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trio avec piano prélude, marine et chansons trio à cordes alexis galpérine cécilia tsan jean-louis haguenauer ensemble stanislas

trio avec piano prélude, marine et chansons trio à cordes · volées de cloches du piano, le violon entonne un chant rythmé en la ... La rêverie de la flûte prend son essor sur

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trio avec piano prélude, marine et chansons trio à cordes

alexis galpérine cécilia tsanjean-louis haguenauer ensemble stanislas

Trio pour piano, violon et violoncelleAlexis Galpérine violon - Cécilia Tsan violoncelle

Jean-Louis Haguenauer piano

Trio pour violon, alto et violoncelleEnsemble Stanislas:

Bertrand Menut violon - Annie Herpin alto

Pierre Fourcade violoncelle

Prélude, Marine et ChansonsEnsemble Stanislas:

Sylvie Tournon flûte - Béatrice Huvenne harpe

Laurent Causse violon - Paul Fenton alto

Jean de Spengler violoncelle

www.timpani-records.com1C1118

Trio pour piano, violon et violoncelle La mineur/A minor - 1918 - Éditions Durand

1 – Modérément animé (13'38) 2 – Vif (6'25) 3 – Lent (7'25) 4 – Animé (10'54)

Trio pour violon, alto et violoncelle La mineur/A minor - 1934 - Éditions Durand

5 – Allegro moderato (5'38) 6 – Vivo (4'48) 7 – Lento, molto espressivo (5'18) 8 – Allegro molto (5'55)

Prélude, Marine et Chansons 1918 - Éditions Durand

9 – Prélude : Ben moderato (4'31)10 – Marine : Adagietto (2'48)11 – Chansons : Allegro giocoso (5'12)

TT = 73'09

Enregistrement/recording: Nancy, Salle Poirel, 1995 - juillet 2006 (Trio à cordes)Direction artistique/artistic supervision: Jean de Spengler/Alexis GalpérineSon & montage/balance & editing:E. Molinier/J.-P. Viazzi/C. Inglebert/A. Cochet, Nicolas Lenoir (Trio à cordes) Mastering: Jean-Pierre Bouquet

(P) Timpani 1999/2006 - © Timpani 2014

Fernand Legout-Gérard « Femmes de pêcheurs bretons »)

Non dépourvu d’une austérité propre à la race bretonne, l’œuvre mu-sicale de Ropartz est celle d’un lettré ; par de fréquentes implications littéraires, mais également par la sophistication d’un métier rompu à tous les artifices du contrepoint et aux enchaînements harmoniques les plus raffinés, son contemporain Fauré n’ayant rien à lui envier dans ce domaine. Contrairement à Le Flem ou Cras dont l’approche essentiel-lement harmonique et le sens du coloris instrumental parent leur musi-que de la séduction immédiate des chatoiements de l’impressionnisme, Ropartz peut dérouter l’auditeur par le caractère polyphonique d’une pensée sans compromis et par les nuances plus mates d’un revêtement instrumental considéré davantage comme un moyen que comme une fin. Sa musique possède le cara-ctère estompé et monochrome d’un camaïeux — et l’on a glosé d’abondance sur cette grisaille qui fourni-rait l’exact équivalent du paysage breton se dissolvant dans les nuances mornes de la bruine. De tels commentaires traduisent l’audition super-ficielle d’une musique dont la richesse ne se révèle qu’aux prix d’un commerce persévérant. Cet art à la fois volontaire et introverti ne se livre qu’à ceux qui possèdent la volonté réelle de pénétrer les arcanes tortueuses et alambiquées au premier abord — mais n’est-ce point là précisément la marque des œuvres durables ? Et au terme d’auditions répétées, les brumes se dissipent devant la clarté irradiante d’un art dont l’abrupte franchise et l’aversion pour les séductions faciles dissimulent la généreuse inspiration, le raffinement d’écriture et l’élévation de pensée. La Nature est la pierre angulaire de cette dernière ; cependant Ropartz ne vise pas en général aux notations objectives des sensations née de son spectacle — comme les impressionnistes —, mais traduit plutôt le sentiment et la méditation qui s’emparent de l’artiste à son contact, in-dissociables de la ferveur chrétienne et ô combien celtique de l’auteur de la Troisième Symphonie.

