SIPRI Yearbook 2015, Résumé en français

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  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

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    Armaments,Disarmament andInternational

    Security

    SIPRIYEARBOOK

    2015

    Rsum en franais

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    STOCKHOLM INTERNATIONALPEACE RESEARCH INSTITUTELe SIPRI est un institut international indpendant spcialis dans la recherche sur les

    conflits, les armes et leur contrle, et le dsarmement. Fond en 1966, il fournit donnes,

    analyses et recommandations bases sur des sources ouvertes, aux dcideurs politiques,chercheurs et mdias ainsi qu tout public intress.

    THE SIPRI YEARBOOKLeSIPRI Yearbook 2015runit des donnes originales notamment sur les dpenses

    militaires mondiales, les transferts darmes internationaux, la production darmements, les

    forces nuclaires, les conflits arms et les oprations de paix multilatrales et des analyses

    pointues sur les aspects cls du contrle des armements, de la paix et de la scurit

    internationale. Publi depuis 1969, le Yearbook est rdig par des chercheurs du SIPRI et des

    experts extrieurs invits.

    Cette brochure est le rsum duSIPRI Yearbook 2015et propose un aperu des donnes et

    analyses quil contient.

    TABLE DES MATIRES

    1. Introduction 1

    Partie I. Scurit et conflits, 2014

    2. Conflits arms en Syrie et en Irak 2

    3. Le conflit en Ukraine et ses implications 4

    4. Conflits arms 65. Oprations de paix et gestion des conflits 8

    6. Scurit europenne 10

    7. Scurit en Asie de lEst 11

    8. Scurit et dveloppement 13

    Partie II. Dpenses militaires et armements, 2014

    9. Dpenses militaires 14

    10. Transferts internationaux et production darmes 16

    11. Forces nuclaires mondiales 18

    Partie III. Non-prolifration, contrle des armes et dsarmement, 2014

    12. Contrle des armes nuclaires et non-prolifration 20

    13. Rduction des menaces la scurit causes par les matires chimiques et biologiques 22

    14. Contrle des armes classiques et renforcement de la confiance militaire 23

    15. Contrle du double usage et du commerce des armes 24

    Annexes 26

    Traduction : Danile Fayer-Stern (GRIP).

    SIPRI et GRIP 2015www.sipriyearbook.org

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    introduction 1

    1. INTRODUCTION. SCURITINTERNATIONALE, ARMEMENTSET DESARMEMENT

    ian anthony

    Lanne 2014 a eu pour fil conducteurlenjeu de la capacit des tats grer uneaccumulation de problmes, souvent lis lesuns aux autres.

    Avec leffondrement de ltat en Irak, enLibye et en Syrie, les acteurs extrieurssemblent dsormais plus rticents assumer la responsabilit de la scurit

    intrieure dautres tats, ou ils hsitentquant aux types dintervention susceptiblesde jouer un rle constructif. Il pourraitsavrer essentiel, lavenir, didentifier lestats fragiles afin de comprendre o sesituent les menaces futures et prparer lestypes dinterventions appropris.Inversement, saisir les lments qui rendentles tats rsilients pourrait savrer une

    importante contribution en vue de rduirede manire significative le risque de faillitede ltat.

    En Europe, qui a connu une srieuse crisescuritaire tant au niveau rgional quausein de plusieurs tats, le rle de ltatcomme garant de la scurit est galementmis en question. Le grand nombre deconventions juridiques, daccords

    politiques, dinstitutions de diffrents typeset dautres instruments de scurit en placena pas empch la crise politique dedgnrer en un conflit majeur en Ukraineen lespace de quelques mois seulement. Laquestion de savoir si lEurope retourne une conception de la scurit base sur lesformes traditionnelles de la politique despuissances est devenue lgitime autant quegnralise.

    Autre sujet de rflexion en 2014 : lemultilatralisme comme approche degouvernance scuritaire est-il en dclin etsi oui, dans quelle mesure ? Sur certaines

    volets, le Conseil de scurit des Nationsunies sest montr plus actif que jamais etest en volution et adaptation constantesvers un systme plus ouvert. Cependant,sagissant de fournir une rponse effi cace etopportune aux menaces la paix et lascurit internationales, le tableau est plusmitig. Son impact sur les conflits en Isral-Palestine, en Syrie et en Ukraine a tmarginal. En revanche, les rponses ont t

    nettement plus concertes face lruptionde lpidmie cause par le virus Ebola enAfrique de lOuest et au recrutement decombattants terroristes trangers.

    LeSIPRI Yearbook 2015tend conforterles conclusions proposes dans ldition2014, savoir que la tendance positive versune diminution de la violence et une gestionplus effi cace des conflits, laquelle on avait

    assist au cours de la dernire dcennie, at rompue.

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    2 sipri yearbook 2015, rsum

    2. CONFLITS ARMS EN SYRIE ETEN IRAK

    En 2014, les conflits arms en Syrie et en

    Irak se sont intensifis et ont men desvictoires djihadistes et, en particulier, lamonte de ltat islamique (EI). Plusieursfacteurs ont conduit cette crise : desannes de lutte virulente dune nature deplus en plus sectaire, une perteconcomitante de lgitimit de ltat et uneffondrement social et institutionnel degrande chelle dans les deux pays.Cependant, lEI nest quun seul certes

    non des moindres des acteurs luvredans cette grande zone syro-irakienne, unezone de guerre, de crise sociale et depolarisation sectaire. Cette crise estgalement caractrise par unenchevtrement souvent confusdallgeances, appuy par des acteursrgionaux et internationaux et leursstructures de soutien.

    Syrie

    En Syrie, lchec de la Confrence desNations unies de 2014 sur la Syrie (Genve II)en janvier et fvrier 2014 a confirm que leconflit ne se prtait pas une solutionngocie. Un nouveau reprsentant delOrganisation des Nations unies (ONU),Staffan de Mistura, a t nomm et avait

    commenc planifier un cessez-le-feu local Alep. Mais la fin de lanne, ce processusde paix du bas vers le haut avaitgalement chou. Au lieu de cela, on aassist une acclration de lenclavementcontinu des territoires des rebelles, durgime et du Parti des travailleurs duKurdistan (PKK). Les lectionsprsidentielles syriennes en juin 2014 nefurent ni libres ni quitables, mais le

    prsident Bachar al-Assad a su les

    transformer en une dmonstration de force,affi chant sa capacit de continuer mobiliser des millions de Syriens.

    Le soutien aux rebelles apport par les

    tats-Unis, de lArabie saoudite et dautrestats a graduellement volu dunetentative de renversement dAssad aumaintien dune force rebelle anti-djihadisteservant leurs intrts, mais avec un succslimit. Cependant, les perspectives longterme restent diffi ciles pour Assad, etmalgr son avantage militaire croissant, en2014, il a t incapable de rtablir sadomination en Syrie. La base structurelle et

    conomique du rgime continue dergresser, et sa dpendance vis--vis de sesallis internationaux, de crotre.

    Le conflit a eu des consquences bien pluscatastrophiques pour le peuple syrien. Dsjanvier 2015, on dplorait plus de206 000 vies perdues, 840 000 blessssupplmentaires et plus de 85 000 portsdisparus. Prs de 4 millions de Syriens sur

    une population totale de 22 millions ont fuile pays pour se rfugier dans les paysvoisins, et 7,6 millions dautres syriens ontt dplacs au sein du pays. Cesmouvements de population entranent unecrise humanitaire grandissante, avec desconsquences dsastreuses pour le pays etpour la rgion. Avec une conomielargement dvaste et leffondrement des

    infrastructures de services, lavenir de laSyrie semble sombre pour les millionsdindividus ayant perdu leur famille, leurfoyer et leurs moyens dexistence.

    Irak

    En Irak, la guerre civile a suivi lestendances qui se sont manifestes ds 2011,y compris la polarisation sectaire etlaffaiblissement du gouvernement central.

    Majoritairement chiite, le gouvernement de

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    scurit et conflits 3

    Nouri al-Maliki a essentiellementtransform en un tat dfaillant leszones arabes sunnites, les laissantvulnrables lEI, qui sest empar de

    plusieurs villes ds juin 2014. Maliki aensuite t remplac par Haider al-Abadi,mais le nouveau gouvernement nest pasfondamentalement diffrent du prcdentet aura du mal renouer avec les zonesarabes sunnites. Larme irakienne,surtout, reste fortement tributaire desmilices chiites soutenues par lIran.

    Ds janvier 2014, lEI sest implant danslest de la Syrie avec Raqqa comme

    capitale et sest empar, en juin 2014, dezones situes dans le nord de lIrak, dontMossoul et Tikrit. Cette dynamique aconduit un effet boule de neige derecrutement et daffl ux darmes et deressources captures en Irak et en Syrie.Toujours en juin, le groupe a proclam un califat et a chang son nom : dtatislamique dIrak et de Syrie (ISIS)

    galement connu sous le nom tatislamique dIrak et du Levant (ISIL) il estdevenu EI. Si lEI fait de plus en plusdombre son ancien parent , Al-Qada, ilna pas russi aller au-del du territoirearabe sunnite et reste structurellementincapable de gouverner, mme ce territoire.

    LEI a galement livr une longue batailleavec les forces kurdes lies au PKK pour la

    ville au nord de la Syrie Kobane. La Turquiene sest pas activement oppose lEI sur leplan militaire et a inhib le flux de soutienet de combattants vers des units kurdes.En effet, la politique kurde a t un autreingrdient crucial dans les deux conflits.Des rivalits institutionnalises entre leParti dmocratique du Kurdistan (PDK) etlUnion patriotique du Kurdistan (UPK) ausein du gouvernement rgional du

    Kurdistan irakien (GRK) ont t

    verrouilles avec les divisions rgionalescomplexes : le PDK alli la Turquie et auxtats-Unis ; et lUPK alli lIran et auPKK. Linfluence croissante du PKK en Irak

    aprs les vnements de 2014 peut savrersignificative terme.

    Les transferts darmes et lutilisation de la

    force contre ltat islamique

    La campagne arienne lance par les tats-Unis en Irak en aot 2014 et en Syrie enseptembre 2014 ainsi que leurs effortsconjugus dautres tats pour renforcerlarme irakienne travers le partage de

    renseignements et des livraisons darmes a contribu ralentir puis contrler lesavances territoriales de lEI. Cependant,compte tenu de la fragmentation politiqueet sectaire en Irak et en Syrie, lesapprovisionnements en darmes risquentdalimenter la violence entre les nombreuxgroupes militants dans les deux pays, voireau-del. En outre, ceci reprsentait pour les

    tats-Unis, un exercice de corde raide sur leplan politique, en particulier face certainsde ses allis traditionnels, compte tenu delalignement de factode larme amricaineavec lIran, le PKK, et dans une certainemesure, Assad.

