déclin. Les crises économiques et les guerres successives ont ralenti l’activité. Puis avec l’appa-

Les maîtres de feu

rition des machines à laver et de la lessive, l’évolution des mœurs oblige les fabricants à se diversifier. Ils se tournent vers l’univers de la beauté. De nos jours, faute d’appellation contrôlée, les contrefaçons aux couleurs attrayantes envahissent le marché et les publici-taires utilisent la réputation du petit Marseillais. L’engouement pour le bio et internet sont les nouvelles armes de ces dernières maisons. Elles gagnent un public international soucieux de qualité pour qui les valeurs portées par le dé d’or gardent un vrai sens.

32 Découverte

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Dominant Salon-de-Provence, l’abbaye de Sainte-Croix témoigne d’une histoire tumultueuse. Elle se dresse sur un site qui abritait un oppidum habité par les Salyens. Présents avant la conquête romaine, ces ancêtres des Salonais vivent cantonnés dans cette place forte pour résister aux armées ennemies. Profitant de leur abri, ils attendent l’assèchement des marais lors de la Pax Romana, avant de descendre dans la plaine. Ils y fondent Salon-de-Provence. Au 9e siècle, la future abbaye émerge sous la forme d’une simple chapelle. Elle tire son nom d’un morceau de la croix du Christ rapportée au 4e siècle par saint Hilaire, archevêque d’Arles. Au 18e siècle, les pénitents y montent en processions, plutôt prétextes à l’organisation de grands festins ! Per-dant peu à peu son caractère sacré, l’édifice décline et le tremblement de terre de 1909 l’achève. Aujourd’hui restaurée, elle demeure décidément plus dédiée à l’épicurisme loin de la

La résurrection

folie des hommes qu’à l’éveil spirituel. Reste à explorer un mystérieux souter-rain qui serait encore relié au couvent situé de l’autre côté du vallon. Quant à l’oppidum, jadis rempart des guerres successives et des épidémies, il sert aujourd’hui de vigie pour prévenir, d’autres féroces envahisseurs, les feux de forêts.

34 Découverte

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A l’époque, les soldats bataillaient avec style et panache ! Les uniformes sont bigarrés, les drapeaux sont déployés, le roulement des tambours rythme le pas. Une arquebuse démesurée pour viser un guerrier en armure et casque empanaché. Des troupiers de Napo-léon, en grande tenue, prennent la pose et se relaxent entre deux cam-pagnes. L’empereur rêve à sa gloire passée dans son lit de Sainte-Hélène… Alors que ses successeurs lancent des soldats-aventuriers dans des expédi-tions exotiques. Arrive 1914 qui sonne le glas de la guerre haute en couleur et annonce le calvaire du poilu dans les tranchées. Cette remontée dans le temps s’effectue au musée d’histoire militaire dans son habitat naturel, le château de l’Empéri.

Le musée en grande tenue

Rencontre 37

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Tombé tout petit dans la sculpture, Eugène Piron reçoit à 28 ans le prix de Rome de 1903. Vingt ans plus tard, son projet de monument aux morts est choisi à l’unanimité par les édiles de Salon-de-Provence. Sculpté direc-tement dans la falaise de safre, un clairon sonne le « sublime réveil » faisant émerger de la roche les soldats tombés au combat. À nouveau gravée directe-ment dans la pierre, son empreinte se retrouve au bord de la route de Cuech. Le médaillon représente le coureur automobile Antoniotti, tué lors d’une course non loin de là. Conquis par la ville, l’artiste s’y établit définitivement. Il repose aujourd’hui dans le cimetière au pied de son chef-d’œuvre, classé aux Monuments historiques depuis 2011.

Sculpteur d’âmes

Rencontre 39

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Nostradamus est connu dans le monde entier pour ses prophéties rédigées à Salon-de-Provence entre 1555 et 1566. Pour échapper à l’Inquisition, il les consigne en quatrains volontairement obscurs. Ce qui, depuis, donne lieu à de multiples interprétations. Mais cette vision est réductrice. Devenu médecin après avoir suivi de brillantes études, il s’intéresse à la botanique, approfondit ses connaissances sur les vertus des plantes et la préparation des mélanges. Ainsi il confectionne de nombreux remèdes, notamment des confitures médicamenteuses dont il consigne les recettes dans un livre. Quand la peste envahie le sud de la France, l’humaniste sillonne les routes pour freiner sa propa-gation en apportant ses remèdes aux malades. Son dévouement participe à l’éradication du fléau.