Trio pour piano, violon et violoncellePendant la guerre de 1914, Ropartz est resté à son poste de direc-

teur du Conservatoire de Nancy, mais avait envoyé sa famille en Breta-gne. De son propre aveu, « souvent à cette époque il fit le long voyage Nancy-Lanloup pour retrouver les siens et recevoir ceux qui venaient en permission du front. Les événements de ces années l’ont ramené en Bre-tagne et rattaché par des liens nouveaux à sa vieille demeure en granit, au village, aux champs et aux bois dont les lignes fines et robustes s’in-fléchissent vers la baie profonde et vaste de Saint-Brieuc dont l’étendue bleutée ou grise ferme l’horizon. Depuis le moment de 1918 où certains services de Nancy dont le Conservatoire furent licenciés, il demeura à Lanloup et le Trio a été composé entièrement pendant cette période » (notes inédites de Ropartz).

Ce Trio est peut-être le plus haut accomplissement de l’auteur dans le domaine de la musique de chambre. Il révèle un usage très personnel du principe de composition cyclique hérité de Franck, ainsi qu’une grande liberté dans l’appropriation des formes usuelles de la sonate qui ne dé-montrent qu’une lointaine conformité aux conventions du genre.

La générosité de l’inspiration mélodique, encline à s’épancher en de vastes périodes qui possèdent l’ampleur et le souffles des houles venues du grand large, est une autre marque distinctive : c’est bien le rythme évocateur de la mer qui anime la première idée du premier mouvement (vingt-huit mesures !), dont la double exposition — un trait original du plan — souligne la puissance et le rôle de force généra-trice. Une brève cadence en forme d’appel amène la seconde idée (fa majeur) ; phrase douce et expres-sive subdivisée en deux éléments, l’un rêveur, l’autre plus ardent, et dont la conception polyphonique est très caractéristi-que. Ces deux idées constituent l’essentiel du matériau thématique du Trio. Au terme d’un développement dont l’intensité expressive repose sur l’insistance lancinante des modulations, la réexposition, écourtée et abrupte pour le premier thème, laisse le dernier mot au motif expressif du second, qui s’éteint doucement comme un soupir aux deux instru-ments à cordes.

Le Scherzo en ut mineur prend son essor sur un battement de tam-bour. Son élan viril et emporté s’interrompt devant l’expressive gravité d’un Trio en la bémol, sur lequel plane l’appel déjà entendu dans le premier temps.

TRADITION ET MODERNITÉMichel Fleury

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C’est également le second thème de ce dernier qui engendre la belle phrase méditative du mouvement en forme de lied, d’une intense ex-pression intérieure.

Le Final s’enchaîne sans transition sur un motif ascendant : sur les volées de cloches du piano, le violon entonne un chant rythmé en la majeur, d’allure populaire — en fait un lointain avatar du premier sujet du premier mouvement — bientôt relayé par une nouvelle idée mélodi-que de caractère plus calme et plus doux. Au terme du développement s’opère un retour au générique des principaux acteurs : second thème du Final, large effusion mélodique de la seconde idée du premier morceau, méditation de l’andante, gagnant encore en puissance expressive, pré-ludant au triomphe final de la danse populaire, proclamant « la joie de l’âme ferme en sa confiance et affranchie de ses angoisses » (Ropartz).

Dédiée à Pierre de Bréville — un autre disciple de Franck — cette œu-vre, émouvant témoignage du temps de guerre, apparaît bien orientée de l’ombre vers la lumière ; une attitude familière à un maître enclin à surmonter les plus sombre ruminations par l’affirmation radieuse d’une foi et d’un espoir inaltérables.

