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Santé et social Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.

Tome 9 - Santé et social

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Tome 9 - Santé et social

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Santé et social

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de l’offre technologique. L’insertion des personnes handicapées dans la cité implique un recours accru aux aides techniques. Or, l’accès à l’information sur les progrès technologiques est très insuffisant, malgré la mise en place de l’Observatoire national sur la formation, la recherche et l’innovation sur le handicap en 2007. Ainsi, pour ne citer que le seul exemple de la robotique, qui sera bientôt la nouvelle révolution, la connotation culturelle est totalement différente entre le Japon et la France. Les Japonais ont un rapport très particulier au robot. Je doute que les Européens puissent lui accorder une place aussi importante, notamment en matière de recherche. Mais les nécessités liées au vieillissement de la population pourraient nous amener vers les mêmes conclusions, par exemple pour soulager le travail des aidants. Les plus grandes avancées en cours touchent les deux principaux handicaps sensoriels, la surdité et la cécité. Les personnes atteintes des plus lourds handicaps moteurs, en particulier ceux qui ne peuvent pas utiliser leur bras, bénéficient des progrès des interfaces. Pour les tétraplégiques, qui n’ont pas l’usage de leurs mains, la problématique de l’interface homme-machine demeure au centre des recherches, notamment sur le pilotage par la pensée. Enfin, la domotique est en pleine expansion. Essentielle pour le confort des personnes handicapées à domicile ou en établissement, elle change également la vie des personnes valides. Toute évolution scientifique ou technologique, ou la simple adaptation de l’espace conçu d’abord pour des personnes fragiles, a changé, change et changera la vie de toute la société. Deux exemples

L’apport des technologies numériques dans la santé ou le handicap constitue un enjeu susceptible de révolutionner ces domaines et la vie des personnes concernées. À première vue,

cet apport peut paraître déshumanisant, tant il est scientifique et technique, et tant il semble être en opposition avec l’importance majeure d’un environnement humain pour la personne malade ou en situation de handicap. Cependant, ces technologies ont connu ces dernières années un développement important et sont porteuses de progrès considérables pour notre système de soins et pour la qualité du service rendu aux personnes. Aussi, j’aborderai ici deux sujets importants que j’ai eu la chance d’étudier de près en ma qualité de membre et rapporteure de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) – “Le rôle de la télémédecine pour lutter contre les déserts médicaux” (rapport budgétaire loi de finances – 2005) et “Les apports de la science et de la technologie à la compensation du handicap” (rapport de l’OPECST – juillet 2008).Au croisement de deux mondes profondément différents, la médecine et sa culture millénaire face aux technologies numériques, la télémédecine est une nouvelle forme de pratique médicale entre professionnels de santé distants, qui repose sur le partage des connaissances médicales. Elle présente des intérêts évidents en termes d’organisation et de coordination des soins, mais également d’aménagement

du territoire. La téléconsultation, la télé-expertise, la télésurveillance, la téléchirurgie et la téléformation sont autant de pratiques qui favorisent les avancées médicales et l’égal accès aux soins dans un pays comme la France, confrontée dans beaucoup de ses régions, notamment rurales, à une faible densité de population et à une démographie médicale décroissante.

“Le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de personnes atteintes de pathologies chroniques nous imposent de nouvelles organisations où nous devons mettre en scène tous les outils à notre disposition. Le recours aux technologies modernes est donc incontournable, et doit toujours se faire dans le respect du projet de vie des personnes.”

