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1 Améliorer les conditions de logement à Montréal : une priorité pour la santé publique priorité pour la santé publique Norman King, M. Sc. Épidémiologie Louis Jacques, M.D. Secteur environnement urbain et santé Direction de santé publique de Montréal Direction de santé publique de Montréal CSSS de St-Léonard et St-Michel 29 mai 2008

Santé publique et logement

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Améliorer les conditions de logement à Montréal : une priorité pour la santé publiquepriorité pour la santé publique

Norman King, M. Sc. ÉpidémiologieLouis Jacques, M.D.Secteur environnement urbain et santéDirection de santé publique de MontréalDirection de santé publique de Montréal

CSSS de St-Léonard et St-Michel29 mai 2008

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Contexte historique

Au cours des 150 dernières années : des alliances périodiques ont été conclues entre les réformateurs du logement et les autorités de la santé publique dans le but d’améliorer les conditions de logement.

Principaux problèmes : température, éclairage, humidité, ventilation. Ex. :

Engels 1845 (cité dans Shaw, Ann. Rev. Pub. Health, 2004)APHA 1939

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Contexte actuel

La prévalence accrue de l’asthme a récemment renouvelé l’intérêt pour cette question dans les pays développés

Les taux chez les enfants variaient entre 3 ou 4 % à laLes taux chez les enfants variaient entre 3 ou 4 % à la fin des années 70 et 6 ou 7 % et même plus maintenant

Facteurs explicatifs :pollution de l’air extérieur?changements dans le patrimoine génétique?changements dans le patrimoine génétique?pollution de l’air intérieur?

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Changements qui ont agi sur la pollution de l’air intérieur depuis les années 1970

Les habitations et les autres bâtiments sont plus étanches à l’airLes bâtiments vieillissent et les budgets d’entretien diminuentOn passe plus de temps à l’intérieur

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Fondements scientifiques pour faire des conditions de logement une priorité de la santé publique

Des études épidémiologiques ont fait ressortir une association entre :Des conditions de logement humides et le développement et l’exacerbation de l’asthme

’ ’ é èL’exposition aux moisissures dans l’air intérieur et divers problèmes respiratoires (exacerbation de l’asthme, développement de symptômes respiratoires non spécifiques)L’exposition aux allergènes des coquerelles et le développement de l’asthme chez les nourrissons et l’exacerbation de l’asthme chez d’autres individusindividus

Ces facteurs de risque environnementaux sont plus répandus dans lesquartiers centraux

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Autres effets possibles des moisissures sur la santé

Irritation et inflammation des muqueuses:Irritation et inflammation des muqueuses:Conjonctivite, pharyngite, ODTS

Susceptibilité aux infections: Respiratoires secondaires (susceptibilité accrue aux infections virales et bactériennes courantes))

Effets toxiques sérieux (mycotoxines; contamination importante):

Hémosidérose pulmonaire idiopathique chez le nouveau-néM t i i ff t l i tèMycotoxicose qui affecte plusieurs systèmes:

RespiratoireDigestifSystème nerveux central

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Autres facteurs associés aux problèmes de santé reliés aux conditions de logement

Animaux domestiquesRongeursBlattesAcariensFTE et autres produits de combustionPollution urbaine

allergènes

irritantsPollution urbainePesticidesTempérature et humidité inadéquatesBruit SurpeuplementFacteurs sociaux et familiauxFacteurs sociaux et familiaux

Ces facteurs peuvent interagir et compliquerl’intervention

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Pourquoi les enfants sont plus vulnérables aux effets nocifs des contaminants de l’air :

leurs systèmes respiratoire et immunitaire sont encore en développement;

ils inhalent plus d’air par kg de poids corporel que les adultes (rythme respiratoire plus élevé)

ils passent plus de temps à l’intérieur des maisons

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Données préliminaires sur l’étendue des risques environnementaux en milieu résidentiel à Montréal

1998 3 233 l i t h i é i t d1998 : 3 233 plaintes acheminées aux inspecteurs de logements de l’ancienne ville de Montréal

672 portaient sur des infiltrations d’eau, de la moisissure, de la vermine et une température inadéquateLes autres avaient plutôt trait à la sécurité et à l’entretien

Ét d é li é 1991 d b i t (INRS) l’ét tÉtude réalisée en 1991 par des urbanistes (INRS) sur l’état du logement locatifSur les 325 000 logements locatifs que comptait l’ancienne ville de Montréal, environ 15 % sont situés dans des bâtiments où les méthodes d’entretien sont considérées comme médiocres ou «pitoyables» par des observateurscomme médiocres ou «pitoyables» par des observateurs aguerris Type de bâtiment le plus à risque : les immeubles de 4 logements et plus sans ascenseur

