Texte Paru Dans Neurone

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    1/6

    IntroductionOn a depuis longtemps dj abandonn lide classique,

    dichotome, que les troubles de lenfance disparaissent avec

    lge ou, inversement, quils persistent chez ladulte sous

    forme inchange. Le dficit de lattention/hyperactivit

    (Attention Deficit Hyperactivity Disorder ADHD) est una-

    nimement reconnu comme un trouble neurobiologique qui

    peut apparatre nimporte quel moment de la vie mais

    dans lequel les critres pour lge adulte (travail au lieu

    dcole, relations, parentalit, ) et la capacit dvelop-

    per des stratgies compensatoires modifi ent limpact et lex-

    pression de la maladie. Cela se comprend mieux lorsque

    lADHD est considr non pas tant comme un problme

    d tre calme et/ou attentif que comme un trouble de

    l autorgulation ou de l autocontrle.

    Chez ladulte, l ADHD semble, tout autant que chez lenfant,

    un diagnostic controvers; des tudes empiriques et observa-

    tionnelles sont indispensables. Les discussions dans les mdias

    et la littrature populaire propos de la dpendance aux sti-

    mulants ou du rapport entre la neurobiologie et lducation

    (morale) nous influencent fortement et peuvent nous faire dou-

    ter de la validit du diagnostic. La plupart du temps gale-

    ment, le clinicien est sceptique vis--vis de ladulte qui

    consulte de son propre chef aprs auto-diagnostic (aprs avoir

    lu des livres et/ou stre inform via linternet).

    Les critres diagnostiques sont-ils utilisableschez ladulte?

    Au fil des ans, on observe une volution passionnante de la

    terminologie et de la conceptualisation des problmes dat-

    tention, dhyperactivit et dimpulsivit. Bien que cela soit

    pertinent pour le diagnostic lge adulte, la place nous

    manque pour nous y attarder.

    Les critres actuels du Manuel Diagnostique et Statistique

    des Troubles Mentaux, 4e dition (DSM-IV) (Figure 1) sont

    applicables ladulte, chez qui on reconnat spcifique-

    ment la persistance avec limitations fonctionnelles sansquil soit ncessaire de rpondre lensemble des critres

    diagnostiques (via le codage en rmission partielle).

    Les critiques sont cependant nombreuses parce que le

    DSM-IV dfinit lADHD comme une maladie psychiatrique

    avec une seule srie de symptmes qui la caractrisent tous

    les ges. Bien que lADHD soit depuis longtemps dj consi-

    dr comme un trouble du dveloppement, le DSM-IV ne

    fournit pas une description de la prsentation des symptmes

    en fonction de lge ni une adaptation du nombre de critres

    requis pour le diagnostic en fonction du stade de dveloppement.

    Dficit de lattention/hyperactivitchez ladulte: quen est-il?Steven Stes*

    Le dficit de lattention/hyperactivit (Attention

    Deficit Hyperactivity Disorder ADHD) est un

    trouble qui apparat pendant lenfance et dont on

    a longtemps pens quil disparaissait ladoles-

    cence. Pourtant, jusqu 60% des enfants souf-

    frant dADHD continuent prsenter des symp-

    tmes caractristiques lge adulte, bien que la

    prsentation typique rponde des critres totale-

    ment diffrents (travail, relations, parentalit, ).

    Les tudes longitudinales comme les tudes trans-

    versales montrent que le trouble est cliniquement

    significatif lge adulte, avec des dysfonctionne-

    ments au plan professionnel, famil ial et affectif. Enoutre, la comorbidit est leve, comme chez les

    enfants, et peut compliquer le diagnostic et le trai-

    tement. Le traitement de lADHD est actuellement

    bas en grande partie sur la pharmacothrapie

    mais la psychoducation et la psychothrapie y

    ont galement leur place.

