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REPUBLIQUE GABONAISE Union - Travail - Justice MISE EN ŒUVRE DE LA DECLARATION DE LIBREVILLE SUR LA SANTE ET L’ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE ****************** ANALYSE DE LA SITUATION ET ESTIMATION DES BESOIN EN VUE DE LA PREPARATION DES PLANS NATIONAUX D’ACTION CONJOINTE ****************** RAPPORT FINAL PAR LE GROUPE NATIONAL DE TRAVAIL DU GABON JUIN 2009

Sana Gabon

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  • REPUBLIQUE GABONAISE

    Union - Travail - Justice

    MISE EN UVRE DE LA DECLARATION DE LIBREVILLE SUR LA SANTE ET LENVIRONNEMENT EN AFRIQUE

    ****************** ANALYSE DE LA SITUATION ET ESTIMATION DES BESOIN EN VUE DE LA

    PREPARATION DES PLANS NATIONAUX DACTION CONJOINTE ******************

    RAPPORT FINAL

    PAR LE GROUPE NATIONAL DE TRAVAIL DU GABON

    JUIN 2009

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    PLAN ________________________________________________________________

    Pages

    Abrviations.... 3

    Introduction gnrale.... 7

    Chapitre I : Informations gnrales sur le pays......... 8

    Chapitre II : Facteurs de risques environnementaux pour la sant et lintgrit des cosystmes... 21

    Chapitre III : Situation des actions prioritaires de la Dclaration de Libreville..... 33

    3.1. La situation de lalliance stratgique sant et environnement.... 33

    3.2. Le cadre national pour articuler les liens sant et environnement...... 35

    3.3. Les programmes intersectoriels.......... 40

    3.4. Les capacits nationales......... 43

    3.5. La gestion des connaissances.......... 54

    3.6. La surveillance environnementale.......... 58

    3.7. Les conventions internationales.......... 62

    3.8. Le suivi et lvaluation des performances...... 66

    3.9. Les rapports nationaux de perspective environnementale...... 67

    3.10. Les partenariats pour le plaidoyer....... 68

    3.11. Lallocation des ressources..... 69

    Chapitre IV : Estimation des besoins... 72

    4.1. Le plaidoyer......... 84

    4.2. Les politiques nationales..... 84

    4.3. Le cadre juridique ...... 85

    4.4. La coordination intersectorielle....... 85

    4.5. Le cadre institutionnel..... 87

    4.6. Les ressources humaines..... 88

    4.7. Les ressources financires....... 89

    4.8. La recherche............ 89

    Chapitre V : Priorits nationales.. 91

    Conclusion gnrale... 95

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    ABREVIATIONS ___________________________________________________________________________

    ACP Afrique Carabes et Pacifique ADIE Association pour le Dveloppement de lInformation Environnementale AFD Agence Franaise de Dveloppement AIEA Agence Internationale de l'Energie Atomique ANCR Auto-valuation Nationale en Renforcement des Capacits APD Aide Public au Dveloppement APELL Sensibilisation et Prparation aux Accidents Industriels au Niveau Local APIP Agence pour la Promotion des Investissements Privs ATEF Adjoint Technique des Eaux et Forts AgTEF Agent technique des Eaux et Forets ANPN Agence National des Parcs Nationaux BAD Banque Africaine de Dveloppement BEF Brigadier des Eaux et Forts CARPE Programme Rgional de lAfrique Centrale pour lEnvironnement CATH Centre dAppui Technique lHvaculture CEA Commission Economique pour l'Afrique CEEAC Communaut Economique des Etats de lAfrique Centrale CEB Compagnie Equatoriale du Bois CEE Commission Economique pour l'Europe CEMAC Communaut Economique et Montaire dAfrique Centrale CENAP Centre National Antipollution CENAREST Centre National de Recherche Scientifique et Technique CEPALC Commission Economique pour l'Amrique Latine et les Carabes CES Conseil Economique et Social CESAP Commission Economique pour l'Asie et le Pacifique CFC Chlorofluorocarbone CGIAR Groupe Consultatif de la Recherche Agricole Internationale CIEM Conseil International pour l'Exploration de la mer CHL Centre Hospitalier de Libreville CHR Centre Hospitalier Rgional CHU Centre Hospitalier Universitaire CILE Centre International de Liaison pour l'Environnement CIRAD Centre International de Recherche Agronomique et de Dveloppement CIRC Centre International de Recherche sur le Cancer CIRMF Centre International de Recherche Mdicale de Franceville CIUS Conseil International des Unions Scientifiques CM Centre Mdical CMA Conseil Mondial de l'Alimentation CMM Centre des Malades Mentaux CNAP Centre National Anti-Pollution CNDIO Centre National des Donnes et de lInformation Ocanographiques CNRS Centre National de Recherche Scientifique CNSS Caisse Nationale de Scurit Sociale CNUCED Confrence des Nations Unies sur le Commerce et le Dveloppement COGEMA Commissariat Gnral lEnergie Atomique (France) COI Commission Ocanographique Internationale COMILOG Compagnie Minire de lOgoou

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    COMUF Compagnie Minire dUranium de Franceville COREP Comit Rgional des Pches du Golfe de Guine CORFEM Confdration des Organisations Fminines CS Centre de Sant CTA Centre de Traitement Ambulatoire CUSS Centre Universitaire des Sciences de la Sant DGEF Direction Gnrale des Eaux et Forets DGEPN Direction Gnrale de lEnvironnement et de la Protection de la Nature DGPA Direction Gnrale des Pches et de lAquaculture DGRHMG Direction Gnrale des Ressources Humaines et des Moyens Gnraux DMP Direction du Mdicament et de la Pharmacie DRH Directeur des Ressources Humaines DSG Dynamiques des Structures Spatiales en Gomantique DSRP Document pour la Stratgie de Rduction de la Pauvret DSTM Direction des Services Techniques Municipaux ECOFAC Ecosystmes Forestiers dAfrique Centrale EDS Etudes de Dmographie et Sant ENA Ecole Nationale dAdministration ENASS Ecole Nationale dAction Sanitaire et Sociale ENEF Ecole Nationale des Eaux et Forts ENSAS Ecole Nationale de Sant et dAction Sociale EPCA Ecole de Prparation aux Carrires Administratives EPS Education Pour la Sant FAH Fonds dAide lHabitat FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FEM Fonds pour lEnvironnement Mondial FIDA Fonds International de Dveloppement Agricole FMI Fonds Montaire International FMSS Facult de Mdecine et des Sciences de la Sant FNH Fonds National pour lHabitat FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population FODEX FOnds DEXpansion GEF Global Environment Facilities GEF Gabonais Economiquement Faible GEMS Systme Mondial de Surveillance Continue de l'Environnement GEMS/EAU Programme Mondial de Surveillance de la Qualit de l'Eau GES Gaz Effets de Serre GESAMP Groupe Mixte d'Experts Chargs d'Etudier les Aspects Scientifiques de la Pollution des

    Mers GIPME tude Mondiale de la Pollution dans le Milieu Marin (UNESCO) GLOSS Global Sea Level Observing System GNT Groupe National de Travail GREH Groupe de Recherche en Ecosystmes Humides GRID Base de Donnes sur les Ressources Mondiales (GEMS) GTOS Systme Mondial dObservation de la Terre HR Hpital Rgional IAI Institut Africain dInformatique IDH Indice de Dveloppement Humain IEC Information Education et Communication IEF Ingnieur des Eaux et Forets

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 5/296 18/01/2010 :10:32:06

    IELE Institut dEpidmiologie et de Lutte contre les Endmies IGAD Institut Gabonais dAppui au Dveloppement IHPA Institut dHygine Publique et dAssainissement INC Institut National Cartographie INFOTERRA Systme International d'Information sur l'Environnement IPCC Groupe Intergouvernemental de l'Evolution du Climat (OMM/PNUE) IPHAMETRA Institut de Pharmacope et de Mdecine Traditionnelle IRAF Institut de Recherches Agronomiques et Forestires IRET Institut de Recherche en Ecologie Tropicale ISO International Organisation for Standardization IST Infection Sexuellement Transmissible ITEF Ingnieur des techniques des Eaux et Forets JICA Agence Japonaise de Coopration Internationale MEFPA Ministre de lEconomie Forestire de la Pche et de lAquaculture MSPP Ministre de la Sant Publique et de la Population MEDDPN Ministre de lEnvironnement, du Dveloppement Durable et de la Protection de la

    Nature MEFPA Ministre de lEconomie Forestire, de la pche et de lAquaculture MST Maladies Sexuellement Transmissibles NEPAD Nouveau Partenariat pour le Dveloppement de lAfrique OHADA Organisation pour lHarmonisation en Afrique du Droit des Affaires OIBT Organisation Internationale des Bois Tropicaux OIT Organisation Internationale du Travail OMAOC Organisation Maritime de lAfrique de lOuest et du Centre OMD Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement OMS Organisation Mondiale de la Sant ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Dveloppement Industriel OPN Office Pharmaceutique National PAFN Plan dAction Forestier National PAFT Plan dAction forestier Tropical PAP Programme dAction Prioritaire PAPSUT Projet dAjustement et de Planification des Secteurs Urbains et des Transports PCM Programme Climatologique Mondial (CIUS/OMM/UNESCO) PEV Programme Elargi de Vaccination PIB Produit Intrieur Brut PIGB Programme International Concernant la Gosphre et la Biosphre PLIST Programme de Lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles PMA Paquet Minimum dActivits PNAE Plan National dAction pour lEnvironnement PNAS Plan National dAction Sanitaire PNB Produit National Brut PNDS Plan National de Dveloppement Sanitaire PNLCM Politique Nationale de Lutte contre la Ccit et la Malvoyance PNLL Politique Nationale de Lutte contre la Lpre PNLT Politique Nationale de Lutte contre la Tuberculose PNLUB Politique Nationale de Lutte contre lUlcre de Buruli PNMD Parc National de Moukalaba Doudou PNP Politique Nationale Pharmaceutique

