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Abstracts S15 Techniques instrumentales dans le traitement des lym- phœdèmes des membres S. Theys a,, J.P. Brun b a Clinique universitaire Godinne; 5530 Yvoir, Belgique b Clinique Bizet, Paris, France Mots clés : Pressothérapie intermittente ; Lymphœdèmes des membres Pour lutter contre les œdèmes, différentes techniques instrumentales peuvent être proposées. De toutes, le drai- nage pneumatique (DP) offre, probablement, l’appoint le plus important, pour autant que le matériel puisse répondre aux attentes. Pour une prévention de TVP, pour un œdème débutant, malléable et réversible spontanément, il est rare d’avoir recours à des pompes sophistiquées. En revanche, dans les autres cas et particulièrement dans les lymphœ- dèmes chroniques des membres, le matériel doit avoir au moins six à sept sorties séquentielles. Dans les cas majeurs, les gaines pneumatiques peuvent, même, céder la place à des gaines de tensiomètre. Ce stratagème permet de réduire encore la surface de contact et donc d’améliorer le drai- nage. En plus d’un nombre suffisant de sorties, les séquences antérogrades doivent pouvoir être inversées. Les ondées montantes sont réservées pour les œdèmes réversibles ou malléables ; les ondées rétrogrades, pour les œdèmes irré- versibles ou durs. Ici, le DP débute par la portion frontale et la progression de l’ondée va à reculons. La résultante de ce DP n’est donc pas centrifuge, elle reste orientée vers la racine du membre. Un autre point important est de concentrer le recouvre- ment du membre sur la seule étendue de l’œdème. Cette précaution permet de réaliser un DLM à l’embouchure de la gaine et au-delà. Cela permet aussi d’empêcher tout blocage à la racine du membre ou aux articulations sus- jacentes. Cette complémentarité des techniques souligne le fait qu’il n’y a pas de solutions à chercher dans une quel- conque monothérapie. La suite de l’ordonnance des protocoles tourne autour d’un dernier facteur : la consistance de l’œdème. Celle- ci joue les rôles de modulateur et de modérateur. Tant que l’œdème reste ou redevient malléable ou que les tis- sus sont fermes, mais spongieux (épaississement graisseux), une pression légère peut être gardée. Cette légèreté est à conserver, aussi, en présence de douleurs ou de troubles trophiques. Il faut opter pour une pression de plus en plus appuyée quand l’œdème devient de plus en plus consistant. Afin de limiter cette élévation de la compression, la largeur de la surface de contact est à réduire. doi:10.1016/j.jmv.2008.01.071 Psychologie et lymphœdème F. Alliot a , M.A. Georger b , P.H. Carpentier c a Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Hôpital Corentin-Celton, Issy-les-Moulineaux, France c Centre hospitalo-universitaire, Grenoble, France Mots clés : Psychologie ; Lymphœdème La Société franc ¸aise de lymphologie a pris en compte, dans le cadre de l’élaboration de bonnes pratiques en lym- phologie, la dimension psychologique du lymphœdème. Le groupe de travail en charge du domaine « psychologie et lym- phœdème » a, dans une première approche, fait le point sur l’état des connaissances de la complexité et de la gra- vité des répercussions réelles de la maladie sur la vie des malades. Dans une seconde approche, le groupe de travail a recensé les démarches cliniciennes et les stratégies com- plémentaires à la physiothérapie et au traitement médical. Le groupe de travail a, en dernier ressort, souhaité appor- ter une réflexion sur le rôle fondamental du malade et la responsabilité du lymphologue dans le suivi et la stratégie thérapeutique, afin de donner au patient ce rôle actif et améliorer le bénéfice du traitement. Point 1.— Connaître et surveiller les troubles psycholo- giques Connaître les répercussions fonctionnelles/sociopro- fessionnelles, esthétiques, l’impact psychique de la mala- die lymphatique et les réactions comportementales liées à la survenue du lymphœdème, à ses complications, à la lourdeur des traitements et à la chronicité. Reconnaître les perturbations de l’image du corps que le lymphœdème entraîne ainsi que le retentissement sur le vécu quotidien des patientes. Évaluer le retentissement du lymphœdème sur la qualité de vie : une échelle de qualité de vie spécifique (ULL 27) du lymphœdème du membre supérieur est disponible qui prend en compte le point de vue de la patiente et permet au praticien de mesurer le retentissement fonctionnel et psychosocial de la maladie. Concernant le membre inférieur l’échelle générique SF36 est disponible pour mesurer l’état de santé global sans spécificité. Renseigner le bilan du handicap et le confronter à la vie socioprofessionnelle du patient en s’appuyant sur le rapport SFL 2006 « handicap et travail ». Avoir connaissance et veiller avec l’aide de spécialistes — psychologues, psychiatres — à évaluer les troubles psycho- logiques éventuels : anxiété, angoisse, dépression, troubles du sommeil, perte d’estime de soi. Point 2.— Proposer une stratégie thérapeutique adaptée aux répercussions psychologiques Veiller à guider le patient au cours de sa prise en charge sans induire de dépendance au DLM en indiquant cette tech- nique majeure avec pertinence. Proposer sur indication médicale, un suivi psychologique si nécessaire. Faire bénéficier le patient d’un nouveau mode de vie adapté avec des indications préventives de complica- tions plutôt que d’interdictions cœrcitives en veillant à l’encourager dans cette voie. Aider et suivre le parcours professionnel en tenant compte du handicap dans la réinsertion professionnelle. Point 3.— Repenser et performer le rôle du patient/le rôle du praticien face aux difficultés psychologiques Aider le patient à faire face à la maladie chronique avec un dialogue ouvert sur la réalité sans pessimisme depuis le diagnostic et dans le contexte de maladie chronique aux conséquences durables. Apporter avec l’éducation thérapeutique une informa- tion et une formation utile au patient, afin de lui donner la compétence pour autogérer autant que possible son lym- phœdème et le rendre autonome. Travailler avec les associations de malades comme « vivre avec le lymphœdème » pour favoriser l’émergence de