Des obstacles existaient et existent encore pour atteindre le plein aboutissement de ces projets, d’ordre légal pour la question de la responsabilité médicale, d’ordre sécuritaire pour la préservation du secret médical et la confidentialité des données, mais aussi et surtout d’ordre culturel, notamment dans les territoires où les besoins sont les plus importants. C’est là où le besoin est le plus notable qu’on est le moins enclin à utiliser ces technologies et où, il faut le dire aussi, des investissements sont encore nécessaires.Ce sont les mêmes freins qui, dans le domaine du handicap, ont gêné l’évolution

L’expert Bérengère Poletti, députée des Ardennes Exapad, lien entre

les générations à Paris“Exapad lutte contre l’isolement et le repli sur soi en mettant au service des personnes âgées des solutions innovantes… Le numérique est essentiel. Au lieu de séparer les générations comme on aurait pu le craindre, il est en train de les rapprocher.” Liliane Capelle, adjointe au maire de Paris, chargée des seniors et du lien intergénérationnel (Paris)

La Santé et le social sur parolesdelus.com

Télésurveillance des bébés prématurés à Villefranche-sur-Saône“La vidéo nous permet de maintenir le lien mère-enfant, de faciliter la surveillance du bébé par les infirmières et, enfin, de conserver le lien vers l’extérieur, la famille.” Dr Philippe Rebaud, responsable du pôle Femmes-Enfants du service de néonatologie de Villefranche-sur-Saône (Rhône)

l’avis de l’expert

anecdotiques illustrent ce propos : la télécommande de la télévision et la brosse à dents électrique ont été “inventées” à l’origine pour des personnes handicapées. Le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de personnes atteintes de pathologies chroniques nous imposent de nouvelles organisations pour lesquelles nous devons mettre en scène tous les outils à notre disposition. Le recours aux technologies modernes est donc incontournable, et doit toujours

se faire dans le respect du projet de vie des personnes.

> Pour en savoir pluswww.berengere-poletti.fr

Retrouvez Bérangère Poletti

en vidéo sur parolesdelus.com

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Paroles d’élus D’après vous, quels principes doivent guider l’usage du numérique en matière de santé ?Pascal Terrasse S’il existe aujourd’hui un consensus à propos des différents projets de réforme et de modernisation de notre système de santé, c’est bien autour d’une utilisation accrue des technologies numériques, reconnues comme facteur d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins, mais encore comme élément de réponse aux nouveaux défis : démographie médicale, vieillissement de la population et dépendance, réforme de l’hôpital, accès aux soins, financement de l’assurance-maladie, médecine génomique et personnalisée, etc. Il n’est pas un de ces enjeux de santé publique qui ne trouve au moins un élément de réponse dans le développement de solutions numériques.En quoi le numérique peut-il y participer ?Je défends l’amélioration, à l’aide du numérique, d’un parcours de soins réellement intelligent avec mutualisation des données médicales. Mais force est de constater, en matière d’e-santé et en dépit d’un bel enthousiasme, notamment auprès de la classe politique, que sa mise en œuvre est pour le moins complexe. Comme si une mauvaise fée se penchait systématiquement sur le berceau des initiatives publiques ou privées : que ce soit les difficultés liées à la mise en place du dossier médical personnel (DMP), pourtant présenté en 2004 comme une priorité absolue, ou à la mise en œuvre des projets de systèmes d’information hospitaliers, aux lourdes implications financières, tant pour les hôpitaux que pour les prestataires.

Inutile de chercher un coupable ! Restons simplement sur ce constat et tentons une nouvelle approche en partant de deux postulats qui ont jusqu’à présent fait défaut : d’abord, l’informatique ne règle aucun problème d’organisation. Le croire conduit à désorganiser encore davantage ce qui, certes, l’était auparavant mais fonctionnait quand même. Le DMP et, plus généralement, les systèmes d’information de santé ne seront jamais un remède miracle capable d’imposer une organisation.Le deuxième postulat est qu’un médecin n’est pas un ingénieur, que la médecine est un art que les technologies ont vocation à servir. Il faut donc bien dissocier les notions de processus et de protocole et s’appliquer à toujours mettre le premier au service du second.C’est sur la base de ces deux principes qu’industriels, opérateurs et éditeurs de logiciels doivent imaginer une solution basée sur une plateforme spécialisée supportant l’ensemble des services et applications métiers attendus des professionnels de santé : un “cloud computing santé”. Cette plateforme aurait vocation à offrir un accès simplifié et économique à des ressources logicielles et à des applications dédiées à la télémédecine, au suivi des patients, à la prise en charge de situations d’urgence jusqu’au suivi médicosocial et à la gestion.Parmi les points de vigilance, les questions d’éthique et de déontologie ne sont pas des moindres. L’objectif est de mettre le web au service de la relation médecins/patients, de contribuer à la production de l’information de santé, de faire un usage responsable des

