Tourisme, le Maroc face à la crise

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    1/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 21

    DOSSIER

    Malgr une anne 2009 sur fond decrise conomique internationale,

    Tourisme, le Maroc face la crise

    le secteur du tourisme a tir sonpingle du jeu et a dmontr une ca-

    pacit de rsistance en ralisant desperformances plus quhonorables.Pour preuve, le bilan chiffr de lan-ne 2009 : 8,35 millions de touristessoit une croissance de + 6 % (contre

    + 5,5 % au niveau mondial), 16,2 mil-lions de nuites (lgre baisse de - 1,6par rapport 2008), 52,4 milliards dedirhams de recettes touristiques, soitune baisse de 5,7 % (contre - 20 %au 1er trimestre 2009) et la crationde 13.000 nouveaux lits (dont 40 % Marrakech). Tous ces rsultats sontle fruit defforts concerts entre lepublic et le priv, dune capacit dan-ticipation et dune dose dinnovation.Mais au-del de cela, ces rsultats d-montrent la qualit des choix strat-

    Le complexe touristique de Mazagan Resort situ dans la rgion dEl Jadida.

    Source : Mazagan Resort

    Malgr une anne 2009 sur fond de crise, le secteur du tourisme a tir son

    pingle du jeuLOrganisation Mondiale du Tourisme table sur une reprise de 1 3%Le Maroc mise quant lui sur une croissance de + 10 %

    Dossier ralispar Rachid [email protected]

    Yassir Zenagui : pour un tourisme qualitatif, durable et

    responsable

    Investissements touristiques, la dynamique se poursuit

    Plan Azur : lambitieux programme qui a intgr le Maroc

    dans le tourisme balnaire

    Entretien avec Abdelhamid Addou, Directeur gnral de lONMT

    Compagnies low cost, Royal Air Maroc prpare sa contre-attaque

    Entretien avec Marc Thpot, P-dg du groupe Accor Maroc

    Ressources humaines, la quantit et la qualit doivent aller de pair

    Entretien avec Othman Cherif Alami, Prsident de la Fdration

    nationale du tourisme (FNT)

    Entretien avec Mohamed Benamour, Pdg de KTI Voyages

    21

    23

    24

    26

    26

    28

    30

    31

    32

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    2/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 22

    DOSSIER

    giques qui ont t faits dans le cadrede la Vision 2010. Cela nous per-met, aujourdhui, un positionnementcomptitif.Nous devons le conso-lider et le dvelopper,indique Yassir Zenagui,le nouveau ministreen charge du Tou-risme et de lArtisanat.Pour lui, lanne 2010sera une anne cru-ciale durant laquelleles dfis conjonctu-rels et structurels se-ront nombreux. Surle plan conjoncturel, lanne 2010devrait renouer avec la reprise de

    lconomie mondiale. Les expertsinternationaux conomiques et tou-ristiques tablent sur une reprise de

    lconomie mondialede lordre de + 3,1 %,selon le FMI, et du tou-risme mondial entre +1 % et 3 %, selon lOr-ganisation Mondialedu Tourisme. Pournotre part, et dans cecontexte, nous ambi-tionnons de raliserune croissance de +10 %, soit 3 fois la ten-dance internationale,

    une partie de cette croissance pro-venant de la nouvelle capacit ad-

    ditionnelle de lits. Ceci nous imposede faire face des dfis importantspour raliser nos objectifs, annonceYassir Zenagui. Pour cela, et selon leministre, le Maroc devra continuer

    anticiper et innover pour renforcer ladestination Maroc auprs des mar-chs metteurs, de renforcer la forcede frappe commerciale afin dinciterles partenaires programmer la des-tination et faire face la concurrencede plus en plus agressive, de runirtoutes les conditions pour mainteniret densifier les dessertes arienneset acclrer la dynamique dinvestis-sement. Cest vital pour concrtiserles projets en cours et pour donner dela visibilit moyen terme sur les op-portunits dinvestissement. Et enfin,

    amliorer la comptitivit du pro-duit marocain notamment traversle renforcement de la qualit dh-bergement, dit-il.Il appelle une action dordre struc-turelle avec la concrtisation de larefonte du dispositif de contrle etde classement des htels et donnerplus de place (et de sens) la notionde service, conformment aux stan-dards internationaux.2010 sera galement lanne du lan-cement de la Vision 2020, initie

    par SM le Roi Mohammed VI. LaVision 2020 doit consolider les ac-quis et les ralisations de la Vision2010 avec la poursuite de la dyna-mique dinvestissement. Le tout ense focalisant sur un tourisme plusqualitatif, plus durable et plus res-ponsable. Seule une mobilisation pu-blic / prive, comme celle qui a prva-lue pour la Vision 2010, permettradinitier les grands chantiers mmede raliser cette nouvelle ambition,souligne Yassir Zenagui.

    La Vision 2020,

    initie par SM le Roi

    Mohammed VI doitconsolider les acquis

    et les ralisations

    de la Vision 2010

    avec la poursuite

    de la dynamique

    dinvestissement.Yassir Zenagui, nouveau ministre du Tourisme.

    Source : R. Alaoui

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    3/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 23

    DOSSIER

    Crise ou pas, la dynamique des inves-tissements touristiques ne semble pasflchir. Un peu plus de 50 milliards dedirhams dinvestissements touristiquesont fait lobjet de signatures de conven-tions dinvestissement entre oprateurslocaux et/ou trangers et lEtat maro-cain entre 2007 et 2009.Hors investissements lis aux stations

    des plans touristiques (Azur, MadaaInet Biladi), plusieurs projets dinvestisse-ments denvergure continuent trelancs dans les grandes villes touris-tiques du Maroc. Rien que pour 2009,les diffrents projets dinvestissementannoncs et ayant fait lobjet de signa-tures de conventions dinvestissementont atteint 10,8 milliards de dirhams etdevront crer environ 9 000 emplois di-rects. Ces investissements dmontrentla confiance des investisseurs pour lesfondamentaux de notre pays, a souli-gn le nouveau ministre du Tourisme,

    Yassir Zenagui, lors du Moroccan TravelMarket, le Salon international des pro-fessionnels du tourisme de Marrakech,qui sest tenu du 14 au 17 janvier 2010.Si lamnagement des cits dAtta-layoum et de Marchica Nador consti-tue lannonce phare de lanne 2009,avec un investissement de 7 milliards dedirhams pour la premire tranche de ceprojet qui ncessitera un investissementglobal de 46 milliards de dirhams, plu-sieurs autres programmes dinvestisse-ments hteliers et touristiques ont t

    annoncs par des oprateurs nationauxet trangers et ont fait lobjet de signa-ture de conventions dinvestissement.Cest le cas dAccor Hospitality qui sestengag sur un investissement de 1,5 mil-liards de dirhams devant permettre auleader du secteur htelier marocain defaire passer de 15 25 le nombre de sesunits htelires lhorizon 2013 touten accordant une attention particulire lhtellerie conomique (EtapHotelet Ibis). Actif Invest et le groupe fran-ais, Nouvelle Frontire investissent

