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AMBASSADE DU BURKINA FASO A ROME (Italie) BURKINA FASO REPRESENTATION PERMANENTE Unité- Progrès-Justice APRES DU FIDA, DU PAM ET DE LA FAO SECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA FASO COULIDIATI LAURENT DIT DIANDIOUA SPECIALISTE SECURITE ALIMENTAIRE ET ORGANISATIONS A BASE COMMUNAUTAIRE ROME, LE 25 MAI 2011

SECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA FASO aliments, c'est à dire que l'on devrait utiliser cette expression d'hygiène alimentaire pour les règles de nutrition et de diététique. L'hygiène

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AMBASSADE DU BURKINA FASO A ROME (Italie) BURKINA FASO

REPRESENTATION PERMANENTE Unité- Progrès-Justice

APRES DU FIDA, DU PAM ET DE LA FAO

SECURITE ALIMENTAIRE AU

BURKINA FASO

COULIDIATI LAURENT DIT DIANDIOUA

SPECIALISTE SECURITE ALIMENTAIRE

ET ORGANISATIONS A BASE COMMUNAUTAIRE

ROME, LE 25 MAI 2011

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SOMMAIRE

- INTRODUCTION

I- DEFINITION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

1 - DEFINITION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

2 - HYGIENE ET SECURITE ALIMENTAIRE

II - SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE SUD SAHELIENNE

1 – COMMENT ASSURER LA SECURITE ALIMENTAIRE DES POPULATIONS ?

2 – AVANTAGES COMPARATIFS

3 – CHANGEMENT DE L’INTERIEUR

4 – DEVELOPPER LE COMMERCE REGIONAL

5 – INVESTIR DANS QUOI ?

6 - INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX

III - SECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA FASO

1. RESSOURCES PRODUCTIVES ET VULNERABILITE AGRICOLE ET PASTORALE : 1.1- TERRES ARABLES PRODUCTIVES ET VULNERABILITE AGRICOLE ET PASTORALES.

1.2- RESSOURCES EN EAU ET LEUR MAITRISE

2. POLITIQUES ET STRATEGIES DU BURKINA FASO EN MATIERE DE SECURITE ALIMENTAIRE

3. BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES ET STRATEGIES 33..11 -- SSOOUUSS –– SSEECCTTEEUURR DDEE LL’’AAGGRRIICCUULLTTUURREE 33..22 -- SSOOUUSS –– SSEECCTTEEUURR DDEE LL’’EELLEEVVAAGGEE 33..33 -- SSOOUUSS--SSEECCTTEEUURR DDEESS RREESSSSOOUURRCCEESS FFOORREESSTTIIEERREESS,, FFAAUUNNIIQQUUEESS EETT HHAALLIIEEUUTTIIQQUUEESS 33..44 -- SSOOUUSS SSEECCTTEEUURR DDEE LL’’EEAAUU 4 - DOCUMENTS ACTUELS DE POLITIQUE ET STRATEGIE 4.1- STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT RURAL (SDR) 44..22 -- SSTTRRAATTEEGGIIEE DDEE CCRROOIISSSSAANNCCEE AACCCCEELLEERREEEE DDEE DDEEVVEELLOOPPPPEEMMEENNTT DDUURRAABBLLEE ((SSCCAADDDD)).. 44..33 -- PPRROOGGRRAAMMMMEE NNAATTIIOONNAALL DDUU SSEECCTTEEUURR RRUURRAALL ((PPNNSSRR)) 5 - BILAN CEREALIER DE LA CAMPAGNE AGRICOLE 2010-2011 5.1 - PRESENTATION DU DISPOSITIF DE SECURITE ALIMENTAIRE 5.2 - PREVISION DES PRIX 5.3 – SITUATION NUTRITIONELLE 2010 5.4 - SITUATION ALIMENTAIRE ET SANITAIRE DU BETAIL 5.5 - RESULTATS QUANTITATIFS DE LA CAMAPGNE AGRICOLE 2010/2011 5.6 - RECOMMANDATIONS CONCLUSION ANNEXE

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I- COOPERATION BILATERALE ET MULTILATERALE

1 - PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL (PAM)

2 - FONDS INTERNATIONAL POUR LE DEVELOPPEMENT (FIDA)

3- ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE(FAO)

4 - BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BOAD)

5 - BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD)

6 - BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPMENT (BID)

7- UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE (UEMOA)

8 - COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (CEDEAO)

9 - BANQUE MONDIALE (BM)

10- DELEGATION DE LA COMMISSION DE L’UNION EUROPENNE

11 - COOPERATION AVEC LA FRANCE, LES PAYS BAS, L’ALLEMAGNE

12 - G8 et G 20 (Les objectifs de la double Présidence Française pour

l’année 2011 en matière de sécurité alimentaire)

II- OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT.

1 - QUEL BILAN PEUT ETRE RETENU DE 10 ANS DE MISE EN ŒUVRE DES OMD ?

2 - BILAN DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT AU BURKINA FASO

3 - ATELIER DE RESTITUTION DU BILAN DES OMD

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INTRODUCTION

Le Burkina Faso compte 14 millions d’habitants dont 46,4% vivent sous le seuil de la pauvreté (MAHRH 2010).

Le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie nationale; il emploie 86% de la population totale. La production agricole est dominée par des petites exploitations traditionnelles familiales (2,8 à 12 ha dans la région de l’Ouest, 2 à 5,5ha dans le Centre et Centre Ouest, 1,5 à 4 ha à l’Est et 2 à 3ha dans le sahel et le Nord)

Environ 40% du PIB provient des activités Agricoles (agriculture 25%, élevage 12% et 3% foresterie et pêche), considérées comme étant les principales sources de croissance économique du pays et par conséquent le levier pouvant faire aboutir la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Face à cette réalité, le gouvernement a mis en œuvre une série de réformes visant à créer les bases d’une croissance accélérée, en améliorant les conditions de vie des populations et en développant une agriculture durable. Après la phase d’ajustement structurel des années 1990, marquée par un processus de libéralisation et de désengagement de l’Etat des secteurs productifs, le pays a adopté depuis 2000 une stratégie de lutte contre la pauvreté qui a migrer vers une stratégie de croissance accélérée pour un développement durable adopté en février 2011 qui vise à assurer une croissance économique durable, équitable et de qualité.

La question de la sécurité alimentaire se situe dans le contexte de la mondialisation et des forces en opposition que sont l’interdépendance et l’autosuffisance. Les aliments que les agriculteurs produisent sont consommés par leurs familles (50 à 80%) . Toutes ces données ont des conséquentes négatives sur l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement / 2015.

Malgré tous les efforts déployés par les différents acteurs, l’insécurité alimentaire touche 50% des ménages et s’accentue d’année en année dans les centres urbains.

I- DEFINITION SUCCINCTE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

1 - DEFINITION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

Le Sommet de Rome a développé la définition de la sécurité alimentaire approuvée par la Conférence internationale FAO/OMS sur la nutrition (Rome, décembre 1992) à savoir "l'accès de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante pour mener une vie saine et active". Le Sommet a ajouté l'idée de l'accès non seulement physique mais aussi économique, d'une alimentation non seulement suffisante mais aussi saine et nutritive; et le concept selon lequel il faut, par alimentation suffisante, entendre une alimentation correspondant aux besoins nutritionnels ainsi qu'aux préférences des populations pour leur permettre de mener une vie saine et active. Le Sommet a ainsi parachevé la définition précédente, en établissant des points de contact entre la sécurité alimentaire et le commerce par le biais des notions "d'accès" et de " quantité suffisante" de l'alimentation.

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Une autre approche de la définition de la sécurité alimentaire est fondée sur celle du "droit à l'alimentation". Chacun a un droit à l'alimentation découlant de sa propre production, d'un échange sous forme de troc, d'achat sur les marchés ou d'un travail à des tâches autres que la production alimentaire, ou d'un transfert (d'aliments) de la famille, de la communauté, de la société civile ou de l'État. Quiconque ne peut pas jouir de son droit à l'alimentation risque donc de voir sa sécurité alimentaire menacée. Le lien direct entre le commerce et cette approche est le droit à l'alimentation au moyen d'un échange.

La sécurité alimentaire peut se décliner à l’échelle des familles, des pays, des régions… L’accès à la nourriture étant vital, il peut être un enjeu stratégique en cas de conflits (embargos sur les produits alimentaires) »

La notion de sécurité alimentaire concerne aussi la dignité humaine, un juste rapport entre le genre humain et la terre qui le nourrit.

La sécurité alimentaire comporte quatre dimensions :

a) disponibilité (production intérieure, capacité d'importation, de stockage et aide alimentaire) ;

b) accès (dépend du pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible) ;

c) stabilité (des infrastructures mais également stabilité climatique et politique) ;

d) salubrité, qualité (hygiène, essentiellement accès à l'eau).