Techniques instrumentales dans le traitement des lymphœdèmes des membres

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Techniques instrumentales dans le traitement des lym-phœdèmes des membresS. Theysa,∗, J.P. Brunb

a Clinique universitaire Godinne ; 5530 Yvoir, Belgiqueb Clinique Bizet, Paris, France

Mots clés : Pressothérapie intermittente ; Lymphœdèmesdes membres

Pour lutter contre les œdèmes, différentes techniquesinstrumentales peuvent être proposées. De toutes, le drai-nage pneumatique (DP) offre, probablement, l’appoint leplus important, pour autant que le matériel puisse répondreaux attentes. Pour une prévention de TVP, pour un œdèmedébutant, malléable et réversible spontanément, il est rared’avoir recours à des pompes sophistiquées. En revanche,dans les autres cas et particulièrement dans les lymphœ-dèmes chroniques des membres, le matériel doit avoir aumoins six à sept sorties séquentielles. Dans les cas majeurs,les gaines pneumatiques peuvent, même, céder la place àdes gaines de tensiomètre. Ce stratagème permet de réduireencore la surface de contact et donc d’améliorer le drai-nage.

En plus d’un nombre suffisant de sorties, les séquencesantérogrades doivent pouvoir être inversées. Les ondéesmontantes sont réservées pour les œdèmes réversibles oumalléables ; les ondées rétrogrades, pour les œdèmes irré-versibles ou durs. Ici, le DP débute par la portion frontaleet la progression de l’ondée va à reculons. La résultante dece DP n’est donc pas centrifuge, elle reste orientée vers laracine du membre.

Un autre point important est de concentrer le recouvre-ment du membre sur la seule étendue de l’œdème. Cetteprécaution permet de réaliser un DLM à l’embouchure dela gaine et au-delà. Cela permet aussi d’empêcher toutblocage à la racine du membre ou aux articulations sus-jacentes. Cette complémentarité des techniques soulignele fait qu’il n’y a pas de solutions à chercher dans une quel-conque monothérapie.