Trio à cordesC’est à un célèbre ensemble de l’entre-deux-guerres que l’on doit le

Trio à cordes en la mineur (1934-1935) : le Trio Pasquier, qui inspira également et entre autres à Schmitt, à Pierné et à Roussel des pages si-gnificatives. Le Trio adopte la même tonalité que celui avec piano, mais dans un esprit singulièrement différent. C’est bien ici d’une ascèse, d’un retour sur soi-même qu’il s’agit, l’artiste scrutant le long chemin par-couru afin de ne retenir que quelques lignes qui lui confèrent sa pleine signification. La virtuosité contrapuntique et la profusion du rythme pré-viennent l’ennui qui aurait pu guetter une austérité réduisant l’écriture à l’essentiel. Il n’est donné qu’aux plus grands de savoir se dépouiller de tout en conservant une communicative richesse d’expression. Cette musique raffinée, tour à tour pensive, allègre, joyeuse, ou d’une dou-loureuse nostalgie proscrit toute aspérité au profit d’une élégance racée, dont la perfection classique se rehausse de dissonances malicieuses ou d’une rythmique celtique délibérément bancale.

Question pressante, réponse rêveuse, seconde idée dont les amples détours mélodiques s’estompent en de fauréennes modulations : le

mouvement initial donne le ton. Dans le Vivo, la danse se volatilise en souffles aériens, la dentelle des pizzicati contrastant avec la complainte mélancolique du trio.

Le Lento est acte de sérénité et de recueillement, avec une secrète douleur, noble confession d’une âme réconciliée avec elle-même et avec Dieu : la belle mélodie anticipe sur le sublime Adagio de la Cin-quième Symphonie.

La joie reprend le dessus avec les rythmes inégaux du Final — Allegro molto —, la verve malicieuse attestant l’étonnante jeunesse de cette œu-vre douce-amère, par laquelle un vénérable sexagénaire prend congé, comme souvent, par un clin d’œil.

Prélude, Marine et ChansonsOn doit à la configuration si particulière de la formation fondée par

Pierre Jamet — le Quintette instrumental de Paris — d’avoir suscité une remarquable moisson de chefs-d’œuvre de la part des compositeurs de l’entre-deux-guerres. Cras, Pierné, Koechlin, et Roussel lui destinèrent des pages originales. La contribution de Ropartz en constitue sans aucun doute l’un des plus beaux fleurons : la flûte et la harpe répondent par-ticulièrement bien aux exigences de l’imaginaire celtique, et l’entrelacs de leurs gracieuses arabesques tisse ici les fils magiques d’un « rêve celtique » particulièrement évocateur. La lumière enchanteresse qui bai-gne cette page en fait la contrepartie sonore de la clarté paradisiaque qui règne sur certains récits d’Anatole Le Braz — lui aussi apôtre d’un humanisme celtique vivifié par la tradition chrétienne et une savante érudition.

Les calmes ondes qui se propagent au fil de Prélude, Marine et Chan-sons constituent une magnifique illustration de la côte du Trégorois, ter-re natale commune à l’écrivain et au musicien. Il émane une profonde poésie de ces trois pièces écrites au cours de l’hiver 1928.

Centré autour du pôle de si, évoluant doucement du mineur vers le majeur par le jeu d’en-chaînement très libres faisant la part belle à la modalité, le thème principal du Prélude chante à la flûte, puis au vio-lon et au violoncelle sur le clapotis régulier de la harpe. De brefs dé-veloppements mettant en jeu les éléments exposés dans l’introduction émaillent de surprises harmoniques inattendues le cours tranquille de ce morceau.

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Marine est une aquarelle en demi-teintes, dont la discrétion se ren-force des sourdines aux archets. La rêverie de la flûte prend son essor sur l’aquatique barcarolle égrenée à la harpe.