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    PNPRE Plan National de Prparation et de Rponse aux Epidmies PNS Politique Nationale de Sant PNSD Pacte National de Solidarit et de Dveloppement PNUD Programme des Nations Unies pour le Dveloppement PNUE Programme des Nations Unies pour lEnvironnement PRGIE Programme Rgional de Gestion de lInformation Environnementale PTA Programme de Travail Annuel PVVIH Personne vivant avec le VIH RISCPT Registre International des Substances Chimiques Potentiellement Toxiques SAO Substances Appauvrissant la Couche dOzone SDAU Schma Directeur dArchitecture et dUranisme SEDEP Socit d Etudes et de Dveloppement Electrotechnique Polynsienne SEEG Socit dEnergie et dEau du Gabon SGP Systme Gnralis de Prfrences SIDA Syndrome Immuno Dficitaire Acquis SIG Systme dInformation Gographique SIGEF Systme dInformation pour la Gestion des Eaux et Forts SME Systme de Management Environnemental SMIR Surveillance Intgre de la Maladie et Riposte SMO Systme Mondial d'Observation (OMM/VMM) SNPA-DB Stratgie Nationale et Plan dAction pour la Conservation de la Diversit Biologique SNI Socit Nationale Immobilire SNIS Systme national d'information sanitaire SOMIMO Socit Minire du Moyen Ogoou SSP Soins de Sant Primaires TVA Taxe sur la Valeur Ajoute UA Union Africaine UE Union Europenne UEMOA Union Economique et Montaire de lAfrique de lOuest UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses Ressources ULB Universit Libre de Bruxelles UNDRO Bureau de Coordination des Nations Unies pour les Secours en cas de Catastrophe UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance UNIDO Organisation des Nations Unies pour le Dveloppement Industriel USAID Agence des Etats Unis pour le Dveloppement International USD Dollar US USS Universit des Sciences de la Sant VAG Veille de l'Atmosphre Globale (OMM) VIH Virus de l'Immunodficience Humaine VMM Veille Mtorologique Mondiale (OMM) WCS Wildlife Conservation Society (Socit pour la Prservation de la Nature) WTO Organisation Mondiale du Commerce WWF World Wildlife Fund (Fonds mondial pour la Nature) ZEE Zone Economique Exclusive

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    INTRODUCTION GENERALE

    Le Gabon a abrit du 26 au 29 aot 2008 la premire confrence interministrielle sur la sant et lenvironnement en Afrique, rencontre laquelle ont particip 53 pays reprsents par leurs ministres en charge de la sant et de lenvironnement. Cette grande runion, la premire du genre, avait pour objectif gnral dobtenir, en appui au dveloppement durable, lengagement des pays africains pour une convergence des politiques nationales en matire de sant et denvironnement, avec dune part des ajustements politiques et institutionnels, et dautre part une consolidation des plates-formes dinvestissements dans cette direction.

    De cette confrence est issue la Dclaration de Libreville sur la Sant et lEnvironnement en Afrique , Dclaration o les pays signataires sengagent mettre en place une alliance stratgique entre les secteurs de la sant et de lenvironnement, et dclinent un plan dactions concertes en onze points visant rsoudre efficacement les problmes lis aux interfaces sant et environnement. Les partenaires du processus commenc Libreville se sont runis Windhoek, en Namibie, du 25 au 27 fvrier 2009, et ont labor puis adopt une feuille de route pour la mise en uvre effective de la Dclaration de Libreville, en collaboration avec plusieurs experts des pays signataires invits cette runion. Le premier temps de cette mise en uvre, pour chaque pays, comporte lanalyse de la situation et lestimation des besoins (ASEB) en rapport avec les onze actions prioritaires entreprendre.

    Globalement, lchelle supra pays, lASEB fait ltat des lieux de lAfrique en matire de sant et denvironnement. En plaant les cosystmes au centre du processus, elle identifie et analyse un ensemble de dterminants environnementaux de la sant, les facteurs dterminant leurs niveaux de risque de mme que la gestion de ces risques. Elle analyse galement les politiques et lgislations nationales, les capacits techniques et institutionnelles, les mcanismes existant ou potentiels de coordination intersectorielle ainsi que la disponibilit des ressources. En principe, lASEB devrait conduire les pays africains au dveloppement de plans nationaux dactions conjointes.

    Le Gabon, de mme que le Kenya, a t retenu comme pays pilote pour la ralisation de lASEB, ce travail tant destin servir de modle au reste du continent. Une recommandation forte de la runion de Windhoek tait que cet exercice se fasse dans un cadre juridique formel et un type institutionnel dorganisation matrialisant au mieux lalliance stratgique sant et environnement au niveau pays. La mise en place officielle dun Groupe National de Travail (GNT) dans chaque pays pour conduire localement lASEB rpondait cette proccupation, le GNT devant associer diffrentes expertises en sant et environnement.

    Aprs un retard essentiellement li lattente de sa formalisation juridique, le GNT du Gabon a pu dmarrer sa mission le 12 mai 2009. Le prsent document, qui restitue le travail men du 12 mai au 12 aot 2009, procde lanalyse de la situation et lestimation des besoins au Gabon en vue de crer la base factuelle ncessaire llaboration dun Plan Stratgique National raliste pour la mise en uvre des actions prioritaires de la Dclaration de Libreville. Il identifie les priorits nationales en indiquant les actions entreprendre pour atteindre les objectifs fixs, en particulier pour ce qui concerne les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD).

    Le but ultime de ce travail est de permettre au Gabon de se doter dun Plan Stratgique

    National spcifiant pour chacune des actions prioritaires contenues dans la Dclaration de Libreville les activits spcifiques requises, les ressources ncessaires, les parties prenantes et les dlais pertinents daboutissement, de mme que les indicateurs de suivi et dvaluation.

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    CHAPITRE I : INFORMATIONS GENERALES SUR LE PAYS 1.1. DONNEES GENERALES 1.1.1. Donnes gographiques Situ en Afrique Centrale, le Gabon a une superficie de 267 667 km. La fort recouvre plus de 75% de son territoire. A cheval sur lEquateur, il est limit au Nord-Ouest par la Guine Equatoriale, au Nord par le Cameroun, lEst et au Sud par le Congo et lOuest par lOcan Atlantique qui le borde sur 800 km de cte. Le climat est de type quatorial, chaud et humide. La temprature moyenne annuelle est de 26 et lhygromtrie de plus de 80%. Le climat est constitu dune succession de saisons de pluies et de saisons sches, avec une grande saison de pluie qui va de mi-mars mi-juin, suivie dune grande saison sche allant de mi-juin mi-septembre, elle-mme suivie dune petite saison de pluie allant de mi-septembre mi-dcembre ; la petite saison sche qui va de mi-dcembre mi-mars boucle le cycle. La dure moyenne des pluies est de 140 jours par an. 1.1.2. Donnes dmographiques En 2005, la population du Gabon est estime 1.587.685 habitants, soit une densit de 5,9 habitants/km. Le sexe ratio est de 0,9 avec 48% dhommes contre 52% de femmes. 46% de la population a un ge compris entre 15 et 49 ans, et 41% a moins de 15 ans. Lesprance de vie est de 62 ans pour les femmes et de 57 ans pour les hommes. Lindice synthtique de fcondit par femme est estim 4. Le taux daccroissement annuel est de 2,5%. Prs de 73% de la population vit en zone urbaine, dont 50% Libreville et Port-Gentil. Le reste vit en zone rurale, gnralement install le long des axes routiers et fluviaux. 1.1.3. Donnes socioculturelles La composition culturelle du Gabon est trs diversifie, avec plus dune quarantaine de grands groupes ethniques attachs leurs traditions et leurs langues. Le franais est la langue officielle. Le taux brut dalphabtisation est de 72%, avec un sexe ratio de 1,2 (79% dhommes contre 66% de femmes). Le taux brut de scolarisation est de 90% dans la tranche des 6-14 ans ; il descend 68% dans la tranche des 15-19 ans, cause dune forte dperdition scolaire surtout marque chez les filles. La Constitution garantit la libert de culte, ce qui permet la co-existence pacifique de plusieurs religions importes ou traditionnelles. Il semble nanmoins que le christianisme soit la religion dominante au Gabon. 1.1.4. Donnes administratives et politiques Le Gabon compte un total de 9 Provinces subdivises en 47 dpartements, 26 districts, 125 cantons, 50 communes, 26 arrondissements et 3304 villages et regroupements de villages. Depuis lIndpendance proclame le 17 aot 1960, Libreville est la capitale politique. La Constitution consacre un rgime semi-prsidentiel avec un parlement bicamral. 1.1.5. Infrastructures de communication Le Gabon dispose de voies de communication terrestres, ariennes et maritimes. Le rseau routier est peu dense et pose de gros problmes dentretien, ce qui fait que certaines zones du

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    territoire manquent de desserte par voie terrestre. Le chemin de fer traverse 5 provinces (Estuaire, Moyen-Ogoou, Ogoou-Ivindo, Ogoou-Lolo et Haut-Ogoou). Le rseau arien, aprs lenvole prometteuse des annes 70, a subi de nombreux revers. Il reste nanmoins suffisamment fonctionnel pour rpondre la demande. Le rseau fluvial permet de nombreux changes entre les provinces ctires (Estuaire, Nyanga, Moyen-Ogoou et Ogoou-Maritime). Le rseau des tlcommunications, trs performant, couvre lensemble du territoire national grce au dynamisme de plusieurs oprateurs de tlphonie mobile en concurrence. On note enfin une plate-forme mdiatique audiovisuelle et crite assez bien dveloppe, tant publique que prive, avec une offre locale et trangre de moult journaux, chanes de radio et tlvisions. 1.1.6. Contexte conomique Le Gabon sest content longtemps dune conomie de rente fonde sur la richesse de son sous-sol en matires premires. Mais quoique lexploitation des gisements de ptrole demeure la principale source de revenus du pays, la baisse confirme des rserves et les fluctuations anarchiques du prix du baril ont impos une diversification et une restructuration de son conomie. De fait, suite la crise ptrolire des annes 90 aggrave par la dvaluation du franc CFA en 1994, le Gabon a port ses efforts vers les secteurs minier et forestier et les industries de transformation, et entrepris un programme de restructuration et de rforme fiscale et douanire, en vue de prparer laprs ptrole. Pays dit revenu intermdiaire avec un PIB de 5990 dollars US par habitant, le Gabon a paradoxalement un indice de dveloppement humain (IDH) qui le classe 122me sur 177 pays recenss, au rang des pays pauvres (PNUD 2004). 1.2. DONNEES SUR LA SANTE 1.2.1. Dterminants de la sant Les facteurs qui influencent la sant des populations en terre gabonaise peuvent tre classs en sept groupes : les facteurs politiques et institutionnels, les facteurs socioculturels, les facteurs socio-conomiques, les facteurs environnementaux, les facteurs biologiques, les facteurs lis au mode de vie, et ceux lis au systme de sant. 1.2.1.1. Facteurs politiques et institutionnels Il existe un rel engagement politique des autorits nationales et de leurs partenaires en faveur du secteur de la sant. Mais les insuffisances dans la coordination, la collaboration intersectorielle et le financement entravent lexcution des programmes de dveloppement en gnral et des programmes de sant en particulier. 1.2.1.2. Facteurs socioculturels Le faible niveau dducation des populations en matire de sant, la pauvret et les prjugs diminuent limpact des activits dEducation pour la Sant (EPS) et entravent lacquisition des attitudes favorables celle-ci. Les mauvaises habitudes alimentaires, associes pour certaines couches aux difficults daccs une alimentation quilibre ou certaines croyances interdisant la consommation de certains aliments, sont lorigine de nombreuses maladies.

