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370 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 360–371 P207 Tumeurs germinales : caractéristiques cliniques et paracliniques, à propos de deux cas R. Lounis (Dr) , S. Azzoug (Pr) , L. Rabehi (Dr) , F. Chentli (Pr) Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger, Bab El Oued Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Lounis) Introduction Les tumeurs germinales (TG) représentant 2 à 4 % des tumeurs de l’enfant et de l’adulte jeune. Elles sont essentiellement de siège gona- dique, rarement extra-gonadiques le long de l’axe médian du corps. Le pronostic varie en fonction du type histologique et du siège. Le but de ce travail est d’analyser les circonstances diagnostiques, les caractéristiques et la prise en charge à travers deux observations (1F/1 M) recensées dans notre service. Observation L’âge au diagnostic était de 8 ans pour la patiente et 32 ans pour le patient. Le tableau clinique était différent selon la localisation, syndrome tumoral crânien et diabète insipide avec retard statural pour la patiente, gynécomastie pour le 2 e patient chez qui le reste de l’examen était normal. Le bilan hormonal objectiva le nature sécrétante uniquement chez le 2 e patient avec des taux élevés d’HCG : 99 ui/L et E2 : 557 pmol/L. Le diagnostic topographique était facile chez la patiente, l’IRM cérébrale avait montré le siège pinéal de la tumeur, chez le 2 e patient la TDM thoracique avait retrouvé le siège médiastinal de la tumeur. Le diagnostic de certitude a était posé par l’étude histologique de la biopsie tumorale. Sur le plan thérapeutique, la patiente a bénéficié d’une radiothérapie ayant permis la guérison au prix d’une insuffisance antéhypophysaire. La chimiothérapie a été indiquée chez le patient, elle est toujours en cours. Conclusion L’expression clinique et le pronostic des TG dépendent de leur localisation et du caractère sécrétoire. Les TG intracrâniennes sont de meilleure pronostic que les localisations médiastinales. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.334 P208 Les insulinomes malins : à propos de 3 cas F. Chabour (Dr) , S. Azzoug (Pr) , L. Rabehi (Dr) , F. Chentli (Pr) Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger, Alger Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Chabour) Introduction Les insulinomes sont rares et sont malins dans 5 à 10 %. Le diagnostic de malignité est difficile à porter, en dehors d’une dissémination tumorale. Les localisations secondaires sont principalement ganglionnaires et hépatiques. Le pronostic est sombre avec une survie de moins de 10 % à 2 ans. Nous rapportons à ce propos trois observations d’insulinomes malins. Observations Il s’agit de trois hommes âgés respectivement de dix-huit, dix-neuf et trente-quatre ans hospitalisés pour exploration d’une hypoglycé- mie révélée par des signes neuro-glucopéniques. L’interrogatoire n’a pas noté de cas familial. Le bilan biologique a confirmé l’hyperinsulinisme endogène. L’exploration morphologique a permis dans le premier cas grâce à l’écho endo- scopie de visualiser deux petites tumeurs pancréatiques avec une adénopathie péri-pancréatique attestant de la malignité, dans le deuxième cas la tumeur primi- tive pancréatique n’a pas été visualisée mais la présence de métastases hépatiques multiples a témoigné de la malignité. Pour le troisième cas, la tumeur pan- créatique a été objectivée à l’écho endoscopie mais aussi à la TDM et IRM abdominale avec adénopathie péri pancréatique. Sur le plan thérapeutique, seul le troisième patient a été opéré bénéficiant d’une résection macroscopiquement complète, les deux autres patients n’ont bénéficié que d’un traitement symp- tomatique des hypoglycémies (un patient a refusé l’intervention, l’autre était inopérable). Conclusion L’insulinome malin pose essentiellement le problème de dia- gnostic de malignité qui est posé devant la présence de localisations secondaires. Sa prise en charge a été améliorée par l’introduction de nouvelles modalités thérapeutiques mais elle reste difficile et le pronostic est sombre. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.335 P209 Les insulinomes : à propos de 9 cas F. Chabour (Dr) , S. Azzoug (Pr) , F. Chentli (Pr) Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger, Alger Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Chabour) Introduction Les insulinomes sont rares, leur incidence est estimée à 4/mil- lion/an. Ils constituent. Les tumeurs les plus fréquentes du pancréas endocrine. Il s’agit fréquemment de petites lésions, l’insulinome est malin dans 10 %. Objectif Le but de ce travail est d’analyser les aspects cliniques, biologiques et morphologiques des insulinomes. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective concernant des patients porteurs d’un insulinome colligés dans notre service. Résultats Neuf patients porteurs d’insulinome ont été colligés avec un sexe ratio de 7 M/2 F, l’âge moyen était de 35 ans. Il s’agissait de cas sporadique dans tous les cas dont 33,3 % étaient malins. Tous les cas étaient révélés par des signes neuroglucopéniques et neurovégétatifs dans un délai de quelques mois à quelques années, un délai long de 14ans a été retrouvé dans un cas. L’épreuve de jeune était positive dans 85,7 % des cas et souvent précocement (83,3 % au 1 er jour). La tumeur était visualisée dans 77,8 %, notamment par écho endoscopie dans 100 %, par TDM abdominale dans 71,4 % et IRM abdominale dans 50 %, par contre aucun cas n’a été objectivé à l’échographie abdominale. Dans 85,7 % il s’agissait de tumeur unique. La taille de la tumeur était inférieure à 20 mm dans 85,7 %. Conclusion Dans notre série d’insulinomes, nous notons la nette prédomi- nance masculine, il s’agissait le plus souvent de petites tumeurs uniques et sporadiques, les formes malignes étaient plus fréquentes par rapport aux don- nées de la littérature, enfin l’écho endoscopie avait une excellente sensibilité pour le diagnostic des insulinomes. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.336 P210 Phéochromocytomes malins A.L. Amirou (Dr) , S. Azzoug (Pr) , F. Chentli (Pr) Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger, Alger Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.L. Amirou) Le phéochromocytome est une pathologie rare, pouvant être sporadique ou s’intégrer dans un syndrome de prédisposition familiale. Il est malin dans envi- ron 10 % des cas. Cette dernière est définie par la présence de localisations secondaires dans un site normalement dépourvu de tissu chromaffine. Le but de notre travail est de rapporter les cas de phéochromocytome malin répertoriés dans notre service. Observations Nous avons répertorié 4 cas de phéochromocytome malin (2F/2 M) âgés entre 7 et 33 ans au moment du diagnostic, deux cas étaient syn- dromiques, un cas de NEM2A et un cas de neurofibromatose 1. Les circonstances de découverte étaient marquées dans 3 cas sur 4 par une hypertension artérielle sévère, dans le dernier cas il s’agissait d’un incidentalome surrénalien. La tumeur mesurait entre 24 et 125 mm, elle était bilatérale dans le cas de NEM 2A. Des localisations secondaires étaient présentes au moment du diagnostic chez deux patients, elles sont apparues en postopératoire immédiat chez un patient et plus