    Keywords: ADHD adult review

    * Service de Psychiatrie, AZ VUB, Jette

    RSUM

    20 Neurone q Vol 8 q N5 q 2003

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    2/6

    Le nombre de symptmes ncessaire pour, dans une popula-

    tion adulte, obtenir un cart-type de 1,5 diminue en effet avec

    lge (1, 2). La ncessit dau moins 6 symptmes sur 9 semble

    arbitraire et trop restrictive pour ladulte.

    Il faut accorder plus dattention lvolution des symptmes

    dans une perspective dveloppementale et la prsence (et

    aux antcdents) dune gne significative (critre D) dans

    au moins 2 domaines (critre C). Cest difficile dterminer

    de manire rtrospective et en raison du risque bien rel de

    surdiagnostic, cela requiert une approche critique de la part

    du clinicien (3). Il doit aller au-del des symptmes rappor-

    ts par le patient et procder une valuation approfondie

    avec, idalement, des informations htro-anamnestiques

    (parents, partenaire) et des informations propos du fonc-

    tionnement scolaire (livret scolaire), professionnel et rela-

    tionnel (au sens large). Lge dapparition (critre B) est tout

    aussi difficile prciser de manire rtrospective et la limite

    de 7 ans semble elle aussi arbitraire. La validit de ces cri-

    tres est fortement mise en doute depuis que des tudes ont

    21Neurone q Vol 8 q N5 q 2003

    Figure 1: Critres diagnostiques du DSM-IV(-TR) pour lADHD.

    A. Prsence de soit (1), soit (2):

    1. Six des symptmes suivants dinattention (ou plus) ont per-

    sist pendant au moins 6 mois, un degr qui est inadap-

    t et ne correspond pas au degr de dveloppement:

    Inattention

    Souvent, ne parvient pas prter attention aux dtails

    ou fait des fautes dtourderie dans les devoirs

    scolaires, le travail ou dautres activits

    A souvent du mal soutenir son attention au travail ou

    dans les jeux

    Semble souvent ne pas couter quand on lui parle

    personnellement

    Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne par-

    vient pas mener terme ses devoirs scolaires, ses

    tches domestiques ou ses obligations professionnelles

    (cela nest pas d un comportement dopposition ni

    une incapacit comprendre les consignes)

    A souvent du mal organiser ses travaux ou ses activits

    Souvent vite, a en aversion ou fait contrecoeur les

    tches qui ncessitent un effort mental soutenu

    (comme le travail scolaire ou les devoirs la maison)

    Perd souvent les objets ncessaires son travail ou

    ses activits (p.ex. jouets, cahiers de devoirs, crayons,

    livres ou outil s)

    Souvent, se laisse facilement distraire par des stimulus

    externes

    A des oublis frquents dans la vie quotidienne

    2. Six des symptmes suivants dhyperactivit-impulsivit (ou

    plus) ont persist pendant au moins 6 mois, un degr qui est

    inadapt ou ne correspond pas au niveau de dveloppement:

    Hyperactivit

    Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur

    son sige

    Se lve souvent en classe ou dans dautres situations

    o il est suppos rester assis

    Souvent, court ou grimpe partout, dans des situations

    o cela est inappropri (chez les adolescents ou les

    adultes, ce symptme peut se limiter un sentiment

    subjectif dimpatience motrice)

    A souvent du mal se tenir tranquille dans les jeux ou

    les activits de loisir

    Est souvent sur la brche ou agit souvent comme siltait mont sur ressort

    Parle souvent trop

    Impulsivit

    Laisse souvent chapper la rponse une question qui

    nest pas encore entirement pose

    A souvent du mal attendre son tour

    Interrompt souvent les autres ou impose sa prsence (p.ex.

    fait irruption dans les conversations ou dans les jeux)

    B. Certains des symptmes dhyperactivit-impulsivit ou dinat-

    tention ayant provoqu une gne fonctionnelle taient prsents

    avant lge de 7 ans.

    C. Prsence dun certain degr de gne fonctionnelle lie aux

    symptmes dans deux ou plus de types denvironnement

    diffrents (p.ex. lcole [ou au travail] et la maison).

    D. On doit mettre clairement en vidence une altration cliniquement

    significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.