Médecin parallèle

Rencontre 43

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Au 18e siècle, le domaine du Richebois est la demeure d’un célèbre guerrier de la marine royale Française, Pierre André de Suffren. Son aptitude au commandement et au combat lui vaut sa notoriété sous Louis XV puis Louis XVI. Aimant « la bonne chair », ce gourmand fait vœu de célibat pour conserver la liberté de dévorer tous les plaisirs de la vie. Il en fait une philosophie et à ses côtés, dépense et luxure règnent sur terre comme sur mer. Malgré une vie bien remplie et la gloire tirée de nombreuses victoires, l’officier finit ses jours esseulé et couvert de dettes. A sa mort, le château se voit abandonné en piteuse état. À partir des années 1970, un pur hasard fait qu’une famille salonaise décide de rénover cette ruine en gardant l’identité de l’amateur de ripailles. Son buste veille encore et toujours sur la gentilhommière.

Le combattant gourmand

Rencontre 45

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Art de vivre

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Nonchalance urbaine

Au fil des rues pavées, les terrasses s’étalent à l’ombre des platanes, invitation à savourer l’art de vivre à Salon-de-Provence : soleil, cigales, rafraîchissements…

48 Clin d’œil

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Inauguré en 1884, le théâtre Armand a d’abord été privé. Sept ans plus tard, la mairie de Salon-de-Provence le rachète pour éviter tout risque de voir ce joyau partir aux mains d’étrangers. Aujourd’hui, il rythme la vie culturelle salonaise. Avec plus de quatre cent vingt places, les balcons et sièges de velours rouge du théâtre à l’Italienne accueillent chaque saison entre huit et dix milles spectateurs. La programma-tion résulte d’une collaboration entre la direction du théâtre et le service culture de la ville. Différents abonne-ments incitent le public à profiter de cette proposition éclectique. « Nous touchons toutes les tranches d’âge, constate la directrice, nous sommes notamment très satisfait d’attirer les jeunes ! » Le résultat d’une stratégie, de nombreuses séances scolaires initiant dès l’enfance au spectacle vivant dans un décor d’exception.

Un espace privilégié

Rencontre 51

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52 Découverte

La remontée dans le temps

Tous les ans en juin, Salon-de-Provence se métamorphose en cité médiévale pour fêter la rencontre de Catherine de Médicis avec Nostradamus. Pour que l’illusion soit parfaite, l’atelier Mémoires et légendes vit dans l’effervescence pendant neuf mois. Une équipe de bénévoles y prépare huit cents costumes. Quelques jours avant la reconstitution, les Salonais jouent le jeu et viennent choisir leur tenue. C’est la course ! Untel préfère des manches longues ? Vite le couturier prend les mesures, attrape le tissu, manie les ciseaux puis va à sa machine. Voilà les rajouts avec collerettes ! Il manque un bouton, un jupon, une robe à réajuster ? L’atelier devient fourmilière. Enfin tout est prêt. Le défilé peut commencer. En tête, le mage et sa reine suivis d’une cour bigarrée, bruyante et festive, rythmée par les tambours. Entre vêtements flamboyants des nobles, gueni l les des manants, sorcières invectivant les passants sous le regard

impavide des gardes en armure, les échoppes invitent à ripailler au son des troubadours. La ville est en fête, la foule sur les trottoirs, en terrasse, aux fenêtres. Tout le monde est dans l’ambiance, applaudit à chaque démonstration. Certains suivent le cortège pour assister au spectacle thématique qui évolue tous les ans. Généralement déguisés, les plus festifs finissent la soirée baguenaudant dans les rues en sirotant une marquisette ou un hypocras.

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La rue s’expose

« Attends maman, regarde la sculpture d’art, qu’est-ce que c’est ? » s’exclame une petite fille en freinant la marche de sa mère. « Ah oui… Je ne sais pas, » lui répond-elle, lancée dans sa course. En automne, des œuvres multiformes titillent la curiosité. Intégrées au décor urbain, elles envahissent la ville pour la transformer en galerie à ciel ouvert !

