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LE MUSÉE DE LA VIE INDIGÈNE, LÉOPOLDVILLE, CONGO BELGE N général, le grand public ne connaît des musées que ce qu'il voit, et ce n'est là, E somme toute, que le résultat d'une longue suite d'efforts ininterrompus de la part de ceux qui y travaillent. I1 ignore, le plus souvent, dans quelles circonstances les musées ont été créés et quels en ont été les promoteurs. En 1935 eut lieu, à Léopoldville, une exposition d'œuvres congolaises modernes à laquelle participaient un grand nombre d'artistes et d'artisans venus de toutes les régions du Congo ; l'exposition comprenait des tabourets, des chaises, des instru- ments de musique, des sculptures, des vanneries, des tissages et des objets de ferronnerie. La manifestation, placée sous les auspices des autorités administra- tives et commerciales de la ville, connut un succès mérité. Mais cette initiative eut des prolongements. Quelques personnes comprirent que se contenter d'exposer une fois par an les œuvres d'artistes congolais représentait un effort insuffisant. En outre, elles se rendirent compte qu'indépendamment de l'aspect purement artistique, le point de vue économique méritait d'être pris en considération. Encourager les arts et trouver un débouché aux œuvres artistiques, c'était permettre à des centaines d'artistes et d'artisans de vivre décemment en per- pétuant une activité coutumière qu'il serait maladroit de laisser s'éteindre. C'est à cette fin que furent créées l'Association des amis de l'art indigène, ayant son siège à Léopoldville, et des commissions provinciales dans les chefs-lieux de province. Ces commissions avaient pour tâche de créer des ateliers, de soutenir ceux qui existaient déjà, de faire bénéficier de leurs conseils les artistes et les artisans et de les aider à vendre leurs œuvres. L'Association des amis de l'art indigène estima qu'il était nécessaire de s'inté- resser non seulement à l'art présent et futur, mais aussi à celui du passé. Et elle créa, à cet effet, le Musée de la vie indigène, dont elle confia la direction à M. Adrien Vanden Bossche. Un office de ventes fut annexé au musée pour l'aider à constituer ses collections et à assurer son installation. Quelques artistes travaillaient exclusi- vement pour cet office de ventes. A l'époque, cette initiative était assez hardie. La population européenne s'habi- tuait en effet difficilement aux œuvres congolaises, dont les proportions étranges étaient attribuées à la maladresse des artisans. Mais la foi en la réussite et les patients efforts de M. Adrien Vanden Bossche firent que le musée ne tarda pas à connaître par JEAN VANDEN BOSSCHE . 9 MrrsÉ~ DE LA VIE INDIGÈNE, IkopoldvUe. Façade principale. 9. Main façade. - IO. hfUShE 1 d'ensemble IO. General 3E LA d'une view VIE INDIGBNE, Léopoldville. des salles d'exposition. of one of the exhibition rol Vue 3ms. 82

The Museum of Native Life, Leopoldville, Belgian Congo

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LE MUSÉE DE LA VIE INDIGÈNE, LÉOPOLDVILLE, C O N G O BELGE

N général, le grand public ne connaît des musées que ce qu'il voit, et ce n'est là, E somme toute, que le résultat d'une longue suite d'efforts ininterrompus de la part de ceux qui y travaillent. I1 ignore, le plus souvent, dans quelles circonstances les musées ont été créés et quels en ont été les promoteurs.

En 1935 eut lieu, à Léopoldville, une exposition d'œuvres congolaises modernes à laquelle participaient un grand nombre d'artistes et d'artisans venus de toutes les régions du Congo ; l'exposition comprenait des tabourets, des chaises, des instru- ments de musique, des sculptures, des vanneries, des tissages et des objets de ferronnerie. La manifestation, placée sous les auspices des autorités administra- tives et commerciales de la ville, connut un succès mérité.