Pascal Terrasse revient sur l’usage du numérique en matière de santé, qui, déjà largement intégré au quotidien des patients et à la pratique des soins – télédiagnostic, télémédecine, imagerie médicale, formation et information médicale –, peut aussi contribuer utilement, d’après lui, à l’optimisation pratique du parcours de soins.

Expérience. Après une expérience politique en cabinet ministériel, Pascal Terrasse a dirigé une maison de retraite mutualiste et s’est spécialisé dans les questions sociales, plus particulièrement dans celles relatives aux personnes âgées, à la dépendance ou bien encore aux retraites.

Engagé. Il est secrétaire national en charge de la protection sociale au sein de son parti politique.

Investissements. Au cours de la conférence de presse du président de la République du 16 mai 2013, un plan d’investissements d’avenir a été annoncé pour placer la France en tête de la production et de l’innovation dans les secteurs clés de la santé, du numérique, de la transition énergétique et des transports collectifs. A également été mentionnée la préservation du modèle social français.

médias sociaux numériques, de définir le cadre d’exercice du téléconseil, etc.Le numérique ne doit-il pas aussi devenir une priorité comme outil d’optimisation des dépenses ?Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût ! D’ailleurs, parmi les grands investissements d’avenir annoncés en mai 2013 par le président de la République, deux des quatre priorités concernent la santé et le numérique. L’accès aux données de santé, notamment, par l’ouverture des data centers aux organismes de sécurité sociale et aux complémentaires santé, favorisera une politique active en matière de prévention, qui, par voie de conséquence, permettra de mieux maîtriser nos dépenses de santé.

> Pour en savoir pluswww.pascalterrasse.fr

L’élu Pascal Terrasse, député et conseiller général de l’Ardèche

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iall’interview de l’élu

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■ Patch d’alerte. Soutenu par Ariège Expansion, le projet Sacha (Search And Computerize Human Acts) vise à réaliser un patch souple à destination des personnes âgées, fragiles ou dépendantes (Alzheimer), à leur domicile ou en établissement. Grâce à une infrastructure de télécommunication radio longue portée à faible rayonnement, le dispositif assure le contrôle antifugue, la détection de chute et la géolocalisation. Il peut transmettre l’alerte au personnel soignant, à l’entourage et/ou aux services de secours, pour moins de 50 euros par mois.

■ Consortium. Sacha résulte d’un cahier des charges établi par les équipes médicales, paramédicales et administratives du territoire (60 entretiens). Programmé sur trois ans, il est porté par un consortium d’entreprises labellisées par les pôles de compétitivité Aerospace Vallée et Cancer-Bio-Santé. Doté d’un budget de 3,8 millions d’euros sur trois ans, il est également financé par le FUI (Fonds unique interministériel), les Régions Midi-Pyrénées et Aquitaine.> [email protected]

■ Géolocalisation. Grâce à un réseau sans fil installé par Orange, avec Cisco et HP, le service de rééducation cardiovasculaire du Centre hospitalier Max-Querrien de Paimpol peut suivre sans interruption et à distance, le long de deux parcours santé en plein air, les paramètres des patients géolocalisés pendant leur réadaptation à l’effort. Avec 22 bornes WiFi, un suivi a pu être mis en place et adapté à chaque patient – une première en France – pour favoriser leur retour à l’autonomie en toute sécurité.

■ Monitoring. En 2011, l’hôpital de Paimpol a souhaité mettre en place une solution de monitoring cardiaque de Drager Medical en WiFi (avec système d’alarme) avec une surveillance depuis le bureau du personnel soignant. Le budget s’élève à 65 000 euros (45 000 euros d’équipement et 20 000 euros de travaux de mise en place). Par ailleurs, la Ville a investi 10 000 euros pour la création de nouveaux chemins extérieurs ou la réhabilitation des existants.> [email protected]

“L’objet est de faire de nos contraintes, du coût des dépenses sociales, une action de développement économique contribuant à une meilleure utilisation des fonds publics pour le besoin de soins et la prise en charge de la dépendance.”