Chansons contraste avec les deux autres pièces par sa vigueur ryth-mique et son joyeux entrain. Trois chansons d’intonations populaires se succèdent ; seule la seconde, dans le mode dorien, est empruntée au folklore breton. La troisième, ex-pose en un lumineux mi bémol majeur sur un dessin en ostinato, se distingue par une modulation très affirmée à la sous-dominante caractéristique des tournures celtiques. Miraculeux compromis de concision, de sobriété et de plénitude, Prélude, marine et chansons prend rang parmi les chefs-d’œuvre du répertoire de musique de chambre de cette époque.

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Not lacking in the austerity do distinctive of the Breton race, Ropartz’s musical works are those of someone who is well-read, through frequent literary involvement, but also by the sophistication of all the tricks of the trade in counterpoint and the most refined linking of harmonies that his contemporary Fauré has no reason to envy. Unlike Le Flem or Cras whose essentially harmonic approach, and the sense of instrumental co-lour ornament their music with the immediate seduction of a sparkling impressionnism, Ropartz can disconcert the listener with the polypho-nic character of an uncompromising idea, and the flatter nuances of an instrumental adornment more considered as a means than an end. His music posesses a blurred and monochromic character and one has often rambled on about the greyness which provides the exact equiva-lent of the Brittany landscape dissolving into the gloomy nuances of the drizzle. Such comments express a superficial listening of music whose richness only reveals itself when persevered with.

This art being both determined and introverted at the same time is only given to those who posess the genuine will power to penetrate its tortuous convoluted mysteries at the first hearing — but it is not that pre-cisely the particulat stamp of a lasting work? And having listened repea-tedly, the mist lifts revealing the radiating clearness of an art whose sheer frankness and aversion to easy seduction conceals the generous inspi-ration, the refinement of the writing and the lofty thought. nature is the keystone of the latter. However Ropartz does generally aim at objective notation of impressions born from Nature’s spectacle, like the impressio-nists — he rather trans-lates the feeling and meditation which overcomes the artist at its contact, a humanism indissociable from Christian fervour, and so typically Celtic, by the author of the Third Symphony.

Trio for piano, violin and celloDuring the 1914 war, Ropartz remained at his post as a director of the

Conservatoire of Nancy, but sent his family to Brittany. He confessed: ‘Quite often at this time he made the long journey from Nancy to Lan-

loup to join his family and welcome those who were on leave from the front. The events during these years brought him back to Brittany and reformed new links with his old home in granite, with the village, the fields and the woods whose fine and robust lines leaned towards the deep vast bay of Saint-Brieuc, the grey or blue stretch of water meeting the horizon. From the moment in 1918 when certain departments in Nancy, including the conservatoire, were made redundant he remained in Lanloup and the entire work was composed during this period.’ (Ro-partz: unpublished notes) Trio is probably the most accomplished work of the composer in the sphere of chamber music.

It reveals a very personal use of the principal of cyclical composition inherited from Franck as well as a great freedom in the appropriation of the customary forms from the sonata, which show only a distant confor-mity to the conventional genre. The generosity of the melodic inspira-tion, tending to pour out into vast periods which posess the fulness and the force of the swells from the high seas is another distinctive mark; it is indeed the evocative rhythm of the sea which livens up the first idea of the first movement (28 bars!) whose double exposition — an original feature of the plan — highlights the power and the role of the genera-ting force. A brief cadence in the form of a call brings in the second idea (F major): a gentle expressive phrase, divided into two elements, one dreamy, the other more fiery, whose polyphonic conception is very characteristic. these two ideas make up the essential theme material of Trio. At the end of a development whose expressive intensity based on the monotonous insistence of the modulations, the shortened, abrupt re- exposition for the first theme leaves the final word to the expressive motif of the second, which fades out softly like a sigh from the two string ins-truments.The Scherzo in C minor develops with a beating of drums. Its wild and virile surge is interrupted before the expressive solemnity of a trio in A flat on which hovers the call already heard in the first part. It is also the second theme of the latter which takes up the beautiful medita-tive phrase of the slow movement in Lied form, with an intense interior expression.