    E. Les symptmes ne surviennent pas exclusivement au cours dun

    trouble envahissant du dveloppement, dune schizophrnie ou

    dun autre trouble psychotique et ils ne sont pas mieux expliqus

    par un autre trouble mental (p.ex. trouble thymique, trouble

    anxieux, trouble dissociatif ou trouble de la personnalit)

    Code selon le type:

    Type mixte: si la fois A1 et A2

    Type inattention prdominante: uniquement A1

    Type hyperactivit-impulsivit prdominante: uniquement A2

    Note de codage: pour les sujets (particulirement les adolescents et les adultes) dont lessymptmes ne remplissent plus actuellement lensemble des critres diagnostiques, sp-

    cifier en rmission partielle.

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    3/6

    montr que seulement 82% des enfants prsentant le type

    mixte et 52% des enfants prsentant le type inattention

    prdominante y satisfaisaient (4).

    Quadvient-il des enfants ADHD lge adulte?

    En associant diffrentes tudes prospectives, on peut raison-nablement affirmer que 10 60% des enfants ADHD conti-

    nuent prsenter des symptmes caractristiques, avec des

    problmes modrs svres au plan acadmique, profession-

    nel, relationnel et affectif (5-8). Il se peut que des lacunes

    mthodologiques et conceptuelles influencent la puissance de

    ces donnes (5). En outre, on ne dispose pas dtudes de suivi

    chez ladulte et on peut se demander si les rsultats dtudes

    longitudinales jusquau dbut de lge adulte (20 30 ans)

    peuvent tre extrapols dautres catgories dge.

    Le fait que, dans les tudes longitudinales, les symptmes-

    cls mais aussi les corrlats tels que la comorbidit, les limi-

    tations socioprofessionnelles, familiales et affectives corres-

    pondent ceux dcrits chez lenfant, plaide cependant en

    faveur de la validit du diagnostic chez ladulte. Trois tudes

    de suivi montrent que les patients ADHD terminent moins

    de formations que les tmoins, chouent plus de niveaux,

    sont davantage renvoys de lcole et, en tant quadultes,

    changent plus souvent demploi bien que le taux de chma-

    ge soit comparable et atteignent un niveau professionnel

    moins lev (5-7). Ils semblent possder moins daptitudes

    sociales, avec, par voie de consquence, davantage de pro-

    blmes interpersonnels (7), ont plus de problmes de nature

    psychologique variable et ont davantage recours aux ser-

    vices de sant mentale (6, 8). Bien quil semble y avoir, chez

    les enfants ADHD, davantage de divorces et de ruptures dans

    la famil le dorigine, deux tudes longitudinales nont pas pu

    mettre en vidence de diffrence dans les groupes suivis au

    plan du nombre de mariages, de divorces, de ruptures et de

    personnes vivant seules (contrairement aux tudes transver-

    sales) (6, 7). Une seule tude fait tat de premiers rapports

    sexuels un ge plus jeune, dun nombre plus lev de

    partenaires sexuels et dun usage moindre de moyens

    contraceptifs, avec un risque major de grossesses pendant

    ladolescence et de maladies sexuellement transmissibles (9).

    Avec une incidence variable, i l semble qui l y ait, par rapport

    aux groupes tmoins, une prvalence plus leve dautres

    troubles, essentiellement des troubles de la personnalit

    (antisociale) et une dpendance des substances (6-8).

    Contrairement aux observations faites chez les adolescents,

    ces problmes subsistent indpendamment de la persistance

    de lADHD (7). La comorbidit avec des troubles du com-

    portement est un prdicteur majeur de lapparition dune

    dpendance des substances et de troubles de la personna-

    lit antisociale; ce sous-groupe connat clairement une

    volution moins favorable.

    Les tudes prospectives ont mis en vidence, de manire

    moins consistante, une prvalence plus leve des troubles

    anxieux et des troubles thymiques (8).