“Nous n’en sommes qu’aux prémices de ce que nous pourrons inventer pour l’accompagnement des patients dans un parcours hospitalier. Je pense bien sûr à l’aspect médical, mais aussi à la connectivité, qui permet aux patients de rester en contact avec leurs proches, car la maladie se combat également par le mental.”

Un patch de suivi à distance Parcours de santé en WiFiM-santéMaintien à domicileSurveillance à distance

WiFiParcours santéSuivi à distance

Roger Sicre, 1er vice-président du Conseil général, délégué à l’économie, l’aménagement, l’emploi et l’environnement, vice-président d’Ariège Expansion

Jean-Yves de Chaisemartin, maire de Paimpol, président du conseil de surveillance de l’hôpital Max-Querrien

Ariège Expansion (Ariège) Paimpol (Côtes-d’Armor)

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Département rural et de montagne, avec près d’un tiers de sa population âgée de 60 ans ou plus.Depuis son ouverture en 2012, le service de suivi des soins et de réadaptation cardiovasculaire de Paimpol reçoit des patients venant de tout le département.

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■ Appli. Créée par deux sapeurs-pompiers de Villiers-le-Bel, l’interface de réception des appels d’urgences des déficients auditifs (Irauda, p. 87 du tome 5 de Paroles d’élus) s’est enrichie en décembre 2011 d’une application pour smartphone. En plus de géolocaliser l’appel (avec envoi des coordonnées du lieu d’appel), l’application propose des pictogrammes correspondant à des motifs d’intervention : secours aux personnes, incendie, accident de la route, etc. Il est ainsi plus simple d’alerter les secours, notamment pour les personnes malentendantes et muettes, les étrangers, les personnes âgées et les enfants.■ Bénévolat. Née en 2009, à l’initiative de Christophe Wyss et de James Ruault, sapeurs-pompiers du SDIS95, la première interface Irauda recevait les demandes de secours par fax, courriel et SMS. Mais il fallait souvent plusieurs échanges avant de déclencher l’intervention vers la bonne adresse. Pour y remédier, le SDIS95 a proposé un cahier des charges à la société Mobile-Health, qui a développé bénévolement le logiciel, soit une économie de 15 000 euros. Conçue initialement pour les iPhones, l’application est désormais disponible sur tous les smartphones.> [email protected]

■ Message. Depuis novembre 2011, un rappel téléphonique est programmé soixante-douze heures avant la date de tout rendez-vous de consultation ou d’examen dans un logiciel de gestion déployé sur l’hôpital Édouard-Herriot (Hospices civils de Lyon – HCL). Un SMS est envoyé sur le numéro de mobile. S’il s’agit d’une ligne fixe, une synthèse vocale laisse un message au patient. Chaque mois, 35 000 SMS sont envoyés et aucun service ne dépasse 10 % d’absentéisme : soit deux fois moins qu’avant et un gain de plusieurs millions d’euros. L’hôpital a gagné en modernité et le personnel soignant en temps.■ Délais optimisés. Le projet a été développé en interne par les HCL (soixante jours pour le développement initial et autant pour l’adaptation des règles de gestion) avec l’aide d’Orange R&D à partir de Contact Everyone. Pour que le rappel par SMS fonctionne, tous les secrétariats ont été sensibilisés sur la nécessité de confirmer le numéro de téléphone du patient, peu ou mal renseigné auparavant. Un travail de communication a également été réalisé auprès des patients.> [email protected]

“Fruit d’une solidarité attentive et active contre toutes les formes d’isolement, d’exclusion et de discrimination, le développement de ce dispositif est une nouvelle avancée dans la reconnaissance du droit fondamental des personnes atteintes de surdité.”

