Science and Policy Integration for COastal Systems Assessment Integration des connaissances et intégration science/politiques publiques Denis Bailly, économiste

Science and Policy Integration for COastal Systems Assessment

Integration des connaissances

et intégration science/politiques publiques

Denis Bailly, économiste de l’environnement

UMR – AMURE, Centre de droit et d’économie de la mer

Institut Universitaire Européen de la Mer

Université de Brest – France

Sustainable Development: a challenge for European Research Bruxelles, 26-28 May 2009


Intégration science et politique publique pour l’évaluation des

systèmes côtiers”

Projet Intégré

6ème PCRD – Priorité 6, Changement Global et Ecosystèmes

“Gestion Intégrée des Zones Côtières”

2007-2011

www.spicosa.eu


Des écosystèmes d’interface, riches et vulnérables

Les écosystèmes côtiers sont parmi les plus riches de la planète en

productivité, en diversité biologique et en diversité d’écosystèmes (zones

humides, herbiers, récifs coralliens, dunes, plages, côtes rocheuses….),

Ils ont souvent de multiples rôles fonctionnels autres que la productivité

biologique et nombre de ces écosystèmes sont vulnérables face aux

pressions anthropiques et à la puissance des éléments.

Des « paysages » côtiers qui sont aussi des patrimoines culturels.


Des espaces convoités et exposés

Artificialisation du bord de mer sous la pression de l’urbanisation/ industrialisation (50% de la population vit à moins de 50km du littoral en Europe);

Pollution et perturbation du fonctionnement des écosystèmes côtiers, déversoirs des bassins versants; surexploitation des ressources (pêche)

Exposition aux risques naturels (érosion, inondations, tempêtes, tsunami, montée du niveau de la mer…) et aux risques technologiques (marées noires, pollutions chimiques)


On a donc de multiples enjeux:- de régulation de l’accès aux ressources, aux espaces et aux

écosystèmes- de conservation- d’adaptation aux changements (sociétaux, climatiques) …..

La plupart sont complexes car ils engagent des intérêts multiples et divergents, par rapport à des interactions (d’échelles, boucles de rétroaction) mal connues (non linéarité, seuils critiques,…)

Les choix collectifs/publics deviennent objets du débat social et d’arbitrages politiques qui mériteraient souvent que toutes les connaissances, toutes les expertises (empiriques, techniques, scientifiques) soient mieux mobilisées


Sites ateliers de SPICOSA1. Gulf of Riga 2. Gulf of Gdansk3. Oder Estuary4. Himmerfjarden 5. Limfjorden 6. Sondeled 7. Clide Sea8. Cork Harbour9. Scheldt Delta 10. Pertuis-Charentais11. Guadiana Estuary12.Barcelona Coast13. Thau Lagoon14. Taranto Mar Piccolo15. Venice Lagoon 16. Thermaikos Gulf17. Izmit Bay 18. Danube Delta 19. Varna coast


De la Gestion Intégrée des

Bassins versants

Zones Côtières (GIZC)

Bassins maritimes

Mers régionales

Océans

Au diagnostique intégré et à l’intégration science/politiques publiques


Le concept de gestion intégrée fait écho à celui de développement durable dans l’agenda politique.

En gardant à l’esprit que la durabilité environnementale, les rapports qu’entretiennent les sociétés humaines avec leur environnement naturel, a largement pris le pas sur la dimension sociale du concept de développement durable.

C’est donc de développement humain sous contraintes diverses de fonctionnement et de limites des écosystèmes et du système terre dans son ensemble que l’on parle ici.


Le développement durable: une question avant tout sociétale

Quels changements (innovations) dans l’ordre des valeurs, des représentations, des institutions, des règles, des comportements ? Au-delà des enjeux liés aux changement des pratiques techniques.

Comment partager plus efficacement et plus équitablement des potentialités/opportunités offertes par les écosystèmes (« services écosystémiques ») qui deviennent de plus en plus rares parce qu’elles sont limitées et sont l’objet de demandes excessives


Projet Intégré SPICOSA

Systèmes de valeursNormes culturellesAction collective/institutionsPolitiques publiquesProcessus de concertation Processus de décisionCadres réglementairesIncitations économiquesEducation/sensibilisation

Social

Ecosystèmes Economie


Projet Intégré SPICOSA

CHANGEMENTDE POLITIQUE

MODIFICATIONDES FORCAGES

TRANSFORMATION DES

ECOSYSTEMES

CHANGEMENTS DANS LES ACTIVITES

HUMAINES

BOUCLE DES RETROACTIONS

DANS LES SYSTEMES CÔTIERS

DEVELOPEMENTSOCIETAL

MODIFICATION DESPERCEPTIONS

DU PUBLIC

MODIFICATION DES RELATIONS

ENTRE LES UTILISATEURS

Diagnostique intégré

ProspectiveECONOMIQUE

SOCIAL

ENVIRONMENTAL

SYSTEMES SOCIETE-NATURE”