    Les succs militaires de la coalitionanti-EI la fin de 2014 peuvent encore servler temporaires et les consquences

    internationales long terme des deuxconflits en termes de paix et de scuritrestent la fois complexes et incertaines.

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    4 sipri year book 2015, rsum

    3. LE CONFLIT EN UKRAINE ET

    SES IMPLICATIONS

    Durant plusieurs dcennies, lEurope a

    beaucoup investi dans llaboration dun

    ensemble de rgles, de procdures et

    dinstitutions pour la prvention des conflits

    et la gestion des crises. En 2014, la spirale

    ayant rapidement entrain la crise politique

    vers un conflit arm en Ukraine a prouv que

    ces dispositions demeurent insuffi santes

    pour relever ce type de dfi. Lincorporation

    de la Crime la Russie sans le consentement

    des autorits ukrainiennes a t un dfi

    majeur lanc envers lordre de la scuriteuropenne.

    Fin 2014, selon des estimations

    prudentes, au moins 4 364 personnes ont

    t tues dans le conflit et environ 500 000

    dplaces lintrieur de lUkraine. Dbut

    2015, un rglement durable du conflit ntait

    toujours pas en vue.

    Lapplication de mesures de confiance et

    de scurit europennes

    Quelques initiatives diplomatiques ont men

    des rencontres de visu entre les principales

    parties, ainsi qu des discussions entre la

    Russie et lUkraine, et entre le gouvernement

    ukrainien et des reprsentants des groupes

    arms actifs dans la partie orientale du pays.

    Ces efforts diplomatiques visaient en priorit

    obtenir un cessez-le-feu et crer les

    conditions dune rsolution durable du conflit.

    Les mesures de confiance et de scurit(MDCS) ont contribu amliorer la quantit

    et de la qualit des informations sur les

    vnements sur le terrain. Cependant, ces

    mesures nont pas rellement fait baisser les

    tensions majeures dans la partie orientale de

    Sevastopol

    Berdyans k

    Yalta

    Mariupol

    Kerch

    Feodosiya

    Yevpatoriya

    Constanta

    B L C K S E

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    Danube Delta

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    ZAKARPATTYA

    AUTONOMOUS

    REP. OF CRIMEA

    VOLYN

    CHERKASY

    CHERNIHIV

    CHERNIVTSI

    DNIPROPETROVSK

    DONETSK

    IVANO

    FRANKIVSK

    KHARKIV

    KHERSON

    KHMELNYTSKY

    KIROVOHRAD

    KYIV

    LUHANSK

    LVIV

    MYKOLAYIV

    ODESA

    POLTAVA

    RIVNE

    SUMY

    TERNOPIL

    VINNYTSYA

    ZAPORIZHZHYA

    ZHYTOMYR

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    Mykolayiv

    Kirovohrad

    Vinnytsya

    Zhytomyr

    Zaporizhzhya

    Kherson

    Cherkasy

    Simferopol

    Poltava

    Ivano-Frankivs k

    Rivne

    Kharkiv

    Ternopil

    Luts k

    Khmelnytsky

    Chernivtsi

    Donets k

    Dnipropetrovs k

    Smila

    Kryvyi Rih

    Izyum

    Tserkva

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    Berdyans k

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    Brovary

    Nikopol

    Konotop

    Lubny

    Kovel

    Marhanets

    Stryi

    Mariupol

    Nizhyn

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    Taganrog

    Pryluky

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    Melitopol

    Alchevs k

    Kremenchuk

    Pervomays k

    Nova Kakhovka

    Makiyivka

    Dniprodzerzhyns k

    Chornobyl

    Horlivka

    Berdychiv

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    Izmayil

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    Izyum

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    Lubny

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    Nizhyn

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    Nova Kakhovka

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    Chornobyl'

    Feodosiya

    Horlivka

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    Kryvyi Rih

    Rostov-na-Donu

    Constanta

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    Galati

    Braila

    Novocherkassk

    Kursk

    Przemysl

    Krasnodar

    Shakhty

    Pinsk

    Varna

    Homyel'

    Lublin

    Novorossiysk

    Belgorod

    Iasi

    Taganrog

    Uzhhorod

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    Chernihiv

    Odesa

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    Mykolayiv

    Kirovohrad

    Vinnytsya

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    Luhans'k

    Zaporizhzhya

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    Cherkasy

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    Poltava

    Ivano-Frankivs'k

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    ZAKARPATTYA

    AUTONOMOUSREP. OF CRIMEA

    VOLYN

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    VINNYTSYA

    ZAPORIZHZHYA

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    BULGARIA

    SLOVAKIA

    RUSSIA

    ROMANIA

    HUNGARY

    RUSSIA

    POLAND

    MOL

    DOVA

    BELARUS

    Capitale nationale

    Aroport

    Ville

    Chemin de fer

    Route

    Frontire internationale

    Rpublique autonome de Crime

    et les chefs-lieux d'oblast

    Frontire de la Rpublique autonome

    de Crime et de loblast

    50

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    c arte de l ukr ai ne et des p ays voi si ns

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    scurit et conflits 5

    lUkraine, ce qui soulve la question de leurapplicabilit dans des situations de crise etde conflit.

    Parmi les ractions extrieures au conflit,on constate lutilisation coordonne de

    sanctions par le Groupe des sept (G7) paysindustrialiss et par lUnion europenne (UE),soutenus par des pays comme lAustralie et laSuisse.

    Les institutions de scurit europennes lUE et de lOrganisation du Trait delAtlantique Nord (OTAN) ont convenu demesures pour aider lUkraine mieuxassurer sa scurit. En 2014 cependant, lesprogrammes daide communs ne sont pasalls jusqu offrir un soutien direct auxforces armes ukrainiennes dans leurmission de reprise de contrle de la partieorientale du pays. Les tats ont toutefoisfourni cette aide sur une base individuelle etnationale et les dbats internes quant lanature de lappui offrir lavenir sepoursuivaient la fin de lanne.

    Dpenses militaires en Ukraine

    Le conflit ukrainien pourrait bien avoircatalys une augmentation des dpensesmilitaires en Europe. La Russie augmente lessiennes en termes rels depuis plusieursannes et prvoit de poursuivre sur cettevoie. Limpact du conflit sur les dpensesmilitaires est dj apparent en Ukraine, quiles a considrablement augment. Plusieurspays dEurope centrale et septentrionale,

    frontaliers de la Russie, ont galementannonc des augmentations de leurs dpensesmilitaires en guise de rponse directe lacrise. Ce type de raction se fait toutefoismoins sentir dans la plupart des pays dEuropeoccidentale. Alors que les budgets militairespour 2015 ont initialement t fixs avant larencontre des chefs dtat et de gouvernementrespectifs au sommet de lOTAN de 2014

    Newport, Pays de Galles, les engagementsdinvestissement dans la dfense pris lors de

    cette runion pourraient se traduire par desaugmentations ds 2016.

    Limpact de la crise ukrainienne sur les

    transferts darmes

    La crise en Ukraine a affect les relations envigueur dans le commerce des armementsde diverses manires en 2014. Dabord etavant tout, les parties au conflit arm legouvernement ukrainien et les rebellessparatistes de lest de lUkraine ont menune guerre conventionnelle de grande chelleen employant de grandes quantits darmesdont les deux parties disposaient, y comprisdes armes lourdes. La plupart des armesutilises par ces acteurs figuraient danslinventaire ukrainien avant le dbut de la crise.

    LUkraine a demand aux tatsoccidentaux de lui fournir des armes. Or, lesgouvernements europens se sont montrssceptiques face cette perspective, toutcomme ltaient les tats-Unis et ce, malgrune forte pression du Congrs amricain,favorable une telle aide. La Russie, en

    revanche, a fourni des armes aux forcesrebelles.La crise a galement affect les relations en

    matire de commerce darmes entre la Russieet lUkraine. Celles-ci ont t rompues fin de2014, aprs quelques hsitations du ctukrainien ce qui a caus de srieuxproblmes la Russie, dpendante de lUkrainepour certains composants cls de sesarmements. Les relations commerciales de la

    Russie avec les tats occidentaux en matiredarmements ont galement t suspenduesalors quelles taient en plein essor. Cettedouble rupture est susceptible daffecterlconomie dj tendue de la Russie ainsique ses plans de modernisation militaire.

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    6 sipri yearbook 2015, rsum

    4. CONFLITS ARMS

    Selon les constats prliminaires rapportsau dbut de 2015, 2014 a connu plus de

    guerres que toute autre anne depuislanne 2000. Rtrospectivement, 2014 sedmarque ainsi comme une anneparticulirement violente. Pourtant, en2013, peu dindicateurs laissaient prsagercertains des pisodes de violence apparusen 2014, en particulier lannexion de laCrime et le soutien au sparatisme violenten Ukraine orientale. Le mme constatsapplique, dans une moindre mesure, labrutalit de Boko Haram au Nigeria et delorganisation tat islamique (EI) en Irakainsi que la guerre de Gaza de 2014.

    Genre, paix et conflit arm

    La relation entre genre et paix est devenu unsujet de relle proccupation pour la paix etla scurit internationales depuis laRsolution 1325 du Conseil de scurit des

    Nations unies en 2000 lune des plusfameuses dcisions de lOrganisation desNations unies (ONU), qui clbre son15e anniversaire en 2015.

    Il semblerait que les tats o prvaut unniveau lev dgalit des sexes soient moinssusceptibles de connatre une guerre civile,une guerre intertatique ou des violations grande chelle des droits humains que les

    tats affi chant un faible niveau dgalit. Eneffet, la ralit des guerres vcues en 2014mentionnes ci-dessus semble concideravec des rgions dans lesquelles lesrelations de genre se sont considrablementdgrades, en particulier dans certainesparties de lAfrique et du Moyen-Orient. Deplus, loppression grandissante des femmesest dautant plus inquitante en raison de la

    relation entre lgalit des sexes et la paix.Ainsi, les politiques dexclusion sociale,

    principalement diriges contre les femmes,sont susceptibles de produire des tensionsdans la socit et augurent de guerres, tantau sein des tats quentre ceux-ci. Cespolitiques sont des indicateurs prcocespour une communaut internationalesoucieuse de paix et de scurit.

    Les diverses facettes de la paix et de la

    guerre en Afrique

    Contrairement une croyance rpandue,certaines parties de lAfrique sont restes endehors des cycles de violences et de guerres grande chelle. Ces zones de paix comprennent 10 pays rests totalementtrangers ces dynamiques violentes. Lasituation varie par ailleursconsidrablement selon la priode. Parexemple, 2005 a t une anne totalement

    exempte de guerres pour lAfrique.Les hritages historiques jouent un rle

    dans les schmas de conflits arms enAfrique. La plupart des pays africains ontmis fin la domination coloniale sansconflit arm. Les pays ayant connu une lutteviolente pour lindpendance ont tnettement plus en proie aux conflits unefois devenus indpendants. Ces conflits se

    sont en outre combins aux dynamiques dela Guerre froide.