    618 millions de dirhams sur une unitde 800 chambres. HParteners ralisent2 units htelires Marrakech dunecapacit de 514 lits pour un montant de230 millions de dirhams. Le DomainePalm mise sur 2 htels Marrakechpour un investissement de 1 180 mil-lions de dirhams. Quant au GroupeSaham, il construit un htel pavillon

    Marrakech. De mme, Pierre & Va-cances et la CDG vont investir 1,1 milliardde dirhams sur la priode 2009-2012 surla ralisation de rsidences touristiques(1 740 appartements et rsidences)dune capacit de 15 000 lits sur 4 sites(Marrakech, Rabat, Fs et Casablanca).Grce cette dynamique des investis-sements touristiques, on est pass dela ralisation de 1 500 lits en moyennesur la priode allant de 1980 2000 plus de 8 000 lits en moyenne annuellesur la priode 2003-2008. Et pour 2009,une capacit de 13 000 lits supplmen-

    taire a t enregistre dont 40 % surla seule ville de Marrakech. Ainsi, la ca-pacit litire du secteur est passe de97 000 lits en 2001, dont une importantepartie non commercialisable, plus de162 000 lits classs actuellement.

    Visibilit de la Vision 2010Malgr cette dynamique des investisse-ments, on est encore loin des objectifsde 230 000 lits programms pour 2010dans le cadre de la Vision 2010. Cettepolitique aura tout de mme permis la

    cration de plus de 50 000 emplois di-rects depuis son lancement en 2001.Par ailleurs, du point de vue de la r-partition gographique des investis-sements touristiques, la ville de Mar-rakech demeure de loin la plus attrac-tive aux yeux des investisseurs. La pre-mire destination touristique du paysa ainsi vu sa capacit litire crotre deplus de 50 % depuis le lancement de laVision 2010 et elle devrait doubler sacapacit avec les nombreux projets encours de ralisation.

    La poursuite de lengouement des in-vestisseurs pour le secteur touristiquesexplique essentiellement par le faitque le secteur est rig en secteur stra-tgique depuis le lancement de la Vi-sion 2010. Outre la visibilit offertepar cette nouvelle politique de dve-loppement du secteur, les investisseursont t encourags par les incitations(foncier accord des prix symboliques,

    incitations fiscales, amnagement desinfrastructures hors site, etc.) accordespar lEtat aux oprateurs. Les investisse-ments touristiques ont t galementpermis par la mise en place au coursde ces dernires annes de fonds din-vestissement htelier qui participentactivement au financement du secteur.Parmi les fonds les plus dynamiquesfigurent HParteners, pilot par Attija-riwafa bank et la Banque Populaire,Actif Invest et Maghreb Siyaha Fund,grs par BMCE Bank, et TCapital de la

    banque daffaires CFG Group.Pour lavenir, les investissements tou-ristiques pourraient connatre une nou-velle impulsion si les signes de reprisede lconomie mondiale se confirmentet que le secteur touristique en tireprofit. Le ministre du Tourisme resteoptimiste quant aux perspectives decroissance des investissements touris-tiques et table ainsi sur 80 milliards dedirhams dinvestissements sur la p-riode 2009-2014, soit une moyenne de20 milliards de dirhams par an.

    Investissements touristiquesLa dynamique se poursuit

    Les investissements continuent tirer vers le haut le secteur touristique marocain50 milliards de dirhams de conventions dinvestissement

    Cration de plus de 48 000 lits supplmentaires et de plusieurs dizaines de milliersdemplois

    Palais des Congrs de Marrakech.

    Source : Internet

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    4/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 24

    DOSSIER

    stations ont t accords des inves-

    tisseurs trangers : Sadia lespagnolFadesa Martinsa. Ou des consortiumsdirigs par des oprateurs trangersdont le nerlandais Orco, le belge Tho-mas & Piron (Port Lixus), le sud-africainKerzner (Mazagan) et le saoudien DallalAl-Baraka (Taghazout).Reste que le programme a connuquelques rates. Des retards impor-tants par rapport aux deadlines dedpart ont t enregistrs pour les dif-frentes stations. Le non respect desengagements par certains investis-

    Saidia Mediterranea, le premier site du Plan Azur tre inaugur en 2009.

    Dans le sillage de la Vison 2010,dcline lors des premires Assises

    nationales du tourisme lances en2001, rigeant le tourisme en secteurstratgique, le Maroc avait affichson ambition de devenir une destina-tion balnaire de rfrence. Partant derien ou presque dans ce domaine, lesconcepteurs de la Vision 2010, dontlobjectif est daccueillir 10 millions detouristes en 2010 ont fait du Plan Azur,qui consistait en la mise en place de 6stations balnaires Taghazout (Aga-dir), Mogador (Essaouira), Port Lixus(Larache), Sadia, Mazagan (El Jadida)et Plage Blanche -, la colonne vert-

    brale de cette nouvelle stratgie tou-ristique.LEtat a fait appel des investisseursamnageurs-dveloppeurs trangersdisposant de ressources financireset des expertises requises dans le do-maine. Lobjectif tait de crer, sur unfoncier total de 3 500 hectares, plus de50 htels, des milliers de villas et dersidences touristiques, des villagesde vacances, des maisons dhtes, desgolfs, des marinas, des centres com-merciaux, et dautres infrastructures

    sportives et de loisirs. En tout, le PlanAzur devait permettre la cration dunecapacit litire de 110 000 nouveauxlits dont 70 000 lits hteliers pour uninvestissement valu 48,5 milliardsde dirhams. Ce projet structurant de-vait avoir une rpercussion socio-co-nomique indniable dans toutes lesrgions o sont implantes les sitesavec la cl la cration de 210 000 em-plois dont 35 000 emplois directs. Afindencourager les investisseurs, lEtat, travers le Fonds Hassan II pour le d-

    veloppement conomique et social, a

    pris en charge les infrastructures horssite et a accord des subventions auxinvestisseurs en leur cdant le fon-cier moiti prix. Les banques localesaussi ont t mises contribution enaccordant des lignes de crdits auxpromoteurs.

