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Traitement actuel des métastases cérébrales

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Page 1: Traitement actuel des métastases cérébrales

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 5 6 0 – 5 6 8

Revue generale

Traitement actuel des metastases cerebrales

Current management of brain metastases

Disponib le en l igne sur www.sc iencedi rec t .com

J.-S. Guillamo a,*, E. Emery b, A. Busson c, E. Lechapt-Zalcman d,J.-M. Constans e, G.-L. Defer a

aService de neurologie Dejerine, centre hospitalo-universitaire de Caen, avenue de la Cote-de-Nacre, 14033 Caen cedex, Franceb Service de neurochirurgie, centre hospitalo-universitaire de Caen, avenue de la Cote-de-Nacre, 14033 Caen cedex, FrancecService de radiotherapie, centre Francois-Baclesse, Caen, Franced Laboratoire de neuropathologie, centre hospitalo-universitaire de Caen, avenue de la Cote-de-Nacre, 14033 Caen cedex, FranceeService de neuroradiologie, centre hospitalo-universitaire de Caen, avenue de la Cote-de-Nacre, 14033 Caen cedex, France

i n f o a r t i c l e

Historique de l’article :

Recu le 23 octobre 2007

Accepte le 20 mars 2008

Disponible sur Internet le

16 mai 2008

Mots cles :

Corticoıdes

Radiotherapie

Chirurgie

Radiochirurgie

Chimiotherapie

Pluridisciplinaire

Keywords:

Corticosteroids

Radiotherapy

Surgery

Radiosurgery

Chemotherapy

Multidisciplinary

r e s u m e

Les metastases cerebrales surviennent dans 15 a 20 % des cancers et leur incidence est en

augmentation. Elles apparaissent habituellement a un stade avance de la maladie mais

peuvent etre revelatrices du cancer. L’objectif des traitements, le plus souvent palliatifs, est

de preserver les fonctions neurologiques du patient pour lui assurer la meilleure qualite de

vie possible. Les traitements medicamenteux symptomatiques reposent sur les corticoıdes

qui necessitent une surveillance et une adaptation reguliere des doses et sur les anti-

epileptiques qui ne devraient etre prescrits qu’apres une crise averee. En cas de metastases

cerebrales multiples survenant a un stade avance de la maladie, l’irradiation de l’encephale

en totalite permet de controler efficacement et rapidement les symptomes pour la plupart

des patients mais ameliore modestement la survie globale, qui depend surtout de la maladie

systemique disseminee. A l’oppose, la chirurgie a une indication privilegiee en cas de

metastase unique, d’autant plus que le patient est jeune (inferieur a 65 ans), en bon etat

general (index de Karnofsky superieur ou egal a 70), et que le cancer primitif est bien

controle. Chez ces patients ayant de bons facteurs pronostiques, mais un petit nombre de

metastases cerebrales (� 4), la radiochirurgie offre une alternative interessante. La chimio-

therapie, longtemps delaissee car consideree comme peu efficace, prend une place plus

importante chez les patients ayant des metastases multiples non menacantes de cancers

chimiosensibles (sein, testicule. . .). La radiochirurgie et l’irradiation encephalique totale

sont deux techniques complementaires. Leur utilisation respective dans la prise en charge

des metastases multiples (� 4) doit encore faire l’objet d’etudes randomisees. Les options

therapeutiques sont de plus en plus nombreuses pour ameliorer le pronostic fonctionnel des

patients atteints de metastases cerebrales. Idealement, une evaluation pluridisciplinaire

permet de proposer au patient un traitement « sur mesure », garant d’une prise en charge

optimale.

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.-S. Guillamo).

0035-3787/$ – see front matter # 2008 Elsevier Masson SAS. Tous drodoi:10.1016/j.neurol.2008.03.009

# 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

its reserves.

Page 2: Traitement actuel des métastases cérébrales

a b s t r a c t

Introduction. – Cerebral metastases occur in 15 to 20% of cancers and their incidence is

increasing. The majority occur at an advanced stage of the disease, but metastasis may be

the inaugural sign of cancer. The aim of treatments, which are often palliative, is to preserve the

neurological status of the patient with the best quality of life.

State of art. – Corticosteroids are widely used for symptomatic palliation, requiring close

monitoring and regular dose adaptation. Antiepileptic drugs should be given only for patients

who have had a seizure. In case of multiple cerebral metastases occurring at an advanced stage

of the disease, whole brain radiation is the most effective therapy for rapid symptom control.

However, radiotherapy moderately improves overall survival, which often depends on the

progression of disseminated systemic disease. On the contrary, surgery is indicated in case of a

solitary metastasis, particularly when the patient is young (less than 65 years), with good

general status (Karnofsky greater than 70), and when the systemic disease is under control.

Radiosurgery offers an attractive alternative for these patients with good prognostic factors and

a small number of cerebral metastases (� 4).

