4
Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theory by Karl Polanyi; Conrad Arensberg; Haary W. Pearson Review by: Claude Meillassoux Cahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 180-182 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40689324 . Accessed: 18/06/2014 22:49 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Internationaux de Sociologie. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.115 on Wed, 18 Jun 2014 22:49:40 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theoryby Karl Polanyi; Conrad Arensberg;

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theoryby Karl Polanyi; Conrad Arensberg;

Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theory by Karl Polanyi;Conrad Arensberg; Haary W. PearsonReview by: Claude MeillassouxCahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction desMYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 180-182Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40689324 .

Accessed: 18/06/2014 22:49

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCahiers Internationaux de Sociologie.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 188.72.96.115 on Wed, 18 Jun 2014 22:49:40 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theoryby Karl Polanyi; Conrad Arensberg;

COMPTES RENDUS

cupent des conséquences économiques et sociales de l'automatisation. On saura gré aux auteurs de cette étude d'avoir présenté les problèmes relatifs à l'automatisation sous une forme accessible au grand public. Non seulement les auteurs décrivent quelques aspects techniques du processus d'automatisa- tion, mais ils font le point des résultats d'enquête relatifs à l'application et aux conséquences de l'automatisation.

Du point de vue sociologique, les auteurs ont le mérite de poser le problème très important des relations entre le développement de l'automation et la structure de la société. Les conséquences de l'automatisation dans les sociétés industrielles (la réduction du travail manuel, le problème du chômage, l'inves- tissement nécessaire au développement de l'automatisation, l'accroissement de la production, etc.) ne sont pas envisagées de la même façon par les pays socialistes et par les pays capitalistes. Ici, on se méfie, on semble craindre les conséquences du progrès technique ; là, au contraire, la tendance optimiste l'emporte. C'est que, dans les pays capitalistes, le développement du progrès technologique est subordonné à la recherche du profit et c'est en fonction des bénéfices espérés que les sociétés décident d'investir. Tandis que, dans les pays socialistes, le développement technologique et économique est inspiré par les besoins croissants de la société et la nécessité de les satisfaire. En régime capitaliste, les considérations de marché déterminent les investisse- ments qui ne s'engagent que dans le cas où la marge de profit paraît satis- faisante et sûre. Dans les pays socialistes où la peur de la récession n'existe pas, l'existence d'un débouché vaste et stable facilite l'investissement pour le progrès technologique. On peut ne pas partager les perspectives d'avenir des deux auteurs, mais on doit leur être reconnaissant de poser le problême de l'automatisation à l'intérieur de structures sociales précises, susceptibles d'en déterminer l'orientation et les conséquences.

A. Michel. C.N.R.S.

Karl Polanyi, Conrad Arensberg and Haary W. Pearson, Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theory, The Free Press, Glencoe, Illinois, 1957, 382 p. Cet ouvrage collectif, publié sous la direction de K. Polanyi, se compose

d'une série d'articles groupés sous trois rubriques : Études historiques de quelques économies antiques ; études anthropologiques d'économies tradi- tionnelles et études théoriques et critiques des concepts de l'économie politique appliqués à ces sociétés. C'est cette dernière partie que nous retiendrons surtout ici, pour essayer d'en dégager quelques arguments principaux.

L'étude économique des sociétés traditionnelles est apparue, au début du siècle, comme susceptible d'éclairer certains aspects de leur structure et de leur fonctionnement interne. D. Fusfeld, dans un article intitulé : Economie Theory Misplaced : Livelihood in a Primitive Society, distingue dans cette recherche deux écoles de pensée. La première a entrepris l'étude de l'économie en tant que < processus de satisfaction des besoins matériels », traitant « insti- tutions et motivations économiques comme faisant partie intégrante du processus social total », mais sans user dans cette recherche ni des outils d'ana- lyse économique, ni de la théorie économique classique. R. Thurnwald surtout, puis M. Mauss, traitèrent le don et les phénomènes de réciprocité comme inhérents à la vie économique primitive. Boas, et à sa suite H. Benedict et M. Mead, montrèrent que « les institutions économiques sont si intimement liées aux institutions sociales qu'il est difficile de parler de motivations écono- miques au sens moderne de ce terme. » B. Malinowski, par ses études sur le kula, révélait à quel point les activités économiques sont motivées par les