    Promoteurs marocainsGrce ces incitations et facilits dac-cs aux lignes de crdits bancaires,les investisseurs trangers se sontpositionns. Les amnagements des

    Plan AzurLambitieux programme qui a intgr le Maroc dans le tourisme balnaire

    Lanc en 2001, dans le cadre de la Vision 2010, le Plan Azur visait la cra-

    tion de 110.000 lits dont 70.000 lits hteliers pour un investissement global de50 milliards de dirhamsAvec la crise financire et son impact sur le secteur touristique, le plan a tredimensionnNempche, avec les ouvertures des stations de Sadia et de Mazagan BeachResort, le Maroc intgre dsormais le balnaire dans son offre touristique

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    5/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 25

    DOSSIER

    seurs, les problmes lis au foncier, lemanque de moyens financiers et, enfin,limpact bouscul de la crise financiresur certains investisseurs ont le drou-lement du programmede ralisation des dif-frentes stations. Ainsi,Colbert Orco, Thomas& Piron et Colony Capi-tal (qui avait remplacDallal Al-Baraka) ontt dans lincapacit detenir leurs engagements et ont cdleurs participations au promoteurimmobilier et touristique marocainAlliances et au fonds dinvestisse-ment touristiques HPartners. Mar-

    tinsa Fadesa, en quasi faillite, a cd

    50 % de sa filiale marocaine, FadesaMaroc, au promoteur immobilier ma-rocain Addoha qui a jou un rle ma-jeur dans la finition de la premiretranche de la station Sadia. Du coup,parmi les investisseurs trangers, seullamnageur sud-africain de la stationMazagan, Kerzner International, a tenuses engagements. Partant, lun despremiers acquis du Plan Azur reste sacontribution lmergence damna-geurs touristiques marocains denver-gures: Addoha, Alliances, Risma, etc.

    Ambitions revues la baisseDu fait des retards signals, seules deuxstations ont t ouvertes en 2009 : Sa-dia (juin) et Mazagan (octobre). Ces deux

    stations, inaugures engrandes pompes, nof-frent actuellement que 3units htelires (2 Sa-dia et 1 Mazagan). Pourles stations Port Lixus etMogador, les premiresunits htelires de-

    vraient ouvrir leurs portes aux touristesen 2011, mme si certaines villas, rsi-dences htelires et golfs seront livrsds 2010. Pour la station Plage Blanchede Guelmim, aprs les difficults deFadesa, cest la socit gyptienne BigAlbatros qui reprend lamnagementde la station. Celle-ci va investir une en-

    veloppe de 1,5 milliard de dirhams sur 2htels et des parcs de plaisance sur unesuperficie de 50 hectares. Rappelons queFadesa stait engage sur la ralisationde 8 htels de 4 et 5 toiles, 5 000 rsi-dences (villas et appartements) et unparcours de golf.Face aux retards et la rvision labaisse de certains programmes din-vestissement, lancien Ministre du Tou-risme et de lArtisanat, M. MohamedBoussad, a lui-mme reconnu que lePlan Azur, tel quil a t conu, pche parexcs dambitions en termes de dlais

    de ralisation et de capacits litires.Du coup, le projet a t redimensionn,tenant compte bien videmment deseffets de la conjoncture conomiquemondiale sur le secteur touristique et dela mise en veilleuse de la station Tagha-zout. Dsormais, lobjectif de la capacitlitire a t ramen 35.000 lits, contre85 000 lits au dpart, et le dlai de ra-lisation a t prolong 2016 au lieu de2010.Malgr ces retards et ce redimensionne-ment, le Plan Azur a cr une vritable

    dynamique touristique et deux nou-velles stations balnaires ont t lan-ces : Oued Chbika (rgion de Tan-Tan)et Clara Iris (Al Hoceima). Et avec 8 mil-lions de touristes en 2008, le Maroc esttoujours en ligne avec son objectif de 10millions de touristes en 2010.Le nouveau ministre du Tourisme, Yas-sir Zenagui, compte redonner un nou-veau souffle au Plan Azur et parmi sespriorits figure la relance de la stationTaghazout qui na pas encore trouv derepreneur.

    Source : Internet

    Le Plan Azur devrait

    permettre la crationdune capacit litire

    de 110.000 nouveaux

    lits.

    Cest enfin sign ! La convention demise en uvre du fonds Renovotel

    2010 a t officialise, le 15 dcembre2009. Trs attendu, programm puisdprogramm, le fonds Renovo-tel 2010 a t sign en prsence deOthmane Benjelloun, prsident duGPBM (Groupement professionneldes banques du Maroc), Salah EddineMezzouar, ministre de lEconomie etdes Finances, Mohamed Boussad, mi-nistre du Tourisme alors en exercice etAli Ghannam, prsident de la Fdra-tion nationale de lindustrie htelire,runis pour signer les conventionsrelatives ce fonds et ce lissue dela runion du comit de veille strat-gique. Pour Salah Eddine Mezzouar,le fonds Renovotel 2010 sinscrit dansle cadre de la mise en place de mesuresvolontaristes daccompagnementdu tourisme, tient-il souligner. Cefonds est ouvert aux htels classs de1 5 toiles, aux htels clubs et aux r-sidences htelires pour la ralisationde leurs programmes dinvestisse-ment, avec pour objectifs, la crationde valeur ajoute, lamlioration de laqualit des prestations et la prise en

    compte des dimensions environne-mentales. Le financement des projetsse dcline en fonction de la catgorievise avec un autofinancement quivarie entre 10 et 15 %, une contributiondu fonds Renovotel 2010 se situantentre 35 et 45 % et un financementbancaire pouvant atteindre jusqu50 % du cot global du projet. Pour Sa-lahedinne Mezzouar, le mcanismedaccompagnement financier des ta-blissements hteliers intervient dansune conjoncture internationale diffi-cile, qui accentue les exigences des tou-ristes en matire de qualit et de choixde leur destination de vacances et aussiles difficults daccs au financementdes tablissements hteliers.Dot dune enveloppe de 500 millionsde dirhams, ce fonds Renovotel estoprationnel depuis le mois de janvier2010. Au-del de la simple rnovationdes locaux, il devrait permettre lenri-chissement des produits et la qualitdes prestations offertes. Tel est le butrecherch !

    Fonds Renovotel 2010

    Un coup de fouet pourle secteur htelier !

