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1 Décembre • 2014 L’agglomération grenobloise, terre de passage Entre désirs et réalités, devenir propriétaire La mobilité des locataires modestes : pas vraiment le choix ? Home sweet home : quand le logement fait le bonheur des gens Nouveaux quartiers, cités idéales ? Trajectoires résidentielles dans l’agglomération grenobloise REGARDS CROISéS

Trajectoires gards · 2017-09-22 · sommaire 3 regards croisés Trajectoires résidentielles dans l'agglomération grenobloise L'agglomération grenobloise, terre de passage Une

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Déc

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2014L’agglomération

grenobloise, terre de passage

Entre désirs et réalités, devenir propriétaire

La mobilité des locataires modestes : pas vraiment le choix ?

Home sweet home : quand le logementfait le bonheur des gens

Nouveaux quartiers, cités idéales ?

Trajectoires résidentielles

dansl’agglomération

grenobloise

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D’où viennent les nouveaux habitants de l’ag-glomération ? Où vont ceux qui la quittent ? Au sein même de l’agglomération, quels types de « trajectoires résidentielles » observe-t-on ? Com-ment s’expliquent-elles ? Parler de trajectoires rési-dentielles, c’est émettre l’hypothèse que les mobili-tés ont un sens, « au carrefour de logiques d’acteurs et de déterminants structurels1. » Les ménages vont naturellement rechercher une « trajectoire résidentielle ascendante » : ils envi-sagent en effet l’évolution de leur habitat comme la perspective d’améliorer leur confort et d’accéder à la propriété pour se sentir « vraiment chez soi ». C’est ainsi que différents choix sont réalisés tout au long de la vie pour adapter son logement à ses be-soins ; mais selon la structure familiale et les moyens budgétaires des ménages, ces choix sont plus ou moins contraints.

Le choix du lieu d’habitation est déterminé à la fois par des facteurs « durs » impératifs tels que l’accès à l’emploi, l’offre de logements et les prix fonciers et immobiliers, mais également par des facteurs plus « doux », comme la préférence pour tel ou tel cadre de vie, l’environnement et le voisinage. Ce choix individuel a des conséquences collectives puisqu’il va peser sur les processus socio-spatiaux à l’œuvre, comme la périurbanisation ou la ségréga-tion socio-spatiale. L’offre disponible joue alors un rôle prépondérant.

Les politiques publiques en matière d’aménagement du territoire ont la possibilité d’agir sur les trajec-toires résidentielles des habitants et le dévelop-pement urbain2. à l’inverse, la mobilité peut avoir un impact majeur sur les politiques publiques, par exemple en ce qui concerne les équipements sco-laires. La compréhension de ces phénomènes est donc essentielle.

Le présent regards croisés visite cette thématique des trajectoires résidentielles. Il s'agit, d’une part, de révéler les principales caractéristiques de l’ag-glomération en termes de migrations résidentielles et, d’autre part (à une échelle infra-territoriale), de focaliser sur les trajectoires socio-résidentielles de certains types de publics (familles, allocataires loge-ment, propriétaires) pour mieux comprendre les lo-giques d’attractivité de certains territoires, quartiers populaires rénovés et nouveaux quartiers. Enfin, les questions du bien-être et de la qualité de vie dans les trajectoires résidentielles constituent un angle d’approche qui est également pris en considération dans ces pages.

1Grafmeyer, Authier, 20082Cremer-Schulte, 2013

regards croisésTrajectoires résidentielles dans l'agglomération grenobloise

préambule

3som

mai

re

regards croisésTrajectoires résidentielles dans l'agglomération grenobloise

L'agglomération grenobloise, terre de passage Une agglomération en mouvement : étude desfluxdepopulation

Tousmobiles,maisdesprofilsbiendifférents

Entre désirs et réalités, devenir propriétaire Ma maison, mon idéal : qui acquiert des logements dans la région grenobloise ?

L'accomplissement d'un cycle de vie : une approche àpartird'entretiensauprèsdefamillesen accession à la propriété

La mobilité des locataires modestes : pasvraimentlechoix? Parcsocial:aussidifficiled'yentrerqued'ensortir…

Mobilité résidentielle dans les quartiers prioritaires

La rénovation urbaine : des opportunités de mobilité résidentielle pour les ménages relogés

Nouveauxquartiers,citésidéales? Deuxquartiers,deuxprojets:Vigny-Musset et De Bonne

LaZACcentredeSaint-Martin-d'Hères: un quartier jeuneetdiversifiéendevenir

Homesweethome: quandlelogementfaitlebonheurdesgens Lebien-êtrepeut-ilêtreterritorialisé?

Parolesd’expertsConclusion

page 6

page 13

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page 33

4

portrait CHiFFré deGrenObLe-ALPeS MétrOPOLe

soUrCE : pour déterminer le degré d’urbanité des communes de la Métro plusieurs critères ont été pris en compte : la densité de population, le type de bâti (collectif/maison individuelle) ainsi que le niveau de desserte en transport en commun.

Caractéristiques du parc de logements

des différences marquées dans la structure du parc de logements et dans la composition sociodémo-graphique des ménages au sein des pôles urbains et des communes peu denses.

population 2010 densité(hab./km2)

evolution démographique entre 1999 et 2010 (en % par an)

Ménages d’une

personne(en %)

Couples sans

enfant(en %)

Familles avec

enfants(en %)

Nb % totale due au solde

naturel

due au solde

migratoire

grenoble 155 600 36 % 8 580 0,1 % 0,8 % -0,6 % 49 % 21 % 24 %

autres pôles urbains 208 800 48 % 1 590 0,1 % 0,8 % -0,7 % 34 % 25 % 38 %

petites communes périurbaines

68 500 16 % 170 1,0 % 0,6 % 0,4 % 23 % 31 % 44 %

total agglomération grenobloise

432 900 100 % 790 0,2 % 0,8 % -0,5 % 39 % 24 % 33 %Source : INSEE - RP 2010

PropriétairesT1 et T2Maison Locataires

Autres pôles urbains

Grenoble

Petites communes périurbaines

3 %

22 %

74 %

38 %

18 %9 %

37 %

55 %

74 %

43 %

23 %

15 %

CHIFFreS CLéS

433 000 habitants,10è rang des epCi français

Une croissance démographique modérée (0,2 % par an).

10 % d'étudiants28 % de ménages retraités, 17 % de cadres, 16 % de professions intermédiaires, 13 % d'ouvriers, 12 % d'employés

51 % de propriétaires, 31 % de locataires privés, 16 % de locataires HLM

Séch.

St Barth. de S.

Vaul. le H.

Vaul. le Bas

Dom.

Mur. Giè.

Herb.

Ven.

Montch.

Jarrie

Brié et A.

Bres.

Mey. Cor.

Vizille Notre Dame

de M.

St P. de Més.

Qua. en Ch.

Le Sap. en Ch.

Sarc.

Éch. Pois.

Eyb.

St Mart. d'H.

Gre.

La Tron.

Champ sur D.

St Geo. de C.

Notre Dame de C.

Champ.

Le Pt de Claix

Varces A. et R.

Claix

St Égr.

Prov.

Mt St Mart.

St Mar. le V.

Sey.

Sey. P.

Font.

Sas.

St P. de V.

Vif

Le Gua

Mir. Lanch.

Noy.

Veur.- V.

Font. C.

Densités GrenobleAutres pôles urbainsPetites communes périurbaines

FSo

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n : A

URG

201

4

5

L’agglomération grenobloise, terre de passage

Trajectoires résidentielles Partie i : L’agglomération grenobloise, terre de passage

1re P

ar

TiE

L’attractivitéd’unterritoires’observeprincipalementenfonctiondunombrede personnes qui s’y installent et des raisons qui les poussent, au contraire, à lequitter.Elles’observeégalementenfonctiondelacapacitéduterritoireàretenirsapopulationouàcapterdenouveauxhabitants,cequitémoignedelaqualitéducadredevieofferte.L’étudedesflux(mouvementsdepopulationau sein du territoire métropolitain, régional ou national) permet de mettre en relieflesniveauxd’attractionduterritoire.

Une agglomération en mouvement : étudedesfluxdepopulation

UNECroiSSANCEDéMogrAPHiqUEfAibLE,AVECDESéCHANgESMigrAToirESDéfiCiTAirES…

…MAiSUNEAggLoMérATioNENforTrENoUVELLEMENT,CoMMEToUTESLESMéTroPoLES

en comparaison des agglomérations du panel du baroMétro3, la croissance démographique de la Métro est plutôt faible (0,2 % par an), loin derrière toulouse (1,2 % par an), Montpellier (1,2 % par an) ou rennes (0,8 % par an). L’évolution démographique de l’agglomération grenobloise est tirée par l’accroissement naturel4

(0,6 % par an) et notamment la dynamique des naissances. Au contraire, l’évolution due aux échanges migratoires est négative (- 0,4 % par an), comme c’est le cas pour 5 autres agglomérations du panel : Saint-etienne (- 0,6 %), nancy (- 0,5 %), rouen (- 0,5 %), Strasbourg (- 0,3 %) et nantes (-0,1 %).

nombreux sont ceux qui arrivent dans l’agglomé-ration grenobloise, mais plus nombreux encore sont ceux qui repartent… Ainsi, en 2008, l’agglo-mération grenobloise enregistrait 57 000 nou-veaux habitants par rapport à 2003, mais, depuis cette date, 66 700 personnes l’ont quittée, ce qui représente un solde migratoire (entrées-sorties) négatif d’environ 9 700 personnes.

Avec un taux de migrations nettes de - 2,4 % par an, Grenoble se situe parmi les aggloméra-tions les plus déficitaires du panel BaroMétro, au même niveau que Saint-etienne (- 2,5 %), Stras-bourg (- 2,4 %) ou Lyon (- 2,3 %). Pour autant, ses taux d’entrants et de sortants se situent dans la moyenne du panel, nettement plus élevés qu’à Saint-etienne, Strasbourg ou Lyon : cela traduit un fort renouvellement de la population grenobloise.

3Le baroMétro est un outil de comparaison des situations territoriales. Il s’appuie sur un panel d’agglomérations de taille et enjeux similaires : Aix-en-Provence, bordeaux, Grenoble, Montpellier, nancy, nantes, nice, rennes, rouen, St-etienne, Strasbourg, toulouse.4Mouvement naturel : solde des naissances et des décès / accroissement migratoire : solde apparent des entrées et des sorties

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On constate que les ménages entrants sont de plus petite taille (1,9 personnes en moyenne) que les ménages sortants (2,1), ce qui explique que le déficit migratoire est plus marqué en termes de population que de ménages (taux de migra-tion nette : -1 %). Ce constat est partagé par les grandes métropoles universitaires qui attirent, de toute la France, des petits ménages, étudiants et jeunes actifs, et qui voient les familles quitter l’ag-glomération pour s’installer en périurbain.

Les échanges les plus massifs se font entre gre-noble et les autres villes de l’agglomération qui concentrent le plus d'habitants. Mais l’on constate aussi des effets de proximité, avec des échanges importants entre : • Echirolles et Pont-de-Claix • Echirolles et Eybens • Saint-Martin-d’Hères et Eybens • Fontaine, Sassenage et Seyssinet-Pariset • Saint-Egrève et Le Fontanil

LEs MénagEs Entrants sont DEPLUSPETiTETAiLLEqUELESSorTANTS

UNEforTEMobiLiTéiNTErNEà L'aggLoMération

Agglomération grenobloise – echanges migratoires entre 2003 et 2008

Migrations résidentielles de la population entre 2003 et 2008

Taux d’entrants

Taux de sortants

16 %

16 % 17 %

17 %

13 % 16

%

19 %

20 %

20 % 22

%

17 % 18

%

10 % 12 %

21 %

21 %

12 % 14

%

9 % 11

% 12 % 15

%

20 %

21 %

14 % 17

%

Aix-en-Provence

Bordeaux

Lyon

Montpellier

Nancy

Nantes

Nice

Rennes

Rouen

Saint-Etienne

Starsbourg

Toulouse

Grenoble

Entrants : 57 000 personnes

(29 900 ménages)

Sortants : 66 700 personnes

(31 600 ménages)

Solde migratoire :- 9 700 personnes

(-1 800 ménages)

Trajectoires résidentielles Partie i : L’agglomération grenobloise, terre de passage

ménages ont déménagé

tout en restant dans la même

commune

21 700

ménages ont changé de

communes tout en restant dans

la Métro

16 050Dans l’agglomération

Source : INSEE - RP 2008

soUrCE : observer les migrations résidentielles à travers le recensementLes migrations résidentielles sont appréhendées en 2008 à travers la question « où habitiez-vous 5 ans auparavant ? ». Ce qui signifie que : > Seules les migrations des personnes de plus de 5 ans sont étudiées > Le solde des entrées et sor ties n' intègre pas les échanges avec l'étranger > Les migrations intermédiaires ne sont pas prises en compte > Les caractér ist iques des migr ants sont ce l les du dernier recensement. Les données ne permettent pas d’analyser les change- ments d’état : de locataires vers propriétaires, d’étudiants vers actifs…

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Ce sont les cycles de vie (choix d’un lieu d’étude, d’un lieu de travail, changement de logement pour accueillir le deuxième enfant….) qui président aux déménagements. De ce fait, la géographie des mi-grations est spécifique à chaque tranche âge : •Avant25ans, les échanges migratoires se font essentiellement avec le reste de la région Rhône-alpes (39 %) et les autres régions françaises (44 %).

•Entre 40 et 54 ans, les échanges avec le reste de la région grenobloise dominent (42 %), c’est la logique des choix résidentiels. • Après 65 ans les flux les plus importants correspondent à des échanges avec les autres régions françaises (43 %) : on peut sans doute y voir l’attraction des jeunes retraités pour des environnements plus ensoleillés ou pour leur région d’origine.

Les échanges migratoires entre l’agglomération et l’extérieur rendent compte simultanément du phénomène de périurbanisation et de l’attractivité de la région grenobloise au niveau national. >44 % des ménages arrivés dans l’agglomération sont originaires d’une autre région française et 31 % viennent d’un autre département de rhône-Alpes. >46 % des ménages partis de l’aggloméra- tion se sont installés dans une autre région française et 24 % dans un autre départe- ment de rhône-Alpes.

Ces migrations, de longue distance, sont motivées par des raisons profession-nelles, d’études ou de retraite. Elles sont caractéristiques de l’ensemble des métropoles.

Seulement 18 % des arrivées et 23 % des départs s’opèrent avec le reste de la région grenobloise.

Ces migrations, de courte distance, correspondent davantage à des choix résidentiels au sein d’un même bassin habitat-emploi et illustrent les phéno-mènes de périurbanisation.

LAgéogrAPHiEDESéCHANgESVAriEENfoNCTioNDEL’âgE

biENPLUSD'éCHANgESMigrAToirESAVECLESAUTrESrégioNSfrANçAiSESqU’AVECLESTErriToirESPLUSProCHES

Origines des ménages arrivés dans l’agglomération Destinations des ménages partis de l’agglomération

31 %

7 %

18 %

44 %

7 %

24 %

23 %

46 %

reste RUG

reste Isère

reste Rhône-Alpes

reste France

Source : INSEE - RP 2008

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qUiSoNTLESPLUSMobiLES?

3migrantssur4ontmoinsde40ans

Les catégories aisées sont les plus mobiles

Dans l’agglomération grenobloise, les mou-vements des ménages de moins de 40 ans ex-pliquent les ¾ des flux migratoires (81 % des entrants et 69 % des sortants).Les entrants sont très jeunes, avec 45 % de moins de 25 ans contre 15 % pour les sortants.

A l’exception des moins de 25 ans, quel que soit l’âge du chef de ménage, on compte plus de dé-parts de l’agglomération grenobloise que d’arri-vées. L’agglomération n’est attractive que pour les jeunes, étudiants et jeunes actifs en début de vie professionnelle.

trois catégories socio-professionnelles re-groupent les deux tiers des migrants : les cadres, les professions intermédiaires et les étudiants. Contrairement à une représentation tenace, les cadres partent bien davantage qu’ils n’arrivent sur le territoire de l’agglomération, à l'inverse des étudiants. Cet écart, propre à toutes les villes universitaires, s’explique par le parcours d’étude et d’entrée dans la vie active des jeunes ;

tous les étudiants venus à Grenoble ne trouvent pas du travail sur place. Lorsqu’ils sont recen-sés comme « sortants de l’agglomération », ils sont cadres, mais 5 ans auparavant, comme « entrants », ils étaient étudiants.A l’inverse, l’agglomération accueille plus de mé-nages d’ouvriers qu’elle n’en voit partir mais il faut préciser que les flux sont de moindre ampleur que pour les autres catégories d’actifs.

entrants Sortants Solde

Nb % Nb %

15-19 ans 2 980 10 % 430 1 % 2 550

20-24 ans 10 570 35 % 4 350 14 % 6 220

25-39 ans 10 710 36 % 17 070 54 % - 6 360

40-54 ans 3 390 11 % 5 440 17 % - 2050

55-64 ans 1 060 4 % 2 930 9 % - 1 870

65 ans et + 1 160 4 % 1 480 5 % - 320

total agglomération grenobloise(périmètre 2013)

29 860 100 % 31 690 100 % - 1 830

entrants Sortants Solde

Nb % Nb %

Cadres 6 490 22 % 7 690 24 % - 1 200

professions intermédiaires 5 800 19 % 6 600 21 % - 800

employés 3 630 12 % 4 930 16 % - 1 300

ouvriers 2 600 9 % 1 570 5 % 1 030

retraités 1 500 5 % 2 420 8 % - 920

etudiants, autres inactifs 9 180 31 % 7 990 25 % 1 190

total agglomération grenobloise(périmètre 2013)

29 860 100 % 31 690 100 % - 1 830

Source : INSEE - RP 2008

Source : INSEE - RP 2008

Trajectoires résidentielles Partie i : L’agglomération grenobloise, terre de passage

tous mobiles, maisdesprofilsbiendifférents

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Grenoble-Alpes Métropole France

66 700sortants

(31 600 ménages)

57 000entrants

(29 900 ménages)

[ - 9 700 personnes][ - 1 800 ménages ]

Agglomération grenobloiseEchanges migratoires entre 2003 et 2008

- 2 200 ménages

Solde migratoire - 8 400 ménages

Solde migratoire Solde migratoire 13 600

4 800

14 100

22 500

2 200

4 400

14 100

22 500

5 550

3 960

[ + 1 590 ]

+ 8 800 ménages

- 25 ans

25 à 54 ans

+ 55 ans

Région Rhône-Alpes hors Isère « Nord » de la France

Grenoble-Alpes Métropole

9 270

[ + 1 680 ]

7 590 5 550

3 960

[ + 1 590 ]

Sources : INSEE - RP 2008 Réalisation : Agence d’urbanisme de la région grenobloise - Novembre 2014

Echanges migratoires des ménages entre 2003 et 2008

Communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole UnE aggLoMération BoostéE par LEs étUDiants

Uneffetimmédiatpourlescommunesde la Métro accueillant des étudiants

On peut remarquer l’ampleur des échanges (9 300 entrants, 7 600 sortants) avec les autres départe-ments de rhône-alpes. il faut néanmoins rappeler que les départements de l’ardèche, de la Drôme, de la Savoie et de la Haute-Savoie, qui font partie de l’académie de grenoble, génèrent des flux d’étu-diants plus importants. Ces mouvements sont un peu plus importants que les échanges périurbains. (voir page 10)

Les partants sont plus fréquemment actifs (53 % des sortants) et, pour cette population, on constate l’attractivité des grandes métropoles comme Lyon (950), Paris (550), ou Montpellier mais aussi les autres communes de l’Isère (400) et la Savoie (250).

Gières, Grenoble, La tronche et Saint-Martin-d’Hères, qui accueillent des structures universi-taires et offrent des logements aux étudiants, se distinguent par une mobilité nettement plus éle-vée que dans les autres communes de l’agglomé-ration, avec près du tiers d’entrants et de sortants. Ces communes concourent majoritairement au fort renouvellement de l’agglomération.

Sa int-Mar t in-d’hères enregistre un taux de migration nette de 6,5 %, alors que toutes les communes de plus de 10 000 habitants enregistrent plus de départs que d’arrivées : Meylan (- 6,0 %), Fontaine (- 4,1 %), Seyssinet-Pariset (- 3,6%), Le Pont-de-Claix (-3,0 %), Saint-égrève (- 2,4 %), échirolles (- 2,4 %) et Grenoble (- 1,6 %). Seule Sassenage se démarque : + 3,6 %.

par le jeu des entrées et sorties, l’agglomération grenobloise a gagné, en 5 ans, 8 800 jeunes de moins de 25 ans. Ce sont principalement des jeunes issus des autres départements de l'académie de Grenoble (4 500) ou du reste du département de l'Isère (2 700).

Forte attractivité de l’agglomération grenobloise pour la région rhône-Alpes et le nord de la France

echanges migratoires entre 2003 et 2008

sortantsDéficitmigratoire+ de sorties que d'entrées + d'entrées que de sorties

ExcédentmigratoireEntrants

10

CHAMP.

SECH.

PROV.

VAUL. LE BAS

NOTRE DAMEDE C.

NOY.

QUA. EN CH.

MIR. LANCH.

HERB.

VEUR. V.

DOM.

POI.

ST-MAR. LE V.

SARC.

GIE.

VIZILLE

MONTCH.

VIF

BRIE ET A. LE PT DE CLAIX

LE GUA

ST P. DE V. CHAMP SUR D.

ST GEO. DE C.

MUR.

BRES.

VAUL. LE H.

ST EGR.

SEY. P.

SAS.

VEN.

FONT.

ST MAR. D'H.

VARCES A. ET R.

MEY.

FONT. C.

CLAIX

ECH.

SAINT-PIERRE-DE-MESAGE

LA TRON.

MT ST MART.

COR.

GRE.

ST BART. DE S.

NOTREDAMEDE M.

JARRIE

LE-SAP. EN-CH.

SEY. EYB.

Sources : INSEE - RP 2008 Réalisation : Agence d’urbanisme de la région grenobloise - Novembre 2014

Taux de migration nette en %

< - 0,03

- 0,03 à - 0,02

- 0,02 à 0,02

> 0,02

Sous le seuil de significativité

Les échanges migratoires de l'agglomération sont déficitaires avec le reste de la région grenobloise

et du département, ainsi que l'Ile de France et les régions sud.

Les petites communes ré-s i d e n t i e l l e s d u s u d d e l’agglomération sont, quant à elles, plus attractives, comme brié-et-Angonnes (12,4 %), Vaulnaveys-le-haut (10,8 %), le Gua (5,1 %) et Champagnier (3,3 %).

Trajectoires résidentielles Partie i : L’agglomération grenobloise, terre de passage

taux de migration nette

Isère hors région urbaine grenobloise Région urbaine grenobloise hors

agglomération grenobloise

Région Île-de-France « Sud » de la France

[ - 1 560 ][ - 1 500 ]

[ - 200 ] [ - 1 770]

Sources : INSEE - RP 2008 Réalisation : Agence d’urbanisme de la région grenobloise - Novembre 2014

Echanges migratoires des ménages entre 2003 et 2008

Communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole

LEGENDE

4 500

3 000

6 150

4 590

7 190

5 420

2 260

2 050

5 550

UNEAggLoMérATioNqUiPEiNEàrETENirLESfAMiLLESETLESrETrAiTéS

11

quandlafamilles’agrandit,lesménagesquittentmajoritairementl’agglomération

Al’âgedelaretraite,2foisplusdedépartsqued’arrivées

La mobilité des séniors est beaucoup moins éle-vée et les volumes de flux sont faibles en com-paraison des autres tranches d’âge. entre 2003 et 2008, l’agglomération grenobloise a perdu 2 200 ménages âgés de plus de 55 ans du fait des migrations. Les échanges avec un autre département que l’Isère représentent plus de la moitié des flux (55 % des entrants et 58 % des sortants). Les mé-nages âgés quittent l’agglomération de préférence pour la Drôme, la Savoie, le Var, l’Hérault, le rhône et les Alpes-Maritimes.

Statistiquement, on n’observe pas de retours massifs de retraités du périurbain vers l’agglomé-ration, au contraire : après 55 ans on compte 800 ménages venus du reste de la région grenobloise pour s’installer dans la Métro contre 1 400 qui ont fait le chemin inverse. Par contre, on constate bien une forte mobilité au moment du passage à la retraite avec des choix sans doute différents selon qu’on entre dans le 3è ou le 4è âge qui demande une plus forte proximité des services urbains.

L’agglomération grenobloise reste peu attractive pour les 25-54 ans, qu’il s’agisse de départs au sein de la région grenobloise ou vers d’autres ter-ritoires plus éloignés. Une grande partie de ces ménages, en âge de fonder et élever une famille, partent aux frontières de l’agglomération : 6 300 d’entre eux se sont installés dans un autre sec-teur de la région urbaine et seulement 3 500 ont fait le mouvement inverse. Mais ces départs sont aussi plus lointains : 14 700 familles sont parties dans un autre département. Le déficit migratoire est particulièrement fort avec Paris, pour raison de mobilité professionnelle.

Grenoble-Alpes Métropole France

66 700sortants

(31 600 ménages)

57 000entrants

(29 900 ménages)

[ - 9 700 personnes][ - 1 800 ménages ]

Agglomération grenobloiseEchanges migratoires entre 2003 et 2008

- 2 200 ménages

Solde migratoire - 8 400 ménages

Solde migratoire Solde migratoire 13 600

4 800

14 100

22 500

2 200

4 400

14 100

22 500

5 550

3 960

[ + 1 590 ]

+ 8 800 ménages

- 25 ans

25 à 54 ans

+ 55 ans

Grenoble-Alpes Métropole France

66 700sortants

(31 600 ménages)

57 000entrants

(29 900 ménages)

[ - 9 700 personnes][ - 1 800 ménages ]

Agglomération grenobloiseEchanges migratoires entre 2003 et 2008

- 2 200 ménages

Solde migratoire - 8 400 ménages

Solde migratoire Solde migratoire 13 600

4 800

14 100

22 500

2 200

4 400

14 100

22 500

5 550

3 960

[ + 1 590 ]

+ 8 800 ménages

- 25 ans

25 à 54 ans

+ 55 ans

echanges migratoires entre 2003 et 2008

echanges migratoires entre 2003 et 2008

VoreppeDomicile parental

Grenoble(Vigny Musset)Locataire d’un appartement

Homme, 40 ansPropriétaire à DomèneChargé d’études dans la MétroEn couple, 4 enfants

Grenoble(Quartier de Bonne)

Locataire d’un appartement

DomènePropriétaired’une maison1

973

2000

2009

Nais

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PARCOURS 4

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2012

ParisPropriétaire

d’un appartement

VoironLocataire d’un T3

La MurettePropriétaire d’une maison

Sud de la FrancePropriétaire d’une maison

CoubleviePropriétaire d’une

maison1980

2000

Rais

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Mis

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PARCOURS 5

2006

2011

2025

EybensDomicile parental

Grenoble(Villeneuve)Locataire d’un T2

Femme, 25 ansPropriétaire à FrogesAdjoint administratifdans MétroEn couple, 1 enfant en bas âge

St Martin d’UriageLocataire d’un appartement

FrogesPropriétaire d’une maison1

989

2009

2011

rita

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PARCOURS 6

Mis

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2013

Femme, 50 ansPropriétaire à CoublevieFemme au foyerEn couple, 1 enfant (19 ans)

À chacun son parcours d'accession

12

Cadres

Effet sur le choixd’une commune Type de ménages

Caractéristiques communales

Employés ou ouvriers

Prix immobilier (€/m2)

Logements individuels (%)

Temps de trajetpôle de services (min)

Altitude du bâti (m)

Champ de vue (ha)

Ensoleillementdu bâti (Wh/m2)

Temps de trajetGrenoble centre (min) Avec enfants

Autres

0 %

20 %

20 %

40 %

60 %

80 %

40 %

60 %

80 %

100 %

120 %

Le graphique indique que, par exemple, une hausse du prix de l’immobilier de 600 € du m2 a pour consé-quence une baisse de probabilité de choix de plus de 50 % pour les employés-ouvriers et de plus de 60 % pour les ménages avec enfants, alors que pour les cadres, cette baisse n'est en moyenne que de 18 %, ce qui en fait le groupe le moins sensible à la hausse du prix.Les variables d’aménités environnementales, comme l’altitude ou l’ensoleillement, ont généralement plus d’impact sur le choix des cadres. par exemple, une augmentation de 200 m d’altitude a pour consé-quence une hausse de la probabilité de choix de 40 % pour les cadres. Cet effet est par contre négatif pour les employés-ouvriers et les ménages avec enfants.

Trajectoires résidentielles Partie i : L’agglomération grenobloise, terre de passage

paroles de

Zoom sur les critèresde localisation des ménages

Dans une région urbaine, les choix du lieu de ré-sidence des ménages influent fortement sur les processus de périurbanisation et de ségrégation. A l’aide d’un modèle micro-économique dit de choix discret, il est possible d’en savoir plus sur ce qui dé-termine ces choix. Dans le modèle élaboré pour la région greno-bloise, nous supposons qu’un ménage choisit, entre plusieurs communes, celle qui maximise sa satisfaction. Les 224 communes de notre étude sont décrites par deux types de facteurs quanti-tatifs :>les facteurs de localisation classiques comme le prix de l’immobilier, les temps de trajets vers la ville-centre et les centres de services, ainsi que l’offre de logement ; >les facteurs d’aménités environnementales, ici l’altitude, l’ensoleillement et la vue.

Pour la modélisation, nous utilisons des données de migrations individuelles récentes issues d’un fichier du recensement de la population de l’In-see (2008). Le modèle permet de calculer, entre autres, l’effet des caractéristiques communales sur le choix de la commune de résidence pour diffé-rents types de ménages (figure ci-dessous : l’effet est ici indiqué par rapport à une augmentation d’un écart-type de chaque facteur). nos résultats partiels démontrent l’effet des amé-nités environnementales sur les migrations rési-dentielles. Pour des raisons de lisibilité, le modèle focalise sur les groupes de ménages dont les lo-giques de localisation sont censées être très dif-férentes : le groupe des ménages « cadres » avec celui des « ouvriers » et « employés », pour les contrastes en termes de budgets d’achat, et la dis-tinction des « ménages avec enfants » en raison des contraintes qui influent sur le choix des fa-milles (proximité de l’école, des activités…).

Dominik CrEmEr-SChultEDoctorant en économie à IRSTEA, UR DTM(2014, travaux en cours)

13

Entre désirs et réalités, devenir propriétaire

2e

Par

TiE

Dansunetrajectoirerésidentielle, l’accèsà lapropriétéestsouvent l’enjeud’un«parcoursascendant».Cettereprésentations’estconstruiteenfonc-tiondel’offredelogementdisponibleetdesdiversesincitationsdel’Etatenfaveurdel’achatimmobilier.Lapériodedel’après-guerreamarquéuntour-nantdécisif:«Apartirdesannées1960,avecl’actionconjuguéedel’épargnelogement, de la construction des grands ensembles et la réhabilitation des centresanciens,l’éventaildeschoixs’estélargi.»5Danslesannées1970,onassiste au passage de l’“état aménageur” à l’“état incitateur”, avec la création de nouvelles orientations qui encouragent la propriété privée et la maison individuelle.6

Ma maison, mon idéal ?Aujourd'hui, si la tendance est toujours à l’achat et si la maison représente encore un idéal de vie, les possibilités offertes aux futurs acquéreurs sont plus limitées, avec des prix élevés ainsi que des terrains et des maisons qui se raréfient. A ces contraintes, s’ajoute une certaine complexité des modes de vie actuels qui rend les parcours indivi-duels et donc résidentiels plus chaotiques. La propriété n’est plus forcément la fin en soi d’un parcours, mais elle peut constituer une étape par-mi d’autres. Louer, acheter, revendre, louer… sont aujourd’hui autant de situations tributaires des

événements de la vie (arrivée d’un enfant, ma-riage, divorce, mutation, perte d’emploi…).

Malgré tout, un consensus social continue à faire de l’accès à la propriété un modèle et un but, bien moins facile à atteindre cependant que pour les générations précédentes. Les propriétaires ou ac-cédants contemporains doivent davantage conju-guer avec la réalité économique et foncière de leur territoire qui fait que, pour la majorité, l’achat relève de nombreux compromis.

5 et 6 J.Y Authier, 2010 : etat des lieux sur les trajectoires résidentielles, p.6, PUCA

14

quiacquiertdeslogementsdans l’agglomération grenobloise ? L’analyse des transactions immobilières (renseignées par les notaires) permet de connaître le profil des nouveaux acquéreurs de logements à travers différentes données, comme l’âge, la catégorie sociopro-fessionnelle, le type de bien acquis, le lieu et le prix.

Le marché grenoblois est principalement tourné vers les appartements, en particulier les apparte-ments anciens (au sens des notaires, soit les biens construits depuis plus de 5 ans). entre 2006 et 2013, on recense ainsi :

>20 900 ventes d’appartements anciens soit 62 % des transactions de ce type en Isère, >3 950 appartements récents (moins de 5 ans),>4 100 transactions de maisons anciennes (14 % des transactions enregistrées en Isère),>750 ventes de terrains à bâtir (7,5 % des tran-sactions iséroises).

entre 2006 et 2013, le prix moyen d’un appar-tement à la Métro est de 2 375 € / m². Les ¾ des acquéreurs habitaient déjà le territoire de la Métro auparavant et, parmi eux, plus de 40 % ont acquis un bien dans leur commune de résidence (notamment Grenoble, Saint-Martin

d’Hères, echirolles et Fontaine). Si les habitants is-sus de la Métro achètent des biens au prix du marché, on remarque que les 1 000 acqué-reurs (5 % du total) en provenance du Grésivau-dan achètent à un prix légèrement plus élevé que la moyenne observée (2 571 € / m²).

L’achat d’un bien immobilier, même un apparte-ment dans l’ancien, reste plus facile pour les cadres ou professions intermédiaires (respectivement 26 % et 31 % des transactions renseignées.) Ces catégories sont surreprésentées par rapport à leur poids dans la population : le marché reste sé-lectif et les ouvriers sont plutôt sous-représentés. Mais ce marché reste accessible à des personnes relativement jeunes : 24 % ont moins de 30 ans et 32 % ont entre 30 et 39 ans. Ce chiffre est à rapprocher d’un constat général sur les revenus : l’agglomération grenobloise est celle où les moins de 30 ans gagnent le mieux leur vie par rapport

aux agglomérations comparables. Le prix moyen d’acquisition varie fortement en fonction de l’âge et de la catégorie socio professionnelle des mé-nages et reflète la qualité des biens et/ou leur lo-calisation (quartiers recherchés, à proximité des écoles, des services, des lieux de travail,…).

Les acquéreurs d’appartements récents (moins de 5 ans) sont dans l’ensemble plus âgés et plus aisés. Le prix du neuf explique en grande partie ce constat. en moyenne 400 € plus chers au m² que dans l’ancien, les appartements neufs restent inaccessibles au plus grand nombre.

Age des acquéreurs d'appartements dans la Métro, période 2006-2013

11 %7 %

20 %20 %

24 %20 %

22 %32 %

16 %24 %

Acquéreurs d’appartements neufs (< de 5 ans)

Acquéreurs d’appartements anciens (> de 5 ans)

Entre 20 et 29 ans

0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 %

Entre 40 et 49 ans

Entre 50 et 59 ans

Entre 60 et 69 ans

Entre 30 et 39 ans

Source : Perval 2006-2013

Trajectoires résidentielles Partie 2 : Entre désirs et réalités, devenir propriétaire

UNMArCHéToUrNéVErSLESAPPArTEMENTS

75%DESACqUérEUrSD’APPArTEMENTSANCiENSrésiDaiEnt Déjà Dans L’aggLoMération

DESACqUérEUrSjEUNES,MoiNSAiSéSqUELEUrSAîNéS

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Données Filocom 2013 sur les occupants du parc de résidences principales

La rareté des terrains à bâtir sur le territoire Mé-tro impose presque à tous de s’éloigner, mais cet éloignement est plus ou moins important selon les budgets. Ouvriers et employés, contraints par un budget plus limité, trouvent des biens individuels hors de la Métro, inférieurs de 30 à 70 000 €.Les cadres s’éloignent moins : 44 % restent au sein de la Métro et 24 % privilégient le Grésivaudan. Ceux qui choisissent le Voironnais privilégient à la proximité d’autres aspirations comme un grand terrain au calme…

Les jeunes aussi s’éloignent, faute d’offre répon-dant à leur budget et leurs aspirations. en 8 ans, au sein de la Métro, seules 250 maisons anciennes ont été achetées par des personnes de moins de 30 ans, quand plus de 4 000 transactions ont été

enregistrées. Sur la même période (2006-2013), 580 jeunes acquéreurs originaires de la Métro ont pourtant acheté une maison ancienne. près des deux tiers se sont reportés sur des territoires voisins, aux prix beaucoup plus abordables.

Un compromis sous contraintesLes propriétaires recherchent un compromis entre un budget souvent limité (en particulier lorsqu’il s’agit d’une première accession) et leurs multiples aspirations. Si certains choisissent de s’éloigner pour trouver le bien correspondant à leur budget et répondant à leurs attentes, d’autres font le choix d’un logement plus petit, de moins bonne qualité, mais proche de leurs lieux de vie. La connaissance ou le vécu de la commune voire du quartier de leur future acquisition est un autre élément qui pèse dans la balance des choix.

Où vont les ménages de la Métro pour acquérir un terrain à bâtir ?

Prix moyens d’acquisition des appartements anciens dans la Métro en fonction de l’âge ou de la catégorie socioprofessionnelle. Sources, données Perval-notaires 2006-2013

2690 € / m²

2560 € / m²

2 340 € / m²

2 250 € / m²

2 080 € / m²

Plus de 70 ans

Cadre

Profession intermédiaire

Moins de 30 ans

Ouvrier

Où vont les ménages de la Métro pour acquérir un terrain à bâtir ?

< 80 000 €entre 80 000 € et 100 000 €entre 100 000 € et 130 000 €entre 130 000 € et 150 000 €> 150 000 €

Exemple des prix et surfaces moyens de leurs achats sur quelques territoires ?

6 %93 000 €830 m²

17 %154 000 €

935 m²

4 %89 000 €940 m²

46 %168 000 €

810 m²

15 %122 000 €1 000 m²

DESTErrAiNSàbâTiroUDESMAiSoNSANCiENNESpLUtôt rarEs Et pEU aCCEssiBLEs

Locataires du parc privé

42 ans > 20400 e

propriétaires occupants

59 ans > 35 300 e

en moyenne de revenu médian

de revenu médianen moyenne

exemple des prix et surfaces moyens de leurs achats sur quelques territoires17 % des ménages de la Métro achètent un terrain dans le grésivaudan pour une valeur moyenne de 154 000 € et une surface moyenne de 935 m2.

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Trajectoires résidentielles Partie 2 : Entre désirs et réalités, devenir propriétaire

L'accomplissement d'un cycle de vie

L’HAbiTATrELèVEAVANTToUTD’Un MoDE D’ExistEnCE

Une approche à partir d’entretiens auprès defamillesenaccessionàlapropriété

L’enquête présentée ici a fait le choix de se concentrer sur des familles en accession à la propriété pour deux raisons : non seulement la transformation d’un couple en famille avec enfants est un des critères déterminant l’acte d’achat, mais aussi, dans l’agglomération greno-bloise, c’est également le moment où les mé-nages sont les plus nombreux à quitter le ter-ritoire. il s’agissait de comprendre les ressorts de ces choix.

Dans un contexte où le temps moyen d’occupation d’un logement a tendance à diminuer (environ 8 ans), cette étude cherche à comprendre comment s’opère les choix résidentiels des ménages et plus précisément celui des familles avec enfants.

Devenir propriétaire s’inscrit dans une double logique : la recherche d’un nouveau logement et l’accession à la propriété, qui s’inscrivent dans des raisonnements différenciés.

>La recherche d’un logement correspond à une étape d’un projet de vie plus large, à plus long terme et lié à des choix familiaux et pro-fessionnels. elle est souvent la conséquence d’un événement tel que l’union d’un couple, l’agrandis-sement ou la réduction de la cellule familiale, la séparation ou encore la mutation professionnelle. Les ménages doivent alors repenser et réadapter leur lieu de vie à leur situation socio-économique. De véritables stratégies peuvent être mises en place par les familles qui se saisissent de la néces-sité de changement comme d’une occasion pour répondre à différents besoins (évolution de car-rière, se rapprocher de la famille ou des modes de garde, etc). « Mon mari perdait son emploi sur Paris, on était en location, on devait rendre la maison. Ma sœur qui habitait à Voiron allait être maman et je suis assistante maternelle (...) Donc nous avons décidé de déménager, pour refaire notre vie ailleurs. C’était un tremplin pour partir. » (Couple avec 2 enfants, catégories socio professionnelles modestes, Voiron)

>D’autre part, le fait d’accéder à la propriété plutôt que de louer son logement renvoie le plus souvent à des arguments rationnels, d’ordre économique. Le projet d’accession répond à une logique d’investissement qui oppose la location avec un « loyer à perte » à l’achat qui permet de sécuriser son avenir, sa retraite. « Le jour où je serai à la retraite, je n’aurai pas de loyer à payer. L’im-portant, je pense, c’est de pouvoir être propriétaire avant d’être à la retraite. » (Couple avec 1 enfant, catégo-ries socio professionnelles intermédiaires, echirolles)

D’autres motivations, plus existentielles, se dessinent en creux : être propriétaire serait la condition d’une réalisation sociale, voire d’un accomplissement personnel.L’accession à la propriété oblige les ménages à s’interroger à la fois sur le type d’habitat recherché (maison, appartement…) et sur le lieu de vie (commune, quartier, centre-ville ou campagne…).Dans l’idéal, l’achat doit permettre d’accé-der à quelque chose de mieux, de plus grand : « Pour moi, le critère primordial c’était cinq chambres. Quitte à acheter quelque chose, je voulais que chacun de mes enfants ait son petit coin à lui, parce qu’ils grandissent aussi. » (Couple avec 4 enfants, catégo-ries socio professionnelles supérieures, Crolles)

Le paramètre du prix pour des familles cherchant à agrandir leur espace de vie reste important. Il est à l’origine du départ de certains ménages vers les zones périurbaines, secteurs où le foncier est plus accessible.

soUrCE : enquête sociologique menée auprès de 29 ménages de classe moyenne ou supérieure ayant ré-cemment accédé à la propriété. etude commanditée par la Métro et réalisée par l’AUrG et l’UPMF dans le but d’approfondir la compréhension des choix résidentiels des ménages afin d’alimenter ses politiques d’aménage-ment du territoire et d’habitat dans l’objectif de renfor-cer son attractivité.

17

LECHoixDELAViLLEDENSEoUDUPériUrbAiN:PASSEULEMENTUNEqUESTioNDEPrix

NiVEAUDESErViCEoUCALME:UNArbiTrAgEqUiéVoLUEENfoNCTioNDESPrioriTéSDESMéNAgES

ConCLUsion : ConjUgUEr aMénités UrBainEs ETENViroNNEMENTCALME

Le choix de la ville dense ou du périurbain in-tègre aussi des préoccupations liés à la socia-bilité, à la recherche de sécurité ou l’accès aux aménités.Parmi les arguments en faveur de la périphérie, le cadre calme et sécurisant pour sa famille arrive en tête. Le bruit et la promiscuité avec un voisinage non désiré sont souvent exprimés pour caractéri-ser la ville dense. Ces éléments ne correspondent pas à la définition d’une certaine qualité de cadre de vie dont rêvent les familles.Le jardin est une parfaite illustration de cette sé-curité, notamment pour les enfants : il permet à la fois d’être « dehors » tout en étant « dedans ». Il constitue en soi-même un espace de médiation où se jouent autant une fermeture (protection vis-à-vis de l’extérieur) qu’une ouverture (pro-jection d’un paysage naturel). « Pour mon enfant comme pour nous, c’est aussi un bien-être d’avoir un jardin […] Là on a la terrasse mais ce n’est pas pa-reil ; même si je n’ai pas de réel vis-à-vis, il y a quand même un regard, ça me dérange. » (Couple avec 1 en-fant de 2 ans, catégories socio professionnelles modestes, Saint-Martin-d’Hères)

La maison située dans la zone la moins dense d’une agglomération traduit ainsi le rêve d’une harmonie familiale protectrice. Elle est le reflet d’une phase du cycle de vie consacrée à la fon-dation d’une famille qui se traduit par des sorties moins fréquentes : on préfère recevoir chez soi ou se rendre chez ses amis. Il s’agit d’une autre négo-ciation des formes de médiation avec le monde. « … Comme je vois beaucoup de monde dans la journée, j’avais besoin le soir et le week-end d'un environnement tranquille, pour choisir quand je veux voir du monde, plutôt que d'être victime du bruit ou d’autre chose. Avant on était victime de la ville. » (Couple sans enfant, catégories socio professionnelles supé-rieures, Saint-Martin-Le-Vinoux)

en somme, le mode d’existence associé au choix du calme comporte l’idée d’un certain retranche-ment, en marge de la densité urbaine. A l’inverse, le choix de la ville dense traduit l’acceptation préférentielle, à un moment donné, de l’ « agita-tion urbaine » en raison des contreparties qu’elle offre.

De manière plus générale, le domicile doit per-mettre quel que soit sa localisation un accès re-lativement facile aux services et autres aménités. Dans le choix en faveur de la ville dense, ce qui semble être déterminant serait plutôt la capacité d’accéder, de façon immédiate, à pied ou à vélo, à une grande diversité de services mais également aux différentes formes de sociabilité qu’apporte la vie citadine.

Dans le périurbain, ces aménités du quotidien sont aussi recherchées, mais le critère détermi-nant semble qu‘elles doivent pouvoir être acces-sibles rapidement en voiture. Les familles ayant fait ce choix défendent une proximité relative de services, en ajustant leurs besoins à l’offre. « Il y a un petit marché le samedi matin où il y a le boucher, des légumes, des fruits. Je descends à pied, juste en bas, c’est vraiment à côté. » (Couple avec 3 enfants, caté-gories socio professionnelles intermédiaires, Coublevie)

La localisation de l’habitat et sa position dans une offre de services est un critère déterminant dans le choix du logement. Le choix d’un milieu très urbain s’explique par les niveaux de services (aménités) mais aussi par les opportunités et connexions vers des relations sociales diversi-fiées.

en termes de politiques publiques, l’attractivité de la ville dense se joue donc autour d’une offre mieux adaptée aux besoins et attentes des habi-tants, proche des aménités urbaines tout en garan-tissant l’environnement calme souvent recherché.

18

Trajectoires résidentielles Partie 2 : Entre désirs et réalités, devenir propriétaire

paroles de

Des envies de nature en ville

quand les habitants ne trouvent pas dans les centres villes un habitat susceptible de satisfaire leur demande de nature, ils vont chercher cet habi-tat ailleurs, notamment dans la maison individuelle périurbaine. Les conséquences néfastes d’un tel choix sont connues : l’étalement urbain et l’accrois-sement des déplacements automobiles, mais aussi la ségrégation urbaine. Pour inciter à revenir habiter en ville, il faut : installer ou réinstaller plus qu’elle n’existe la nature en milieu urbain. Mais de quelle nature s’agit-il ? Les habitants nous le disent.

La demande de nature de la part des ha-bitants est une demande de nature sensible - ou sensorielle -, c’est-à-dire de nature qui ne soit plus uniquement perçue par le seul sens de la vue, mais mais également par le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe. Cette demande habitante et urbaine contemporaine de nature sensible correspond à ce qu’il est possible désormais d’appeler « le passage du paysage au jardin ». Le paysage est une nature disposée pour être per-çue à distance et, ceci expliquant cela, avec le seul sens de la vue. Le paysage suppose un individu im-mobile, spectateur séparé de la nature. Le jardin, à l’inverse du paysage, est une nature disposée non pas pour le seul sens de la vue, mais pour être pra-tiquée et vécue, d’une part, avec tous les sens du corps, d’autre part, le plus souvent possible. Le jar-din est fait pour être vu et contemplé bien sûr, mais aussi et surtout humé, touché, foulé, senti, ressenti, écouté, goûté et ce chaque jour qui passe.

Lepassagedupaysageau jardin que promeut la demande habitante de nature sen-sible est dans nos sociétés la traduction d’une appréhension historique et culturelle à la na-ture. Pour avoir lieu ou espérer avoir lieu, l’ex-périence sensorielle globale de la nature sup-pose un rapport à la nature fondé sur l’amour ou du moins le goût et non le rejet de la nature, sur l’accès libre et démocratique à la nature, et non limité et réservé à une minorité du haut de l’échelle sociale, mais aussi sur l’hédonisme (l’atten-tion croissante accordée aux plaisirs du corps) et l’individualisme ou épreuve du monde par soi et pour soi, tout autant qu’elle nécessite du temps libre et des activités de loisirs. Or, toutes ces conditions préalables à la possibilité d’une pratique sensible de la nature comptent précisément au nombre des

caractéristiques essentielles des modes de vie spé-cifiques à nos sociétés contemporaines.

Pourêtre satisfaite, la demandehabi-tante de nature sensible nécessite une proximité spatiale de la nature. La de-mande habitante de nature sensible implique un contact corporel avec la nature de manière quo-tidienne ou presque et non de manière excep-tionnelle, de temps à autre, le week-end ou en vacances par exemple. elle désigne de ce fait une nature qui soit pratiquée et vécue dans la ville, par la ville et grâce à la ville, et non une nature éloi-gnée ou séparée de la ville. La demande habitante de nature sensible est donc un appel à l’innovation paysagère et urbanistique. Il revient aux paysagistes d’aujourd’hui et aux urbanistes d’inventer, dans leur forme, leur localisation et leur contenu, les jardins urbains contemporains. en ce qu’elle contribue à conforter non seulement la proximité mais l’inter-pénétration même de la nature et de la ville, la de-mande habitante de nature sensible s’inscrit sans équivoque dans la perspective d’une construction de la ville-nature contemporaine.

YvES ChalaSProfesseur à l’Institut d’urbanisme de Grenoble

19

Les dispositifs "d'accession sociale à la propriété" (prêt à taux zéro PtZ+, tVA à 5,5 % en zones AnrU, prêt social de location-accession PSLA…) ont été complétées par la Métro par une aide aux ménages locataires à revenus modestes (plafonds de ressources), qui achètent pour la première fois un bien immobilier. Pour être agréée, l’opé-ration doit respecter un prix de vente plafonné à 2 650 €/m² (2 350 €/m² en zone AnrU du fait la tVA réduite), alors que les prix du neuf sont en moyenne de 3 400 € par m². La Métro apporte alors une subvention forfaitaire de 4 000 € par ménage bénéficiaire.Depuis 2009, une trentaine d’opérations ont été agréées par la Métro et ont permis à environ 240 ménages d’accéder à la propriété. Ces mé-nages ont ainsi pu acheter leur premier logement dans le parc neuf, mais à un prix plus proche d’un logement ancien. Parmi les ménages aidés, 60 % sont locataires du parc social et 40 % du parc

privé. Ce sont principalement des familles avec enfants, âgés de 30 à 49 ans. Les moins de 30 ans représentent un quart des ménages. La cible financière est assez étroite : sous les pla-fonds pour s’assurer que le dispositif bénéficie à des ménages modestes, mais suffisants pour que le remboursement du prêt n’excède pas 33 % de leurs ressources. Les ménages acheteurs ont en moyenne 2 600 € de revenu moyen. Sans sur-prise puisque c’est un passage obligé pour obtenir un emprunt, tous les ménages demandeurs ont au moins un actif en emploi, en CDI pour la très grande majorité. Même si la subvention de la Métro ne représente que 2 % du prix du logement en moyenne, cela constitue une aide non négligeable dans le plan de financement des ménages. Pour plus de la moitié des ménages, la subvention a été une condition incontournable sans laquelle ils n’auraient pas pu boucler leur budget.

L’accession sociale : une opportunité à saisir pour prendre l’ascenseur résidentielLa dynamique de production de logements de-puis 2008 n’a pas encore permis d’enrayer l’ina-déquation entre offre et demande et la tension demeure forte. Le prix de vente de logements neufs dans l’agglomération (3 400 € / m2 fin 2010) ren-dant l’accession à la propriété impossible à un nombre croissant de ménages, divers disposi-tifs, tant au niveau national qu’au niveau local, dits « d’accession sociale à la propriété » ont pour objectif d’aider ces ménages à acheter leur logement.

L’ACCESSioNSoCiALE:CoMMENTETPoUrqUi?

Villerouge Termenes(Aude)

Domicile parental

MontpellierLocataire d’un studio

Etudiant

Homme, 30 ansPropriétaire à GrenobleIngénieur électronique dans la MétroCélibataire, sans enfant

La TroncheLocataire d’un studio

Etudiant

St Martin le VinouxLocataire d’un appartement (T2)

GrenoblePropriétaire

d’un appartement (T3)1983

2004

2006

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PARCOURS 1

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2008

2013

Mantes la JolieDomicile parental

ParisLocataire d’un studio

Homme, 35 ansPropriétaire en accession sociale en SMHAgent technique dans la MétroEn couple, 1 enfant en bas âge

EchirollesLocataire d’un T1

Grenoble(Villeneuve)Colocation

St Martin d’HèresPropriétaire d’un T3(accession sociale)

St Martin d’HèresPropriétaire d’un T2(accession sociale)1

978

2005

2007

Mis

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PARCOURS 2

So

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2008

2010

2012

GrenobleDomicile parental

ParisLocataire d’un studio

Homme, 50 ansPropriétaire à GrenobleAutoentrepreneurEn couple, 2 enfants

MeylanPropriétaired’une villa

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T3

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T4

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T4

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PARCOURS 3

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2000

2007

2012

À chacun son parcours d'accession

20

regards d'habitants

paroles de

paroles de

« On a acheté en accession sociale en 2008, cela fait 6 ans. On voulait une maison et le projet était allé-chant. Avant on était locataire à 300 mètres d’ici, avenue Jean Perrot, avec Grenoble Habitat. On a obte-nu le 1 % logement et une subvention de la Métro. On a juste payé la maison, le terrain était offert. C’était une belle opportunité. Ce quartier nous plait, on est à proximité de tout, mais les moyens ne sont pas mis là où ils devraient (…) Je suis satisfaite à 60 %, ce qui est plutôt positif. C’est notre 1ère acquisition ; si c’était à refaire, je ne referais pas comme ça. Il y a des vices importants et on n’a pas eu beaucoup de marges de manœuvre pour les modifications sur le plan. Le maître d’œuvre a très mal suivi la construction. On a eu des factures de gaz très élevées, c’est sûrement dû à l’isolation (…) La taxe d’habitation est aussi assez élevée pour le quartier. Mais on n’est pas en copropriété, ça évite les charges en plus (…) Je ne suis pas sûre de rester ici.

La scolarisation nous coince, c’est le problème majeur de ce quartier. Les classes sont très hétérogènes. Les petits sont scolarisés en centre-ville. En 6 ans, on a fré-quenté 2 ou 3 fois le parc. L’aire de jeu a été détruite par des jeunes et elle n’a jamais été réparée. On a une maison, on peut se permettre de rester chez nous (…) Il y a des nuisances sonores avec les voitures, des détri-tus, des gobelets, des canettes… tous les jours. Sincè-rement on ne sent pas l’insécurité, pas plus qu’ailleurs. Ça ne nous empêche pas de vivre, mais il manque la police de proximité : il n’y a pas un seul commissariat de police sur les 3 ou 4 quartiers environnants (…) Je n’ai pas d’image négative de mon quartier ; plutôt de certaines personnes. Il y a encore une image négative de Teisseire à l’extérieur, cela se justifiait, mais la réa-lité s’améliore. J’ai du mal à imaginer le quartier dans 20 ans. J’ai une image négative des politiques. Je chan-gerais l’école si je le pouvais… »

« Je voulais devenir propriétaire et je voulais démé-nager avant même d’avoir connaissance des possibi-lités d’accession ; il m’était difficile d’acheter seule et, à l’époque, je m’étais séparée de mon conjoint qui de toute façon était en intérim. Puis finalement on s’est remis ensemble et mon dossier a été accepté (…)Le prix d’acquisition et la qualité de vie sont un plus. Surtout qu’ici, je paye autant que quand j’étais en HLM, donc, pour 30 euros de plus par mois, je préfère être propriétaire. On est en train de négocier avec les courtiers pour gagner des années de crédit. J’ai eu un prêt à taux zéro, un PAS, 4 000 euros de la Métro et 10 000 euros de l’ANRU.

Franchement, on a une meilleure qualité de vie ici : avant je n’avais pas de balcon, je me sentais enfer-mée ; là on a une terrasse. En plus j’avais peur du quartier où j’étais, trop d’insécurité. Je ne me voyais pas élever ma fille là-bas, alors qu’ici je pourrais rester tout le temps chez moi, j’adore. On dirait qu’on est en vacances, même s’il y a toujours des choses à amélio-rer… En plus mes parents habitent à côté du Village 2. Le quartier n’est plus ce qu’il était avant, quand j’étais gamine. Maintenant, à part les jeunes en bas des tours, c’est calme, familial. Ça m’a aidé aussi à choisir car ma maman est à côté, c’est un plus pour la garde de ma fille quand je travaille. »

Madame et monsieur, parents de 3 enfants, ont acheté une maison dans le quartier Teisseire où ils habitaient déjà. L’accession sociale a été pour eux une vraie opportunité mais leur appréciation reste mitigée, malgré la rénovation urbaine du quartier.

Madame, en couple avec un enfant est devenue propriétaire (avec son conjoint) d’un logement en accession sociale au Village 2, à Echirolles, où elle avait passé son enfance… Retour sur un quartier en mutation.

Trajectoires résidentielles

21

La mobilité des locataires modestes : pas vraiment le choix ?

3e Pa

rT

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Lesménagesmodestesontdesparcoursrésidentielscomplexes.Dufaitdesdélais très long d'accès au logement social, ils sont souvent contraints de pas-serparleparcprivé.Pourceuxquiobtiennentunlogementdansleparcpublic,lespossibilitésdemobilitésonttrèsfaibles:enparticulierdansdesquartiersvécuscommedes lieuxderelégation, l'immobilité résidentielleestungrosfreinaubien-être.Larénovationurbainedesquartiersprioritairespeut-elleàlafoiscontribueràaméliorerlecadredeviedesplusmodestesetoffrirdespossibilitésdemobilitéhorsduparcsocial(accessionsocialeà lapropriété,déménagementhorsduquartier,etc.) ?Pourquelsprofilsd'habitants?Plu-sieursétudessontmobiliséesdanscechapitreafindemieuxcomprendrelestrajectoiresrésidentiellesdespersonnesàfaiblesrevenus,entreaspirationset contraintes.

Dans la Métro, les propriétaires habitent en moyenne 19 ans dans leur logement contre 6 ans pour les locataires du privé et 13 ans pour les ménages du parc social. La mobilité résidentielle et les caractéristiques du parc de logements sont très corrélées. Ainsi, dans le parc de mai-sons individuelles, la mobilité est faible et l’on constate fréquemment un vieillissement sur place des occupants. Dans ce type d’habitat, les effets de générations sont très marqués. Dans le parc locatif privé, la mobilité est nettement plus élevée, tout particulièrement dans les petits logements au cœur de l'agglomération. La mobilité dans le parc social se situe à mi-chemin entre l'accession à la propriété et le locatif privé.Cette hiérarchie se retrouve partout, dans l'agglomération grenobloise comme en France.

ancienneté moyenne d'emménagement dans son logement selon le statut d'occupation

total propriétaire Locataire du privé Locataire HLM

agglomération grenobloise 14 ans 19 ans 6 ans 13 ans

France 15 ans 20 ans 7 ans 12 ans

22

QUI SOnt LeS DeMAnDeUrS De LOGeMentS SOCIAUx DAnS L’AGGLOMérAtIOn GrenObLOISe ?

Il est non seulement jugé trop cher mais aussi inabordable en raison des garanties et cautions demandées. Malgré tout la majorité des per-sonnes rencontrées a fait l’expérience du parc privé et nombreux sont ceux qui l’occupent par

défaut en attendant d’obtenir un logement social. Cette attente les contraint à accepter des presta-tions qu’ils ne jugent pas satisfaisantes, notamment un rapport perçu comme déséquilibré entre la taille et le prix du logement.

Les délais d’attente atteignent parfois des durées « indécentes », particulièrement en Isère où ils sont estimés à 25 mois dans les agglomérations et à 13 mois dans le reste du département. La moitié des ménages enquêtés a dû attendre plus de deux ans avant d’obtenir satisfaction (de trois à douze ans selon les témoignages recueillis).

Les délais les plus longs sont liés à des refus de propositions de logement notamment quand le logement, et plus précisément la ville ou le quar-tier, ne correspond pas aux attentes. Les délais sont raccourcis quand il existe des systèmes de conventionnement comme le 1 % logement ou la sortie d’hébergement transitoire.

Trajectoires résidentielles Partie 3 : La mobilité des locataires modestes : des choix contraints

Le parc social : aussidifficiled’yentrerqued’ensortir…au sein du parc social, il existe des logiques de mouvements résidentiels spécifiques. pour les comprendre il est nécessaire de connaître les profils de ménages entrant dans le parc social, leur étape de parcours résidentiel et leurs pers-pectives. Une étude qualitative conduite en 2009 par l’observatoire de l’hébergement et du lo-gement analyse les trajectoires résidentielles de locataires récemment entrés dans le parc social, ou en demande de mutation8. Les locataires ont recours au parc social à cer-taines périodes de leur vie plus qu’à d’autres, tou-jours en lien avec une certaine fragilité financière. trois raisons principales, souvent imbriquées, in-citent à recourir au logement social : • l'inaccessibilité du parc privé ; • des raisons familiales; • la nécessité de sortir de situations de logement précaire ou de solutions « provisoires qui durent ».

8 « Parcours résidentiels et difficultés de logement des locataires du parc social dans l’agglomération grenobloise », OHL, étude qualitative basée sur des entretiens réalisés auprès de 18 ménages, 2009.

LELogEMENTPriVé,LoCATifoUENACCESSioN,SoUVENTjUgéiNACCESSibLE

aCCéDEr à Un LogEMEnt soCiaL : poUr BEaUCoUp, Un « parCoUrs DU CoMBattant »

13 800 demandeurs de logement socialdont 41% en demande de mutation et 59% en demande d’accès.

1/4 des demandeurssans emploi ou en emploi précaire

7 MénAGeS SUr 10 en dessous de 60 % des plafonds d'accès au logement social

Un peu plus d’uN quart des ménages en situation d’hébergement ou d’habitat préCaire

Près d’uN quart de demandes très anciennes (plus de 25 mois), malgré une tendance à la baisse

23

Le LogeMeNt SoCiaL : uN « FiLet de proteCtioN » pour LeS perSoNNeS eN SituatioN diFFiCiLe FaCe à L’eMpLoiLa situation des occupants du parc locatif so-cial devant l’emploi s’est sensiblement dégra-dée ces dernières années : en 2009, ils ne sont plus que 53 % à être actifs, contre 64 % en 2006.Le parc locatif social est désormais très massi-vement occupé par des ménages à faibles res-sources qui relèveraient de logements très so-ciaux : 82 % des locataires ont des ressources inférieures à 80 % du plafond pLUS (84 % en 2006).

Bien qu’ils aient rarement choisis d’y vivre, les loca-taires du parc social en ont une vision relativement positive, exceptés certains d’entre eux vivant dans des quartiers populaires. Le rapport qualité/prix est mis en avant, principa-lement par les ménages qui ont l’expérience des prestations du parc privé. Pour ceux dont les res-sources ne leur permettent pas de bénéficier des APL, les perspectives de mobilité sont limitées car ils ne peuvent ni assumer le prix d’un loyer dans le parc privé, ni dans le « haut de la gamme » du logement social (PLS).Le jugement est d’autant plus positif chez ceux qui ne considèrent pas le logement social comme une fin en soi mais une solution d’attente.

Monsieur et Madame viennent d’emménager dans un t4 neuf à teisseire. Aujourd’hui, même s’il leur manque une chambre (leurs deux garçons de 2 et 9 ans dorment ensemble), ils se disent plutôt satisfaits : « Il est de bonne qualité et bien insonorisé. De plus, il est neuf et la famille est la première à l’habiter (…) Le logement social, ça va si l’on n’y reste pas trop long-temps, mais le piège, c’est qu’il est souvent difficile

d’en sortir (…) Les problèmes rencontrés concernent non seulement le logement et le quartier, mais aussi l’école. ».

Les critiques émises concernent principalement l’environnement du logement : saleté, le bruit et dé-gradations dans l’immeuble, image du quartier, qui agit comme un « marquage social » négatif. Dans certains cas, l’environnement inspire même une telle méfiance aux familles, qu’elles font tout pour sous-traire leurs enfants au quartier. Pour elles, la question de l’école est primordiale.A contrario, quelques ménages évoquent un certain attachement à leur quartier, notamment ceux qui sont installés de longue date ; ils y ont leurs repères et ont du mal à partir.

Madame est logée depuis 6 ans dans un t3 à la Ville-neuve d’echirolles. elle aime son quartier : « Il y a une bonne ambiance, on se connaît tous, on est solidaire et on se rend des services, par exemple je te prends ta fille à la sortie de l’école pour que tu puisses te reposer (…) On a tout à proximité et puis c’est mélangé, il n’y a pas seulement du HLM. »

uN peupLeMeNt beauCoup pLuS FaMiLiaL que daNS L’eNSeMbLe deS MéNageS> 2 fois moins de jeunes que dans l’ensemble du parc : 8 % dans le parc social contre 20 % pour l’ensemble de l’agglomération> davantage de familles monoparentales que dans l’ensemble du parc : + 11 points par rap-port à l’ensemble du parc et - 9 points pour les couples sans enfants.Données issues de l'enquête OPS (Occupation du Parc Social) de 2009.

Un tiers des personnes interrogées souhaiterait, à plus ou moins long terme, devenir propriétaire de son logement. Mais dans les faits, cela reste difficile. L’absence de perspective résidentielle est parfois évoquée et semble être synonyme de « non choix » pour les ménages les plus modestes : la crise actuelle du logement et la paupérisation des occupants génèrent ces situations de blocage. Quelques rares ménages ont entrepris des dé-marches actives de recherche dans le parc privé

mais les perspectives d’achat sont parfois plus rêvées que réellement envisagées. Les ménages expriment avant tout le besoin d’économiser ou de stabiliser leur parcours avant de pouvoir envi-sager un déménagement dans le parc privé. Enfin, plus d’un locataire sur trois envisage son parcours au sein du parc social ; notamment en cas d’agrandissement de la famille ou de besoin de changer de quartier.

UNEAPPréCiATioNPLUTôTPoSiTiVEDUPArCSoCiAL,SAUfDANSLESqUArTiErSSENSibLES

PErSPECTiVESréSiDENTiELLES

24

Trajectoires résidentielles Partie 3 : La mobilité des locataires modestes : des choix contraints

Quartiers populaires, quartiers « sas » ou quar-tiers « nasse » ? Le suivi des allocataires logement confirme un mouvement repéré depuis long-temps : les quartiers d’habitat social ne sont plus une étape dans un parcours résidentiel mais, pour un certain nombre de personnes, une fin de par-cours. Mais ce constat doit être modéré à deux titres : d’une part cette immobilité peut être choi-sie ; d’autre part, la situation est très variable d’un quartier à l’autre et il existe une vraie mobilité entre les quartiers voire à l’intérieur du quartier.

CHIFFreS CLéS

PLUS De 30 % des allocataires logement de l’agglomération vivent dans les quartiers prioritaires

36 100 ALLOCAtAIreSLOGeMent dans l’agglomération (2009, sans les étudiants), soit

20 % de la population del’agglomération,concentrés dans les 9 plus grandes communes

55 % des allocataires logement logés dans le parc privé

Parmi ceux résidant dans le parc public,

60 % sont dans un quartier prioritaire.

12 % 12 %

55 %60 %

8 %

9 %7 %

6 %

19 %13 %

Habitants des quartiers priotaires

Habitants de la Métro hors quartiers priotaires

Vers autres quartiers de la Métro

Vers quartiers neufs

Hors Métro

Vers quartiers en RU

Vers quartiers prioritaires

Mobilité résidentielle dans les quartiers prioritaires

soUrCE : l’analyse de la mobilité résidentielle dans les quartiers prioritaires s’appuie ici sur l’analyse des bé-néficiaires de l’allocation au logement (hors étudiant) de la CAF entre 2009 et 2012. Ces fichiers fournissent des informations précises sur la situation sociale, familiale et financière des ménages, ainsi que sur leur quartier de résidence. Malgré leurs limites (couverture partielle de la population, mouvements de radiation et d’inscription des ménages…), ils permettent d’observer les mouvements des populations modestes à l’échelle des différents quar-tiers d’une commune.

Qu’est-ce qu’un allocataire logement ? Ce sont les ménages qui bénéficient d’une aide pour se loger au regard de leurs ressources. L’APL est calculée en fonction des caractéristiques du logement, de la com-position familiale, de la situation professionnelle actuelle et des revenus perçus l’année précédente. ex : pour être bénéficiaire, une personne seule, sans enfant, doit per-cevoir un salaire inférieur au SMIC (1 128 euros nets).

25

90% des 2 100 allocataires qui quittent chaque année les quartiers prioritaires restent dans l'ag-glomération grenobloise. Parmi les personnes qui déménagent, les 2/3 quittent les quartiers prio-ritaires. A l'inverse, un allocataire sur trois parmi les 1 800 arrivant dans les quartiers prioritaires viennent d'un autre quartier prioritaire.

Les quartiers les plus « stables » sont les quartiers prioritaires : entre 55 % et 80 % des allocataires n’ont pas déménagé en trois ans, contre seulement 35 % et moins dans le centre-ville de grenoble et le long des grands boulevards.Cette moindre mobilité est directement corrélée à la forte présence de logements sociaux : comme on l’a vu ci-dessus, les locataires du parc social occupent plus longtemps leur logement. Le temps d’attente pour obtenir un logement social et des niveaux de loyers beaucoup plus faibles que dans le privé incitent davantage les locataires à la stabilité. De plus, les situations de précarité sont telles, que beaucoup de ménages ne peuvent es-pérer accéder au parc privé. Cette tendance devrait encore s’accroître dans les années à venir : l’analyse de l’occupation du parc social (2009) montre que les nouveaux entrants sont encore plus pauvres, en particulier dans les territoires prioritaires (77 % des locataires du parc social sont des ménages à faibles res-sources contre 61 % dans les territoires hors ZUS).

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Allocataires-logements stables entre 2009 et 2012

UNEforTESTAbiLiTéDANSLESqUArTiErSPrioriTAirES

SorTirDESqUArTiErSprioritairEs : DEs trajECtoirEs asCEnDantEs

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Trajectoires résidentielles Partie 3 : La mobilité des locataires modestes : des choix contraints

La rénovation urbaine : des opportunités de mobilité résidentielle pour les ménages relogés

DESqUArTiErSPoPULAirESqUifoNT«PEAUNEUVE»PoUrAMéLiorErLAqUALiTéDEViEETfAVoriSErLAMixiTéSoCiALE

La rénovation urbaine constitue une opportunité de mobilité pour les habitants des quartiers prio-ritaires : ils peuvent prétendre à un logement dans le quartier ou en dehors, dans le neuf ou dans l’ancien réhabilité. tels que prévus par l’AnrU, les objectifs de re-logement de ces ménages doivent être de 50 % dans du bâti neuf ou de moins de 5 ans. Il s’agit globalement de favoriser une « trajectoire rési-dentielle ascendante » via le relogement vers du neuf ou vers l’accession à la propriété.

Les programmes de reconstruction incluent d’ail-leurs une part d’accession sociale, mais dans les faits, très peu de ménages sont devenus proprié-taires (par exemple, 5 ménages sur 351 reloge-ments dans le quartier Mistral). Mais il serait réducteur de ne prendre en considé-ration que le seul accès au neuf pour décrire un parcours résidentiel « ascendant » (ou satisfaisant pour les intéressés). Les critères d’environne-ment social, de taux d’effort ou d’agencement de l’appartement sont tout aussi importants dans l’appréciation du logement par les ménages.

La politique de rénovation urbaine vise à mieux intégrer les quartiers prioritaires à la ville en amé-liorant le cadre de vie des habitants, en apportant davantage de mixité fonctionnelle (avec des com-merces et équipements publics de qualité), mais aussi de mixité sociale (en favorisant l’ascension résidentielle des habitants et en attirant de nou-veaux habitants issus des classes moyennes).

au total ces dix dernières années, plus de 1 000 logements ont été démolis dans l’agglo-mération ; ce sont autant de ménages qui ont été relogés, soit dans des logements neufs, soit dans des logements réhabilités au sein du quartier (pour 60 % d’entre eux) ou ailleurs.

Les relogements liés aux démolitions consti-tuent une étape importante pour les ménages concernés : une opportunité pour certains de changer de quartier, d’améliorer leurs conditions de logement et de vie ; un bouleversement pour

d’autres, notamment les plus fragiles. tous n’ont pas vécu leurs changements de vie de la même manière.

Au vu des enjeux, la Métro a pris l’initiative de lan-cer une évaluation qualitative du relogement. Près de 175 ménages ont été rencontrés entre 2009 et 2013 et ont donné leur avis sur le relogement (changement ou non de quartier, impact sur la vie sociale, sur l’éducation des enfants, etc.). Les ménages les plus satisfaits sont :>Ceux qui ont maîtrisé le processus : ils ont né-gocié et ont obtenu un logement correspondant à leurs attentes, malgré l’augmentation du taux d’effort ; a fortiori ceux qui ont porté la parole collective des locataires ;>Les relogés dans l'ancien réhabilité, pour qui le taux d’effort est davantage maîtrisé que dans le neuf avec la prise en compte de différents sou-haits comme rester ou quitter le quartier, adapter le logement à la situation familiale ;

8 quartiers de 4 communes de l’agglomération ont fait l’objet du programme cadre de rénovation ur-baine : Teisseire, Mistral, Villeneuve, Chatelet et l'ab-baye à grenoble, Village 2 à echirolles, La plaine à Saint-Martin-d’Hères et bastille-Néron à Fontaine.

ZOOM SUr Un OUtIL D’ObSerVAtIOn POUr MIeUx COMPrenDre LeS FLUx De LA VILLeneUVe De GrenObLeL’observatoire des flux dans le parc social de la Ville-neuve* a été mis en place par la Ville de Grenoble en 2007. Cet outil partagé entre bailleurs et ville permet d’apprécier l’impact des actions engagées et des politiques d’attribution en faveur du rééqui-librage de l’occupation du parc social. Un bilan d’observations basé sur 200 à 250 attributions est conduit chaque année. D’où viennent les locataires logés dans le parc so-cial de la Villeneuve et où vont-ils quand ils quittent leur logement ?La très grande majorité des locataires entrants (81 %) vient de Grenoble même et, pour moitié,

de la Villeneuve. Parmi ces derniers, 80 % étaient déjà locataires du parc social et changent de loge-ment principalement en raison de l’évolution de la composition familiale ; 20 % étaient locataires du parc privé dans le quartier. Ils sont peu à venir de l’agglomération (hors Grenoble) pour se loger à la Villeneuve (14 %). 3 % viennent de l’Isère et 2 % d’un autre département français. 1/3 des sortants du parc social de la Villeneuve quittent le quartier et Grenoble pour s’installer sur une autre commune de l’agglomération (17 %), dans le département (8 %) et hors département (3 %).

27

LENEUfrEMiSENCAUSE,LAréHAbiLiTATioNpLéBisCitéE

>Les relogés dans le neuf sur le même site : ils sont globalement satisfaits malgré l'augmentation du taux d'effort, car ils ont pu conserver leurs ha-bitudes ;>Ceux qui ont pu régler rapidement une situa-tion personnelle posant problème (sur-occupa-tion du logement, divorce, voisin “menaçant”…), avec souvent une demande de mutation préalable au PrU ;

>Les relogés « par groupes d'affinité » - amis, parents, voisins… qui se voient attribuer des lo-gements proches (même allée, pallier) : c’est un critère majeur de satisfaction.

Ces résultats interrogent la doctrine initialement portée par l’aNRU, à savoir, la priorité donnée aux démolitions et au relogement dans le neuf hors du quartier. Les logements neufs cristallisent souvent beaucoup d’attentes de la part des mé-nages et, si beaucoup sont satisfaits de l’améliora-tion de leur confort, il reste des points de blocage, comme notamment : >une hausse fréquente du loyer et des charges importantes que le locataire n’a pas toujours bien anticipés ; >une qualité qui n’est pas à la hauteur des attentes (et du surcoût induit), par exemple des finitions parfois bâclées engendrant fuites, mauvaise isolation, etc. ; >des difficultés à se familiariser avec son nouveau quartier et ses voisins (surtout pour les personnes âgées).

Les résultats de l’enquête militent ainsi pour la mobilisation préférentielle d’une offre ancienne réhabilitée, non seulement hors du quartier mais aussi dans le quartier, pour être au plus près des besoins des ménages et tout particulièrement des plus fragiles (âgés et isolés) en leur permettant de conserver des liens de voisinage ou familiaux. Ces observations sont à rapprocher du constat de la relative stabilité des habitants des quartiers prioritaires, qui peut relever d’une situation parfois plus choisie que subie. Les habitants implantés de longue date dans le quartier y sont très ancrés socialement et ils disent souvent ne pas souhaiter perdre ces liens.

*L’Observatoire concerne un parc de 2 300 logements sociaux gérés par 4 bailleurs principaux : ACtIS, Gre-noble Habitat, SDH et SCIC.

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Nouveaux quartiers, cités idéales ?

4e

Par

TiE

Construire un nouveau quartier, c’est un peu tendre vers la cité idéale : où les logementsseraientconfortablesetbienagencés,lescommercesàproximité,lacirculationpiétonnefacilitée,ladessertedequalité…etoùl’habitatvien-draitconcilierexigencesenvironnementalesetsociales.Nourrisdecesrepré-sentations,quelssontlesprofilsattirésparcesnouveauxquartiers?quivientyhabiteretàquelmomentdesonparcoursrésidentiel?…

Les quartiers de Vigny-Musset et de la ZaC De bonne diffèrent par leur localisation et par le projet socio-urbain qui les sous-tend.

>À Vigny-Musset, projet de grande ampleur de plus de 1 800 logements en cœur d’aggloméra-tion, l’ambition était de créer un quartier résiden-tiel à la croisée des différents quartiers de la Ville-neuve, du Village Olympique et de Grand Place, pour tenter de revaloriser ce territoire. >À De Bonne, l’éco-quartier de près de 900 loge-ments a cherché à concilier « densité urbaine, mixi-té, accessibilité, espaces verts et qualité de vie ». Sa position centrale a donné au projet un attrait fort ; il a reconfiguré l’ensemble du quartier. Les deux quartiers ont fait l’objet d’enquêtes de satisfaction qui permettent de mieux comprendre les différents profils de ménages qu’ils ont attirés.

Ces questions seront éclairées par 3 cas, qui ont fait l’objet d’études ayant donné la parole aux habitants : le quartier Vigny-Musset à grenoble via une enquête de satisfaction, le quartier de Bonne à grenoble qui a fait l’objet d’une évaluation et la ZaC centre à St-Martin-d’Hères au travers d’une étude qualita-tive « baromètre des quartiers ». en filigrane, se dessinent des manières de s’approprier de nouveaux espaces et d’y construire une histoire.

Trajectoires résidentielles Partie 3 : La mobilité des locataires modestes : des choix contraints

Deuxquartiers,deuxprojets:Vigny-MussetetDebonne

29

LAZACVigNyMUSSETDANSLESECTEUr6

L’éCo-qUArTiErDEboNNEENCœUrDEViLLE,sUr LE sitE DE L’anCiEnnE CasErnE

quisontlesacquéreurs?• 212 appartements acquis entre 2006 et 2011 par 72 % de ménages venant de l’agglomération• Plus de 50 % des acquéreurs ont moins de 35 ans et 12 % ont plus de 60 ans• 50 % des moins de 35 ans habitaient à Grenoble et les ¾ des plus de 60 ans viennent d’une autre commune, ce qui confirme le fait que les retraités ont tendance à se rapprocher de la ville centre. • Les deux tiers des propriétaires occupant au-jourd’hui étaient précédemment locataires et 23 % d’entre eux étaient auparavant logés dans le parc social.Parmi les motifs d’installation dans le quartier on trouve :> la qualité du logement (26 %) >le prix attractif (22 %) >la proximité du lieu de travail (22 %)

Des ménages globalement satisfaits• 86 % des habitants sont globalement satisfaits de leur logement et de leur immeuble, notamment la qualité du logement, la taille et le confort thermique.• 78 % des ménages sont satisfaits du quartier : proximité des commerces, émergence d’une vie sociale. Des problèmes d’incivilité commencent néanmoins à être évoqués.• 89 % jugent l’accès aux transports en commun « plutôt satisfaisant » ou « très satisfaisant » mais 55 % utilisent leur voiture comme mode de déplacement principal. Le taux de motorisation est élevé : 1,11 voiture par ménage contre 0,8 à Grenoble.

qu’est-cequiamotivél’installation dans le quartier ?en tête des motifs invoqués par les ménages arrivent : la localisation du quartier, la qualité du logement et du quartier ainsi que l’intérêt pour un quartier durable.

Desménagesenmajoritésatisfaits• 87 % se sentent bien ou très bien dans leur logement. Ils apprécient : la taille, la luminosité et l’orientation ou encore l’agencement des pièces. • Mais 40 % estiment être dérangés par le vis-à-vis.• 53 % souhaitent y vivre pendant plus de 5 ans. Cette satisfaction s’exprime sur différents aspects, notamment en ce qui concerne la taille, la lumino-

MaisdesprojetsdedéménagementUn tiers des ménages a un projet de déménage-ment mais très peu en ont expliqué les raisons. Sont principalement cités : la taille du logement et un cadre de vie qui s’est dégradé.

885LogEMENTSfAMiLiAUx livrés entre 2008 et 2012, dont 40% eN Lo-CatiF SoCiaL60 % d’aCCeSSioN dont 29 % de locataires du parc privé et 31 % de propriétaires occupants

202 LogeMeNtS étudiaNtS publics ou privés

1 établissement de 80 pLaCeS pour personnes âgées

1884LogEMENTSfAMiLiAUx livrés entre 1997 et 2010 dont 27 % eN LoCatiF SoCiaLet 73 % eN aCCeSSioN,

413 LogEMENTS éTUDiANTS publics ou privés1 établissement pour personnes âgées et handicapées de 99 pLaCeS.

Que font les ménages ?

25 %36 %

4 %

35 %

Professions indépendantes

Cadres supérieurs

Employés

Cadres intermédiaires

soUrCE : l’enquête de satisfaction : la Ville de Gre-noble et la SAGeS ont réalisé à l’automne 2012 une enquête téléphonique de satisfaction auprès de 261 ménages, avec une plus forte représentation des pro-priétaires occupants et des familles.

soUrCE : l’évaluation externe : à l’occasion d’une démarche d’évaluation des politiques publiques com-manditée par la Ville de Grenoble en 2011, un question-naire du bureau d’études ArGOS réalisé auprès de 255 ménages (33 % des habitants de la ZAC), a permis de mieux connaître les habitants de la ZAC de bonne.

30

Collège

Elémentaire

Quartier

Quartier

Quartier

37 %

73 %

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63 %

27 %

30 %Hors quartier

Hors quartier

Hors quartier

Maternelle

Les familles ont plutôt de jeuNeS eNFaNtS (près des ¾ ONT MOiNS De 9 aNS).en moyenne, 71 % deS eNFaNtS SoNt SCoLariSéS dans les écoles maternelles et élé-mentaires du quartier .

UNqUArTiErfAMiLiAL

La Zac Centre, dans la commune de Saint-Martin-d’Hères, offre plus de 1 600 logements, 5 ha de parc et 6 ha d’activités économiques, desservis par une nouvelle ligne de tramway. L’ambition forte de la commune était d’allier aménagement durable, mixité résidentielle et sociale, accueil d’équipe-ments et d’emplois et espaces publics de qualité. L’enquête éclaire sur la réalité des fonctionnements sociaux dans un quartier où la mixité sociale est encore limitée dans la pratique et met en lumière le fait qu’au sein du même quartier, les représenta-

tions de celui-ci varient en fonction de la trajec-toire résidentielle des habitants et de ce qui les a conduit à y habiter.

Trajectoires résidentielles Partie 4 : Nouveaux quartiers, cités idéales ?

sité et l’orientation ou encore l’agencement des pièces. Les habitants sont moins satisfaits sur la question du vis-à-vis (40 % estiment être dérangés par le vis-à-vis).

Lequartierestjugétrèspositivementpar ses habitants :• 85 % s’y sentent bien voire très bien • 89 % le recommanderaient à leurs proches pour y vivre. Les habitants sont moins satisfaits des possibilités de stationnement : places volontairement limitées dans le cadre de l’éco-quartier mais niveau d’équi-pement automobile élevé.

D’où viennent les ménages ?Les ¾ des ménages viennent de l’agglomération dont plus de la moitié de Grenoble.Les propriétaires occupants et locataires du parc social habitaient presque tous à Grenoble tandis que la majorité des locataires privés n’habitait pas Grenoble auparavant.

Souvent les propriétaires actuels étaient déjà propriétaires dans leur précédent logement, mais pour un tiers d’entre eux, l’achat dans le quartier a constitué une première accession à la propriété. Seuls 5 % des propriétaires occupants venaient au-paravant du parc social.

LaZACCentredeSaint-Martin-d’Hères:unquartierjeuneetdiversifiéendevenir

Mixité soCiaLE : rEprésEntations Et réaLités

soUrCE : la démarche baromètre des quartiers : la ZAC centre (2010) a été l’un des quartiers de l’ag-glomération enquêté au titre du « baromètre des quartiers », étude qualitative portée par la Métro : une vingtaine de « silencieux » (ie non engagés dans l’ac-tion publique ou parapublique) ont répondu aux ques-tions de sociologues venus à leur domicile recueillir leur perception des logements, du cadre de vie, du fonction-nement social du quartier.

Villerouge Termenes(Aude)

Domicile parental

MontpellierLocataire d’un studio

Etudiant

Homme, 30 ansPropriétaire à GrenobleIngénieur électronique dans la MétroCélibataire, sans enfant

La TroncheLocataire d’un studio

Etudiant

St Martin le VinouxLocataire d’un appartement (T2)

GrenoblePropriétaire

d’un appartement (T3)1983

2004

2006

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PARCOURS 1

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2008

2013

Mantes la JolieDomicile parental

ParisLocataire d’un studio

Homme, 35 ansPropriétaire en accession sociale en SMHAgent technique dans la MétroEn couple, 1 enfant en bas âge

EchirollesLocataire d’un T1

Grenoble(Villeneuve)Colocation

St Martin d’HèresPropriétaire d’un T3(accession sociale)

St Martin d’HèresPropriétaire d’un T2(accession sociale)1

978

2005

2007

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PARCOURS 2

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2008

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GrenobleDomicile parental

ParisLocataire d’un studio

Homme, 50 ansPropriétaire à GrenobleAutoentrepreneurEn couple, 2 enfants

MeylanPropriétaired’une villa

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T3

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T4

Grenoble(hyper centre)Propriétaire

d’un T4

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PARCOURS 3

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2000

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À chacun son parcours d'accession

31

Collège

Elémentaire

Quartier

Quartier

Quartier

37 %

73 %

70 %

63 %

27 %

30 %Hors quartier

Hors quartier

Hors quartier

Maternelle

UNqUArTiErbiENPENSé,jEUNE,NoUVEAUETSUrToUTVégéTAL

LEDroiTàL’iNDifférENCEDANSUNqUArTiErqUijUxTAPoSELESDifférENCES

L’aménagement du quartier est apprécié des habi-tants, qui évaluent positivement les formes urbaines et la densité : « On a l’impression qu’architecturale-ment, il y a une certaine cohérence et une intelligence, notamment par rapport à la limitation de la hauteur des bâtiments (…) On n’a pas l’impression d’être les uns sur les autres ». Si le quartier est essentiel-lement résidentiel, son urbanisme n’est pas appa-renté à celui des grands ensembles « Ce n’est plus l’urbanisme des années 60 ou 80 », « c’est mieux que Vigny Musset », lui conférant ainsi une image de quartier attractif. Le rapport au végétal est également plébiscité. Par exemple, le parc Jo Blanchon, conçu comme le lieu fédérateur par excellence, est apprécié de tous et focalise les espoirs en tant que support identitaire du quartier encore en gestation. La Zac Centre est perçue comme un quartier nouveau, jeune, vert et urbain qui « a poussé comme un champi-gnon dans un champ de maïs » dont l’identité doit encore se forger. Les habitants l’appellent encore « Zac Centre », gardant ainsi une dénomination procédurale. Le quartier est également apprécié pour sa localisa-tion, sa proximité à Grenoble et aux pôles d’emploi, son accessibilité en tramway, même si le fonction-nement automobile prédomine pour ces habitants hyper-mobiles aux emplois du temps chargés.

Dans une optique de mixité résidentielle et sociale, les îlots résidentiels de la Zac Centre réunissent à la fois des logements en accession ou en location privée et des logements locatifs sociaux. quartier mixte considéré par les habitants comme « ni trop huppé, ni trop populaire », quartier « nor-mal », la Zac Centre se caractérise principalement comme un quartier ouvert, où chacun peut aller et venir, offrant un anonymat qui à la fois protège et permet le contact selon l’envie du moment. en cela, la Zac Centre se distingue des quartiers populaires passés à la loupe du baromètre, où il est plus sou-vent question de contrôle social. La mixité fait l’objet d’une aspiration plutôt parta-gée, même si elle demeure encore limitée dans les fonctionnements réels, du fait d’une juxtaposition de dynamiques de vie, de trajectoires sociales et de niveaux culturels très différents. S’il n’y a pas de conflit particulier, en revanche les sociabilités de

voisinage sont plutôt limitées, organisées plutôt en cercles restreints à l’échelle des paliers, montées d’escaliers, immeubles.

32

Trajectoires résidentielles Partie 4 : Nouveaux quartiers, cités idéales ?

Le quartier de la ZAC Centre a su réunir des populations d’origines sociales diverses dans un cadre de vie apprécié et de qualité, mais la ques-tion de la capacité des pouvoirs publics à offrir

à ceux qui disposent de plus faibles ressources, la possibilité de conduire une trajectoire résiden-tielle, de choisir son logement ou de participer à la conception de son cadre de vie, demeure posée.

L’ALCHiMiESoCiALE:UNDéfiCoLLECTif

DESAPPréCiATioNSDifférENTESSELoNLEstatUt D’oCCUpation Et La trajECtoirE réSiDENTiELLEDESHAbiTANTS

Si la plupart des habitants se retrouvent bien dans cette culture de l’anonymat citadin que permet le quartier neuf où ils ont choisi d’habiter, les loca-taires du parc social ont, en revanche, tendance à renvoyer l’image d’une intégration plus difficile, d’un ressenti négatif de la différence sociale. Plus globalement, deux grandes figures de résidents se profilent, souvent opposées : les jeunes proprié-taires et locataires du parc privé d’une part et, les locataires en logement social d’autre part.

Les jeunes propriétaires, en majorité des pri-mo-accédants qui fondent leur famille dans un tout nouveau quartier verdoyant, sont particulièrement satisfaits de leur logement notamment concer-nant leurs surfaces et les terrasses. Leur achat dans ce quartier neuf et attractif signale leur évolution

sociale favorable ; ils ont un discours très positif sur le quartier, y compris concernant son devenir. Les locataires en logement social, en particulier ceux relogés dans le quartier dans le cadre d’opé-rations de rénovation urbaine, n’ont pas eu réel-lement le choix de leur logement. Ils renvoient des difficultés à rompre les liens qu’ils avaient tis-sés dans leur quartier d’origine, à trouver leurs marques dans l’ambiance sociale du nouveau quartier et, d’autre part, des insatisfactions quant aux logements attribués (mauvaise configuration de l’espace, étroitesse, faible luminosité…). Cette insatisfaction nourrit, chez certains, un discours lar-gement défavorable au présent et pessimiste quant au futur, sur l’avenir du quartier ou de leur propre vie. Ils se sentent captifs d’une situation subie.

33

Home sweet home : quand le logement fait le bonheur des gens

5e Pa

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Commentmesurerlebien-être?Lastatistiqueleréduitsouventàlarichessematérielle. Et pourtant, les richesses spontanément citées par les personnes, loinden’êtrequemonétaires,fontplutôtréférenceauxrelationssociales,àla qualité de vie, à l’épanouissement. C’est pour contrer cet angle mort dans l’observationquel’étudeibEST,en2012,aenquêtéauprèsde1000habitantsde l’agglomération grenobloise, sur leurs conditions de vie et leurs pratiques sociales. Le présent extrait s’intéresse à l’impact du logement sur le bien-être.quellepartsalocalité,sonagencementoucequisecréeautourdulieud’habitationoccupedansnotrebien-êtregénéral?

ViT-oNMiEUxDANSCErTAiNSEnDroits DE L’aggLoMération ?

Le bien-être n’est pas un objet dont on pourrait mesurer les contours et le poids. C’est un équi-libre variable entre ce que nous sommes et ce que nous désirons, à un moment donné, et les possibilités offertes par notre environnement so-cial et naturel, matériel et immatériel. Le bien-être serait, en d’autres termes, une harmonie entre notre cadre de vie, notre travail, notre santé, nos relations à autrui, etc. Il semble qu’une partie du

bien-être se joue entre rêve et réalité, entre « ce à quoi j’aspire » et « ce que j’ai » ou « ce que je suis ». Pour quelle part le logement et le cadre de vie comptent-t-ils dans le bien-être des habitants de l’agglomération ? Y-a-t-il des endroits dans l’agglomération où l’on vit mieux ? Autrement dit, le bien-être peut-il être territoria-lisé ?

Lebien-êtrepeut-ilêtreterritorialisé?

34

LELiENSoCiAL,riCHESSEDESqUArTiErSPoPULAirES?

Premier constat, le lieu d’habitation, au sens de sa localisation dans l’agglomération, est rarement repéré comme critère déterminant du bien-être et passe bien après le rapport aux autres, à l’em-ploi, aux ressources, etc. Autrement dit, ce n’est pas tant le logement ou sa localisation qui compte, que la façon dont son cadre de vie est perçu et approprié. La priorité, c’est « ce qu’il y a autour » du logement, son inscription dans un espace col-lectif où la qualité de vie et les relations sociales sont agréables.

Mais l’observation détaillée des critères qui rendent tel ou tel secteur attractif révèle deux types de territoires : les secteurs urbains qui ras-semblent la majorité de la population actuelle ; et le secteur périurbain qui, pour le périmètre de la Métro jusqu’en 2013, ne rassemble que les habi-tants du “Grand Sud” (depuis Claix jusqu’au Gua, en passant par Vif).

Les habitants du secteur urbain (centre large de l’agglomération) montrent un rapport au loge-ment plus « résigné » : celui-ci pèse fortement sur leur budget, apparaît comme moins confortable (isolation, bruit…) mais, pour autant, ils en sont

satisfaits. La raison est à chercher dans l’environ-nement du logement : des liens sociaux, une vie de quartier « riche ». Autrement dit les caractéris-tiques résidentielles du logement que constituent les « aménités urbaines ».

Quant aux habitants du Grand Sud, relativement éloignés du centre de l’agglomération, ils ont un loge-ment individuel, plutôt grand et confortable, dont le choix repose sur les qualités paysagères et environ-nementales du quartier en dépit d’un accès moins simple et direct aux services. On voit donc se dessiner différentes façons d’habiter l’agglomération : une modalité périurbaine fondée

sur la vie de proximité, la perception du paysage et de l’environnement d’un côté et de l’autre, une mo-dalité urbaine attachée à l’accès aux services, publics et privés et aux relations humaines du quartier. La valorisation de ces modalités, qui jouent grande-ment sur la satisfaction ressentie à l’égard du loge-ment et du cadre de vie, devient de ce fait un enjeu de politiques publiques.

Les données issues de l’enquête IbeSt jettent un éclairage nouveau sur les quartiers populaires dont on dresse bien souvent un tableau très noir, au motif que les habitants cumuleraient des manques monétaires et non monétaires.L’absence de ressources monétaires joue avant tout, dans les quartiers populaires, sur les mo-des de participation et sur la façon dont les gens

conçoivent leur environnement relationnel et institutionnel. Ceux qui vivent en logement so-cial sont moins investis dans certains réseaux de sociabilité larges (associatifs, amicaux, etc.). Par contre, leur sociabilité s’inscrit dans la proximité des relations de voisinage et dans la sphère privée domestique, les lieux familiaux étant extrême-ment structurants.

Trajectoires résidentielles Partie 5 : Home sweet home, quand le logement fait le bonheur des gens

PrEMiErCriTèrEDEbiEN-êTrE,AVANTMêMELELogEMENT,LECADrEDEViE

LESCiTADiNSAVANTToUTSATiSfAiTSDELAriCHESSEDELEUrViEDEqUArTiEr

LESHAbiTANTSDUPériUrbAiN,CoNTENTSDELEUrLogEMENTETDELEUrENViroNNEMENT

35

Le logement : caractéristiques physiques

Locataire secteur privé

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3 pièces

Coûts logementtrès lourd

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Isolationthermique

hiversatisfaisante Isolation

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Logementcollectif

Perçuspacieux

Locataire secteur social

Les locataires, dans le secteur privé ou social, sont globalement satisfaits de leur cadre de vie mais ils le sont comparativement moins que l’ensemble des ha-bitants de l’agglomération. Dotés de logements aux moindres caractéristiques physiques, surtout dans le secteur social, ce qu’il y a autour du logement est ce qui contribue le plus au bien-être. Dans ce domaine, les locataires du secteur social en sont moins satisfaits :

ils ont une moins bonne perception de l’ambiance et de la sécurité de leur quartier, et jugent béné-ficier d’un accès comparativement moins facile aux commerces et services de première nécessité. Seul le caractère relatif à l’animation du quartier est plus fréquemment perçu. Serait-ce le reflet des politiques d’animation ciblant plus spécialement ces territoires et qui sont liées avec la politique de la ville ?

LESLoCATAirES,MoiNSSATiSfAiTSqUELESProPriéTAirES?

36

Paroles d’expertsparoles de

quelssont,selonvous,lesfacteurslesplusdéterminantsdansleschoixrési-dentiels des ménages? Et, comment ces facteursont-ilsévoluédansletemps?La notion de choix résidentiels recoupe plusieurs élé-ments : la localisation, le statut d’occupation et le type de logement. Mais il y a une différence entre choix et déterminant, car lorsque c’est déterminé, on peut se de-mander où est le choix ? Les déterminants les plus forts restent les caractéristiques sociales classiques comme l’âge, la position dans le cycle de vie (avoir ou non des enfants) et les revenus. Aujourd'hui, même si les choix sont toujours plus ou moins contraints, les marges de manœuvre des individus sont plus ouvertes. On connait aujourd’hui mieux les logiques de comportements comme par exemple l’importance des logiques fami-liales dans l’accession à la propriété et la localisation du logement, avec d’un côté les familles qui jouent un rôle d’appui financier significatif et de l’autre la proximité familiale qui apporte un réseau d’entraide important, surtout lorsqu’il y a des enfants.

qu'est-cequelesmobilitésrésiden-tielles individuelles produisent à un niveau sociétal ?Cette question renvoie à deux dynamiques : qu’est-ce que les mobilités résidentielles produisent comme rela-tions sociales et qu’est-ce qu’elles produisent en termes d’évolution des territoires urbains ? Sur les relations sociales, il est certain que nous sommes dans une ère nomade, d’une grande mobilité qui nous fait croire à un affaiblissement du réseau de voisinage et du quartier. Mais les études montrent que l’ancrage territorial est encore central. L’envers de la mobilité c’est la sédentarité, alors que l’ancrage c’est l’investissement dans le quartier. On peut donc être très sédentaire et peu ancré (c’est le cas parfois des personnes âgées qui pour différentes raisons se déconnectent de leur quar-tier) ou très mobile et très ancré. On constate d’ailleurs que les personnes les plus ancrées sont généralement celles qui sont les plus mobiles dans leur quotidien, leurs relations, leur profession. De surcroît, pour être mobile, il faut savoir s’ancrer. Concernant la dimension spatiale des mobilités résiden-tielles, celles-ci peuvent créer une certaine ségrégation socio-spatiale et une importante différentiation de l’es-pace urbain. Plus la mobilité est choisie, plus elle tend à produire une ségrégation socio-spatiale, avec une recherche d’entre soi et donc une forte différenciation

de l’espace urbain. Les Gotha, (quartiers bourgeois), dé-tiennent les indices de ségrégation les plus élevés.

Comment agir sur les stratégies indi-viduelles de mobilité à un niveau local pourfavoriserlamixitésociale?C’est la question que se posent les responsables poli-tiques depuis 40 ans ! C’est en tout cas la question qui se pose depuis la création des grands ensembles. La ré-novation urbaine essaie justement de faire revenir les classes moyennes dans les quartiers populaires et de déplacer les ménages modestes dans des quartiers plus favorisés. Mais la proximité spatiale ne veut pas forcé-ment dire proximité sociale. On juxtapose différentes ca-tégories sociales mais ça ne signifie pas nécessairement qu’il y ait relations sociales. On peut observer dans ces situations, des stratégies d’évitement, parfois des conflits, mais aussi des échanges développés. Les mobilités rési-dentielles peuvent avoir des effets très variés. Quand un ménage vient s’installer dans un quartier différent ça crée de la mixité, mais comment créer de la relation ? Les études montrent que la mixité imposée produit plu-tôt du conflit, alors que lorsqu’elle est volontaire, comme dans le cas des phénomènes de gentrification, le quar-tier vit mieux la mixité. Les populations qui sont dans ce choix volontaire, sont aussi plus ouvertes à la diversifi-cation sociale. Mais il reste le problème de l’évolution de ces quartiers qui tend vers un environnement où les milieux populaires ne trouvent plus leur place (hausse des loyers, évolution des commerces…).

JEan-YvES authiErsociologue, professeur à l'université Lyon 2, directeur-adjoint Centre Max Weber (UMR 5283, CNRS)

Trajectoires résidentielles

37

Paroles d’experts

quellessontlesdifférencesnotablesentreleschoixrésidentielsdesdiffé-rentes classes sociales ?La question de l’école reste un des critères les plus im-portants dans les choix résidentiels par rapport au choix de la localisation. Il est clair que selon les classes sociales, les stratégies vont différer principalement en raison des ressources et des contraintes qu’elles ont. Généralement on observe un effort de mobilité résidentielle important au moment de l’entrée au collège des enfants. Tant que les enfants sont en primaire, les parents peuvent jouer le jeu de la carte scolaire et accepter d’être dans une école plus mixte, mais avec l’entrée au collège, la réussite scolaire des enfants devient cruciale et différentes straté-gies peuvent être mises en place : demande de déroga-tion, déménagement... Le choix d’options est également repéré comme un levier important pour bénéficier de dérogations ou s’assurer que si l’enfant reste dans son établissement de quartier, il sera dans une classe plus favorisée.Concernant les quartiers prioritaires, les études sur la rénovation urbaine montrent que ces opérations créent de vraies opportunités résidentielles qui n’auraient sans doute pas existé sans la rénovation. On observe égale-ment qu’une mobilité micro locale existe dans ces quar-tiers avec des parcours ascendants ou descendants qui s’organisent dans un périmètre très réduit. Ainsi, derrière les stabilités importantes des quartiers populaires se cachent souvent des mobilités diverses à l’intérieur du quartier.

Comment les évolutions démogra-phiques et sociales comme le vieillis-sementetlestransformationsdelafamille,peuvent-ellesêtreprisesencompte dans les politiques publiques ? On sait par exemple beaucoup de choses sur la question du vieillissement. Les démographes arrivent à être assez précis sur le nombre de personnes âgées dans 10 ans. Il faut penser la reconfiguration des logements pour qu’ils soient plus évolutifs. Il est important que ces évolutions soient prises en compte. Même la rénovation urbaine n’a pas pris en compte ces questions autant au niveau des types de logements que de l’offre de services néces-saires. De manière générale une attention forte doit être portée aux aménités urbaines suivant les catégories de personnes qui les utiliseront avec la présence d’une offre de service de proximité adaptée aux envies et besoins des gens.

38

coNcLusioNObserver les trajectoires résidentielles sur un territoire permet de révéler l’étroite articulation entre l’in-dividu et le collectif, le singulier et le général, la résidence et le territoire. Et la somme de choix très per-sonnels d’individus permet de comprendre comment se développe le territoire, comment s’appréhende la notion de « vivre ensemble ».

A ce titre, plusieurs points sont marquants pour le territoire de l’agglomération grenobloise. D’abord le caractère très structurant des flux étudiants : la forte attractivité de l’agglomération pour ce public, im-pacte aussi bien l’offre de logements que les services disponibles. Pour les autres populations, la mobilité prend d'autres points d'appui : le prix de l'immobilier bien sûr mais aussi le cadre de vie, l’accessibilité des services et des points d'ancrage de chacun sont autant d’éléments qui déterminent le choix des ménages et redessinent peu à peu les bassins de vie.

Second point marquant : plus la mobilité est choisie, c’est-à-dire moins le ménage a de contraintes dans son choix de logement, plus ces déplacements sont marqués par la recherche d’un entre soi. Attractivité de certaines communes contre rejet de certains quartiers, la mobilité résidentielle confirme et renforce des disparités socio-spatiales sur le territoire. Ces disparités deviennent parfois ségrégations quand, de l’autre côté de l’échelle sociale, des ménages précaires sont enfermés dans une immobilité contrainte, dans un parc social ou privé vieillissant, de moindre qualité. Les poches de précarité, sont le reflet le plus visible de ces inégalités. Depuis 20 ans, la politique de la ville travaille à la réduction de ces écarts autant qu'à l'inclusion sociale des habitants. Et les projets d’ampleur de rénovation urbaine qui améliorent le cadre de vie de ces habitants tout en travaillant sur leur image luttent contre cette double discrimination territoriale : physique et imaginaire.

Le choix d'une intervention conjuguée sur l'humain et sur l'urbain est étayé par le troisième constat : le logement est loin d’être le seul critère qui détermine les trajectoires résidentielles. Le bien-être des habitants est fortement lié à l’environnement aussi bien physique qu'humain. Les collectivités ont donc le défi d’assurer un cadre de vie sécurisant et épanouissant pour tous, et partout. En parvenant à cette égalité, chaque territoire pourra ensuite composer plus librement avec ses spécificités et être le reflet d’une riche diversité. Car derrière des concepts de mixité ou d’entre soi, tous les habitants aspirent avant tout à avoir le choix de leur lieu de vie.

VoreppeDomicile parental

Grenoble(Vigny Musset)Locataire d’un appartement

Homme, 40 ansPropriétaire à DomèneChargé d’études dans la MétroEn couple, 4 enfants

Grenoble(Quartier de Bonne)

Locataire d’un appartement

DomènePropriétaired’une maison1

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PARCOURS 4

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Sud de la FrancePropriétaire d’une maison

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PARCOURS 5

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EybensDomicile parental

Grenoble(Villeneuve)Locataire d’un T2

Femme, 25 ansPropriétaire à FrogesAdjoint administratifdans MétroEn couple, 1 enfant en bas âge

St Martin d’UriageLocataire d’un appartement

FrogesPropriétaire d’une maison1

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PARCOURS 6

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2013

Femme, 50 ansPropriétaire à CoublevieFemme au foyerEn couple, 1 enfant (19 ans)

À chacun son parcours d'accession

39

VoreppeDomicile parental

Grenoble(Vigny Musset)Locataire d’un appartement

Homme, 40 ansPropriétaire à DomèneChargé d’études dans la MétroEn couple, 4 enfants

Grenoble(Quartier de Bonne)

Locataire d’un appartement

DomènePropriétaired’une maison1

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PARCOURS 4

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ParisPropriétaire

d’un appartement

VoironLocataire d’un T3

La MurettePropriétaire d’une maison

Sud de la FrancePropriétaire d’une maison

CoubleviePropriétaire d’une

maison19

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PARCOURS 5

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EybensDomicile parental

Grenoble(Villeneuve)Locataire d’un T2

Femme, 25 ansPropriétaire à FrogesAdjoint administratifdans MétroEn couple, 1 enfant en bas âge

St Martin d’UriageLocataire d’un appartement

FrogesPropriétaire d’une maison1

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PARCOURS 6

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2013

Femme, 50 ansPropriétaire à CoublevieFemme au foyerEn couple, 1 enfant (19 ans)

Ont contribué à ce document :Agence d'urbanisme de la région grenobloise, Ville de Grenoble, Grenoble-Alpes Métropole, UPMF, Institut d'urbanisme de Grenoble, CREG, Université Lyon 2 - Centre Max Weber, IRSTEA - UR DTM.

Crédit photos : AURG, Grenoble-Alpes Métropolecouverture : © moodboard - Fotolia.comC

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qu’est-cequel’obS’y?

Le réseau des observatoires de l’agglomération grenobloise, baptisé ObS’y, est né en 2013. Ce partenariat réunit le Conseil général de l’Isère, Grenoble-Alpes-Métropole, la Ville et le CCAS de Grenoble, la CAF de l’Isère, le SMtC, l’Université de Grenoble, l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, l’Udaf Isère et l’AePI.

L’ObS’y a vocation à suivre l’évolution de variables et d’indicateurs-clés pour le pilotage de l’action publique à l’échelle de l’agglomération, afin d’élaborer des diagnostics partagés sur différentes thématiques (précarité, habitat, enfance, personnes âgées, économie…).

Les résultats et analyses sont présentés au sein de trois types de publications coproduites : les regards croisés, les cahiers thématiques et les tableaux de bord.