“Quand nous nous sommes interrogés sur la performance des rendez-vous, la solution de rappel par SMS a été trouvée en quinze jours avec l’équipe R&D d’Orange et celle des Hospices civils de Lyon. Il ne s’agit pas d’une innovation mais d’une gestion plus performante.”

Pictos d’alerte pour les secours

Rappel de rendez- vous par SMS

Établissement public et deuxième Centre hospitalier universitaire de France, avec plus de 22 000 professionnels et 14 établissements pluridisciplinaires ou spécialisés qui assurent de larges missions.

Département francilien accueillant 1,17 million d’habitants sur son territoire.

SmartphoneSecoursDéficience auditiveDominique

Gillot, maire d’Éragny, sénatrice du Val-d’Oise

Philippe Castets, adjoint au maire de Lyon (3e arrdt), directeur du S2I des Hospices civils de Lyon

SDIS95 (Val-d’Oise) Hospices civils de Lyon – HCL (Rhône)

SMSContact EveryoneRendez-vous

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Les Hospices civils de Lyon sur Orange Innovation TV

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■ Simplicité. En novembre 2011, la Ville de Paris a lancé un appel à projets baptisé “Exapad” pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et lutter contre la rupture du lien social. Dans ce cadre, elle a retenu en 2012 Internet Facile, un logiciel d’Orange, solution qui offre un accès simplifié à toutes les fonctionnalités essentielles d’un ordinateur et à Internet, ainsi qu’une assistance téléphonique gérée par des conseillers spécialisés. Le CCAS de Paris propose aux centres d’hébergement et aux clubs seniors d’expérimenter l’innovation.

■ Formation. Après une étude interne par les ergonomes d’Orange Labs, le logiciel Internet Facile a été mis à disposition des foyers de logements dans le cadre de formations encadrées par des animateurs. Pour faire connaître cette innovation, le journal interne du Centre d’action sociale de la Ville de Paris y a consacré un article ainsi que des vidéos et une campagne de presse en mai 2013. Le coût du projet se limite à la mise à disposition d’une ligne ADSL temporaire, d’ordinateurs et de tablettes tactiles.> [email protected]

“Le sujet ‘personnes âgées et technologies numériques’ nous a semblé important. Notre projet est, par ce biais-là, de lutter contre le mal qui touche d’ailleurs les seniors comme les jeunes : l’isolement.”

Internet facile pour débutants seniors !

Liliane Capelle, adjointe au maire de Paris, chargée des seniors et du lien intergénérationnel

Ville de Paris (Paris)

InternetPersonnes âgéesTechnologies

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Ville-capitale et commune-département, Paris intramuros compte 2,2 millions d’habitants.

■ Capteurs. Sous l’égide d’Ariège Expansion, agence de développement économique, une plateforme d’assistance vingt-quatre heures sur vingt-quatre a été mise en place en 2013 dans le cadre du projet Madam – Maintien à domicile pour l’autonomie. Ce système est particulièrement innovant : capteurs domotiques à domicile, caméra non intrusive couplée à une box (mini-PC) et à une plateforme cloud en ligne. En cas de chute, de gaz non éteint ou de fugue, une alerte est transmise à la plateforme, qui assure un service optimal sur toutes les nuits d’un même mois pour un tarif équivalent, voire inférieur, à dix nuits. Le coût est pris en charge par le Conseil général.

■ Services à la personne. Parmi sept projets sélectionnés par Ariège Expansion, cette initiative repose sur un partenariat entre trois entreprises (budget de 229 000 euros alloué jusqu’en mai 2014). Les sociétés Equadex et Proxipose développent la box, qui collecte les flux numériques, les capteurs domotiques et une plateforme cloud en ligne, qui analyse les informations par algorithmes. La société de services à la personne Bouillotte & Chaudron gère depuis l’automne 2013 la plateforme d’assistance en continu, avec un service de garde à distance et la gestion des clés pour l’accès aux domiciles. > [email protected]

“L’innovation apportée et l’optimisation des dépenses publiques pour le financement de la dépendance nous ont convaincus d’intégrer le projet dans le contrat local de santé de Lavelanet, où les services seront d’abord proposés.”