    Conflit non tatique Violence unilatraleConflit tatique

    Nombre

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    2013201220112010200920082007200620052004

    No mbre de c o nfl i ts ar ms,

    2 0 0 4 1 3

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    9/32

    Depuis le fin de la Guerre froide, les

    guerres les plus importantes ont t menes

    dans la Corne de lAfrique, notamment au

    Soudan. Sur lessentiel de cette priode, les

    accords de paix et les oprations demaintien de la paix des Nations unies ont

    contribu de manire croissante mettre

    un terme aux conflits arms. Toutefois,

    depuis 2009, aucune guerre ne sest conclue

    par des accords de paix, une volution

    particulirement inquitante.

    Schmas de la violence organise, de

    2004 2013

    Le Programme de donnes sur les conflits

    dUppsala (UCDP) cartographie la violence

    organise dans le monde selon trois

    catgories daction violente : le conflit arm

    tatique, le conflit non tatique et la violence

    unilatrale. Chaque type de violence

    possde sa dynamique propre. Une

    tendance un certain type de violence ne

    trouve pas ncessairement de corrlation

    dans une autre tendance (par exemple, le

    dclin de lun ne saccompagne pas du mme

    dclin des autres). Parmi les trois

    catgories, le conflit arm tatique est celui

    qui cause les destructions les plus

    importantes et le plus grand nombre de

    morts lies aux combats. La Syrie illustre

    trs nettement ce constat.

    Les donnes soulignent une situation

    particulirement grave au Moyen-Orient,o le nombre de morts dans les conflits

    tatiques a augment dans les dernires

    annes de la priode 200413. De manire

    semblable, lAfrique et le Moyen-Orient ont

    affi ch des signes daugmentation de

    conflits violents non tatiques depuis 2010.

    On assiste galement une monte de la

    violence unilatrale dans ces rgions pour

    la priode, perptre en particulier par desacteurs non tatiques.

    scurit et conflits 7

    Ces donnes runies avec celles qui

    concernent les rfugis ont permis de

    prdire que 2014 serait remarquablement

    violente au Moyen-Orient. Inversement,

    rien dans la tendance ne suggrait une

    menace imminente envers lUkraine. Le

    constat de divers types de violence peut

    signaler un danger descalade, mais

    labsence de violence ne signifie pas

    absence de menaces de violence.

    in d ice m on d ial d e la paix,

    2014

    LIndice mondial de la paix (GPI), publi par

    lInstitut de lconomie et de la paix, utilise

    22 indicateurs pour classer 162 pays selon leur

    tat de paix relatif.

    LIndice 2014 GPI affi che un dclin continu

    et lent des niveaux mondiaux de pacificit. Si

    lEurope a t la partie la plus pacifique du

    monde, lIndice ne concerne que la priode

    allant jusqu mars 2014. Cette priode marque

    galement le dbut de la dtrioration des

    relations entre la Russie et lUkraine, affectantlEurope dans son ensemble. Le Moyen-Orient

    ainsi que lAfrique du Nord et subsaharienne

    apparaissent comme les zones les moins

    paisibles, en grande partie en raison des

    guerres. Ce dclin gnral des sept dernires

    annes nest toutefois pas reprsentatif dune

    tendance long terme : le monde demeure plus

    paisible aujourdhui quau cours de toutes les

    priodes prcdant lanne 2000.

    Rang Pays Rsultat Change-

    ment

    1 Islande 1,189 +0,027

    2 Danemark 1,193 0,001

    3 Autriche 1,200 0,049

    4 Nouvelle Zlande 1,236 0,000

    5 Suisse 1,258 0,001

    158 Somalie 3,368 0,026

    159 Irak 3,377 +0,132

    160 Soudan du Sud 3,397 +0,795

    161 Afghanistan 3,416 0,025

    162 Syrie 3,650 +0,244

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    10/32

    8 sipri yearbook 2015, rsum

    5. OPRATIONS DE PAIX ETGESTION DES CONFLITS

    Bon nombre des tendances de 2013 relatives

    aux oprations de paix et la gestion desconflits se sont poursuivies en 2014. Le

    nombre doprations a encore augment,

    tandis que le nombre total de personnes

    dployes a nouveau diminu. Selon les

    donnes du SIPRI, il y a eu 62 oprations de

    paix en 2014, soit 3 de plus que lanne

    prcdente. Le nombre de personnes

    dployes toutes oprations de paix

    confondues, y compris la Force internationale

    dassistance la scurit (FIAS) en

    Afghanistan, a chut de 20 % pour atteindre

    162 052. Toutefois, si on exclut la FIAS, le

    nombre total deffectifs dploys a augment

    de 4 % pour atteindre 148 716 un nouveau

    record historique. La clture de la FIAS a t

    un moment charnire pour lanne 2014,

    influenant invitablement les chiffres

    concernant les oprations de paix de cette

    anne.Suite la rduction de la FIAS, les

    oprations de paix en Afrique ont bnfici

    dune attention accrue : lAfrique est le

    continent qui abrite le plus grand nombre de

    ces oprations et davantage deffectifs que

    toutes les autres rgions combines. Sept

    nouvelles oprations ont t lances en 2014

    dont quatre en Afrique. Les trois nouvelles

    missions extrieures lAfrique ont toutest tablies en rponse au conflit ukrainien.

    Dfis nouveaux et traditionnels poss par

    les oprations de paix

    Les dfis non traditionnels qui se posent

    aux oprations de paix sont devenus de plus

    en plus apparents au cours de lanne. La

    Mission de lUnion africaine en Somalie

    (AMISOM) et la FIAS ont encore fait face

    des menaces asymtriques de la part

    dacteurs non tatiques, tandis que lUNDOF

    (Force dobservation du dsengagement sur

    les plateaux du Golan de lOrganisation des

    Nations unies, ONU) et la MINUSMA

    (Mission de stabilisation intgremultidimensionnelle ONU) au Mali sont

    devenues la cible des groupes djihadistes.

    Lpidmie dEbola fut un autre dfi, qui a

    particulirement affect la Mission de

    lONU au Libria (UNMIL). Un troisime

    dfi non traditionnel fut les manifestations

    populaires auxquelles ont t confrontes

    les missions de lONU, dont certaines ont

    mme dbouch sur la mort de manifestants

    provoque par le personnel de la mission.

    Les oprations de paix ont galement

    continu dvoluer dans des contextes de

    dfis plus traditionnels, dont les tensions

    croissantes lies des changements et des

    luttes politiques plus importantes. Ce type

    de conflits est apparu en Ukraine, par

    exemple, o la Russie et lOccident se sont

    livr une bataille dinfluence gopolitique.

    Pendant ce temps, les contributions de plusen plus robustes de la Chine aux oprations

    de paix de lONU sexpliquent principalement

    comme tant un moyen de protger les

    intrts nergtiques chinois en Afrique.

    Les oprations de paix semblent tre

    devenues plus robustes et certaines

    Nombredoprations

    Nat ions unies Organisat ion ou a ll iance rg iona le Coa li ti on ad hoc

    Organisation charge de lopration :

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    70

    60

    80

    2014201320122011201020092008200720062005

    no mbre do p rati o ns de p ai x,

    2 005 14

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    11/32

    missions onusiennes ont t activement

    impliques dans des combats en Afrique.Paralllement cela, lONU et ses payscontributeurs de soldats ont t examinsde plus prs. Par exemple, lun des paysayant envoy des soldats (les Pays-Bas) at, pour la premire fois, tenu pourresponsable de la mort de civils ( Srebrenica,en Bosnie Herzgovine, en 1995).

    Les oprations de paix comme outil de

    gestion des conflits

    Malgr ces dfis et des critiques frquentesenvers les oprations et leur effi cacit, lacommunaut internationale et les partiesau conflit continuent de les considrer commeun outil utile de gestion des conflits. Despropositions de nouvelles oprations en2014 ont notamment vis certaines des

    situations les plus diffi ciles. Lesparlementaires ukrainiens et certainsmembres du Conseil de scurit de lONUespraient pouvoir dployer une oprationde paix onusienne en Ukraine, tandis queles activistes pro-russes voulaient une forcerusse de maintien de la paix. Le prsidentMahmoud Abbas, de lAutorit palestinienne,a propos une opration de lOrganisationdu Trait de lAtlantique Nord (OTAN) pour

    surveiller la cration dun futur tat

    palestinien et, vers la fin de la guerre de Gaza

    de 2014, lUnion europenne (UE) a ritrsa proposition de ractiver ses Missionsdassistance aux frontires pour le point depassage de Rafah (EU BAM Rafah). De plus,lopposition syrienne a appel une missionde lONU pour lobservation dun cessez-le-feu mutuel, tandis que dautres espraient quelONU enverrait une mission de sauvetagepour librer les colires de Chibok, Nigria,

    kidnappes par Boko Haram.Au vu de ces demandes croissantes de

    missions, dattentes leves et delenvironnement politique en mutation, leSecrtaire gnral de lONU a annonc unprocessus de rexamen global des oprationsde paix onusiennes. Un Groupe dexperts dehaut niveau sur les oprations de paix a tdsign pour valuer ltat actuel et les

    besoins futurs de ces oprations. traverscet exercice, important mais nanmoinsdiffi cile, le Panel pourrait examiner lesrecommandations de base du RapportBrahimi, dont bon nombre ont conservleur validit.

    Si les efforts du Panel contribuent lamise en uvre dau moins quelques unes deces recommandations, cela reprsenteraitun grand pas en avant.

    scurit et conflits 9

    no mbre d effec ti fs dp l o y s dans l es o p r ati o ns de pai x

    m u l t i l at r a l e s , 2 0 0 5 1 4

    Nombredepersonnesdployes

    Oprations ONU Total (sauf FIAS et MNF-I)

    Oprations hors ONU (sauf FIAS et MNF-I)

    Total

    Oprations hors ONU

    0

    50 000

    100 000

    150 000

    200 000

    250 000

    300 000

    2014201320122011201020092008200720062005

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    12/32

    10 sipri yearbook 2015, rsum

    6. SCURIT EUROPENNE

    En 2014, lescalade de la crise politique enUkraine a rapidement volu en un conflit

    majeur impliquant nombre dacteursextrieurs aux rles trs divers commecombattants, fournisseurs en armement etmdiateurs. La relation politique entre laRussie et une srie de pays occidentaux sestrapidement dtriore. Certaines desrelations institutionnelles, comme cellesqui lient lOrganisation du Trait delAtlantique Nord (OTAN) la Russie et laRussie lUnion europenne, peuvent avoir

    t irrmdiablement endommages. Larapidit avec laquelle un acteur armrelativement nouveau et inconnuauparavant tat islamique a pu tablirun contrle militaire et administratif surune grande partie de territoire dans louestde lIrak et lest de la Syrie a galementsuscit un choc. Des assassinats perptrsdans des villes europennes par des

    individus lis aux conflits en Irak et en Syrieont aussi mis en vidence lrosion deslignes dmarquant la scurit interne etexterne des tats en Europe.