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    6/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 26

    DOSSIER

    Conjoncture : Comment se prsentelanne 2010 au niveau de la destinationMaroc ?Abdelhamid Addou : Lanne 2010sera une anne difficile pour le secteurtouristique lchelle internationale.Toutefois, nous narrterons pas pourautant notre investissement. Nous lan-cerons plusieurs projets axs davantagesur la commercialisation et la distribu-tion en tirant profit de la bonne imagedont jouit la destination Maroc auprs

    des marchs metteurs. Nos effortssur le plan de la communication serontgalement soutenus et nous dmar-cherons les TO et agents de voyage deces marchs metteurs pour renforcerla programmation du Maroc.

    Quelle sera votre stratgie en matirede campagne de communication lin-ternational ? Quen est-il des nouvellespopulations cibles?Nous avons ax notre communica-tion sur trois marques : tout dabord lamarque institutionnelle Maroc que

    nous mettrons en avant via des cam-pagnes prsentant la destination, sespotentialits, son authenticit et saculture vivante.Le deuxime axe de communicationporte sur la marque Marrakech au-tour de laquelle nous communiquonsrgulirement avec le lancement, de-puis septembre dernier, dun portailinternet qui lui est entirement ddi :www.marrakech.travel. Cette cam-pagne comprendra galement des

    spots tlviss en partenariat avec lesTO, des campagnes sur Internet avecla mise en avant de plusieurs segmentset plus particulirement le segment fa-mille. En effet, nous avons pour objectifde faire de Marrakech une destinationde famille davantage quune destina-tion de city break. Nous mettons doncen avant les activits de loisirs qui cor-respondent au segment famille. Lacampagne Marrakech a t lance enoctobre 2009 sur six marchs met-teurs.Le troisime et dernier axe de com-

    munication portera sur le produitbalnaire avec le lancement en juin2009 de la station Mediterrania Sa-dia et de Mazagan en octobre 2009.Loffre balnaire sera prochainementenrichie avec la station Mogador. Cestrois stations viendront soutenir la villedAgadir, dj confirme en tant quedestination balnaire par excellence.

    Nous avons fait en sorte que la crise setransforme en opportunit pour le Maroc

    Entretien avec Abdelhamid Addou, Directeur gnral de lOffice National Marocain duTourisme (ONMT)

    Abdelhamid Addou, Directeur gnral de lOfficeNational Marocain du Tourisme (ONMT)

    Source : Internet

    Lance en fvrier 2004 dans le cadre de la Vision 2010, la libralisation du ciel marocain se traduit par une affluence sans pr-cdent de compagnies ariennes rgulires low cost. Alors quon pouvait comptabiliser 22 compagnies desservant le Marocde manire rgulire en 2003, en plus de lorganisation de vols charters saisonniers, elles sont aujourdhui plus de cinquantesur le crneau du low cost.Cette volution sest faite sentir ds lanne 2004 avec larrive des premires compagnies (Aigle Azur, Air Europa, Corsair,TUI, Air Lines Belgique, ) et elle sest traduite par une croissance du trafic un rythme annuel moyen de 20 %. Cette rue descompagnies low cost a videmment tir les prix vers le bas. Aujourdhui, lEurope et le Maroc sont devenus accessibles au plusgrand nombre. Selon des professionnels du secteur, le prix low cost est de 20 euros par heure de vol. Cette nouvelle configu-ration nest pas sans consquence pour la compagnie nationale, la Royale Air Maroc (RAM).Trs affaiblie depuis louverture du ciel national avec lOpen Sky et larrive massive des low cost, la RAM prpare sa contreattaque. Prsent au congrs annuel de la Fdration Nationale du Tourisme (FNT) qui sest droul Marrakech, mi janvier2010, Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc, a dnonc devant un parterre de professionnels, la concurrence dloyale descompagnies bas cots affectant srieusement son activit. LOpen Sky, le Maroc en avait besoin pour tre en phase avecses ambitions et la Vision 2010. Cependant, cette ouverture devait favoriser laccs des villes touristiques comme Marrakech,Fs, Agadir, Tanger ou encore Essaouira. Seulement voil, cest surtout vers Casablanca, notre hub, qui nest pas une plate-forme touristique mais daffaires, que sont venus se poser ces acteurs subventionns, mettant en pril notre survie, dit-il.Dtermin se battre avec ses armes, le PDG de la RAM a annonc louverture de nouvelles lignes vers lEurope (Dusseldorf,Varsovie,) dont deux sur la France. Ainsi, Lyon accueillera des rotations ds le 23 fvrier 2010, suivie par Nantes, grosse plate-forme de dparts. 2009 aura t une anne anxiogne qui a tabli de nouvelles rgles du jeu. Nous allons jouer, mais avant,nous allons revoir les contours de lOpen Sky avec le gouvernement, poursuit Driss Benhima, avant de rappeler quaucunecompagnie low cost navait dcole de pilotage qui cote 75 millions de dirhams. Driss Benhima contre attaque !

    Compagnies low cost

    Royal Air Maroc prpare sa contre-attaque

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    7/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 27

    DOSSIER

    Nous prparons donc une campagnespcifique au balnaire, avec Agadir entte de file, ville trs bien desservie entermes de connexions ariennes, grce

    notamment louverture de nouvellesliaisons partir de Dsseldorf, Frank-fort, Liverpool et Londres, sans parlerdes prochaines liaisons prvues partirde la France (Lyon et Nantes).

    La conjoncture sur fond de crise inter-nationale a-t-elle impacte la destina-tion Maroc ?Lanne 2009 a t fortement mar-que par cette crise internationale. Ce-pendant, lONMT a redoubl deffortsen renforant ses investissements entermes dimage et de communicationsur la marque Maroc. Nous avons tprsents dans les salons profession-nels ltranger, nous avons menplusieurs campagnes de communi-cation en Europe et nous avons or-ganis de nombreux Eductours quiont touch des centaines de TO etagents de voyages, notamment unroad show que nous avons mendans 24 villes europennes o nousavons pu runir, chaque fois, entre200 300 agents de voyages. Toutesces actions nous ont permis de ga-

    gner des parts de march (les arrivesont enregistr une augmentation de7 %) et daugmenter nos recettes tou-ristiques, alors que la concurrence a en-registr des baisses atteignant parfois-6 % en termes darrives.

    Quelle est la place du Maroc sur la cartemondiale du tourisme ? Assiste-t-on une redistribution des cartes?Avec ce contexte de crise, les touristesont rduit leurs dpenses touristiqueset voyagent moins loin. Nous avons

    menes un ensemble dactions quinous a permis de gagner des parts demarch par rapport cette cible dont lecomportement a chang.