Veille par téléassistanceE-santéMaintien à domicilePlateforme d’assistance

André Montane, vice-président du Conseil général, délégué à la solidarité départementale, président de la Maison départementale des personnes handicapées de l’Ariège

Ariège Expansion (Ariège)

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Département rural et de montagne de 152 000 habitants, dont près d’un tiers est âgé de 60 ans ou plus, avec un risque de désertification médicale.

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■ Favoriser les échanges. L’e-tablette tactile installée au domicile du patient lui permet de se connecter au service de télésuivi médical mis en place par les Centres associatifs de dialyse de Lyon et le CHU de Grenoble. Objectif : répondre facilement à un questionnaire-bilan hebdomadaire et/ou créer à tout moment une fiche d’information à destination de son médecin néphrologue référent afin de lui communiquer des éléments nouveaux. Le patient est ainsi acteur de sa maladie et renforce le lien avec le personnel soignant – et d’abord le coordinateur infirmier.

■ Anticipation. Après une phase de préparation, le système a été progressivement déployé depuis décembre 2010 chez 40 patients, puis chez 80 patients en 2011 pendant six mois. Plusieurs partenaires (Calydial, CHU de Grenoble et Orange) ont financé les structures et études médicales ainsi que les aspects logiciels et réseau, sans oublier la gestion de projet. L’étude finale, sortie à l’été 2012, a montré notamment que le télésuivi permettait une baisse de l’impact des situations à risque grâce à une prise en charge anticipée.> [email protected]> [email protected]

■ Mobilité. En 2011, 20 travailleurs sociaux nomades du Conseil général ont expérimenté des tablettes numériques. Les professionnels de l’action sociale ont ainsi accès à Internet, notamment aux sites de Pôle emploi, CAF pro et @RSA sur tout le territoire, y compris au domicile du public. Les professionnels peuvent en outre scanner les documents utiles aux dossiers et prendre des notes directement transmises par messagerie à leurs collègues, tout en profitant de l’agenda partagé. Le dispositif joue également un rôle didactique auprès du public peu technophile.

■ Extension. Porté par plusieurs directions, le projet repose sur 20 expérimentateurs, issus des secteurs social et médicosocial, répartis dans le département. Chacun a reçu un iPad et la consigne de faire remonter régulièrement les avantages et les inconvénients de son utilisation. En décembre 2011, le déploiement a été décidé pour 47 nouveaux utilisateurs. Financé sur fonds propres, l’investissement, qui était de 10 000 euros en 2011, s’élève en 2012 à 18 000 euros, avec un coût de fonctionnement de 18 000 euros.> [email protected]

“Par simple contrôle de la tension artérielle, ce système de télésurveillance pourrait permettre d’éviter trois mois de dialyse, soit 20 000 euros qui aideraient au financement de l’outil. Il serait donc intéressant de raisonner aussi en économies générées par ce type de suivi face un suivi classique.”

“Cette initiative du Conseil général facilite le quotidien de nos travailleurs sociaux et offre un service de proximité toujours plus en phase avec les besoins des habitants.”

Suivi d’insuffisants rénaux par e-tablette Travailleurs sociaux connectésTablette tactileQuestionnaire santéPatient/médecin

TablettesE-servicesFracture numérique

Dr Agnès Caillet-Beaudoin, directrice de Calydial

Maurice Leroy, député du Loir-et-Cher, président du Conseil général, ancien ministre

Calydial – Centres associatifs lyonnais de dialyse (Rhône-Isère) Conseil général (Loir-et-Cher)

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L’accroissement du nombre d’insuffisants rénaux en France (près de 2,5 millions de personnes) et le coût de la maladie doivent inciter les autorités médicales régionales à la prévention pour éviter la dialyse ou la greffe.

Département de 328 700 habitants au cœur de la région Centre, territoire rural du Perche à la Sologne, avec trois pôles urbains autour de Blois, Vendôme et Montrichard.