La sécurité alimentaire dépasse la notion d'autosuffisance alimentaire. Elle est cependant à distinguer de l'unique sécurité sanitaire des aliments, qui a trait à l'hygiène ainsi qu'à l'innocuité des aliments, ainsi qu'au maintien de leur salubrité.

2 - HYGIENE ET SECURITE DES ALIMENTS

La sécurité alimentaire et l'hygiène alimentaire ne sont pas à confondre avec l'hygiène et la sécurité des aliments! Ces termes sont mal utilisés dans le langage courant.

En effet, la sécurité alimentaire (food security) est une expression qui désigne la sécurité des approvisionnements alimentaires en quantité et qualité, alors que souvent dans le langage courant, ce terme est utilisé pour désigner l'innocuité des aliments, c'est à dire l'assurance que les aliments ne causeront pas de dommage au consommateur quand ils sont préparés et/ou consommés conformément à l'usage auquel ils sont destinés, définition de la sécurité des aliments (food safety).

Ensuite, il faut préciser les différences entre l'hygiène des aliments (food hygiene) et l'hygiène alimentaire. Encore une fois, suite à un abus de langage, l'hygiène alimentaire est le plus souvent utilisée pour désigner les règles d'hygiène à respecter pour accroître la sécurité des aliments. Or, l'hygiène alimentaire est une expression médicale se rapportant au choix raisonné des

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aliments, c'est à dire que l'on devrait utiliser cette expression d'hygiène alimentaire pour les règles de nutrition et de diététique.

L'hygiène des aliments quant à elle, désigne l'ensemble des conditions et mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la salubrité des aliments à toutes les étapes de la chaîne alimentaire.

II- SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE SUB-SAHELIENNE.

La sécurité alimentaire ne peut se réaliser en autarcie, surtout dans ce contexte de mondialisation. Ce qui nous amène, avant d’aborder la situation de la sécurité alimentaire au Burkina Faso, de passer en revue la situation en Afrique sub-sahélienne qui n’est pas très reluisante. 1 – COMMENT ASSURER LA SECURITE ALIMENTAIRE DES POPULATIONS ?

La densité de population dans quelques pays d’Afrique subsaharienne est encore inférieure à celle de l’Asie. Cependant, la vitesse de croissance de la population est bien plus grande en Afrique subsaharienne que dans n'importe quelle autre région du monde. Aussi, dans beaucoup de pays et de régions d’Afrique subsaharienne, il y a une pression plus forte pour passer des systèmes traditionnels à faibles intrants vers des systèmes plus productifs. Les sols et les climats imposent également de grandes contraintes à l'intensification.

La crise mondiale des prix dans le secteur de l’alimentation et des carburants offre aux pays d’Afrique de l’Ouest « l’occasion stratégique » de mieux assurer leur propre sécurité alimentaire, selon certains analystes du secteur agricole, mais ils n’y parviendront qu’en consacrant au moins 10 pour cent de leurs budgets publics à l’agriculture et en exploitant plus efficacement leurs avantages comparatifs.

Face à la hausse moyenne de 45 pour cent du prix des céréales depuis la mi-2006, les ministres du Commerce, des Finances et de l’Agriculture des Etats-membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis au Nigeria les 18 et 19 mai pour convenir d’une stratégie destinée à améliorer la sécurité alimentaire dans la région.

« Chaque pays doit renforcer son propre avantage [comparatif] avéré », a déclaré un responsable des politiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a assisté à la rencontre, « et cette idée est relativement nouvelle pour la région ».

Une idée qui a également un prix : « C’est l’occasion stratégique pour certains pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria de décider s’ils souhaitent devenir le grenier de la région, mais il leur faudra faire d’importants investissements pour y parvenir », a affirmé John Staatz, professeur en économie de l’agriculture, de l’alimentaire et des ressources à la Michigan State University.

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2 – AVANTAGES COMPARATIFS

Si tous reconnaissent qu’aucun pays du monde n’est autonome dans le domaine de l’alimentaire au sein de l’économie mondialisée d’aujourd’hui, ils estiment que les pays de la région les plus susceptibles d’atteindre un bien meilleur degré d’autonomie pour certaines cultures sont le Nigeria, qui produit 57 pour cent des céréales de la région, ainsi que le Mali, le Niger et le Tchad au Sahel, dont chacun couvre déjà environ 70 pour cent de ses propres besoins alimentaires.

Il y a un gros potentiel pour le développement de la production rizicole, mais dans l’ensemble, la région devra continuer à importer des céréales pendant bien longtemps.

La FAO divise la région en ceintures agricoles situées dans le sud, le centre et le nord.

La riziculture pourrait être considérablement stimulée dans les ceintures sud du Nigeria, du Bénin, du Togo, du Ghana, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Sierra Leone, du Liberia et de la Guinée ; tandis que la production de manioc, de patates douces et de plantains pourrait être développée dans la ceinture centrale, qui traverse la Guinée, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire.

Et dans la ceinture nord (nord du Ghana, sud du Niger et du Mali, Mauritanie et Sénégal) les céréales sèches, telles que le mil, le sorgho et le maïs, ainsi que l’élevage devraient être développés.

3 – CHANGEMENT DE L’INTERIEUR

Les investissements agricoles doivent être un processus interne à la région : divers acteurs principaux tels que le Nigeria devraient intervenir pour soutenir la production dans les petits pays.

« Nous ne pouvons pas compter à 100% sur une aide externe. Le Nigeria doit ouvrir la voie avec des investissements, tout comme d’autres producteurs de pétrole africains –la Libye, l’Angola et le Gabon ».

Rien ne se produira si les Etats ne consacrent pas au moins 10 pour cent de leurs budgets annuels à l’agriculture. Les dirigeants africains y avaient consenti en 2003, mais jusqu’ici très peu ont réussi à tenir leur engagement, et bon nombre d’entre eux ne consacrent encore que cinq pour cent ou moins au secteur.

Ce manque de fonds laisse peu de marge aux investissements : les structures de recherche manquent cruellement de fonds et les agriculteurs n’ont pas assez de semences ni d’engrais d’une année sur l’autre.

Les dirigeants de la CEDEAO ont toujours réitéré leur engagement à atteindre l’objectif des 10 pour cent.

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4 – DEVELOPPER LE COMMERCE REGIONAL

Pour renforcer les avantages comparatifs, les dirigeants devront privilégier les intérêts régionaux aux intérêts nationaux.

En premier lieu, certains pays tels que la Guinée et le Liberia devront lever les mesures protectrices d’urgence qui limitent les flux de vivres à travers la région, notamment l’interdiction imposée sur les exportations alimentaires.

Nous comprenons les dirigeants politiques qui tentent de préserver la sécurité alimentaire de leurs peuples et d’éviter l’agitation civile (cf : les émeutes de la faim en 2007 et 2008 un peu partout dans le monde), mais à long terme, si tout le monde suit ces schémas [protectionnistes] et empêche les vivres de circuler au-delà des frontières, ce sera la crise assurée. Le libre-échange est pratiqué de longue date en Afrique de l’Ouest, ce qui devrait aider à ramener à la raison les plus accros au protectionnisme (cf : l’histoire des colporteurs mossi et des commerçants dioula en Afrique de l’Ouest)

En définissant une politique régionale de commerce, les leaders harmoniseraient leurs objectifs de production, définiraient des normes agricoles communes, gèreraient certaines ressources partagées telles que le fleuve Niger, et défendraient les intérêts des Ouest-africains lors de négociations commerciales internationales, notamment entre l’Union européenne et l’Afrique.

Et la CEDEAO et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) seraient aux commandes.

5 – INVESTIR DANS QUOI ?

Maintes fois les investissements ont été considérés comme une priorité pour stimuler la production.

Une amélioration des routes et des moyens de transport doit permettre aux producteurs de se rendre plus facilement sur les marchés, des programmes de micro-crédit doivent être mis en place pour permettre aux agriculteurs de se procurer des semences et des engrais, les instituts de recherche doivent recevoir des subventions plus régulièrement, et les Etats doivent investir dans l’amélioration des systèmes d’irrigation et de gestion de l’eau.

La production céréalière en Côte d’Ivoire et au Ghana, et la production de racines et de tubercules au Bénin, au Ghana et au Nigeria ont été multipliées par cinq depuis les années 1960.

Les récoltes ont également augmenté en volume dans l’ensemble de la région, à l’exception du Sénégal, mais à une moyenne d’une tonne par hectare, elles sont encore relativement faibles.

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Cette croissance a été alimentée par l’élargissement des zones cultivées, l’augmentation des récoltes et la meilleure productivité des travailleurs.

6 - INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX

Et les investisseurs internationaux ne sont pas en reste. La Banque mondiale a annoncé qu’elle doublerait ses investissements dans la production agricole africaine, les portant de 450 millions à 800 millions de dollars, et la Banque africaine de développement investira 4,8 milliards de dollars en engrais, en recherche et en infrastructures, a annoncé son président au cours de l’année 2010.