    Nous avons fait en sorte que cette crisese transforme en opportunit pour leMaroc en nous positionnant commetant une destination accessible moins de 3 heures de vol des princi-pales capitales europennes, tout engarantissant un dpaysement total etla dcouverte dune destination au-thentique dote dune culture riche etvivante.Quen est-il de la position des toursoprateurs lgard du Maroc ?Le Maroc est une destination privil-gie pour les Europens au vu de saproximit gographique, ses attributsculturels ou encore la richesse de sa na-ture. Ds lors, il reprsente un produitde premier choix pour les tour-opra-teurs, en termes de commercialisation.Nous avons donc signes des conven-tions importantes avec des TO visant mieux promouvoir leur offre maro-caine et nous sommes trs satisfaitsdes rsultats enregistrs.

    Quelle est la part de march de la dias-

    pora marocaine sur lactivit touris-tique nationale et son profil ?Les MRE reprsentent une part impor-tante des arrives aux postes frontires.Ils sont certes sensibles au fait de rendrevisite leurs familles, nanmoins, ilssont aussi extrmement rceptifs auxmessages sur la destination, aux volu-tions touristiques de la destination, entermes de qualit du produit ou en-core lamlioration des conditions detransport, notamment une meilleureaccessibilit sur larien.

    La Chambre Franaise de Com-merce et dIndustrie du Maroc,

    en partenariat avec UBIFRANCE,ralise de nombreuses tudes etpublications sectorielles sur le Ma-roc. Au cours du mois de fvriersera publi un guide sur le sec-teur du tourisme qui constitue unpilier majeur du dveloppementconomique du pays. La Vision2010 a en effet constitu un im-portant moteur de croissance delactivit touristique en crant unedynamique dinvestissement sansprcdent pour le secteur. Si 2010pourrait tre une anne de baisse

    dactivit du fait de la crise co-nomique internationale, elle serasurtout loccasion pour lEtat maro-cain de dfinir les derniers contoursde la Vision 2020, attendue pourjuin prochain. Celle-ci devraitmettre laccentsur la qualitdu service, laformation dupersonnel, lapromotionr g i o n a l e

    ou encorele respectde len-vironne-ment.Le but de ceguide rpertoire est deprsenter un secteur pour lequel ladcennie 2000-2010 a t particu-lirement dynamique. Les grandsprojets, les perspectives de dve-loppement, ainsi que les nouveauxdfis qui attendent le secteur y oc-

    cupent donc une place de choix. Cepanorama est suivi dun rpertoirede 47 fiches qui prsentent les ac-teurs majeurs du tourisme au Ma-roc.Le secteur du tourisme au Maroc146 pages dont 47 fiches

    Votre contactCharafa CHEBANINicolas [email protected]

    Publication

    Sortie du guideTourisme

    Nouvel htel Sofitel de Rabat.

    Source : Accor Maroc

    .accentualite, la

    n dul, la

    ionl e

    rect--

    ce

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    8/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 28

    DOSSIER

    Le Maroc dispose de

    destinations qui ont

    - dj - une vraie noto-

    rit internationale.

    Conjoncture : Quel regard portez-vous sur le tourisme international etnational en ce dbut danne 2010 ?Marc Thpot : Comme vous leconstaterez si vous portez un regardrtrospectif sur notre secteur, vousverrez que cest un secteur hyper r-sistant qui a - au cours de la derniredcennie - chaque fois confirmune volution positive malgrtoutes les embches qui ont jalonnson histoire rcente.Depuis 2001, avec les attentats du

    11 septembre, les attentats de Ca-sablanca de mai 2003, le SRAS, lagrippe aviaire et la H1N1, les sismesdivers, le Tsunami, les attentatsdans des destinations touristiquestablies ou encore les bouleverse-ments politiques ici ou l, nont pasinflchi la tendance longue de crois-sance de ce secteur au niveau mon-dial.Il est vrai que les fondamentaux quidictent nos comportements en lamatire sont extrmement moteurs :hausse des niveaux de vie, allonge-

    ment de la dure de vie, baisse descots des transports, volution so-ciale Tout cela porte cette indus-trie et la portera encore bien long-temps.Je reste donc optimiste et confiantpour ce secteur qui a toujoursconfirm sa rsistance et son hautpotentiel de dveloppement - afortiori dans un espace dsormaismondialis.

    La conjoncture sur fond de crise a-t-

    elle provoque une redistributiondes cartes lchelle mondiale?Quen est-il pour la destination Ma-roc ?Dans un contexte sur fond de crise, ladestination Maroc est une destina-tion qui se porte plutt bien. Commevous le savez, avec plus de 15 mil-lions de nuites dclares fin no-vembre 2009 par les tablissementstouristiques classs, le Maroc subitune volution trs lgrement n-gative par rapport 2008, soit - 2 %.

    Ce qui est quasi inespr !Mieux encore, les arrives compta-bilises aux postes frontires, soitprs de 8 millions fin novembre2009, attestent dune progressionde 7 % par rapport 2008. Quand aunombre de passa-gers internatio-naux qui ont tran-sit par les aro-ports marocains,il a augment de

    4 %. Seules lesrecettes touris-tiques ont baisssur cette priodede prs de 6 %. Ladestination Marocreste une destina-tion rsistante etattractive. Le Ma-roc peut se prva-loir dun rel dy-namisme cono-mique interne et datouts qui - in-contestablement dans le contexte

    actuel - lui donnent un avantageconcurrentiel notoire.La croissance des arrives profiteaux destinations affaires dunord du Maroc (Casablanca, Rabat,Tanger) et leffritement des nui-tes est li une modification descomportements des touristes dansles destinations loi-sirs ou balnaires :rduction de la du-re des sjours, frac-tionnement des va-

    cances et utilisationde formes d hber-gement alternatifqui chappent, pour linstant, auxstatistiques, comme les maisons dhtes et limmobilier rsidentiel.Le Maroc reste principalement - etpour longtemps encore - proche desmarchs europens dont la France(38 %) et lEspagne (22 %). Les autrespays europens (Royaume Uni, Ita-lie, Belgique et Allemagne) repr-sentant peine 20 % eux quatre.

    Le tourisme est devenu un marchtrs concurrentiel. Le Maroc arrive-t-il se faire entendre auprs desgrands tours oprateurs ?Le Maroc dispose datouts incontes-

    tables qui rsis-tent aux tensionsconcurrentielles.Cest une destina-tion extrmementdiversifie (bal-naire, culturel,montagne, dsert,

    de lconomiqueau luxe), extrme-ment proche (2 3heures maximumdes principauxmarchs met-teurs), et, dansle mme temps,dpaysant et auxatouts climatiquescertains.Le Maroc dispose

    de destinations qui ont - dj - unevraie notorit internationale. Cest

    un pays qui a mis le tourisme aucentre de sa stratgie de dveloppe-ment conomique avec la fameuseVision 2010. Cest un pays qui at-tire de nombreuses nouvelles en-seignes htelires internationales derenom tels que Park Hyatt, Mandarin,Banian Tree ou Four Seasons. Cest

    un pays qui consacredes ressources impor-tantes la promotionde son industrie tou-ristique et qui - en plus

    - propose des contratsde co-marketing avecles principaux TO.