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■ Pilotage à distance. La Maison domotique d’application pédagogique (MDAP) est un espace privilégié (130 m2) de formation et de diffusion de l’innovation pour les services à la personne. Les deux étages abritent les pièces d’un habitat traditionnel, équipées de matériels et de technologies adaptés au maintien à domicile. Les données captées servent à piloter des applications à distance (sécurité, télémédecine, aide à domicile, communication). La MDAP, portée par la filière Techsap Ouest dont Orange est membre, accueillera les apprentis de l’Institut régional des services à la personne (Irsap).■ Domotique. Dès 2008, des partenaires du Pays d’Alençon ont réfléchi aux problématiques

futures de métiers clés pour la collectivité (services à la personne, médicosocial) et décidé de construire une maison domotique. Dotée d’un budget initial d’1 million d’euros (maison + amphithéâtre de 70 places) pour 100 000 euros de fonctionnement par an, la MDAP a été cofinancée par le fonds Leader (77 000 euros), la Région Basse-Normandie (190 000 euros), le Conseil général de l’Orne (90 000 euros), le Pôle d’excellence rurale Pays d’Alençon (154 000 euros), l’Irsap et la CCI d’Alençon (135 000 euros), ainsi que d’autres partenaires (214 000 euros) dont Orange, pour 6 500 euros.> [email protected]

“L’innovation au service de la personne, non seulement technique, mais aussi organisationnelle, est conduite par tous les acteurs du champ. Les services à la personne, médicaux et sociaux, seront la clé essentielle pour réussir à répondre aux besoins des personnes âgées et des familles qui veulent rester chez elles le plus longtemps possible. La Maison domotique permet cette démarche !”

Maison du 3e type pour résidents du 3e âgeDomotiqueFormationAide à domicile

Yann Leriche, vice-président de la CCI d’Alençon

CCI d’Alençon (Orne)

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Trait d’union entre Basse-Normandie et Pays de la Loire, le Pays d’Alençon s’étend sur deux départements (Orne et Sarthe) et compte 122 communes (88 444 habitants). Avec un savoir-faire unique inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco : la dentelle au point d’Alençon.

■ Téléassistance. Confronté à l’obsolescence de son système de téléalarme assurant la sécurisation du maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, le Conseil général a mis en œuvre le projet “Domo Creuse Assistance”. Avec un double objectif : d’une part, installer un système de téléassistance (avec appels entrants et sortants) au bénéfice de cette catégorie de la population, et, d’autre part, fournir des équipements domotiques (pack avec détecteur de fumée ou de gaz, chemins lumineux…) aux seniors pour améliorer leur vie quotidienne à domicile.■ Packs domotiques. Après une première

expérimentation en 2007 et 2008, le Conseil général a constitué, avec les partenaires industriels du projet (Legrand, Orange…), des packs domotiques reliés directement à une plateforme de téléassistance, Domo Creuse Assistance, à Guéret : système d’alerte Quiatil (médaillon d’alerte), détecteur de fumée et de gaz, détecteur de variations de température et chemin lumineux. La commercialisation des packs a eu lieu fin 2010, parallèlement au remplacement du système de téléalarme par une solution de téléassistance, plus performante et réactive.> [email protected]

“Nous avons fait le pari que ce qui est habituellement présenté comme un handicap devienne un atout, en nous appuyant sur le savoir-faire d’une entreprise limousine mondialement connue et sur notre connaissance du terrain. Avec le remplacement de notre système de téléalarme par de la téléassistance et la généralisation des packs domotiques, nous prouvons qu’il est possible de faire rimer solidarité et modernité.”

La Creuse fait sa “silver” révolutionDomotiqueSolidaritéMaintien à domicile

Jean-Luc Léger, vice-président du Conseil général de la Creuse, en charge de la dépendance

Conseil général (Creuse)

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Territoire rural à l’habitat très épars (124 000 habitants répartis dans 260 communes), la Creuse est considérée comme “le département le plus âgé d’Europe”, préfigurant la France de 2025, avec un tiers de sa population âgé de plus de 60 ans.