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Canadian Slavonic Papers Une familière étrangeté: la linguistique russe et soviétique. Histoire Épistémologie Langage, XVII/2 by Patrick Sériot Review by: Roger Comtet Canadian Slavonic Papers / Revue Canadienne des Slavistes, Vol. 43, No. 4 (DECEMBER 2001), pp. 559-563 Published by: Canadian Association of Slavists Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40870391 . Accessed: 16/06/2014 19:45 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Canadian Association of Slavists and Canadian Slavonic Papers are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Slavonic Papers / Revue Canadienne des Slavistes. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.31 on Mon, 16 Jun 2014 19:45:09 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Une familière étrangeté: la linguistique russe et soviétique. Histoire Épistémologie Langage, XVII/2by Patrick Sériot

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Canadian Slavonic Papers

Une familière étrangeté: la linguistique russe et soviétique. Histoire Épistémologie Langage,XVII/2 by Patrick SériotReview by: Roger ComtetCanadian Slavonic Papers / Revue Canadienne des Slavistes, Vol. 43, No. 4 (DECEMBER 2001),pp. 559-563Published by: Canadian Association of SlavistsStable URL: http://www.jstor.org/stable/40870391 .

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speakers by dint of place of stress and other factors. Still, I would much prefer to have them all presented together.

Thirdly, I would like advise a thorough proofreading before the next edition goes to press. (I hope there will be another edition!) Some of the typing errors have puzzled me greatly, especially since I am not a native speaker of Vlax Romani. I also think that adding paradigm tables would make for a clearer presentation of the grammatical material. Moreover, the addition of phonetic symbols to the chapter on pronunciation would help greatly.

Hancock's A Handbook of Vlax Romani has answered many of the questions I had about Vlax Romani. It has also inspired a whole host of new questions, such as: When are the long and short oblique forms of personal pronouns used? What is the distribution of the long and short forms of the athematic present tense? Where could I find a dictionary, so that I could do interlinear translations of each language sample? When is the etymological dictionary coming out? Has anyone done anything on historical phonology? No doubt some of these questions are answered in the sources mentioned in the bibliography, but it would still be convenient to have them in the Handbook itself.

There still remains much work to be done in Romani linguistics, and I look forward to any new endeavours by Hancock and others in this field.

Johanna Virkkula, University of Helsinki

Patrick Sériot, éd. Une familière étr ungete: la linguistique russe e t soviétique. Histoire Epistemologie Langage, XVII /2, Paris, S.H.E.S.L. et Presses universitaires de Vincennes, 1995. 255 pp.

Le professeur Patrick Sériot, qui enseigne la slavistique à T Université de Lausanne, nous propose ici un numéro thématique particulièrement original et éclairant de la revue Histoire Epistemologie Langage qui nous fait découvrir la linguistique russe et soviétique demeurée terra incognita pour la grande majorité des scpécialistes en sciences humaines d'Occident. Patrick Sériot évolue ici dans un domaine qui lui est familier; auteur d'une thèse remarquée sur le discours politique soviétique,1 il s'est ensuite spécialisé dans l'histoire de la linguistique soviétique où il s'est illustré par une série de publications.2

Le premier terme du titre du recueil, "une familière étrangeté," reprend la traduction française consacrée du "Unheimliche" freudien basé sur l'ambiguïté, l'incertitude; l'A. exprime ainsi ce que nous ressentons à la lecture des linguistes russes: "cette impression qu'on a de lire quelque chose qui aurait pu être dit par soi- même tout en étant différent, comme lorsqu'on revoit un parent éloigné qui réapparaît après une longue absence" (pp. 7-8). On a là l'idée maîtresse qui a présidé à la composition du recueil et qui est développée dans l' avant-propos de Patrick Sériot et