    Bref, le Maroc se fait entendre au-prs des grands TO, en partie, parle fait que ces derniers sentent quece secteur est prioritaire et centralpour le Royaume. Il existe une vraiedynamique interne, sous limpulsionde SM Mohamed VI, qui ne peut queconforter investisseurs, oprateursinternationaux et promoteurs, dansleur choix du Maroc.

    La croissance des arrives profiteaux destinations daffaires

    Entretien avec Marc Thpot, Prsident-directeur gnral du groupe Accor Maroc

    Marc Thpot, Prsident-directeur gnral dugroupe Accor Maroc

    Source : Accor Maroc

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    9/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 29

    DOSSIER

    Un mot sur limpact des low cost ?Des destinations ont-elles bnfi-cies plus que dautres de la librali-sation du ciel ?Le tourisme au Maroc a profit - in-contestablement - de la libralisa-tion du ciel arien. Les Compagnies

    low cost profitent de la proximitgographique du Maroc et duneoffre la fois diversifie, fiable etattractive.Le Maroc - destination par excel-lence des courts sjours - profite, enoutre, du dveloppement des nou-veaux modes de distribution, inter-net en particulier.Il est clair que la bonne tenue deMarrakech dans le contexte co-nomique international actuel sex-plique galement par ces nouvellesdessertes ariennes et les chan-

    gements intervenus dans les poli-tiques de promotion et de distribu-tion.

    Comment le Groupe Accor Maroc ap-prhende-t-il la nouvelle dcennie ?Au Maroc, notre groupe appr-hende la prochaine dcennie avecoptimiste et dtermination. Notre

    engagement est ancien et durable.Il sappuie sur des partenaires inves-tisseurs marocains de premier plan travers notre filiale Risma qui raliseles investissements et porte notredveloppement.Nous sommes confiants car nous

    avons pris des positions stratgiquesde premier ordre dans lhtellerie deluxe avec Sofitel quivont tre gagnantesdans les prochainesannes, en particuliergrce au Sofitel RabatJardin des Roses qui vamonter en puissanceen 2010.Nous avons des r-sultats trs satisfai-sants dans lhtellerieconomique avec Ibis

    Moussafir (actuellement 15 units)et avec lambition de monter - sous4 ans - 25 units. Nous lanons unechane trs conomique Etap Htelen 2010 et nous renforons la per-sonnalit de nos marques htelireset leurs positionnements.Nous resterons un des acteurs de r-frence de ce secteur au Maroc.

    Lanne 2010, comme du reste lesannes 2011, 2012 et 2013, conci-dera avec la priode de Ramadandurant la priode estivale. Que celavous inspire-t-il ?Nous sommes, bien sr, prpars cette donne du calendrier qui

    risque effectivement daffecterla frquentation de certaines des-tinations loisirs parune clientle prati-quante ou - du moins- respectueuse destraditions.D abord, le Ramadanne veut pas forc-ment dire dsaffec-tion totale des lieuxde loisirs. Il faudratrouver des offrescommerciales et des

    modalits de service adaptes.Nous y travaillons. Ensuite, nousavons avec les marques Accor unrel atout, nous allons accentuernos efforts de commercialisationauprs des marchs europenspour cette priode. Cest une denos priorits pour cette nouvelleanne.

    Aprs avoir obtenu, en 2003, la certi-fication ISO 9001 version 2000 en fa-veur des htels Ibis du Maroc, le sigedes htels Accor Maroc ainsi que leshtels Ibis El Jadida, Ibis MarrakechPalmeraie et Ibis Mekns ont t certi-fis ISO 14001 version 2004, grce lamise en place dune politique prenanten compte les exigences lgales et lesinformations lies des aspects en-vironnementaux significatifs. Notrepolitique vise engager nos htelsdans une dynamique damliorationcontinue de leurs performances envi-

    ronnementales et de prvention de lapollution, tout en respectant le cadrerglementaire et toute exigence fixs leurs activits , indique la directiongnrale.La politique mene par Ibis Maroc en-gage les units commercialises sous cette enseigne lamlioration continue de leurs performances environnemen-tales, de leurs produits et de leurs services : matrise des dchets, matrise des consommations deau et dnergie,respect de la rglementation applicable aux aspects environnementaux sur chacun des sites, sensibilisation et for-mation des collaborateurs lenvironnement, sensibilisation des clients au respect de lenvironnement, associationdes sous-traitants et des fournisseurs cette dmarche et la communication spontane et volontaire des rsultatsenvironnementaux auprs du groupe Accor.

    Nouvelle certification ISO pour Accor Maroc

    Le Maroc se fait

    entendre auprs des

    grands TO, en partie,

    par le fait que ces

    derniers sentent que

    ce secteur est priori-

    taire et central pour le

    Royaume.

    Htel Ibis Maroc, une des marques dAccor.

    Source : Accor Maroc

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    10/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 30

    DOSSIER

    Parmi les faiblesses du secteur touris-tique marocain figure en bonne placela dficience quantitative et qualitativede loffre en ressources humaines. Ledcalage entre loffre et la demande dumarch est juge par beaucoup dobser-

    vateurs du secteur comme un obstaclemajeur au dveloppement du tourismemarocain. A titre illustratif, alors que laVision 2010 tablait sur la cration de70 000 postes dans le secteur htelier,le rythme annuel de la formation nex-cdait pas 3 000 laurats par an. Dole gap trs important entre loffre et lademande dun secteur qui connait unedynamique dinvestissement remar-quable. Face cette situation, un accentparticulier a t mis sur la formationdans les mtiers du tourisme et de lh-tellerie en particulier. Instituts publicset coles prives se sont multiplis aucours de ces dernires annes permet-tant daccrotre loffre en ressources hu-maines du march. Il nen demeure pasmoins que les formations profession-nelles narrivent pas suivre la cadenceimpose par les ouvertures dunits h-telires.

