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Un ganglion « tatoué » mimant une métastase de mélanome

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Page 1: Un ganglion « tatoué » mimant une métastase de mélanome

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Figure 2. Biopsie de peau en zone dépigmentée axillaire droite(a : HES × 100 ; b : coloration de Fontana) : hypopigmentation descqm

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ellules de la couche basale. Nette diminution des mélanocytesui persistent sous forme d’exceptionnelles cellules isolées. Aspectorphologique de vitiligo.

’anti-TNF ni avec la maladie sous-jacente. Inversement,’anti-TNF pourrait agir comme facteur déclenchant sur unerrain prédisposé. Ainsi, il pourrait s’agir d’un nouvel effetaradoxal peu décrit jusqu’à présent, à l’instar de ce qui

été rapporté avec le psoriasis, les uvéites ou les granulo-atoses aseptiques survenant sous anti-TNF [11]. Le recueiles observations semblables semble indispensable pour pré-iser les tableaux cliniques de ces lésions dyschromiquespparaissant sous anti-TNF.

éclarations d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt enelation avec cet article.

éférences

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É. Toussirota,∗,b,c, D. Salardd, M.-P. Algrose,F. Aubin f,g

a Pôle de recherche, centre d’investigationclinique biothérapie Inserm CBT-506, CHRU, 2,

place Saint-Jacques, 25000 Besancon, Franceb Pôle PACTE (pathologies aiguës chroniques

transplantation éducation), rhumatologie, CHRUhôpital Jean-Minjoz, boulevard Fleming, 25000

Besancon, Francec Département universitaire de thérapeutique et

UPRES EA 4266 « agents pathogènes etinflammation», SFR FED 4234, université de

Franche-Comté, 25000 Besancon, Franced Service de médecine 1, centre hospitalier, 2,

faubourg Saint-Étienne, 25300 Pontarlier, Francee Service d’anatomie pathologique, CHRU hôpital

Minjoz, 2, boulevard Fleming, 25030 Besancon,France

f Service de dermatologie, CHRU hôpital Minjoz,2, boulevard Fleming, 25030 Besancon, France

g Équipe d’accueil EA3181, SFR FED 4234,université de Franche-Comté, 25000 Besancon,

France

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

(É. Toussirot)

Recu le 30 avril 2013 ;accepté le 5 septembre 2013

Disponible sur Internet le 14 octobre 2013

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.158

n ganglion « tatoué » mimantne métastase de mélanome

‘‘tattooed’’ lymph node mimicking metastaticelanoma

’analyse du ganglion sentinelle peut être indiquée enption pour les malades porteurs d’un mélanome d’indice de

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Figure 1. Image histologique du ganglion sentinelle axillairegauche (HE × 200). Présence de dépôts noirâtres intra- et extracel-lulaires.

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ppfond. La pigmentation des ganglions s’explique par unemigration des particules de carbone, via les vaisseaux lym-phatiques, vers l’aire de drainage. Ces pigments se déposentdans les histiocytes et dans le compartiment extracellulaire.

Figure 3. Tatouage du bras gauche situé sous la cicatrice

Breslow supérieur à 1 mm [1]. Cette méthode est de plus enplus pratiquée. Le plus souvent, un curage ganglionnaire del’aire de drainage est réalisé de facon décalée si une micro-métastase est mise en évidence à l’examen histologique duganglion sentinelle.

Lorsque, chez les malades bénéficiant de cette méthode,il existe un tatouage situé à proximité de la tumeur, leganglion sentinelle peut apparaître noir, du fait de la pré-sence de pigments, et faire craindre une macrométastaseganglionnaire du mélanome. Nous rapportons une observa-tion permettant un rappel de cette situation, qui peut êtrerencontrée en pratique courante.

Observation

Un homme de 31 ans en bon état général, sans antécédentnotable ni traitement au long cours, présentait un mélanomedu bras gauche, de type SSM, d’indice de Breslow 1,6 mm,sans ulcération ni signe de régression, de stade T2a (selon laclassification AJCC en 2009). Il bénéficiait d’une reprise chi-rurgicale avec marges de 2 cm et de l’exérèse concomitantedu ganglion sentinelle axillaire gauche.

En peropératoire, le ganglion apparaissait noir, fai-sant suspecter un envahissement tumoral macroscopique.L’examen anatomopathologique du ganglion mettait enévidence une lymphadénite chronique avec histiocytosesinusale associée à la présence de dépôts noirâtres intra-et extracellulaires. Il n’y avait pas de cellules suspectes(Fig. 1). Une analyse en immuno-histochimie employantla protéine S100 était négative et ne mettait pas en évi-dence de cellules métastatiques de mélanome (Fig. 2). Onconcluait donc à l’absence de micro-métastase au sein duganglion sentinelle et à la présence d’une pigmentation noi-râtre dont l’origine endogène ou exogène ne pouvait êtreprécisée à l’analyse histologique. Dans la mesure où il exis-tait en effet chez le malade un tatouage du bras gauche situéà proximité de la cicatrice d’exérèse du mélanome (Fig. 3),le diagnostic retenu était donc celui de dépôts de pigments

noirs issus d’un tatouage. d

igure 2. Analyse en immuno-histochimie : négativité du mar-uage par des anticorps anti-protéine S100. Présence de dépôtsoirâtres intra- et extracellulaires.

iscussion

epuis 1986, plusieurs observations similaires ont étéapportées, où l’aspect macroscopique noir du ganglion sen-inelle était trompeur [2—5].

Les tatouages permanents constituent une pratique delus en plus fréquente dans la population occidentale. Lesigments issus du tatouage sont situés dans le derme pro-

’exérèse du mélanome.

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es dépôts peuvent persister au sein du ganglion plusieursnnées même après détatouage, que ce soit par le laser ouar dermabrasion [6].

Macroscopiquement, il est impossible de faire la diffé-ence entre un ganglion métastatique d’un mélanome et unanglion pigmenté par les dépôts issus d’un tatouage. Ceseux aspects peuvent d’ailleurs coexister au sein du mêmeanglion [7,8]. De plus, il existe d’autres causes de pigmen-ation noire d’un ganglion, comme la présence de dépôts’hémosidérine après une chirurgie ou un traumatisme, ouncore la présence de dépôts d’aluminium.

L’analyse extemporanée du ganglion sentinelle dans leadre du mélanome n’est pas réalisée en pratique cou-ante en raison de son manque de sensibilité et de la pertee matériel tissulaire. L’analyse histologique du ganglionentinelle est une étape obligatoire avant un traitement chi-urgical radical. L’existence d’un tatouage, qu’il soit actuelu ancien, doit figurer dans l’histoire clinique des patientstteints de mélanome devant avoir une exérèse du ganglionentinelle.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

éférences

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A. Chaddoukia,∗, C. Templiera, E. Desmedta,S. Alkerayea, D. Daussayb,

E. Martin-Delassalleb, P. Guerreschi c,L. Mortiera

a Dermatologie, CHRU, 2, avenue Oscar-Lambret,59000 Lille, France

b Anatomopathologie, CHRU, 2, avenueOscar-Lambret, 59000 Lille, France

c Chirurgie plastique, CHRU, 2, avenueOscar-Lambret, 59000 Lille, France

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : aicha [email protected]

(A. Chaddouki)

Recu le 24 mars 2013 ;

accepté le 3 septembre 2013

Disponible sur Internet le 22 octobre 2013ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.162