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466 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 451–466 Patients et méthodes Étude rétrospective portant sur 40 patientes obèses sui- vies à l’unité d’obésité et présentant une infertilité. Le diagnostic du SOPK était posé par les gynécologues. Nous avons analysé les paramètres anthropo- métriques, anamnestiques et biologiques. Résultats L’âge moyen était de 32,12 ± 6,7ans L’IMC moyen était de 36,4 ± 9,06 kg/m 2 . La totalité des patientes de notre cohorte avaient une obésité abdominale attestée par untour de taille moyen de 107 ± 12,09 cm. 22 % des patientes avaient des antécédents d’avortement spontané. 14,6 % d’entre elles ont bénéficiéd’un traitement par les inducteurs de l’ovulation. La fécondation in vitro a été tentée dans 6,7 % des cas. Le diagnostic de SOPK a été posé chez 51,2 % des femmes obèses. Les troubles du comportement alimentaire étaient dominés par l’hyperphagie prandiale 61 % et la compulsion alimen- taire 53,7 %. L’apport calorique moyen était de 3642 ± 1200calories/j. L’apport protidique moyen de 11,4 %, l’apport lipidique moyen de 38,6 % et l’apport glucidique de 50 %. La cholestérolémie moyenne étaitde 4,72 ± 0,92 mmol/l, la triglycéridémie moyenne de 2,25 ± 0,3 mmol/l, HDL-cholestérol moyen de 1,12 ± 0,30 mmol/l et la glycémie à jeun moyenne de 6,20 ± 2,30 mmol/l. Conclusion Ces résultats illustrent la relation complexe entre obésité et infer- tilité. Cette dernière parait être influencée par la répartition du tissu adipeux et le déséquilibre alimentaire. La prise en charge des femmes obèses infer- tiles doit être multidisciplinaire avec une place privilégiée pour les mesures hygiéno-diététiques. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.663 P532 Syndrome métabolique et homocystéine S. Elguedri (Dr) , A. Rezgui (Dr) , M. Elabed (Dr) , A. Mzabi (Dr) , M. Karmani (Dr) , F. Ben Fredj Ismail (Dr) , C. Laouani Kechrid (Pr) Service de Médecine Interne CHU Sahloul, Sousse Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Elguedri) Introduction Le syndrome métabolique (SM) s’associe à plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire dont l’homocystéine. But Étudier en fonction du taux d’homocystéinémie (Hcy) la sévérité du SM. Patients et méthodes L’étude a enrôlé 97 patients atteints de SM (critères de l’IDF 2005). Les patients ont bénéficié d’un examen clinique et d’un bilan biologique. Résultats Il s’agissait de 13 hommes et 84 femmes d’âge moyen égal à 57,11 ± 8,8 ans (33–85 ans). L’HTA était présente chez 73,7 % des cas. L’obésité androïde et les troubles de la glycorégulation (96,1 %) étaient les éléments les plus fréquents du SM dans notre population. La dyslipidémie a touché 59,2 % de nos patients (36,7 % avaient une hypertriglycéridémie, 68,8 % avaient une hypoHDLémie et 42,8 % avaient une hypercholestérolémie). Dans notre popula- tion, l’Hcy moyenne était de 12,55 ± 3,47 mol/L et une hyperhomocystéinémie a été notée chez 23,3 % : soit 19,4 % des femmes et 28,6 % des hommes. Une cor- rélation positive a été notée entre l’Hcy et l’âge (p = 0,02). Les valeurs moyennes de l’Hcy augmentent de fac ¸on significative en fonction du nombre de critères du SM (p = 0,009). Discussion L’hyperhomocystéinémie est un facteur de risque cardiovascu- laire aggravant et potentialisant celui du syndrome métabolique. Conclusion D’après nos résultats l’Hcy peut être considérée comme un fac- teur de sévérité du SM. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.664 P533 À propos d’une obésité morbide à caractère syndromique. Le syndrome de Prader Willi L. Ennazk (Dr) , G. El Mghari (Pr) , N. Elansari (Pr) Service d’Endocrinologie Diabétologie et des Maladies métaboliques Laboratoire PCIM Faculté de médecine et de Pharmacie Marrakech, Université Cadi Ayyad, Marrakech Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Ennazk) Introduction Le syndrome de Prader-Willi (SPW) est une maladie génétique rare, caractérisée par un dysfonctionnement hypothalamohypophysaire et un déséquilibre de la balance énergétique. Nous rapportons un cas de suspicion clinique de syndrome de Prader Willi au cours d’un bilan d’une obésité morbide. Observation Mme B. G. âgée de 35 ans est hypertendue depuis 3 ans sous monothérapie. L’anamnèse met en évidence un retard de la marche, une prise de poids depuis le bas âge, devenue invalidante depuis 5 ans, et erreurs diététiques avec boulimie nocturne. L’examen physique note : TA = 160/100, poids = 110 kg, IMC = 56 kg/m 2 . Tour de taille = 126 cm. Des pieds plats, larges, courts, avec acromicrie. Une mycose des plis. Au bilan biologique : GAJ : 0,93 g/l, Creat : 6 mg/l, Calcémie : 93 mg/l. Échocardiographie et Doppler des vaisseaux du cou : normaux. Hypophysogramme normal. Echographie abdominopelvienne nor- male. Les radio du squelettes ont révélé une dysplasie bilatérale des 2 hanches en plus du cal vicieux fémoral. La patiente est actuellement intégrée dans le programme d’hôpital de jour de gestion de l’obésité. Discussion Le diagnostic du syndrome de Prader Willi chez l’adulte est aujourd’hui régit par un consensus sur le fait que la suspicion diagnostique de la maladie est clinique (critères d’Holm et al. de 1993, revus en 2001) et sa confirmation génétique. Les anomalies de la balance énergétique concernent le défcit en Ghréline qui est observé précocement au cours de cette maladie. Il est nécessaire de mettre en place une prise en charge globale et multidisciplinaire. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.665