    Rle du Contrat RHPour faire face cette situation, les au-torits et les professionnels du secteuront sign lors des Assises nationales du

    tourisme en 2008 un Contrat RH pourla priode 2008-2012. Ayant pour cadreinstitutionnel un partenariat public/pri-v, celui-ci vise la mise en place denga-gements prcis en matire de formationprofessionnelle prvoyant ainsi la for-mation de 62 000 personnes entre 2008et 2012 dans les mtiers du tourisme. Etcest lOFPTT (Office de la formationprofessionnelle et de la promotion dutravail) quincombe la lourde tche demettre la disposition du secteur touris-tique 35 000 personnes qualifies, soit

    52 % des besoins proje-ts sur la priode. Poursa premire annedexcution - de juin2008 juin 2009- lesobjectifs de ce contrat

    RH ont t dpasssavec 11 254 lauratscontre un besoin iden-tifi de 9 015.Rappelons que dans lecadre de son plan quin-quennal 2002/2003-2007/2008, lOFPTT aassur la formation de40 000 stagiaires dusecteur du tourisme.Par ailleurs, le contrat programme si-gn entre la Fdration nationale dutourisme (FNT) et lOFPTT et qui prvoitla formation de 12 000 personnes a per-mis la formation de 4 800 personnes en2008.

    Lindispensable capital humainReste que dans les mtiers lis au tou-risme, o la qualit de service est pri-mordiale, lapport du capital humainprend une importance particulire. Etgrce limplantation de nouvelles en-seignes (Best Western, Naoura Barrire,etc.), qui sont trs regardantes sur levolet qualitatif, lors des recrutements,

    lapproche de la formation, qui taitsurtout base sur le volet quantitatifcommence voluer en intgrant da-vantage le qualitatif. Et afin de se do-ter de ressources humaines de qualit,les professionnels du secteur htelier,regroups au sein de la FNIH (Fdra-tion nationale de lindustrie htelire),misent beaucoup sur le concept de For-mation Professionnelle en Milieu duTravail (FPMT) pour amliorer la qua-lit et adapter les comptences de leursressources. Ce concept, fruit galement

    dun partenariat priv/public, vise impliquer davantage lentreprise dansla formation et ce afin de favoriser unemeilleure adquation du couple forma-tion/emploi. Bas sur la mise en placedes Centres de Formation par Appren-tissage (CFA), 5 CFA & Inter-Entreprises(CFA-IE) sont aujourdhui opration-nelles et la FNIH table sur 20 CFA - IE dici2010. Grce ces formations internes, lesecteur htelier compte venir bout, terme, de la problmatique de la qualitdes ressources humaines, cl de voutedun service de qualit. De mme, lacration dun Centre de Dveloppementdes Comptence Htellerie/Tourisme

    Marrakech, structure charge dassurerla veille pdagogique, la mise niveauet le perfectionnement des formateursdevrait contribuer amliorer la qualitdes enseignements.Reste que la qualit des ressources hu-maines implique aussi, en plus de laformation, la motivation, lcoute et laresponsabilisation du salari, Si le Maroc est en train de gagner le paride la formation quantitative, des effortsimportants sont encore fournir pourrpondre aux exigences qualitatives.

    Ressources humainesLa quantit et la qualit doivent aller de pair

    Les besoins du march en terme de ressources humaines sont valus environ62 000 sur la priode 2008-2012

    Les contrats programmes signs avec lOFPPT devraient contribuer rsoudre unepartie du dficit en ressources humaines du secteurLa formation en interne aussi se dveloppe. Toutefois, la qualit de loffre enressources humaines ne semble pas tre la hauteur

    Amliorer la qualit des ressources humaines, cest lune des grandestches que relvent aujourdhui les responsables de la politique touris-tique marocaine.

    Source : Accor Maroc

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    11/12

    Conjoncture N 912 - Fvrier 2010 - 31

    DOSSIER

    Conjoncture : Quel bilan tirez-vousde la saison touristique 2009 ?Othman Cherif Alami : Lanne 2009a t marque par une crise inter-nationale qui a impact lactivitconomique en gnral, et touris-tique en particulier. Mais grce lasolidarit des professionnels, et lamobilisation de nos associations re-prsentatives aux cts des pouvoirspubliques, nous avons pu mettre enplace des mesures durgence qui ontpu notre destination de limiter les

    effets de cette crise. CAP 2009 etles mesures adoptes dans le cadredu Comit de veille stratgique pourun budget global de 375 millions dedirhams, ainsi que la maturit desprofessionnels, et leurs efforts sou-tenus dans la rigueur et linnovationnous ont permis de faire face cettecrise de manire sereine et surtoutsans panic management. 8,35 millionsdarrives auront t enregistres en2009, soit une augmentation de 6 %par rapport lanne 2008 ; la crois-sance des recettes touristiques en-

    registre au dernier trimestre a purduire limpact sur la balance despaiements passant ainsi de -22 %en janvier 2009 -5,7 % cumul surtoute lanne. Nanmoins, les tauxdoccupation dans les htels, labaisse des nuites et les statistiquesenregistres dans des villes commeMarrakech ou Agadir nous obligent rester vigilants. Le tourisme estaujourdhui une locomotive de lco-nomie nationale mais il est aussi unsecteur fragile auquel il faut accorder

    un soutien particulier pour le renfor-cement de la comptitivit de la pro-fession.

    Comment se prsente lanne 2010 ?Et quels sont les dfis et les enjeuxpour la destination Maroc ?Dix ans aprs le lancement de laVision 2010, le tourisme marocainest en train de vivre une nouvelletape de son dveloppement. Aprsles livraisons de Sadia et dernire-ment de Mazagan, bientt celles de

    Lixus et de Mogador, le tourismemarocain va et doit connatre unenouvelle re : celle de linnovation.2009 anne de crise doit faire place 2010, anne dimagination et din-novation pour le tourisme marocain.Les enjeux ports par le secteur sontnombreux et complexes : levier es-

    sentiel du dvelop-pement national, ilest gnrateur debusiness, crateur demilliers demplois,et catalyseur dunenouvelle voie pourlconomie marocainedans son ensemble,sans parler des effetsinduits, comme lim-mobilier ou limagedu Maroc dveloppe

    en interne et ltranger. Cest danscet esprit que nous avons dailleursinscrit les travaux de notre dernierCongrs des mtiers du tourisme or-ganis le 13 et 14 janvier 2010 Mar-rakech. En mettant au centre de sesdbats la promotion rgionale et letourisme interne, la FNT entend tra-cer la route pour accompagner ce quidoit devenir des relais de croissanceimportants pour les professionnelsdu tourisme au Maroc, et donc pourle dveloppement conomique na-