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    1.2.1.3. Facteurs socio-conomiques Le faible pouvoir dachat des populations limite grandement leur accs aux soins de sant. Dune manire gnrale, la pauprisation croissante entrane le recours des produits peu coteux mais souvent nocifs pour la sant, lexemple des denres alimentaires primes ou avaries du commerce informel, ou des mdicaments et autres produits non contrls des pharmacies par terre . Le dynamisme des femmes dans le secteur des petits mtiers est patent, mais la majeure partie de la population fminine au Gabon demeure en situation de dpendance financire et/ou matrielle. Pour ces femmes, le facteurs favorisant cela est laccs limit lemploi cause de lanalphabtisme ou du niveau dtudes insuffisant. Enfin, la protection sociale est faible, voire inexistante. Les mcanismes traditionnels dentraide sociale ayant tendance seffriter, une partie grandissante de la population se trouve de facto exclue du systme de soins. Lassurance maladie universelle dont la mise en place a dbut en dcembre 2008 est encore en cours dinstallation. Pour linstant, elle ne prend en charge quune minorit de Gabonais Economiquement Faibles (GEF). Pour les travailleurs du secteur priv, il existe diffrents rgimes de prise en charge par des mutuelles payantes. 1.2.1.4. Facteurs environnementaux De nombreux facteurs lis lenvironnement impactent ltat de sant des populations. Ainsi, en matire dhabitat, les logements en zone urbaine sont prcaires et sous-quipes dans une proportion de 41%. En matire deau, 93,2 % des mnages utilisent leau potable en milieu urbain contre 39,3% en milieu rural. La qualit moyenne de cette eau est source de maladies diarrhiques et parasitaires. En matire dhygine et dassainissement, le mode dlimination des excrta est de faible qualit, la construction et lutilisation des latrines tant notablement insuffisantes, tant en zone rurale que dans les quartiers pauvres des milieux urbains. En effet, la proportion de mnages disposant de latrines amliores est de 6,5 % en milieu rural et de 18,8 % en milieu urbain. Pour ce qui est de lvacuation et du traitement des dchets solides et liquides, le problme reste entier dans toutes les grandes villes (y compris Libreville) en labsence de systme efficace de voirie et de destruction des dchets. Le systme dvacuation des eaux pluviales est quant lui peu performant, ce qui a pour consquences les inondations, linsalubrit et la prolifration des vecteurs de maladies, notamment lanophle, agent du paludisme. Lutilisation de mercure par les orpailleurs la recherche de mines dor, la dcouverte et lexploitation de la mine duranium radioactif de Mounana, de mme que le rejet dans la nature de dchets dangereux recelant des composants toxiques (piles, constituants lectroniques, huiles de vidange, etc.) constituent des menaces pour la sant des populations voluant dans ces zones. Les accidents de la voie publique, en nette progression statistique, rsultent du dveloppement des villes avec une explosion du nombre de vhicules en circulation dans un contexte de scurit routire dfaillante et de contrles techniques inefficaces, ce qui augmente la morbidit et la mortalit lies aux traumatismes. Enfin, la sdentarit, la pollution, les accidents de travail et les maladies professionnelles ns du modernisme constituent autant de facteurs nouveaux qui affectent ngativement la sant humaine. 1.2.1.5. Facteurs biologiques

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    La drpanocytose, maladie gntique forte prvalence au Gabon, constitue un dterminant important de ltat de sant des populations. 1.2.1.6. Facteurs lis au mode de vie Lalcoolisme, le tabagisme et les toxicomanies favorisent la survenue de maladies telles la cirrhose hpatique, lhypertension artrielle, les cancers et les dmences, pathologies en hausse notable au Gabon. Le vagabondage sexuel est quant lui responsable de la frquence leve des infections sexuellement transmissibles, particulirement linfection VIH dont la prvalence reste forte au Gabon, et les hpatites B et C responsables de cirrhose et de cancer primitif du foie.

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 12/296 18/01/2010 :10:32:06

    1.2.1.7. Facteurs lis au systme de sant Le systme de sant est peu performant, avec des mcanismes de financement peu fiables et peu efficients. Il ne rpond que partiellement la demande, do le recours croissant des populations la mdecine traditionnelle. La dfaillance du systme de sant sexplique notamment par les conditions de travail peu satisfaisantes des personnels de sant, leur rpartition ingale entre les zones rurale et urbaine, lexcution partielle des budgets, labsence de ressources additionnelles, et le peu dintrt accord au dveloppement sanitaire comme partie intgrante et pralable du dveloppement socio-conomique et humain. Un phnomne rcent qui vient fragiliser encore plus le systme de sant est la multiplication dtablissements informels de soins, lieux dexercice illgal des mtiers de la sant. Cette situation rsulte la fois de limpuissance du ministre de la sant publique affirmer son leadership, du laxisme de la force publique face aux contrevenants, et de la demande forte que le secteur formel narrive plus satisfaire lui seul. Or, la qualit des soins dans ces tablissements est notoirement insuffisante, voire absente. 1.2.2. Systme de sant Le Gabon est subdivis en 10 rgions et 52 dpartements sanitaires. Son systme de sant actuel repose sur trois secteurs qui cohabitent sans relation formelle de complmentarit :

    - le secteur public civil et militaire ; - le secteur parapublic ; - le secteur priv moderne et traditionnel.

    1.2.2.1. Secteur public civil et militaire La structuration du secteur public civil se superpose celle de ladministration gnrale, avec une organisation pyramidale trois niveaux : priphrique, intermdiaire et central. Le niveau priphrique ou niveau oprationnel est compos des centres mdicaux, des centres de sant de district et urbains, des dispensaires et des cases de sant. Le centre mdical, implant au niveau du chef-lieu du dpartement, sert de structure de rfrence ce niveau. Le niveau intermdiaire ou niveau dappui technique est essentiellement compos des directions rgionales de sant et des centres hospitaliers rgionaux ou hpitaux rgionaux et des bases dpidmiologie implantes dans les chefs-lieux de rgion. Les centres hospitaliers ou hpitaux rgionaux servent de rfrence au niveau priphrique. Le niveau central ou niveau stratgique comprend lensemble des directions centrales (les programmes de sant inclus), les instituts et les structures de rfrence en matire de soins et de diagnostic. Le secteur public militaire dpend directement du ministre de la Dfense. Il se compose dun grand hpital moderne bnficiant dun plateau technique performant (lHpital dInstruction des Armes Omar Bongo Ondimba), de centres de sant militaires et dun vaste rseau dinfirmeries. 1.2.2.2. Secteur parapublic Les structures de soins de la Caisse Nationale de Scurit Sociale (CNSS) forment le secteur parapublic. On y compte deux hpitaux gnraux (la fondation Jeanne EBORI Libreville et lhpital Paul IGAMBA Port-Gentil), un hpital spcialis (lhpital pdiatrique dOwendo) et neuf centres mdico-sociaux rpartis sur lensemble du territoire.

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    1.2.2.3. Secteur priv moderne et traditionnel Le secteur priv moderne lucratif comprend les polycliniques, les cliniques, les cabinets mdicaux, les cabinets dentaires, les cabinets de soins infirmiers, les laboratoires danalyses mdicales, des pharmacies Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem, ainsi que des dpts de produits pharmaceutiques. On note galement la prsence de deux grossistes rpartiteurs : PHAMARGABON et COPHARGA. Enfin, il existe une usine de fabrication de mdicaments, la SOGAFAM, situe Owendo. Le secteur priv moderne non lucratif est reprsent par le Centre International des Recherches Mdicales de Franceville, lhpital Albert Schweitzer de Lambarn, lhpital Evanglique de BONGOLO dans la NGOUNIE, et des dispensaires des missions catholiques et protestantes. On trouve par ailleurs huit structures sanitaires humanitaires relevant du Haut Commissariat aux Rfugis (HCR). Le secteur priv traditionnel est form par les soignants de la mdecine traditionnelle. Pour une meilleure synergie avec les autres secteurs du systme de sant, son cadre juridique est en cours dlaboration, et devrait saccompagner du recensement de tous les praticiens et de toutes les structures daccueil du secteur. 1.2.3. Profil sanitaire et environnement hospitalier La situation pidmiologique du Gabon est caractrise par la persistance des maladies transmissibles infectieuses et parasitaires (telles le paludisme, les infections respiratoires aigus, les maladies diarrhiques, les parasitoses intestinales, le ttanos nonatal et la rougeole), limportance croissante des maladies non transmissibles (telles lhypertension artrielle, le diabte, lobsit, les cancers et les dmences), lapparition de maladies mergentes (telles la fivre hmorragique Ebola et lulcre de Buruli) et r-mergentes (telles la tuberculose, la trypanosomiase humaine et la lpre). A cela sajoutent les pathologies lies au modernisme (telles les traumatismes des accidents de la voie publique, lalcoolisme, le tabagisme, les toxicomanies, les maladies professionnelles et celles lies lalimentation). Le tableau est encore assombri par la recrudescence des infections sexuellement transmissibles dans le contexte de la pandmie du VIH/SIDA, et la forte prvalence de la drpanocytose dans la population gabonaise. Enfin, les difficults du plus grand nombre accder leau potable, notamment en milieu rural, labsence de systme efficace de gestion des dchets industriels et mnagers, et linsuffisance damnagements pour lvacuation des eaux uses et des excrtas finissent dillustrer un profil sanitaire donnant au Gabon un indice de dveloppement humain qui le classe au rang des pays pauvres. Lenvironnement hospitalier est gnralement insalubre, autant Libreville qu lintrieur du pays. Si linsuffisance et/ou linadaptation des quipements pour lentretien des espaces, le vieillissement de la main-duvre, ou encore le manque de moyens financiers pour solliciter des prestataires de voirie peuvent expliquer cette situation, on peut encore y ajouter les modes dysfonctionnels ou inadquats dlimination des dchets hospitaliers. Tableau I : Modes dlimination des dchets hospitaliers dans les structures sanitaires publiques.