    Les tudes longitudinales confirment lide que chez ladul-

    te, il y a essentiellement persistance des symptmes de dfi-

    cit dattention alors que les symptmes dhyperactivit-

    impulsivit diminuent (8, 10). Les chiffres de rmission

    semblent tre largement fonction de la dfinition. A lissue

    du suivi, on a constat une rmission syndromatique (sujets

    ne rpondant plus aux critres du DSM-III-R) chez plus de

    60% des 18-20 ans; il ny avait cependant de rmission

    symptomatique (moins de 5 symptmes sur les 14 du

    DSM-III-R) que dans 30% des cas (10).

    Etudes transversales

    La population des tudes longitudinales diffre fortement

    de la population dadultes rfrs lhpital.

    Indpendamment du fait que l ADHD ait t identifi pen-

    dant lenfance, les premiers sont en fait rfrs par

    dautres personnes, en fonction de facteurs cologiques

    (possibilits des parents, de lcole, ). Les observations

    divergentes lors de ltude des adultes (auto)rfrs et les

    diffrences par rapport aux tudes longitudinales peuvent

    en partie sexpliquer par un referral bias.

    Prvalence des symptmes-cls et diffrences lies au sexe

    On dispose de peu dtudes valides propos de la prvalence de

    lADHD chez ladulte. Deux tudes avancent des chiffres autour

    de 4%, une prvalence potentielle puisquelle est uniquement

    base sur des chelles dauto-valuation et non sur une valua-

    tion clinique (1, 2). Les rsultats dtudes pidmiologiques

    conduites aux Pays-Bas seront bientt disponibles.

    Des tudes familiales permettent galement de recueillir des

    donnes concernant la prvalence de lADHD. Sur la base

    des rsultats pooles de plusieurs tudes, on estime que

    3,8% des pres et 2,4% des mres denfants tmoins (sans

    ADHD) souffrent dADHD depuis leur enfance (11).

    Contrairement aux observations faites chez lenfant, il

    semble que le rapport hommes-femmes soit plus quilibr

    20 Neurone q Vol 8 q N5 q 2003

    Chez ladulte, lADHD semble, tout autant

    que chez lenfant, un diagnostic controvers;

    des tudes empiriques et observationnelles

    sont indispensables.

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    4/6

    au plan de la rfrence (11). Pendant lenfance, la proportion

    plus leve de garons sexplique probablement par un gen-

    der referral bias(les filles prsentent la plupart du temps

    moins de problmes comportementaux svres).

    Sous-types

    Lhyperactivit caractristique chez lenfant est, chez ladulte,

    davantage une nervosit intrieure; il semble ds lors qu lge

    adulte, le type inattention prdominante soit plus frquent que

    les deux autres types. Les tudes ont cependant montr que dans

    une population de 149 patients ADHD, 56% prsentaient le type

    mixte, 37% le type inattention prdominante et 2% le type

    hyperactivit-impulsivit prdominante (12).

    On dispose de peu de donnes concernant les diffrences au

    plan de la comorbidit et du fonctionnement entre le type mixte

    et le type inattention prdominante. Des tudes rcentes

    conduites chez ladulte confirment les observations faites chez

    lenfant selon lesquelles le comportement impulsif de type mixte

    prdispose davantage un comportement antisocial et sesconsquences. Les adultes prsentant un ADHD de type mixte

    ont davantage de problmes de comportement dopposition,

    sont plus suspicieux et ont davantage dhostilit interpersonnel-

    le, ont fait plus de tentatives de suicide et ont une plus grande

    probabilit davoir dj t arrts (13).

    Plusieurs chercheurs estiment que le type inattention prdomi-

    nante est en fait un autre trouble que le type mixte et le type

    hyperactivit-impulsivit prdominante. Le premier groupe est

    caractris par une apparition plus tardive, davantage de symp-

    tmes de rverie, de passivit et dhypo-activit et un traitement

    plus lent de l information. On souponne galement lexistence

    de problmes dattention qualitativement diffrents.