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Facteurs contraignant l’intervention

Méconnaissance des effets potentiels Barrières culturelle et linguistiqueMenaces et intimidation des locatairesPénurie des loyers et coûts élevésyImpact des rénovations sur le prix des loyersCoûts des expertises privées en milieu résidentielComplexité des procédures en cas de plaintesDélais administratifs importantsDélais administratifs importants Perceptions négatives quant aux chances de succès

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Démarche adoptée par la Direction de santé publique de Montréal

Notre mandat nous oblige à agir de différentes façons sur les déterminants de la santé :

Informer la populationInformer la populationSuivre leur état de santéMener des recherches appropriéesDévelopper une expertise dans la promotion et la

protection de la santé ainsi qu’en préventionprotection de la santé ainsi qu en prévention

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Démarche de santé publique (suite)

Notre expertise en santé publique est utilisée pour soutenir les diverses ressources oeuvrant sur le terrain quotidiennement

Lorsqu’un cas d’insalubrité nous est signalé par un médecin en raison des impacts sur la santé des locataires nous pouvons demander la collaboration de ces mêmes ressources

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Expériences d’intervention

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1er cas (très médiatisé): les parents attribuent le décès de leur fillette de 2 ans à la contamination fongiqueg q

Intervention de la DSP requise pour donner l’heure juste

à la population et conseiller l’arrondissement, le

propriétaire et les autres locataires de l’immeuble sur lespropriétaire et les autres locataires de l immeuble sur les

risques réels et les moyens de prévention à instaurer

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2e cas: Habitations Place Lachine

Administrées par l’Office municipal d’habitation de Montréal

(OMHM)

8 immeubles avec 50 logements chacun: 900 résidents

Suite à des plaintes concernant des moisissures, 2 familles ont été

relocalisées

Embauche par l’OMHM d’une firme privée spécialisée en qualité de

l’air intérieur

Avis demandé à la DSP de Montréal

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L’évaluation de la situation

Une contamination fongique ou des matériaux abîmés

par l’eau sont présents dans la majorité des logements

évaluésévalués

Causes : infiltration d’eau par l’enveloppe, fuites d’eau

en raison d’une tuyauterie vétuste et excès d’humidité

(sécheuses non branchées vers l’extérieur)

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Avis de santé publique

L’état actuel des bâtiments constitue un risque pour la santé des

locataires

L’approche la plus cohérente : procéder aux réparations extérieures

et intérieures en même temps, bâtiment par bâtiment

Mesures à court terme à prévoir pour les locataires plus vulnérables

ou logements plus problématiques

Offre de collaboration avec l’OMHM pour planifier une démarche

permettant d’identifier ces locataires et logements

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Démarche

3 phases de rénovation : 1ère à l’été 2005, la 2è en janvier 2006 et la 3è en janvier 2007

Séances d’information pour l’ensemble des locataires (français, l i t bili ) t l ttanglais et bilingue) et lettres

Dépistage des personnes à risque par questionnaire (possibilité d’investigation complémentaire) afin d’identifier les priorités d’intervention: relocalisation ou réparations temporaires

E t t 250 l t i é ti d 104 l t t ti i é àEn tout : 250 locataires répartis dans 104 logements ont participé à cette démarche, soit 25 % de la population. Le tiers des locataires étaient âgés de 10 ans ou moins

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Retombées positives

Amélioration majeure des conditions de logement pour une population défavorisée de près de 1 000 personnes sans augmentation de loyer

Meilleure connaissance des problèmes de santé pour uneMeilleure connaissance des problèmes de santé pour une population importante du territoire du CSSS leur permettant d’élaborer une programmation en conséquence

Collaboration DSP-CSSS utile pour les dossiers à venir dans le cadre des plans locaux de santé publique

Base de collaboration établie entre la DSP et l’OMHM pour d’autres dossiers à l’avenir

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3e cas:Complexe immobilier du secteur privé