    tional. La promotion rgionale peuttre un moteur puissant pour faireconnatre de nouvelles destinationset le tourisme interne doit rpondre une demande exponentielle en of-frant des produits et des services lahauteur dune clientle marocainede plus en plus exigeante.Comment se positionne la FNT pouraccompagner le dveloppement dusecteur ?Depuis deux ans, la FNT sest enga-

    ge dans une dmarche volontaristeo lcoute, la rflexion et lactionconstituent les axes fondamen-taux de la dynamique impulse parlactuel bureau de la fdration. Lastratgie adopte par la FNT met enuvre un plan dactions construitautour dune volont sans faille pourfournir des services de qualit nosadhrents et pour tre linterlocuteurde lensemble du secteur du tourismeauprs des instances dirigeantes.Dans le cadre de la dfinition des vi-sions stratgiques, la FNT a accom-

    pagn les diffrentesparties prenantes pourfaire entendre la voixdes professionnels.Lanne 2010 sera aussiune anne de travaildans la rigueur et lin-novation pour soutenirle dveloppement dusecteur avec des chan-tiers structurants telque la National Tou-risme Acadmie, pour

    le dveloppement et la valorisationdu capital humain, la Conventioncollective, pour la filire htelire,puis pour les autres mtiers compo-sant la chane de valeurs ou encorela Moroccan Green Card, pour untourisme durable et responsable.Nous travaillerons aussi la co la-boration dune stratgie de dve-loppement de notre secteur lho-rizon 2020, en sinscrivant dans leshautes orientations de Sa Majest leRoi Mohammed VI.

    Le secteur doit faire preuve dimaginationet dinnovation

    Entretien avec Othman Cherif Alami, prsident de la Fdration nationale du tourisme (FNT)

    Othman Cherif Alami, prsident de la Fdrationnationale du tourisme (FNT).

    Source : Internet

    La stratgie adop-

    te par la FNT met en

    uvre un plan dac-

    tions construit autour

    dune volont sans

    faille pour fournir des

    services de qualit

    nos adhrents.

  • 8/7/2019 Tourisme, le Maroc face la crise

    12/12

    C N F

    DOSSIER

    Conjoncture : Dans quel tat despritabordez-vous la nouvelle dcenniequi souvre pour le secteur ?Mohamed Benamour : Tout lemonde saccorde pour reconnatreque la dcennie 2000- 2010 a consti-tu une excellente tape dans le d-veloppement de notre pays. En cequi concerne le tourisme, la Vision2010 initie par le discours royal deMarrakech en 2001 constitue lactefondateur. Les acquis de cette visionsont fort nombreux puisquils rali-

    sent plus de 90% des objectifs fixspar cette feuille de route. La dyna-mique cre les 8 dernires annes,doit tre imprativement maintenueet entretenue pour garder intacts lafoi, la mobilisation et lengagementdes acteurs publics et privs du sec-teur du tourisme. Nous devons f-drer et mobiliser tous les acteurset professionnels du tourisme, enimpliquant un large panel de per-sonnalits exprimentes du secteurconomique et financier, pour queles mtiers du tourisme soient la

    hauteur de nos ambitions et de nosattentes.

    Quel bilan fates-vous de la dcenniecoule ?La chane de valeur de notre tou-risme permet un tat des lieux posi-tif et encourageant, ayant fortementgagn en comptitivit, et des gainsde parts de marchs significatifs. LeMaroc sapprte recevoir plus de9 millions de touristes dans les pro-chains mois avec un

    taux de croissance de9 % / an et un cumulde recettes dpas-sant les objectifs, deplus de 7 milliards dedollars, sans oublierlimpact direct et in-direct sur lemploi,ainsi que les retom-bes bnfiques enmatire damnagement du terri-toire comme la mise en uvre de lapolitique dopen sky et un budget de

    promotion annuel qui atteint 800millions de dirhams. Une croissanceremarquable de la capacit litire,dpassant 60 % depuis 2001, grce des projets notamment privs,dont 95 % de nationaux, avec uneoffre haut de gamme.

    Quen est-il des effets de la crise in-ternationale sur le secteur ?Lanne 2009 est probablementune anne noire pour le tourismemondial. Cependant, le Maroc sen

    tire bien. Cela dmontre une fois deplus que les bons choix stratgiquesde la Vision 2010 ont permis auMaroc une rsilience, mais aussi unpositionnement comptitif.

    Que faut-il craindre et esprer pourle secteur ?Il va sans dire que les facteurs desuccs de la construction dune Vi-sion 2010 - 2020, aussi bien quanti-tative que qualitative, doivent sins-crire dans la continuit et non dansla rupture pour assurer la prennitde ses bons choix stratgiques. Sile quantitatif a t ralis ou est encours, il faut faire place au qualitatif.Et sur ce point l, cest sans aucundoute le capital humain qui fera ladiffrence.

    A quelle chance lobjectif dac-cueillir 10 millions de touristes paran ?Il est vrai que la Vision 2010constitue un vritable succs et une

    parfaite russite qui

    a positionn le Maroccomme destinationde premier ordre dutourisme mondial.Lchance 2010 a tretenue comme hori-zon pour raliser sesobjectifs, en partantde trois dcenniesdimprovisation. En

    dpit de la conjoncture internatio-nale morose, il ne faut pas oubliernon plus que la dynamique de cette

    vision, perue comme utopique, narellement dmarr que depuis les8 dernires annes, et son premiersuccs indniable est davoir plac letourisme de notre pays sur la voie dudveloppement et de la modernit.Les mcanismes principaux pourdrainer les dix millions de touristesont t dfinis et tracs dans lecontrat programme et laccord cadrede la Vision 2010.

    Un mot sur le secteur de lartisanatet son essor ?Cest la diversit gographique, cultu-relle et des produits marocains qui luipermettent une place de choix surle march international. Le secteurde lartisanat en est le corollaire in-contournable en tant que tmoin decette diversit et de lauthenticit de

    nos produits. Beaucoup defforts sontdploys par nos institutions natio-nales travaillant dans ces domainesen vue de structurer et dvelopper etaccompagner les artisans dans leuradaptation la modernit dans cesecteur. La Vision 2010-2020 devrase fonder sur les enseignements tirsde lexprience de ces dernires an-nes, et assurer une articulation plustroite du secteur touristique natio-nal avec les autres secteurs cono-miques et sociaux.

    Le Maroc sapprte recevoir 9 millions detouristes

    Entretien avec Mohamed Benamour, Pdg de KTI Voyages

    Mohamed Benamour, Pdg de KTI Voyages

    Source : Internet

    Cest la diversitgographique, cultu-

    relle et des produits

    marocains qui lui per-

    mettent une place de

    choix sur le march

    international.