L’investissement dans l’agriculture, au programme des dirigeants du G8, figure également parmi les priorités du secrétaire général des Nations Unies et est au cœur de la stratégie de développement 2008 de la Banque mondiale au profit des pays les moins avancés.

Les pays d’Afrique de l’Ouest ont des économies essentiellement agraires ; ils n’ont donc pas d’autre choix que de renforcer leurs secteurs agricoles par des investissements conséquents sinon, ils vont tout simplement en rester au stade de négociateurs des fonds pendant encore longtemps. III- SECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA FASO

1. RESSOURCES PRODUCTIVES ET VULNERABILITE AGRICOLE ET PASTORALE :

La problématique de la sécurité alimentaire au Burkina Faso se pose principalement en termes d’incapacité à accéder à une nourriture variée, en quantité suffisante et en qualité. Ce problème d’accès est lié d’une part à la faiblesse des revenus (46,4% de la population est pauvre) et d’autre part à un manque d’organisation des marchés se traduisant par une variabilité des prix des denrées de base, notamment dans les zones à risque ( voir bilan céréalier 2010/2011 dans les chapitres suivants)

1.1 – TERRES ARABLES PRODUCTIVES ET VULNERABILITE AGRICOLE ET

PASTORALE Le potentiel en terres arables est estimé à 9 millions d’ha, soit 32,8% du territoire national.

Il existe, réparties sur l’ensemble des 13 régions, du pays, 84 zones pastorales dont 22 aménagées cumulant environ 736 500 ha, faisant l’objet d’un arrêté gouvernemental d’usage par les éleveurs

Les ressources forestières contribuent fortement à la sécurité alimentaire. Les réserves forestières représentent 14% du patrimoine total soit 35 000 km2. Elles constituent la première source de fourniture de l’énergie. En 1985/1986, 70 000

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tonnes de beurre de karité d’une valeur économique de 4,5 milliards F CFA ont été commercialisés contre 82 000 tonnes en 1991 et 1995. La faune sauvage compte 35 espèces de grands mammifères auxquels s’ajoutent de petits gibier et d’oiseaux. La FAO estime leur apport dans l’alimentation à l’équivalent de 3,200 milliards de F CFA. La déforestation et le braconnage compromettent cependant à long terme cette ressource.

- Le taux d’utilisation, Les terres agricoles annuellement emblavées sont estimées à hauteur de 3,5

à 4 millions d’ha représentant environ 40% du potentiel. La répartition inégale de la population sur le territoire national , se traduit également par des coefficients d’intensité culturale des terres variant de 15 dans les régions à faible densité de population ( Sud-ouest, Cascade ,Est et hauts bassins) à 41% dans celles à densité de population plus élevées ( centre, Centre-est, centre-nord, Centre- ouest) Les pâturages sont de valeur fourragère pauvre. De plus, éleveurs et agriculteurs sont en concurrence pour le partage des bas-fonds enherbés et des eaux des petits barrages, notamment en saison sèche. Dans les régions sahéliennes et sub-sahéliennes, du nord, la charge est estimée à 7,5ha par tête de gros bétail, dans celle du Centre à 4ha/tête de bétail. En année de sécheresse, la capacité d’accueil des différentes zones peut subir une baisse de 25 à 50% ce qui aggrave les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs.

- Des terres en constante dégradation Les terres sont soumises à une dégradation dont les causes, l’ampleur, les

risques et les conséquences sont variables d’une année à l’autre. Une étude faite en 2002 estime qu’environ 11% des terres du Burkina Faso étaient considérées comme très dégradées. Les régions où les terres sont fortement dégradées sont le Sahel (57%), le Nord (29%) et le Centre Nord (29%) qui correspondent par ailleurs aux régions structurellement déficitaires en disponibilité alimentaires. Le risque de dégradation est élevé sur environ 37% des terres du pays.

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Liens de causalité entre les ressources en terres, la population, la pauvreté et la dégradation de la terre

1.2 - RESSOURCES EN EAU ET LEUR MAITRISE - Des précipitations pluviométriques à répartition variable et en nette régression.

La pluviométrie est caractérisée par une mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace. Ce facteur de répartition est très déterminant pour les rendements et la production (Les précipitations varient de 2 à 3 mois selon la zone) - Un important potentiel de terres irrigables.

Les terres aménageables pour l’agriculture irriguée sont évaluées à 233 500 ha dont 32 258 ha aménagé (MAHRH-2004), représentant 0,6% de l’ensemble des terres cultivées et 14% des terres irrigables. Les terres irrigables représentent 2,47% du potentiel des terres arables. Les barrages de Bagré (21 000 à 25 000 ha), de la Kompienga (16 000 à 20 000ha), du Sourou (8 000 ha) et de Ziga (7 000 à 10 000 ha) offrent des possibilités de d’irrigation et de développement d’activités de pêche ; Le Mouhoun est la seule rivière permanente. Tous les cours d’eau sont menacés de sédimentation due à l’ensablement et à l’érosion hydrique consécutive à une exploitation non contrôlée des bassins versants et des berges. On dénombre plus de 1 000 petits barrages servant essentiellement à la petite irrigation villageoise en saison sèche. - Une politique volontariste en matière d’aménagement hydro agricoles

Le Ministère de l’Agriculture mène une politique de développement de l’agriculture irriguée qui devrait permettre à l’horizon 2015, d’aménager 60 000 ha supplémentaires. Actuellement 24 000 ha environ qui sont mis en valeur annuellement, reparties entre 12 400 ha en maîtrise totale d’eau, (5000 ha en riz), 6 000 ha en bas-fonds aménagés (2 000 ha de riziculture) et 6 000 ha de petite irrigation villageoise. Ainsi, les cultures de contre saison ont permis de produire bon an mal an environ 30 000 tonnes de céréale (soit 1,2% de la production pluviale de céréales), 354 000

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tonnes de tubercules et 162 000 de légumes, et de contribuer valablement à renforcer la sécurité alimentaire - Des ressources en eaux souterraines mal connues

Selon les sources d’information, les ressources totales disponibles se situeraient entre 113,5 milliards et 203 milliards de m3, dont seulement 9,5 milliards de m3 seraient exploités. Le coût très élevés de leur éventuel développement limite leur exploitation aux seuls usages domestiques (puits et forages) - Le changement climatique

Le niveau général des pluies a fortement décru depuis la fin des années 1960, entraînant une migration des isohyètes de plus de 200 km vers le sud (variation de 400mm/an au nord à plus de 1000 mm/an dans l’extrême sud). 2 - POLITIQUES ET STRATEGIES DU BURKINA FASO EN MATIERE DE SECURITE

ALIMENTAIRE

Le Burkina Faso est un pays largement sahélien à la limite de la sécurité alimentaire dans certaines régions tout au moins. Depuis cinq ans, la récolte est comprise entre 2 et 2,6 millions de tonnes et le disponible céréalier pour l’alimentation des populations est compris entre 1,7 et 2,2 millions de tonnes. Lorsque la pluviométrie est normale, le pays dispose donc d’un potentiel de production juste suffisant pour satisfaire sa demande intérieure en céréales traditionnelles (mil, sorgho, mais). La plus grande partie de la production est autoconsommée (80 à 85%) par les producteurs eux mêmes. Le développement de la production céréalière représente donc un enjeu croissant dans l’économie agricole et constitue un élément essentiel des politiques de sécurisation alimentaire. Le gouvernement a mis en place, à partir de 1994, un “dispositif de pilotage de la politique céréalière” chargé de mettre en œuvre la politique de sécurité alimentaire du Burkina Faso et, principalement de la gestion des crises et de l’aide alimentaire. Le cadre institutionnel de ce dispositif a été établi par l’accord cadre Etat-Partenaires signé en décembre 1997 par le ministre de l’économie et des finances et le ministre de l’agriculture du Burkina Faso, les représentants de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la France, de l’Union Européenne et de la FAO. Ce dispositif fonctionne de manière paritaire entre le gouvernement du Burkina Faso et les bailleurs de fonds et est constitué principalement des organes suivants :

le comité de réflexion et de suivi de la politique céréalière (CRSPC), lieu de concertation et de dialogue entre le gouvernement, les bailleurs de fonds, les organismes internationaux (FAO, PAM, …) et les ONG sur la sécurité alimentaire du BurkinaFaso ; le secrétariat permanent de la coordination de la politique céréalière (SP/CPC) est

chargé d’animer, de coordonner et de suivre l’ensemble des activités du dispositif. Il assure notamment le secrétariat du CRSPC et du comité paritaire de gestion (CPG) du fonds de développement céréalier (FODEC) ; La société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) gère un stock physique de 30 000 tonnes de céréales et assure la réception et la conservation des aides alimentaires dont bénéficie le Burkina Faso. La SONAGESS abrite également le Système d’Information sur les Marchés et les prix des céréales (SIM). Le comité national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) est chargé de la distribution des aides

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dans le pays en cas de sinistre. Il est relayé aux niveaux provincial et départemental par les COPROSUR et les CODESUR. Le fonds de développement céréalier (FODEC) est l’instrument financier du dispositif. Il est géré par le comité paritaire de gestion (CPG) qui regroupe des représentants du Burkina Faso et des principaux partenaires techniques et financiers. Il est constitué de deux fonds :

a)-le fonds d’action pour la sécurité alimentaire (FASA) intervient dans le cadre de la reconstitution du stock physique de sécurité, dans la gestion du stock financier (le montant actuel de 3.1 milliard de cfa permet l’achat de 20 000 tonnes de céréales en cas de crise majeure) et dans le financement des opérations de distribution de vivres dans les zones sinistrées ; b)-le fonds d’incitation, d’animation et de promotion (FIAP) du secteur céréalier, destiné à promouvoir les initiatives des acteurs privés de la filière par la mise en place de fonds de garantie auprès des institutions financières de la place.

