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. .. ,..- "' ... '" Nouvelle série Novembre 1905 .( Nmnéro 1 Journal d'éludes ésolériques, psychiques el divinatoires n'existe pas LE IIASARD Directeur: PAPUS RÉDAèTEU'R EN CHEF : ETIENNE BELLOT n'existe pas ABONNEMENT UNIQUE : 3 FRANCS PAR AN Un numéro spécimen sera à toute pel'- sonne qui en fera la de- mande. ADMINISTR,.l TlON Il, Quai St-l\liebel, 11 PARIS N os collaborateurs gar- dent pel:sonuellement la responsabilité morale de leuL's articles. Il sera rendu compte de tout livre philosophique qui nous sera adressé r 1 '. 1 SOMMAIRE A nos PAPUS DçcIaratio11.. ........... .. LA.. Tribune libre La Chance ETIÊNNE BloLLOT Sitnplcs Coascils n. lluclIÈnE L' Astrologi,e F. B. Notes et Impl·cssions STEPHAl'.'1JS La l\lo,l.'t de l' Amundicw. " E. B. Ecbos ct Nouvelles. Annonces CIU1COI"nae. A nos Lecteurs A eôté des Revues techniques toujours iI),dispensables pOUl' l'étude des Sciences et des Arts occultes, il est utile d'avoir des organes de propagande susceptibles d'ame.- ner à nos idées une foule de lecteurs que les dissertations' scientifiques ne peuvent encore intéresser suffisamment. Voilà pourquoi nous sommes heureux de voir renaître ce petit organe, que nous e,royons appelé à un brillant avenir, étant donné ses précédents. Nous ferons nos efforts pour le rendre toujours attrayant et facile à lire. Du reste. la Rédaction en chef a été confiée à notre confrère Bellot dont le talent de vulgarisa- tion et les bautes qualités littéraires sont connus de nos lecteurs. La plupat'l des écrivains occultistes ont bien voulu promeLLre des études attrayân- tes à cet organe de leur Ecole et nous ne doutons pas, sous celte égide, que ce pério- dique, repris sur de nouvelles bases, n'at-. teigne bientôt le tirage élevé auquel il aura droit et ne soit l'objet d'un nouvel essor dans les sphères de la ·Science occulte. A nos lecteurs de ratifier ou d'infirmer cette espér<U1cc ct ce voeu. P .!..pus DÉCLAR.ATION Nous reprenons la publication d'un jour- na! dont les destinées furent très brillan- tes et dont les huit années d'existence furent une victoire dans l'Esotérisme. l, Comme -alors, nous ne rechercherons ni le succès, ni l'éclat, ne désirant d'influence que pour nos idées. Nous voulons que les aînés ne restent

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Nouvelle série Novembre 1905

.(

Nmnéro 1

Journal d'éludes ésolériques, psychiques el divinatoires

n'existe pas

LE IIASARDDirecteur: PAPUS

RÉDAèTEU'R EN CHEF :

ETIENNE BELLOT n'existe pas

ABONNEMENT UNIQUE : 3 FRANCS PAR AN

Un numéro spécimensera adress~ à toute pel'­sonne qui en fera la de­mande.

ADMINISTR,.l TlON

Il, Quai St-l\liebel, 11

PARIS

N os collaborateurs gar­dent pel:sonuellement laresponsabilité morale deleuL's articles.

Il sera rendu compte de tout livre philosophique qui nous sera adressér

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SOMMAIRE

A nos leetcuJ.·~ PAPUS

DçcIaratio11.. . . . . . . . . . . . .. LA.. Rl~DACTIO~Tribune libreLa Chance ETIÊNNE BloLLOT

Sitnplcs Coascils n. lluclIÈnEL'Astrologi,e F. B.Notes et Impl·cssions STEPHAl'.'1JS

La l\lo,l.'t de l'Amundicw. " E. B.Ecbos ct Nouvelles.Annonces CIU1COI"nae.

•A nos LecteursA eôté des Revues techniques toujours

iI),dispensables pOUl' l'étude des Scienceset des Arts occultes, il est utile d'avoir desorganes de propagande susceptibles d'ame.­ner à nos idées une foule de lecteurs queles dissertations' scientifiques ne peuventencore intéresser suffisamment.

Voilà pourquoi nous sommes heureuxde voir renaître ce petit organe, que nouse,royons appelé à un brillant avenir, étantdonné ses précédents.

Nous ferons nos efforts pour le rendre

toujours attrayant et facile à lire. Du reste.la Rédaction en chef a été confiée à notreconfrère Bellot dont le talent de vulgarisa­tion et les bautes qualités littéraires sontconnus de nos lecteurs.

La plupat'l des écrivains occultistes ontbien voulu promeLLre des études attrayân­tes à cet organe de leur Ecole et nous nedoutons pas, sous celte égide, que ce pério­dique, repris sur de nouvelles bases, n'at-.teigne bientôt le tirage élevé auquel il auradroit et ne soit l'objet d'un nouvel essordans les sphères de la ·Science occulte.

A nos lecteurs de ratifier ou d'infirmercette espér<U1cc ct ce vœu.

P .!..pus

•DÉCLAR.ATION

Nous reprenons la publication d'unjour­na! dont les destinées furent très brillan­tes et dont les huit années d'existencefurent une victoire dans l'Esotérisme. l,

."~Comme -alors, nous ne rechercherons ni lesuccès, ni l'éclat, ne désirant d'influenceque pour nos idées.

Nous voulons que les aînés ne restent

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LE VOILE D'ISIS

pas impassibles devant nos efforts, devantles efforts des jeunes, afin qu'ils les aidentde leur appui moral dans un bel élan fra.ternitaire.

Nous essaierons d'ébaucher la caracté­ristique d'une large philosophie qui ouvri­rait sa porte à tous ceux qui pensent et quiexpriment. Pour cela, il faut apporter àl'œuvre commune, à la synthèse, despl'euves et des idées, non des hypothèseschimériques. Certes~ on sera bien étonnéde nous voir englober toutes les philoso­phies dans une belle intuition; on serapeut-être surpris de voir une phalange dechercheurs, ayant des vues et des tempé­raments opposés~ se rencontrer sur Je che­min vaste de la vérité. Nous appelleronsl'attention du public sur ce fait d'idéologi­que évolution de la pensée surgissant etse faisant jour en des cerveaux ant.ipodi­ques. Il en ressort encore~ suivant nous,ce fait d'une démonstration facile, queranti-mysticité combattant' une mysticitéest la pire des mysticités, au même titrequ'un habit retourné est encore un habit.Nous pensons, en outre, que vainementnous nous efforcerions de nous persuaderqu'il peut en être autrement. On n'inventerien dans la philosophie des idées, onrévèle; on est l'interprète plus ou moinsinspiré des forces de la nature. Dès lors, à

. quoi bon précipiter nos jugements? Ne"audrait-il pas mieux, en présence descontroverses, ne reconnaltre les chosescomme probables plutôt que comme cer­taines? On s'éviterait ainsi de nombreu­ses déceptions, attendu que rien n'existequi n'est déterminé et défini dans des con­ditions absolues.

Il faut en prendre son parti; quiconquese réunit, se relie, se religionne sans levouloir, et dès lors christianisme, socia­lisme, ésotérisme, é{)olutionisme~ sont tou­jours une religion, reliement contre d'au­tres religions.

Les rêveurs ne voient que dans le fondde leurs cervcaux, de leurs tempéramentsplus ou moins affinés. Leur cerveau estaou"émt troublé par les laborieuses médi-

talions les séparant desidées et des causes.Les uns ne veulent rien emprunter à l'in­connu, et, par leur myopisme, roulent dansl'indicible ornière de toutes les routinesconsacrées; les autres ne veulent sympa­thiser qu'avec les étoiles, et la réalité lesenserre dans ses forces victorieuses, bri­sant, au besoin, leurs illusions sur le roc dutangible.

La supplantation du rève par la réalité,de l'idolâtrie dévastatrice d'autres croyan­ces se posant toutes en sauveurs de l'hu­manité, est modifiable à l'infini. Les cultesne se détruisent pas, ils se modifient. Lefanatisme des uns justifie parfois le fana­tisme des autres.

Si, pour exprimer toutes nos idées à l'en­contrede ces théories, lesquelles nous con­duisent vers des croyances plus ou moinsvagues, nous nous laissions aller à l'énu­mération de nos pensées, où irions-nous?En pleine métaphysique, et peut-être enplein mystère, car nous ne comprenonsguère les questions d'ordre purement phy­sique.

Et Dieu? Toutes les preuves de l'exis­tence de Dieu que nous donnent les philo­sophies ne tiennent guère debout, après desérieuses réflexions! Mais faul-il pour celase dire athée? Nous ne le pensons pas.:Faut-il croire aux forces de la nature, quiont agi et agiront avec une harmonie siadmirable ? Est-il suffisant de dire: Dieu,c'est la nature? Qu'importent les mots,nous ne sommes pas plus avancés. Enfin.devons·nous être sceptiques ? Encoremoins qu'autre chose, car il, est certainspoints que nous ne pouvons nous refuserde croire et de constater. Comm~nt pen­ser que nous rêvons? N'est-ce pas avecnotre pensée que nous constatons notrerêve? En résumé, la science ne sait pasencore beaucoup, cosmogoniquement, phi­losophiquement parlant. Mais elle peutapprendre. Est-il possible de savoir? Peut­être 1 Toujours est-il qu'on n'a pas le droitde déclarer les hautes vérités inaccessibleslant qu'on n'a pas fait tout cc qui se peutfaire pour y arriver.

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LE VOILE D'ISIS 3

Or, il ne faut pas se contenter de lireles quelques traités de philosophie quetout le monde a entre les mains : Si l'Eu­rope ne peut rien nous révéler, il fauts'adresser à l'antique Asie. Si les sciencesouvertes ne suffisent pas, il faut plongerdans les sciences occultes, sans cependanttrop s'y attarde~, car la servituderoulinièreest dc divaguer sur des ruines ou des êtresévanouis.

N·y a-t-il rien dans l'Inde. au Thibet?N'y a-t-il pas les initiés? N'y a-t-il pas desétudes qui peuvent amener à la connais­sance parfaite de Dieu ou à sa négationformelle? Tant .qu'on ne peut répondrescientifiquement à ces questions là, on n'apas le droit de désespérer de.savoir, pas plusqu'on n'a le droit d'être sceptique oucroyant. Les siècles précédents bàclaientvite la solution des problèmes religieux,mais aujourd'hui il faut des preuves tan­gibles pour ou contre les idées que nousexaminons.

La vérité étant faite de nuances. nousdevons être tour à tour, mage, théosophe,adepte, symboliste, iconoclaste pour com­prendre à la lettre ce que nos précurseursont étudié depuis l'époque la plus recu­lée. Nous avons la conviction que là seu­lement il y a quelque chose.

Partant de ce principe, comment oser sedire logiquement crqyant, athée. néantiste,surpitaliste ? Sommes-nous aujourd'hui ceque nous avons été il ya seulement quel­ques années? Et c'est bien heureux quenous nous transformions, car commentpourrions-nous évoluer, nous qui sommesliés à l'humanité passée el future, qui recon­naissons avoir en nous du sanglot de l'uni­vers éternel ?

C'est pour aboutir à cette juste compré­hension que les rédacteurs du Voile d'Isisharmoniseront leurs efforts, afin de pré­senter leurs réflexions dans une envergureclaire, large el lumineuse.

On nous verra à l'œuvre.

LA RÉDACTION

TR.IBUNE LIBRENotre journal étant ouvert à tous, nous

ouvrons une TRIBUNE LIBRE pour ceux denos lecteurs qui nous honoreraient desréflexions courtoises que pourraient leursuggérer les articles de nos rédacteurs.

Nous avisons, également, les groupesd'études que nous serons toujours heureuxd'accueillir dans nos colonnes leurs com­munications intéressant le public.

•LA CHANCE

La chance est une synLhèse capricieuseet fantasque qui nous soumet à des influen­ces que nous ne connaissons pas, mais quin'en existent pas moins, Si la sciencedémontre parfois que la nature possèdeun ordre de succession invariable, ellen'en demeure pas moins impuissante devantles corpuscules insaisissables des radiationset des rayonnements.

Est-ce parce que nos connaissances bor­nées, confuses, inexprimables, nous empê­chent d'en saisir le sens précis, d'en voir lesvariations, d'en comprendre les manifes­tations, que nous devrions nier scientifi­quement le sentiment diffus de la chance?N'est-il pas aussi absurde de repoussersans raison la mystique translumineuseque d'admettre a priori la certitude ration­nelle lumineuse?

Pour juger par raison démonstrative, ilfaut faire entrer en ligne de compte lesexpressions figurées que couve l'ImpréPlJqui, pour nous, n·est ni le hasard ni la Pro­vidence, puisque la science, elle-même,affirme que chaque fait de la pie est pré­cédé par un autre fait! Cc serait doncvouloir étouffer la vérité que de ne pastenir compte des phénomèncs constantsqui ont une importance notoire et dont lesrésultats sont des plus surprenants.

Entre les sacristains de la science offi­cielle, qui meltent des boulets aux piedsde leurs idées, et les mandarins du saint­office qui veulent tout subordonner à leurs

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LE VOILE D'ISIS

Ami lecteur, qui cherches ta voie, méditebien ces conseils que chacun peut suivre,tant ils sont simples. Tu n'y trouveras pasla clef d'or du sanctuaire, mais si tu lesappliques a,rec sagacité, ils ne tarderontpas à. être pour toi un instrument de réno­vation physique et morale.

Le matin, au moment où les forces spiri­tuelles reprennent possession consciente ducorps, tu pratiqueras une lente aspirationen contractant forlement tes muscles et tesnerfs; alors, retenant ton souffie quelquessecondes, tu exalteras ton imagination etadresseras un appel mental à la Puissancede Lumière, qui se trouve en toi; puis tuexpireras lentement l'air emmagasiné dans

Et pourquoi, d'autre part, le Cosmosn'aurait pas. dans sa marche évoluante,ses lois morales comme il IDaxüfeste seslois physiques? Les lois de probabilitésqui nous étreignent n'en subiraient pasplus d'influences déraisonnables, le coupde pouce de la destinée éLant loin des'émouvoir des négations myopiques oudes affirmations erronées des éternelsinvoyanls !

Il y a mille sortes d'hallucinations, maisles hallucinations philosophiques sont lesplus hideuses, parce qu'elles permettentaux myopes cérébraux de dédaigner ou demépriser cc qui est au delà de leurs rayonsvisuels, en niant la cause des phénomènesqui leur échappent, et surtout en déclarantêtre en possession de la Vérité, pourempêcher les autres de la rechercher uti­lement.

Devant la porte des mystères, la scienceofficielle est muette. - cc qui est sa con­damnation, Elle doit se taire, puisqu'elle nepeut encore expliquer le mystérieux- quin'est pas le surnaturel 1 - qui unit lesêtres et les mondes. Son excuse est danssa lourde ignorance, mais son ridicule estdans sa vaste prétention.

ETIENNE BELLOT

dogmes pétrifiés, il ya les intrépides cher­cheurs qui veulent déchiffrer loyalementles énigmes de la destinée humaine, parl'action conycrgente, illuminant, au lieude la borner, la limite entre le connu et lemystère.

Pour nous, la chance existe. Elle a undegré reconnu d'évidence, qui n'est pasune certitude, comme le serait la préci­sion des synthèses dans l~ splendeur deschoses évoquées; mais elle est, c'est unfait. Elle démontre clairement la filiationmJstérieuse et les liens invisibles qui nousunissent les uns aux autres par la forceinsaisissable du sens intime ct de la raisonintuitive.

Cette filiation est-elle due aux influencesastrales, morbides, magnétiques ou psycbi­ques? Nous cherchons à le savoir, maiselle est, hypothétiquement, le résulLat pos­sible d'un ordre de choses donné, la com­binaison insaisissable de circonstances quiexpriment merveilleusement notre igno­rance sur des causes profondes, que nousne pouvons encore scientifiquement péné­trer. TaI\t que l'homme ne sera pas omnis­cient, la science ne sera pas omnisciente,et le mystère, le conjectural, les arrière­fonds intuitifs qui sont dans l'homme,seront toujours une manifeste éclosion deses désirs ardents.

Nous le disons bautement clair, la chanceexiste sûrement, puisque des gens en sontfortement imprégnés, formant dans notremonde comme une dynastie de veinards,alors que d'autres - me suis-je nommé?- en sont dépourvus par le fait de la gui­gne, sorte de génie malfaisant, employédans les contes moraux pour signifier ouexpliquer les contrariétés successives quenous subissons en les luttes de l'existence.

L'explication rationnelle de la chanceentraînerait fatalement la chute des super­stitions qui la dénaturent.

Concluons en disant que, si tout effet aune cause, la chance pourrait être à la foiscause et effet, puisqu'elle puise sa sourcedans la réalisation du désir, ct que, par l'é­voluûon, elle devient une force agissante.

Simples conseils

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LE VOILE D'ISIS

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tes poumons. Par une vive représentationde pensée, tu examineras le plan de tajournée, tracé dans ton esprit la veilleavant de t'endormir, et tu te lèveras rapi­dement avec la détermination bien netted'accomplir ce que tu auras décidé. Prendston éponge et n'hésite pas à te faire desaffusions d'cau froide sur le front, la nuque,la poitrine. las reins, au bas ventre et auxpieds. Baigne-toi les yeux, rince-toi conve­nablement la bouche. Garde-toi d'omettreaucun de ces détails de la toilette intime.Comme réaction, habille· toi prestement etexécute quelques mouvements d'assouplis­sement avec les bras et les jambes. Pourcollation, tu prendras, selon ton goût, unesoupe légère, du laitage ou des œufs. Tute rendras gaiement à ton travaU. Aie tou·jours l'esprit appliqué à ton ouvrage, nete laisse point distraire ni aller à la rêverie.Ne songe surtout jamais au passé pOUl' leregretter, et ne regarde l'avenir que pourle préparel' activement. Profite le plusavantageusement de l'heure qui s'écoule etsache vivre dans un perpétuel présent. Soiscalme et maUre de toi en toutes circons·tances; parle le moins possible et seule·ment lorsque tu le jugeras absolument utile.Ne dis jamais rien de contraire à la vérité;tout mensonge est un obstacle, une forceréelle qui œuvrerait contre toi. Sois aima­ble avec chacun, mais garde toujours uneparfaite dignité.

Prends tes repas à des heures régulièreset avant chacun d'eux répète l'exercice dumatin pour la respiration, la contraction etla détente des nerfs et des muscles. Mangepeu ou point de viande, nourris-toi sur­tout de légumes, bois peu el autant quepossible de l'eau pure; à son défaut. destisanes rafralchissantes. N'absorbe ni café,ni thé, ni alcool. A près chaque repas tuferas au moins une demi-heure de mal'·che accélérée. Le soir avant de te meUreau lit, tu proeèderas minutieusement à tesablutions. Aussitôt couché, tu te melll'asdans un état de passivité absolue. Tu repas­seras en quelques instants dans ta mémoireles événements de la journée ct tu consa·

creras quelques nînutes à une appréciationsévère de tes actes. Tu réfléchiras à tonprogramme du lendemain et tu l'al'rêterasdéfinitivement. Tu répéteras encore unefois le premier exercice du matin, il teprocurera une délicieuse sensation de frai­cheur. Tu concentreras tes pensées et leurimprimeras une direction unique vers laPuissance de Lumière qui est le centre deton activité mentale, alors ton être s'ab­sorbera dans un divin repos.

Suis mes recommandations à la lettre ;une pratique quotidienne fortitlera toncorps, développera ton entendement et tavolonté ct te révèlera l'existence de forceslatentes qui te seront d'un usage précieux.

R. BucHÈRE

•L'ASTROLOGIE

Parmi les sciences dites occultes si malà propos, il n'en est pas qui soit plus pré­cise, plus positive, plus universelle, ouplus immédiatement utile que l'Astrologie:

Elle est basée SUl' le phénomène quenous savons le mieux observer ct prévoiravec le plus d'exactitude, sur celui, aussi,qui est le plus inval'iable, le plus simple,le plus apparent, on pourrait dire le plusinévitable: la position des astres sur l'ha.rizon.

Avec quelques semaines d'étude assezsimple, tout le monde peut se mettre enétat d'en vél'ifier par soi-même les asser­tions.

Elle nous permet de lire dans l'avenira vec la même exactitude que nous lisonsdans le ciel étoilé, pourvu que nous nousexercions en mème temps à lire en nous­mêmes; ce à quoi, d'ailleurs. elle nous aideadmirablement.

Elle nous avertit à chaque jour, à cha­que moment, presque, de l'état des forcesuniverselles au milieu desquelles nous évo­luons. pour nous dire si nous nous y con­formons ou si nous y sommes exposés etde quels dangers elles nous menacent sinous voulons les méconnaitrc.

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Elle nous enseigne par les correspondan­ces la puissance essentielle de tout ce quinous entoure ou nous est nécessaire.

Elle nous dévoile le sort des famillcs etdes Etats tout comme celui des particuliers;elle nous révèle en un mot, toutes les pal­pitations de la vie cosmique où chacune denos personnalités que nous prisons si hautne figure que comme un atome infime.

Aussi n'a-t-il pas fallu moins quel'ignorance prétentieuse ct verbeuse duXVln" siècle pour en interrompre de nosjourslapratique séculaire el vénérée, commeelle avait été interrompue autrefois enAssyrie ou en Egypte, par l'orgueil tyranni­que des conquérants de la Perse, et par lenivellement corrupteur de l'Empire romain.

Repoussée, persécutée par tous leségoïsmes qui en pouvaicnt redouter lalunüère,eette Science suprême qui,au témoi­gnage des historiens contemporains avaitéclairé pendant des milliers d'années lasagesse des sociétés antiques, ne nous estparvenue que déformée, mulilée, dissimu­lée sous quelques vieux haillons qui ladéfigurent plus qu'ils ne l'abritent, et cepen­dant à qui veut se donner la peine del'écouter eUe fait encore des révélations sisurprenantes, elle donne de si grandes et .siétonnantes leQons, qu'on ne peut se refuserà reconnaître en elle la Reine dont rien nepeut abattre la Majesté et la Puissance.

Sans doute la foule des charlatans s'estempressée de profiter de sa déchéance pourusurper ses droits; ils n'onl pas manqué,selon leur coutume, de l'enfermer dans lesténèbres du prétendu occultisme où il leurest si commode de fouiller dans toutes lespoches ; mais rien n'est plus facile que defaife la lumière dans le coin de ce temple simalheureusement obscurci.

L'Astrologie n'est pas une science oc­culte; elle a tout à gagner à la lumière et àla diffusion; elle n'offre aucun danger. ellen'exige aucune connaissanceextraordinaire,et elle a besoin du secours de toutes lesintelligences pour ètre restaurée au rangsuprêm~ qui lui appartient.

F. B.

NOTES ET IMPRESSIONSJe ne défends pas les sceptiques, mais

je les aime, les vrais, parce qu'ils sontindulgents et bons ; et je les admire parceque leur esprit a cette qualité suprême: latolérance.

Oh 1 tolérance, sainte pudeur des amantsde la Vérité, sois louée entre toutes lesvertus de l'intelligence': Viens habiterparmi nous, creuse-toi un sanctuaire dansles cervelles des croyants ou des néga­teurs ; inspire-leur le respect mutuel et faisque, lutteurs par la plume- ou la parole, ilscombattent en noble chevaliers d'une idéeet non en souteneurs d'une personnellevanité.

Je recommande cette prière commeintro­duction aux adeptes de la Science occulte.Mon cher directeur lui-mème, si sévèreen la matière, lui fera grâce, J'en suis sûr.

- Mais pour être tolérant, il ne fautcroire en rien. La tolérance est une valeurmentale négative et ne peut s'associer qu'àla mollesse des convictions ou à leur absen­ce, nous dira le lecteur intransigeant.

Nous répondrons : Non, il faut simple­ment - laissons de côté les sceptiquestolérants par définition ! - être ou trèsorgueilleux, ou très humble, ou très con­vaincu. Expliquons-nous :

L'orgueil e:xcessif touchant à la pitién'inspire à ceux qu'il anime que commisé·ration et égard pour les pauvres d'espritqui ne pensent pas comme eux. La modes­tie donne la crainte salutaire de se tromperet sert de modérateur. Et le vrai croyant,lui, ne désespérant jamais de convaincre,doit, pour aUeindre le but, ne pas blesserla victime qu'il veut arracher à l'erreur.

Ce que je dis là n'est peut-être ni trèsclair ni très juste. Peu importe. Soyonstolérants par scepticisme, par foi, parorgueil. par humilité ou par n'importequoi, mais soyons tolérants.

Soyons-le surtout dans le train ordinairede la vie. Dans la polémique et les discus­sions l'intolérance est marque de grossiè-

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LE VOILE D'ISIS ,reté. de bêtise et d'impuissance; elle n'em­pêche pas la manifestation des opinionsadverses et autorise les représailles. Maiselle devient odieuse quand elle impose lesilence et le mensonge. Abuser de la posi­tion subalterne de rindividu pour gêner etdéCendre les expressions diverses de sesconvictions; transformer en esclavage spi­rituel la dépendance suffisamment péniblede celui dont l'existence matérielle est liéeaux bonnes dispositions de quelques per­sonnalités ou d'un public plus ou moinsrestreint, il y a pression morale, dans cettetorture de l'esprit. dans cette violation dela pensée. quelque chose de profondémentrépugnant pour les natures délicates. Aussi- remarque digressive - l'abstention deces procédés inquisitoriaux est. pour recon·naitre ces dernières, un excellent critérium.

Oui. qui veut vivre est bien souventobligé de se taire ou de mentir. Et pour­tant, la franchise est une fierté, la seuleréelle. Elle est le ressort de la vie morale.L'homme qui ment abdique ct se suicide.C'est pour cela que les vivants sont pres­que tous des morls et que le monde, fortamusant, parait-il, pour les observateursprofonds ou les solennels plaisants du cœurléger. .

La nature a donné à l'homme trois chas­tetés : celle du corps, celle du cœur et cellede l'intelligence. et lui a dit: Conser'\'es-enau moins une. et tu ne me maudiras pasde t'avoir donné la vic.

La chasteté de rintelligence est la plusdifficile à garder des trois.

STEPHANus

•La Mort de l'Amandier

Au bord de r étang de Bcrre, en Provence,là où fut jadis le chemin de Marius, quitua cent mille Teutons et barra le Rhône deleurs cadavres, se suivent, en sentinelles,les amandiers à la puissante structure, auxfragiles branches, aux souples et frêlesrameaux, au ton vert indécis de l'absinthetroublée... arbre fait de charpente frustre.rugueuse, à l'aspect goudronné, créé pour

la résistance au mistral et aux miasmessalins.

Les oiseaux, heureuses créatures quijouissent pleinement de la liberté et deramour. viennent s'appuyer sur eux. et celaavec des câlineries exquises, des subtilitésaffectueuses.

A rautomme, quand nous étions allés,Parmi la bruyère et III frêle mousse.Dire des propos tendres et troublés,

Avec mon amante, à l'âme si douce,Lt>s beaux amandiers, aux jolis tons roux,Gais. quand nous marchions, se penchaient sur

[nous.

Leurs parfums troublants, dans tous les sentiers,Disent aux amants d'1111er vers le rêve.Car ils sont pervers, les beaux amandiers.

Amandiers rugueux, à puissante sèveCréés pour narguer les vents déchaînés,Les bonds du mistrnl, si désordonnés.

Mais comme en ce jour sont loin les folies,Et que mon esprit est toujours en deuil.Les amandiers ont des mélancolies:

Et 10 vent berceur changeant son accueil,M'a semblé pleurer, dans les frêles branches,

Celle qui venait rêver les dimanches,Sous les amandiers chllrmants et fleurisOù les oiselets construisent leurs nids.

La foudre tombe. parfois, sur run d'eux,et le voilà couché sur le chemin, le tronccassé en une posture humiliante.

Tel il apparatt alors de loin, et sa Cormepleureuse vous angoisse en passant près delui; il souffre, le pauvre arbre f•••

Oui, on le sent souffrir, non pas sur samort, disparition banale et prévue, maispour son humiliation au milieu de ses con­génères, sur la route vouée à la poussièredes rouliers et des piétons 1

Et cependant, on se demande si en leplaignant on ne se trompe pas, car quinous dira le mystérieux lien des choses etrenchalnement invisible et créateur de reg.prit et de la matière?

Qui sait si l'arbre, au lieu d'être tristesur son sort ne subit pas en ceUe poseétrange un sort glorieux, en versant, emeu­rant de ses branches et b~antde ses jolies

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8 LE VOILE D'ISIS

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feuilles des sépulcres de guerriers? Ce che­min est précisément l'ancienne route desGaulois de la conquête, que le succès desarmes suivait partout à travers les mondesétonnés.

Ou bien, peut-être, celle terre cache­t-elle les innombrables succès d'une courti­sane célèbre, de celle qui suivaient lacohorte pour la gloire du chef?

Alors, l'amandier, dans sa délicatesseprovençale, demande à la foudre de l'age­nouiller sur la tombe inconnue de la bellefille, pour lui offrir ses feuilles d'or et lescolliers d'émeraude de ses fruits verts. auxtons de l'absinthe troublée.

E. B...ÉCHOS &NOUVELLESL'occultisme fait peu à peu son entrëe

dans la science officielle. M. CharlesRichet, l'un de ses illustres l'cprésentants,nommé récemment présidcnt de la Sociétédes « Recherches psychiqucs » de Lon­dres, a publié dernièrement dans lc Figa­ro un al,ticle manifeslc qui constitue enquelque sorte les lettres patentes accrédi­tant celui-là auprès de cellc-·ci. Il n'est passuperflu, à ce propos, de notcr quelques­unes dc ses déclarations importantes :

c( Lecture de la penséc. divination del'avenir, lévitation, apparitions ou évoca­tions dcs morls, tout ce quc les poètesappellent le monde dc l'au-dclà, ce quej'ai cherché, écrit-il, à caractériser du mot,un peu pédantesque peul-être, de méta­Pvchique, voilà ce dont quelques savantsont aujourdhui, après les simples qui yont cru, l'audace de prendre souci.

« Eh bien, il faut le dire très nettement:la traduction populaire ne s'est pas, dansl'ensemble, trompée. Ce monde occulteexiste.

« Des phénomènes étl'anges, qui par~s­sent contredire les observations commu­nes, apparaissent de loin comme des ilotsdéserts se dressant dans une vaste merinconnue.

« Nous n'avons pas le droit de les négli­gcr sous prétexte qu'ils ne cadrent pasavec les lois classiques établies par lascience officielle d'aujourd'hui; celte sciencedominatrice et conqu.érante, dont nous

sommes si fiers, n'est encore qU'à sesbégayerncnts. »

Il serait absurbe de lcs nier, parce qu'onne les comprend pas. « Les faits sont là ctil faut s'incliner devant eux. »

Quant aux lois, nous les ignorons. Lesspirites, il est vrai, prétendent expliquerLous ces fails ; mais ils « se font de singu­lières illusions, s'ils s'imaginent avoirdonné des preuves scientifiques et réfutétoutes les objcetions que leurs théoriesfont naUre ».

Cependant une théorie viendra un jour,quand les temps seront mûrs, et elle seratrès différente de celles que notre ignorancep'ourrait formuler aujourd'hui. Aussi faut­Il ètre modeste et hardi à la fois, modestepour la construction des théories, hardipour l'étude des faits.

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