    La dimension militaire de la scurit euro-

    atlantique nouveau souligne

    Certains vnements dramatiques ontcontribu donner limpression que

    lEurope habitue un environnementscuritaire relativement favorable avaitsous-estim la ncessit de se prparer des menaces militaires. Les dcisions prisespar les dirigeants de lOTAN lors du Sommetau Pays de Galles vers la fin de 2014 laissentprsager dun certain rquilibrage desinstruments de la politique scuritaire.

    Les rsultats de ces dcisions ne peuventpas encore tre pleinement mesurs, mais

    ils pourraient inclure la rgnration de

    forces militaires plus importantesconfigures pour la dfense territoriale etune tentative concerte de restaurer ladissuasion comme lment central de la

    politique scuritaire des allis europensde lOTAN.Outre les dcisions relatives la scurit

    militaire, les vnements crent une pressionsupplmentaire en faveur dune approchecooprative de la scurit, pour laquelle lesdirigeants europens plaident depuis la finde la Guerre froide. Les dcisions prises en2014 pourraient bien signifier que les tatssoient nouveau contraints de considrer

    les capacits de leurs forces armesnationales comme le facteur le plusimportant de promotion de leur scurit.

    La participation active de citoyens depays europens dans des conflits arms lextrieur de lEurope et sa priphrie at le catalysateur dune discussionpolitique sur les mesures nationales etrgionales visant prvenir la

    radicalisation vers le terrorisme etlextrmisme violent. Dune part, cesdiscussions ont men vers un regaindattention pour les implications sur lascurit de lexclusion sociale en Europe.Dautre part, cette volution a aliment desrponses politiques qui limitent lesmouvements de certains individus.

    Si ces tendances taient manifestes en

    2014, il serait prmatur de gnraliser desconclusions quant lvolution future de lascurit europenne. Il reste voir si lestats vont progressivement remettrelaccent sur une approche quilibre, cest--dire accorder autant dattention auxdiffrents outils de scurit cooprative : ladfense militaire, le contrle des armes, lagestion de crises, la prvention et larsolution des conflits.

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

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    scurit et conflits 11

    7. SCURIT EN ASIE DE LEST

    Plusieurs tendances significatives sur leplan de la scurit militaire rgionale sontapparues en Asie de lEst au cours delanne 2014. Elles se caractrisentnotamment par les efforts consentis par laChine pour faonner activement ladynamique scuritaire rgionale. Lestensions rgionales se sont renforces enAsie de lEst depuis 2008, principalementen raison des disputes concernant desterritoires maritimes, de lassertivitstratgique de la Chine, de la prolifrationnuclaire, du renforcement de la prsencemilitaire dans la rgion et de la crainte dundbordement de linstabilit qui rgne enAfghanistan et au Pakistan. Les dpensesmilitaires rgionales affi chent destendances suggrant que les tats engagsdans des disputes territoriales avec la Chineont lanc des programmes demodernisation militaire. Voyant les tats-Unis renforcer les liens militaires etscuritaires avec leurs allis de la rgiondans le cadre de sa stratgie de pivot verslAsie , certains analystes ont voqu un retour de la gopolitique .

    Le rquilibrage des tats-Unis vers

    lAsie-Pacifique

    La coopration militaire entre les tats-Unis et ses allis dans la rgion connait unevolution en tant que composante de lastratgie du pivot amricain vers lAsie.Encourage par des efforts continus demodernisation militaire de la Chine, lacoopration en matire de dfense entre lestats-Unis et un certain nombre dtatsdAsie sest renforce en 2014. Ceci a tconsidr par la Chine comme unecampagne amricaine visant impliquer les

    tats de la rgion dans les effortsamricains pour contrer son ascension.

    Diffrends maritimes dans les mers du

    Sud et de lEst de la Chine

    En 2014, les tensions sont restes vives dansla mer de Chine du Sud alors que lasituation de scurit sest lgrementamliore dans la mer de Chine orientale.Les efforts chinois dexploration ptrolireet lacclration des activits de remise entat des terres dans les zones contestes dela mer de Chine du Sud ont conduit desaffrontements rpts avec dautresprestataires ainsi qu des protestations parces derniers, en particulier les Philippineset le Viet Nam. Cependant, on a assist une rduction des patrouilles de la gardectire chinoise autour des lesSenkaku/Diaoyu, territoires contests enmer de Chine orientale en 2014. Parailleurs, une poigne de main historiqueentre le prsident chinois Xi Jinping et le

    Premier ministre japonais Shinzo Abe lorsdu sommet de la Coopration conomiqueAsie-Pacifique (APEC) en novembre a signla reprise des relations bilatrales de hautniveau entre les deux pays.

    Les initiatives de la Chine en matire de

    diplomatie scuritaire

    Le concept de LAsie aux Asiatiques du

    prsident Xi a donn lieu plusieursnouvelles initiatives de diplomatiescuritaire. La Chine acclre les effortsvisant crer des institutions conomiques,financires et politiques qui fournissentune alternative lordre mondialtraditionnel dirig par lOccident. Dans ledomaine de la scurit rgionale, la Chineutilise de plus en plus ses propres forumspour faire avancer les structures qui

    diminuent la capacit des tats-Unis aider

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

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    12 sipri yearbook 2015, rsum

    la gestion et la rsolution de conflitsdans la rgion.

    Les rformes de la politique de Dfense

    nationale du Japon

    Ladministration Abe a favorisdimportantes rformes de la politique dedfense japonaise. Le prsident a continude promouvoir les rformesinstitutionnelles et constitutionnellessusceptibles damener une normalisation des politiques de dfensedu Japon. Les efforts visant modifier laconstitution pacifiste du Japon ne aprs la

    Seconde Guerre mondiale ont dclenchdes ractions ngatives en Chine et enCore du Sud, tandis que les tats-Unis ontsoutenu lventualit dune plus grandecontribution du Japon la scuritrgionale.

    Terrorisme et coopration de la Chine en

    matire de scurit internationale

    La Chine sest engage dans dimportantsefforts de lutte contre le terrorisme dans leXinjiang, rgion autonome situe lextrme ouest de son territoire. OutrelAfghanistan et le Pakistan, le Xinjiangborde galement les tats dAsie centrale,dont plusieurs anciens tats sovitiques. LaChine est devenue de plus en plus activedans la coopration antiterroriste rgionaleen raison de laugmentation des attaques

    djihadistes domestiques. Elle craint parailleurs une contagion de linstabilit enAfghanistan associe la rduction deseffectifs et de la fermeture de la mission dela Force internationale dassistance lascurit (FIAS), ainsi que le retour dedjihadistes combattants revenant de zonesde conflit ltranger, en particulier dIraket de Syrie.

    Lvolution du rle de la Russie dans la

    scurit en Asie du Nord-Est

    La Russie a tent de cultiver des initiativesdiplomatiques et de scurit en Asie du

    Nord-Est dans le sillage de la crise enUkraine. Les relations de la Russie aveclOccident se sont dtriores de maniresignificative la suite de lannexion de factode la Crime et de son implication militairedans lest de lUkraine. En consquence, laRussie a tent de renforcer ses relationsstratgiques en Asie du Nord-Est,notamment les relations bilatrales avec la

    Chine, tout en explorant les relationsconomiques et politiques plus troites avecla Core du Nord. Cependant, ses tentativesdaccrotre sa visibilit en Asie du Nord-Estsont peu susceptibles davoir un impactstratgique majeur.

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    15/32

    scurit et conflits 13

    8. SCURIT ET DVELOPPEMENT

    La scurit et le dveloppement ont toujourst deux sujets distincts dans les tudes

    internationales. Par le pass, le dveloppementtait dfini comme tant la croissanceconomique et le bien-tre. Le concept sestrcemment largi pour y inclure les notionsde capacits, de possibilits et de choix.Paralllement cela, dans le discours desrelations internationales, la scurit a tinterprte de diverses faons : scurithumaine, de lindividu et de ltat. Dans cesdomains, les politiques concernent des

    acteurs diffrents et traitent de diffrentesmenaces internes et externes, existentielleset autres. Ces menaces sinscrivent souventdans un horizon temporel diffrent : lesmenaces au dveloppement sinscrivent surplusieurs gnrations, alors que les menaces la scurit sont souvent immdiates.

    Linscurit et le dveloppement

    Nanmoins, dans un monde de plus en plusinterconnect et complexe, il est devenu clairque la scurit et le dveloppement sontinextricablement lis, en particulier dans lespays les moins avancs. Les menaces lascurit peuvent avoir des racines socio-conomiques, notamment la course auxressources naturelles, les consquences dela dgradation de lenvironnement, les

    ingalits conomiques et sociales, lesmigrations conomiques et politiques, et lescatastrophes naturelles. Depuis plus de 20 ans,le dveloppement a t li la scurit travers le concept de la scurit humaine.

    La relation peut tre complexe : undveloppement dficient peut conduire dela grogne, et un conflit peut menacer ledveloppement. La Dclaration des Nationsunies sur le Millnaire de 2000 a soulignla paix et la scurit comme des conditions

    pralables pour la rduction de la pauvretet un bilan rcent bilan des objectifs duMillnaire pour le dveloppement raffi rmeque les pays les plus touchs par les conflits,

    linstabilit et le dplacement sont ceux quiont le moins progress dans la rduction dela pauvret. Il sagit souvent dun cerclevicieux, car les chocs conomiques peuventcompromettre la scurit.

    Systmes fragiles, sant et genre

    Un nouvel agenda mondial du dveloppementdurable est en cours dlaboration et larecherche en matire de scurit et de

    dveloppement cre un pont entre ces deuxdomaines, dont lintersection est complexe,dans les systmes fragiles, comme lillustrenotamment leffet de la violence contre lestravailleurs de la sant sur la confiance dupublic.

    Lune des faons de comprendre la fragilitest dutiliser un cadre de systmes.Contrairement un modle centr sur ltat,

    la pense par systmes permet une analyseplus approfondie des liens entre lessymptmes et les causes de fragilit, ainsique limpact des diffrents processus lesuns sur les autres. Les systmes fragilessont des cadres o une scurit et undveloppement faibles interagissent etconstituent des dfis complexes la foispour le dveloppement et pour la scurit.

    Intgrer une perspective de genre dans uncadre de systmes permet didentifier lesingalits structurelles fondes sur lesnormes sociales. Lanalyse de genre, parexemple, permet de voir que les hommes etles femmes vivent linscurit et la fragilitde faon diffrente. De cette faon, unemeilleure comprhension de la relationentre les ingalits structurelles de scuritet de dveloppement pourrait contribuer

    une paix et une scurit accrues.

