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SOCIETE FRANC AISE D'ALLERGOLOGIE SEANCE DU 13 NOVEMBRE 1976 Incidence des infections respiratoires virales, ou de type viral, dans I'asthme de I'adulte. -- J. MIGU~RI~S, A. JOVER, J. DIDrER, P. VALLI~E et M. KREMPF (Toulouse). Cent soixante-dix-huit adultes asthmatiques hospitalis6s ou r~hospitalis6s pour une pouss6e d'aggravation de leur affection ont fait I'objet d'un s~ro-diagnostic syst~matique vis-6-vis des virus pneumotropes, ou vis-6-vis d'agents, appa- rent,s. Sur 211 pauss~es d'exacerbation de la maladie, 54 (soit 25,6 p. cent) s'accompagnaient d'un s6ro-diagnostic fran- chement positif, 20 d'entre elles comportant des anomalies radialogiques compatibles avec I'hypoth6se d'une virose. Les virus grippaux semblent le plus souvent en cause (34 cos), suivis par Mycoplasma pneumoniae (9 cos). Dans cette 6rude, 22 p. cent des attaques d'asthme, 34 p. cent des pouss6es d'exacerbation s'assortissent de t~moignages s6ro- Iogiques d'infection respiratoire de type viral. Cette infec- tion semble jouer un r61e important dans les modalit6s 6volutives de la maladie asthmatique. Discussion Pour M. THI~ROND, I'infection semble agir en modifiant les seuils de r~activit6 de I'allerg~ne. J. CHAR- PIN fair observer que la vaccination anti-grippale, par exem- ple, es,t capable de modifier les conditions de I'activit6 b6ta-bloquante; I'infection naturelle peut bien jouer le m6me r61e. E. HI~NOCQ ~voque les travaux de CHE- VANCE, qui a montr~ que le virus grippal tend 6 provoquer la n6crose de I'appareil ciliaire ; mais on sait aussi que les virus respiratoires sont immuno-d6presseurs. M. DEVAUX sugg~re, pour sa part, une pr6caution : celle de pratiquer, ehez I'allergique d6sensibilis6, les vaccinations anti-grippales 6 distance des s6ances d'injecfions allerg6niques. Etude en immunofluorescence directe des plasmocytes dans la conjonctivite allergique. -- E. BLOCH-MICHEL, J. AU- GOUIN-BERAULT, J. DIEBOLD, R. CAMPINCHI, D. HERMAN et J. DRY (Paris). La m6thode de I'immunofluorescence directe sur coupe histologique, apr~s fixation dons le liquide de Bouin, in- clusion dans la paraffine, mise en contact avec des s6rums immuns anti-lgA, IgG, IgM et IgE, a I'avantage de la simplicitY. Les cellules immuno-formatrices peuvent 6tre rep6r6es et comptabilis6es avec une grande nettet6. Les Rev. /rang. Allergol., 1977, 17, 1 immunoglobulines extracellulaires ne peuvent cependant ~tre observ6es, car elles sont d6truites au cours de la preparation. Dons la conjonctivite normale (5 cos), on trouve deux fois plus de plasmocytes 6 IgA que de plasmacytes chargSs d'autres cat6gories d'immunaglobulines. Dons les conjonc- tivites non allergiques (5 cos), cette proportion est la m6me, sauf pour les plasmocytes 6 IgE, dont le hombre ne varie pas; mais celui des autres plasmocytes es,t multipli6 par trois. L'616vation du hombre des plasmocytes est encore plus grande dans les conjonetivites allergiques de I'adulte (11 cas), o~ I'accraissement du taux des plas~mo- cytes 6 IgE devient franc. Ce dernier passe de 4 p. cent, dons les conjonctivites non allergiques, 6 7,5 p. cent dons les conjonctivites allergiques de I'adulte, et 6 14,5 p. cent dons la conjonctivite printani6re. Cette augmentation contraste avec la faiblesse des tests cutanSs aux pneumallerg~nes courants et I'insuffisance d'81~vation des taux s6riques d'lgE totales. Cette dissociation semble bien indiquer la predominance des ph6nom~nes d'anaphylaxie locale dons la conjonctivite allergique. Discussion : Ce genre de recherche est difficile et C. MOLINA indique que les rSsultats sont souvent plus ca- ract6ristiques chez I'enfant que chez I'adulte. II regrette, d'autre part, que le protocole exp6rimental n'ait pas inclus une 6tude du compl~ment. E. HI~NOCQ se demande si I'augmentation du taux des IgA n'est pas en rapport avec une participation microbienne. Sur une question de P. GER- VAIS, E. BLOCH-MICHEL pr6cise que I'allergSne en cause dons les conjonctiyites printani~res qu'il a 6tudi6es est 37 fois sur 40 la poussibre de maison. Allergie b Panonychus ulmi (Koch).- F.-B. MICHEL, J.-J. GUIN, C. SEIGNALET, A. RAMBLER, J.-C. MARTY, J. CAULA et G. LAVEIL (Montpellier). Des manifestations respiratoires, oculaires et dermato- Iogiques de type allergique, enregistr6es chez des pomi- culteurs, durant des saisons estivales partieuli~rement chau- des et sSehes, ont incit~ 6 invoquer la responsabilit6 de Panonychus ulmi (Koch), parasite du pommier. Les donn6es cliniques (atteinte des parties du corps accessibles 6 I'aca- rien), anamnestiques (eontexte professionnel, saisonnier et climatique : asthme d'6t6) et allergologiques (tests eutan6s) portent 6 retenir le r61e de cet acarien phytophage.

