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TOUT L’IMMOBILIER • N O 557 • 27 SEPTEMBRE 2010 «L a qualité architecturale est-elle l’ennemie du bénéfice immo- bilier?», ou comment mettre en œuvre des projets visionnaires et innovants qui soient aussi des projets rentables? A l’évi- dence, bon nombre d’immeubles genevois sont là pour le rappeler, le maître d’ouvrage privé, public ou institutionnel choisit souvent le plus fonctionnel, plutôt que le plus beau. Abondamment citée, la formule de Vitruve - «en toute sorte d’édifices, il faut prendre garde que la solidité, l’utilité (ou la commo- dité) et la beauté s’y rencontrent» - résiste mal au scepticisme des investisseurs et des techni- ciens de l’évaluation immo- bilière. Lorenzo Pedrazzini, administrateur de Colliers AMI, rappelle que si tout se calcule, «aucune démons- tration économique ne peut mesurer de manière satis- faisante la valeur de l’archi- tecture». La commodité, la flexibilité, l’adaptabilité, elles, parlent davantage aux éva- luateurs. Quant au caractère exceptionnel d’une architec- ture – par exemple celle qui transmet l’image d’un groupe au travers de son siège social, il peut être han- dicapant dès que l’on parle de revente ou de conversion des bâtiments. Solution élégante Inès Lamunière, professeur à l'Ecole poly- technique de Lausanne (EPFL) et associée de Devanthéry & Lamunière architectes à Genève, a exposé, nombreux exemples de travaux et de réalisations à l’appui, comment un «projet complexe» intégrait et croisait les • Un séminaire de la BCGE Construire du beau, d’accord, mais aussi du rentable! Organisée à Conches par la Banque cantonale de Genève, c’est un peu l’Université d’été de la finance genevoise, une sorte d’académie où spécialistes de l’immobilier, de la gestion d’entreprise, juristes, économistes, investisseurs, patrons se réunissent sur invitation pour apprendre, débattre et échanger. L’«Essentiel de la finance», à la grande fierté du directeur général Blaise Goetschin et de ses l’équipes, est devenu un rendez-vous incontournable qui mobilise chaque début septembre quelques centaines de décideurs triés sur le volet; un sorte de petit Davos de la gestion et de l’immobilier. Le thème de la journée «Immobilier», coordonnée par Charles Kaeser, responsable de ce secteur à la BCGE, était cette année la qualité architecturale. ARCHITECTURE 4 Batterie de séminaires Outre un Salon de l’immobilier chaque année plus fourni et ouvert au grand public, la Banque cantonale de Genève a organisé cette année plusieurs sémi- naires dans le cadre de l’«Essentiel de la finance». Pas moins de 22 orateurs ont traité de thèmes spécifiques dans des journées Entreprises, PME et Indépendants, Business Partner, Immobilier, Communes genevoises, Personal finance et Asset management. Rappelons au passage le chiffre cité par Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE: l’établisse- ment gère 7,8 milliards de prêts hypothécaires. GROS PLAN Tous les jours, du lundi au vendredi, à 12h15, sur Yes FM, 91.8. Ecoutez les émissions passées sur www.yesfm.ch! Vous proposent, au micro de Thierry Oppikofer LE LUNCH IMMO Semaine du 27 septembre 2010 Invité: Grégory Marchand, CGi Immobilier «Le marché immobilier lémanique» Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE. BCGE 118, RTE DE ST-JULIEN 1228 PLAN-LES-OUATES TEL. 022 743 12 12 FAX 022 743 13 13 WWW.PHEA.CH [email protected] Lundi au vendredi: 08:00 - 18:00 non-stop Samedi 10:00 - 13:00 sur rendez-vous

Un séminaire de la BCGE Construire du beau, … fileOutre un Salon de l’immobilier chaque année plus fourni ... Business Partner, Immobilier, ... Gros plan Tous les jours, du lundi

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t o u t l ’ i m m o b i l i e r • n o 5 5 7 • 2 7 s e p t e m b r e 2 0 1 0

«L a qualité architecturale est-elle l’ennemie du bénéfice immo-bilier?», ou comment mettre en

œuvre des projets visionnaires et innovants qui soient aussi des projets rentables? A l’évi-dence, bon nombre d’immeubles genevois sont là pour le rappeler, le maître d’ouvrage privé, public ou institutionnel choisit souvent le plus fonctionnel, plutôt que le plus beau. Abondamment citée, la formule de Vitruve - «en toute sorte d’édifices, il faut prendre garde que la solidité, l’utilité (ou la commo-dité) et la beauté s’y rencontrent» - résiste

mal au scepticisme des investisseurs et des techni-ciens de l’évaluation immo-bilière. Lorenzo Pedrazzini, administrateur de Colliers AMI, rappelle que si tout se calcule, «aucune démons-tration économique ne peut mesurer de manière satis-faisante la valeur de l’archi-tecture». La commodité, la flexibilité, l’adaptabilité, elles, parlent davantage aux éva-luateurs. Quant au caractère exceptionnel d’une architec-ture – par exemple celle qui transmet l’image d’un groupe au travers de son siège social, il peut être han-dicapant dès que l’on parle de revente ou de conversion des bâtiments.

Solution élégante

Inès Lamunière, professeur à l'Ecole poly-technique de Lausanne (EPFL) et associée de Devanthéry & Lamunière architectes à

Genève, a exposé, nombreux exemples de travaux et de réalisations à l’appui, comment un «projet complexe» intégrait et croisait les

• Un séminaire de la BCGE

Construire du beau, d’accord, mais aussi du rentable!Organisée à Conches par la Banque cantonale de Genève, c’est un peu l’Université d’été de la finance genevoise, une sorte d’académie où spécialistes de l’immobilier, de la gestion d’entreprise, juristes, économistes, investisseurs, patrons se réunissent sur invitation pour apprendre, débattre et échanger. L’«Essentiel de la finance», à la grande fierté du directeur général Blaise Goetschin et de ses l’équipes, est devenu un rendez-vous incontournable qui mobilise chaque début septembre quelques centaines de décideurs triés sur le volet; un sorte de petit Davos de la gestion et de l’immobilier. Le thème de la journée «Immobilier», coordonnée par Charles Kaeser, responsable de ce secteur à la BCGE, était cette année la qualité architecturale.

architecture4

Batterie de séminairesOutre un Salon de l’immobilier chaque année plus fourni et ouvert au grand public, la Banque cantonale de Genève a organisé cette année plusieurs sémi-naires dans le cadre de l’«Essentiel de la finance». Pas moins de 22 orateurs ont traité de thèmes spécifiques dans des journées Entreprises, PME et Indépendants, Business Partner, Immobilier, Communes genevoises, Personal finance et Asset management.Rappelons au passage le chiffre cité par Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE: l’établisse-ment gère 7,8 milliards de prêts hypothécaires.

Gros plan

Tous les jours, du lundi au vendredi, à 12h15, sur Yes FM, 91.8. Ecoutez les émissions passées sur www.yesfm.ch!

Vous proposent, au micro de Thierry Oppikofer

LE LUNCHIMMO

Semaine du 27 septembre 2010 Invité: Grégory Marchand, CGi Immobilier

«Le marché immobilier lémanique»

Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE.

bCG

E

118, RTE DE ST-JULIEN • 1228 PLAN-LES-OUATESTEL. 022 743 12 12 • FAX 022 743 13 13 • WWW.PHEA.CH • [email protected]