Perspectives. – Chemotherapy, considered in the past as not effective, is taking on a more

important place in patients with multiple nonthreatening metastases from chemosensitive

cancers (breast, testes...). Radiosurgery and whole brain radiotherapy are complementary

techniques. Their respective role in the management of multiple metastases (< 4) remains

to be further investigated.

Conclusions. – Therapeutic options are increasingly effective to improve the functional pro-

gnosis of patients with cerebral metastases. Ideally, a multidisciplinary assessment offers the

best choice of therapeutic modalities.

# 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

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Les metastases cerebrales se definissent comme des tumeurs

se developpant dans le cerveau mais provenant d’un tissu ou

d’un organe situe en dehors du systeme nerveux central. Il

s’agit de la complication neurologique la plus frequente des

cancers. Les donnees epidemiologiques montrent que son

incidence augmente, en partie par l’amelioration des moyens

de diagnostic, mais aussi par l’allongement de la survie des

patients grace aux therapeutiques anticancereuses, le cerveau

devenant plus souvent un site de recidive du cancer (Hoang-

Xuan et al., 1999 ; Kehrli, 1999 ; Wen et Loeffler, 1999). Les

metastases cerebrales surviennent en general a un stade

avance de la maladie, en phase de dissemination multisyste-

mique. A l’oppose, elles peuvent etre revelatrices du cancer et

poser des problemes diagnostiques.

Les consequences pour le patient sont toujours graves

lorsqu’elles s’accompagnent d’une deterioration cognitive ou

d’un deficit neurologique responsable d’un handicap. Malgre ce

risque, un controle local des metastases cerebrales est souvent

possible et une guerison peut meme etre envisagee pour

quelques patients. Le principal objectif des traitements est de

maintenir une bonne qualite de vie sans deficit neurologique et

d’allonger la survie globale, meme si ce dernier parametre est

davantage lie a l’evolution de la maladie systemique qu’a celle

des localisations cerebrales. L’identification de facteurs pro-

nostiques permet actuellement de mieux selectionner les

patients pouvant beneficier des traitements vigoureux tels

que la chirurgie ou la radiochirurgie (Kaal et al., 2005).

1. Epidemiologie

Les metastases cerebrales surviennent dans 15 a 20 % des

cancers (Posner, 1992). Toutes les tumeurs primitives peuvent

etre responsables de metastases cerebrales ; mais, leur

repartition varie essentiellement en fonction de deux

parametres : la frequence du cancer primitif dans la popula-

tion generale et sa faculte a donner des metastases dans le

cerveau. Chez l’adulte, environ deux tiers des cas sont

secondaires a seulement trois cancers : le cancer du poumon,

le cancer du sein et le melanome malin (Zimm et al., 1981 ;

Delattre et al., 1988a ; Nussbaum et al., 1996). La forte incidence

des deux premiers explique qu’ils soient souvent a l’origine de

metastases cerebrales ; en revanche, le melanome malin est

surrepresente. Six a huit pour cent des metastases cerebrales

n’ont pas de cancer primitif decelable (van de Pol et al., 1996 ;

Nguyen et al., 1998). En realite, les donnees autopsiques de ces

patients montrent une forte incidence de cancer pulmonaire

meconnu, un petit nombre restant cependant sans cancer

primitif retrouve.

2. Physiopathologie

Les metastases cerebrales surviennent principalement par

dissemination hematogene, dans deux tiers des cas a partir

d’une tumeur pulmonaire, qu’elle soit primitive ou elle-meme

metastatique (Merchut, 1989 ; Wen et Loeffler, 1999). La

repartition des metastases cerebrales dans le cerveau depend

donc du debit sanguin dans chacun des compartiments : 80 %

sont supratentorielles, 15 % sont cerebelleuses et 5 % sont

situees dans le tronc cerebral (Delattre et al., 1988a). Il faut

cependant remarquer que les tumeurs retroperitoneales et

pelviennes (uterus, prostate, rectum) donnent plus souvent

des metastases dans la fosse posterieure (Delattre et al.,

1988a). Les metastases cerebrales se developpent preferen-

tiellement a la jonction substance grise–substance blanche

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(Delattre et al., 1988a ; Hwang et al., 1996). Cette zone

anatomique correspond a la diminution du calibre des

vaisseaux sanguins qui deviennent des pieges pour les

microemboles tumoraux. Des facteurs biologiques de l’envi-

ronnement cerebral (molecules d’adherences) pourraient

aussi influencer la localisation preferentielle au cerveau de

certains cancers comme le melanome malin ou le cancer du

testicule.

Les metastases sont responsables de la symptomatologie

clinique par compression du parenchyme cerebral secon-

daire a la croissance rapide de la tumeur et a l’œdeme

vasogenique associe (DeAngelis, 1994 ; Wen et Loeffler, 1999).