The Finale follows on without transition on an ascending motif: on a pealing of bells from the piano, the violin strikes up a rhythmic song in A major at a popular pace — in fact a distant avatar of the first subject of the first movement — soon taken over by a new melodic idea with a cal-

TRADITION AND MODERNITYMichel Fleury

mer and gentler character. The end of the development takes us back to the cast of the main actors: second theme of the Finale, a great melodic effusion of the second idea of the first piece, meditation of the Andante gaining in expressive power, prelude to the final triumph of the popular dance, proclaiming ‘the joy of the self-assured spirit, freed from its fears.’ (Ropartz). Dedicated to Pierre de Bréville (another disciple of Franck), this work moving witness of wartime, appears well-directed from darkness to light; a familiar attitude of a master inclined to overcome the darkest rumination by a radiant affirmation of faith and unwavering hope.

String TrioIt is to a famous French ensemble from the interwar years that we owe

the String Trio in A minor (1934-1935): the Trio Pasquier, which also ins-pired significant scores from Florent Schmitt, Gabriel Pierné and Albert Roussel, amongst others.

The String Trio adopts the same key as the Piano Trio but in a singu-larly different spirit. Here, it is indeed a matter of asceticism and soul-searching, with the artist scrutinising the long distance he has come in order to retain only a few lines that give it its full meaning. The contra-puntal virtuosity and rhythmic profusion avoid any boredom that might have threatened an austerity that reduces the writing to the essentials. Only the greatest are able to divest themselves of all whilst preserving a communicative richness of expression. This refined music, in turn pen-sive, light-hearted, joyous or painfully nostalgic, banishes all harshness in favour of a sleek elegance whose classic perfection is heightened by mischievous dissonance or a deliberately wobbly Celtic rhythm pattern.

The opening movement sets the tone: an urgent question, a dreamy response, a second idea whose generous melodic detours are blurred in Fauréan modulations…

In the Vivo, the dance vanishes in ethereal breaths, the lace of the piz-zicati contrasting with the melancholy lament of the trio. The Lento is an act of serenity and meditation, with secret suffering, the noble confession of a soul reconciled with itself and with God: the lovely melody antici-pates the sublime Adagio of the Fifth Symphony. Joy gets the upper hand again with the uneven rhythms of the Finale — Allegro molto — the im-pish verve attesting to the amazing youthfulness of this bittersweet work, with which a venerable sixty-year-old takes leave (as often) with a wink.

Prélude, Marine et ChansonsIt is due to the particular configuration of the ensemble founded by

Pierre Jamet (Quintette instrumental de Paris) that such a remarkable wealth of masterworks were created by French composers during the interwar period. Cras, Koechlin, Pierné and Roussel devoted some very original works to him.

Ropartz’s contribution no doubt represented one of the finest pieces: the flute and the harp respond particularly well to the needs of the Celtic imagi-nation, and the interlacing of their graceful arabesques wear the magic threads of a ‘Celtic dream’ particularly evocative. The enchanting light that bathes this page form the sonorous counterpart of the heavenly clarity which reigns over certain stories by Anatole Le Braz — another apostle of Celtic humanism, brought to life through the Christian tradi-tion and learnings.

The calm waves which spread through Prelude, marine and songs pro-vide a magnificent illustration of this evocation of the coastline of Trégo-rois, native area to writer and musician. A deep poetic quality emanates from these three pieces written during winter 1928. Focused around the pole of ‘B’, slowly developing from the minor to major, usinga very free progression, giving a lot to the modality, the principal theme of Prelude is sung by the flute, the violin and cello on the regular lappings of the harp. Brief developments putting into play elements exposed in the in-troduction pepper the peaceful course of this piece with unexpected harmonies.

Marine is watercolour in half-tones, whose discretion reinforces itself through the toning down of the bowing. The dreaminess of the flute de-velops on the aquatic barcarole sent forth by the harp.

Songs contrasts with the two other pieces by its rhythmic vigour and joyful spirit. Three popular toned songs follow each other: only the se-cond in the Dorian mode is borrowed from Breton folklore. The third exposed is a luminous E flat major, on an ostinato pattern, distinguishing itself through a very affirmed modulation in the subdominant, characte-ristic of the Celtic forms. A miraculous compromise between concision, sobriety and richness, Prélude, Marine et Chansons are ranked among the masterworks of chamber music of this period.

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Ensemble StanislasFondé à Nancy en 1984, l’Ensemble Stanislas a donné depuis plus

de cinq cents concerts , soit en quatuor à cordes, soit dans son cadre élargi à d’autres formations. Avec le soutien de ses partenaires régio-naux, il poursuit une importante action de diffusion sur l‘ensemble de la Lorraine, tandis qu’à Nancy, c’est dans le cadre magnifique de la salle Poirel qu’il présente une saison de concerts placée sous le signe de la découverte. La musique de notre temps est au coeur de sa démarche: ainsi, outre de nombreuses créations d’oeuvres contemporaines (Thierry Lancino, Pierre Thilloy, Françoise Choveaux, Philippe Capdenat, Ray-mond Depraz, Nicole Clément etc…), l’Ensemble Stanislas est à l’ori-gine d’événements de grande envergure, tels que les venues à Nancy d’Henri Dutilleux en 1996 de George Crumb en 1999, ainsi que de Klaus Huber en 2001.

À l’occasion du cinquantenaire de la mort de Joseph-Guy Ropartz, l’Ensemble Stanislas a présenté sur deux saisons l’intégrale de la musi-que de chambre du grand musicien d’origine bretonne qui marqua de sa puissante empreinte la vie musicale de Nancy entre 1894 et 1919. L’En-semble Stanislas mène une politique discographique particulièrement active. Plusieurs de ses enregistrements, dont les volumes Ropartz déjà parus chez Timpani, ont été distingués par la presse spécialisée. Outre de nombreux concerts en France et en Europe (Allemagne, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Bulgarie, Russie), il a également effectué d’im-portantes tournées en Asie (Japon et Taiwan), aux Etats-Unis, ainsi qu’en Amérique du Sud. L’ Ensemble Stanislas est subventionné par la Ville de Nancy, le Conseil Régional de Lorraine, le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, ainsi que par la Drac-Lorraine (Ministère de la Culture). Sa saison à Nancy bénéficie également du soutien de la SPEDIDAM et de Musique Nouvelle en Liberté.

Alexis GalpérineAlexis Galpérine s’est produit comme soliste et comme chambriste

dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est ainsi qu’au Japon, en Israël et en Amérique, avec une prédilection pour les récitals violon

seul. Membre des « American Chamber Players », un ensemble en rési-dence à la Library of Congress de Washington, il est également depuis 1988 « invité permanent » de l’Ensemble Stanislas, avec lequel il a déjà enregistré plusieurs disques. Son enregistrement des sonates de Guy Ropartz a été particulièrement remarqué. Il collabore depuis plusieurs années avec Coline Serreau. Musicien et... acteur dans la Belle verte, il a notamment enregistré pour ce film, l’Allegro de la Sonate BWV 1005 pour violon seul de Bach. À côté de son activité de concertiste, Alexis Galpérine s’est également imposé comme un des grands pédagogues du violon français. Professeur au Conservatoire National de Région de Strasbourg et à l’Académie des Arcs, il est également professeur de vio-lon au CNSM de Paris.