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    16/32

    14 sipri year book 2015, rsum

    9. DPENSES MILITAIRES

    Les dpenses militaires mondiales ont testimes 1 776 milliards USD en 2014, soit

    2,3 % du produit intrieur brut mondial ou245 USD par personne. Le total desdpenses tait denviron 0,4 % infrieur entermes rels par rapport 2013.

    Les dpenses militaires ont continudaugmenter rapidement en Afrique, enEurope orientale et au Moyen-Orient. Lesprix levs du ptrole jusque dans ladeuxime moiti de 2014, combins denombreux conflits rgionaux ont contribu

    la hausse des dpenses militaires dansplusieurs des pays les plus dpensiers de cesrgions. Les conflits en Ukraine, ainsi quenIrak et en Syrie, entre autres, sontsusceptibles de continuer dengendrer des

    augmentations de dpenses militaires dansun certain nombre dtats de ces rgions.Cependant, la chute spectaculaire des prixdu ptrole vers la fin de 2014 pourrait

    annoncer un changement de tendance danscertains pays fortement tributaires desrecettes ptrolires. Leffet peut toutefoistarder se faire sentir dans les paysdisposant dimportantes rservesfinancires.

    Les dpenses militaires en Asie et enOcanie ont galement augment en 2014,bien que ceci soit presque entirement d la hausse des dpenses chinoises. Ailleurs

    dans la rgion, on assiste une tendanceplus mixte. Les dpenses militaires enAmrique latine et dans les Carabes, quant elles, sont restes essentiellementinchanges par rapport 2013, le leaderrgional brsilien rduisant ses dpenses enraison de diffi cults conomiques.Toutefois, la lutte contre les cartels de ladrogue en Amrique centrale reprsente

    toujours un facteur cl de laugmentationdes dpenses dans cette sous-rgion.

    Les dpenses militaires des tats-Unis

    Les dpenses militaires des tats-Unis ontencore diminu en raison du retrait encours des forces amricaines delAfghanistan et des effets de la Loi sur lecontrle budgtaire (BCA) de 2011.

    Toutefois, les accords au Congrs en 2014ont commenc attnuer limpact de laBCA, en trouvant notamment des moyensde contourner les coupes budgtairesautomatiques gnralises appliques parle mcanisme dit du squestre . Lesconflits en Irak et en Ukraine peuventgalement ralentir la baisse des dpenses enoprations de contingence ltranger,

    baisse attendue du fait du retrait de laplupart des troupes amricaines en

    dp enses mi l i tai res

    mo ndi al es , 2 014

    Dpenses volution

    Rgion (mds USD) (%)

    Afrique (50) 5,9

    Afrique du Nord 20,1 7,6

    Afrique subsaharienne (30,1) 4,8

    Amriques 705 5,7

    Amrique centrale 10,4 9,1

    et Carabes

    Amrique du Nord 627 6,4

    Amrique du Sud 67,3 1,3

    Asie et Ocanie 439 5,0

    Asie centrale et du Sud 65,9 2,0

    Asie orientale 309 6,2 Ocanie 28,0 6,9

    Asie du Sud-Est 35,9 0,4

    Europe 386 0,6

    Europe orientale 93,9 8,4

    Occidentale et centrale 292 1,9

    Moyen-Orient (196) 5,2

    Total mondial 1 776 0,4

    ( ) = estimation incertaine. Les chiffres desdpenses sont exprims en USD courant (2014).

    Tous les changements sont en termes rels.

  • 7/23/2019 SIPRI Yearbook 2015, Rsum en franais

    17/32

    dpenses militaires et armements 15

    Afghanistan. Nanmoins, une nouvellerduction des dpenses militaires est nouveau prvue en 2015, bien qu unrythme plus lent.

    La disponibilit des donnes sur les

    dpenses militaires

    Bien que la disponibilit des donnes sur lesdpenses militaires ait augment dans lesannes 1990 et au dbut des annes 2000,cette tendance a ralenti dans les cinq 10 dernires annes, en particulier enAfrique et au Moyen-Orient. Lanalyse de ladisponibilit des donnes en fonction des

    diffrentes caractristiques des paysmontre que les liberts civiles et les niveauxde libert politique sont fortement corrls la disponibilit de donnes de qualit surles dpenses militaires, tandis que lafragilit des tats est associe une baissedrastique de la disponibilit et de la qualitdes donnes. Le revenu national nesttoutefois pas un facteur important pour

    expliquer cette disponibilit, si les deuxautres facteurs sont sous contrle.

    dc l ar ati o n des do nnes sur

    dp enses mi l i tai res l onu

    Le Rapport des Nations unies sur les dpensesmilitaires reste une source importante de

    donnes offi cielles sur les dpenses militaires.Toutefois, le taux de conformit des tatsmembres de lOrganisation des Nations unies(ONU) lobligation de dclaration annuelle acontinu diminuer en 2014. Le caractrepolitiquement sensible des dpenses militairespeut dans certains cas en tre la causeprincipale. Toutefois de nombreux tatsrendent leurs budgets militaires accessibles enligne au public. De mme, le fait que denombreux pays aient soumis au moins un

    rapport indique quils en ont la capacit, maismanquent peut-tre des ressources ou de lavolont lengagement politique pour le faire demanire rgulire.

    vo l uti o n des dp enses mi l i tai res, p ar r g i o n, 2 013 14

    volution des dpenses militaires (%)

    8 6 4 2 0 2 4 6 8 10

    Moyen-Orient

    Europe occidentale et centrale

    Europe orientale

    Ocanie

    Asie du Sud-Est

    Asie orientale

    Asie centrale et du Sud

    Amrique latineAmrique du Nord

    Afrique subsaharienne

    Afrique du Nord

    10

    Monde

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    18/32

    16 sipri yearbook 2015, rsum

    10. TRANSFERTS DARMESINTERNATIONAUX

    Le volume des transferts internationauxdes armes conventionnelles majeures a

    augment de 16 % entre 20052009 et 201014.Les cinq plus grands fournisseurs en 201014 tats-Unis, Russie, Chine, Allemagne etFrance ont reprsent 74 % du volume totalmondial des exportations. Depuis 1950, lestats-Unis et la Russie (Union sovitiqueavant 1992) ont presque toujours t de loinles plus grands fournisseurs. Ensemble avecceux dEurope occidentale, ils ont toujoursdomin le classement des dix premiersfournisseurs et rien ne laisse prsager unevolution majeure dans un avenir proche.Cependant, la Chine sest fermement imposeparmi les cinq premiers : en 201014, elletait le troisime plus grand fournisseur.

    volution des transferts darmes en 2014

    Le flux darmes vers lAfrique et lAsie aaugment en 201014 par rapport

    20052009. Les flux vers lEurope ontremarquablement diminu. Les tats dAsieet dOcanie ont reu 48 % des importationsdarmes lourdes en 201014. Parmi les cinqplus grands bnficiaires, trois taient enAsie et Ocanie : lInde, la Chine et lePakistan. noter aussi une augmentationmarque des importations par les tats duMoyen-Orient, dont deux comptaient

    parmi les cinq plus grands importateurs en201014 : lArabie saoudite et les miratsarabes unis. La forte croissance desimportations de lArabie saoudite tait

    particulirement remarquable. Ce pays etplusieurs autres tats arabes du Golfe ontpass dimportantes commandes cesdernires annes, dont les livraisons ne fontque commencer. Une croissancesupplmentaire des importations de largion est donc attendue.

    Plusieurs tensions et conflits ont continudans de grandes parties du monde, souventen liens directs avec des acquisitionsdarmes de ltranger. Les importationsdarmes par les pays dAsie du Nord-Est, parexemple, sont lies diverses tensions danscette rgion. Ces importations, avec lesacquisitions auprs des industriesnationales darmement en pleine croissancedans la rgion, pourraient bien alimenterces tensions.

    Lvnement le plus important en 2014 en

    matire de transferts darmes a sans doutet lentre en vigueur du Trait sur lecommerce des armes en dcembre 2014.

    La transparence dans les transferts darmes

    Conformment la tendance de 2012 et2013, 2014 sest une fois de plus avredcevante en termes de transparence dansles transferts darmes. Le nombre dtats

    dclarant leurs importations etexportations darmes au Registre desNations unies sur les armes classiques(UNROCA) a diminu en 2014. peine plusdun quart des membres de lONU arpondu la demande du Secrtaire gnralde soumettre les donnes de base sur lesimportations et les exportations. Sur lapriode 200913, plusieurs parmi les10 plus grands fournisseurs darmesconventionnelles majeures enregistrs par

    Volumedestransfertsdarmes

    (millionsdevaleurstendance-indicateur)

    0

    5 000

    10 000

    15 000

    20 000

    25 000

    35 000

    30000

    2014201320122011201020092008200720062005

    tendanc e des tr ansferts

    darmes l o urdes, 2 00514

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    19/32

    le SIPRI nont pas soumis de rapport lUNROCA chaque anne et certains desplus grands importateurs ont t absentspendant les cinq annes*. La participationde certaines rgions est reste constammentfaible ces dernires annes, en particulieren Afrique et au Moyen-Orient.

    Transferts darmes vers les zones de

    conflits et les acteurs non tatiques

    Les transfers darmes vers des paysimpliqus dans des conflits arms et vers desforces non tatiques est devenu un enjeumajeur en 2014. Les fournisseurs ont dprendre des dcisions sur les transferts verslIrak et dautres pays impliqus dans la guerrecontre ltat islamique, y compris les ceuxdestins des milices ntant pas totalement

    sous le contrle du gouvernement centralirakien. Le conflit en Ukraine a galementconduit des discussions entre les paysoccidentaux sur les questions relatives lafourniture darmes au gouvernementukrainien.

    Valeur financire des exportations

    darmes en 2013*

    Bien que les donnes du SIPRI sur les

    transferts darmes ne reprsentent pas leur

    dpenses militaires et armements 17

    principaux importateurs et

    exportateurs darmes lour des,

    201014

    Export- Part mon-ateur diale (%)

    1. tats-Unis 312. Russie 273. Chine 54. Allemagne 55. France 56. Royaume-Uni 47. Espagne 38. Italie 39. Ukraine 310. Isral 2

    Import- Part mon-ateur diale (%)

    1. Inde 152. Arabie saoudite 53. Chine 54. EAU 45. Pakistan 46. Australie 47. Turquie 38. tats-Unis 39. Core du Sud 310. Singapour 3

    valeur financire, de nombreux tatsexportateurs darmements publient deschiffres sur la valeur financire de leursexportations. Sur la base de ces donnes, le

    SIPRI estime la valeur totale du commercemondial des armes en 2013 au moins76 milliards USD. Cependant, le chiffre relest probablement plus lev.

