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Douleurs, 2004, 5, Hors série 1 3S25 Résultats : Tous les sujets se remémorent un événement dou- loureux et répondent de façon adaptée au questionnaire. Ils comprennent les termes émotionnels et en précisent l’intensité. Tous connaissent des stratégies adaptées pour faire face à la douleur. En particulier chez les adolescents, la douleur ne provoque pas de repli sur soi, ce qui est probablement lié à une meilleure compréhension du phénomène douloureux. Conclusion : La qualité de l’expression verbale de la douleur n’est donc pas directement liée au niveau cognitif. L’âge chronologique en tant qu’indice de « l’expérience de vie », associé pour les sujets de notre étude à un bon niveau d’adaptation sociale, représente un meilleur indicateur de la qualité de l’expression verbale de la douleur plutôt que le niveau intellectuel. TO34 APPROCHE DE LA PERSONNALITÉ DES FIBROMYALGIQUES D. Baron (1) , N. Mimassi (2) , P. Bertram (1) , Y. Laurent (1) , F. Marchand (2) , J. Autret (2) 1. CRRF Trestel 2. CHU Brest L’état de fibromyalgie est une cause fréquente d’incapacité et d’arrêt de travail. L’approche de cet état commence à être plus claire pour celui qui s’y intéresse. Les patients se plaignent de dou- leurs chroniques relativement stéréotypées dans le sens où elles sont diffuses, erratiques et accompagnées de zones gâchettes paraspinales hautes et basses. Les douleurs qui ont une expression sémiologique, neuropathique, psychogène et par excès de noci- ception ne sont en fait que l’expression de l’état des sensibilisations périphérique et centrale à la douleur. Une des caractéristiques prin- cipales de l’état de fibromyalgie est l’atteinte du système nerveux autonome, qui donne au tableau une richesse de symptômes, qui peuvent rendre difficile l’approche de ces patients. Il est encore fréquent d’entendre que la fibromyalgie n’existe pas et que les patients souffrent d’une névrose d’hystérie. D’où l’idée d’étudier leur personnalité, en dehors de toute pathologie psychiatrique associée. Patients et méthode : Notre étude a été faite à partir de 40 patientes, hospitalisées consécutivement en centre de rééducation, toutes considérées comme FM selon les critères de l’ACR modifiés. Elles ont toutes été vues à deux, voire trois reprises par le psychologue du centre et soumises à un entretien relativement stéréotypé. Résultats : Les traits de personnalité qui ressortent de ces entre- tiens sont : – le manque de confiance en soi ; – une hypersensitivité les poussant à être des confidents invétérés des autres ; – une grande sensibilité au harcèlement moral, surtout dans le cadre du travail ; – une grande émotivité au point qu’elles finissent par rejeter toute situation qui pourrait en susciter, de peur de souffrir ; – une grande hyperactivité « pathologique » avant de « tomber ». Aucun trait hystérique n’a été noté, ce qui est en accord avec les données de la littérature internationale. Conclusion : Tous ces éléments de personnalité sont relativement constants, stéréotypés. Notre but est, dans un second temps, de clarifier le type de personnalité de ces patients à l’image des types A et B dans certaines affections cardiologiques, par un court questionnaire par exemple. TO35 É TUDE PROSPECTIVE SUR LES VIOLENCES PHYSIQUES , SEXUELLES ET PSYCHOSOCIALES GRAVES SUBIS DANS L ENFANCE CHEZ LES PATIENTS DOULOUREUX CHRONIQUES HOSPITALISÉS EN CENTRE DE TRAITEMENT DE LA DOULEUR (48 PATIENTS ) J. Bosviel, P. Ginies Centre anti-douleur, CHU Montpellier Introduction : Les patients les plus rebelles à la prise en charge en consultation bénéficient d’une structure d’hospitalisation complète pour l’évaluation et le traitement des douleurs chroni- ques. Dans cette population nous avons voulu connaître l’inci- dence de ces antécédents graves et leur influence sur le devenir immédiat. Matériel et méthode : Durant quatre mois, tous les patients (48 cas) hospitalisés ont été inclus dans cette enquête. Grâce au dossier, aux entretiens du médecin psychiatre, des psychologues, des infirmières et des médecins algologues, une fiche de recueil des antécédents de violence et de sévices a été remplie en même temps que des données sociologiques et des résultats de l’hospita- lisation. Résultats : L’incidence globale des traumatismes de l’enfance est de 62 %. Parmi ces patients, nous relevons : 10 % d’abus sexuels, 33 % de violences physiques autres, et 57 % de traumatismes uniquement psychiques. Cette répartition est similaire chez la femme et l’homme mais il y a 63 % de femmes et 37 % d’hommes atteints par ces antécédents. Vie sociale : patients avec antécé- dents seulement 20 % sont en activité, 57 % en arrêt maladie et sans antécédents 34 % sont actifs, 33 % en arrêt maladie. Amélioration à la sortie de l’hospitalisation : – patients traumatisés : 87 % sont améliorés ; – patients non traumatisés 78 % améliorés (différence significa- tive). Conclusion : Cette étude montre que les antécédents d’abus sexuels sont moins fréquents que ce que les études avancent. Le coût social est fortement accru chez les patients avec sévices mais une prise en charge dans une unité douleur d’hospitalisation complète est significativement plus efficace dans le court terme que chez les patients exempts de sévices. TO36 DONNÉES PSYCHOLOGIQUES DES PATIENTS SUIVIS POUR CÉPHALÉES PAR ABUS MÉDICAMENTEUX M. Fumex, A.M. Perrin, C. Creach’, M. Navez Centre de la Douleur, CHU St Étienne Objectifs : Repérer dans une population de patients céphalalgi- ques les facteurs psychologiques pouvant expliquer l’évolution vers des céphalées par abus médicamenteux (CAM). Méthodes : Patients présentant des CAM nécessitant un sevrage (en hospitalier, ou à domicile). L’étude repose sur des entretiens parallèlement menés par une neurologue et une psychologue avant et après le sevrage, et sur des auto-questionnaires avec un suivi sur 1 an. Résultats : – 43 patients au total dont 37 acceptant le sevrage ; âge : 44- 46 ans ; sexe:29 F, 8 H ; – l’augmentation de fréquence des céphalées et de prise médica- menteuse intervient dans 88 % des cas à la suite d’un événement de vie marquant une rupture affective dans la vie des patients : décès 22 %, conjugopathie 16 %, maladie 16 %, changement de vie professionnelle 12,5 %. Ces événements sont clairement repérés

