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Ugo Mioni scrittore popolare by Pietro ZovattoReview by: Jean-Dominique DurandArchives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 70 (Apr. - Jun., 1990), pp. 320-321Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127139 .

Accessed: 16/06/2014 06:15

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

images, des pens~es, des souvenirs qui se pr&- sentent spontan~ment A la conscience dans I'audition scientologique.

Que produisent ces experiences? En se rapportant & Piaget, I'A. montre qu'elles rom- pent le processus d'accommodation et d'assi- milation. D~s~quilibr~e, la personne devient peu g peu inconsciente de son moi et de ce que son moi exptrimente, A l'image de ce qui se produit dans le jeu chez l'enfant et dans la reverie chez l'adulte. Ainsi place dans cette condition mentale, le fiddle < en souffrance > assimile facilement les nouvelles idles et les nouvelles pratiques qu'on lui propose.

H.W. pousse plus loin son analyse en se r~f~rant g un concept freudien. L'A. affirme que l'audition favorise une r6gression du moi qui augmente la suggestibilit6 du sujet. Elle permet aussi de id4placer le d6sir vers des objets nouveaux plus fantasmatiques. C'est le fameux d6tachement du monde que provoque 6galement l'asc~se mystique.

Le r~sultat de ces exp6riences est la per- ception d'une r6alit6 nouvelle plus riche car plus charg6e de sens que l'ancienne. C'est aussi la r6solution de certaines contradictions sociales et culturelles auxquelles l'individu 6tait subjectivement confront6.

Quand le processus de < renoncement> r~ussit, la personne se sent r6compens~e de ses efforts et obtient la gu6rison. Elle manifeste 6galement un certain d6dain envers le monde pr6sentement v~cu et consid6r6 comme illu- soire.

Une fois transform6, I'individu doit s'atta- cher sa nouvelle religion. Comme dans la cure psychanalytique, l'audition scientolo- gique met en place un transfert, mais alors que ce dernier est mis A jour dans une psychana- lyse parce qu'il est consid~r6 comme symp- tomatique, dans la scientologie, il est d6riv6 vers l'organisation.

II existe une autre diff6rence avec l'inven- tion freudienne : parce qu'il produit une con- version, le traitement spirituel vise l'identi- fication de l'individu A la cause ou au projet que le groupe religieux defend alors que le but d'une cure psychanalytique n'est pas de faire des adeptes de la psychanalyse.

Parfois, il arrive que le sujet se situe dans un rapport n6gatif vis-a-vis de son processus de conversion de la meme fagon qu'un patient optre un transfert n6gatif envers le psycha- nalyste. La technologie scientologique a pr6vu

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ce cas de figure et a 6tabli une liste de mani- festations negatives. Quand l'auditeur ne par- vient pas A les enrayer, le fiddle passe au d~senchantement, on A la stagnation (l'aridit6 ou la < nuit de l'Ame > chez les mystiques), par une d6saffection, voire par une hostilit6 envers la cure spirituelle scientologique qui se traduit quelquefois par un revirement brutal vis-A-vis de la d6marche qu'il a entreprise. On peut traduire cela par le nbologisme de < d6con- version >.

II convient de souligner que l'emploi de termes psychanalytiques ou d'expressions comme la d6structuration et la restructuration de l'esprit ou encore celle de r6gression ne traduit jamais chez H.W. une volont6 de ran- ger le processus de conversion dans la cat6- gorie du pathologique.

Ce livre, que la multiplicit~ des r6f6rences thboriques et le d6montage minutieux du pro- cessus de conversion et de gu6rison spirituelle rendent austbres d6passe les id6es simples A propos de la gubrison par la foi. Il montre la complexit6 du ph6nom~ne.

La demonstration pourra 4tre mise A l'6preu- ve par les lecteurs qui se prboccupent des dons de gutrison chez les charismatiques ou dans d'autres groupes religieux A vocation th~ra- peutique.

Regis Dericquebourg.

70.422 WILLAIME (Jean-Paul), 6d. Vers de nouveaux oecum6nismes. Les pa- radoxes contemporains de 1'oecum6nis- me: recherches d'unit6 et quote d'identitC. Paris, cd. du Cerf, 1989, 250 p.

(Cf. Arch., supra, p. 185-208).

70.423 ZOVATTO (Pietro). Ugo Mioni scrittore popolare. Trieste, Cen- tro Studi Storico-religiosi Friuli-Venezia Giuli, 1988, 199 p.

Alors que la clbration en 1988 du cen- tenaire de la mort de saint Jean Bosco a 6t6 I'occasion de divers colloques et publications consacr~s A cet < ap6tre de la jeunesse >, P.Z., professeur g l'Universit6 de Trieste, a voulu mettre en lumibre l'un de ses disciples spiri- tuels, pr~tre du diocese de Trieste, Ugo Mioni. Peu connu car l'historiographie l'a longtemps

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BULLETIN DES OUVRAGES

ignore (cependant un colloque lui a 6td consa- cr6 en 1986), il apparait A travers cette etude comme une remarquable personnalit6 du catholicisme italien.