- 180 -

This content downloaded from 188.72.96.115 on Wed, 18 Jun 2014 22:49:40 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theoryby Karl Polanyi; Conrad Arensberg;

COMPTES RENDUS

obligations sociales et politiques, par la parenté, l'amitié, par les rites magiques et les croyances. En un mot, ces auteurs découvrirent que l'économie de marché auto-régulatrice était un phénomène isolé dans l'histoire de l'humanité. Ils surent, estime Fusfeld, reconnaître le vrai problème méthodologique.

Il n'en est pas de môme des chercheurs de la seconde école qui tentèrent d'appliquer les concepts de l'économie libérale à l'étude des sociétés tradi- tionnelles. D. M. Goodfellow, M. Herskovits, S. Tax et, dans une moindre mesure, R. Pirth figurent parmi ces derniers. M. Herskovits, en particulier, est représentatif de ce courant de pensée. Acceptant la définition théorique de l'économie comme un mode « d'affectation de moyens limités (ou < rares ») à la réalisation d'objectifs donnés », il axa ses recherches autour des concepts de choix et de maximisation. Ce faisant, il écartait comme non économique tout ce qui visait à des fins sociales, tel que le don ou les échanges cérémoniels. L'économie traditionnelle apparaissait dès lors comme une facette isolée de la réalité sociale, pour avoir voulu la faire passer par la petite porte de concepts pré-établis, appliqués sans examen à des structures auxquelles ils étaient étrangers.

Les auteurs de l'ouvrage renouent en quelque sorte avec la première école. A partir d'études de cas, ils entreprennent un travail de généralisation destiné à fournir les premiers éléments d'une nouvelle théorie de l'économie tradition- nelle (ils disent : substantive economy).

Dans un ouvrage précédent intitulé : The Great Transformation, K. Polanyi avait souligné l'importance historique de l'apparition de l'économie de marché, en tant qu'institution sociale nouvelle. Dans Trade and Markets.,., K. Polanyi et ses collaborateurs combinent leurs réflexions pour différencier cette écono- mie de marché, sous son expression théorique et sous son aspect social, de l'économie traditionnelle. K. Polanyi distingue deux interprétations de la notion d' « économie » : soit l'ensemble des actions entreprises en vue de la production et de la distribution des biens, soit l'ensemble des techniques de gestion et d'affectation des ressources. Les deux sens sont généralement confondus et utilisés indistinctement.

Si l'économie de marché se reflète dans une réalité sociale, elle est néan- moins conçue sur le plan théorique à partir d'un certain nombre de postulats dont le plus important est celui de rareté. Or si ce postulat est un outil d'ana- lyse théorique facilitant éventuellement l'étude du comportement « gestion- naire » dans une économie de marché, il se réduit à un simple postulat de disette lorsqu'il est transféré, débarrassé de son contexte théorique, dans une économie de subsistance. La méthode entraîne dès lors à la déduction de comportements collectifs ou individuels inexistants dans les faits. Au sein d'une économie traditionnelle, c'est en effet dans le cadre d'institutions existantes que s'accomplit l'affectation des ressources. Pour l'individu, comme pour le groupe, le problème du choix est résolu, indépendamment de la variation quanti- tative des ressources, par des mécanismes distributeurs institutionnalisés. Réciprocité et redistribution à partir d'un organisme centralisateur sont parmi les principaux mécanismes fonctionnant dans les économies de subsistance.

Quel rôle jouent donc les échanges dans de telles économies ? Arensberg, Polanyi et Neale en distinguent trois types : l'échange « opérationnel », c'est- à-dire le simple mouvement des biens que l'on constate dans les phénomènes de réciprocité et de redistribution ; 1' « échange contrôlé » : mouvement d'appro- priation réalisé à un taux fixé par une autorité ; et l'échange « intégra tif », lorsqu'il a lieu à un taux établi par le marchandage. Ce dernier seul correspond à l'économie de marché. Dans les échanges des deux premiers types, les consi- dérations sociales l'emporteront sur les mobiles économiques. Le statut des individus interviendra, parallèlement aux institutions, pour en fixer les termes.