54 Clin d’œil

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« Les artistes c’est chiant, les vrais artistes c’est pas chiant » chantent les Têtes Raides un soir d’été dans la cour du château de l’Empéri. Heureusement au festival Les Éclats, ce sont des vrais artistes, nationaux et internationaux, qui investissent les planches. Et c’est parti pour un été en musique ! Mêlant les genres, classique, lyrique, rock, jazz ou variété, la forteresse et l’église Saint-Michel s’avèrent des scènes à l’acoustique remarquable renforcées par un décor prestigieux. Les lumières accompagnent le son, inondent les cours, s’étalent le long des remparts et grimpent sur les tours pour offrir un spectacle global. Le théâtre jouit également à plein de ces Éclats. Sous les étoiles, les comédiens deviennent les seigneurs du château. Chaque été depuis 1990, l’Empéri accueille une pro-grammation éclectique concoctée par l’association Théâtre côté cour. Grands classiques, auteurs contemporains ou spectacles humoristiques réunissent

Le château part en éclats

jeunes talents et acteurs chevronnés. Cet éclectisme se retrouve dans le public. Ce rendez-vous estival attire les amateurs profanes ou éclairés dans une atmosphère cordiale générée par la magie du lieu.

56 Découverte

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Perchée tel un nid, une terrasse ouvre sur des parcours arborés aux couleurs arc-en-ciel. Bravant la peur, les plus jeunes affrontent le mur d’escalade pour gagner les premières branches, s’enfoncent dans les tunnels, domptent la toile d’araignée. Ils ressentent l’exal-tation d’entrer dans la peau de leur héros. Les plus grands n’ont rien à leur envier, ils retrouvent leur âme d’enfant. Jouant à Tarzan, ils se hissent au tronc, s’agrippent aux ramures, se lancent en chute libre avant de repartir dans l’ascension. Ils caressent la canopée avant de dévaler la tyrolienne géante, savourant l’ivresse de l’arbresanteur, sensation d’être portés par le vide. Mais pour s’affranchir totalement de l’apesanteur, le vol à voile donne réelle-ment des ailes. Dans un silence grisant, le pilote allongé dans l’engin évolue en surfant au gré des vents. L’envol se déroule porté par les masses d’air chaud en « pilotant aux fesses ». Occa-sionnellement les rapaces se joignent à

Vertigo

l’envolée. « On est venu prendre l’ascen-dance avec deux aigles », témoignent les vélivoles encore émerveillés de cette rencontre. Accrobranche et vol à voile, deux options pour découvrir Salon-de-Provence d’en haut !

60 Découverte

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Talents tous azimuts

Besoin d’un coup de jeune ? Les Z’Ex-pressives ! Rencontres de graines de talents, l’événement rassemble toutes formes d’expressions artistiques. Au mois de mai, la promenade à Salon-de-Provence devient culturelle entre ballets de danse contemporaine, graffs, concerts ou représentations théâtrales. L’essentiel est d’offrir un moment de création.

Clin d’œil 63

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Jeu m’éclate

Ambiance colorée, éclats de rire, jeux et jouets du sol au plafond… Bulle de gaieté au cœur des Canourgues, Pile et Face invite petits et grands à jouer. Désireux de créer un espace de com-munication entre les familles du quartier, un groupe d’amis a eu l’idée d’ouvrir cette ludothèque en 2002. Des jeux de construction pour tout-petits, aux jeux de rôle pour les adultes, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. Le succès de cette initiative conduit l’association à semer sa graine ludique partout dans la ville et même en dehors. Avec six salariés, elle anime aussi anniversaires, kermesses et manifestations publiques. Cette dynamique devrait s’accentuer avec un « ludobus » pour partager en itinérance plus de mille cinq cents jeux.

Rencontre 65

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« Ce moment de partages et de décou-vertes est important pour ceux qui ne partent pas en vacances, » constate une mère de famille. Durant le mois de juillet, le quartier des Canourgues entre en fête. La municipalité et des associa-tions se mobilisent pour organiser une évasion au cœur de la ville en offrant aux Salonais un moment d’échanges. Petits et grands ont le plaisir de s’évader grâce à des activités variées dans un espace de rencontres intergénération-nelles. Tandis que, sous l’œil vigilant des animateurs et des parents, les plus jeunes profitent des jeux d’eau sur les pistes gonflables, les autres découvrent différents sports : badminton, tir à l’arc, boxe, jumping… L’occasion pour cer-tains d’une révélation ! Tous s’entraident lors du concours de châteaux de sable, où les participants rivalisent d’enthou-siasme et de créativité. « On s’amuse trop bien ! » s’exclame un petit garçon en apportant la touche finale à son pont levis. La culture n’est pas en reste

Voyage décalé aux Canourgues

avec les ateliers de jeux créatifs, le cinéma en plein air et les spectacles. L’humeur festive du stand up et des concerts illumine les nuits salonaises. Ce jeune quartier trouve ainsi l’occa-sion de montrer son dynamisme et sa fraîcheur dans une ambiance décon-tractée. L’été décalé, c’est partir en vacances à deux pas de chez soi !