La suite de l’ordonnance des protocoles tourne autourd’un dernier facteur : la consistance de l’œdème. Celle-ci joue les rôles de modulateur et de modérateur. Tantque l’œdème reste ou redevient malléable ou que les tis-sus sont fermes, mais spongieux (épaississement graisseux),une pression légère peut être gardée. Cette légèreté està conserver, aussi, en présence de douleurs ou de troublestrophiques. Il faut opter pour une pression de plus en plusappuyée quand l’œdème devient de plus en plus consistant.Afin de limiter cette élévation de la compression, la largeurde la surface de contact est à réduire.

doi:10.1016/j.jmv.2008.01.071

Psychologie et lymphœdèmeF. Alliota, M.A. Georgerb, P.H. Carpentierc

a Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, Franceb Hôpital Corentin-Celton, Issy-les-Moulineaux, Francec Centre hospitalo-universitaire, Grenoble, France

Mots clés : Psychologie ; LymphœdèmeLa Société francaise de lymphologie a pris en compte,

dans le cadre de l’élaboration de bonnes pratiques en lym-phologie, la dimension psychologique du lymphœdème. Le

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roupe de travail en charge du domaine « psychologie et lym-hœdème » a, dans une première approche, fait le pointur l’état des connaissances de la complexité et de la gra-ité des répercussions réelles de la maladie sur la vie desalades. Dans une seconde approche, le groupe de travailrecensé les démarches cliniciennes et les stratégies com-

lémentaires à la physiothérapie et au traitement médical.e groupe de travail a, en dernier ressort, souhaité appor-er une réflexion sur le rôle fondamental du malade et laesponsabilité du lymphologue dans le suivi et la stratégiehérapeutique, afin de donner au patient ce rôle actif etméliorer le bénéfice du traitement.

Point 1.— Connaître et surveiller les troubles psycholo-iques

Connaître les répercussions fonctionnelles/sociopro-essionnelles, esthétiques, l’impact psychique de la mala-ie lymphatique et les réactions comportementales liéesla survenue du lymphœdème, à ses complications, à la

ourdeur des traitements et à la chronicité. Reconnaîtrees perturbations de l’image du corps que le lymphœdèmentraîne ainsi que le retentissement sur le vécu quotidienes patientes.

Évaluer le retentissement du lymphœdème sur la qualitée vie : une échelle de qualité de vie spécifique (ULL 27)u lymphœdème du membre supérieur est disponible quirend en compte le point de vue de la patiente et permetu praticien de mesurer le retentissement fonctionnel etsychosocial de la maladie. Concernant le membre inférieur’échelle générique SF36 est disponible pour mesurer l’étate santé global sans spécificité.

Renseigner le bilan du handicap et le confronter à la vieocioprofessionnelle du patient en s’appuyant sur le rapportFL 2006 « handicap et travail ».

Avoir connaissance et veiller avec l’aide de spécialistes —sychologues, psychiatres — à évaluer les troubles psycho-ogiques éventuels : anxiété, angoisse, dépression, troublesu sommeil, perte d’estime de soi.

Point 2.— Proposer une stratégie thérapeutique adaptéeux répercussions psychologiques

Veiller à guider le patient au cours de sa prise en chargeans induire de dépendance au DLM en indiquant cette tech-ique majeure avec pertinence.

Proposer sur indication médicale, un suivi psychologiquei nécessaire.

Faire bénéficier le patient d’un nouveau mode deie adapté avec des indications préventives de complica-ions plutôt que d’interdictions cœrcitives en veillant à’encourager dans cette voie.

Aider et suivre le parcours professionnel en tenantompte du handicap dans la réinsertion professionnelle.

Point 3.— Repenser et performer le rôle du patient/leôle du praticien face aux difficultés psychologiques

Aider le patient à faire face à la maladie chronique avecn dialogue ouvert sur la réalité sans pessimisme depuis leiagnostic et dans le contexte de maladie chronique auxonséquences durables.

Apporter avec l’éducation thérapeutique une informa-

ion et une formation utile au patient, afin de lui donnera compétence pour autogérer autant que possible son lym-hœdème et le rendre autonome.

Travailler avec les associations de malades comme « vivrevec le lymphœdème » pour favoriser l’émergence de