1 P. Sériot, Analyse du discours politique soviétique (Paris: Institut d'études slaves, 1985). 2 Voir entre autres M. Mahmoudian et P. Sériot, éds., L'École de Prague: l'apport épistémologique, Cahiers de l'ILSL (Université de Lausanne) 5 (1994); P. Sériot, éd., N.S. Troubetzkoy. L'Europe et l'humanité. Écrits linguistiques et paralinguistiques (Sprimont: Mardaga, 1996); P. Sériot, éd., Langue et nation en Europe centrale et orientale du XVIHème siècle à nos jours, Cahiers de l'ILSL (Université de Lausanne) 8 (1996); F. Gadet et P. Sériot, Jakobson entre l'Est et l'Ouest, 1915-1939, Cahiers de l'ILSL (Université de Lausanne) 9 (1997); P. Sériot, Structure et totalité. Les origines intellectuelles du structuralisme en Europe centrale et orientale (Paris: PUF, 1999)

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Natalja Bocadorova: un transfert d'idées qui s'est opéré traditionnellement d'Ouest en Est pour y subir une transmutation subtile et qui ne nous est revenu qu'avec les Russes de l'École de Prague (Troubetzkoy et Jakobson) sous une forme insolite, enrichi de toute une tradition nationale, de contacts de langues aussi étranges pour nous que le tatar ou les langues caucasiennes, en totale achronie. Le second terme du titre du recueil, "linguistique russe et soviétique" suggère une certaine continuité dans l'évolution de cette linguistique plutôt qu'une réelle rupture, contrairement aux poncifs habituels. Le recueil s'inscrit ainsi dans un vaste mouvement qui, avec l'élargissement actuel de l'Europe à l'Est, nous invite à redécouvrir la Russie après la longue parenthèse communiste.

Le lecteur, comme nous allons le voir, va être amené à préciser et remettre en cause bien des idées préconçues sur une linguistique jusqu'ici appréhendée uniquement à travers le miroir déformant des linguistes pragois. L'avant-propos cerne parfaitement cette problématique qui est aussi tout un futur programme d'investigations: il s'agit de situer cette linguistique étrangère, de la cerner, de faire la part des différents facteurs qui ont pu agir sur son lent mûrissement. On retrouve là le fonds culturel et national des chrétiens d'Orient avec la dichotomie entre tradition latine et byzantine, "deux mondes unis par une relation réciproque d'attirance et de répulsion" (p. 8); après une phase initiale où la tradition byzantine s'oppose à la pensée scientifique s'ouvre la phase des contacts avec l'Occident à compter du XVIIe siècle, sur fond de rivalité religieuse aux confins occidentaux de la Moscovie; la pensée linguistique russe qui émerge alors avec les réformes de Pierre 1er suit les préceptes de la Grammaire générale; c'est ensuite que le Romantisme importé des pays germaniques va donner la priorité à l'"esprit national" et à la linguistique Slavophile des années 1850-1870 qui pose en absolu l'irréductible singularité de la langue russe. Puis, sous l'influence des néo-grammairiens de Leipzig, d'autres théories plus générales vont être élaborées: la première ébauche de la phonologie avec Baudouin de Courtenay et Kruszewski à Kazan, la théorie de la forme avec Fortunatov à Moscou, alors qu'à Kharkiv Potebnja développe une pensée originale où l'on retrouve aussi bien le matériau populaire russe que Humboldt et la psychologie occidentale. Il est ensuite affirmé que, malgré l'isolement induit par le régime des soviets, "à aucun moment le fil n'a été irrémédiablement rompu" avec l'Occident (p. 10); il y eut certes des phénomènes atypiques comme le marrisme, mais aussi une pensée indépendante qui est demeurée hautement créative, en dépit des aléas politiques, quitte à composer avec l'idéologie dominante comme dans la théorie des "langues normées" de V.V. Vinogradov. Tout cela explique le haut niveau atteint par la recherche linguistique jusque dans les dernières années du communisme.

Toute cette problématique ambitieuse va se trouver développée dans les 1 2 contributions qui suivent, dont plusieurs sont le fruit de la collaboration de deux auteurs; ces contributions sont en français, 4 des contributeurs francophones ayant traduit les textes de leurs 8 confrères russophones; cela renforce la cohésion du recueil et c'est aussi un bel exemple de coopération et de confiance mutuelle à l'heure où l'Europe envisage enfin sérieusement de s'ouvrir à l'Est. Il y a donc un jeu de miroirs et de regards croisés sur un même objet, jeu qui ne peut être qu'extraordinairement fécond puisque "on a besoin du regard des autres pour se mieux connaître soi-même, surtout quand cet autre est à la fois si proche et si lointain" (p. 15). On ajoutera ici que des résumés et des listes de mots-clés en anglais faciliteront la lecture des lecteurs non francophones. Après cette présentation générale, nous allons brièvement commenter les différentes contributions qui sont rangées selon une progression chronologique.

C'est par l'article de Lubomír Ouroviõ (Lund), "Émergence de la pensée grammaticale en Russie ancienne et formation de la grammaire du russe normatif' (pp. 17-32), que s'ouvre le recueil; l'A. met en lumière, fait occulté par la linguistique

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soviétique, que la pensée linguistique russe et les premières formalisations du russe sont nées au XVIIe siècle sur les marges occidentales de la Russie, dans le grand duché de Lituanie, là où les Russes orthodoxes confrontés à la Contre-Réforme catholique ont dû défendre leur culture et leur langue en empruntant à leurs adversaires les instruments conceptuels dont le christianisme oriental, ennemi de l'esprit scientifique, les avait privés.

Avec la contribution suivante de D. Rudenko et V. Prokopenko (Kharkiv), "Grigori Skovoroda et la tradition slave de la philologie du langage (espace de l'être, espace du symbole)" (pp. 33-51), on aborde à la fois le XVIIIe siècle et la question de la spécificité des traditions slaves linguistiques à travers l'œuvre du philosophe humaniste ukrainien Skovoroda (1722-1794). Les A. en font le premier philosophe du langage slave mais insistent aussi sur sa spécificité ukrainienne, ce qui les amène à poser le vaste problème du pluralisme conceptuel au sein du monde slave.

L'article signé par Sylvie Archaimbault et Jean-Marie Fournier (Paris), "Le temps dans les grammaires générales russes" (pp. 53-70), nous rappelle que la fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant ont été en Russie l'âge d'or des grammaires générales, en complet décalage avec l'Occident qui s'était alors déjà tourné à cette époque vers des approches différentes de la langue. Le paradoxe est que ces grammaires russes qui se prétendent universelles mettent aussi en évidence des faits de langage spécifiques, spécialement dans l'expression du temps verbal, ouvrant ainsi la voie à la linguistique nationale des Slavophiles qui voudront prouver l'irréductible singularité du russe au sein de la tour de Babel universelle.

La contribution de Pierre Caussat (Paris), "L'école linguistique de Kazan (ELK). Une école en recherche. Recherches sur une recherche" (pp. 71-93), nous transporte dans la seconde moitié du XDie siècle à Kazan, chez Baudouin de Courtenay et Kruszewski; on nous rappelle ici les découvertes essentielles pour la linguistique générale, autour de la notion de phonème et de morphème, de ces précurseurs du structuralisme; le problème est que ces avancées sont demeurées confidentielles, et la gloire ira aux élèves de Baudouin à Prague qui sauront habilement les exploiter; il est d'ailleurs possible que la structure informelle de ce "cercle" plutôt qu'"école linguistique," comme s'attache à le démontrer l'A., y ait été pour quelle chose.

Avec Jacqueline Fontaine (Paris) qui nous propose un texte sur "A.A. Potebnia, figure de la linguistique russe du XIXe siècle" (pp. 95-1 1 1), nous abordons le thème de la quête de 1 '"esprit national," thème légué par le Romantisme européen, surtout dans sa variante germanique, à la linguistique russe. L'A. montre cependant que Potebnia se caractérise autant par son cosmopolitisme, son ouverture d'esprit que par sa quête des sources populaires ; l'A. propose donc une analyse de La pensée et la langue, où elle voit, à partir d'un matériau russe, s'esquisser une véritable philosophie du langage affiliée à celle de Humboldt et empreinte de psychologisme.

Aleksandr Bondarko (Saint-Pétersbourg), dans "Pour une histoire de la notion de contenu linguistique (K.S. Aksakov, A.A. Potebnia)" (pp. 113-24), revient au même sujet mais en l'élargissant à la problématique Slavophile illustrée par Konstantin Aksakov. Il relève les points communs aux deux linguistes, c'est-à-dire la condamnation du logicisme et la prise en compte privilégiée du matériau populaire pour renouveler les rapports entre forme et contenu.

Boris Gasparov (New York) traite de "La linguistique Slavophile" (pp. 125-45) et montre comment ces linguistes méconnus ont mis en évidence des faits importants dans la structure du russe, omnibulés qu'ils étaient par la quête du "génie national," par exemple la place centrale du prédicat; l'A. suggère que cette pensée coïncidera souvent avec celle de Karl Vossler et a pu inspirer Baxtin.

On aborde ensuite la période soviétique avec la contribution de Fëdor Asnin et Vladimir Alpatov (Moscou), "Nikolaj Feofanoviö Jakovlev (1892-1974)" (pp.

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147-61) auquel l'éditeur a rendu un hommage particulier en faisant figurer son portrait en p. 1 du recueil. Linguiste inconnu en Occident, Jakovlev a opéré des avancées très importantes dans le domaine de la phonologie à travers son travail de litération et de grammatisation des langues caucasiennes; comme nous le rappelle Patrick Sériot, "qu'aurait pu être la phonologie si Jakovlev avait pu être connu en Occident?" (p. 14).

Natalia Bocadorova (Moscou) aborde une spécificité russe avec "La théorie des langues normées selon V.V. Vinogradov" (pp. 163-81), théorie qu'on ne retrouve guère que dans l'École de Prague; Vinogradov a élaboré une théorie basée sur la singularité du développement et des lois internes de ces langues, à partir de l'écrit et de l'évolution des formes littéraires, qui échapperaient ainsi au cadre de la linguistique générale. L'idée est que pareille construction ne pouvait naître que dans le cadre clos de l'ex-URSS.

La contribution de Roger Comtet (Toulouse), "L'École phonologique de Leningrad et l'École phonologique de Moscou" (pp. 183-209) met en lumière l'opposition de ces deux écoles de pensée; les Léningradois, sous la houlette de Scerba, ont privilégié l'approche phonétique, matérielle des sons, ce qui leur a valu la faveur du régime soviétique, alors que les Moscovites s'en tenaient à une approche strictement sémiologique et ont dû attendre les années 1960 pour faire connaître des recherches qui étaient pourtant contemporaines de celles de l'École de Prague et aboutissaient aux mêmes résultats.

L'article de Sergej Kuznecov (Moscou), "Linguistica cosmica: la naissance du paradigme cosmique" (pp. 211-34) introduit le thème des "fous de langue," pour reprendre un titre célèbre.3 Cette langue créée en 1920 était conçue comme interplanétaire et s'inscrit dans le cadre des utopies anarchisantes de l'époque; mais, tout arbitraire que fût cette langue, elle s'en appuyait pas moins sur une conception et une analyse logiques de la langue.

Patrick Sériot (Lausanne) clôt le recueil avec ses "Changements de paradigmes dans la linguistique soviétique des années 1920-1930" (pp. 235-51); il y montre que le grand changement politique de 1929 s'est traduit sur le plan de la recherche linguistique mais plus au sens de changement de discours que de celui d'un changement de paradigmes à la Kuhn; il y aurait eu en fait non pas un rupture brutale mais une évolution admettant des chevauchements, des persistances, voire des retours en arrière, le tout accompagné d'un déplacement constant des valeurs attribuées aux termes utilisés.