Séance du 13 novembre 1976

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Page 1: Séance du 13 novembre 1976

SOCIETE FRANC AISE D'ALLERGOLOGIE

SEANCE DU 13 NOVEMBRE 1976

Incidence des infections respiratoires virales, ou de type viral, dans I'asthme de I'adulte. - - J. MIGU~RI~S, A. JOVER, J. DIDrER, P. VALLI~E et M. KREMPF (Toulouse).

Cent soixante-dix-huit adultes asthmatiques hospitalis6s ou r~hospitalis6s pour une pouss6e d'aggravation de leur affection ont fait I'objet d'un s~ro-diagnostic syst~matique vis-6-vis des virus pneumotropes, ou vis-6-vis d'agents, appa- rent,s.

Sur 211 pauss~es d'exacerbation de la maladie, 54 (soit 25,6 p. cent) s'accompagnaient d'un s6ro-diagnostic fran- chement positif, 20 d'entre elles comportant des anomalies radialogiques compatibles avec I'hypoth6se d'une virose. Les virus grippaux semblent le plus souvent en cause (34 cos), suivis par Mycoplasma pneumoniae (9 cos). Dans cette 6rude, 22 p. cent des attaques d'asthme, 34 p. cent des pouss6es d'exacerbation s'assortissent de t~moignages s6ro- Iogiques d'infection respiratoire de type viral. Cette infec- tion semble jouer un r61e important dans les modalit6s 6volutives de la maladie asthmatique.

Discussion • Pour M. THI~ROND, I'infection semble agir en modifiant les seuils de r~activit6 de I'allerg~ne. J. CHAR- PIN fair observer que la vaccination anti-grippale, par exem- ple, es,t capable de modifier les conditions de I'activit6 b6ta-bloquante; I'infection naturelle peut bien jouer le m6me r61e. E. HI~NOCQ ~voque les travaux de CHE- VANCE, qui a montr~ que le virus grippal tend 6 provoquer la n6crose de I'appareil ciliaire ; mais on sait aussi que les virus respiratoires sont immuno-d6presseurs. M. DEVAUX sugg~re, pour sa part, une pr6caution : celle de pratiquer, ehez I'allergique d6sensibilis6, les vaccinations anti-grippales 6 distance des s6ances d'injecfions allerg6niques.

Etude en immunofluorescence directe des plasmocytes dans la conjonctivite allergique. - - E. BLOCH-MICHEL, J. AU- GOUIN-BERAULT, J. DIEBOLD, R. CAMPINCHI, D. HERMAN et J. DRY (Paris).