Il en resulte le plus souvent une augmentation de la pression

intracranienne, soit directement par la combinaison du

volume tumoral et de l’œdeme, soit plus rarement par une

hydrocephalie secondaire a l’obstruction des voies d’ecoule-

ment du liquide cerebrospinal. Cette hypertension intracra-

nienne peut etre a son tour responsable d’un engagement

cerebral aggravant brutalement la situation clinique (Coia

et al., 1992 ; Vecht, 1998).

3. Diagnostic

Les symptomes et les signes cliniques dependent de la

localisation des metastases et n’ont rien de specifique. Les

crises d’epilepsies sont revelatrices dans jusqu’a 10 a 20 % des

cas et peuvent survenir dans 50 % des cas pour le melanome

malin (Byrne et al., 1983 ; Posner, 1996 ; Vecht, 1998). Les

troubles cognitifs ou attentionnels sont retrouves dans

environ un tiers des cas et sont parfois isoles, ce qui peut

conduire a un retard au diagnostic (Wen et Loeffler, 1999). Des

troubles psychiques trompeurs comme une depression ou un

changement de personnalite sont egalement possibles. Les

cephalees sont classiques, mais sont presentes chez moins de

la moitie des patients au moment du diagnostic. Les signes

focaux comme un deficit moteur, une crise partielle, un

Fig. 1 – Metastase cerebrale frontale droite, aspect en IRM. De g

gadolinium, puis (B) apres injection de gadolinium, et (C) seque

Right frontal brain metastasis, MRI features. From the left to the rig

gadolinium injection; and (C) FLAIR sequence.

trouble du champ visuel, une aphasie n’ont rien de specifique

mais peuvent reveler le caractere multifocal de l’atteinte du

systeme nerveux central. En pratique, les metastases cere-

brales doivent etre suspectees devant toute modification du

statut neurologique et psychique chez un patient cancereux et

doivent conduire a la realisation d’un examen radiologique,

scanner ou IRM, au moindre doute.

L’indication des examens radiologiques doit etre large,

guidee par la clinique. Elle peut etre systematique au

moment du diagnostic du cancer primitif pour les tumeurs

a haut risque de metastases cerebrales precoces, comme

pour le cancer pulmonaire a petites cellules. L’IRM cerebrale

avec injection de gadolinium est l’examen de choix (Fig. 1).

L’IRM est, en effet, plus sensible que le scanner avec

injection pour le depistage des petites metastases (Sze

et al., 1990 ; Davis et al., 1991 ; Swift et al., 1993). En pratique,

l’IRM etant moins accessible que le scanner, elle est surtout

reservee au bilan preoperatoire, ou elle est indispensable

quand une indication chirurgicale ou radiochirurgicale est

discutee.

L’aspect radiologique des metastases cerebrales est

superposable pour ces deux examens. Elles apparaissent

comme des lesions rondes, prenant le contraste de facon

homogene, et entourees par de l’œdeme. Elles sont plus

rarement kystiques, voire calcifiees, mais ces aspects ne

doivent donc pas eliminer le diagnostic. Les metastases

hemorragiques sont plus frequentes au cours du melanome

malin, du cancer du rein et du choriocarcinome (Nutt et

Patchell, 1992 ; Wen et Loeffler, 1999). Les arguments en

faveur des metastases sont la multiplicite, la localisation a la

jonction substance grise–substance blanche, le bord lisse, le

decalage entre une petite lesion et un gros œdeme. Ces

anomalies ne sont toutefois pas specifiques. En effet, une

etude avec histologie systematique d’une lesion cerebrale

unique, suspecte de metastase en raison d’un antecedent de

cancer, a montre que le diagnostic radiologique etait errone

dans 10 % des cas (Patchell et al., 1990). L’histologie retrouvee

auche a droite : sequences ponderees en T1, (A) sans

nce FLAIR.

ht: T1-weighted images, (A) without gadolinium, and (B) after

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Tableau 1 – Principaux facteurs pronostics permettantune repartition en trois classes recursive partitioninganalysis (RPA)Main prognostic factors of the three recursive partitioninganalysis (RPA) classes. These factors can help the selection ofpatients with a single brain metastasis amenable to surgicalresection (class 1)

Classe 1 Classe 2 Classe 3

Index de Karnofsky � 70 � 70 < 70

Cancer primitif Controle Non controle

Age � 65 ans > 65 ans

Metastases extracerebrales Non Oui

Ces criteres permettent d’aider a la selection des patients

candidats a l’exerese d’une metastase unique (classe 1).

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etait, soit un gliome, soit un processus infectieux ou

inflammatoire. En cas de doute, seule la biopsie ou l’exerese

permettent de trancher, surtout si la lesion est unique et/ou

atypique.