Depuis sa création, ce dispositif a permis de faire face de façon satisfaisante à plusieurs crises alimentaires modérées (1996 ,1998, 2006 , 2008 et 2010).

3 - BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES ET STRATEGIES LLeess ppoolliittiiqquueess eett ssttrraattééggiieess oonntt ééttéé mmiisseess eenn œœuuvvrree ppaarr lleess ddééppaarrtteemmeennttss mmiinniissttéérriieellss eenn cchhaarrggee dduu ddéévveellooppppeemmeenntt rruurraall..

IIll ccoonnvviieenntt dd’’eenn ffaaiirree uunn bbiillaann aaffiinn ddee ttiirreerr lleess lleeççoonnss nnéécceessssaaiirreess ddaannss cchhaaqquuee ssoouuss sseecctteeuurr dduu ddéévveellooppppeemmeenntt rruurraall.. 33..11 -- SSOOUUSS--SSEECCTTEEUURR DDEE LL’’AAGGRRIICCUULLTTUURREE

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pprroodduuccttiioonn nnaattiioonnaallee aa ccoouuvveerrtt lleess bbeessooiinnss ddee llaa ppooppuullaattiioonn 99 aannnnééeess ssuurr 1111 eennttrree 11999933 eett 22000033.. TToouutteeffooiiss,, cceettttee ssiittuuaattiioonn eesstt eennccoorree pprrééccaaiirree,, aavveecc uunnee ddiissppoonniibbiilliittéé eenn ccéérrééaalleess ((ddiifffféérreennccee eennttrree llaa pprroodduuccttiioonn eett lleess bbeessooiinnss ddee ccoonnssoommmmaattiioonn)) ttrrèèss vvaarriiaabbllee,, qquuii fflluuccttuuee cchhaaqquuee aannnnééee eennttrree ––225500..000000 eett ++11 000000..000000 ttoonnnneess.. LL’’iinnssttaabbiilliittéé ddee llaa pplluuvviioommééttrriiee,, lleess ddiiffffiiccuullttééss dd’’aajjuusstteemmeenntt dduu mmaarrcchhéé,, eett llaa ppaauuvvrreettéé ppeerrssiissttaannttee ddeess ppooppuullaattiioonnss rruurraalleess eexxpplliiqquueenntt lleess ddiiffffiiccuullttééss aalliimmeennttaaiirreess rrééccuurrrreenntteess ddaannss cceerrttaaiinneess zzoonneess vvuullnnéérraabblleess..

3.2 – SOUS-SECTEUR DE L’ELEVAGE

LLee PPrrooggrraammmmee dd’’AAccttiioonn PPrriioorriittaaiirree dduu SSeecctteeuurr ddee ll’’EElleevvaaggee ((PPAAPPIISSEE)) aaddooppttéé

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pprroocceessssuuss IInniittiiaattiivvee,, EElleevvaaggee,, PPaauuvvrreettéé eett CCrrooiissssaannccee ((IIEEPPCC)),, ddoonntt lleess rrééssuullttaattss ddooiivveenntt ppeerrmmeettttrree ddee mmiieeuuxx oorriieenntteerr lleess ssttrraattééggiieess ddee ddéévveellooppppeemmeenntt dduu ssoouuss--sseecctteeuurr..

33..33-- SSOOUUSS--SSEECCTTEEUURR DDEESS RREESSSSOOUURRCCEESS FFOORREESSTTIIEERREESS,, FFAAUUNNIIQQUUEESS EETT HHAALLIIEEUUTTIIQQUUEESS

Les principales réalisations dans le sous-secteur des ressources forestières,

fauniques et halieutiques sont les suivantes : - la création de sources de revenus supplémentaires pour les populations

locales par la location des zones de chasse, la vente de la viande de gibier, la délivrance de permis de chasse villageoise ;

- environ 9 000 tonnes de poissons sont pêchés chaque année dont 10 à 20% pour l’autoconsommation et le commerce local, le reste étant fumé.

- La valorisation des produits forestiers non ligneux La mise en œuvre des politiques et stratégies de ce sous-secteur a été confrontées à des difficultés et à des contraintes dont les principales sont :

- le manque de moyens financiers, humain qualifié et matériel et inorganisation des différentes filières.

33..44 -- SSOOUUSS--SSEECCTTEEUURR DDEE LL’’EEAAUU

Les résultats obtenus dans la mise en œuvre des politiques et stratégies dans le domaine de l’eau sont nombreux et se situent à plusieurs niveaux. Les principaux résultats suivants peuvent être retenus :

- la mise en œuvre de programmes structurants ; - l’adoption de la loi n°002-2001/AN du 8 février 2001 portant loi d’orientation

relative à la gestion de l’eau ; - l’adoption en mars 2003 du Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des

Ressources en Eau (PAGIRE); - l’adoption de la stratégie nationale d’assainissement ; - l’adoption des décrets portant cahiers de charges respectivement pour les

grands aménagements hydro-agricoles et pour la gestion des petits aménagements hydro-agricoles

- la mise en place des Comités de Points d’Eau (CPE), des Comités de Gestion des Equipements Solaires (CGES) et des Associations d’Usagers de l’Eau (AUE) , du Conseil National de l’Eau (CNE), du Comité Technique de l’Eau (CTE).

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4 - DOCUMENTS ACTUELS DE POLITIQUE ET STRATEGIE 4.1- STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT RURAL (SDR)

Le bilan relaté succinctement ci-dessus a permis de tirer les leçons nécessaires pour le renforcement de la Stratégie de Développement Rural.

La vision de llaa SSttrraattééggiiee ddee DDéévveellooppppeemmeenntt RRuurraall àà ll’’hhoorriizzoonn 22001155 permet de préciser la situation à laquelle nous souhaitons aboutir en matière de lutte contre la pauvreté en milieu rural à l’horizon 2015. Cette vision se fonde à la fois sur les réalités actuelles et les perspectives de développement de l’économie nationale.

En se référant à la Lettre d’Intention de Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD) qui constitue le fondement du Cadre Stratégique de Lutte contre la pauvreté (CSLP), la vision du développement rural retenue lors des Assises Nationales sur la révision du CSLP, tenues à Ouagadougou en Octobre 2003, est formulée comme suit : « un monde rural moins pauvre, jouissant d’une sécurité alimentaire durable grâce à l’accroissement des productions agricoles, pastorales, halieutiques, forestières et fauniques, basé sur l’amélioration de la productivité, à une augmentation des revenus due à une plus grande intégration de l’économie de marché et à une diversification des activités économiques en milieu rural , à la modernisation de l’agriculture familiale paysanne, à la diversification et à la spécialisation régionale des productions et à une gestion durable des ressources naturelles et des écosystèmes ».

-- OObbjjeeccttiiffss ddee llaa SSttrraattééggiiee ddee DDéévveellooppppeemmeenntt RRuurraall ((SSDDRR)) L’objectif global de la SDR est d’assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable.

Les objectifs spécifiques de la SDR sont les suivants : 1. accroître les productions agricoles, pastorales, forestières, fauniques et

halieutiques grâce à l’amélioration de la productivité ;

2. augmenter les revenus grâce à une diversification des activités économiques en milieu rural ;

3. renforcer la liaison production/marché ;

4. assurer une gestion durable des ressources naturelles ;

5. améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu rural

6. responsabiliser les populations rurales en tant qu'acteurs de développement.

- FFiinnaanncceemmeenntt ddee llaa SSttrraattééggiiee ddee DDéévveellooppppeemmeenntt RRuurraall - Contribution de l’Etat

Pour un développement durable du secteur rural, le Gouvernement prendra les mesures de réformes institutionnelles et fiscales nécessaires pour une meilleure mobilisation des ressources financières. Il améliorera le financement du secteur à travers le budget national, mais aussi par le canal des fonds de développement (Fonds de Développement de l’Elevage (FODEL), Fonds National de Lutte contre la

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Désertification (FNLCD), Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE), etc…). D’autres institutions nationales comme les collectivités locales apporteront également leurs contributions.

- Contribution des partenaires techniques et financier(PTF)

Les interventions des PTF peuvent être faites sous forme d’appui budgétaire; ils peuvent aussi contribuer aux ressources des fonds de développement en faveur du monde rural.