Les marchés, considérés comme lieux d'échange, joueront dans un tel

- 181 -

This content downloaded from 188.72.96.115 on Wed, 18 Jun 2014 22:49:40 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Trade and Markets in the Early Empires : Economics in History and Theoryby Karl Polanyi; Conrad Arensberg;

COMPTES RENDUS

contexte un rôle économique qu'il ne faut pas confondre, malgré une termino- logie ambivalente, avec celui que les économistes libéraux attribuent au « marché », mécanisme formateur des prix et auto-régulateur de l'offre et de la demande. Les lieux de marché seront des lieux d'échanges de biens et d'échanges sociaux. On n'y pratiquera pas l'arbitrage. Parfois les termes des transactions seront fixés par voie autoritaire. Certains biens n'y apparaîtront pas et seront réservés à des modes d'échange particuliers. Ce ne sont pas, en tout état de cause, des lieux où se forme le prix par le jeu de la loi de l'offre et de la demande. Les implications sociales de ces mécanismes sont analysés, comparativement à celles de l'économie de marché, d'une façon particulièrement frappante par Neale.

Les études contenues dans la première partie, et traitant des économies antiques, montrent que, dans ce cas encore, nous avons affaire à des phéno- mènes économiques intimement liés au contexte social, c'est-à-dire à des économies institutionnalisées ou statutaires d'une autre nature que l'économie moderne.

L'interprétation des textes d'Aristote dans cette perspective est singuliè- rement révélatrice.

L'étude théorique des économies de subsistance ouvre ainsi des perspec- tives d'analyses nouvelles, applicables aux phénomènes économiques contem- porains. Ceux-ci, en effet, ont été étudiés le plus souvent sans termes de comparaison ; ce qui conduit maintenant à considérer comme aberrants, ou « politiques », des phénomènes économiques de première importance dont nous avons la préfiguration dans ces sociétés et dont la généralisation présente restreint la portée de l'économie libérale.

Certes, des économistes français se sont efforcés, en face des problèmes du sous-développement, d'intégrer dans leurs analyses des facteurs considérés traditionnellement comme non économiques. Mais n'ont-ils pas négligé d'entre- prendre, à partir de l'étude de sociétés non capitalistes, la révision de leurs concepts théoriques fondamentaux ? L'ouvrage de K. Polanyi et de ses colla- borateurs apporte à cet égard une contribution majeure à la recherche des bases nouvelles d'une théorie économique plus générale.

Claude Meillassoux. École Pratique des Hautes Études,

François-André Isambert, Christianisme et classe ouvrière, Jalons pour une étude de sociologie historique, Paris-Tournai, Casterman, 1961, 261 p. (Religion et sociétés.)

La « déchristianisation de la classe ouvrière » a été la source d'un flot d'idées reçues et de lieux communs qui a souvent submergé toute problématique scientifique. C'est pourquoi l'ouvrage de F. -A. Isambert n'est pas moins précieux par la façon dont il ramène l'attention sur les faits bien établis que par les inferences très précises qu'il en tire et par la modestie avec laquelle il a délibérément refusé de donner une conclusion à un livre qui se veut avant tout propédeutique.

La première ascèse consiste à bien établir les données numériques de l'abstention religieuse, saisie à travers les taux de pratique dominicale ou d'enterrements civils, en tenant solidement les deux bouts de la chaîne : une technique statistique avertie et un faisceau d'hypothèses théoriques. Nous retrouvons alors les règles de la science expérimentale telles que les expose Claude Bernard : une fois que nous connaissons avec certitude les indices matériels et statistiques de l'abstention religieuse actuelle et de son évolution antérieure (« l'art d'obtenir des faits exacts au moyen d'une investigation rigoureuse »), nous devons nous élever plus haut dans la conceptualisation et

- 182 -

This content downloaded from 188.72.96.115 on Wed, 18 Jun 2014 22:49:40 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions