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ADDICTOLOGIE Traitement de Substitution aux Opiaces TSO CENTRE DE SOINS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE PREVENTION EN ADDICTOLOGIE « C.S.A.P.A. La Caravelle »

TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACES - amiform.com · Pourquoi un traitement de substitution ? •Il n’y a pas d’autre traitement de sustitution en dehors des substituts nicotiniques

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ADDICTOLOGIE

Traitement de Substitution aux Opiaces TSO

CENTRE DE SOINS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE PREVENTION EN ADDICTOLOGIE

« C.S.A.P.A. La Caravelle »

Pourquoi un traitement de substitution ?

• Quand la dépendance aux opiacés est certaine elle demande a être prise en charge.

• Pour traiter les conséquences de la dépendance aux opiacés. (dépendance physique)

Il est donc fréquent que le patient ait besoin de rechercher également un soulagement que le traitement ne peut pas lui apporter. (dépendance psychologique)

D’où le risque de mésusage de la Buprénorphine HD* et l’intérêt de l’accompagnement proposé autour de la délivrance de la méthadone* et de la mise sur le marché de Suboxone*

Pourquoi un traitement de substitution ?

• Il n’y a pas d’autre traitement de substitution en dehors des substituts nicotiniques.

• Il n’y a pas de traitements médicamenteux des usages à risque ou de dépendance

• On ne traite pas la dépendance physique mais ses conséquences: le sevrage, le manque.

• Il y a quelques médicaments utiles pour la dépendance psychologique, « le craving ».

• Mais il y a des possibilités de prendre en charge la dépendance.

Traitements de substitution

Agoniste pur récepteurs

Agoniste partiel récepteurs et agoniste

Buprénorphine

Antagoniste récepteurs

Naloxone

Naltrexone

Pharmacologie

L’activité agoniste partielle de la buprénorphine confère au produit une grande sécurité d’emploi en limitant ses effets dépresseurs, notamment sur les fonctions cardio-respiratoires. Buprénorphine : seule, elle est agoniste + morphine, elle est antagoniste et provoque des symptômes de type syndrome de sevrage

Différence entre Méthadone* et Buprenorphine HD*

Buprénorphine • Agoniste partiel avec effet

plafond: risque d’overdose nul en monothérapie

• Effet opiacé limité: effet plafond thérapeutique (ex: douleur)

• Biodisponibilité aléatoire 15 à 60 %

• Métabolisme peu variable • Comprimé hydrosoluble

(sublingual): détournement par voie IV possible.

• Différents Dosages de 8 à 0.4 mg.

Méthadone • Agoniste pur: dose létale 1

mg/kg/jour pour des patients non dépendants

• Effet opiacé plus prononcé: effet dose-dépendant, climat morphinique.

• Biodisponibilité élevée 80 % • Forte variation du

métabolisme: pratique des méthadonémies

• Sirop non injectable, gélules contenant un gélifiant.

• Différents dosages de 60 à 1 mg.

Buprénorphine/naloxone (Suboxone*)

• Combinaison d’un Agoniste partiel et d’un Antagoniste.

• Deux dosages: 2mg (0.5mg de naloxone) et 8mg (2mg de naloxone).

• Voie sublinguale stricte, (la naloxone n’est pas active, elle ne l’est que par voie injectable).

• Vitesse de fixation sur les récepteurs : Naloxone > Buprénorphine.

• AMM à 24mg par jour.

Des facteurs pharmacocinétiques jouent un rôle important,

dans la mesure où ils déterminent l'effet de pic. Plus l'action

pharmacologique du produit est rapide et aiguë, plus le

couplage entre exposition et réponse auto-renforçante est

intense. La voie d'administration, la forme galénique, les

demi-vies d'absorption et d'élimination et même la vitesse de

distribution interviennent dans cet effet de pic.

Règles de prescription des traitements de substitution

• Stupéfiants: ordonnance « sécurisée ». • Rédaction en toutes lettres. • Limitée à 14 jours pour la Méthadone*, 28

pour la Buprénorphine HD* et Buprénorphine/naloxone*

• Nom du pharmacien ou de la pharmacie obligatoire.

• Chevauchement possible si mention.

Règles de prescription des traitements de substitution

Spécifique à la Methadone*: • Prescription initiale réservée aux médecins exerçant en CSAPA

et aux médecins exerçant dans un établissement de santé (primo-prescripteur).

• Relais possible par tout médecin (médecin-relais) après stabilisation du patient. Posologie modifiable (à la hausse ou à la baisse)

• Changement de médecin-relais possible avec une nouvelle prescription du médecin primo-prescripteur.

• Pour la Méthadone gélule: un an de traitement par méthadone, nouvelle primo-prescription obligatoire, contrôle urinaire obligatoire, protocole avec le médecin conseil où sera mentionné le médecin-relais.

Règles de délivrance des traitements de substitution

• Fractionnement par périodes de 7 jours maximum, sauf mention du prescripteur: « à délivrer en une fois » (14 jours maximum pour la Méthadone*, 28 pour la Buprénorphine HD* et Buprénorphine/naloxone*)

• Pour la Méthadone*lors de la 1ère délivrance: ordonnance du médecin exerçant en CSAPA ou en établissement de santé (primo-prescripteur) + ordonnance du médecin relais.

Règles de délivrance des traitements de substitution

• Original de l’ordonnance pour le patient, duplicata pour la CPAM.

• Copie gardée 3 ans, classée par prescripteur et chronologiquement.

• Mentions réglementaires à apposer:

- Timbre de l’officine.

- N° d’enregistrement de l’ordonnance.

- Date d’exécution.

- Quantités délivrées.

En pratique, lors d’un relais vers un médecin de ville et pour une première délivrance en officine, le

patient doit présenter au pharmacien:

• L’ordonnance de délégation d’un primo-prescripteur autorisé désignant le médecin relais.

• Et une seconde ordonnance, celle du médecin-relais, reprenant les mentions de l’ordonnance du médecin primo-prescripteur.

• Cette délégation de prescription est permanente et ne nécessite pas de renouvellement sauf pour la méthadone gélule qui impose une nouvelle primo-prescription tous les ans.

rapie opiacé

(TSO)

Effets directs des opiacés

• Dépression respiratoire Exacerbée par

–l’alcool

–les BZD* et les autres dépresseurs du système nerveux central

–d’autres problèmes de santé (apnée du sommeil, asthme)

• Constipation

• Maux de tête

• Nausées

*Benzodiazepines

Association aux sédatifs

• BZDs – Généralement pas de dépression respiratoire lorsque

consommées seules – Utilisation très répandue chez les personnes

dépendantes des opiacés en traitement et hors traitement

– Augmentation du risque d’overdose mortelle aux opiacés

• Alcool – Augmente le risque de dépression respiratoire et

d’overdose par les opiacés

Alternatives aux BZD pour les problèmes de sommeil

• Autres médicaments – Antidépresseurs: meilleur sommeil prouvé seulement chez les

patients déprimés

– Antipsychotiques: pas d’études contrôlées contre l’insomnie – Antihistaminiques: la diphénydramine augmente le sommeil,

mais tolérance rapide (sous 3–5 jours) et effets secondaires! – Mélatonine antagoniste (ramelteon) si effet !!

• Non pharmacologiques : peu d’essai comparatif avec les BZD … – Les BZD marchent mieux au début : les stratégies

comportementales marchent mieux à long terme !

– Surmonter les obstacles à un bon sommeil

Fonction sexuelle

Les opiacés peuvent affecter la fonction sexuelle en provoquant des modifications hormonales.

Testostérone – Réduction des niveaux de testostérone.

– Peut être liés à la dose de TSO.

Impact:

– Conduit à la dépression / diminue la qualité de vie

– Répercussions négatives sur le respect au traitement

Indications préférentielles de la Méthadone*

• Antécédents lourds de toxicomanie: poly-consommations, poly-dépendances.

• Période d’addiction longue. • Problèmes affectifs et sociaux graves. • Co-morbidités psychiatriques ou infectieuses importantes. • Pérennisation du mésusage et/ou détournement d’un autre

traitement de substitution. • Recherche d’effets (climat morphinique, effet de relaxation

opiacée). • Compulsion à l’injection (tous produits). • En cas de douleurs nécessitant la prescription d’un opiacé. • En cas d’échec avec un autre MSO.

Risques particuliers de la méthadone

• Induction

– L’accumulation due à une demi-vie longue peut conduire à une overdose à l’induction

– Commencez par un dosage faible et augmentez lentement

• Effets cardiaques

– Risques d’allongement du QT*

*intervalle Q-T corrigé

Méthadone et allongement du QT En pratique: Surveillance clinique, électrique et ECG pour les patients présentant un risque d’allongement du QT, c-à-d en cas: • D’antécédents connu d’allongement du QT (congénital ou

acquis).

• D’antécédents de morts subites dans la famille.

• De posologie élevée, supérieure à 120 mg/jour.

• De pathologie cardiaque évoluée.

• De traitement médicamenteux concomitant avec des médicamenteux connus pour allonger l’intervalle QT, connus pour provoquer une hypokaliémie, connus pour entraîner une bradycardie ou connus pour inhiber significativement le métabolisme de la méthadone.

Recommandations cliniques

• Pour les doses de méthadone inférieures à 120 mg et aucun autre médicament prolongateur du QTc, le risque de prolongement du QTc est assez faible et ne justifie pas une abstention thérapeutique.

(Les médicaments prolongateurs de QTc comprennent certaines antipsychotiques, antidépresseurs et anti-rétroviraux, mais aussi la cocaïne.)

Les méthadonémies

Méthadonémie résiduelle Signes cliniques

Inf. à 200 ng/ml Signes de manque probables, inefficacité thérapeutique

200 à 400 ng/ml Peu ou disparition des signes de manque, blocage des

récepteurs opiacés incomplet

400 à 500 ng/ml Optimal : habituellement plus de signes de manque,

blocage des récepteurs opiacés effectif

500 à 700 ng/ml Signes de manque improbables, monitoring clinique

(risque d’overdose)

Sup. à 700 ng/ml Signes de manque improbables, rechercher les raisons

d’une posologie/méthadonémie élevée,

monitoring clinique (/OD)

Clinical Concepts – Guidance on Optimal Methadone Dosing. Peter L. TENORE, Division OF Substance

Abuse, Albert Einstein College of Medicine, Bronx, NY. A.T.F. Volume XII-2, spring 2003

Interactions médicamenteuses

• Contre-indications strictes avec la Méthadone*:

Buprénorphine*, Nubain*, Fortal*, Revia*, Nalorex*

• Médicaments dont l’association potentialise les effets sédatifs centraux et/ou dépresseurs respiratoires:

Anti-H1, Barbituriques, Neuroleptiques, Anti-depresseurs tricycliques, Carbamates, Benzodiazepines, Analgésiquesmorphiniques, Anti-tussifs morphiniques.

Interactions médicamenteuses • Médicaments pouvant augmenter la

concentration plasmatique de la méthadone:

Ciflox*, Ziagen*, Crixivan*, Antidepresseurs sérotoninergiques (Floxifral*, Prozac*, Deroxat*,…), Tagamet*(par inhibition du métabolisme de la méthadone), et autres anti-secretoires (par modification du pH gastrique),…

• Médicaments pouvant baisser la concentration plasmatique de la méthadone:

Tegretol*, Barbituriques, Anti-retroviraux (viramune*, Sustiva*, Norvir*, Agenerase*, Kaletra*), Rifampicine,…

• Méthadone et Buprénorphine HD ne sont pas contre-indiqués dans la grossesse, Suboxone (pas de CI mais évaluer le bénéfice risque).

• L’allaitement n’est pas contre-indiqué mais laissé à l’appréciation du fait du passage.

• Le risque de syndrome de sevrage du nouveau-né existe et peut être facilement pris en charge.

• Le sevrage opiacé pendant la grossesse, même s’il est possible, entraîne un risque important de souffrance fœtale.

Grossesse et MSO

Conclusion

• La dépendance aux opiacés est une maladie complexe et souvent chronique

• Elle est prévalente dans l’Europe entière

• Le traitement de substitution est une forme efficace de traitement

• Différentes formes et types de programmes de traitement (sevrage-maintenance), médications etc. en Europe

Je vous remercie..

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