Quant aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) et autres associations, elles peuvent participer au financement du développement du secteur rural sous différentes formes. 4.2 - STRATEGIE DE CROISSANCE ACCELEREE DE DEVELOPPEMENT DURABLE

(SCADD) 2011-2015.

La stratégie de croissance accélérée de développement durable (SCADD) vient remplacer le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui a constitué le référentiel central de la politique de développement économique et social du gouvernement sur la période 2000-2010. La SCADD a été adoptée par le gouvernement (officiel) au cours du mois de février 2011. Ce changement s’est avéré nécessaire au regard des acquis et des insuffisances dans la mise en œuvre du CSLP. Malgré la croissance économique (5% par an en moyenne entre 2000 et 2010) , il a été constaté une fragilité et une vulnérabilité aux chocs exogènes , la faible productivité au niveau des productions végétales et animales, les coûts relativement élevés des facteurs de production et la tendance à la paupérisation (43,9% d’incidence de pauvreté en 2009) indique que des difficultés demeurent. La persistance de nombreux déficits dans l’atteinte des OMD et l’explosion démographique (3,1% en moyenne par an entre 1996 et 2006), il était impératif de formuler une politique économique et sociale cohérente dont la mise en œuvre se traduira, sur la période 2011-2015, par une croissance accélérée et pro-pauvre, fondement d’un développement durable. (La croissance pro-pauvre ou pro-poor growth en anglais, est une croissance qui se traduit par une réduction de l’incidence de la pauvreté (concept pour les OMD). Pour d’autres, c’est une croissance qui se traduit par une réduction de l’inégalité des revenus en faveur des pauvres)

- Objectif global L’objectif global de la SCADD est de réaliser une croissance économique forte,

soutenue et de qualité, génératrice d’effets multiplicateurs sur le niveau d’amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable.

- Objectifs spécifiques Sur la période de 2011-2015, la SCADD vise à accélérer la croissance et à poursuivre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) . A ce titre, il s’agira :

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1- de réaliser un taux de croissance moyen du PIB réel de 10% ;

2- d’atténuer l’extrême pauvreté et la faim dans le pays ;

3- d’assurer l’éducation primaire pour tous ;

4- de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;

5- de réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans ;

6- d’améliorer la santé maternelle ;

7- de combattre le VIH/Sida, le paludisme et les autres maladies et de poursuivre l’inversion de la tendance

8- d’assurer un environnement durable. - Financement de la SCAD (schéma)

• Coût global : 7 496,2 milliards F CFA

• Investissement : 4 238,5 milliards F CFA soit 56,5% du coût global ;

• Fonctionnement : 3 258,7 milliards F CFA soit 43,5% du coût global

• Ressources propres : 63,8%

• Ressources extérieures : 34,5%

• Gap additionnel : 2,2% 4.2 - PROGRAMME NATIONAL DU SECTEUR RURAL (PNSR)

Le Programme National de Développement Rural (PNSR) est en phase de finalisation. Il a pour but de fédérer toutes les politiques sectorielles des Ministères chargés du développement Rural (agriculture, élevage et eaux et forêts) Le PNSR prendra en compte la SDR et la SCADD. 5 - BILAN CEREALIER CAMPAGNE AGRICOLE 2010-2011

Les 24 et 25 février 2011, le Bilan céréalier et la situation nutritionnelle du Burkina Faso ont été rendus officiel.

5.1 - DISPOSITIF DE SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONLLE

Le dispositif national de sécurité alimentaire et nutritionnelle du Burkina Faso a été mis en place en 2003 pour offrir un cadre permanent de concertation sur la stratégie nationale de sécurité alimentaire et donner des orientations en vue d’éclairer toutes les décisions en matière de sécurité alimentaire.

Le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA), instance suprême du dispositif est organisé en instance décisionnelle, en organes de réflexion et d’exécution et en structures déconcentrées.

Dans la mise en œuvre de ses missions, il s’appuie sur trois structures spécialisées qui sont la Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale (DGPER), la

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Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité (SONAGESS) et le Comité National de Secours et de Réhabilitation (CONASUR).

Son principal outil d’intervention est le Fonds d’Appui à la Sécurité Alimentaire (FASA) qui est l’instrument permanent de financement du dispositif de sécurité alimentaire.

En termes de perspectives, le CNSA vise principalement à :

- redimensionner les fonctions du dispositif pour les adapter aux objectifs de la stratégie ;

- dynamiser le fonctionnement du Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) et renforcer la fonction de coordination du Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire (SE-CNSA) ;

- actualiser les outils d’intervention du dispositif ;

- susciter un meilleur engagement du Gouvernement dans le financement du dispositif.

5.2 - PREVISION DES PRIX

Au cours du deuxième trimestre 2011, le modèle de prévision des prix mis en place montre que le prix du mil au producteur augmenterait de 145 à 172 Fcfa/kg soit une hausse de 19 % par rapport au premier trimestre de 2011. Le maïs blanc et le sorgho suivront les mêmes tendances avec respectivement 8 % et 12 % de hausse.

Le prix des trois céréales sur le marché de consommation augmenterait au cours du deuxième trimestre 2011 de 13 %, 12 % et 10 % respectivement pour le maïs blanc, le mil et le sorgho blanc.

En comparaison au deuxième trimestre de l’année passée (2010), le niveau des prix aux consommateurs restera stable tandis que les prix aux producteurs connaitront une hausse pour le mil de 11 % et le maïs blanc de 5 %.

5.3 – SITUATION NUTRITIONELLE 2010

Selon les résultats de la deuxième enquête nutritionnelle nationale (SMART) conduite en août et septembre 2010 par le Ministère de la Santé et présentés par la Direction de la Nutrition, on note :

(SMART : Seft Monitoring , Analysis, and Reporting Technologies. Système utilisé dans les technique d’enquête)

- une prévalence de la malnutrition aigüe globale déterminée par l’indice poids/taille qui se situe au niveau national à 10,5 % dont 1,5 % de forme sévère ;

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- une prévalence de l’insuffisance pondérale (indice poids/âge) qui est estimée au niveau national à 31,4 % avec 7,3 % de forme sévère ;

- enfin, une malnutrition chronique (indice taille/âge) qui se situe à 28,8 % au niveau national avec 8,9% de forme sévère.

Les quatre régions les plus touchées sont : les Régions du sahel, du Nord, de l’Est et du Centre-nord (source : PAM/ 2010)

5.4 - SITUATION ALIMENTAIRE ET SANITAIRE DU BETAIL

La situation sanitaire du bétail est jugée calme dans l’ensemble. Toutefois, des foyers de maladies ont occasionné des mortalités de l’ordre de 2823 bovins, 911 petits ruminants, 2747 porcins et 3218 volailles.

Le disponible fourrager est jugé satisfaisant avec 32 978 tonnes de fourrage cultivé et 175 500 tonnes de fourrage naturel.

Le niveau des stocks en sous produit agro-industriel (SPAI) est jugé acceptable au Nord et à l’Est.

Le niveau de remplissage des points d’eau est jugé satisfaisant avec toutefois des difficultés d’accès.

5.5 - RESULTATS QUANTITATIFS DE LA CAMPAGNE 2010/2011

La production céréalière définitive est évaluée à 4 560 574 tonnes. Cette production est en hausse de 26 % par rapport à la campagne agricole antérieure 2009/2010 et de 27 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Quant aux cultures de rente, la production définitive est évaluée à 982 830 tonnes ; elle est également en hausse de 11 % par rapport à la campagne passée et de 1 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Pour les autres cultures vivrières, la variation est respectivement de 33 % et de 51 % par rapport à la campagne agricole 2009/2010 et à la moyenne des cinq dernières années, pour une production de 875 747 tonnes.

- Le bilan céréalier et les taux de couverture des besoins céréaliers

Le bilan céréalier définitif de la campagne agricole 2010/2011 dégage un solde excédentaire net de 1 073 623 tonnes soit un disponible apparent par habitant de 266 kg.

Sur les quarante cinq (45) provinces :

- vingt quatre (24) provinces sont excédentaires, avec des taux de couverture des besoins élevés, atteignant ou dépassant 120 % (NOUMBIEL, SANGUIE, OUDALAN, KOMANDJOARI, TAPOA, GNAGNA, GANZOURGOU, LOROUM, KOMPIENGA, ZONDOMA, GOURMA, ZIRO, NAYALA, SISSILI, SOUROU, KOULPELGO, BANWA, MOUHOUN, TUY, KOSSI, KENEDOUGOU, BALE, LERABA, IOBA) ;

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- treize (13) provinces sont en situation d’équilibre, avec des taux de couverture compris entre 90 % et 120 % (BAM, HOUET, KOURITENGA, YATENGA, SOUM, PONI, SANMATENGA, NAMENTENGA, KOURWEOGO, BOULGOU, NAHOURI, ZOUNDWEOGO, BOUGOURIBA) ;

- huit (08) provinces sont en situation de taux de couverture faible, inférieur 90 % (KADIOGO, SENO, BOULKIEMDE, YAGHA, COMOE, OUBRITENGA, PASSORE, BAZEGA).