Les autres examens complementaires sont rarement

necessaires au diagnostic. Lorsque le cancer est connu,

l’aspect radiologique, IRM ou scanner, est en general suffisant

dans le contexte clinique. La situation est differente lorsque la

metastase cerebrale precede la decouverte du cancer. Dans ce

cas, la probabilite de trouver une tumeur pulmonaire,

primitive ou metastatique, est d’environ 60 % (Merchut,

1989 ; van de Pol et al., 1996 ; Wen et Loeffler, 1999). Par

consequent, les examens les plus rentables sont la radio-

graphie pulmonaire completee par le scanner thoracoabdo-

minal. L’examen clinique, en particulier des seins et de la

peau, permet d’orienter les autres examens. Les examens

comme les fibroscopies digestives ou la mammographie

systematiques sont moins utiles en l’absence d’orientation

clinique. Si les explorations restent negatives, il faut envisager

l’exerese de la lesion cerebrale, si elle est accessible chirurgi-

calement, ou sa biopsie qui permettront d’avoir la confirma-

tion du diagnostic de metastase et un element d’orientation

histologique (Ruda et al., 2001). La ponction lombaire n’est pas

un examen de routine et peut etre contre-indiquee en cas

d’hypertension intracranienne. Elle est, en revanche, utile en

cas de suspicion de carcinomatose meningee associee

(Chamberlain, 1998).

4. Principes generaux des traitements

Le traitement debutera rapidement apres le diagnostic de

metastase cerebrale correctement etabli. La prise en charge

des patients s’appuie sur deux composantes therapeutiques :

les traitements symptomatiques, reposant essentiellement

sur les corticoıdes et les antiepileptiques, et les traitements

antitumoraux proprement dits, comprenant la radiotherapie,

la chirurgie, la radiochirurgie, et la chimiotherapie (Patel et

Mehta, 2007). L’objectif de ces traitements est d’eviter la

survenue d’un handicap neurologique, d’ameliorer la qualite

de vie des patients et eventuellement d’ameliorer la survie

globale. En realite, ce dernier parametre est surtout le reflet de

l’evolution de la maladie systemique car plus de la moitie des

patients atteints de metastases cerebrales decedent de

l’extension extraneurologique du cancer (DeAngelis, 1994 ;

Nussbaum et al., 1996 ; Posner, 1996). Ces traitements sont

avant tout palliatifs, le pronostic des metastases cerebrales

restant sombre. La mediane de survie est de un a deux mois

sans traitement, trois mois avec les corticoıdes et trois a six

mois avec l’irradiation encephalique totale (Coia, 1992 ; Berk,

1995 ; Posner, 1996). Cependant, pour certains patients

presentant une metastase cerebrale solitaire, c’est-a-dire

sans autre site metastatique, et un cancer primitif bien

controle, la guerison peut etre envisagee. Le choix des

differentes options therapeutiques doit actuellement tenir

compte des facteurs pronostiques (Gaspar et al., 1997 ;

Tendulkar et al., 2006) (Tableau 1). Ces donnees cliniques

permettent de mieux selectionner les patients qui beneficie-

ront des traitements vigoureux (Noordijk et al., 1994 ;

Lagerwaard et al., 1999 ; Chen et al., 2000).

4.1. Corticoıdes

Les corticoıdes agissent sur l’œdeme peritumoral vasogenique

associe a la metastase (Weissman, 1988). Ils ameliorent les

deficits focaux et l’hypertension intracranienne en diminuant

la compression locale du cerveau. L’effet est en general rapide,

en moins de 48 heures (Weinstein et al., 1973). En cas de

metastases menacantes par leur volume et par le risque

d’engagement cerebral, les corticoıdes ont un effet salvateur,

laissant le temps de debuter ensuite les traitements anti-

tumoraux specifiques. Si l’effet peut etre spectaculaire,

davantage sur la clinique que sur l’aspect radiologique, il

est malheureusement transitoire et de l’ordre de quelques

semaines. Les corticoıdes n’ont pas d’action directe sur la

masse tumorale et, en l’absence de traitement specifique, il

faut augmenter les doses pour maintenir l’effet. Les plus

utilises sont la prednisone, la prednisolone, la methylpredni-

solone et la dexamethasone, les deux derniers pouvant

s’administrer par voie orale ou injectable. Dans la majorite

des cas, le traitement sera debute par voie orale, en une prise

matinale. En l’absence d’effet ou en cas de situation

menacante, de fortes doses en bolus intraveineux peuvent

etre utilisees pendant quelques jours.

Le traitement corticoıde doit etre maintenu jusqu’au debut

de la chirurgie ou de l’irradiation ou il a une action preventive

sur la majoration de l’œdeme en debut de radiotherapie. Une

fois le controle tumoral obtenu, la diminution progressive des

doses est en general possible, jusqu’a l’arret (Weissman, 1988).