La m6thode de I'immunofluorescence directe sur coupe histologique, apr~s fixation dons le liquide de Bouin, in- clusion dans la paraffine, mise en contact avec des s6rums immuns anti-lgA, IgG, IgM et IgE, a I'avantage de la simplicitY. Les cellules immuno-formatrices peuvent 6tre rep6r6es et comptabilis6es avec une grande nettet6. Les

Rev. /rang. Allergol., 1977, 17, 1

immunoglobulines extracellulaires ne peuvent cependant ~tre observ6es, car elles sont d6truites au cours de la preparation.

Dons la conjonctivite normale ( 5 cos), on trouve deux fois plus de plasmocytes 6 IgA que de plasmacytes chargSs d'autres cat6gories d'immunaglobulines. Dons les conjonc- tivites non allergiques (5 cos), cette proportion est la m6me, sauf pour les plasmocytes 6 IgE, dont le hombre ne varie pas; mais celui des autres plasmocytes es,t multipli6 par trois. L'616vation du hombre des plasmocytes est encore plus grande dans les conjonetivites allergiques de I'adulte (11 cas), o~ I'accraissement du taux des plas~mo- cytes 6 IgE devient franc. Ce dernier passe de 4 p. cent, dons les conjonctivites non allergiques, 6 7,5 p. cent dons les conjonctivites allergiques de I'adulte, et 6 14,5 p. cent dons la conjonctivite printani6re.

Cette augmentation contraste avec la faiblesse des tests cutanSs aux pneumallerg~nes courants et I'insuffisance d'81~vation des taux s6riques d'lgE totales. Cette dissociation semble bien indiquer la predominance des ph6nom~nes d'anaphylaxie locale dons la conjonctivite allergique.

Discussion : Ce genre de recherche est difficile et C. MOLINA indique que les rSsultats sont souvent plus ca- ract6ristiques chez I'enfant que chez I'adulte. II regrette, d'autre part, que le protocole exp6rimental n'ait pas inclus une 6tude du compl~ment. E. HI~NOCQ se demande si I'augmentation du taux des IgA n'est pas en rapport avec une participation microbienne. Sur une question de P. GER- VAIS, E. BLOCH-MICHEL pr6cise que I'allergSne en cause dons les conjonctiyites printani~res qu'il a 6tudi6es est 37 fois sur 40 la poussibre de maison.

Allergie b Panonychus ulmi ( K o c h ) . - F.-B. MICHEL, J.-J. GUIN, C. SEIGNALET, A. RAMBLER, J.-C. MARTY, J. CAULA et G. LAVEIL (Montpellier).

Des manifestations respiratoires, oculaires et dermato- Iogiques de type allergique, enregistr6es chez des pomi- culteurs, durant des saisons estivales partieuli~rement chau- des et sSehes, ont incit~ 6 invoquer la responsabilit6 de Panonychus ulmi (Koch), parasite du pommier. Les donn6es cliniques (atteinte des parties du corps accessibles 6 I'aca- rien), anamnestiques (eontexte professionnel, saisonnier et climatique : asthme d'6t6) et allergologiques (tests eutan6s) portent 6 retenir le r61e de cet acarien phytophage.

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Si ella ne revat pas une importance dpiddmiologique de premier plan, cette al lergie semble 6tre importante 6 con- naltre, dens la mesure at~ elle s'intSgre au domaine g6n6ral de I 'al lergie aux acariens et, d'un point de vue plus global, 6 celui de la pathologie de I 'environnement.

Discussion : Sur une question de M. TOUTI~E, F.-B. MI - CHEL interpr&te I 'abondance de cos, acariens comma un r6sultat d 'une modif icat ion des conditions de la <~ concur- rence vi ta le >> par I 'appl icat ion des insecticides. Pour C. MOLINA, il y a une sorte de liaison entre la pr6sence d'acariens et celle de la moisissure Mucor ; il rappelle son ~tude sur la pr6sence d'Acarus siro b la surface de cer- tains fromages. Ces acariens posent ainsi des probl6mes de m6decine professionnelle. Mais puisqu'i l est question de m6decine professionnelle, P." GERVAIS fa i t observer que I 'ut i l isat ion d'insecticides, eomme les arsenicaux et les organo-phosphor~s, joue aussi un r61e : une chute des taux de cholinest6rase peut favoriser I 'appari t ion d'asthme.