    Structures Nombre Modes dlimination des dchets Incinration Enfouissement Dcharge

    publique Prestataire de

    voirie CHL 1 1 - - - CHR 6 6 - - - HR 3 - 3 - -

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    CM 43 1 38 3 1 CS 19 0 - - - Dispensaires 359 0 359 0 0

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    1.2.4. Evolution de laction sanitaire 1.2.4.1. Structures et ressources humaines Au lendemain de son indpendance, le Gabon tait dot dun systme de sant qui ntait que le prolongement du systme colonial marqu par une forte prsence de mdecins militaires franais dont lactivit tait principalement oriente vers la prvention (vaccination de masse et promotion de lhygine) et la lutte contre les principales pidmies et grandes endmies de lpoque (paludisme, trypanosomiase humaine africaine, tuberculose, lpre). A cela sajoutait la pratique dune chirurgie durgence. Ds les annes 60, la priorit du Gouvernement gabonais a t de renforcer les formations sanitaires existantes, den construire de nouvelles et de former des personnels de sant. Ce souci de dvelopper les ressources humaines sest traduit par la cration dune cole dinfirmiers, devenue plus tard Ecole Nationale de Sant et dAction Sociale (ENSAS) puis Ecole Nationale dAction Sanitaire et Sociale (ENASS), tablissement de formation des personnels paramdicaux. En 1975, le Centre Universitaire des Sciences de la Sant (CUSS) a t cr, pour la formation locale des mdecins et de certains paramdicaux. Dabord devenu Facult de Mdecine et des Sciences de la Sant (FMSS), il a rcemment t rig en Universit des Sciences de la Sant (USS). Des filires de formation des personnels administratifs de sant ont t ouvertes lEcole Nationale dAdministration (ENA) et lEcole de Prparation aux Carrires Administratives (EPCA). A cet arsenal pour le dveloppement des ressources humaines du secteur sanitaire sajoutent les opportunits de formation ltranger et de recrutement des personnels expatris via les accords de coopration avec dautres pays, notamment la France, la Chine, Cuba et le Canada. 1.2.4.2. Soins de Sant Primaires En 1977, le Gabon souscrit la Dclaration dAlma Ata (Sant pour Tous en lan 2000) et adopte en 1978 la stratgie des Soins de Sant Primaires (SSP). Cest en 1980 quil conoit et finalise son programme de SSP, avec une structure verticale comprenant une cellule dappui lchelon central et des cases de sant en priphrie. Mais le recrutement et la formation sommaire de quelques agents de sant de village rmunrs 20.000 francs CFA/mois vont entraner la dconsidration et la marginalisation de la stratgie des SSP. A partir de 1985, toutes les valuations vont rgulirement conclure lchec de la mise en uvre des SSP au Gabon, en sorte que cette stratgie sera progressivement dlaisse. En dcembre 1998, le premier plan national daction sanitaire (PNAS, qui sera rvis en 2000) reprend dans le paquet minimum dactivits par niveau de soins lessentiel des diffrentes composantes des SSP. Mais le PNAS ne sera jamais mis en uvre faute de moyens. Du 10 au 12 janvier 2001 a lieu, Libreville, le 1er atelier national de consensus sur les soins de sant primaires, avec pour objectif essentiel de ractiver les SSP et tudier les conditions de leur mise en uvre pratique au Gabon. Plusieurs des recommandations issues de cet atelier seront reprises lors des tats gnraux de la sant au Gabon en 2005. Ces recommandations traduisent le souci de faire des SSP la stratgie nationale du dveloppement sanitaire, et plaident notamment pour une mobilisation des ressources supplmentaires en faveur des SSP, une acclration de la mise en uvre de la politique de dcentralisation, un renforcement de la collaboration intersectorielle et un renforcement du cadre institutionnel de mise en uvre des SSP. Mais les travaux de cet atelier de consensus resteront sans suite.

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    Une autre tentative de ractivation des SSP a lieu en 2006. Une nouvelle cellule dappui est mise en place en juillet et un sminaire de lancement a lieu Lambarn du 11 au 13 octobre. Mais cette fois encore, la tentative tourne court. A ce jour, les activits ayant trait aux SSP au Gabon sont au point mort.

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    1.2.4.3. Autres actions En 1985, le Gabon adhre au scnario de dveloppement sanitaire en trois phases de LUSAKA, y voyant un outil mme de remdier aux faibles performances du systme de sant. Des directions provinciales de sant sont cres (actuelles Directions Rgionales de Sant). Cependant, cette volont de dconcentration administrative et de dcentralisation oprationnelle traduite par la mise en place des districts et des dpartements sanitaires na pas connu le succs escompt. En 1987, lorsque la communaut internationale lance linitiative de BAMAKO qui consacre le principe du recouvrement des cots et la participation communautaire, le Gabon ne sengage pas dans cette voie. En effet, la conjoncture conomique favorable des annes 70 et 80 marque par une forte production ptrolire a permis la cration dans tout le pays de structures sanitaires du secteur parapublic (CNSS), avec des prestations quasiment gratuites pour les salaris affilis. Durant la mme priode, des plans quinquennaux de dveloppement intgrant la sant ont t mis en uvre dans le secteur public. Mais au cours de la dcennie 80, le Gabon traverse une grave crise conomique et financire qui vient enrayer les efforts du pays dans la mise en place dun systme de sant performant. En 1995, lordonnance 001/95 du 14 janvier 1995 portant orientation de la politique de sant en Rpublique gabonaise vient fixer les priorits sanitaires. Ce texte met fin la gratuit des soins et introduit la participation de tous les citoyens leffort de sant, rejoignant ainsi les principes de lInitiative de Bamako. En 2004, le document de politique nationale de sant au Gabon est labor et valid. La mme anne, linitiative du Prsident de la Rpublique, un audit du systme de sant gabonais est ralis par le cabinet IMEDA, et lune des ides fortes qui en ressort est la ncessit dorganiser des Etats Gnraux de la Sant. Ceux-ci auront lieu en 2005 et dgageront les priorits du Plan National de Dveloppement Sanitaire. 1.2.5. Budget de la sant En dpit de la volont de lEtat duvrer pour un meilleur accs des populations des soins de qualit, le budget de la sant reprsente moins de 5% du budget national. La part ainsi alloue au secteur de la sant reste danne en anne largement insuffisante par rapport lampleur des besoins. Tableau II : Budget du ministre de la sant de 2004 2008 Anne Budget de lEtat affect au secteur

    de la sant en FCFA % du budget

    national 2004 49.858.430.000 3.33 2005 51.817.790.000 4.37 2006 59.195.909.396 3.94 2007 71.218.397.396 4.70 2008 66.523.688.000 2.92

    Source : Lois de Finances Rectificatives, Direction Gnrale du Budget, 2009. 1.2.6. Partenariat dans la sant Le Gouvernement, travers le ministre de la sant publique, est le moteur et le coordonnateur de laction sanitaire. Il est soutenu dans laccomplissement de ses missions par

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    des partenaires nationaux (communauts, ONG, collectivits locales, oprateurs conomiques et autres acteurs du dveloppement) et internationaux (aide bilatrale et multilatrale).

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    1.2.6.1. Communaut La participation communautaire laction sanitaire est trs faible. Il nexiste ni organisation ni programme daction base communautaire. Les interventions sont ici des initiatives individuelles de personnalits politiques ou denfants de la localit, travers la construction de dispensaires, des dons de mdicaments, de moyens roulants et dquipements divers, trs souvent loccasion des campagnes politiques. 1.2.6.2. ONG La participation des ONG leffort de sant est fortement tributaire des ressources financires disponibles dans le domaine dintervention. En effet, hormis de rares ONG installes comme antennes locales de structures internationales ( lexemple de la Croix Rouge Gabonaise et du Mouvement Gabonais pour le Bien-tre Familial), la grande majorit des ONG ne dispose pas dune trsorerie mme de financer son programme daction. Mais quand il existe un financement (par exemple le Fonds Mondial), les ressources humaines de ces ONG peuvent tre valablement mises contribution (par exemple dans la lutte contre linfection VIH ou contre le paludisme). 1.2.6.3. Collectivits locales La participation des collectivits locales laction sanitaire est surtout matrialise par leur capacit de mobilisation lors des campagne de masse, et parfois aussi par lexistence de structures sanitaires du niveau priphrique (dispensaires, infirmeries) dpendant des mairies. Pour ce qui est des finances, les budgets des collectivits locales ne comportent pas de ligne spcifiquement allou laction sanitaire. 1.2.6.4. Oprateurs conomiques et autres acteurs du dveloppement Les oprateurs conomiques et autres acteurs du dveloppement apportent leur concours en finanant ou facilitant laction sanitaire, souvent sur sollicitation des acteurs de premire ligne (ministre de la sant, ONG). Ces interventions restent ponctuelles et parcellaires. A noter que presque toutes les grosses socits ont leur dispositif interne de prise en charge mdicale des salaris (sous forme de dispensaire dentreprise), et parfois leur propre hpital ( lexemple de la COMILOG Moanda). 1.2.6.5. Partenaires bilatraux et multilatraux Les partenaires bilatraux du Gabon en matire de sant sont la France, la Chine, lAutriche, le Canada, lItalie, le Japon, Cuba, et certains pays africains comme lEgypte, le Maroc, la Cte-dIvoire et lAfrique du Sud. Laide multilatrale provient essentiellement de lUnion Europenne et du systme des nations unies via lOMS, lUNICEF, le FNUAP, le PNUD et lONUSIDA.