En conclusion, on ne peut que souligner l'intérêt de ce recueil; c'est une contribution essentielle à la découverte d'une linguistique atypique qui, en l'absence de traductions ou d'anthologies, n'était appréhendée jusque là de façon totalement réductrice et décousue qu'à travers quelques noms livrés au hasard des traductions: Troubetzkoy, Jakobson, Baxtin, Marr, Lotman... Il était consternant de constater il y a encore peu que les histoires générales de la linguistique ignoraient totalement la linguistique d'expression russe ou se bornaient à évoquer les seuls linguistes de Prague.4 Le lecteur occidental qui ne maîtrise pas le russe dispose là désormais d'une sorte de manuel d'initiation remarquable qui relativise les avancées de notre propre linguistique; il faut espérer que d'autres initiatives du même genre telles que des recueils ou des anthologies de textes traduits continueront à nourrir notre

3 M. Yaguello, Les fous de langage (Paris: Seuil, 1984). 4 Voir par exemple H. Pedersen, The Discovery of Language (Bloomington: Indiana University Presss, 1972), trad, du danois; R.H. Robins, A Short History of Linguistics, 3. ed. (London: Longman, 1990); A. Morpuro Davies, La linguistica dell'Ottocento (Bologna: il Mulino, 1996); P. Swiggers, Histoire de la pensée linguistique (Paris: PUF, 1997).

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connaissance et notre réflexion et que cette confrontation contribuera à féconder et refonder les linguistiques d'Occident.

Roger Comtet, Université de Toulouse-Le Mirai!

Andrejs Plakans. Historical Dictionary of Latvia. European Historical Dictionaries, No. 19. Lanham, MD: The Scarecrow Press, 1997. xxvi, 192 pp. Map. Bibliography. $34.50, cloth.

An historical dictionary is a curious source. It does not approach the exhaustive nature of an encyclopaedia; rather, it acts as a kind of primer for the historical importance and relevance of carefully selected, yet representative and thorough, entries on various historical subjects. Its uses are twofold; the initiate has a reference for a field opening before him or her and the specialist has an accepted basic meaning for terms and events in future academic dialogue. Andrejs Plakans's A Historical Dictionary of Latvia, part of the Scarecrow Press series of European historical dictionaries, is an uneven attempt at meeting these dual purposes. Plakans succeeds and fails both the initiate and the specialist.

Plakans begins with an exhaustive timeline that covers the period AD 800 to June 1996. He also provides a general introduction to the region's geography, culture, language and history. Plakans draws particular attention to the conflicting versions of Latvia's history presented by Baltic German, Soviet Latvian and nationalist Latvian schools of thought. He is regrettably quite correct in stating that "there does not exist an integrated history of Latvia within which these differing viewpoints are dispassionately incorporated." He also adds a caveat to his own work, stating that the entries "have been chosen with this diversity in mind, but they cannot pretend to completeness."

Ultimately, all historical dictionaries are judged on their scope and detail. Plakans' scope is admirable, as he attempts to combine biographical, geographical and chronological entries with thematic ones. Plakans defines the historical meaning of more abstract terms such as "literacy," "literature," "serfdom," and "education" with the more standard entries for great men (only seven women receive individual entries and there are no thematic entries that deal with gender), organizations, and events. A fundamental weakness of the dictionary is who and what is not included. Plakans tends to concentrate on contemporary affairs, a tendency easily explained by the momentous events of the past fifteen years. This focus, however, denigrates the importance of the past and threatens the book with a short shelf life. His attention to the politics surrounding the sixth Saeima (parliament), for example, makes many of his contemporary entries dated. Likewise, his coverage of the political leaders of the past is limited. For example, Plakans includes an entry for every Prime Minister of the post-Soviet era, but does not include every Prime Minister from the 1920s and 1930s. Likewise, the cultural figures that he includes are primarily from the generation of artists that reached their maturity during the Soviet period. He does mention Aleksandrs Caks's 1928 collection of poetry as "the first unapologetic celebrant of Latvia's urban experience," but does not provide a similar entry for Kãrlis Padegs (a near equivalent for painting).

Although many of the entries are thorough and complete, others suffer from a lack of detail - occasionally vital detail. The above-mentioned entry for Aleksandrs Caks, for example, mentions that "¿aks was also forced to write panegyrics to the Communist Leadership." He was, in fact, a celebrated poet and his relationship with

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