    Comorbidit

    Comme chez lenfant, lADHD est caractris par une

    comorbidit leve (Figure 2). Cela rend parfois trs difficile

    le diagnostic de l ADHD chez ladulte, en raison du cri tre E

    (Figure 1). Les tudes transversales montrent quil existe,

    chez les adultes rfrs comme chez les adultes non-rfrs,

    une prvalence signi ficativement plus leve des troubles du

    comportement (de type opposition), du trouble de la person-

    nalit antisociale et de labus/dpendance vis--vis de sub-

    stances (13, 14, 17). Il semble galement que ces troubles

    dexternalisation soient plus frquents dans le type mixte

    bien qu il ny ait aucune unanimit ce propos en raison de

    diffrences mthodologiques (12, 13).

    En outre, le type mixte comme le type inattention prdomi-

    nante ont, par rapport aux tmoins, davantage de pro-

    blmes dapprentissage, de troubles anxieux, de troubles

    thymiques unipolaires et bipolaires (13-15, 17).

    Domaines dysfonctionnels associs

    Comme le montrent les donnes provenant dtudes longitudi-

    nales, il existe chez les patients rfrs des antcdents de pro-

    blmes scolaires. Les adultes ADHD ont t scolariss moins

    longtemps, ont davantage frquent lenseignement spcial et

    ont moins souvent termin leurs tudes (13, 14). Par rapport

    aux tmoins, ils connaissent davantage de problmes au travail

    et de changements demploi, davantage de divorces et de

    mariages, ont plus souvent des comportements risque dans la

    circulation et ont davantage de problmes dadaptation de

    nature psychologique (13, 16). LADHD semble donc, lge

    adulte galement, tre associ des limitations sociales

    multiples et cliniquement significatives.

    Neuropsychologie

    La recherche neuropsychologique chez ladulte sest, sur

    base des observations faites chez lenfant, axe sur latten-

    tion et les fonctions excutives. Bien quelles ne soient pas

    aussi consistantes, on a dcouvert des anomalies au plan de

    lattention soutenue, du contrle des interfrences et de

    linhibition de la rponse, de la mmoire de travail verbale

    et non-verbale et de la fluence verbale (15, 18, 19). La plu-

    part des tudes portant sur des adultes ont cependant des

    21Neurone q Vol 8 q N5 q 2003

    Les critiques sont nombreuses parce que le

    DSM-IV dfinit lADHD comme une maladiepsychiatrique avec une seule srie de symp-

    tmes qui la caractrisent tous les ges.

    Figure 2: Comorbidit de lADHD.

    Dpendance/abus dalcool (galement vie): 17-36%

    Dpendance/abus dautres substances (galement vie):

    6,7-30%

    Personnalit antisociale: 0-18%

    Trouble des conduites (conduct disorder): 2,8-33% Trouble des conduites de type oppositionnel (oppositional

    defiant di sorder): 19,4-53%

    Dpression majeure (galement vie): 8,3-50%

    Dysthymie: 16,7-34,8%

    Troubles thymiques bipolaires I-II: 4-8,7%

    Cyclothymie: 25%

    Troubles anxieux: 5,6-53%

    Daprs les rfrences 13-17.

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    5/6

    limitations mthodologiques: groupes de petite taille, aucu-

    ne mention de lampleur de leffet, surreprsentation des

    personnes ayant un niveau dducation lev (18).

    Ltude des dysfonctionnements neuropsychologiques a

    pour linstant une valeur diagnostique limite; elle doit tre

    considre comme un complment. Les tests disponibles ne

    semblent pas suffisamment spcifiques pour tablir une dis-

    tinction avec les adultes prsentant dautres problmes

    psychiatriques tels quune anxit ou une dpression (20).

    Imagerie

    Limagerie structurelle a montr (chez lenfant) des volumes

    anormaux au niveau du cortex frontal, du noyau caud, du

    pallidum, du corps calleux et du vermis (21). Contrairement

    celles condui tes chez lenfant, toutes les tudes portant sur

    des adultes ADHD ont eu recours limagerie fonctionnel-le. La PET (positron-emission-tomography) et la SPECT

    (single-photon-computed-emission-tomography) ont permis

    de mettre en vidence des dficits de perfusion et des dfi-

    cits mtaboliques dans les rgions sous-corticales frontales

    ainsi que des dysrgulations catcholaminergiques (21, 22).

    En raison de ses possibilits intressantes, on a de plus en

    plus souvent recours lIRMf BOLD (blood oxygen level

    dependent). Des donnes limites recueillies chez des ado-

    lescents et des adultes prsentant un ADHD montrent, lors

    de lexcution de tches cognitives, des activations rgio-

    nales diffrentes de celles observes chez les tmoins (21,

    23). Ltude ( laide de lIRMf) de la rponse crbrale aux

    psychotropes est galement intressante pour lavenir.

    Gntique

    Les donnes en matire de transmission familiale et de recherche

    gntique molculaire sont importantes pour confirmer la base

    neurobiologique de lADHD. Des modles mendliens, polyg-

    niques et multifactoriels ont t proposs, avec essentiellement

    des arguments pour les deux derniers (24, 27).

    Etudes familiales et tudes de jumeaux

    De nombreuses tudes ont mis en vidence un risque accru

    dADHD chez les membres de la famille denfants ADHD (11, 22).

    Les tudes conduites sur des jumeaux montrent une plus grande

    concordance pour les symptmes dADHD entre jumeaux

    monozygotes quentre jumeaux dizygotes; par rapport aux

    membres biologiquement apparents de la famille denfants

    ADHD adopts, moins de membres de la famille adoptive souf-

    frent dADHD et/ou de troubles associs (11, 22). Contrairement

    linfluence de lenvironnement (non-) partag, les tudes sur les

    jumeaux estiment lhrdit autour de 0,8 (24).

    Les tudes familiales sur les adultes ADHD sont plus rares; elles

    suggrent cependant que la persistance de lADHD pourrait tre

    associe des facteurs tiologiques familiaux plus puissants (11,

    25). LADHD serait plus frquent parmi les membres de la famil-

    le dadolescents et dadultes persistants que parmi lesmembres de la famille denfants ADHD (11, 25, 26).

    Etudes de gntique molculaire

    Comme de nombreux troubles psychiatriques, lADHD semble

    tre d leffet combin de plusieurs gnes et des interactions

    avec lenvironnement (24, 27). Plusieurs gnes candidats ont t

    tudis, essentiellement ceux qui ont trait la neuromodulation

    dopaminergique et noradrnergique. Une variante du gne du

    rcepteur D4 de la dopamine (DRD4) et du gne du transporteur

    de la dopamine (DAT) a t associe lADHD, mme dans des

    tudes conduites chez ladulte (27, 28). Une analyse multivarie

    dune combinaison de 42 gnes (candidats) dans lADHD et

    dans les troubles du comportement (de type oppositionnel)

    montre qu ct des gnes noradrnergiques et dopaminer-

    giques, dautres gnes srotoninergiques, cholinergiques, nico-

    tinergiques et autres pourraient galement jouer un rle (29).

    Traitement

    Bien que la psychoducation, laccompagnement psychothra-

    peutique (ventuellement en groupe) et le coaching soient

    importants pour les aptitudes adaptatives, les problmes fami-

    liaux/relationnels et la comorbidit, le traitement des symp-

    tmes-cls de lADHD est dabord pharmacologique (30). Par

    rapport aux enfants, on ne dispose cependant que de peu

    dtudes contrles conduites sur des adultes. La plupart met-

    taient en oeuvre des stimulants, essentiellement du mthylph-

    nidate. Aprs des premiers rsultats peu consistants dus lutili-

    sation de doses trop faibles et de critres dinclusion trop larges,

    on a constat, la dose de 1,0mg/kg/jour maximum, une rpon-

    se trs nette chez 78% des patients. La dextroamphtamine,

    prescrire magistralement, na pratiquement pas t tudie chez

    Bien que la psychoducation, laccompagne-

    ment psychothrapeutique (ventuellement

    en groupe) et le coaching soient importants

    pour les aptitudes adaptatives, les problmes

    familiaux/ relationnels et la comorbidit, le

    traitement des symptmes-cls de lADHD est

    dabord pharmacologique.

    20 Neurone q Vol 8 q N5 q 2003

  • 8/14/2019 Texte Paru Dans Neurone

    6/6

    ladulte. Sur base des tudes conduites chez lenfant et ladoles-

    cent, on recommande des doses de maximum 0,5mg/kg/jour. En

    raison de la pharmacodynamie diffrente, il est intressant, en

    cas de non-rponse, de passer du mthylphnidate la dex-

    troamphtamine ou vice versa. La pmoline et les sels mixtes

    damphtamines ne sont pas disponibles en Belgique et leffica-

    cit des formes de mthylphnidate libration prolonge na

    jusqu prsent pas t value chez ladulte dans le cadre

    dtudes (contrles).

    Dautres substances (non stimulantes) ayant essentiellement

    un mcanisme daction noradrnergique ou dopaminer-

    gique semblent prometteuses chez ladulte. Des tudes

    contrles randomises font tat dune rponse positive

    latomoxtine (pas encore disponible), la dsipramine, au

    bupropion, la guanfacine et au modafinil . Bien quelle nait

    encore t value que dans des tudes ouvertes, la venla-

    faxine serait galement efficace. Des produits nicotiner-

    giques sont en cours dvaluation car on a constat leffet

    bnfique de la nicotine sur les symptmes de lADHD.

    Rfrences1. Murphy K, Barkley R. Prevalence of DSM-IV symptoms of ADHD in adult licensed drivers:

    impl ications for cli nical diagnosis. Journal of attention disorders 1996;1:147-61.2. Heiligenstein E, Conyers LM, Berns AR, et al. Preliminary normative data on DSM-IV

    Attention D eficit H yperactivity Disorder i n coll ege students. JAm Coll Health1998;46(4):185-8.

    3. Murphy K, Barkley RA. To what extent are ADHD symptoms common?A reanalysis of stan-dardization data from a DSM-IV checklist. The ADHD Report 2000;8(3):1-5.

    4. Applegate B, Lahey B, Hart E, et al. Validi ty of the age-of-onset criterion for ADHD: a reportfrom the DSM-IV Field Trials. JAm Acad Child Adolesc Psychiatry 1997;36(9):1211-21.

    5. Barkley RA, Fischer M, Smallish L, et al. The persistence of Attention-Deficit/HyperactivityDisorder into young adulthood as a function of reporting source and definition of disorder.Journal of Abnormal Psychology 2002;111(2):279-89.

    6. Weiss G, Hechtman L, Milroy T, et al. Psychiatric status of hyperactives as adults: A control-led prospective 15-year follow-up of 63 hyperactive children. JAm Acad Child Psychiatry1985;24:211-30.

    7. Mannuzza S, Klein R, Bessler A, et al. Adult outcome of hyperactive boys: Educational

    achievement, outcome rank, and psychiatric status. Arch Gen Psychiatry 1993;50:565-76.

    8. Rasmussen P, Gill berg C. Natural outcome of ADHD wi th Developmental Coordination

    Disorder at age 22 years: A controlled, longitudinal, community-based study. JAm Acad

    Child Adolesc Psychiatry 2000;39(11):1424-31.

    9. Barkley RA. Major life activity and health outcomes associated with attention-deficit/hyper-

    activity disorder. JClin Psychiatry 2002;63[suppl 12]:10-5.

    10. Biederman J, Mick E, Faraone SV. Age-dependent decline of symptoms of Attention Deficit

    Hyperactivity Disorder: impact of remission definition and symptom type. Am JPsychiatry

    2000;157:816-8.

    11. Spencer T, Biederman J, Wi lens TE, et al. Adults with Attention-Deficit/Hyperactivity

    Disorder: a controversial diagnosis. JClin Psychiatry 1998;59[suppl 7]:59-68.

    12. Mil lstein RB, Wi lens TE, Biederman J, et al. Presenting ADHD symptoms and subtypes in

    clini cally referred adults with ADHD . JAttent Dis 1997;2:159-66.

    13. Murphy KR, Barkley RA, Bush T.Young adults with Attention Deficit H yperactivity Disorder:

    subtype differences in comorbidity, educational, and clinical history. JNerv Ment Dis

    2002;190:147-57.

    14. Barkley RA. Behavioral i nhibition, sustained attention, and executive functions: constructing

    a unifying theory of ADHD. Psychological Bulletin 1997;121(1):65-94.

    15. Roy-Byrne P, Scheele L, Brinkley J, et al. Adult Attention-Deficit Hyperactivity Di sorder:

    assessment guidelines based on clinical presentation to a specialty clinic. Comprehensive

    Psychiatry 1997;38(3):133-40.

    16. Murphy K, Barkley RA. Attention Deficit H yperactivity D isorder adults: comorbidities and

    adaptive impairments. Comprehensive Psychiatry 1996;37(6):393-401.

    17. Shekim WO, Asarnow RF, Hess E, et al. A clini cal and demographic profil e of a sample of

    adults with attention deficit hyperactivity disorder, residual state. Comprehensive Psychiatry

    1990;31(5):416-25.

    18. Rapport LJ, VanVoorhis A, Tzelepis A, et al. Executive functioning in adult attention-deficit

    hyperactivity disorder. The Clinical Neuropsychologist 2001;15(4):479-91.

    19. Murphy KR, Barkley RA, Bush T. Executive functioning and olfactory identification in young

    adults with attention deficit hyperactivity disorder. Neuropsychology 2001;15(2):211-20.

    20. Walker AJ, Shores EA, Troller JN, et al. Neuropsychological functioning of adults with

    Attention Defic it Hyperactivity D isorder. Journal of Clini cal and Experimental

    Neuropsychology 2000;22(1):115-24.

    21. Castellanos FX. Neuroimaging studies of ADHD. In: Solanto MV, Arnsten AFT, Castellanos

    FX, editors. Stimulant drugs and ADHD. Basic and clinical neuroscience. 2001. p. 243-58.

    22. Zametkin AJ, Liotta W. The neurobiology of Attention-Deficit/Hyperactivity Di sorder. JClin

    Psychiatry 1998;59[suppl 7]:17-23.

    23. Bush G, Frazier JA, Rauch SL, et al. Anterior cingulate cortex dysfunction in attention-defi-

    cit/hyperactivity disorder revealed by fMRI and the Counting Stroop. Biol Psychiatry

    1999;45(12):1542-52.

    24. Faraone SV, Biederman J. Neurobiology of attention-deficit hyperactivity disorder. Biological

    Psychiatry 1998;44(10):951-8.

    25. Faraone SV, Biederman J, Spencer T, et al. Attention-defici t/hyperactivi ty disorder in adults:

    an overview. Biological Psychiatry 2000;48(1):9-20.

    26. Biederman J, Faraone S, Mi lberger S, et al. Predictors of persistence and remission of ADHD

    into adolescence: results from a four-year prospective follow-up study. JAm Acad Child

    Adolesc Psychiatry 1996;35(3):343-51.

    27. Solanto MV. Attention-Deficit/Hyperactivity D isorder: cli nical features. In: Solanto MV,

    Arnsten AFT, Castellanos FX, editors. Stimulant drugs and ADHD. Basic and clinical neuros-

    cience. p. 3-30.

    28. Faraone SV, Doyle AE, Mick E, et al. Meta-analysis of the association between the 7-repeat

    allele of the dopamine D(4) receptor gene and attention deficit hyperactivity disorder.

    Am JPsychiatry 2001;158(7):1052-7.

    29. Comings DE, Gade-Andavolu R, Gonzalez N, et al. Multivariate analysis of associations of

    42 genes in ADHD, ODD and conduct disorder. Clin Genet 2000;58:31-40.

    30. Adler LA & Chua HC. Management of ADHD in adults. JClin Psychiatry 2002;63[suppl 12]:29-35.

    21Neurone q Vol 8 q N5 q 2003