Mais cette initiative eut des prolongements. Quelques personnes comprirent que se contenter d'exposer une fois par an les œuvres d'artistes congolais représentait un effort insuffisant. En outre, elles se rendirent compte qu'indépendamment de l'aspect purement artistique, le point de vue économique méritait d'être pris en considération. Encourager les arts et trouver un débouché aux œuvres artistiques, c'était permettre à des centaines d'artistes et d'artisans de vivre décemment en per- pétuant une activité coutumière qu'il serait maladroit de laisser s'éteindre.

C'est à cette fin que furent créées l'Association des amis de l'art indigène, ayant son siège à Léopoldville, et des commissions provinciales dans les chefs-lieux de province. Ces commissions avaient pour tâche de créer des ateliers, de soutenir ceux qui existaient déjà, de faire bénéficier de leurs conseils les artistes et les artisans et de les aider à vendre leurs œuvres.

L'Association des amis de l'art indigène estima qu'il était nécessaire de s'inté- resser non seulement à l'art présent et futur, mais aussi à celui du passé. Et elle créa, à cet effet, le Musée de la vie indigène, dont elle confia la direction à M. Adrien Vanden Bossche. Un office de ventes fut annexé au musée pour l'aider à constituer ses collections et à assurer son installation. Quelques artistes travaillaient exclusi- vement pour cet office de ventes.

A l'époque, cette initiative était assez hardie. La population européenne s'habi- tuait en effet difficilement aux œuvres congolaises, dont les proportions étranges étaient attribuées à la maladresse des artisans. Mais la foi en la réussite et les patients efforts de M. Adrien Vanden Bossche firent que le musée ne tarda pas à connaître

par J E A N V A N D E N BOSSCHE

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9 MrrsÉ~ DE LA VIE INDIGÈNE, IkopoldvUe. Façade principale. 9. Main façade.

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d'ensemble

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VIE INDIGBNE, Léopoldville. des salles d'exposition.

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Vue

3ms.

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II. ~ ~ L I S É E DE LA

d’ensemble d’une

rr. General view

un développement inespéré. Les collections s’accrurent rapidement et bientôt les visiteurs purent parcourir des salles judicieusement aménagées.

Le musée avait pour but essentiel de préserver le passé artistique du Congo er: de permettre aux jeunes artistes de s’inspirer des motifs ancestraux. I1 s’efforçait aussi de faire connaître aux administrateurs de passage à Léopoldville les aspects culturels de la région qu’ils étaient appelés à diriger.

Jusqu’en 19j 2, le Musée de la vie indigène occupait un ancien hôtel. Les collec- tions étaient disposées dans des vitrines. Chaque vitrine contenait un assez grand nombre d’objets donnant une idée de ce que produisait chaque région. La classifi- cation avait été faite suivant un critère géographique, c’est-à-dire que les salles correspondaient chacune à une province, divisée à son tour en districts. Cette classification avait été adoptée pour permettre aux fonctionnaires et aux mission- naires du Congo belge, habitués à exercer leurs activités dans un secteur adminis- tratif bien défini, de retrouver plus facilement la région qui les intéressait.

En janvier 195 3, date à laquelle M. Adrien Vanden Bossche prit sa retraite, la direction du Musée de la vie indigène me fut confiée. Ma première tâche fut de transférer les collections dans de nouveaux locaux. Le bâtiment (jg. 9) qui devait nous recevoir était l’ancien hôtel des postes, inconfortable et vétuste, qu’il fallut, tant bien que mal, adapter aux exigences d‘un musée. Bien que d‘une conception architecturale ancienne, ce musée devait, à mon sens, être moderne et attrayant dans sa façon de présenter les collections (jg. IO, II).

L’expérience m’avait montré que si les visiteurs se trouvaient en présence de nombreux objets ils les oubliaient vite. J’ai donc réduit le nombre d‘objets à une vingtaine par vitrine, me limitant aux œuvres typiques pour chaque région, et réservant les autres pour les expositions temporaires. J’ai appliqué en outre une formule visant à créer dans chaque vitrine une composition qui frappait l’œil et encadrait bien les objets exposés. Le souvenir de l’objet en était plus précis. Le mode de classement adopté est, d‘une part, ethnologique, d’autre part, idéologique. Dans le premier cas on rassemble tous les objets concernant une peuplade déter- minée (jg. 12, 141, dans l’autre, on offre une vue d’ensemble d’objets d‘un même genre traités dans les différentes localités du Congo (jg. 13, IJ).