Syndrome métabolique et homocystéine

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466 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 451–466

Patients et méthodes Étude rétrospective portant sur 40 patientes obèses sui-vies à l’unité d’obésité et présentant une infertilité. Le diagnostic du SOPKétait posé par les gynécologues. Nous avons analysé les paramètres anthropo-métriques, anamnestiques et biologiques.Résultats L’âge moyen était de 32,12 ± 6,7 ans L’IMC moyen était de36,4 ± 9,06 kg/m2. La totalité des patientes de notre cohorte avaient une obésitéabdominale attestée par untour de taille moyen de 107 ± 12,09 cm. 22 % despatientes avaient des antécédents d’avortement spontané. 14,6 % d’entre ellesont bénéficiéd’un traitement par les inducteurs de l’ovulation. La fécondationin vitro a été tentée dans 6,7 % des cas. Le diagnostic de SOPK a été poséchez 51,2 % des femmes obèses. Les troubles du comportement alimentaireétaient dominés par l’hyperphagie prandiale 61 % et la compulsion alimen-taire 53,7 %. L’apport calorique moyen était de 3642 ± 1200calories/j. L’apportprotidique moyen de 11,4 %, l’apport lipidique moyen de 38,6 % et l’apportglucidique de 50 %. La cholestérolémie moyenne étaitde 4,72 ± 0,92 mmol/l,la triglycéridémie moyenne de 2,25 ± 0,3 mmol/l, HDL-cholestérol moyen de1,12 ± 0,30 mmol/l et la glycémie à jeun moyenne de 6,20 ± 2,30 mmol/l.Conclusion Ces résultats illustrent la relation complexe entre obésité et infer-tilité. Cette dernière parait être influencée par la répartition du tissu adipeuxet le déséquilibre alimentaire. La prise en charge des femmes obèses infer-tiles doit être multidisciplinaire avec une place privilégiée pour les mesureshygiéno-diététiques.