P. MART IN s' interroge sur le processus de ces sensibili- sations : s'agissait-i l de dermites de contact ou d'al lergies de type imm6diat ? En fair, des patients pr6sentaient surtout une urt icaire du visage et des mains. Enfin, M. ADANSON o observ6 un cos d'asthme chez un pomicul teur : le test de provocat ion 6 la feui l le de pommier ava i t ~t~ trbs positif.

@bserwt ion d ' intol6rance isol6e au soja, b forme de chocs anaphylact iques, chez un nourrisson. - - J.-B. COTTON, P. COUTURIER, J.-L. GRENIER et J.-P. LADREYT (Va- lence et Lyon).

Un nourrisson at te in t d 'une diarrh6e t ra lnante donna l ieu 6 des essais d 'a l imentat ion par une pr6parat ion indus- tr iel le 6 base de soja (V6g6baby). Apr~s un temps de latence, il pr6senta par quatre fois, 6 la suite de I ' ingestion

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de preparations diff6rentes 6 base de soja, un chac s6vbre avec vomissements, diarrhde et collapsus, n6cessitant I'has- pi tal isat ion. L' intol~rance au lai t de roche et I ' intoldrance au fructose furent 61Jmin6es. Une allergie au saja fur dd- montr6e par les tests cutan6s, la recherche de pr6cipit ines et le RAST. La biopsie intestinale mit en 6vidence une atrophie vi l lositaire un peu part icul ibre, sans inf i l t rat ion lympho-plasmocytaire au niveau du chorion, sans aucun aspect 6vocateur d' intol6rance au gluten.

Cette observation incite les auteurs 6 s' interroger sur I'association de signes d'al lergies de type I et 11'1, ainsi que s.ur la signif ication de cette atrophie vi l lositaire. Une al lergie au soja sans intolerance au lai t de vache est rare, mais la connaissance d'une telle 6ventual i t6 n'est pas sans int6r~t pratique.

Discussion : M. ALBERT 6voque le t ravai l qu' i l ava i t pr6sent$, il y a quelques anndes, sur I 'al lergie aux 16gumi- neuses. II fa i t remarquer que le TTL n'est pas uti l isable dans I 'al lergie au soja (les 16gumineuses contiennent de la phyto-h6magglut inine).

Le BCG et le staphylocoque dor~ dens I ' immunost imulat ion mlcreblenne centre le cancer. - - F. L A B O R I E et R. LA- BORIE (Bergerac).

Les auteurs pr6conisent I ' immunoth6rapie de certains cancers 6 I 'aide de preparations vaccinales de staphylo- caque dar6, ou de scarif ications 6tendues et r6p~t6es, uti- l isant des cultures staphylococciques sur mil ieu de Chop- man.

Discussion : Cette communicat ion suscite quelques obser- vat ions de C. HURIEZ et P. GERVAIS, qui s'~tonnent qu'un sujet aussi grave ne soit pas 6tudi6 dens le cadre d'un t ravai l scientif ique d'~quipe.

M. PLANES.

REPERTOIRE DES ANNONCEURS

Cassenne, S t imug~ne , p. 18. - - Cdtrane , Cdlest~ne chronodose , 4 e couv ; Cdlest~ne gout tes , p. 22. - - Dexo, D i m e g a n , 2 ~ eouv. - - E.S.F. , A n a t o m i e et pa tho log ie resp i ra to i res , 3 e couv . ; I m m u n o t h 6 r a p i e canc6rologie , p. 30 ; S6cr6tions et excr6 t ions b ronch iques , p. 26 ; Sema ine des H 6 p i t a u x , p. V I . - - Glaxo, Ven to l ine , 13. l I . - - Les 2qeiges, M6dee ine eli- m a t i q u e , p. VI . - - P h a r m a c i a F r ance , D iagnos t i c i n v i t ro , pp . IV-V. - - S~venet, H y p n a s m i n e , enca r t vo lan t .

Rev. jran~. Allergol., 1977, 17, i