Malgré le niveau de production atteint, il faut noter que 48,2 % des ménages sont considérés comme non autonomes (production insuffisante pour couvrir les besoins annuels en céréales) et 21,4 % sont en situation de précarité.

Quant à la demande potentielle, elle est estimée à 872 162 tonnes. L’offre locale potentielle commercialisable sur le marché se situe à 967 777 tonnes hors céréales importées.

- Le bilan alimentaire et nutritionnel

Le bilan alimentaire définitif 2010/2011 indique que les besoins en produits végétaux sont couverts à 140 % et ceux en produits animaux à 107 %. L’analyse révèle par ailleurs que les besoins en fruits, en légumineuses et en sucre, en céréales, en tubercules et oléagineux sont couverts. Par ailleurs, le burkinabé consomme annuellement, en moyenne, 32 kg de légumineuses et 15 kg de céréales de plus que la consommation normale. Toutefois, Il consomme en moins, 4 kg de viande et 0,5 kg d’œuf par rapport à la norme.

Le bilan alimentaire définitif dégage un disponible énergétique de 3 203 kcal par personne et par jour avec cependant une incidence de sous alimentation de 28,31%. Les disponibilités par personne et par jour en protéines, en lipides et en glucides représentent respectivement 116, 49 et 586 gr. Ainsi, la teneur respective en protéines, lipides et glucides de l’alimentation burkinabè est respectivement de 15 %, 6 % et 78 %. Étant donné qu’une alimentation équilibrée doit être composée par 10 à 15% de protéines, 55 à 75 % de glucides et 15 à 30 % de lipides, on peut considérer que l’alimentation du burkinabè est relativement riche en protéines, en glucides et très pauvre en lipides.

5.6 - RECOMMANDATIONS - A court terme : A l’endroit du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques

1. le suivi régulier de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages dans les zones à risque et des marchés urbains ;

2. la réhabilitation des digues de retenues d’eau endommagées en vue de diminuer les risques d’inondations sur 2011 ;

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3. la mise à disposition des intrants subventionnés avant le mois de juin aux producteurs ;

4. le renouvellement du stock de sécurité et l’approvisionnement du stock d’urgence ;

5. accélérer la mise en œuvre de l’agence nationale des assurances agricoles.

A l’endroit du Ministère des Ressources Animales

6. la réalisation/réhabilitation des puits pastoraux et la reconfiguration des zones pastorales (balisage des couloirs de transhumance,…) ;

7. le renforcement de la surveillance épidémiologique des foyers au niveau zones spécifiques (marché à bétail surtout) ;

8. la sensibilisation des éleveurs au respect du calendrier vaccinal ;

9. le renouvellement de la dotation des Sous Produits Agro-industriels (SPAI) à prix social dans les zones spécifiques ;

10. l’implication des municipalités dans la sensibilisation des différents acteurs afin de favoriser l’accès des animaux aux points d’eau.

A l’endroit du Ministère de l’Economie et des Finances

11. l’inscription d’une ligne budgétaire dans la loi de finances dès 2012 pour assurer le fonctionnement du Fonds d’Action pour la Sécurité Alimentaire (FASA).

- A moyen terme : A l’endroit du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques

12. la poursuite de l’organisation des acteurs en filières ;

13. la mise en place de mécanismes pouvant réduire davantage les pertes des produits maraîchers ;

14. la mise en place de fonds régionaux de sécurité alimentaire pour la prévention, la gestion des crises et la dynamisation des structures déconcentrées de sécurité alimentaire ;

15. l’harmonisation des unités de mesure par une extension de l’utilisation des bascules et des balances par les acteurs du marché ;

16. la poursuite de la réhabilitation des infrastructures hydro agricoles et l’aménagement des bas-fonds.

A l’endroit du Ministère des Ressources Animales

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17. l’appui des municipalités à la réalisation des pistes à bétail et des zones de pâture ;

18. le développement des activités de production/fauche et conservation/commercialisation du fourrage ;

19. la multiplication des points d’eau afin de les rendre accessibles pour atténuer la crise en eau d’abreuvement.

A l’endroit du Ministère de la Santé

20. le renforcement des activités de nutrition communautaire avec l’implication des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des Organisations à Base Communautaire (OBC).

CONCLUSION

Pour réaffirmer le sens civique en matière alimentaire, je crois que nous devons fixer de nouveaux objectifs. Il faut améliorer la transparence du processus d’établissement des politiques alimentaires mondiales, nationales, régionales et locales, à défaut de quoi les grandes sociétés domineront le débat et façonneront la politique alimentaire à leur guise.

Plus précisément, je crois que nous pouvons nous entendre sur les dix objectifs suivants :

• approvisionnement stable pour une population de plus en plus urbaine ; • utilisation accrue de méthodes de production respectueuses de

l’environnement ; • accès à des aliments sains et de bonne qualité pour tous ; • stabilité de l’emploi dans le secteur alimentaire ; • réduction de l’écart alimentaire entre riches et pauvres (en accordant la

priorité aux consommateurs à faible revenu dans les politiques) ; • réduction des déséquilibres entre les importations et les exportations, que l’on

appelle l’« écart commercial » alimentaire au Royaume-Uni – il faut appuyer la production locale et réduire les échanges sur de grandes distances ;

• maintien de la biodiversité (en favorisant la production et la consommation d’aliments plus variés) ;

• création de politiques alimentaires complètes et explicites à l’échelle mondiale, nationale et locale ;

• rétablissement de l’économie alimentaire locale, s’appuyant sur la diversité des saveurs, des cuisines et des cultures ;

• formation d’alliances stratégiques et intensification des échanges internationaux, non seulement entre les universitaires et les bénévoles, mais entre tous les secteurs.

Que ce soit au plan intellectuel, politique ou culturel, il y a beaucoup de travail à accomplir, et c’est pourquoi nous traversons une époque si stimulante. Tant dans le

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Nord que dans le Sud, les questions alimentaires soulèvent un intérêt sans précédent. En outre, des facteurs tels que la biotechnologie et les règles de concurrence suscitent de nouveaux enjeux. Comme toujours, l’objectif consiste à faire en sorte que la politique alimentaire, au lieu d’être constamment refaçonnée par les événements et par les pouvoirs qui la dominent, soit animée par un débat démocratique axé sur des buts à long terme, c’est-à-dire s’échelonnant sur 30 à 50 ans. C’est ce que font les grandes entreprises ; il est temps de les imiter.

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ANNEXES : I - LA COPPERATION BILATERALE ET MULTILATERALE L’amélioration du financement des investissements au niveau du secteur rural pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle passe aussi par la contribution des partenaires techniques et financiers à travers la coopération multilatérale et bilatérale. Plusieurs organisations et pays amis interviennent au Burkina Faso. Elles sont appelées communément Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Leur objectif est d’appuyer le pays pour la réalisation de ses projets et programmes définis dans les documents de politiques et stratégies de développement décrites plus haut. 1 - PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL (PAM) Le Programme alimentaire mondial (PAM), créé en 1965, est l'organisme d'aide alimentaire de l'ONU. Il fournit principalement de la nourriture aux personnes souffrant de la faim. En moyenne, chaque année, le PAM nourrit 90 millions de personnes dans 80 pays, dont 58 millions d'enfants.

La mission du Programme alimentaire mondial est d'éliminer la faim et la pauvreté dans le monde, en répondant aux besoins d'urgence et en appuyant le développement économique et social. Le PAM vise aussi à réduire le taux de mortalité infantile, à améliorer la santé des femmes enceintes et allaitantes et à lutter contre la carence de micronutriments et contre les maladies comme le VIH/SIDA.

Le PAM intervient au Burkina Faso depuis 1967. Il vient d’adopter en février 2011 le programme de pays (2011-2015) du PAM au Burkina Faso qui appuiera les cantines scolaires, les centres de santé, l’aménagement des sites agricoles dans un contexte de changement climatique et l’appui à la commercialisation au profit des petits agriculteurs.

2 - FONDS INTERNATIONAL POUR LE DEVELOPPEMENT (FIDA),

Le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), créé en 1977, est une banque d'aide au développement qui a pour vocation d'aider financièrement, comme bailleur de fonds et organisateur, au développement agricole et rural dans les pays en développement et en transition. Il se donne pour mission d'y combattre la faim, la malnutrition et la pauvreté par l'amélioration des moyens et techniques agricoles et par la création et la modernisation d'activités agricoles ou commerciales en milieu rural, notamment moyennant des projets de micro-financement gérés au niveau local.

Le FIDA mène régulièrement à bien des projets en collaboration, entre autres avec la Banque mondiale, le PNUD, le PAM et la FAO.

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Le FIDA intervient au Burkina Faso depuis les années 1980. Environ cinq grands projets sont financés présentement dans les régions de l’Est, du Sud-ouest et du Nord.