TO34 - Approche de la personnalité des fibromyalgiques

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Page 1: TO34 - Approche de la personnalité des fibromyalgiques

Douleurs, 2004, 5, Hors série 1 3S25Résultats : Tous les sujets se remémorent un événement dou-loureux et répondent de façon adaptée au questionnaire. Ilscomprennent les termes émotionnels et en précisent l’intensité.Tous connaissent des stratégies adaptées pour faire face à ladouleur. En particulier chez les adolescents, la douleur ne provoquepas de repli sur soi, ce qui est probablement lié à une meilleurecompréhension du phénomène douloureux.Conclusion : La qualité de l’expression verbale de la douleur n’estdonc pas directement liée au niveau cognitif. L’âge chronologiqueen tant qu’indice de « l’expérience de vie », associé pour les sujetsde notre étude à un bon niveau d’adaptation sociale, représenteun meilleur indicateur de la qualité de l’expression verbale de ladouleur plutôt que le niveau intellectuel.

T O 3 4 APPROCHE DE LA PERSONNALITÉ DES FIBROMYALGIQUESD. Baron(1), N. Mimassi(2), P. Bertram(1), Y. Laurent(1), F. Marchand(2), J. Autret(2)

1. CRRF Trestel2. CHU Brest

L’état de fibromyalgie est une cause fréquente d’incapacité etd’arrêt de travail. L’approche de cet état commence à être plusclaire pour celui qui s’y intéresse. Les patients se plaignent de dou-leurs chroniques relativement stéréotypées dans le sens où ellessont diffuses, erratiques et accompagnées de zones gâchettesparaspinales hautes et basses. Les douleurs qui ont une expressionsémiologique, neuropathique, psychogène et par excès de noci-ception ne sont en fait que l’expression de l’état des sensibilisationspériphérique et centrale à la douleur. Une des caractéristiques prin-cipales de l’état de fibromyalgie est l’atteinte du système nerveuxautonome, qui donne au tableau une richesse de symptômes, quipeuvent rendre difficile l’approche de ces patients. Il est encorefréquent d’entendre que la fibromyalgie n’existe pas et que lespatients souffrent d’une névrose d’hystérie. D’où l’idée d’étudierleur personnalité, en dehors de toute pathologie psychiatriqueassociée.Patients et méthode : Notre étude a été faite à partir de 40 patientes,hospitalisées consécutivement en centre de rééducation, toutesconsidérées comme FM selon les critères de l’ACR modifiés. Ellesont toutes été vues à deux, voire trois reprises par le psychologuedu centre et soumises à un entretien relativement stéréotypé.Résultats : Les traits de personnalité qui ressortent de ces entre-tiens sont :– le manque de confiance en soi ;– une hypersensitivité les poussant à être des confidents invétérésdes autres ;– une grande sensibilité au harcèlement moral, surtout dans lecadre du travail ;– une grande émotivité au point qu’elles finissent par rejeter toutesituation qui pourrait en susciter, de peur de souffrir ;– une grande hyperactivité « pathologique » avant de « tomber ».Aucun trait hystérique n’a été noté, ce qui est en accord avec lesdonnées de la littérature internationale.Conclusion : Tous ces éléments de personnalité sont relativementconstants, stéréotypés. Notre but est, dans un second temps, declarifier le type de personnalité de ces patients à l’image destypes A et B dans certaines affections cardiologiques, par un courtquestionnaire par exemple.