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflitsd’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.663

P532

Syndrome métabolique et homocystéineS. Elguedri (Dr) ∗, A. Rezgui (Dr) , M. Elabed (Dr) , A. Mzabi (Dr) ,M. Karmani (Dr) , F. Ben Fredj Ismail (Dr) , C. Laouani Kechrid (Pr)Service de Médecine Interne CHU Sahloul, Sousse∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Elguedri)

Introduction Le syndrome métabolique (SM) s’associe à plusieurs facteursde risque cardiovasculaire dont l’homocystéine.But Étudier en fonction du taux d’homocystéinémie (Hcy) la sévérité du SM.Patients et méthodes L’étude a enrôlé 97 patients atteints de SM (critèresde l’IDF 2005). Les patients ont bénéficié d’un examen clinique et d’un bilanbiologique.Résultats Il s’agissait de 13 hommes et 84 femmes d’âge moyen égal à57,11 ± 8,8 ans (33–85 ans). L’HTA était présente chez 73,7 % des cas. L’obésitéandroïde et les troubles de la glycorégulation (96,1 %) étaient les éléments lesplus fréquents du SM dans notre population. La dyslipidémie a touché 59,2 %de nos patients (36,7 % avaient une hypertriglycéridémie, 68,8 % avaient unehypoHDLémie et 42,8 % avaient une hypercholestérolémie). Dans notre popula-tion, l’Hcy moyenne était de 12,55 ± 3,47 �mol/L et une hyperhomocystéinémie

a été notée chez 23,3 % : soit 19,4 % des femmes et 28,6 % des hommes. Une cor-rélation positive a été notée entre l’Hcy et l’âge (p = 0,02). Les valeurs moyennesde l’Hcy augmentent de facon significative en fonction du nombre de critèresdu SM (p = 0,009).Discussion L’hyperhomocystéinémie est un facteur de risque cardiovascu-laire aggravant et potentialisant celui du syndrome métabolique.Conclusion D’après nos résultats l’Hcy peut être considérée comme un fac-teur de sévérité du SM.

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflitsd’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.664

P533

À propos d’une obésité morbide à caractèresyndromique. Le syndrome de Prader WilliL. Ennazk (Dr) ∗, G. El Mghari (Pr) , N. Elansari (Pr)Service d’Endocrinologie Diabétologie et des Maladies métaboliquesLaboratoire PCIM Faculté de médecine et de Pharmacie Marrakech,Université Cadi Ayyad, Marrakech∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (L. Ennazk)

Introduction Le syndrome de Prader-Willi (SPW) est une maladie génétiquerare, caractérisée par un dysfonctionnement hypothalamohypophysaire et undéséquilibre de la balance énergétique. Nous rapportons un cas de suspicionclinique de syndrome de Prader Willi au cours d’un bilan d’une obésité morbide.Observation Mme B. G. âgée de 35 ans est hypertendue depuis 3 ans sousmonothérapie. L’anamnèse met en évidence un retard de la marche, une prise depoids depuis le bas âge, devenue invalidante depuis 5 ans, et erreurs diététiquesavec boulimie nocturne. L’examen physique note : TA = 160/100, poids = 110 kg,IMC = 56 kg/m2. Tour de taille = 126 cm. Des pieds plats, larges, courts, avecacromicrie. Une mycose des plis. Au bilan biologique : GAJ : 0,93 g/l, Creat :6 mg/l, Calcémie : 93 mg/l. Échocardiographie et Doppler des vaisseaux du cou :normaux. Hypophysogramme normal. Echographie abdominopelvienne nor-male. Les radio du squelettes ont révélé une dysplasie bilatérale des 2 hanchesen plus du cal vicieux fémoral. La patiente est actuellement intégrée dans leprogramme d’hôpital de jour de gestion de l’obésité.Discussion Le diagnostic du syndrome de Prader Willi chez l’adulte estaujourd’hui régit par un consensus sur le fait que la suspicion diagnostiquede la maladie est clinique (critères d’Holm et al. de 1993, revus en 2001) et saconfirmation génétique. Les anomalies de la balance énergétique concernent ledéfcit en Ghréline qui est observé précocement au cours de cette maladie. Il estnécessaire de mettre en place une prise en charge globale et multidisciplinaire.

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflitsd’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.665