3 - ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE(FAO)

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) a été créée en 1945 après la 2ème guerre moniale dans le but d’améliorer l’état nutritionnel, le niveau de vie, la productivité agricole et la condition des masses rurales.

Depuis sa création, la FAO combat la pauvreté et la faim dans le monde en œuvrant pour le développement agricole, l’amélioration nutritionnelle et la sécurité alimentaire. L’Organisation fournit une aide directe au développement, recueille, analyse et diffuse des informations, conseille les gouvernements en matière de politiques et de planification et sert de forum international pour débattre des questions d’alimentation et d’agriculture.

Ses domaines d’activité sont le suivants: mise en valeur des terres et des eaux, production végétale et animale, forêts, pêches, politiques économiques et sociales, investissement, nutrition, normes alimentaires et produits de base et commerce. Elle intervient aussi activement en cas de crise alimentaire et agricole: sécheresse, famine et infestation d’insectes.

L’action de la FAO vise à satisfaire à la fois nos besoins actuels et ceux des générations futures par des programmes qui ne dégradent pas l’environnement et qui soient techniquement appropriés, économiquement viables et socialement acceptables.

La FAO intervient au Burkina Faso à travers plusieurs projets et programme dans les domaines cités ci-dessus.

4 - BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BOAD)

La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est un établissement public à caractère international. Elle a été créée par le traité signé le 14 novembre 1973.

Les huit États membres de la BOAD sont :

Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali , Niger, Sénégal, Togo

La BOAD est une institution commune des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine dont l’objet est de « promouvoir le développement équilibré des États membres et de réaliser l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest » en finançant des projets prioritaires de développement rural, infrastructures de base, infrastructures modernes, télécommunications, énergie, industries, transport, agro-industries, tourisme et autres services.

Les chefs d’États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine réunis lors de la 12e session ordinaire à Ouagadougou le 17 janvier 2008 ont nommé le Béninois,

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Abdoulaye Bio Tchané, président de la BOAD. Ce dernier a quitté son poste pour se présenter aux élections présidentielles du Togo qui ont eu lieu au cours du mois de Mars 2011. Il a été remplacé par Christian ADOVELANDE qui est aussi un Togolais.

5 - BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD)

La Banque africaine de développement (BAD) est une banque multinationale de développement créée en 1964. 53 pays africains en sont membres et elle est soutenue par 24 pays européens, sud et nord américains et asiatiques. Elle a été créée par Vincent James.

Elle est chargée de promouvoir le développement économique et le progrès social dans les pays africains. Son siège est à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Les activités de la BAD ont été relocalisées temporairement à Tunis (Tunisie) depuis septembre 2003, après les troubles générés en Côte d'Ivoire en 2002.

Le groupe de la Banque africaine de développement comprend aussi le Fond africain pour le développement, créé en 1972, et le Fond Spécial du Nigéria (FSN), créé par le Nigeria en 1976.

Le nouveau président de la Banque, le Rwandais Donald Kaberuka, a été élu le 21 juillet 2005. Il était jusque là le ministre des Finances du Rwanda. Il entame un mandat de cinq ans. Son prédécesseur était Omar Kabbaj qui a dirigé la BAD entre 1995 et 2005.-

6 - BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPMENT (BID)

La Banque islamique de développement (BID) est un organisme financier ayant pour objectif d'être une Banque mondiale pour les pays musulmans. Elle a été créée en 1975 et est basée à Djeddah, en Arabie saoudite.

La Banque compte actuellement 56 membres. Pour être membre, un pays doit être également membre de l’Organisation de la Conférence Islamique, verser une contribution au capital de la Banque et accepter les termes

Le but de la banque est de stimuler le développement économique et le progrès social des pays membres et des communautés musulmanes individuellement aussi bien que conjointement selon les principes de la finance islamique (principes de la Shari’ah : la BID ne prélève pas d’intérêt dans le cadre de ses opérations de financement). La plupart de ses revenus proviennent du crédit-bail, des ventes à tempérament et des opérations de financement du commerce extérieur, sur lesquels un taux de rendement est appliqué)

Les opérations de la BID dans le secteur privé sont principalement axées sur l’aide dans les infrastructures, de l’approvisionnement en eau, des transports, des télécommunications, le l’industrie, de l’agro industrie et dans d’autres domaines, et dont l’importance économique est considérable.

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7- UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE (UEMOA)

L'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est une organisation ouest-africaine qui a comme mission la réalisation de l'intégration économique des États membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé.

Succédant à l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA) créée en 1963, elle a été créée à Dakar (Sénégal) le 10 janvier 1994. Son siège est à Ouagadougou (Burkina Faso).

Huit États en sont membres :

Bénin, Burkina Faso , Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau (depuis le 2 mai 1997), Mali, Niger, Sénégal , Togo .

Plus de 80 millions d’habitants habitent les pays membres. L'UEMOA couvre une superficie de 3 509 600 km.

Lors du 8e sommet des État et de gouvernement de l'UEMOA qui s'est tenu le 10 janvier 2004, Soumaïla Cissé (Mali) a été nommé président de la Commission de l'UEMOA. Son mandat prend fin au cours de cette année 2011.

La présidence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine est assurée par le président malien Amadou Toumani Touré depuis le 20 février 2010 lors de la 14ème session des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu à Bamako.

Cette structure est donc la bienvenue dans la mesure où elle prend en compte l'aspect économique et monétaire de la sous région ouest africaine. Vu que cette structure ne comprend que 8 états, elle sera en mesure de mieux appréhender les défis à relever. Plus concrètement elle s'est dotée d'un puissant outil économique et financier.

8 - COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (CEDEAO)

La Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est un regroupement régional de quinze (15) pays créé en 1975. Sa mission est de promouvoir l'Intégration économique dans "tous les domaines de l'activité économique, notamment l'industrie, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles ..."

Les différentes institutions de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont : La Commission de la CEDEAO et le La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO, communément appelé le Fonds sont ses deux principales Institutions chargées de la mise en œuvre des politiques, de la poursuite d'un certain nombre de programmes et de l'exploitation de projets de développement

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dans les Etats membres. Parmi ces projets, la construction de routes intra-communautaires, les télécommunications et le développement des ressources agricoles, énergétiques et hydrauliques.

9 - BANQUE MONDIALE (BM)

La Banque mondiale (parfois abrégée BM) regroupe deux institutions internationales : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (AID, ou IDA), créées 27 décembre 1945 pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements, des conseils, aux États en difficulté.

Son siège est à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des Administrateurs de la Banque.

Son action est aujourd'hui principalement orientée vers les pays en voie de développement (PVD), et en particulier les pays les moins avancés (PMA), sur des axes comme l'éducation, l'agriculture, l'industrie, la santé,...

En plus des prêts accordés, elle finance également (directement ou indirectement) des projets d'ONG, et conduit de nombreuses recherches en rapport avec le développement de chaque pays. Ainsi, c'est la Banque mondiale qui mesure l'Indicateur de développement humain (IDH) dans différents pays et zones géographiques, ou qui conduit avec l'Unicef des études thématiques sur l'eau et l'assainissement.

La Banque Mondiale intervient au Burkina Faso dans le cadre des programmes de filets sociaux de sécurité et de projets et programmes de développement principalement pour la promotion de la sécurité alimentaire..

10- LA DELEGATION DE LA COMMISSION DE L’UNION EUROPENNE :

En matière de sécurité alimentaire au Burkina Faso, l’appui de la Commission européenne se traduit principalement par la mise en œuvre d’une « lettre officielle » de 7 millions d’euros (Cf. 4.3 - ligne budgétaire Sécurité alimentaire (21.02.02)), dont l’exécution a été étendue jusqu’en décembre 2007, et une convention complémentaire de 2 millions d’euros en appui aux systèmes d’information en matière de sécurité alimentaire qui a été décidé en décembre 2005.

S’ajoutent à ces ressources mobilisées sur la ligne budgétaire Sécurité Alimentaire les financements (total 9 millions d’euros) destinés à soutenir les ONG intervenant au Burkina dans ce domaine. Dans le cadre du 9ème FED, seul un appui institutionnel de 900 000 euros auprès du Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire (SE-CNSA) a été prévu lors de la revue à mi parcours 2004 et il est entré en vigueur en mars 2005.

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Les appuis communautaires se focalisent également sur l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau régional pour l’ensemble de la zone sahélienne (Convention de contribution de 5 millions d’euros avec le CILSS, novembre 2004).

Il est à noter qu’en matière de sécurité alimentaire, la délégation de la Commission européenne est chef de file des partenaires et co-préside à ce titre le Comité Technique du Conseil National de Sécurité Alimentaire, organe paritaire Etat/Partenaires qui copilote le dispositif national de sécurité alimentaire. Depuis septembre 2005, le CT CNSA se réunit trimestriellement. La Délégation anime également la coordination inter bailleurs sur toutes les questions intéressant la sécurité alimentaire.