L’utilisation prolongee des corticoıdes expose a de nombreux

effets indesirables et il faut toujours envisager de reduire les

doses chaque fois que possible.

En pratique, la corticotherapie sera associee a un regime

peu sale, une supplementation en potassium, calcium et

vitamine D. En fonction des antecedents, un protecteur

gastrique pourra etre prescrit. Une surveillance de la glycemie,

de la kaliemie, de la tension arterielle, des complications

infectieuses (candidoses, pneumocystoses) et, a l’arret d’un

traitement prolonge, la verification de l’axe corticotrope par

un test au Synacthene1, seront systematiques.

4.2. Antiepileptiques

Les crises d’epilepsie sont un probleme frequent puisqu’elles

concernent 10–20 % des patients au moment du diagnostic et

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10–20 % supplementaires pendant l’evolution (Vecht, 1998 ;

Hoang-Xuan et al., 1999). Le traitement antiepileptique devrait

s’appliquer a tous les patients qui ont fait une crise et etre

maintenu pendant une longue periode d’au moins un an avant

d’envisager l’arret. La question de la prescription systema-

tique d’antiepileptiques, des la decouverte des metastases

cerebrales a longtemps ete debattue. Une etude prospective et

randomisee n’a pas demontre l’interet d’un antiepileptique en

prevention primaire, c’est-a-dire en l’absence de crise (Glantz

et al., 1996 ; Glantz et al., 2000). En revanche, il est clair que la

prescription d’antiepileptiques expose a des effets indesira-

bles, en particulier des rashs cutanes pouvant aller jusqu’a un

erytheme multiforme ou un syndrome de Stevens-Johnson

pour la phenytoıne et la carbamazepine en association avec la

radiotherapie (Delattre et al., 1988b ; Hoang-Xuan et al., 1990).

La recommandation actuelle est de ne traiter par anti-

epileptique que les patients ayant fait une crise (Dupont,

2008). Toutefois, certaines exceptions sont possibles. Les

metastases corticales des melanomes malins, les metastases

meningees associees, les metastases en zone hautement

epileptogene comme le cortex moteur et enfin les metastases

qui risquent de precipiter un engagement cerebral peuvent

faire l’objet d’un traitement preventif de premiere intention

(Posner, 1992 ; Wen et Loeffler, 1999).

En pratique, il faut privilegier une monotherapie. Il n’y a

pas de superiorite demontree d’un antiepileptique par rapport

a un autre. Cependant, le choix du traitement initial tiendra

compte de son profil d’efficacite et de tolerance, de ses

eventuelles proprietes inductrices enzymatiques du systeme

des cytochromes P450. En effet, certains antiepileptiques

comme le phenobarbital, la phenytoıne, la carbamazepine

sont fortement inducteurs enzymatiques et peuvent interagir

avec les autres medicaments prescrits, notamment avec la

chimiotherapie, qui risque d’etre moins efficace. Les medica-

ments habituellement les plus utilises en premiere intention

sont le valproate de sodium, l’oxcarbamazepine, la gabapen-

tine. Les autres antiepileptiques plus recents tels que la

lamotrigine, le topiramate et le levetiracetam, peuvent se

reveler utiles pour controler des epilepsies partielles resis-

tantes au traitement de premiere ligne.

4.3. Anticoagulants

Le risque de thrombose veineuse est augmente chez les

patients cancereux et particulierement chez ceux qui ont des

metastases cerebrales puisqu’il est estime a 20 % (Sawaya

et al., 1992). A l’inverse, le risque d’hemorragie intracerebrale

ne semble pas plus eleve sous anticoagulants, a condition de

ne pas exposer le patient a un surdosage (Schiff et DeAngelis,

1994). En cas de metastases spontanement hemorragiques

chez un patient presentant une thrombose veineuse des

membres inferieurs, il est possible de recourir a la pose d’un

filtre cave, meme si ce dernier est associe a des complications

dans 60 % des cas (Levin et al., 1993). En pratique, la

recommandation actuelle est de traiter les thromboses

veineuses profondes par des anticoagulants pour les patients

ayant des metastases a faible risque hemorragique et de

discuter le filtre cave ou les anticoagulants sous stricte

surveillance pour les metastases a fort risque hemorragique,

comme le melanome malin ou le cancer du rein.