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    1.3. DONNEES SUR LENVIRONNEMENT 1.3.1. Problmatique de lenvironnement au Gabon

    Le Gabon peut tre considr comme un pays favoris par la nature, avec un abondant couvert vgtal domine par la fort, o spanouit une importante biodiversit animale et vgtale, un sous-sol riche en ptrole et en minerais, un vaste rseau hydrographique domin par le fleuve Ogoou et ses affluents, et une frange maritime longue de 800 km. Tout ceci contribue depuis prs dun demi-sicle dindpendance la prosprit du pays. Mais cette nature gnreuse et riche est dsormais menace de dgradation par les mutations conomiques et sociales engendres par le dveloppement et laccroissement dmographique, notamment en milieu urbain o vivent les de la population gabonaise. Toute rflexion sur ce que peut tre un dveloppement durable au Gabon pose invitablement la problmatique de lavenir des villes, o converge lessentiel des enjeux cologiques lis au dveloppement. Cette problmatique devient particulirement cruciale dans le contexte actuel de pauprisation galopante des populations, la pauvret pouvant induire et entretenir des comportements nfastes pour lenvironnement, ou empcher des pratiques favorables lcologie mais en butte des intrts conomiques immdiats. A cela, il convient dajouter la mconnaissance des populations sur limpact cologique ngatif de certaines activits humaines, labsence ou linsuffisance de rglementation protgeant lenvironnement, labsence de mcanisme efficace de contrle des oprateurs conomiques du secteur, et les normes conflits dintrts en jeu. 1.3.2. Espace urbain Le processus durbanisation au Gabon est caractris par la rapidit et lampleur de la croissance urbaine : 20% de citadins en 1960, 73% en 2009, soit une progression de prs de 400% en moins de 50 ans. Les villes voient donc leur population saccrotre, et dans le mme temps elles stirent, se dploient sur des espaces sans cesse plus larges. Le boom ptrolier des annes 70 a confr lEtat gabonais dnormes capacits financires. Celles-ci lui ont permis de mener une politique de dveloppement conomique et social en grande partie centre sur les infrastructures urbaines. Cela est surtout vrai pour Libreville, Port-Gentil et Franceville, mme sil est indniable quun effort a t fait pour offrir aux capitales provinciales des cadres urbains viables. Comme partout ailleurs en Afrique, les villes gabonaises frappent par leurs contrastes. Luxe et misre se ctoient. Lexpansion urbaine se fait surtout sous la pression des populations pauvres. Celles-ci, en effet, en occupant illgalement des espaces parfois non constructibles et en btissant avec des matriaux de rcupration et moindre cot, crent des quartiers dits spontans ou sous-intgrs , vritable accumulation de constructions htroclites dans un environnement chaotique et insalubre, sans lectrification, adduction deau ou rseau dassainissement. Les quartiers planifis sont mieux construits et mieux structurs, mais ils ne connaissent pas lexpansion rapide des quartiers spontans qui les cernent et parfois les infiltrent. Les quartiers sous-intgrs reprsentent un enjeu social et environnemental important. Les interventions de la force publique permettent de reconqurir et dassainir certains espaces, travers des oprations de dguerpissement, mais loccupation dautres espaces se reproduit plus loin, avec apparition de nouveaux quartiers spontans. Et ce phnomne ne cesse de prendre de lampleur. 1.3.3. Dchets

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    Comme partout ailleurs en Afrique, les villes du Gabon connaissent de gros problmes de gestion des dchets urbains. Libreville, la capitale, produit plus de 600 000 tonnes de dchets par jour, dont une partie nest pas collecte. La situation nest gure diffrente dans les autres villes du pays. Toutes manquent des moyens financiers et logistiques ncessaires pour une gestion efficace et prenne des dchets domestiques ou industriels. Les mnages rejettent de plus en plus dordures que la nature ne parvient pas assimiler, lexemple des appareils lectromnagers et du plastique, qui est devenu la plaie des villes. Ct industriel, une enqute ralise en 2007 par la Direction Gnrale de lEnvironnement sur le mode de gestion des dchets par les entreprises a rvl dimportants manquements dans le systme de management environnemental. Quoique la nnaattuurree ddeess ddcchheettss vvaarriiee sseelloonn llaaccttiivviitt ddee lleennttrreepprriissee,, oonn nnoottee uunnee aasssseezz bboonnnnee rreepprrsseennttaattiioonn ddeess ddcchheettss mmttaalllliiqquueess,, ddeess hhuuiilleess,, ddeess ppiilleess eett bbaatttteerriieess,, ddeess ccoonnssoommmmaabblleess bbuurreeaauuttiiqquueess ((ccaarrttoouucchheess ddeennccrree,, ppaappiieerrss,, ssttyyllooss,, eettcc..)),, ssaannss ppaarrlleerr ddeess eefffflluueennttss lliiqquuiiddeess.. AA tteerrmmee,, ttoouuss cceess ddcchheettss nnoonn bbiiooddggrraaddaabblleess rreejjeettss ddaannss llaa nnaattuurree ssoonntt ssuusscceeppttiibblleess ddee pprroovvooqquueerr ddeess ddggrraaddaattiioonnss iirrrrvveerrssiibblleess ddee lleennvviirroonnnneemmeenntt.. 1.3.4. Exploitation forestire Le Gabon est recouvert de fort plus de 80%. Quelques bandes de savane, parfois issues de laction anthropique, mais plus souvent hritages des paloclimats (notamment au sud et sur la bande ctire) viennent rompre cette monotonie paysagre. Comme pour beaucoup de pays africains qui exploitent leurs forts depuis plusieurs dcennies, la lancinante question de la dforestation et de la dgradation des sols se pose au Gabon. Nanmoins, en ce dbut de millnaire, on peut dire que la fort gabonaise nest pas srieusement menace. A terme, cela risque dtre le cas, si rien nest fait pour contrler lexploitation intensive et extensive des essences telle quon lobserve aujourdhui. La zone concde lexploitation forestire couvre environ 60% du territoire national et 75% des biotopes forestiers. Plus de 30% du patrimoine forestier gabonais ne sont pas encore affects par les activits anthropiques, ce qui reprsente environ 8 millions dhectares situs pour lessentiel lest de la limite de distribution de lokoum, sur une ligne qui stend dOyem Franceville. Depuis une dizaine dannes, lEtat a mis en place une politique dutilisation rationnelle des ressources forestires travers les plans damnagement forestiers. La question de la dforestation recouvre aussi celle des feux de brousse. En effet, le brlis fait partie des techniques agricoles des paysans gabonais, car il allge leffort physique de nettoyage du terrain, assainit le sol et lenrichit grce aux engrais naturels que sont les cendres issues de la combustion des vgtaux. 1.3.5. Biodiversit Les informations disponibles sur la biodiversit au Gabon ne permettent pas dapporter de rponses prcises la question rcurrente de la disparition ou non de certaines espces animales ou vgtales, cause de labsence dinventaires fiables et dtaills. Avec les oiseaux, les plantes suprieures et les mammifres reprsentent les groupes les mieux connus, en raison de leur importance conomique et mdicale. La fort gabonaise compterait entre 10 000 et 11 000 espces de vgtaux et abriterait 30 40% de la flore du bassin du Congo. La richesse de la faune est tout aussi loquente, avec 300 espces de mammifres dont 20 espces de primates, le Gabon reprsentant pour ces derniers un vritable sanctuaire. Mme sil ne pse pas sur la faune gabonaise de srieuses menaces dextinction despces, le nombre dindividus par espce devrait logiquement subir quelques baisses du fait du dveloppement des activits de braconnage qui alimentent des marchs urbains friands de viande de

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    brousse . La question de la faune et au-del celle de la biodiversit est le reflet de la pression que les villes exercent sur lenvironnement. Lengagement marqu des dcideurs mettre en place au Gabon une politique de conservation est un bon indicateur de leur prise de conscience des normes dfis environnementaux en jeu. A ce jour, 11% du territoire gabonais est sous statut daire protge. Dans les annes venir, cette superficie devrait tre porte 15%. A cet gard, le Gabon dispose dun fort potentiel co-touristique appel se dvelopper encore plus.

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    1.3.6. Zones humides Notre sant dpend de celle des zones humides . Ce message, dlivr lors de la 10me confrence des parties la convention de Ramsar sur les zones humides en Core, met en relief la fois limportance et la fragilit de ces cosystmes. Leur importance tient au caractre vital de la ressource en eau, qui explique les enjeux sociaux, conomiques, cologiques et culturels lis ces milieux. Les zones humides assurent un approvisionnement rgulier en eau, ainsi que divers autres services environnementaux, grce linestimable biodiversit quelles reclent. Elles sont donc incontestablement dispensatrices de bienfaits, mais les mcanismes qui concourent leur quilibre et la qualit de leurs eaux sont dune grande fragilit. Les zones humides abondent au Gabon. On peut mme dire qu cause de son climat et de son vaste rseau hydrographique, le Gabon est une immense zone humide. Mais il se trouve quaujourdhui, cause des pressions exerces par la croissance urbaine et lexpansion conomique base pour lessentiel sur lexploitation des richesses naturelles, les zones humides au Gabon sont srieusement menaces. En effet, ces cosystmes sont, dune part, victimes dune exploitation souvent incontrle qui contribue leur appauvrissement et rend difficile leur prservation ; dautre part, elles subissent le contrecoup du dveloppement mal matris. Ltat des forts de mangroves Libreville et Port-Gentil est emblmatique de cette situation : les mangroves y subissent toutes sortes de pollution, quand elles ne disparaissent pas pour faire place aux projets immobiliers. 1.3.7. Ressources du sous-sol Il a t dit du sous-sol gabonais que cest un scandale gologique , cause de la richesse et de la diversit des minerais quon peut y trouver : or, diamant, talc, uranium, phosphate, niobium, baryum, chrome, cuivre, tain, fer, manganse, potasse, plomb, zinc. Et il nest pas exclu quau-del de ces quinze minerais dj identifis, on en dcouvre encore dautres. Dans la plupart des cas, on dispose de simples indices et la taille du gisement reste dterminer. Le manganse de Moanda est exploit depuis 1962. Dautres gisements prometteurs ont t rcemment dcouverts Franceville et Ndjol, ce qui offre de bonnes perspectives la production du manganse gabonais. Lexploitation de luranium par la Compagnie des Mines dUranium de Franceville (COMUF), filiale du groupe franais Areva, a commenc en 1961 et sest arrte en 1999, aprs puisement du gisement de Mounana. Des recherches sont en cours pour dcouvrir de nouveaux champs. Lor et le diamant font lobjet dune exploitation artisanale et incontrle, dont il est difficile destimer la production. Quant au fer de Belinga, son exploitation est conditionne par la ralisation pralable dun certain nombre dinfrastructures (voie ferre, port, centrale lectrique). Le ptrole assure lEtat lessentiel de ses revenus. Il en est ainsi depuis prs dun demi-sicle, et il en sera encore ainsi en attendant que soit bien assise la diversification de lconomie nationale en cours. Cest dire que pour linstant, le destin du Gabon reste li celui du ptrole, malgr lpuisement annonc des rserves. La production ptrolire continue jouer son rle de moteur de lconomie nationale. Compare la production, la transformation des ressources minires et ptrolire demeure drisoire au Gabon. Elle se limite au raffinage pour la satisfaction des besoins locaux en carburant et lubrifiants. Le Gabon, comme dautres pays africains producteurs de matires premires, reste tributaire dune conomie primaire dexportation contrle par les multinationales.