21 immeubles avec 25 logements chacun

Locataires provenant surtout des communautés culturelles

Immeubles ont changé de mains plusieurs fois avec reprise de g p p

possession par la banque

Population bien connue par l’équipe du CSSS et desservie par une

organisation communautaire très active

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Contexte d’intervention

Propriétaire peu collaborateur

Dossier bien connu de l’arrondissement avec envoi de plusieurs

avisa s

Été 2005 : CSSS demande à la DSP de participer à une rencontre

regroupant l’arrondissement, le groupe communautaire, le CSSS et

quelques représentants des locataires afin de déterminer une

stratégie multisectorielle

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Approche suggérée

Visiter quelques logements représentatifs des conditions

d’insalubrité

Fournir un avis de santé publique avec desFournir un avis de santé publique avec des

recommandations

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Principaux problèmes observés

Dégâts ou infiltrations d’eau mal réparés (peu de moisissures visibles)Présence de blattes

Le tout découle d’un manque d’entretien préventif

Suggestion : obtenir un portrait plus complet de la situation car les problèmes observés doivent exister ailleurs et peuvent exposer les locataires à des risques pour leur santé

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Évolution du dossier

Manque d’entretien découlant d’une reprise de

possession par la banque

Signalement par le CSSS à la DSPSignalement par le CSSS à la DSP

La DSP a signifié sa préoccupation à l’arrondissement et

à la Ville de Montréal en suggérant la mise sur pied d’un

groupe de travail pour élaborer un plan d’actiong p p p

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Résultats

La ville a fourni des ressources afin de procéder à une inspection de l’ensemble des logements du complexe immobilier en collaboration avec les ressources de l’arrondissementAvis envoyés au propriétaire en vertu du Code du logement (aspect sécurité) et du Règlement sur la salubrité et l’entretien des logements

Problèmes : blattes, signes d’infiltration (pas beaucoup de g (moisissures visibles) et problèmes divers

Mesures prises pour accélérer le processus juridique

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4e cas :Immeuble à logements évacué suite à une panne du système de chauffage ayant causé le gel des tuyaux de chauffage et un dégât d’eau majeur

La demande faite par l’arrondissement : quels travaux sont nécessaires pour éliminer complètement les allergènes susceptibles de causer des problèmes de santé chez les locataires qui réintégreront leursanté chez les locataires qui réintégreront leur logement?L’avis donné tient compte de la croissance des moisissures causée par le dégât actuel, les infiltrations chroniques précédents et la présence de déjections dechroniques précédents et la présence de déjections de pigeon ainsi que la présence de blattes.

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Conclusion

Les conditions de logement insalubres constituent un risque pour la santé des locataires, notamment dans les quartiers centrauxLes enfants sont particulièrement vulnérables aux effetsLes enfants sont particulièrement vulnérables aux effets sur la santé des contaminants de l’air intérieurLa résolution des problèmes identifiés exige une collaboration étroite entre la Ville de Montréal, les arrondissements, l’Office municipal de l’habitation de Montréal (dans certains cas) et le réseau de santé publique (DSP et CSSS).

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Nouveaux défisExposition à la pollution issue de la circulation automobile en milieu résidentiel :

BruitPollution de l’air

PunaisesPunaises

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Nouveaux défis (suite)

Les effets sur la santé des vagues de chaleur :

Un problème de plus en plus fréquent

Groupe à risque : personnes âgées et personnes atteintes d’une maladie chronique qui vivent seules et n’ont pas accès à l’air climatisé

Collaboration requise parmi les partenaires : réseau de santé publique Ville de Montréal villes liées etde santé publique, Ville de Montréal, villes liées et arrondissements, groupes communautaires, etc.

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Nouveaux défis (suite)

Intervention visant les personnes dont les conditions de logement ne sont pas adéquates lors d’une vague de chaleur :Information fournie aux personnes vulnérables sur les mesures à prendre pour protéger leur santémesures à prendre pour protéger leur santéCollaboration avec les divers groupes en contact avec les personnes vulnérablesInformation transmise au grand public sur l’importance de prendre des nouvelles des personnes vulnérablesRejoindre les personnes non connues des CSSSMesures d’urgence lors de situations extrêmes

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Nouveaux défis - évaluation des interventions

Des études d’évaluation ont démontré des résultats

favorables :

M difi ti d t tModifications du comportement

Améliorations environnementales

Combinaison des deux

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Nouveaux défis - évaluation des interventions (suite)

Difficultés :Les paramètres de résultats sont influencés par de nombreuses variables (ex. : l’asthme vs l’intoxication au plomb) Évaluation des résultats avec le temps (ex. : élimination des coquerelles)Portrait à la grandeur de la collectivité de l’effet des h t d liti blichangements de politiques publiques

La plupart des études évaluent l’intervention au niveau des logements individuels