66 Découverte

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L’épanouissement physique est une priorité à Salon-de-Provence. Foot, basket, escrime, cyclisme, arts martiaux, équitation… les fondus de sport comme les dilettantes n’ont que l’embarras du choix. Mais c’est en rugby et en athlé-tisme que les Salonais jouent dans la cour des grands, avec plusieurs cham-pions de haut niveau et une section sport étude dédiée au rugby à XIII. Dans le même esprit, une classe sportive natation, gymnastique et volley-ball est proposée dès le collège. Pour répondre aux besoins des professionnels comme des amateurs, la municipalité ne cesse de développer et d’améliorer ses infras-tructures. Stades, gymnases, piscines sont mis à disposition des associations et des écoles. La ville n’oublie pas l’handisport et les activités de l’esprit, comme les échecs ou le bridge.

Le sport roi

Rencontre 69

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« Pour moi ce lieu symbolise le partage, j’y ai forgé ma culture musicale, main-tenant j’y viens régulièrement avec mon fils. » Depuis plus d’un siècle, la salle de concert du Portail coucou fait battre le cœur musical de la ville. Petites tables, lumière feutrée, musique de fond et clips vidéos, les spectateurs prennent leurs aises devant un verre en attendant l’arrivée du groupe. Des discussions entre amis s’engagent, des rencontres se créent, des rires retentissent, l’ambiance est au plaisir et à la décontraction. Surplombant le bar, entre un juke box et une pompe à essence vintage, une moto semble jaillir du mur ! Captivante, la décora-tion amplifie le côté chaleureux de l’endroit. Ancien et moderne se mêlent pour mettre en valeur le bâtiment du 19e siècle qui accueille l’association. Reconnu d’utilité publique, ce lieu a étendu ses actions et propose différents évènements artistiques : expositions de peinture et sculpture, atel iers

Le Coucou swingue

éducatifs… La mise en place d’une web radio le fait vivre au-delà de ses murs en diffusant régulièrement des émissions musicales. Tenant à accueillir des artistes confirmés comme de jeunes talents, les locaux de répétition sont mis à disposition des passionnés de musique. Rasta ou classique, rap ou rock, jazz ou électro, de par ses choix de programmation, la salle de concert est à l’image de sa ville : ouverte !

70 Découverte

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Un vent de loufoquerie souffle tout azi-mut sur Salon-de-Provence. Trois jours durant, une ribambelle d’artistes annexe la ville pendant le festival annuel « Salon Public ». Venues d’à côté ou du bout du monde, des compagnies d’arts de la rue et de cirque investissent les lieux au grès de leur folie plus ou moins douce. Une déambulation fantasque à la sauce occitane s’approprie l’espace urbain. Les pavés deviennent une plage d’expression corporelle et musicale. Une sculpture se transforme pour le coup en gong. Des comédiens sollicitent des spectateurs ébahis qui revêtent un instant le costume d’acteurs. La fontaine moussue ouvre un bal improbable. Jeux de notes, jet de confettis. « C’est drôle, c’est poétique, c’est beau…et acces-sible à tous » s’exclame un papa dont les enfants restent captivés. Plus loin, deux danseurs déguisés en Tweedeldee et Tweedeldum, les jumeaux d’Alice aux pays des merveilles, évoluent sur une façade. Ils virevoltent, s’envolent

Ruée vers l’art

presque, tandis que sur le toit d’un bâti-ment Renaissance, une contrebassiste et un guitariste les accompagnent en musique. Le spectacle inspiré du conte de Lewis Caroll renverse les perspec-tives, le mur devient sol mettant les cervicales à l’épreuve… Un peu partout des troupes déjantées vont au devant d’un public happé par leur imaginaire débridé.

72 Découverte

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Et pok ! Les boules s’entrechoquent sur le boulodrome. Rituel incontournable du savoir vivre provençal, la partie de pétanque réunit petits et grands. Les Salonais ne dérogent pas à cette tradition et ne manquent pas de ter-rains pour exprimer leur talent. Certains diront : « Pas de partie de boules sans sirop ! » Il faut comprendre : pastis… Un autre symbole méditerranéen. L’anis aiguise les appétits et invite à explorer un nouveau pan de culture. La cuisine régionale a le don de faire frétiller les narines notamment avec l’odeur alléchante de l’aïoli. Tout le monde réuni, il est temps de festoyer au son ambianceur du balèti. Peu de chance de voir une danseuse en costume de l’Arlésienne, même si des stylistes le remettent au goût du jour en adaptant l’Indienne, le boutis provençal, aux coupes contemporaines. En 2013, le musée Grévin de Salon-de-Provence renoue avec cette histoire avec une exposition consacrée à cet artisanat

Ça boulègue !

typiquement local. Tissus colorés, coiffures, rubans, fichus, dentelle et accessoires variés inviteront à plonger dans un passé où la mode de Provence a fait trembler les couturiers parisiens.