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    Au Gabon, lexploitation minire et ptrolire nignore plus les questions environnementales. Sous la pression des ONG et des groupes cologistes sans cesse plus incisifs, les multinationales sont dsormais plus attentives aux consquences possibles de leurs activits sur lenvironnement. Dsireuses de prserver leur image et de se prmunir des actions en justice, elles sassurent que les projets dexploration ou dexploitation de ressources naturelles font lobjet dtudes dimpacts environnementaux pralables. Ceci devrait limiter lavenir les atteintes la nature et permettre le ddommagement ventuel des populations lses. 1.3.8. Industrialisation Le Gabon reste un pays peu industrialis. Si lon excepte les industries extractives dj voques, la contribution du secteur industriel dans lconomie gabonaise apparat des plus modestes, tant pour la valeur ajoute des entreprises que pour la cration demploi. Les causes de cette sous-industrialisation sont diverses, mais on peut en citer deux majeures : ltroitesse du march, et labsence dune mentalit entrepreneuriale. Mme lorsquil se cre des entreprises, celles-ci sorientent vers les activits commerciales, de prfrence aux activits de production. Depuis quelques annes, lEtat essaie de mettre en place des politiques visant encourager la production via la transformation locale des matires premires. Cest notamment le cas dans le secteur forestier, o quelques units de transformation du bois ont vu le jour. Au Gabon, le secteur industriel na globalement pas encore de gros impact sur lenvironnement, mais dj a et l, des problmes de pollution lie aux rejets des usines existantes sont dnoncs par les populations. 1.3.9. Agriculture Dans son tat actuel, lagriculture au Gabon vise davantage satisfaire les besoins locaux en produits vivriers plutt qu produire massivement en vue dexporter. Pour linstant donc, et parce que gnralement pratique de faon artisanale et avec de faibles capacits, elle ne prsente pas de danger gros impact cologique : point dutilisation massive dengrais ou de pesticides susceptible dimpacter fortement et durablement lenvironnement. Le niveau faible de lagriculture est dailleurs lun des facteurs de pauvret du monde rural gabonais, qui en tire lessentiel de ses ressources financires. Au plan conomique, la contribution de lagriculture au PNB reste drisoire. La production locale ne couvre que 20% des besoins nationaux. Les surfaces cultives ne cessent de baisser dune anne lautre, en partie cause de lexode rural qui vide larrire-pays de ses hommes valides au profit des villes. Aussi, dans le cadre de la diversification de lconomie nationale, lEtat a-t-il mis en place un comit de rflexion sur la scurit alimentaire, appel trouver les voies et moyens de dynamiser et rentabiliser le secteur agricole. 1.3.10. Ressources halieutiques Longue de 800 km, la cte gabonaise regorge dimportantes ressources halieutiques qui alimentent une activit de pche artisanale et industrielle. Lintensit de cette activit fait craindre une surexploitation des fonds marins, rvle par la taille dcroissante danne en anne des produits proposs la vente. De fait, les techniques non slectives et destructives de lenvironnement utilises par la pche industrielle ont un impact important sur le niveau des ressources. 1.3.11. Budget du ministre de lenvironnement

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 25/296 18/01/2010 :10:32:06

    Tableau III : Evolution du budget de lenvironnement de 2004 2008 Anne Budget affect au secteur de

    lenvironnement en FCFA % du budget global

    2004 - - 2005 - - 2006 1.088.103.000 0.13 2007 1.426.662.500 0.09 2008 2.847.727.000 0.07

    Source : Lois de Finances Rectificatives, Direction Gnrale du Budget, 2009. 1.3.12. Partenariat dans lenvironnement Lenvironnement est par excellence un domaine comptences partages. Aussi, plusieurs acteurs institutionnels, associatifs et privs contribuent-ils, chacun sa manire, la mise en uvre de la politique environnementale au Gabon. Ces diffrentes actions en faveur de lenvironnement gagneraient en efficacit et en cohrence si elles taient mieux coordonnes. 1.3.12.1. ONG Lclosion du mouvement associatif dans le secteur de lenvironnement (comme dans dautres) est consubstantielle louverture dmocratique qua connue le Gabon au dbut des annes 90. Aujourdhui, les ONG sont incontestablement les acteurs non institutionnels les plus dynamiques du secteur, pour ce qui concerne la dfense et la prservation de lenvironnement. Mais leur paysage est contrast, avec dun ct des ONG nationales impcunieuses et peu organises, et de lautre ct des ONG internationales bnficiant dimportants financements mobiliss lchelle plantaire. Au Gabon, ces dernires interviennent surtout dans le domaine de la conservation. Depuis quelques annes, lEtat apporte une modeste subvention certaines ONG nationales. On peut citer comme exemples dONG nationales oprant dans le secteur de lenvironnement au Gabon : Gabon Vert ; Femme, Environnement, Sant et Education (FENSED) ; Rseau des Femmes Africaines pour le Dveloppement Durable (REFADD) ; G8 Environnement ; Croissance Saine et Environnement ; Association Gabonaise pour la Lute contre lInsalubrit (AGLI). Comme ONG internationales, on trouve notamment le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et Wildlife Society Conservation (WSC). 1.3.12.2. Collectivits locales La prservation de lenvironnement fait partie des missions dvolues aux assembles locales par la loi de dcentralisation de 1996, dont lapplication tarde se concrtiser. Lamlioration du cadre de vie en milieu urbain dpend en partie des capacits des conseils municipaux. Or, les moyens allous aux collectivits locales pour les questions environnementales restent largement insuffisants compars lampleur de la tche, lexemple des budgets insignifiants affects la collecte des dchets. 1.3.12.3. Secteur priv A cause de limpact de ses activits sur le milieu, le secteur priv est un interlocuteurs de premier plan pour ladministration dans la mise en uvre de la politique environnementale. Sa contribution principale se fait par le biais des tudes dimpact sur lenvironnement, notamment pour les projets dans les secteurs minier et ptrolier. Ces tudes dimpact

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    permettent llaboration de plans de gestion environnementaux et sociaux contenant des mesures propres attnuer les impacts ngatifs des projets sur lenvironnement. Mais en labsence de mcanismes de suivi et valuation des plans, il est difficile den apprcier lefficacit. 1.3.12.4. Partenaires bi et multilatraux Le rle des partenaires bi et multilatraux du Gabon dans le domaine de lenvironnement est important et dterminant. De nombreux projets et programmes touchant lenvironnement sont financs par eux, dans le domaine de la fort, de la pche, du soutien apport aux ONG, et du renforcement des capacits des administrations. Laide apporte aux ONG (financement, formation, logistique) est parfois si consquente que ces dernires paraissent supplanter lEtat, notamment dans le domaine de la conservation. Sont particulirement actifs dans le secteur de lenvironnement au Gabon les partenaires suivants : la Coopration franaise ; la Coopration allemande ; la Coopration japonaise ; la Coopration chinoise et la Coopration espagnole.

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    CHAPITRE II : LES FACTEURS DE RISQUES ENVIRONNEMENTAUX POUR LA SANTE ET LINTEGRITE DES ECOSYSTEMES 2.1. LES PRINCIPAUX ECOSYSTEMES Au Gabon, on peut retrouver un habitat humain dans sept principaux types dcosystmes : les forts, les savanes humides, les zones inondes, les zones ctires, les zones montagneuses, les mangroves et les bassins versants. Ces cosystmes existent aussi bien en milieu rural quen milieu urbain. Toutefois, concernant les zones inondes, il ny a que dans les villes o lon observe un enttement des populations y fixer un habitat. Tableau IV : cosystmes principaux en milieu urbain et en milieu rural

    2.2. FACTEURS DE RISQUES ENVIRONNEMENTAUX POUR LA SANTE HUMAINE Pour chaque type de milieu, les risques environnementaux pouvant nuire la sant peuvent tre classs en deux groupes : les risques naturels, et ceux rsultant de lactivit humaine. 2.2.1. Risques naturels en milieu urbain Au Gabon, quatre principaux risques naturels menacent la sant de lhomme en milieu urbain : lrosion des sols, les inondations, la salinit de leau et llvation du niveau de la mer. Erosion des sols La trs forte pluviomtrie et un relief trs accident font du Gabon un pays o de grandes quantits deau ruissellent rapidement vers les talwegs. Ces eaux emportent dimportantes quantits de terre ou de sable des terrains instables, provoquant ainsi lrosion des sols. Le littoral gabonais est menac par lrosion ctire due llvation du niveau des ocans. Les vagues attaquent les 800 km de cte, favorisant ainsi lavance de la mer lintrieur du continent. Cette avance a pour consquences la destruction des habitats, de la vgtation et des infrastructures socioconomiques ctires. Elle occasionne lexode des populations vers lintrieur des terres (souvent vers les villes, ce qui accrot la pression dmographique urbaine) et rarfie les sources deau douce. Les effets de lrosion ctire sont par endroits bien visibles. Un cas trs spectaculaire est celui du boulevard du bord de mer Libreville, o lon observe depuis peu sur le trottoir lapparition dune crevasse qui va en slargissant.

    cosystmes principaux Urbain Rural Forts X X Savanes humides X X Zones inondes X - Zones ctires X X Zones montagneuses X X Mangroves X X Bassins versants X X

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    Le boulevard du bord de mer menac par lrosion ctire. Photo GNT 3/SANA

    Lrosion dgrade considrablement les cosystmes. Les chenaux quelle cre atteignent parfois des profondeurs impressionnantes. Elle cause dnormes dgts dont les plus importants sont :

    - les glissements de terrain ; - leffondrement des habitations, lexemple du motel RIO Libreville ; - la dgradation des chausses en terre ; - lensablement des talwegs ; - le lessivage des sols ; - la destruction des infrastructures socioconomiques ctires ; - la mort dhommes et traumatismes divers : en effet, lrosion des sols entrane des boulements qui se soldent par la mort des victimes enterres vivantes, quand cela survient l o sont implantes des maisons (flanc de colline notamment). Les ventuels survivants sen sortent avec des traumatismes multiples.