Pour le fond des vitrines, les tissus ont été abandonnés en faveur de la peinture mate, qui offre l’avantage de pouvoir être renouvelée facilement et à peu de frais : toutefois, la gamme se limite au vert, au blanc et au noir, exceptionnellement au rouge. Quant aux murs, ils sont peints en gris très pâle tandis que le sol est recou- vert d’une moquette verte. Cet ensemble, où le vert, le gris et le blanc dominent, crée une ambiance reposante; ce sont d’ailleurs les couleurs qui dans les pays chauds procurent le mieux l’impression de fraîcheur. L’éclairage est assuré par des lampes

vIE INDIGBYE, Léopoldville. des salles d’exposition.

of one of the exhibition ro,

Vue

oms.

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au néon qu’on place dans les vitrines en tenant compte de la nature des objets. Mais un problème important se pose aux spécialistes des musées africains : celui

de l’humidité. Pour ma part, j’avais fait établir un ensemble de vitrines pour masquer un mur particulièrement humide, et celles-ci contenaient des objets destinés à illustrer les différentes activités artistiques en milieu indigène. Dans une de ces vitrines figurait un petit métier à tisser composé de quatre bâtonnets sur lesquels

était fixée l’étoffe. Quelques jours plus tard ces bâtonnets bourgeonnaient, preuve évi- dente d’humidité dans la vitrine. Le fond de la vitrine fut alors garni de sable, le remède se révéla efficace et fut généralisé. L’esthétique n’en souffrit d’ailleurs pas.

Si le but que le musée s’était h é à l’ori- gine consistait avant tout à faire connaître au public l’art congolais et à en préserver les formes coutumières, il apparut à l’ex- périence qu’en territoire africain un musée ethnographique se doit aussi de remplir une tâche plus pratique. La fonction édu- cative d‘un musée africain ne peut pas être la même que celle d‘un musée européen. I1 doit aider ses visiteurs à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent dans l’exer- cice de leurs activités. I1 faut qu’un musée ethnographique soit le laboratoire de la ‘politique indigène. C‘est au personnel de ce musée qu’incombe la tâche de rassem- bler la documentation, de la trier, de la classer et de l’étudier afin que les services administratifs puissent s’en inspirer pour leurs rapports avec les milieux indigènes.

Le musée a d’ailleurs institué en 19j z un cours gratuit d‘ethnologie et d‘art pri- mitif auquel assistent de nombreuses personnes appartenant, pour la plupart, à l’administration ou à diverses sociétés. Un cours réservé aux Congolais a été mis

12. hfUSfE DE LA VIE INDIGÈNE, LCopoldville. Arts yaka et mbala; la plupart des statuettes et des masques sont employés pour exécuter des rites magiques et célCbrer le culte des anct2tres.

12. Yaka and Mbala and masks arc used worship.

Arts. Most of the Statuettes in magic rites and ancestor

sur pied il y a deux ans, en vue de les intéresser à leur passé et de les rendre conscients de leurs possibilités et des divers aspects de leur culture. Ce cours offre, en outre, l’avantage de former quelques ethnologues amateurs qui, plus facilement que ne pourrait le faire le personnel européen, toucheront les milieux indigènes.

Le musée organise également des expositions d‘œuvres d’artistes indigènes. Afin d‘éviter à ceux-ci un risque matériel trop lourd, la salle d‘exposition est mise gratui- tement à leur disposition si aucune de leurs œuvres n’est vendue. Dans le cas contraire, ils n’ont à verser qu’une modique somme sur le montant de leurs ventes. Les artistes indigènes peuvent donc désormais exposer aussi facilement que les Européens et sans que cela constitue pour eux une trop lourde charge.