Cécilia TsanÉlève d’André Navarra au Conservatoire National Supérieur de Paris,

Cécilia Tsan obtient en 1976 son premier prix de violoncelle à l’unani-mité, ainsi qu’un premier prix de musique de chambre dans la classe de Jean Hubeau. Elle est également lauréate des concours internationaux de Barcelone et Florence, et titulaire du Prix Debussy à Paris. Elle a don-né de nombreux concerts tant comme soliste qu’en musique de cham-bre : à Paris (Radio-France, Salle Gaveau, Salle Pleyel, Festival estival...), en province (Festival de Lille, de Sully-sur-Loire, La Roque d’Anthéron, Strasbourg...) et à l’étranger. Depuis 1991, elle réside à Los Angeles. Ses concerts l’ont conduite au Summer Festival de Washington, à Chica-go, San Francisco, New York...). Elle est membre du Quatuor Rossetti qui s’est produit en Europe avec Jean-Louis Thibaudet (Concertgebouw d’Amsterdam, Wigmore hall à Londres). Dans le Los Angeles Times, le critique Daniel Cariaga a loué « la personnalité musicale sans compro-mis et la technique impressionnante » de Cécilia Tsan.

Jean-Louis HaguenauerJean-Louis Haguenauer mène une active carrière de pianiste en Europe

et aux Etats-Unis, participant à de nombreuses séries de concerts et festi-vals de chaque côté de l’Atlantique (La Roque d’Anthéron, Radio-France Montpellier, Jacobins de Toulouse, Orangerie de Sceaux, les Arcs, Library of Congress Summer Chamber Festival, Kreeger Museum June Chamber Festival entre autres). Il est depuis 2003 membre des American Chamber

LES INTERPRÈTES

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Players. Lauréat de l’École Normale de Musique de Paris et du conserva-toire de Genève, il a également suivi les cours d’écriture et de composi-tion de Nadia Boulanger et Henri Dutilleux. Sa discographie, importante et variée, dessine un profil de musicien original, soucieux d’approfondir les domaines dont il est le plus proche (une intégrale de la musique pour piano de Debussy est en voie d’achèvement) et de promouvoir des regis-tres moins familiers du grand public (transcriptions des deux premières symphonies de Beethoven par F. Liszt, musique de chambre de C.M. von Weber, E. Bloch, I. Stravinsky, G. Ropartz, F. Bayer).

Le film La Spirale du Pianiste, qui montre la genèse de son enregistre-ment des Préludes de Debussy, a été distribué en salles et à la télévision. Jean-Louis Haguenauer est professeur de piano à l’école de musique d’Indiana University à Bloomington depuis 1998, et avait auparavant enseigné pendant dix ans au conservatoire de Strasbourg.

Stanislas EnsembleFounded in Nancy in 1984, the Stanislas Ensemble has since given

more than 500 concerts, either as a string quartet or expanded to other formations. With the support of its regional partners, it pursues an im-portant mission of diffusion through-out the Lorraine region, whereas in Nancy, in the magnificent Salle Poirel, it presents a season of concerts characterised by discovery. The music of our time is at the heart of its ap-proach; thus, in addition to numerous premieres of contemporary works (Thierry Lancino, Pierre Thilloy, Françoise Choveaux, Philippe Capde-nat, Raymond Depraz, Nicole Clément, et al.), the Stanislas Ensemble instigates large-scale events such as bringing Henri Dutilleux to Nancy in 1996, followed by George Crumb in 1999 and Klaus Huber in 2001. On the occasion of the fiftieth anniversary of the death of Joseph-Guy Ropartz, the Stanislas Ensemble performed, over two seasons, the com-plete chamber music of the great Breton-born musician who made a powerful and long-lasting mark on musical life in Nancy between 1894 and 1919. The Stanislas Ensemble has a particularly active recording policy, and several of its discs, including the Ropartz volumes already released by Timpani, have been highly acclaimed by the specialised press. In addition to numerous concerts in France and across Europe (Germany, Belgium, Switzerland, Italy, Spain, Bulgaria, Russia…), it has also carried out important tours in Asia (Japan and Taiwan), the United States and South America. The Stanislas Ensemble is subsidised by the City of Nancy, the Lorraine Regional Council, the Meurthe-et-Moselle Departmental Council and the Lorraine Regional Department for Cultu-ral Action (DRAC, Ministry of Culture). Its season in Nancy also benefits from the support of SPEDIDAM and Musique Nouvelle en Liberté.