11 - LA COOPERATION AVEC LA FRANCE, LES PAYS BAS, L’ALLEMAGNE

La France participe au dispositif de sécurité alimentaire depuis longtemps. Les dernières participations sont relatives à un appui à la constitution du stock financier. Deux protocoles d’accord ont été signés l’an dernier pour un montant de 950 millions de F CFA. Les principaux bailleurs de fonds du Burkina Faso ont également contribué au stock financier à hauteur de 997 millions de CFA pour l’UE, 1 milliard de CFA pour l’Allemagne, et de 150 millions de CFA pour les Pays Bas. Le stock financier s‘élève donc à 3 097 millions de CFA. Ce fonds est placé sur un compte de dépôt à terme rémunéré à 5.5% et génère ainsi environ 170 millions de CFA d’intérêts par an. La France est membre du comité paritaire de gestion et intervient dans toutes les décisions relatives à la mobilisation des stocks physiques ou financiers. La sécurité alimentaire constituant un des objectifs prioritaires du gouvernement burkinabè, il est prévu d’intensifier notre partenariat dans ce domaine , notamment pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire en collaboration avec les autres partenaires techniques et financiers (Union Européenne). La contribution de la coopération française se matérialiserait par une des composantes du projet FSP "développement durable et lutte contre la pauvreté en milieu rural". Cette composante aurait comme finalité principale d’apporter un appui institutionnel au dispositif de maîtrise de l’insécurité alimentaire conjoncturelle.

12 - LE G8 et G 20 (Les objectifs de la double Présidence Française pour l’année 2011) Pourquoi évoquer la sécurité alimentaire au G20 ?

Le monde compte aujourd'hui près d'un milliard de personnes souffrant de la faim. Réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de la population mondiale qui souffre de la faim est un défi. C'est le premier des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Mais l'insécurité alimentaire n'est pas seulement un problème de production agricole, c'est aussi une question d'accès à la nourriture et de lutte contre la pauvreté. Garantir la sécurité alimentaire exige donc de mobiliser un vaste éventail de politiques publiques : agriculture, éducation, santé, énergie, commerce, recherche, etc. Dans le cadre de la présidence du G20, la France entend donner la priorité à la question de la volatilité des prix des matières premières pour améliorer la sécurité alimentaire. Dans le domaine agricole, il importe de mieux réguler les marchés, d'améliorer la transparence, mais aussi de prévenir et gérer les effets de l'instabilité

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des prix (stocks, assurances). Il faudra également répondre aux nouveaux défis que sont le changement climatique et l'accès aux terres agricoles.

II - LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT (OMD)

1 - QUEL BILAN PEUT ETRE RETENU DE 10 ANS DE MISE EN ŒUVRE DES OMD ?

Aux deux tiers de son parcours, le programme « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD) a réuni en sommet du 20 au 22 septembre 2010 l'ensemble des contributeurs, gouvernements comme donateurs privés, qui en 2000, s'étaient engagés à faire aboutir à l'horizon 2015 un certain nombre d'objectifs -huit exactement- en faveur des pays les plus pauvres de la planète.

A ce sommet tenu à New York, il s'agissait, à 5 ans de l'échéance, d'évaluer ce qui avait pu être fait en 10 années d'actions et de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour l'atteinte des objectifs fixés. Réduire l'extrême pauvreté et la faim ; assurer l'éducation primaire pour tous ; promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ; réduire la mortalité infantile ; améliorer la santé maternelle ; combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies ; assurer un environnement durable ; mettre en place un partenariat mondial pour le développement, tels sont les objectifs que s'étaient assignés les Etats membres des Nations Unies en 2000 lors du sommet du Millénaire. Mais aujourd'hui, quelle évaluation peut être faite, quel bilan peut être établi ?

Selon le rapport 2010 de l'ONU, 62 pays sur 118 en développement seraient en voie de réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim ; 90% des enfants en âge d'être scolarisés le seraient effectivement dans plus de 60 pays en développement ; l'accès à l'eau potable serait passé de 77% en 1990 à 87% en 2008. Le rapport onusien relève cependant qu'en 2015, plus de 920 millions de personnes vivront encore sous le seuil de pauvreté et que les aspects du programme liés à l'éducation, à la santé, aux questions de genre restent globalement très en deçà des objectifs de départ. Dans le lot de ce qui reste à faire d'ici 2015, l'ONU relève que près d'un milliard de personnes n'auraient toujours pas accès à l'eau potable et que 2,5 milliards de personnes n'auraient pas accès à des services d'assainissement de base.

Les optimistes soutiennent que les OMD ont permis des avancées non négligeables, quand bien même insuffisantes et que sans la mise en œuvre des programmes liés à ces objectifs, la situation aurait pu être pire pour les populations de nombre de pays sous développés, notamment africains.

L’aide des pays donateurs s'amenuise, compte tenu surtout de la crise financière internationale. Cela a été notifié aux PTF et pourrait constituer de frein à l’atteinte des OMD.

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2 - BILAN DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT AU BURKINA FASO

Réunis en septembre 2000 à l’occasion du sommet du Millénaire, les dirigeants politiques du monde entier ont fixé un ensemble d’objectifs mesurables et assortis de délais. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement constituent un cadre dans lequel le Système des Nations Unies tout entier collabore de façon cohérente en vue d’atteindre un même but. Les objectifs du Millénaire pour le Développement sont au nombre de huit et le PNUD en est le chef de file :

1. Eliminer l’extrême pauvreté et la faim ;

2. Assurer l’éducation primaire pour tous ;

3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;

4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;

5. Améliorer la santé maternelle ;

6. Combattre le VIH/Sida, le paludisme et les autres maladies ;

7. Assurer un environnement durable ;

8. Mettre en place un partenariat mondial pour le Développement.

Le Burkina Faso a enregistré des progrès significatifs dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Les progrès les plus significatifs ont été enregistrés dans le domaine de l’accès à l’eau potable. Le taux net de scolarisation dans le primaire a augmenté d’environ 15 points de pourcentage en dix ans. Dans le domaine de la santé, des progrès ont également été enregistrés. Néanmoins, l’incidence de la pauvreté monétaire aurait augmenté d’environ de deux points de pourcentage entre 1994 et 2003.

- OMD 1. Evolution de la pauvreté monétaire : 44,5 % en 1994 ; 45,3 % en 1998 ; 46,4% en 2003 et 43,9% en 2009 (source INSD). La proportion des enfants âgés de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale est passée de 47% en 1994 à 31,7% en 2007. - OMD 2. Le taux brut de scolarisation dans le primaire est passé de 30,0% en 1990 à 72,4% en 2008 a atteint 60,7% en 2006 (année académique 2005/2006) contre 39,9% en 1996. Le taux net de scolarisation serait quant à lui passé de 31,3 % en 1996 à 57,9% en 2008. Le taux net d’alphabétisation des individus âgés de plus de 15 ans est passé de 18,9% en 1994 à 28,3% en 2007. Le taux d’alphabétisation des individus âgés entre 15 et 24 ans a atteint 39,3% en 2007.

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- OMD 3. Le ratio fille / garçon dans le primaire est passé de 0,62 en 1990 à 0,88 en 2009. - OMD 4. Le taux de mortalité infants-juvénile est passé de 219,1‰ en 1998 (EDS) à 142‰ en 2006 (RGPH). - OMD 5. Le taux de mortalité maternelle est passé de 566,0 pour cent mille en 1993 (EDS) à 484 pour cent mille en 1998 (EDS) et 307 pour cent mille en 2006 (RGPH). Le taux d’accouchements assistés par un personnel médical qualifié est passé de 41,5% en 1993 (enquête EDS) à 62,7% en 2008. - OMD 6. Le taux de prévalence du VIH Sida est passé de 7,17% en 1997 à 1,3% en 2008 (ONU-SIDA). - OMD 7. Le pourcentage de la population ayant accès à une source d’eau potable est passé de 18,3% en 1993 à 66,3% en 2007.

3- ATELIER DE RESTITUTION DU BILAN DES OMD

Les recommandations issues des rencontres de l'Assemblée générale des Nations unies (20-22 septembre 2010) sont peu connues des pays participants. En vue de partager et de vulgariser au maximum les conclusions de ces travaux, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale a initié un atelier de restitution des conclusions de la 65e session de l'AG de l'ONU.

Cette rencontre est intervenue les 24 et 25 février 2011 à Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Alain B. Yoda et Djamila Cabral du système des Nations unies au Burkina Faso.

Le bilan sur la réalisation des OMD au Burkina Faso exposé ci-dessus a été porté à la connaissance du publique par les animateurs de l’atelier.

La représentante du coordonateur du système des NU au Burkina, Djamila Cabral a soutenu que la pauvreté a reculé dans le monde depuis 1990

Le publique a été informé que notre pays a été lauréat du prix OMD 2010. Cette distinction du Burkina Faso est intervenue le dimanche 19 septembre 2010 à New York « pour les progrès exceptionnels dans la réalisation de l'OMD7 ».