    Production darmes et de services

    caractre militaire en 2013*

    Le Top 100 du SIPRI les 100 plus grandsproducteurs darmes et services caractremilitaire ( lexclusion de la Chine), classs

    selon leurs ventes darmes a totalis402 milliards USD en 2013, soit une baissede 2 % en termes rels par rapport au chiffredaffaire du Top 100 en 2012, soit unepoursuite de la baisse amorce en 2011,mais un rythme plus lent.

    l es 10 pl us gran des firm es de

    production darm es, 2013

    VentesFirme (pays) darmes Profit

    1 Lockheed Martin 35 490 2 981 2 Boeing 30 700 4 585 3 BAE Systems (RU) 26 820 275 4 Raytheon 21 950 2 013 5 Northrop Grumman 20 200 1 952

    6 General Dynamics 18 660 2 357 7 EADS (trans-Europe) 15 740 1 959 8 United Technologies 11 900 5 721 9 Finmeccanica (Italie) 10 560 9810 Thales (France) 10 370 761

    Les entreprises sont bases aux tats-Unis, saufindication contraire. Les chiffres sont enmillions USD. Les chiffres des bnficesconcernent toutes les activits de lentreprise, ycompris les ventes non militaires.

    *La dernire anne pour laquelle les donnessont disponibles.

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    18 sipri yearbook 2015, rsum

    11. FORCES NUCLAIRESMONDIALES

    Au dbut de 2015, neuf tats (tats-Unis,Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde,Pakistan, Isral et Rpubliquedmocratique populaire de Core (RDPC ouCore du Nord) possdaient environ15 850 armes nuclaires oprationnelles,dont 4 300 sont dployes avec des forcesoprationnelles. Quelque 1 800 sontmaintenues en tat dalerte oprationnelleleve.

    Arsenaux nuclairesLe nombre total de ttes nuclaires dans lemonde diminue, principalement parce queles tats-Unis et la Russie continuent rduire leurs arsenaux nuclaires.Ensemble, ces arsenaux comptent plus de90 % des stocks mondiaux darmesnuclaires. Le rythme des rductionssemble toutefois plus lent quil y a une

    dcennie et aucune de ces deux nations naprocd des rductions substantielles deses forces nuclaires stratgiques dployesdepuis laccord bilatral de 2010 contenudans le Trait sur les mesures pour lapoursuite de la rduction et la limitationdes armements stragtiques offensifs (NewSTART). Paralllement cela, tant la Russieque les tats-Unis ont engag dimportantset couteux programmes de modernisationde leurs systmes de vecteurs darmesnuclaires, de leurs ogives et de leursinstallations de production.

    Les autres tats dots darmes nuclaireslgalement reconnus tels que dfinis par leTrait de non-prolifration de 1968 (TNP)(Chine, France, Russie, et Royaume-Uni)dveloppent ou dploient de nouveauxsystmes darmements ou en ont annonc

    lintention. Dans le cas de la Chine, ceci

    peut signifier une modeste augmentation dela taille de son stock darmes nuclaires. Lescinq tats nuclaires lgaux semblentdtermins conserver indfiniment leursarsenaux.

    Les arsenaux nuclaires des autres tats

    dots darmes nuclaires sont beaucoupplus petits. Toutefois, lInde et le Pakistancontinuent de dvelopper leurs stocksdarmes ainsi que leurs capacits detransporter des armes nuclaires, tandisquIsrael est en train de tester un nouveaumissile balistique de longue porte capacit nuclaire, bien quon ignore sil advelopp une tte nuclaire transportable

    par un missile balistique.Transparence : un tableau mitig

    Il existe une grande varit dinformationsfiables sur ltat des arsenaux et descapacits des tats dots darmesnuclaires. Les tats-Unis ont dvoildimportantes informations sur leurs stockset leurs forces, et la France et le Royaume-Uni ont galement fait quelques rvlations.

    La Russie refuse quant elle de divulguer la

    fo rc es nuc l ai r es mo ndi al es,

    2014

    Ogives Autre Total desPays dployes ttes stocks

    tats-Unis ~2 080 5 180 ~7 260Russie ~1 780 ~5 720 ~7 500Royaume-Uni 150 ~65 ~215France ~290 ~10 ~30 0Chine ~260 ~260Inde 90110 90110Pakistan 100120 100120Isral ~80 ~80Core du Nord . . . . 68

    Total ~4 300 ~11 545 ~15 850

    Toutes les estimations sont approximatives,en date de janvier 2015.

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    21/32

    dpenses militaires et armements 19

    liste dtaille de ses forces reprises dans lenouveau trait START (mme si ellepartage ces informations avec les tats-Unis), et le gouvernement amricain a cess

    de publier des informations dtailles surles forces nuclaires chinoises et russes.La Chine maintient un degr lev

    dopacit et il existe peu dinformationsdisponibles sur ses forces nuclaires et deproduction darmements. Lesgouvernements indien et pakistanaisfournissent des dclarations concernantcertains de leurs essais de missiles, maisaucune information sur ltat ou la taille de

    leurs arsenaux respectifs. Isral a pourpolitique de ne pas commenter son supposarsenal nuclaire et la Core du Nord nerend publique aucune information sur sescapacits nuclaires.

    stock s mondiaux de matires

    fissiles, 2014

    Les matriaux pouvant supporter une raction

    explosive de fission en chane sont essentielspour tous les types dexplosifs nuclaires, desarmes fission de premire gnration auxarmes thermonuclaires avances. Lesmatires fissiles les plus courantes sontluranium hautement enrichis (UHE) et leplutonium.

    Pour leurs armes nuclaires, la Chine, laFrance, la Russie, le Royaume-Uni et les tats-Unis ont produit tant de lUHE que duplutonium ; lInde, Isral et la Core du Nord

    ont produit principalement du plutonium et lePakistan est en train de passer darmesprincipalement lUHE des armes auplutonium. Tous les tats dots duneindustrie civile denrichissement ou deretraitement nuclaire ont une certainecapacit de production de matires fissiles.

    Le Panel international sur les matiresfissiles compile des informations sur les stocksmondiaux de matires fissiles.

    Stocks mondiaux,

    2014

    Uranium hautement enrichi ~1 345tonnes

    Plutonium spar

    Stocks militaires ~223tonnes

    Actions civiles ~270tonnes

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    20 sipri yearbook 2015, rsum

    12. CONTRLE DES ARMESNUCLAIRES ET NON-PROLIFRATION

    Le contrle des armes nuclaires et la non-prolifration affi chent des rsultats mitigsen 2014.

    Le programme nuclaire de lIran et les

    inquitudes internationales

    Les initiatives visant rsoudre lesproccupations internationales de longuedate concernant la porte et la nature duprogramme nuclaire iranien ont continu

    dtre au centre des efforts de non-prolifration nuclaire.

    Les ngociations se sont poursuiviesentre lIran et la France, lAllemagne et leRoyaume-Uni (E3), la Chine, la Russie et lestats-Unis (+3), facilites par lUnioneuropenne (UE) (lensemble est dsignpar E3/UE+3) afin datteindre un accordmutuel global long terme qui permettrait

    dassurer que le programme nuclaire delIran serait exclusivement pacifique . Enguise de premire tape vers cet accord,lIran a entrepris une srie de mesuresvolontaires telles que dfinies dans un plandaction conjoint (PAC) intrimaireconvenu entre lE3/UE+3 et lIran le24 novembre 2013.

    La mise en uvre du PAC a commenc en

    janvier 2014. Initialement convenu pourune priode de six mois, le plan a t tenduen juillet pour une nouvelle priode de sixmois jusquen novembre, puis nouveaupour sept mois supplmentaires jusqu lafin de juin 2015.

    la demande de lE3/UE+3 et lIran,lAgence internationale de lnergieatomique (AIEA) a entrepris de surveiller,vrifier et fournir des rapports priodiques

    davancement de la mise en uvre par

    lIran des mesures lies au nuclairenonces dans laccord. Conformment cedernier, entre autres mesures, lAIEA aindiqu que lIran na pas enrichi, en 2014,

    dhexafluorure duranium (UF6) au-del de5 % dans ses installations dclares. Enoutre, tous les stocks iraniens dUF6 enrichijusqu 20 % duranium 235 (U-235) ont ttraits par dilution et par la conversion enoxyde duranium (UO2). LIran na pasdvelopp dactivits linstallationdenrichissement de combustible deNatanz, ni celle de Fordow ni au racteuren construction dArak (IR-40). Le pays a

    fourni un accs quotidien lAIEA auxusines de Natanz et Fordow.

    Tout au long de 2014, lIran a continu mettre en uvre son accord de garantiesavec lAIEA conformment au Trait de1968 sur la non-prolifration des armesnuclaires (TNP). LIran a galementcontinu mettre en uvre la Dclarationcommune sur un cadre de coopration

    lie aux garanties, convenue entre lAIEA etlIran en novembre 2013, et prvu dersoudre tous les problmes passs etprsents concernant ces garanties. la finde lanne, selon le rapport de lAIEA, lIranavait accompli 16 des 18 mesures prvuespar le Cadre de coopration. Les deuxautres sont en suspens depuis mai 2014.LAIEA a continu insister sur la ncessit

    dacclrer les travaux sur toutes lesquestions non-rsolues, y compris cellesspcifies dans le Cadre de coopration,afin dtre en mesure de pleinementcomprendre le programme nuclaire delIran y compris ses ventuellesdimensions militaires et de soumettre unrapport sur son valuation au Conseil desgouverneurs de lAIEA. Au cours de 2014,lAIEA a conclu que, mme si elle avait

    continu vrifier le non-dtournement de

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    contrle des armements et dsarmement 21

    matires nuclaires dclares dans lesinstallations et les emplacements horsinstallations nuclaires dclares par lIranen vertu de son accord de garanties, elle na

    pas t en mesure dassurer de manirecrdible labsence de matires et dactivitsnuclaires non dclares en Iran. Parconsquent, lAIEA ne pouvait pas conclureque tout le matriel nuclaire en Iran soituniquement utilis des activitspacifiques.

    Contrle russo-amricain des armes

    nuclaires

    Le dialogue stratgique de rduction desarmes entre la Russie et les tats-Unis estrest dans limpasse, bien que les deuxparties aient continu un rythme lent mettre en uvre le Trait de 2010 sur lesmesures pour la poursuite de la rduction etla limitation des armements stratgiquesoffensifs (New START). En parallletoutefois, les deux pays se sont livrs des

    rcriminations mutuelles sur le respect duTrait de 1987 sur les forces nuclaires porte intermdiaire et courte (TraitFNI).

    volution du contrle des armements et

    du dsarmement multilatraux

    La Confrence du dsarmement (CD) leseul forum multilatral au monde

    permettant de ngocier des accords decontrle des armements et de dsarmement a une fois de plus chou convenir dunprogramme de travail et na donc puaborder aucun des points son ordre dujour. La CD a tenu un dbat de haut niveauen mars, o les ministres des Affairestrangres ont abord la confrence.