74 Découverte

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La note s’il vous plait

Depuis 1993, Salon-de-Provence accueille chaque été l’élite de la musique de chambre. Des solistes de renom international investissent la cour Renaissance du château de l’Emperi ou l’église Saint Michel. Ces musiciens s’accordent pour reconnaître une acoustique unique et une atmosphère exceptionnelle à ce festival.

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Jeeps et Jazz

Retour au 22 août 1944 : les jeeps et les camions estampillés de l’étoile améri-caine envahissent Salon-de-Provence. Des passionnés en uniforme rejouent le défilé des troupes libératrices. A grands coups de klaxon et jets de bonbons, ils annoncent la Libération. Comme à l’époque, la fête se prolonge avec un bal aux sonorités jazzy d’après-guerre.

80 Clin d’œil

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82 Découverte

La musique, un vrai métier

L’été, les « Apéro jazz » donnent à découvrir des groupes comme Kempachy. Contrebassiste, pianiste, saxophoniste et batteur, le quartet mêle reprises et compositions. Formés à l’IMFP, l’école de musique salonaise, ils appuient leur son chaleureux et leurs rythmiques syncopées sur une technique parfaite. Le public ne s’y trompe pas, il salue en connaisseur chaque improv i sat ion par des applaudissements. Armés de leurs inst ruments et d’un formidable enthousiasme, ces jeunes musiciens gravitent dans de nombreux festivals de jazz. Avec ce début de carrière prometteur, ils se révèlent d’excellents ambassadeurs de l’IMFP. L’institut musical de formation professionnelle est, depuis 1979, un pourvoyeur de sons à Salon-de-Provence. Élément incontournable de la vie culturelle, il se distingue par son fonctionnement tourné vers la professionnalisation de ses élèves. Ses formations préparent

à tous les métiers liés à la musique : ingénieur du son, réalisateur, musicien… Ce l ieu d’apprent i ssage par la pratique collective initie au jazz et aux musiques actuelles. Le soir des concerts permettent aux étudiants de goûter à la scène et, parfois, de la partager avec des musiciens confirmés. Loin de se cantonner aux murs de l’institut, la production de l’IMFP est vouée à rencontrer le public. Ce vivier de talents fait rayonner le savoir-faire salonais bien au-delà des frontières de la Provence.

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Le shopping permet de plonger dans l’âme d’une ville. Au-delà des tendances actuelles proposées par les grandes enseignes, les vitrines salo-naises révèlent un savoir vivre. Marqué par son histoire, le cœur de la ville bat dans ses remparts. Marchés, terrasses, restaurants, artisans, boutiques… Tout peut se faire à pied. Un luxe ! Ici le flâ-neur respire l’air du temps et les bonnes odeurs des quelques restaurants à thème, fournis en produits frais par les petits commerces, solidarité oblige. Les atouts de la Provence se mêlent paisiblement à la personnalité des com-merçants. « J’ai envie que mes hôtes se sentent comme à la maison, qu’ils soient étonnés du regard et des papilles », explique une chef chineuse alliant décor de brocante et bonne table. A Salon-de-Provence, les commerces donnent le ton grâce à des concepts originaux. Le caviste du cru mise sur une convivialité porteuse de savoir-faire et de tradition. «J’organise des

Echoppes et fantaisies

dégustations avec les producteurs ou des cours d’œnologie. J’aime partager ma passion, faire se rencontrer des gens d’univers différents.» Certains apportent une touche de poésie et de fraicheur, d’autres se révèlent dans la créativité et n’hésitent pas à dépasser les idées reçues. « Allier fripes et café ambiance jazzy, c’est un rêve de gosse, » témoigne une dame à la frange noire et aux lèvres carmin. Tous se battent pour que per-dure une proximité porteuse de saines valeurs. Il en émerge un étonnant bien être accessible à tous.