Pour permettre au public de visiter le musée pendant les heures de repos, des visites de nuit, de 20 à 22 heures, sont organisées à des dates variables annoncées

. deux ou trois jours à l’avance par la voie des journaux et de la radio. L’irrégularité de ces visites éveille davantage l’attention du public. La surprise joue un ròle stimu- lant et l’expérience a montré que les visites de nuit attirent en quelques heures plus de monde que plusieurs jours d‘ouverture à des heures réguljères.

Outre les activités propres à tout musée, le Musée de la vie indigène s’est imposé la publication d’études ethnologiques ou artistiques de nature à aider les services d‘administration indigène. I1 publie aussi une revue semestrielle intitulée Brozme, qui se consacre particulièrement à l’art indigtne et à sa défense et qui renseigne également les milieux intéressés sur les activités du Musée de la vie indigène.

Au musée se pose actuellement un important problème : celui de la construction d’un nouveau bâtiment destiné à lui servir de local définitif. Les plans sont à I’étude et l’on espère pouvoir présenter les collections dans leur nouveau cadre au cours de l’année 19j 8. Bâtiments et aménagements intérieurs du musée seront réalisés suivant les principes les plus modernes de IaImuséographie. 84

THE MUSEUM OF NATIVE LIFE,‘ LEOPOLDVILLE BELGIAN C O N G O

LL the general public knows about museums, as a rule, is what it sees-the A result of the unflagging efforts of those who work in them. The public hardly ever realizes how museums have come into existence, or who were their origin- ators.

At Leopoldville there took place, in 193j, an exhibition of modern Congolese works, the product of many artists and craftsmen from all over the Congo. This exhibition, which included stools, chairs, musical instruments, sculpture, basket- work, weaving and ironwork, was held under the auspices of the administrative and commercial authorities of the town. It had well-deserved success and unex- pected results.

A few people saw that it was not enough to exhibit the works of Congolese artists once a year. They realized that not merely the artistic but also the commercial factor should be taken into consideration. The encouragement of arts, and the finding of markets for them, would enable hundreds of artists and craftsmen to earn a decent living and would simultaneously preserve a traditional form of activity which it would be ill-advised to let disappear.

To this end the Association of Friends of Native Art was established at Leopold- ville, with provincial commissions in the administrative centres of the provinces. It was these commissions’ task to support local workshops, set up new ones, advise the artists and craftsmen and help them market their work.

The Association considered it equally desirable to preserve the art of the past, and for that purpose it created a Museum of Native Life.l Mr. Adrien Vanden Bossche was chosen as the director, and a Sales Section was attached to assist in the constitution of collections and their installation. Some artists worked solely for this Sales Section.

It was a bold venture for the time. The Europeans did not readily take to Congo- lese art, whose strange proportions they attributed to lack of skill in the creators.

But thanks to faith in the enterprise, and Mr. Adrien Vanden BossChe’s patient efforts, the Museum developed amazingly quickly. The collections grew, and were soon on view to visitors in well-arranged rooms.

The Museum’s main object was to preserve the old art of the Congo and enable young artists to draw inspiration from traditional themes. Another purpose was to acquaint administrators on temporary assignment at Leopoldville with the culture of the region for which they were responsible.

Up to 19j.2, the Museum of Native Life was housed in a former hotel. The col- lections were displayed in glass cases, each of which contained a large number of objects originating from one district, giving a general idea of its production. The arrangement was on a geographical basis, each room corresponding to one province which was, in its turn, divided into districts. This scheme was adopted so as to enable officials and missionaries in the Belgian Congo to identify more easily the particular sector of interest to them.

In January 1 9 ~ 3 , Mr. Adrien Vanden Bossche retired and I was entrusted with the direction of the Museum. My first task was to move the collections into another building (jg. 9)-the old Post Office, which was ill-suited to the requirements of a museum. In this awkward old building I had to present the collections in a modern, attractive way ( j g ~ . IO, II).