4.4. Radiotherapie de l’encephale en totalite

La radiotherapie est la base du traitement des metastases

cerebrales multiples (Coia, 1992 ; Berk, 1995). L’irradiation

encephalique totale est un traitement simple a mettre en

œuvre, largement disponible et, en general, bien tolere a la

phase aigue avec l’adjonction de corticoıdes. Il permet une

amelioration clinique dans 60 a 80 % des cas, d’autant plus

efficace que les metastases sont petites (Cairncross et al.,

1980 ; Berk, 1995). En revanche, l’irradiation encephalique

totale augmente faiblement la survie globale (mediane de trois

a six mois) qui depend de l’evolution de la maladie systemique

chez plus de la moitie des patients. Plusieurs schemas

d’administration ont ete proposes et ont pratiquement tous

la meme efficacite en terme de taux de reponse (Harwood et

Simson, 1977 ; Gelber et al., 1981 ; Berk, 1995). Le plus utilise est

le protocole totalisant 30 Gy delivrees en dix seances sur

12 jours qui semble un bon compromis entre la simplicite de

mise en œuvre et la faible toxicite a la phase aigue. Le

probleme majeur de ce traitement est sa toxicite retardee pour

le systeme nerveux central. Cette toxicite se manifeste dans

les cas les plus graves par une demence globale accompagnee

en imagerie par une leucopathie diffuse (DeAngelis et al.,

1989 ; Khuntia et al., 2006). Les facteurs predisposant a cette

demence postradique sont l’age superieur a 60 ans, l’existence

de facteurs de risque vasculaires, une chimiotherapie conco-

mitante, et une dose de rayonnement par fraction elevee. C’est

pourquoi il est recommande pour les patients ayant une

esperance de vie superieure a un an d’etaler la dose en

preferant un schema delivrant 40 Gy en 20 seances et quatre

semaines, ce qui correspond a un fractionnement plus faible

de 2 Gy par seance. Dans les autres cas, l’irradiation

encephalique totale delivrant 30 Gy en dix seances reste le

traitement de choix pour le controle symptomatique des

metastases cerebrales multiples chez des patients ayant un

cancer evolue et une esperance de vie inferieure a un an.

Lorsqu’il existe un œdeme important ou de volumineuses

lesions, il y a un risque d’aggravation clinique transitoire en

debut de radiotherapie. Cette situation peut necessiter de

fortes doses de corticoıdes et une surveillance hospitaliere a la

mise en route du traitement.

En cas de recidive apres irradiation encephalique totale, la

majorite des patients sont dans un contexte polymetastatique

avance, de mauvais pronostic a court terme. Dans les rares cas

ou la maladie systemique est bien controlee, une reirradiation

a ete proposee par certains auteurs, avec des doses faibles de

15 a 20 Gy en petite fraction de 1,8 a 2 Gy (Kurup et al., 1980 ;

Hazuka et Kinzie, 1988 ; Wong et al., 1996). Malgre des taux de

reponse de l’ordre de 40 % dans des petites series retro-

spectives, le risque de radionecrose chez ces patients doit

orienter vers d’autres traitements tels que la radiochirurgie ou

la chimiotherapie, si elle est disponible dans cette indication

(Loeffler et al., 1990 ; Arbit et al., 1995 ; Shaw et al., 1996).

4.5. Radiochirurgie

La radiochirurgie ou irradiation monofractionnee en condi-

tion stereotaxique delivre en une fois une dose de rayonne-

ment elevee (10–25 Gy) par de multiples faisceaux convergeant

dans un volume cible limite (Alexander et al., 1995 ; Chen et al.,

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2000). Les metastases cerebrales, par leur forme ronde et leur

limite nette, sont d’excellentes indications de cette technique

de radiotherapie. La radiochirurgie s’effectue sur deux types

d’appareil : le gamma knife qui est alimente par des sources

multiples de cobalt-60 et les accelerateurs lineaires de

particules. La radiochirurgie est une technique relativement

simple et rapide, qui permet de traiter en une seance plusieurs

lesions, mais dont la limite principale actuelle est la taille de la

cible qui ne doit pas depasser theoriquement 3 cm de

diametre. Cette technique permet de detruire la metastase

en limitant le rayonnement au cerveau avoisinant. Le controle

local est obtenu dans plus de 75 % des cas (Flickinger et al.,

1996 ; Wen et Loeffler, 1999 ; Maor et al., 2000). La consequence

de la forte dose de rayons delivres en une fois est de provoquer

une radionecrose « therapeutique », cliniquement sympto-

matique chez moins de 10 % des patients (Auchter et al., 1996 ;

Flickinger et al., 1996 ; Chen et al., 2000). La radionecrose peut

se traduire par une prise de contraste et un œdeme persistant

pendant plusieurs semaines a plusieurs mois. Elle peut etre

difficile a distinguer de la recidive locale et son traitement

repose sur les corticoıdes.

La radiochirurgie s’adresse idealement a un nombre limite

de lesions, en general inferieur a quatre, de petites tailles et peu

symptomatiques compte tenu du delai d’action qui est retarde.