    Le Comit prparatoire de la Confrencedexamen des parties au TNP de 2015 a tenu

    sa troisime et dernire session aux Nations

    unies New York, mais a t incapable defixer des recommandations sur lesnouvelles mesures concernant la non-prolifration et le dsarmement nuclaires.

    Le Mexique a accueilli la deuximeConfrence internationale sur limpacthumanitaire des armes nuclaires enfvrier, et lAutriche, la troisimeconfrence en dcembre. Plus de 150 tats yont particip, aux cts de la socit civileet des organisations internationales etlhibakusha (survivants desbombardements nuclaires dHiroshima etde Nagasaki). Les deux confrences ont

    soulign le manque de capacit nationale etmondiale pour faire face aux consquenceshumanitaires et environnementales duneexplosion nuclaire. LAutriche a fait unepromesse nationale appelant linterdictionet llimination des armes nuclaires auniveau mondial.

    Le troisime dune srie de sommets surla scurit nuclaire a eu lieu La Haye en

    mars. Le communiqu adopt lors dusommet a raffi rm son soutien aurenforcement de la scurit des matires etinstallations nuclaires et a convenu detenir une quatrime (et dernire) runionau sommet aux tats-Unis en 2016.

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    22 sipri yearbook 2015, rsum

    13. RDUCTION DES MENACESSCURITAIRES CAUSES PAR LESMATIRES CHIMIQUES ETBIOLOGIQUES

    Les problmes de sant et de scuritsoulevs par lpidmie dEbola en Afriquede lOuest ont tir la sant publiquemondiale en en tte de liste de lagenda de lascurit internationale en 2014. Environ20 000 cas confirms, probables et suspectsdEbola ont t signals en Afrique de lOuest,faisant au moins 8 000 morts. Aux plansnational et international, des lacunes

    videntes sont apparues dans la prparation grer des menaces mergentes demaladies infectieuses et ainsi que dans lescapacits de ractions des systmesnationaux de sant publique en Afrique delOuest, poussant les organisationsinternationales atteindre leurs limites.Des retards et des ineffi cacits dans lesefforts dintervention sont galement

    apparus lorsque les tats et les organismesinternationaux (par exemple, lOrganisationmondiale de la Sant, OMS) ont cherch dfinir des priorits et mettre en uvreune approche plus coordonne. Ces effortsont galement soulign la mise en uvreingale du Rglement sanitaireinternational rvis de 2005 de lOMS.

    Plus largement, les tats ont continu laborer des stratgies pour prvenir et

    remdier aux effets de lventuelleutilisation abusive de produits chimiquestoxiques et de matriaux biologiques.Certaines de ces stratgies entrent dans lecontexte de la sant humaine etenvironnementale, tandis que dautres sesituent dans les domaines de la scurit etde la dfense. Les principaux instrumentsjuridiques contre la guerre chimique et

    biologique sont la Convention de 1993 sur

    les armes chimiques (CAC) et la Conventionde 1972 sur les armes biologiques (CABT).

    Contrle des armes biologiques

    Les tats parties la CABT se sont runis

    deux fois en 2014. Ces rencontres ontprincipalement consist en un changedopinions et dexpriences, avec uneattention particulire porte lacoopration et lassistance dans le domainedes sciences de la vie des fins pacifiques,un examen des dveloppements dessciences et technologies et un renforcementdes capacits dassistance aux pays

    potentiellement menacs par des armesbiologiques. Le dveloppement le plusremarquable, en particulier en vue de laHuitime Confrence dexamen prvue en2016, a sans doute t la proposition faitepar la Russie de reconsidrer les questionsde conformit au Trait.

    Contrle des armes chimiques et

    dsarmement

    LOrganisation pour linterdiction desarmes chimiques (OIAC) a continu devrifier la mise en uvre de la CAC. Elle acoordonn une initiative de cooprationinternationale visant liminer les agentschimiques de la Syrie. Elle a galementmen une mission denqute qui a concluque des armes chimiques trsprobablement de la chlorine ont

    nouveau t utilises en Syrie en 2014.La 19e Confrence des tats parties la

    CAC a pris en considration le caractrecomplet et correct des dclarations de laSyrie sur ses armes chimiques et de leurdestruction. Les oprations de lOIAC enSyrie ont t le point de dpart dunediscussion plus large sur les dfis poss parla vrification dans les zones en conflit

    dIrak, de Libye et de Syrie.

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    contrle des armements et dsarmement 23

    14. CONTRLE DES ARMESCLASSIQUES ET RENFORCEMENTDE LA CONFIANCE MILITAIRE

    En 2014, le contrle des armes classiques acontinu dtre sous-utilis dans ledomaine de la scurit et de la constructionde la paix. Dune manire gnrale, les tatsne soulignent pas le rle du contrle desarmes comme un lment important de leurpolitique de scurit nationale, que ce soitau niveau mondial ou rgional. Au lieudadopter une approche quilibre, danslaquelle le contrle joue un rle au ct de la

    dfense militaire, de la gestion de crise, de laprvention des conflits et de la rsolution deceux-ci, les tats prfrent se reposer demanire prdominante sur la capacit deleurs forces armes nationales pourpromouvoir leur scurit.

    Contrle des armes des fins humanitaires

    Le plus grand dfi pos aux conventions

    existantes sur le contrle des armes desfins humanitaires continue dtrelutilisation dans les conflits de certainesarmes inhumaines par des tats non partiesaux conventions et par des acteurs nontatiques. La participation aux conventionsa augment avec ladhsion de certains payset limplantation de ces conventions.Toutefois, les nouveaux adhrents semblenttre principalement des pays pour lesquelsla participation entraine relativement peudobligations. Les discussions visant tendre les domaines couverts par lecontrle humanitaire des armes afin deprendre en compte les technologiesnouvelles et mergentes, se sontpoursuivies en 2014. Il sagit notamment dudbat sur la manire de rduire les risquesassocis aux systmes darmes ltaux

    autonomes.

    Mesures de contrle des armes lgres

    En 2014, des progrs ont t accomplis dansllaboration et la mise en uvre de mesuresde contrle des armes lgres et des

    armes feu , en particulier lgard duProgramme daction (PoA) des Nationsunies sur les armes lgres et de petit calibreet le Protocole des Nations unies sur lesarmes feu. Les appels visant coordonneret consolider les principaux instrumentsinternationaux de contrle des armes lgres,afin dviter les doubles emplois inutiles, ontgagn en importance avec lentre en vigueuren dcembre 2014, du Trait sur le commerce

    des armes, qui couvre aussi des domainestraits par le PoA et le Protocole. Cependant,les chevauchements et ddoublements entreces instruments nont pas constitu debarrire insurmontable un travail rgionaleffi cace sur les armes lgres et les armes feu, notamment en Afrique et en Amriquelatine. Ici, une srie dorganisations se sontinspires avec succs des deux ensembles

    dinstruments pour traiter de questionspratiques telles que la gestion des stocks etla destruction des excdents.

    Mesures de confiance et de scurit

    Les mesures de confiance et de scurit(MDCS) en Europe ont t mises lpreuveen 2014 par la dtrioration delenvironnement de scurit. On a assist une augmentation significative du nombredexercices militaires de grande envergureorganiss par la Russie brve chance.Les dcisions prises en 2014 parlOrganisation du Trait de lAtlantiqueNord (OTAN) pourraient accroitredavantage le nombre et la diversit desexercices militaires dans les prochainesannes. Dans ces circonstances, un regaindattention pour le rle des MDCS en

    Europe peut se justifier.

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    24 sipri yearbook 2015, rsum

    15. DOUBLE USAGE ET CONTRLEDU COMMERCE DES ARMES

    Un vnement charnire a eu lieu endcembre 2014 dans le domaine du contrledu commerce des armes conventionnelles :lentre en vigueur du Trait sur le commercedes armes. Les efforts multilatraux dans ledomaine des contrles du commerce de biens double-usage nont pas connu de tournantsaussi cruciaux mais ont suivi le dveloppementexponentiel entam ces dernires annes.

    Le Trait sur le commerce des armes (TCA)

    En 2014, lattention sest porte la fois surlentre en vigueur du TCA et sur le processusactuel de prparation de la PremireConfrence des tats parties qui aura lieu les2427 aot 2015. Bien que le TCA ait tngoci sous les auspices de la PremireCommission de lAssemble gnrale desNations unies, qui se concentre sur lesquestions de dsarmement, il est principale-

    ment ax sur les questions lies aux contrlesdu commerce des armes classiques.

    Alors quil ne fait aucun doute que le TCAsoit une importante ralisation, on ignorequel sera son impact rel, en particuliercompte tenu du caractre vague decertaines de ses dispositions et du grandnombre de fournisseurs darmes et dtatsrcipiendaire qui doivent encore le signer.

    En 2014, les discussions ont portprincipalement sur des questions deprocdure, notamment lemplacement et lefinancement du Secrtariat du Trait et leniveau daccs aux ngociations devant treaccord aux non-signataires et auxorganisations non gouvernementalesopposes au contenu du trait.

    Mme sil nest pas garanti que le trait

    amliore les normes dans le commerce desarmes classiques, le succs de ces discussions

    est dune importance capitale pour sondveloppement long terme. Elles aurontgalement une porte majeure pour lesngociations futures dans dautres domainesdu contrle des armements et du dsarmement,

    les normes convenues dans le cadre du TCApouvant tre appliques ailleurs.

    Embargos multilatraux sur les armes

    Un certain nombre de dveloppementsmultilatraux dans les embargos sur lesarmes ont concern les restrictionsimposes par lOrganisation des Nationsunies (ONU), lUnion europenne (UE) et

    dautres organismes rgionaux. Lesdiscussions sur limposition dun embargoonusien sur les armes au Soudan du Sud ontatteint un stade avanc au cours de 2014

    embarg os multi latraux s ur

    les arm es en v i gueur en 2 01 4

    Nations unies (14 embargos)

    Al-Qada et individus/entits associs Rpublique centrafricaine Rpublique

    dmocratique du Congo (FNG) Cte dIvoire rythre Iran Irak (FNG) Core duNord Liban (FNG) Libria (FNG) Libye(FNG) Somalie Soudan (Darfour) Taliban

    Union europenne (23 embargos)

    Mises en uvre dembargos de lONU (10):Al-Qada et individus/entits associsRpublique centrafricaine Rpubliquedmocratique du Congo (FNG) Cte dIvoirerythre Irak (FNG) Liban (FNG)Libria (FNG) Libye (FNG) Somalie

    (FNG)Adaptations dembargos de lONU (3): IranCore du Nord Soudan (Darfour)

    Embargos sans contrepartie de lONU (10):Bilorussie Chine gypte Guine (leven avril 2014) Myanmar Russie Soudandu Sud Syrie Ukraine (lev en juillet 2014)Zimbabwe

    Ligue arabe (1 embargo)

    Syrie

    FNG = forces non gouvernementales.