I had learnt from experience that visitors quickly forget what they have seen if too many objects are displayed together. I therefore reduced the number of objects in each case to about twenty that were typical of a particular region, and kept the others for temporary exhibitions. I also endeavoured to adopt, for each show- case, an arrangement striking to the eye and placing the objects in a suitable setting. For in this way a given museum object remains more clearly in the mind.

It was decided that classification should be both ethnological and ideological in nature. On the one hand, all the objects pertaining to a specific tribe were grouped

by J E A N VANDEN BOSSCHE

I. Le Musée de la vie indigene.

13. MUSÉE DE LA VIE INDIGBNE, Léopoldville. Meubles en usage dans les diffhntes rCgions du Congo belge, parmi lesquels des tabourets, des appuis-nuque, des appuis-dos et des ustensiles de ménage.

13. Furniture used in different parts of the Belgian Congo-stools, head-rests, back-rests, household utensils, etc.

together (’gJ-. 12, 14) ; on the other, a general impression was afforded of how a given kind of object was worked in different parts of the Congo (“gJ-. 13, 11).

The bottom of the cases, instead of being lined with material, are painted with a dull finish, paint being easier and cheaper to renew; the sole colours employed for this purpose are green, white, black, and occasionally red. The walls are painted a very pale grey, and the close-carpeting is mainly green. This green, grey and white colour scheme is restful to the eye-apart from which, in hot countries, these colours create an impression of coolness. The showcases have neon lighting adapted to the nature of the objects.

One of the greatest problems with which the museum curator in Africa has to contend is humidity. In order to conceal one wall, which was particularly humid, I had erected a set of showcases which contained objects illustrating various crafts in a native environment. In one of these cases I had placed a small weaving loom consisting of four strips of wood on which the material was stretched. A few days later the wood started “sprouting”, a clear proof that the damp had invaded the showcase. I accordingly covered the bottom of the case with sand-an effective remedy which was subsequently applied elsewhere, with no adverse decorative effect.

Although at first the Museum was mainly concerned with preserving and popu- larizing traditional Congolese art, it soon became evident that an ethnographical museum on African soil had more practical tasks to perform. The educational function of an African museum cannot be the same as that of a European museum. It must help its visitors to solve the problems they encounter in their daily lives. In these territories an ethnographical museum should be a kind of laboratory of native policy. The staff of the museum has the task of assembling, selecting, classi- Fying and studying material, in order that the administrative services may be guided by it when dealing with the local inhabitants.

In 1952, the Museum instituted a free course in ethnology and primitive art, which is now widely attended-mostly by administrative officials and members of various societies. Another course was opened two years ago for the Congolese- the object being to interest them in their own history and make them aware of their own potentialities and the various features of their culture. This course also has the advantage of producing some local ethnologists who will find contact easier with the Congolese than Europeans would.

The Museum also organizes exhibitions of works by native artists. In order to

14. hk& DE LA VIE INDIGBNE, LCopoldville. Objets d’art kuba.

14. Kuba Art.

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spare the latter undue financial risk, the works are exhibited free of charge if none of them is sold. All that the artists have to pay is a commission on sales, so that they can now exhibit as easily as Europeans.

The Museum is open at night from 8 p.m. to IO p.m. on various dates, so that the public can visit it in their free time. These evening visits are announced in the papers and on the radio two or three days beforehand. Their irregularity arouses public attention, and the surprise factor is a stimulus. More people attend the Museum during the evening visits than enter it over a period of several days in normal hours.

&ait from its usual activities, the Museum of Native Life has undertaken the publication of ethnological or art studies calculated to assist the local authorities. It also publishes a half-pearly review, B~QZ/SSC, devoted to native art and its preser- vation, and giving information about the Museum's activities.

The present main problem of the Museum is the construction of a new building designed to seme as its permanent premises. Plans are being studied, and it is hoped to display the collections in their new home some time in 191 8. The buildings and their internal arrangement will be based on the most modern museographical principles.

( Tramla fed from French.)

11. h f u s h DE LA VIE INDIGÈNE, Litopoldville. Vitrine des instruments de musique' 11. Showcase containing musical instruments.