84 Découverte

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Cachés dans un recoin ou plantés au cœur de la ville, Salon-de-Provence est parsemé de confettis de verdure. En plein centre, la place du général De Gaulle est incontournable. Les enfants profitent des toboggans et des balan-çoires, les adolescents paressent sur les pelouses à l’ombre des platanes. Une immense lame métallique coupe l’hori-zon, abritant curieusement un nid de poussins. Ce monument commémore l’École de l’air. A quelques pas de là, le parc de la Légion d’honneur est un îlot de repos. Les visiteurs y déambulent dans le parfum de rose bercés par le doux clapotis du bassin. Ses parterres de fleurs cernés de gazon, ses arbres harmonieusement taillés, ses palmiers et, en arrière plan, la façade du châ-teau des Louanes en font un décor prisé des photographes de mariage. Espace tout aussi discret à l’orée de la cité, dans le quartier du pont d’Avi-gnon, le parc du Pigeonnier forme une oasis mêlant arbres exotiques, danse

Parenthèses de ville

des massifs de bambous, odeur de jasmins, frémissement d’insectes… Plus urbaine, la place Louis Blanc située devant l’école de la Présentation a des allures de jardin. Depuis 1770, sa « petite moussue » procure dans une agréable pénombre une impression de fraîcheur. Un peu plus loin, au bord de l’avenue Roger Donnadieu, un discret escalier en pierre mène au square François Blanc. Encore une occasion de profiter d’une ombre végétale, celle d’un cèdre séculaire aux ramifications majestueuses.

88 Découverte

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Salon de dégustation

Fruits et légumes s’étendent à perte de vue sur la plaine de Bel-Air. On mange des fraises. C’est le printemps !

Clin d’œil 91

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Le vert s’échappe

Dénichant sa terre, grappillant son eau, colonisant chaque interstice de la ville, la nature parvient à générer son propre écosystème. Elle s’agrippe au mur, émerge des trottoirs, s’insinue dans le bitume démontrant sa rage de vivre même en milieu hostile. Agréables à l’œil, ces touches de verdure apportent en plus de l’oxygène.

92 Clin d’œil

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S’aventurer à l’hippodrome de la Crau, c’est se laisser emporter par un univers surprenant. Ça sent bon la campagne, le foin, l’herbe fraîche et la terre humide. Au premier abord, la nature impose sa douceur. Du côté des écuries, propriétaires, lads, vétérinaires, éleveurs, entraîneurs, maréchaux-ferrants, jockeys se concentrent sur leurs jeunes athlètes s’affairant paisiblement, dans la bonne humeur. Puis le rythme s’accélère. Le cérémonial de présentation commence dans le paddock. Toques et casaques aux couleurs des propriétaires, les cava-liers se présentent en équipe avec leurs montures. Des chevaux nobles, tout en jambes, musclés, l’œil vif, crinière et queue tressées, portant leur nom comme un symbole de chance. Sur la piste, les mottes de pelouse sont égalées, les cameramans prêts à filmer, le départ de la course s’annonce. Les paris s’ouvrent, l’effervescence grimpe. Les partants se préparent et les derniers avis se discutent autour des tribunes, du

Bol d’air à Bel air

restaurant et de la buvette. Le temps se suspend, la tension monte. Dans un bruit sourd de galop, la course se dispute enfin en un clin d’œil. Intense moment où les jockeys cravachent, les coursiers luttent, tout le monde fait corps, pour être parmi les vainqueurs. Chacun retient son souffle devant la puissance de ce spectacle. Frissons assurés.

96 Découverte

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Sentir les embruns des fontaines en se promenant dans les parcs. Trouver des sources où assouvir sa soif en déambu-lant dans la ville. Salon-de-Provence est une ville d’eau. Caractéristique par sa forme de champignon, la fontaine moussue attire les amateurs d’ambiance apaisante. Sa végétation luxuriante lui donne des allures de grotte, invitation à la curiosité. Beaucoup plus moderne, la fontaine du kiosque à musique la joue sculpture contemporaine. Face à la mairie, récemment reliftée celle d’Adam de Craponne sert de piédestal à la statue de l’ingénieur spécialiste des canaux. Le naturaliste Robert de Lamanon est lui immortalisé depuis 1859 par une borne-fontaine placée sur le cours Gimon. Place de la Révolution, le buste de Marianne trône au dessus d’un carré de lions rugissant de l’eau fraîche.

Au nom de la source

Rencontre 99

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La foire ovin

Des bruits de cloches rythment les bêlements, l’odeur de moutons se mêle à celle du foin… Quand Bel-Air devient foire aux bestiaux, pendant que le bétail mâche tranquillement, les hommes marchandent dans l’agitation.

Clin d’œil 101

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À deux pas de la ville, le massif du Tallagard invite à s’immerger dans les senteurs gourmandes de la garrigue, des pinèdes et des figuiers. Quatre sentiers balisés permettent d’effectuer des boucles thématiques. Vie pastorale, panorama, oliveraies et bois, falaises de calcaire, le territoire multiplie les possibles. Ces escapades zigzaguent entre nature et traces de l’homme. Les chemins ponctués d’anciens lieux de vie dévoilent des pans de l’architecture traditionnelle provençale. Un village de bories, « igloos » de pierres sèches, jadis destinées aux bergers accueille les randonneurs. De nombreux bancaous, murets de soutènement, forment des terrasses permettant l’agriculture. Une ancienne bergerie du 17e siècle abrite une vaste cave voutée ou encore un endroit chargé d’histoire : le pavillon de chasse du Bailli de Suffren, un souvenir du vice-amiral de France. Depuis la table d’orientation, point culminant, Salon-de-Provence apparaît tel un

Atmosphère d’évasion

confetti blanc dans un camaïeu de verdure. Facilement accessible pour les marcheurs, plus sportif et plein de rebondissements pour les amateurs de VTT, cet espace permet de se ressourcer entre découverte et détente. La variété des paysages garantit un dépaysement, loin de la rumeur de la ville : « Té ! Un lieu sans boucan… ».

102 Découverte

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Cultivé depuis plus de cent cinquante ans, le foin de Crau doit ses qualités nutritives à la Durance. Riche en limon, elle nourrit les champs de sels minéraux. L’irrigation gravitaire consiste à faire déborder un canal situé au bord d’une prairie de sorte que l’eau s’écoule par gravité. Ainsi inondé, le sol sert de réserve aux plantes, tandis que le surplus reconstitue la nappe phréatique. Disposant du label AOC depuis 1997, ce foin de luxe s’exporte jusqu’au Qatar pour nourrir les meilleurs chevaux de course !

L’or en bottes

Rencontre 105

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Patrimoine caméléon

Témoin vivace du passé rural de Salon-de-Provence, l’architecture traditionnelle s’harmonise et se fond avec les constructions nouvelles. Flir-tant avec les bâtiments rectilignes des Canourgues, les courbes de la Bastide Haute démontrent qu’une alliance improbable peut réussir.

106 Clin d’œil

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Végétation luxuriante, champs fertiles, difficile d’imaginer la région de Salon-de-Provence en terres semi-arides. Et pourtant… Cette transformation n’a été possible qu’avec l’ouvrage d’Adam de Craponne. Dès 1559, il détourne l’eau de la Durance et crée un réseau d’irri-gation grâce à des canaux. À l’origine destiné à faire tourner les moulins, son utilisation pour l’agriculture s’impose d’elle-même. La ville connaît dès lors un essor économique important, et alimen-tée en eau potable, elle développe une plus grande hygiène. Le canal Saint-Roch, suivant le tracé des anciennes douves, charrie les déchets hors de la cité. Cette précoce domestication de l’eau reste, encore aujourd’hui, une trouvaille visionnaire et salutaire pour la gestion de cette précieuse ressource.

Trait de génie

Rencontre 109

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La tradition du pastoralisme provençal a encore de beaux jours ! Caché au bout de l’allée de platane survolée de corneilles, le domaine du Merle palpite au cœur de la plaine de Crau, sur la commune de Salon-de-Provence. Au-tour de l’imposante demeure, mille cinq cents moutons paissent sur les quatre cents hectares de terrain. Ce cadre bucolique abrite des chercheurs et des producteurs, mais aussi des élèves et des professeurs peu ordinaires. Attachée au pastoralisme, l’ancienne propriétaire a légué ses terres à condition que des bergers transhumants y soient formés dans la plus pure tradition. Chaque année, une promotion d’une vingtaine de filles et de garçons y reçoivent un enseignement prisé des éleveurs en France comme à l’étranger. « C’est l’amour de la nature, des troupeaux et de la liberté qui nous fait choisir ce métier, explique l’un des étudiants. Il faut avoir la vocation pour supporter la solitude, un confort plus que rustique,

Moutons hébergés

le dur labeur, l’abnégation, tout en conservant la patience. » A la fois humbles et savants, ils savent que cette profession les destine à vivre de longues saisons en solitaires, avec pour meilleurs amis leurs chiens. Ensembles, ils perpé-tuent un mode de vie en marge du 21e siècle. En survivants, ils témoignent d’un art de vivre qui pendant des millénaires a façonné le delta de la Durance, pour créer un milieu unique au monde.

110 Découverte

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Les produits frais se taillent une part de lion à Salon-de-Provence. Chaque jour, bouchers, charcutiers, poissonniers, primeurs s’éparpillent autour du vieux Salon, aux Bressons ou aux Canourgues. Les riverains n’ont plus qu’à sillonner les étals au pied de chez eux. Si le grand marché se tient le mercredi matin avec plus de deux cents exposants en centre ville offrant une foire à tout, le parvis de l’église Saint-Michel se consacre au bio le samedi matin. Les passants échangent avec les paysans sur leur démarche tout en piochant parmi les tomates, les aubergines, les poivrons, les miels aux mille saveurs, les fromages de chèvre… Ces agriculteurs militants aiment partager leur philosophie et leurs secrets de fabrication. Un peu plus bas, les maraîchers locaux vendent en direct leur production. Grâce à ces deux propositions, les gens redécouvrent le goût des saisons et retrouvent le plaisir des fruits et légumes riches en saveur. Une manière de consommer autrement

La proximité dans le panier

qui réveille la nostalgie des moments complices partagés dans le potager des grands-parents. Les consomma-teurs du dimanche et les adeptes du farniente dominical se baladent place Général de Gaulle pour faire le plein du panier ou dénicher le plat préparé. À Salon-de-Provence, le marché ne fait relâche que le lundi.

112 Découverte

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Cool ça coule !

À 25 ans, l’ingénieur Adam de Cra-ponne lance un projet ambitieux. Ce bourgeois veut valoriser son patrimoine en bâtissant des moulins, sources de revenus importants au 16e siècle. Léger inconvénient, sa ville natale Salon-de-Provence est plantée en terre aride, or il a besoin d’eau pour réaliser son ambition. Il imagine alors une technique révolutionnaire pour détourner la Durance. Il démarre son ouvrage avec le soutien financier des Salonais. Le 20 avril 1559, jour de l’inauguration, les habitants en liesse attendent impatiemment l’arrivée de l’eau. Ne voyant rien venir, ils fustigent la « grande bouche » Craponne avant, la nuit venue, de rentrer chez eux. Au matin, l’eau est là : l’escroc devient héros ! En 1576, il exporte son talent à Nantes à la demande d’Henri III. La légende veut qu’il y ait été empoisonné par des ingénieurs jaloux de son génie…

Rencontre 117

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Jacqueline Allemand, Geneviève And-rex, William Balbi, Mireille Barnier, M. Bertrand, Guy Bonvisini, Sous-lieutenant Christophe Borrien, Pierre-Marie Bou-quet, Capitaine Brun, Isabelle Cacard, François Charron, Nicolas Cochais, Sous-lieutenant Dargendeix, Jean-Claude Delacour, Éliane Delacour, Georges Delas, Père Michel Desplanches, Patrick Fabre, Michel Fromont, Magali Giroud, Olivier Hidreau, Corinne Lambon, Jules Lapébie, Nicole Lapeyre, Marie Lemar-chand, Françoise Longhi, Yves Loysel, M. Martino, Myriam Mayol, Nathalie Mazzotti, Yan Mugianu, Françoise Pelé, Capitaine Pillet, Irène Plot, Jean Louis Riccioli, Sergent-chef Romanin, Gaëlle Rongeat, Céline Salard, Jean-François Stenbach, Jo Stofati, Accropassion, Equipe du club de vol à voile, le Club des Nageurs Salonnais, le Rugby Club Salonnais, les commerçants, les per-sonnels des archives municipales, de l’office de tourisme, de la bibliothèque.

Remerciements

Nos partenaires financiers:Conseil Général des Bouches du Rhône, Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, DIRECCTE.

Autres partenaires :Pôle Emploi de Salon-de-Provence, Pôle d’insertion de Salon-Berre, PLIE (Plan local d’insertion par l’économie) d’Aix-en-Provence, CCAS (Centre communale d’action sociale) de Salon-de-Provence, Cap Emploi HEDA, DAE (Dispositif d’accompagnement à l’em-ploi) Salon-Berre et Alpilles-Durance, Mission Locale de Salon-de-Provence, Lieux d’accueil RSA, MDS (Maison de la solidarité), TMS (Transport mobilité solidarité).

Toute l’équipe de GDID pour son soutien, ses conseils et ses idées, et l’accom-pagnement de Jennifer Casamayou, Frédérique Dalzon, Chloé Maillard.

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