Il ne s’agit pas actuellement d’une technique concurrente de

l’irradiation encephalique totale. La radiochirurgie, qui traite

uniquement les metastases visibles, et l’irradiation encepha-

lique totale, qui traite les eventuelles micrometastases invisi-

bles, peuvent etre associees (Kondziolka et al., 1999). En effet, il

apparaıt que le risque de recidive est moins important en

associant l’irradiation encephalique totale a la radiochirurgie,

mais sans amelioration de la survie globale (Alexander et al.,

1995 ; Chen et al., 2000 ; Aoyama et al., 2006). L’interet de

l’irradiation encephalique totale apres radiochirurgie reste

encore debattu. Une etude randomisee a montre que pour un

faible nombre de metastases (� 4), l’irradiation encephalique de

rattrapage pouvait etre utilisee au moment de la recidive apres

radiochirurgie seule (Aoyama et al., 2006). A l’inverse, la

radiochirurgie peut etre une bonne indication pour les

metastases recidivantes apres irradiation encephalique totale

et pour les metastases de tumeurs reputees radioresistantes,

comme lecancer durein, les sarcomesoulemelanomemalin ou

le taux de controle local semble etre aussi bon que pour les

tumeurs plus radiosensibles.

Des etudes retrospectives ont cherche a comparer la

radiochirurgie a la chirurgie dans le cas d’une metastase

unique (Alexander et al., 1995 ; Auchter et al., 1996). Toutefois,

aucune etude randomisee n’a compare les deux procedures. En

revanche, l’interet de la radiochirurgie paraıt evident pour les

lesions difficilement accessibles ou pour les contre-indications

generales a la chirurgie. Une etude randomisee de phase III a

montre que pour les patients avec une metastase unique

inoperable, une radiochirurgie associee a l’irradiation ence-

phaliquetotaleameliorait l’etat generalet lasurviepar rapport a

l’irradiation encephalique seule. (Andrews et al., 2004).

4.6. Chirurgie

Il est maintenant admis que la chirurgie associee a l’irradiation

encephalique est superieure a l’irradiation encephalique seule

pour le traitement d’une metastase cerebrale unique (Patchell

et al., 1990 ; Vecht et al., 1993 ; Noordijk et al., 1994). Les

premieres etudes randomisees ont montre un meilleur controle

local, une meilleure duree et une meilleure qualite de survie

globale pour les patients operes. Une etude randomisee plus

recente n’a cependant pas retrouve de benefice de la chirurgie

sur la survie globale des patients (Mintz et al., 1996). Cette

difference avec les etudes precedentes peut etre due a

l’inclusion d’une plus grande proportion de patients avec des

metastases systemiques multiples de moins bon pronostic.

C’est pourquoi l’identification de facteurs pronostiques a

permis de mieux definir les indications de cette chirurgie

(Tendulkar et al., 2006). Elle est d’autant plus benefique que le

patient est en bon etat general (index de Karnofsky superieur ou

egal a 70), jeune (inferieur a 65 ans), que la maladie systemique

est bien controlee et que le cerveau est le seul site metastatique

(Tableau 1) (Noordijk et al., 1994 ; Gaspar et al., 1997). Cette

situation ideale n’est rencontree au mieux que dans 20 a 30 %

des cas. Le but de la chirurgie d’une metastase cerebrale unique

est de retirer la lesion en totalite, ce qui est generalement

possible, une resection partielle n’ayant pas d’interet (Vogel-

baum et Suh, 2006). Cependant, en cas de metastases multiples,

l’exerese d’une volumineuse lesion symptomatique peut

s’envisager avant le traitement des autres localisations asymp-

tomatiques par irradiation encephalique totale. La chirurgie

garde egalement sa place pour la biopsie de lesions suspectes de

metastases lorsque lecancer primitifn’a pas ete retrouveouque

l’aspect radiologique ou le contexte clinique n’est pas typique.

Il faut aussi souligner que les techniques chirurgicales

modernes (neuronavigation, stimulation corticale per-

operatoire. . .) permettent d’envisager l’exerese de metastases

situees dans des zones fonctionnelles avec un risque de deficit

et une morbidite postoperatoire faible. De plus, la chirurgie a

l’avantage de supprimer l’effet de masse immediatement et

d’ameliorer l’etat neurologique fonctionnel du patient rapi-

dement.

Lorsqu’il existe deux ou trois metastases accessibles

chirurgicalement, le benefice de la chirurgie n’a pas ete aussi

bien demontre que pour une metastase unique (Sundaresan

et al., 1988 ; Bindal et al., 1993 ; Hazuka et al., 1993). Dans cette

situation, la chirurgie pourrait etre reservee aux metastases de

cancers reputes radioresistants, comme le cancer du rein, les

sarcomes ou le melanome malin. Cependant, la radiochirurgie

peut egalement offrir une alternative interessante dans cette

situation.