Alexis GalpérineSoloist and chamber musician, with a predilection for solo violin re-

citals, Alexis Galpérine has appeared in most European countries, both Eastern and Western, as well as in Japan, Israel and America.

Winner of the Carl Flesch (London) and Paganini (Genoa) competi-tions, he was awarded First Prize at the Belgrade International Competi-

THE PERFORMERS

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tion after graduating from the Paris Conservatoire and the Juilliard School in New York; his principal teachers were Ivan Galamian and Henryk Szeryng. He also holds a degree in philosophy from the Sorbonne.

A member of the American Chamber Players, an ensemble in resi-dence at the Library of Congress in Washington, he is also a ‘permanent guest’, since 1988, of the Stanislas Ensemble, with which he has already recorded several discs. His recording of the Guy Ropartz Sonatas drew particular notice. Alongside his concert activity, Alexis Galpérine also stands out as one of the great teachers of the French violin. Professor at the National Regional Conservatory of Strasbourg and the Les Arcs Academy, he has also been professor of violin pedagogy at the Paris Conservatoire since 2003.

Finally, for several years now, he has collaborated with filmmaker Co-line Serreau and in whose La Belle verte, he held the dual role of musi-cian and... actor.

Cécilia TsanA pupil André Navarra at the Conservatoire National Supérieur de Mu-

sique de Paris, Cecilia Tsan obtained with unanimity her first cello prize as well as a first prize for chamber music in Jean Hubeau’s class. she is also a prize-winner of the International Competitions at Barcelona and Florence, and holder of the Debussy prize in Paris. Since, she has given many concerts as a soloist and with musicians performing cham-ber music: in Paris (Radio-France, Salle Gaveau, Salle Pleyel, Festival estival...), in France (Festival de Lille, de Sully-sur-Loire, La Roque d’An-théron, Strasbourg...) and abroad (Italy, Spain, Austria, USA, Taiwan and Japan...). She is living in los Angeles since 1991; her concerts have taken her to the Summer Festival in Washington, to Chicago, San Francisco, New York. She is member of the Rossetti Quartet, which performs in Europe (Concertgebouw, Amsterdam, Wigmore hall, london. In the Los Angeles the critic Daniel Cariaga recently praised Cecilia Tsan’s ‘uncom-promising musical personality and the impressive technique’.

Jean-Louis HaguenauerJean-Louis Haguenauer leads an active career as pianist in Europe and

the United States, participating in numerous concert series and festivals on both sides of the Atlantic (La Roque d’Anthéron, Radio France-Mont-

pellier, Les Jacobins de Toulouse, Orangerie de Sceaux and Les Arcs in France, and Washington chamber festivals at the Library of Congress and the Kreeger Museum, amongst others). He has been a member of the American Chamber Players since 2003. A graduate of the École Nor-male de Musique in Paris and the Geneva Conservatory, he also took classes in harmony and composition from Nadia Boulanger and Henri Dutilleux. His abundant and varied discography reflects the originality of this musician, concerned with going deeper in spheres to which he feels closest (he is in the process of finishing his recording of Debussy’s complete piano music) and promoting registers that are less familiar to the general public (Liszt’s transcriptions of Beethoven’s first two Sympho-nies, chamber music by Weber, Bloch, Stravinsky, Ropartz, Bayer).

The film La Spirale du Pianiste, which deals with the genesis of his re-cording of Debussy’s Préludes, was distributed commercially and broa-dcast on television. Jean-Louis Haguenauer has been a piano professor at the Indiana University School of Music in Bloomington since 1998, having previously taught at the Strasbourg Conservatory for ten years.