Lundi au vendredi: 08:00 - 18:00 non-stopSamedi 10:00 - 13:00 sur rendez-vous

t o u t l ’ i m m o b i l i e r • n o 5 5 7 • 2 7 s e p t e m b r e 2 0 1 0

différents paramètres du développement durable et de l’architecture, à divers degrés et échelles. Les performances en termes de qualité d’espace, de fonctionnalité, d’effi-cience de construction et d’esthétique per-nettent de mesurer la qualité architecturale. Recherche de haut niveau et enseignement, concours d’architecture et concurrence, nou-veaux modes de production et de construc-tion contribuent à appuyer le combat des architectes pour trouver la «solution élé-gante» que préconisait Le Corbusier. Qui disait aussi: «La fonction beauté est insépa-rable de la fonction utilité... mais l'utile n'est pas le beau».Jean-Claude Condamin, président du direc-toire de Sogelym-Dixence, lui, ne se préoc-cupe pas des tourments du vieux Jeanneret, dit Le Corbu (dont Roland Castro, célèbre architecte-urbaniste parisien, disait récem-ment qu’il était «un danger public en matière de planification urbanistique»). Lorsqu’on dirige un groupe français spécialisé dans les grandes opérations d’immobilier de bureau, et même si l’on est architecte de formation, on vise la qualité, l’efficacité, le prestige, la rentabilité. Et Jean-Claude Condamin de ramener sur terre le débat ethéré autour

des valeurs éternelles de la création archi-tecturale. «La réussite, c’est une bonne adresse, un projet correspondant au cahier des charges, un juste prix, un bon moment pour la mise sur le marché, une maîtrise des risques inhérents à une telle opération», dit-il. Au cours de cette matinée dense et stu-dieuse, comme durant le débat qui suivit, animé par notre rédacteur en chef Thierry Oppikofer, il fut souligné que la qualité du programme, comme celle des relations entre maître d’ouvrage et architecte, condi-tionnaient la réussite du projet. L’anticipation des besoins des utilisateurs immédiats et futurs reste un point clef d’une création de qualité. De plus en plus de promoteurs, de responsables immobiliers et d’investisseurs y sont heureusement sensibles, tout comme les utilisateurs des immeubles et même… les spectateurs à l’extérieur. Paul Valéry – auteur cher à Lorenzo Pedrazzini – ne faisait-il pas dire à l’un de ses personnages : «As-tu remarqué, en marchant dans la rue, que la plupart des immeubles sont muets, tandis que certains parlent, et alors que d’autres chantent?». n

Vincent Naville

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LE RDV DES FANS DE DESIGN

www.mparclapraille.ch Avenue Vibert 32 / 1227 Carouge

Prévisions conjoncturellesL’un des moments favoris des participants aux sémi-naires BCGE de Conches est celui où notre ancien confrère du «Journal de Genève» Jean-Luc Lederrey, responsable des études financières à la BCGE, présente avec brio les prévisions conjoncturelles de la banque. Après avoir constaté que «tout et son contraire avaient été dits et prédits cette année», certains experts bros-sant des perspectives globales sombres, tandis que d’autres prophétisaient une joyeuse reprise, certains analystes assurant que les taux d’intérêt ne sauraient que remonter, tandis que d’autres prévoyaient l’inverse avec la même assurance, l’économiste souligne que si la reprise suisse est «assez vigoureuse», les autres pays risquent de flirter avec la déflation. Alentour de 3% aujourd’hui, soit 2% à 3% pour l’année 2010, la croissance helvétique devrait afficher 1% à 2% l’an prochain. La Suisse importe quelque peu la crise de ses voisins, mais ne connaît pas leur excès d’endettement. Il paraît évident que les pays qui s’en sortent le mieux sont de grands exportateurs, telles l’Al-lemagne et la Suisse; comme celle-ci exporte beaucoup vers les régions du monde les plus dynamiques (Asie notamment) et déploie des activités à très forte valeur ajoutée, elle tire mieux son épingle du jeu que le reste du monde occidental. Selon Jean-Luc Lederrey, les taux d’intérêt devraient demeurer bas l’an prochain.

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