CHANGEMENTINSTITUTIONNEL

Développement non durable (par défaut)Développement plus durable (par construction)


Insérer dans la dynamique des systèmes société-nature :

-des démarches de diagnostique scientifique intégré (ESE) partant des questions de l’agenda politique,

-des démarches participatives de co-construction avec les autres acteurs à base de scénarios (prospective),

- des dispositifs de recueil et de conservation des données (observation), de suivi, d’intégration et présentation de l’information (plateforme de simulation, réalité virtuelle, multimédia)


L’expérience du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC/IPCC) est bien connue.

Comment développer des démarches de ce type, en allant plus loin dans la mobilisation de l’expertise scientifique et de l’appropriation sociale, à toutes les échelles et pour les problèmes très divers que pose le développement durable (aménagement du territoire, protection de la nature, gestion de l’exploitation des ressources,...)

Ceci paraît essentiel pour augmenter la capacité d’anticipation et d’adaptation, pour réduire les crises et pour renforcer l’intégration des échelles.

Mais soulève de nombreuses questions, en particulier du côté de la recherche. Bien évidemment aussi en termes de légitimité et de portage politique.


Quelques interrogations pour le débat

Mieux reconnaître l’apport de l’intégration multidisciplinaire, de l’approche appliquée (problème orientée) et impliquée. Le chercheur acteur du débat social; ce qui est différent du rôle d’expert technique auprès du décideur.

Les modes d’organisation (structure, évaluation) actuels de la recherche ne le favorisent pas toujours. Comment faire évoluer les choses ?


Dans l’intégration pluridisciplinaire deux enjeux « culturels » majeurs:

- La pratique pluridisciplinaire au sein des sciences sociales

- L’intégration entre les sciences sociales et les sciences de la nature

Il faut le temps (et les moyens) de la recherche théorique, de la recherche qui travaille sur des processus ou des éléments spécifiques. Mais il faut aussi la recherche coopérative transdisciplinaire qui :

-partage et assume le risque de la subjectivité et de la responsabilité sociale de la recherche,

- pas seulement par la participation forte et volontaire des chercheurs à la demande sociale écologique (dans les ONG ou dans l’écologie politique) mais aussi dans l’appui à la délibération qui est de plus en plus nécessaire en accompagnement de la décision.


Plusieurs tentatives pour constituer et institutionnaliser des disciplines intégratives : écologie humaine, économie écologique, géographie, sciences de la terre, sciences de l’univers, sciences de l’environnement, sciences du développement durable,…

Certaines restent très « disciplinaires », d’autres font de la pluridisciplinarité en sciences sociales ou entre sciences de la nature, chacune ont leurs questions et leurs échelles privilégiées.

La notion de système semble fournir un cadre conceptuel fécond pour cette intégration avec des modélisations originales (dynamique des systèmes, multi-agents,…). La notion d’indicateur a aussi permis de nombreuses avancées. Plus récemment, l’approche par les services écosystémiques est devenu un langage qui facilite la communication (cf. Millenium Assessment).

Faut il construire une discipline dites des sciences de l’environnement au même titre que la médecine. Comment éviter que la dimension bio-chimique ne domine complétement la dimension sociale. Que l’on parle non seulement de santé des écosytèmes mais pas de bien être social dans le cadre des rapports que les humains entretiennent avec la nature et entre eux à propos de la nature.


On ne peut plus se contenter des solutions techniques proposée par une expertise ponctuelle principale fournie par la consultance privé. Il faut aussi assurer une démarche de gestion environnementale des territoires qui implique les acteurs du territoire, scientifiques inclus, dans le temps (projet, suivi, évaluation, observation).

Instrumenter les territoires avec des observatoires qui ne soient pas des cimetières de données mais de véritables lieux multi-acteurs de production et maintenance des données, de débat, d’appui à la définition et au suivi des politiques publiques.


Le développement durable est il d’abord une question pour les sciences du développement et donc essentiellement une question de sciences sociales (quel rapport avons nous, pourquoi et lequel souhaitons nous construire, avec et à propos de la nature) ?

Autre paradigme: c’est du système société-nature qu’il s’agit et il faut que les sciences du bien-être social et de la santé des écosystèmes travaillent main dans la main, dans le cadre d’un champ disciplinaire autonome, sur le modèle des sciences médicales, mais en évitant la domination du tout bio-géo-chimique …



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