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    contrle des armements et dsarmement 25

    sans aboutir une dcision finale. En fvrier2014, les tats membres de lUE ont convenude suspendre les exportations vers lUkrainede tout quipement qui pourrait tre utilispour la rpression interne. Cet embargo a

    t lev en juillet. Le mme mois, lUEimposait un embargo sur les armes la Russie.Plusieurs violations des embargos des Nationsunies ont nouveau t signales en 2014.

    Les rgimes de contrle des exportations

    En 2014, quatre rgimes de contrlesmultilatraux des exportations le GroupedAustralie, le Rgime de contrle de la

    technologie des missiles, le Groupe desfournisseurs nuclaires (GFN) etlArrangement de Wassenaar sur le contrledes exportations darmes conventionnelleset de biens et technologies double usage ont cherch renforcer les contrles sur lecommerce stratgique. Des discussions sesont poursuivies, notamment au sein du GFN,sur ladoption de normes communes pourtendre la porte des activits soumises

    des contrles afin dy inclure le courtage etle transit/transbordement, entre autres.

    Un autre thme a marqu lanne 2014 : lechamp couvert par chaque rgime sesttendu travers limplication dtats nonparticipants. Des efforts soutenus ontgalement permis que ces rgimes relventle dfi des nouvelles technologies traversdes modifications des listes de contrle

    communes. La question des armes chimiquesa galement t au centre de lattention en2014. En effet, la preuve de lutilisation detelles armes a t clairement tablie enSyrie. Par ailleurs, les armes nuclaires ontmaintenu leur position de premier plan lordre du jour de la non-prolifration desarmes de destruction massive. Lesdiscussions sur la participation de lInde

    aux rgimes, en particulier au GFN, ontgalement continu.

    Dveloppements au niveau de lUE

    En 2014 sest poursuivi lexamen de la positioncommune de lUE dfinissant des rglescommunes rgissant le contrle des

    exportations de technologie et dquipementsmilitaires (Position commune de lUE). Lesdocuments finaux sont attendus en 2015. Leprocessus ne devrait pas entraner dechangements importants dans linstrument,mais quelques ajustements de certainscritres dexportation sont attendus ainsi quedes amliorations aux systmes assortis delchange dinformations. Les tats

    membres de lUE ont progress dans lamise en uvre de la directive de lUE surles transferts intra-communautaires(directive TIC), bien que son impact apparaisseingal et diffi cilement mesurable. Lesdveloppements concernant la positioncommune de lUE et la directive TICtraduisent une certaine perte dintrt destats membres de lUE pour le processusdharmonisation de leurs contrles

    nationaux sur les exportations darmes, encours depuis le dbut des annes 1990.

    Les contrles (au niveau de lUE) delexportation, du transit et du courtage debiens double usage sont actuellement soumis un processus dexamen, les changementstant attendus partir de fin 2015. Leprocessus dexamen reprsente une occasionimportante pour lUE de dmontrer sa

    capacit continuer tre un acteur principaldans la cration et la mise en uvre demcanismes de contrle des exportationseffi caces. Ceci est particulirement le cas ence qui concerne les contrles sur les transfertsde technologies de surveillance, qui sontdevenus un lment cl du processusdexamen. Cette discussion pourrait conduire une rvision fondamentale du concept de

    double usage au-del de la dichotomiemilitaire/civil.

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    ANNEXES

    Traits sur le contrle des armements et

    le dsarmement en vigueur au 1er janvier

    2015

    1925 Protocole concernant la prohibitiondemploi la guerre de gaz asphyxiants,toxiques ou similaires et de moyensbactriologiques (Protocole de Genve)

    1948 Convention pour la prvention et larpression du crime de gnocide

    1949 Convention de Genve (IV) relative laprotection des personnes civiles en tempsde guerre

    1959 Trait sur lAntarctique

    1963 Trait interdisant les essais darmesnuclaires dans latmosphre, danslespace extra-atmosphrique et sous leau(Trait dinterdiction partielle des essaisnuclaires)

    1967 Trait sur les principes rgissant lesactivits des tats en matiredexploration et dutilisation de lespaceextra-atmosphrique, y compris la Lune etles autres corps clestes

    1967 Trait de Tlatelolco visant linterdictiondes armes nuclaires en Amrique latineet dans les Carabes

    1968 Trait sur la non-prolifration des armesnuclaires (Trait de non-prolifration,TNP)

    1971 Trait interdisant de placer des armesnuclaires et dautres armes dedestruction massive sur le fond des merset des ocans ainsi que dans leur sous-sol

    1972 Convention sur linterdiction de la mise au

    point, de la fabrication et du stockage desarmes bactriologiques (biologiques) ou toxines et sur leur destruction (CABT)

    1974 Trait relatif la limitation des essaissouterrains darmes nuclaires (TTBT)

    1976 Trait relatif aux explosions nuclairessouterraines des fins pacifiques

    1977 Convention sur linterdiction dutiliserdes techniques de modification delenvironnement des fins militaires ou

    toutes autres fins hostiles (ConventionEnmod)

    1980 Convention sur la protection physique dumatriel nuclaire

    1981 Convention sur linterdiction ou la

    limitation de lemploi de certaines armesclassiques qui peuvent tre considrescomme produisant des effetstraumatiques excessifs ou commefrappant sans discrimination (Conventionsur certaines armes classiques, CCAC, ou Convention sur les armes inhumaines )

    1985 Trait de Rarotonga sur la zone exemptedarmes nuclaires dans le Pacifique Sud

    1987 Trait sur llimination des missiles porte intermdiaire et plus courteporte

    1990 Trait sur les forces armesConventionnelles en Europe (FCE)

    1992 Trait sur le rgime Ciel ouvert

    1993 Convention sur linterdiction de la mise aupoint, de la fabrication et du stockage desarmes chimiques et sur leur destruction(CAC)

    1995 Trait de Bangkok crant une zoneexempte darmes nuclaires en Asie duSud-Est

    1996 Trait de Pelindaba crant une zoneexempte darmes nuclaires en Afrique

    1996 Accord sur la limitation des armements auniveau sous-rgional (Accord de Florence)

    1997 Convention interamricaine contre lafabrication et le trafic illicite darmes feu, de munitions, dexplosifs et dautresmatriels connexes (CIFTA)

    1997 Convention sur linterdiction de lemploi,

    du stockage, de la production et dutransfert des mines anti-personnel et surleur destruction

    1999 Convention interamricaine sur latransparence de lacquisition des armesclassiques

    2001 Protocole sur le contrle des armes feu,des munitions et autres matrielsconnexes au sein de la Communaut dedveloppement de lAfrique australe

    (SADC)

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    annexes 27

    2004 Protocole de Narobi pour la prvention, lecontrle et la rduction des armes lgreset de petit calibre dans la Rgion desGrands Lacs et la Corne de lAfrique

    2006 Convention de la CEDEAO sur les armes

    lgres et de petit calibre, leurs munitionset autres matriels connexes

    2006 Trait de Semipalatinsk crant des zonesdnuclarises en Asie centrale

    2008 Convention sur les armes sous-munitions (CASM)

    2010 Trait New START ou trait de Praguesur les nouvelles mesures de rduction etde limitation des armes stratgiquesoffensives

    2011 Document de Vienne sur les mesures deconfiance et de scurit

    2013 Trait sur le commerce des armes (TCA)

    Traits non encore en vigueur au

    1er janvier 2015

    1996 Trait dinterdiction complte des essaisnuclaires (TICEN)

    1999 Accord sur ladaptation du Trait FCE

    2010 Convention de lAfrique centrale sur le

    contrle des armes lgres et de petitcalibre, leurs munitions et de toutes piceset composantes pouvant servir leurfabrication, rparation et assemblage(Convention de Kinshasa)

    Organismes de coopration en matire de

    scurit

    Les changements remarquables en 2014 sontnotamment le G8 repassant au G7 la suite de la

    suspension de la Russie ; ladhsion duBangladesh et du Qatar la Confrence surlinteraction et les mesures de confiance en Asie(CICA) et celle du Brunei Darussalam et desBahamas lAgence internationale de lnergie

    atomique (AIEA).

    chr onologie s lect iv e 2014

    20 jan. Dbut de la mise en uvre du planconjoint daction intrimaire (PAC)

    convenu entre lE3/UE + 3 et lIran1314 Le Mexique accueille la deuximefv. Confrence internationale sur

    limpact humanitaire des armesnuclaires

    6 mars lUnion europenne (UE) et leConseil de scurit de lOrganisationdes Nations unies (ONU) tiennentdes runions durgence sur la crise enUkraine

    18 avril LAIEA affi rme que lIran a dilu la

    moiti de son stock duraniumhautement enrichi

    12 mai Le Major Gnral Kristin Lund deNorvge devient la premire femme commander une force de maintiende la paix de lONU

    23 juin La Mission conjointe de lOIAC et delONU annonce que le retrait desmatires pour armes chimiques de laSyrie est achev

    17 juillet Le vol MH17 de Malaysian Airlinesest abattu dans lest de lUkraine

    7 aot LOMS dclare offi ciellementlpidmie dEbola urgence de santpublique de porte internationale

    30 sep. LAccord de scurit bilatral entreles tats-Unis et lAfghanistan et uneConvention sur le statut des forcesentre lOrganisation du Trait delAtlantique Nord (OTAN) etlAfghanistan sont signs

    31 oct. Le Secrtaire gnral de lONUnomme un Groupe indpendant dehaut niveau sur les oprations depaix sous la prsidence de JosRamos-Horta

    24 nov. LONU value le nombre decombattants terroristes trangersdans les conflits en Syrie et en Irak plus de 15 000 personnes issues de81 pays

    17 dc. Le trait sur le commerce des armes

    (TCA) entre en vigueur

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    COMMENT COMMANDER LE SIPRI YEARBOOK 2015

    SIPRI Yearbook 2015: Armaments, Disarmament and International Security

    Publi sur papier et en ligne par Oxford University Press

    ISBN 978-0-19-873781-0, reli; ISBN 978-0-19-181400-6, en lignePlus dinformation sur www.sipriyearbook.org

    TRADUCTIONS

    LeSIPRI Yearbook 2015 sera traduit en :

    chinois, par le China Arms Control and Disarmament Association (CACDA), Pkin

    www.cacda.org.cn

    russe par lInstitute of World Economy and International Relations (IMEMO), Moscou

    www.imemo.ru

    ukrainien par le Razumkov Centre (Ukrainian Centre for Economic and Political Studies,

    UCEPS), Kiev

    www.razumkov.org.ua

    Ces traductions sont finances par le dpartement fdral suisse de la Dfense, de la

    Protection civile et du Sport. Veuillez contacter les di