Un probleme qui reste encore discute est l’interet de

l’irradiation encephalique totale apres chirurgie d’une metas-

tase unique. Dans ce cas, la radiotherapie a pour but de traiter la

maladie residuelle au niveau du foyer operatoire et de traiter les

eventuelles micrometastases ailleurs. Une etude randomisee a

confirme de nombreuses etudes retrospectives en montrant

que l’irradiation encephalique postoperatoire ameliorait le

controle local (recidive locale et a distance dans le cerveau,

probabilite de mourir de la maladie cerebrale) mais qu’elle

n’ameliorait pas la survie globale (Patchell et al., 1998). Malgre la

toxicite potentielle de l’irradiation encephalique totale, ces

donnees incitent a associer la radiotherapie a la chirurgie, en

privilegiant des schemas d’irradiation plus etalee de type 40 Gy

en 20 seances pour diminuer le risque de demence postradique

chez ces patients potentiellement longs survivants.

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4.7. Chimiotherapie

Les resultats de la chimiotherapie des metastases cerebrales

sont consideres dans l’ensemble comme decevants. En effet,

la barriere hematoencephalique limite en partie la penetration

de la plupart des substances anticancereuses dans le cerveau

(Stewart, 1994 ; Deeken et Loscher, 2007). Le cerveau peut

devenir le premier site de recidive metastatique apres

traitement des cancers tres chimiosensibles comme le cancer

du sein ou du testicule suggerant que la barriere hematoen-

cephalique ne permet pas de traiter efficacement les micro-

metastases cerebrales (Paterson et al., 1982 ; Lester et al., 1984 ;

Posner, 1996). En revanche, la situation est tres differente

lorsque la metastase a atteint un certain volume macros-

copique. Les donnees experimentales montrent que la barriere

hematoencephalique est rompue au sein d’une metastase

macroscopique associee a une neoangiogenese, comme en

temoigne l’existence d’une prise de contraste en imagerie

(DeAngelis, 1994 ; Helfre et Pierga, 1999). Mais, la principale

cause d’echec du traitement dans ce cas est l’acquisition par la

tumeur metastatique d’une chimioresistance secondaire.

L’efficacite de la chimiotherapie dans le cerveau est aussi

mauvaise que dans les autres sites metastatiques. Malgre ces

limites, la reponse a la chimiotherapie des metastases

cerebrales a ete rapportee pour des tumeurs chimiosensibles,

comme le cancer du sein (chimiotherapies a base de

cyclophosphamide, methotrexate, 5FU), le cancer du poumon

a petites cellules ou les tumeurs a cellules germinales

(chimiotherapies a base de platine) (Boogerd et al., 1992 ;

Bokemeyer et al., 1997 ; Helfre et Pierga, 1999 ; Postmus et Smit,

1999). Pour ces tumeurs, en cas de metastases cerebrales

multiples, peu symptomatiques et non menacantes, la

chimiotherapie peut etre essayee seule en premiere intention.

En cas d’echec, cette attitude laisse le temps de traiter les

metastases par une irradiation encephalique de rattrapage. La

chimiotherapie a l’avantage de pouvoir traiter les localisations

extraneurologiques en meme temps. Elle sera preferentielle-

ment instituee sans corticoıdes qui peuvent diminuer la

permeabilite capillaire des metastases cerebrales. Pour le

cancer du sein, il a ete rapporte quelques cas de metastases

cerebrales repondant a une hormonotherapie (Pors et al.,

1991).

L’association de la radiotherapie a la chimiotherapie

concomitante par le temozolomide, un agent alkylant admi-

nistrable par voie orale, est devenue le standard de la prise en

charge des glioblastomes (Stupp et al., 2005). Cette association

a ete testee dans deux etudes de phase II randomisee dans les

metastases cerebrales (Antonadou et al., 2002 ; Verger et al.,

2005). Le traitement semble bien tolere et pourrait ameliorer le

controle local. Des etudes portant sur un plus grand nombre de

patients sont encore necessaires pour confirmer ces resultats.

Une autre voie de recherche interessante est l’association d’un

agent radiosensibilisant tel que le motexafin gadolinium

(Mehta et al., 2003) ou l’efaproxiral (Suh et al., 2006).

5. Conclusion

Les metastases cerebrales sont des complications extreme-

ment repandues des cancers. Leur prise en charge

multidisciplinaire fait intervenir de nombreux praticiens :

radiotherapeutes, oncologues, neurochirurgiens, neuro-

logues. . . Si le traitement des metastases cerebrales reste

essentiellement palliatif, sa mise en route rapide permettra de

preserver le plus longtemps possible les fonctions cerebrales

du patient. Pour quelques cas bien identifies, en particulier

pour les patients en bon etat general presentant un cancer

primitif controle et une metastase cerebrale unique, un

traitement associant l’exerese chirurgicale et l’irradiation

encephalique totale permettra d’ameliorer sensiblement la

duree et la qualite de vie de ces patients.

Remerciements

Les auteurs remercient le Pr Khe Hoang-Xuan pour ses

conseils.

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