    Inondations Les inondations conscutives des pluies torrentielles en saison pluvieuse sont favorises par :

    - le comblement des fonds des thalwegs (voie dcoulement normal des eaux de ruissellement) par la terre de lessivage des sols ou par les dchets solides ;

    - lenvahissement total des lits dcoulement deau par une vgtation sauvage ; - le faible diamtre des ouvrages de franchissement d leur sous-dimensionnement ou lobstruction de ces derniers par les dchets solides emports par des eaux de ruissellement;

    - le manque dentretien du rseau dassainissement. Toutes ces inondations provoquent :

    - des dgradations importantes des revtements et des boiseries dans les maisons ; - la perte du mobilier et des quipements ; - les submersions des ouvrages sanitaires (fosses septiques, puisards et latrines) entranant un coulement deaux uses ou vannes dans les maisons ;

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    - la destruction douvrages de gnie civil tels que les ponts en bois et les buses souvent emports sous leffet de la pression deau (cest le cas sur la route de COCOBEACH o deux buses avaient successivement t emportes, coupant ainsi le trafic routier pendant plusieurs jours) ;

    - des morts dhommes par noyade. Hormis les morts par noyade, les inondations ont pour consquences la prolifration de vecteurs de nombreuses maladies (moustiques et autres insectes nuisibles la sant humaine) et la pollution des cours deau et des nappes phratiques. Ces eaux pollues vont provoquer chez les utilisateurs intoxications, allergies et maladies diarrhiques. Salinit de leau A lintrieur du continent au Gabon, il ne se pose pas de problme quantitatif pour ce qui est des ressources en eau douce, grce au vaste rseau hydrographique et la forte pluviomtrie qui caractrisent le pays. Seules les localits de la zone ctire sont dsavantages, du fait de linfluence des mares sur la nappe phratique pendant les priodes dtiage. En effet, du fait de llvation du niveau de la mer, le fond deau saumtre peut remonter loin en amont des cours deau et atteindre les stations de pompage deau douce destine la consommation humaine. Cest le cas dans la commune de Port-Gentil o, chaque anne aux mois de juillet et daot, les populations se retrouvent avec de leau sale dans le robinet. Labsence deau douce ou lappauvrissement en eaux douces des cosystmes pousse les populations consommer la seule eau disponible. Or, cette consommation de sel en excs augmente la frquence des maladies cardiovasculaires telles que lhypertension artrielle et peut entraner des troubles digestifs. Elvation du niveau des ocans Ce phnomne est une consquence du rchauffement de la plante induit par la destruction de la couche dozone, destruction elle-mme conscutive la libration massive de substances appauvrissant la couche dozone (SAO) par lindustrialisation trs pousse des pays du nord. Le rchauffement de la terre entrane la fonte des glaciers, provoquant ainsi une lvation du niveau des ocans. Le recul des terres induit par llvation du niveau de la mer entrane la destruction des habitats ctiers et une plus forte densit de populations dans les espaces de repli, avec une augmentation du risque sanitaire li la promiscuit et linsalubrit gnres par les fortes concentrations humaines. Llvation du niveau des ocans est galement responsable de la salinit des eaux de boisson et de lrosion ctire avec toutes leurs consquences. 2.2.2. Risques naturels en milieu rural Les principaux risques naturels menaant la sant de lhomme en milieu rural sont : les rosions, les inondations, la salinit des eaux et llvation du niveau de la mer. Erosion des sols Comme en milieu urbain, les zones du littoral en milieu rurale sont menaces par lrosion ctire, avec les mmes impacts. Sur le continent, lrosion dgrade les sols et provoque des glissements de terrains. Les routes et les champs sont directement touchs par le lessivage des sols.

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    Les principales consquences sur la sant humaine sont les accidents traumatiques dus au mauvais tat des pistes et des routes, et la malnutrition secondaire la baisse des ressources alimentaires faisant suite la diminution ou lappauvrissement des espaces nourriciers ou cultivables. Inondations

    En milieu rural, les inondations sont surtout observes au niveau des ouvrages de franchissement des rivires, o les ponts et buses se retrouvent submergs. Hormis de rares cas de mort dhomme par noyade, il ny a pas ici de consquence significative sur la sant humaine.

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    Salinit de leau Ici comme en milieu urbain, la salinit de leau augmente la frquence des maladies cardiovasculaires et des troubles digestifs. Elvation du niveau des ocans Llvation du niveau marin entrane une accentuation de lrosion ctire avec dgradation du littoral, un appauvrissement en eau douce par accroissement de la salinit des fleuves, une destruction de lhabitat ctier et un recul du trait de cte d aux inondations, lesquelles entranent la pollution des cours deau et nappes aquifres et la diminution ou limitation des activits lies leau. 2.2.3. Risques rsultant de lactivit humaine en milieu urbain Aprs son accession lindpendance, le Gabon a mis laccent sur la croissance conomique, mais sans vritable plan de dveloppement. Cest ainsi quapparatront de faon non rationnelle des units de production industrielle telles que les industries ptrolires Port-Gentil et Gamba, les industries minires Mounana et Moanda, les industries alimentaires (brasseries Franceville, Mouila, Port-Gentil, Libreville et Oyem ; canne sucre Franceville ; palmier huile Lambarn), les industries de textile et de tabac Libreville, les industries de transformation de bois dissmines dans tout le pays, les pompes funbres Libreville, Port-Gentil, Oyem, Lambarn, Mouila et Franceville. Dans la mme priode, des structures sanitaires ont vu le jour dans tous les centres urbains, les plus importantes tant celles de Libreville, Port-Gentil, Franceville, Mouila, Oyem et Koula-Moutou. Le boum industriel a favoris lexode rural et limmigration incontrle vers les centres urbains de populations en qute de prosprit. Labsence dune vritable politique durbanisation a entran un surpeuplement des villes, avec lapparition de quartiers dits sous-intgrs . Lintensification des activits industrielles et lurbanisation anarchique ont considrablement modifi le cadre de vie de lhomme, lexposant des risques environnementaux. Dans les villes du Gabon, ces risques sont trs nombreux. A cot des pollutions de tout genre, on peut citer les dchets simples, les dchets dangereux, les dgradations des sols, les contaminations alimentaires, la perte de la biodiversit, les inondations et lrosion ctire.

    Pollutions La pollution chimique des eaux est surtout lie lactivit agricole priurbaine (usage de pesticides et engrais) et/ou aux dversements de dtritus de tout genre et deffluents industriels dans les cours deaux. La consquence en est la survenue de maladies lies lutilisation domestique dune eau de mauvaise qualit : dsordres mtaboliques, intoxications, allergies diverses, affections cutanes, etc. La pollution organique des eaux est surtout le fait des quartiers sous-intgrs forte concentration humaine. En effet, lvacuation des excrtas et des eaux uses sy fait dans des latrines traditionnelles ou dans des fosses septiques et puisards, mais aussi dans le lit de certains ruisseaux ou rivires, comme cest le cas des riverains du quartier Haut de Gu Gu [Thse de Elsa AYO sur les diarrhes bacillaires Libreville, juillet 1998]. Les latrines et autres fosses, mal ouvrages, sont souvent localiss dans des zones marcageuses, des bas-fonds ou sur des pentes. Quant survient une inondation, leur dbordement a pour corollaire constant le

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    pril fcal. Dautres ouvrages, construits avec tout autant de lgret, sont directement branchs sur les caniveaux du rseau pluvial public ou connects aux cours deau du rseau hydrographique des centres urbains. Toutes ces pratiques occasionnent la pollution des eaux de boisson et du littoral par les bactries, les virus et les parasites, soit du fait du ruissellement, soit par infiltration dans les canalisations dalimentation en eau potable [J.BRISOU, bulletin OMS 1968, 38, 79-118]. Lutilisation deau pollue par des microorganismes entrane diverses maladies : intoxications, diarrhes, parasitoses et autres troubles digestifs, allergies et dermatoses. La pollution de lair provient de lmission dans lair de polluants tels que le dioxyde de souffre, le fluorure dhydrogne, lacide chlorhydrique, les nitrites, et les plombs. Elle est due au rejet des gaz des usines et des automobiles, aux manations nausabondes des dcharges sauvages. Elle rsulte aussi des cendres dexploitation minire, des pesticides, insecticides et herbicides, des composs naturels transforms tels que le ptrole et le bois. Lair extrieur est galement pollu par les fumes issues des combustions incontrles ou incompltes des dchets solides ou des brlis des champs qui librent dans latmosphre des particules composs de soufre et dazote, et de lacide chlorhydrique. Quant la pollution de lair intrieur, elle rsulte surtout de lutilisation des arosols ou de la cuisine au bois de chauffage en atmosphre confine. La pollution de lair est lorigine daffections respiratoires aigus et/ou chroniques. La pollution marine le long des ctes gabonaises est loin dtre virtuelle, bien que son impact ne soit pas avre pour linstant (absence dtudes). Les activits industrielles des villes ctires (Libreville, Port-Gentil, Gamba) et ptrolires off-shore font lgitimement craindre une contamination de la mer par divers polluants chimiques et/ou organiques, suite par exemple aux vidanges sauvages des bateaux et aux rejets des usines de raffinerie de ptrole. Il y a aussi le dversement tous azimuts de produits chimiques, de dchets solides, des eaux uses domestiques et industriels dans la mer. Les plages sont parfois dfigures par lamoncellement de dchets non biodgradables que les vagues finissent par drainer vers la mer. La pollution marine affecte la sant de lhomme par le biais des affections cutanes conscutives aux baignades en eaux pollues ou suite la consommation de produits de la mer pollus. Dchets simples La forte croissance dmographique dans les centres urbains a entran une forte densit doccupation des espaces gnratrice de promiscuit, mais aussi dinsalubrit. En effet, en labsence de systme efficace dlimination des dchets solides et liquides, les populations adoptent des comportements inadapts en termes dhygine du milieu et de sant, avec des dpts sauvages dordures, des rejets deaux uses dans les caniveaux, les cours deau et la mer. Ce dversement dans la nature de dchets exposs ciel ouvert dgrade lenvironnement, le rend insalubre et favorise, dune part, la prolifration des vecteurs de maladies (concourant la forte prvalence des maladies infectieuses et parasitaires) et, dautre part, la pollution de lair et des sols (pollution de lair cause des manations des dcharges, pollution des sols cause des lexiviats). Dchets dangereux

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 33/296 18/01/2010 :10:32:06

    La prolifration des industries pose un double problme : celui de la scurit des populations, et celui de la gestion des dchets dangereux quelles produisent. La pollution industrielle a de multiples consquences sur la sant des populations. Elle affecte leau, lair et le sol, dgradant lenvironnement et appauvrissant la flore et la faune, notamment en milieu aquatique en cas de dversement des dchets dans les cours deau et les ocans. Les dchets radioactifs existent sous forme gazeuse, liquide ou solide. Rejets en fume dans latmosphre, ils retombent au sol sous forme darosols et se retrouvent dans les rivires aprs ruissellement ou infiltration des eaux porteuses disotopes. Au Gabon, cest notamment le cas pour les eaux des rivires Ngamaboungou et Mitemb, qui seraient devenues acides ayant t contamines par les rejets du traitement industriel de luranium. Cette contamination aurait eu des rpercussions sur la vie du milieu aquatique, avec des consquences sur la chane alimentaire. [Rapport denqute sur la situation des travailleurs de la COMUF, filiale gabonaise du groupe AREVACOGEMA, 4 avril 2007].