Tumeurs germinales : caractéristiques cliniques et paracliniques, à propos de deux cas

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370 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 360–371

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Tumeurs germinales : caractéristiquescliniques et paracliniques, à propos de deuxcasR. Lounis (Dr) ∗, S. Azzoug (Pr) , L. Rabehi (Dr) , F. Chentli (Pr)Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger,Bab El Oued∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Lounis)

Introduction Les tumeurs germinales (TG) représentant 2 à 4 % des tumeursde l’enfant et de l’adulte jeune. Elles sont essentiellement de siège gona-dique, rarement extra-gonadiques le long de l’axe médian du corps. Lepronostic varie en fonction du type histologique et du siège. Le but de cetravail est d’analyser les circonstances diagnostiques, les caractéristiques etla prise en charge à travers deux observations (1F/1 M) recensées dans notreservice.Observation L’âge au diagnostic était de 8 ans pour la patiente et 32 ans pourle patient.Le tableau clinique était différent selon la localisation, syndrome tumoral crânienet diabète insipide avec retard statural pour la patiente, gynécomastie pour le 2e

patient chez qui le reste de l’examen était normal. Le bilan hormonal objectivale nature sécrétante uniquement chez le 2e patient avec des taux élevés d’HCG :99 ui/L et E2 : 557 pmol/L. Le diagnostic topographique était facile chez lapatiente, l’IRM cérébrale avait montré le siège pinéal de la tumeur, chez le 2e

patient la TDM thoracique avait retrouvé le siège médiastinal de la tumeur.Le diagnostic de certitude a était posé par l’étude histologique de la biopsietumorale.Sur le plan thérapeutique, la patiente a bénéficié d’une radiothérapie ayant permisla guérison au prix d’une insuffisance antéhypophysaire. La chimiothérapie aété indiquée chez le patient, elle est toujours en cours.Conclusion L’expression clinique et le pronostic des TG dépendent de leurlocalisation et du caractère sécrétoire. Les TG intracrâniennes sont de meilleurepronostic que les localisations médiastinales.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.334

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Les insulinomes malins : à propos de 3 casF. Chabour (Dr) ∗, S. Azzoug (Pr) , L. Rabehi (Dr) , F. Chentli (Pr)Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger,Alger∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (F. Chabour)

Introduction Les insulinomes sont rares et sont malins dans 5 à 10 %. Lediagnostic de malignité est difficile à porter, en dehors d’une disséminationtumorale. Les localisations secondaires sont principalement ganglionnaireset hépatiques. Le pronostic est sombre avec une survie de moins de 10 %à 2 ans. Nous rapportons à ce propos trois observations d’insulinomesmalins.Observations Il s’agit de trois hommes âgés respectivement de dix-huit,dix-neuf et trente-quatre ans hospitalisés pour exploration d’une hypoglycé-mie révélée par des signes neuro-glucopéniques. L’interrogatoire n’a pas notéde cas familial. Le bilan biologique a confirmé l’hyperinsulinisme endogène.L’exploration morphologique a permis dans le premier cas grâce à l’écho endo-scopie de visualiser deux petites tumeurs pancréatiques avec une adénopathiepéri-pancréatique attestant de la malignité, dans le deuxième cas la tumeur primi-tive pancréatique n’a pas été visualisée mais la présence de métastases hépatiquesmultiples a témoigné de la malignité. Pour le troisième cas, la tumeur pan-créatique a été objectivée à l’écho endoscopie mais aussi à la TDM et IRMabdominale avec adénopathie péri pancréatique. Sur le plan thérapeutique, seulle troisième patient a été opéré bénéficiant d’une résection macroscopiquementcomplète, les deux autres patients n’ont bénéficié que d’un traitement symp-tomatique des hypoglycémies (un patient a refusé l’intervention, l’autre étaitinopérable).

Conclusion L’insulinome malin pose essentiellement le problème de dia-gnostic de malignité qui est posé devant la présence de localisations secondaires.Sa prise en charge a été améliorée par l’introduction de nouvelles modalitésthérapeutiques mais elle reste difficile et le pronostic est sombre.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.335

P209

Les insulinomes : à propos de 9 casF. Chabour (Dr) ∗, S. Azzoug (Pr) , F. Chentli (Pr)Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger,Alger∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (F. Chabour)

Introduction Les insulinomes sont rares, leur incidence est estimée à 4/mil-lion/an. Ils constituent.Les tumeurs les plus fréquentes du pancréas endocrine. Il s’agit fréquemmentde petites lésions, l’insulinome est malin dans 10 %.Objectif Le but de ce travail est d’analyser les aspects cliniques, biologiqueset morphologiques des insulinomes.Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective concernant despatients porteurs d’un insulinome colligés dans notre service.Résultats Neuf patients porteurs d’insulinome ont été colligés avec un sexeratio de 7 M/2 F, l’âge moyen était de 35 ans. Il s’agissait de cas sporadiquedans tous les cas dont 33,3 % étaient malins. Tous les cas étaient révélés par dessignes neuroglucopéniques et neurovégétatifs dans un délai de quelques mois àquelques années, un délai long de 14 ans a été retrouvé dans un cas. L’épreuvede jeune était positive dans 85,7 % des cas et souvent précocement (83,3 % au1er jour).La tumeur était visualisée dans 77,8 %, notamment par écho endoscopie dans100 %, par TDM abdominale dans 71,4 % et IRM abdominale dans 50 %, parcontre aucun cas n’a été objectivé à l’échographie abdominale. Dans 85,7 % ils’agissait de tumeur unique. La taille de la tumeur était inférieure à 20 mm dans85,7 %.Conclusion Dans notre série d’insulinomes, nous notons la nette prédomi-nance masculine, il s’agissait le plus souvent de petites tumeurs uniques etsporadiques, les formes malignes étaient plus fréquentes par rapport aux don-nées de la littérature, enfin l’écho endoscopie avait une excellente sensibilitépour le diagnostic des insulinomes.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.336

P210

Phéochromocytomes malinsA.L. Amirou (Dr) ∗, S. Azzoug (Pr) , F. Chentli (Pr)Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques CHU Bab El Oued Alger,Alger∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A.L. Amirou)

Le phéochromocytome est une pathologie rare, pouvant être sporadique ous’intégrer dans un syndrome de prédisposition familiale. Il est malin dans envi-ron 10 % des cas. Cette dernière est définie par la présence de localisationssecondaires dans un site normalement dépourvu de tissu chromaffine. Le butde notre travail est de rapporter les cas de phéochromocytome malin répertoriésdans notre service.Observations Nous avons répertorié 4 cas de phéochromocytome malin(2F/2 M) âgés entre 7 et 33 ans au moment du diagnostic, deux cas étaient syn-dromiques, un cas de NEM2A et un cas de neurofibromatose 1. Les circonstancesde découverte étaient marquées dans 3 cas sur 4 par une hypertension artériellesévère, dans le dernier cas il s’agissait d’un incidentalome surrénalien. La tumeurmesurait entre 24 et 125 mm, elle était bilatérale dans le cas de NEM 2A. Deslocalisations secondaires étaient présentes au moment du diagnostic chez deuxpatients, elles sont apparues en postopératoire immédiat chez un patient et plus