Mioni consid6rait l'6criture, le livre en par- ticulier, comme l'arme de l'apostolat par ex- cellence, << l'arma lucis> : un < ami >, un < mai- tre >, un bon et fidble < compagnon a disait-il du livre. Son activit6 litt~raire fut prodigieuse : la bibliothtque du s~minaire diocksain con- serve 400 de ses publications, r~parties dans les genres les plus divers, mais toujours orien- tees dans un sens populaire: l'auteur le qua- lifie avec justesse comme un << ducateur po- pulaire >. Il voulait donner aux catholiques des livres modernes dans leur presentation, enracin~s dans la r~alit6 contemporaine et v~cue, tout en transmettant le message du Christ dans une langue accessible i tous. Les enfants 6taient son public privil~gi6, dont il a soulign << le caractbre sacr >: l'un de ses ouvrages, publi6 en 1913, s'intitule Sa ma- jestd l'enfant. Il est ainsi l'auteur d'une soi- xantaine de romans, r~cits de vies de mis- sionnaires et de martyrs, de haute dimension morale. Il s'est voulu ~galement un << vulga- risateur scientifique > populaire, avec des etudes des religions compar~es (religions orientales, bouddhisme, islam), des manuels bibliques, de liturgie, de sociologie, de mis- siologie, d'apolog~tique; il n'a pas ignore le roman historique avec Savonarole (qu'il ad- mirait) et Galilee, << une victime de l'Inqui- sition >; la cat~ch~se l'a bien sir fortement prgoccup6 et dans ce domaine aussi il fut prolixe: des manuels d'enseignement reli- gieux, un guide du cat~chisme de Pie X, vnri- table vade-mecum du cat~chiste, un catlchis- me pour les missions, une m~thode d'instruc- tion religieuse,...

Cette personnalit6 6clectique ne se contenta pas d'6crire des livres ; convaincu de l'impor- tance del'apostolat de la presse, il participa l la fondation & Trieste de l'hebdomadaire dio- c~sain, et, aux c6t~s de Giacomo Alberione, i l'action de la Pia societh San Paolo l Alba (Pi.mont); ses articles ne se comptent pas.

Ce rapide r~sum6 de l'oeuvre d'Ugo Mioni montre combien P.Z. a eu raison d'attirer l'attention sur ce personnage longtemps ou- bli6 des historiens. I1 reconstitue les diff~ren- tes dimensions de son oeuvre, ses positions face B certains grands probl~mes de son temps

(1870-1935): l'antis6mitisme (ou plut6t l'anti- judaisme), la question nationale (aigue dans une region dispute entre l'Autriche et l'Italie), le fascisme. Une anthologie enfin donne au lecteur un contact direct avec cet 6ducateur populaire catholique de la fin du XIX* et du d6but du XXe si~cles. Une bibliographie (au moins des livres) de Mioni serait maintenant le compl6ment indispensable de cette etude.

Jean-Dominique Durand.

70.424 ZUBATSKY (David S.).

Jewish Autobiographies and Biographies. An International Bibliography of Books and Dissertations in English. New York- Londres, Garland Publ., 1989, 370 p.

Bibliographie en langue anglaise assez complete des c616britls du monde juif qui ont fait I'objet de biographies ou d'auto biogra- phies. La limite linguistique n'explique pour- tant pas certaines absences telle celle de Lvinas (rien n'aurait-il t6 6crit ou traduit sur lui encore en anglais, alors que L6vi-Strauss figure A l'inventaire ?). Plus 6tonnante encore l'absence de B. Bettelheim, qui vient de nous quitter, g la rubrique < 6ducateurs > de l'index th6matique et celle de S.W. Baron B celle d'<c historiens >. Quelques proximit(s amu- santes relev6es dans les premieres lettres de I'alphabet: Rabbi Akiba non loin de H. Arendt, le Baal Shem Tov pros de Lauren Bacall ou encore le capitaine Dreyfus voi- sinant avec Bob Dylan.

Notons encore la pr6sence de M. Monroe, au titre de convertie au judalsme et l'absence de Mgr Lustiger au titre de converti au catho- licisme... Enfin, le who's who juifcompte deux prostitu6es ou ex-prostitu6es dans sa rubrique th6matique ainsi qu'un chauffeur de taxi. Il est vrai que les unes et l'autre se sont fait con- naitre en dehors de l'exercice de leur activit6 principale, en tant que militantes ou 6cri- vain.

Le tout donne une vision assez impres- sionniste non d6nu6e d'int6r~t, voire utile.

R(gine Azria.

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