T O 3 5 ÉTUDE PROSPECTIVE SUR LES VIOLENCESPHYSIQUES, SEXUELLES ET PSYCHOSOCIALES GRAVES SUBIS DANS L’ENFANCE CHEZ LES PATIENTS DOULOUREUX CHRONIQUESHOSPITALISÉS EN CENTRE DE TRAITEMENT DE LA DOULEUR (48 PATIENTS)J. Bosviel, P. GiniesCentre anti-douleur, CHU Montpellier

Introduction : Les patients les plus rebelles à la prise en chargeen consultation bénéficient d’une structure d’hospitalisationcomplète pour l’évaluation et le traitement des douleurs chroni-ques. Dans cette population nous avons voulu connaître l’inci-dence de ces antécédents graves et leur influence sur le devenirimmédiat.Matériel et méthode : Durant quatre mois, tous les patients(48 cas) hospitalisés ont été inclus dans cette enquête. Grâce audossier, aux entretiens du médecin psychiatre, des psychologues,des infirmières et des médecins algologues, une fiche de recueildes antécédents de violence et de sévices a été remplie en mêmetemps que des données sociologiques et des résultats de l’hospita-lisation.Résultats : L’incidence globale des traumatismes de l’enfance estde 62 %. Parmi ces patients, nous relevons : 10 % d’abus sexuels,33 % de violences physiques autres, et 57 % de traumatismesuniquement psychiques. Cette répartition est similaire chez lafemme et l’homme mais il y a 63 % de femmes et 37 % d’hommesatteints par ces antécédents. Vie sociale : patients avec antécé-dents seulement 20 % sont en activité, 57 % en arrêt maladie etsans antécédents 34 % sont actifs, 33 % en arrêt maladie.Amélioration à la sortie de l’hospitalisation :– patients traumatisés : 87 % sont améliorés ;– patients non traumatisés 78 % améliorés (différence significa-tive).Conclusion : Cette étude montre que les antécédents d’abussexuels sont moins fréquents que ce que les études avancent. Lecoût social est fortement accru chez les patients avec sévices maisune prise en charge dans une unité douleur d’hospitalisationcomplète est significativement plus efficace dans le court termeque chez les patients exempts de sévices.

T O 3 6 DONNÉES PSYCHOLOGIQUES DES PATIENTS SUIVIS POUR CÉPHALÉES PAR ABUSMÉDICAMENTEUXM. Fumex, A.M. Perrin, C. Creach’, M. NavezCentre de la Douleur, CHU St Étienne

Objectifs : Repérer dans une population de patients céphalalgi-ques les facteurs psychologiques pouvant expliquer l’évolutionvers des céphalées par abus médicamenteux (CAM).Méthodes : Patients présentant des CAM nécessitant un sevrage(en hospitalier, ou à domicile). L’étude repose sur des entretiensparallèlement menés par une neurologue et une psychologueavant et après le sevrage, et sur des auto-questionnaires avec unsuivi sur 1 an.Résultats : – 43 patients au total dont 37 acceptant le sevrage ; âge : 44-46 ans ; sexe:29 F, 8 H ;– l’augmentation de fréquence des céphalées et de prise médica-menteuse intervient dans 88 % des cas à la suite d’un événementde vie marquant une rupture affective dans la vie des patients :décès 22 %, conjugopathie 16 %, maladie 16 %, changement de vieprofessionnelle 12,5 %. Ces événements sont clairement repérés