    Au Gabon, la plupart des dchets radioactifs proviennent des carrires dextraction et de traitement du minerai duranium de Mounana. La recherche et lexploitation de luranium Mounana ont eu pour consquence lirradiation de certains travailleurs de la COMUF. Cette exploitation est aujourdhui ferme. Mais sur le site, des irradiations toujours prsentes et sources de maladies mergentes demeurent un danger pour les populations. Il est donc urgent et ncessaire que ce site soit ramnag et scuris. Pour lheure, le groupe nuclaire franais AREVA a conclu un accord indit avec lassociation de juristes Sherpa et lONG Mdecins du Monde, aprs plus de deux annes de ngociation. Cet accord prvoit la mise en place dun comit dobservation charg de dceler les personnes ayant contract des maladies lies lactivit dexploitation duranium dAREVA. Si le lien est tabli par les mdecins, ces personnes seront indemnises financirement. Un observatoire vient dtre install cet effet au Gabon. Sa mission est double : mettre en place des comits locaux de sant chargs de reprer les anciens travailleurs de la COMUF malades, afin quils soient indemniss ; et obtenir lindemnisation de ces travailleurs malades. Dans ces cas prcis, aucune dmonstration de lien de causalit entre le travail et la maladie ne sera exige. Mais il ny a pas que les dchets radioactifs comme dchets dangereux au Gabon. Il existe dautres types de dchets dangereux, qui proviennent des structures sanitaires (dchets biomdicaux), des activits industrielles (dchets dusines, de garages, de stations service, etc.) et des appareils lectriques ou lectroniques hors dusage jets dans la nature. La

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 34/296 18/01/2010 :10:32:06

    mauvaise gestion de ces dchets, notamment leur rejet dans les dcharges publiques, expose les populations diverses maladies et pollue leur environnement. Dgradation des sols Lintensification de lactivit agricole priurbaine (caractrise par lutilisation rpte et abusive dengrais et de pesticides) et lrosion des sols due la forte pluviomtrie dgradent et appauvrissent les terres, avec pour consquences une diminution des ressources alimentaires. Contamination alimentaire

    Lutilisation des pesticides et des engrais pour une meilleure production agricole sest gnralise au Gabon. Cette pratique a pour objectif final une rcolte rapide et abondante, mais est souvent effectue par un personnel non form en la matire. Le risque davoir sur le march des lgumes et autres produits de la terre contamins par des rsidus de pesticides est donc rel. Il est aussi frquent de trouver dans le commerce des fruits et lgumes dont on obtient la maturation rapide laide de produits chimiques. Pour ce qui est du gibier vendu dans les marchs de Libreville, il est notoire que, dans bien des cas, il est conserv laide de produits chimiques. Par ailleurs, la vente des denres dans la rue, dans des conditions dhygine et de conservation dsastreuses, rend possible la consommation daliments avaris et/ou contamins par des micro-organismes pathognes. Ceci est galement vrai pour les produits alimentaires imports sans respect des normes de conservation. Les polluants radioactifs peuvent pntrer dans la chane alimentaire par les plantes, aprs absorption racinaire ou foliaire de radiolments. Ceux-ci, aprs accumulation dans certains organes de la plante (feuilles, tubercules, racines) atteignent des doses ltales pouvant causer des ravages irrversibles au niveau des consommateurs. La contamination des mers et des cours deau par des dchets radioactifs peut aussi conduire la consommation deau radio pollue ou de poissons ayant accumul des radiolments partir du plancton. En absence dun systme efficace de contrle des denres alimentaires, beaucoup de ces aliments impropres la consommation sont bien prsents sur le march gabonais, et provoquent chez les consommateurs intoxications alimentaires, dysenteries et autres maladies diarrhiques. Perte de la biodiversit Par une activit intempestive et trop souvent anarchique ou irrflchie, lhomme peut concourir la perte de la biodiversit. Cest ce que font les citadins gabonais en dtruisant la mangrove, en contaminant les cours deau, en dcimant la faune, en provoquant une mortalit leve des pollinisateurs (abeilles) suite lemploi massif des insecticides dans la lutte antivectorielle, et en dversant de faon anarchique (volontaire) et/ou accidentelle des dchets industriels dans la nature. Le dernier point cit est critique, car il se trouve quau Gabon, beaucoup dunits de production industrielle sont dpourvues des dispositifs anti pollution ou de traitement de leurs dchets. Elles effectuent alors des dversements dlibrs de ceux-ci dans lenvironnement. De telles pollutions conduisent presque toujours la destruction massive et quasi-instantane dorganismes vivants, soit par empoisonnement (suite lingestion brutale dhydrocarbures toxiques, par exemple), soit par suffocation ou asphyxie (suite leur engluage dans les produits dverss, par exemple).

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 35/296 18/01/2010 :10:32:06

    Dans la ville de Mounana, suite lextraction et au traitement de luranium, il a t constat la disparition de certaines familles des vertbrs ainsi que la modification irrversible de lquilibre des diffrents lments constitutifs de lcosystme. Les rivires sont devenues boueuses et les populations autochtones ont du mal salimenter en eau potable. La faune et la flore sont srieusement touches. [Rapport denqute sur la situation des travailleurs de la COMUF, filiale gabonaise du groupe AREVACOGEMA, 4 avril 2007]. Inondations En milieu urbain au Gabon, les inondations sont principalement causes par loccupation anarchique des espaces et par la faiblesse et linsuffisance des infrastructures dassainissement. On peut rajouter cela le dversement de dtritus de tout genre dans les lits des cours deau, dans les canaux et caniveaux, et au droit des buses et dalots ; et aussi les dviations des cours deau. Hormis les dcs par noyade, les inondations ont pour consquences la recrudescence des maladies dorigine hydrique et la prolifration des vecteurs daffections diverses (notamment les moustiques et autres insectes nuisibles la sant humaine) ; les dgradations importantes des maisons au niveau des revtements et des boiseries ; les pertes de mobilier et quipements ; et les submersions des ouvrages sanitaires (fosses septiques, puisards et latrines).

    Rivve en crue dans le dpatement de Tsama Magotsi. Source : lUNION du 22 mai 2007.

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 36/296 18/01/2010 :10:32:06

    Erosion ctire Lextraction de sdiments marins tels que le sable peut avoir des impacts ngatifs sur lenvironnement et sur les autres activits marines. Le premier de ces impacts est sans nul doute lrosion ctire : en effet, le prlvement non contrl de sable au voisinage de la cte peut dsquilibrer localement le plan sdimentaire, et entraner lintensification de lrosion ctire avec boulement de falaises, rduction ou disparition de plages, etc., et in fine une modification de la morphologie du littoral et du paysage ctier. Lextraction anarchique du sable ctier affecte lcosystme marin en dgradant les bancs dalgues et en dtruisant les rcifs coralliens. Or, les bancs dalgues stabilisent les sdiments et servent galement dhabitat divers types de poissons indispensables pour lhomme. Comme on peut lobserver aujourdhui la Sablire et au Cap Estrias, lextraction intensive de sable a favoris et acclr lavance de la mer sur la plate-forme continentale, et les habitations situes le long du littoral sont prsent directement menaces.

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 37/296 18/01/2010 :10:32:06

    Dgradation de la route de la Sablire due lextraction du sable.

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 38/296 18/01/2010 :10:32:06

    2.2.4. Risques rsultant de lactivit humaine en milieu rural Les risques environnementaux rsultant de lactivit humaine en milieu rural sont reprsents par les pollutions des eaux et de lair intrieur, la dforestation et la dgradation des sols, les dchets dangereux exposs ciel ouvert, et la perte de la biodiversit. Pollutions En milieu rural, les eaux de surface et des puits constituent la principale source dalimentation en eau des populations. La pollution organique ou chimique des eaux provient ici des activits industrielles ou artisanales dexploitation des matires premires. Elle peut aussi rsulter dune contamination par des excrtas et autres dchets solides et liquides issus des eaux de ruissellement ou dverss par les vents. Leau des forages, saine au dpart, peut tre pollue par des rcipients sales, ou pendant le transport, ou encore suite une mauvaise conservation. Comme en milieu urbain, la pollution des eaux de consommation induit les maladies lies la qualit des eaux. La pollution de lair extrieur est principalement due ici lmission dans lair des dioxydes de carbone issus de la pratique de lagriculture sur brulis et du fumage de poissons aux abords des lacs, fleuves et mers. Accessoirement, on peut y ajouter les manations des poubelles dimmondices ciel ouvert. La pollution de lair intrieur rsulte de la libration des fumes provenant de lutilisation du feu de bois pour la cuisson des aliments en atmosphre confine. Lutilisation incorrecte des insecticides pour la lutte contre les vecteurs de maladies pollue galement lair intrieur. Toutes ces pollutions de lair sont sources de maladies respiratoires aigus et/ou chroniques. Dforestation et dgradation des sols La dforestation rsulte de lexploitation industrielle intensive et extensive des essences vgtales. La dvastation de la fort entrane une variation du microclimat (avec prolifration de certains vecteurs de maladies) et la perte des habitats naturels. Laction conjugue de la dforestation et des fortes pluies quatoriales appauvrit les sols suite au lessivage des terres arables. En agriculture, lutilisation abusive et incontrle des engrais et pesticides et la pratique des cultures sur brulis concourent aussi appauvrir les sols et dtruire leur partie fertile. Les parties de terre brles ne peuvent plus tre exploites avant deux ou trois ans de jachre. Tout ceci a pour consquence une sous-production alimentaire. La baisse de la production agricole induit une modification des habitudes alimentaires avec augmentation de la consommation de viande de brousse, ce qui cause un grand prjudice la faune locale (lintensit de la chasse entranant une diminution drastique, voire la disparition de certaines espces). Lorsque le gibier est rare, la survenue de cas de malnutrition est possible dans les villages. Dchets dangereux La prsence de dchets dangereux en milieu rural est lie lintrusion dans les campagnes de divers produits non biodgradables : sachets et bouteilles en plastique, appareils lectriques ou lectroniques utilisant des composants toxiques (piles, composants lectroniques). Dvers dans la nature aprs usage, ce type de dchets constitue une menace pour la sant des populations voluant dans ces zones.

  • Rapport sectoriel : G2.Agondogo Martial & Ngomo Privat 39/296 18/01/2010 :10:32:06

    Perte de la biodiversit La perte de la biodiversit est provoque ici par les activits agricoles, le braconnage intensif, lutilisation des produits chim